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Wall Street termine en baisse, prudente avant la réunion de la Fed

La Bourse de New York a terminé en baisse lundi, attentiste avant la réunion de la banque centrale américaine (Fed) et continuant de suivre les développements sur le front de la guerre commerciale lancée par Washington.Le Dow Jones a perdu 0,24%, l’indice Nasdaq a lâché 0,74% et l’indice élargi S&P 500 a abandonné 0,64%.”Pour la première fois depuis longtemps, la journée a été très calme”, estime auprès de l’AFP Christopher Low, de FHN Financial.”Actuellement, les actions (…) sont vendues en fonction des attentes concernant la conclusion d’accords commerciaux importants”, ajoute l’analyste.Il a été rapporté que des négociations étaient en cours, notamment avec le Japon ou l’Union européenne, concernant la guerre commerciale tous azimuts lancée par Donald Trump.”Même la Chine commence à évoquer la possibilité (…) d’entamer au moins une certaine forme de conversation” avec Washington, note M. Low.En revanche, pour l’heure, aucun accord n’a été acté.”Les indices peinent à prolonger leur progression (…) alors que l’anxiété croissante concernant la prochaine réunion de la Fed coïncide avec l’absence de progrès en matière d’accords commerciaux”, souligne pour sa part Jose Torres, d’Interactive Brokers.Les investisseurs attendent la nouvelle réunion de la banque centrale américaine (Fed) qui débutera mardi et se prolongera jusque mercredi, alors que Donald Trump a répété à maintes reprises ses appels pour une baisse de taux.”Vendredi, les chiffres sur l’emploi se sont inscrits dans une fourchette acceptable, à la suite de bonnes nouvelles sur l’inflation”, rappelle M. Low.Les investisseurs anticipaient déjà avant cette date que la Fed n’abaisse pas ses taux lors de sa réunion de cette semaine. “Aujourd’hui, ne rien faire semble d’autant plus approprié”, ajoute l’analyste.La grande majorité des acteurs du marché s’attendent en effet à ce que l’institution monétaire laisse ses taux inchangés, dans une fourchette comprise entre 4,25% et 4,50%, selon l’outil de veille du groupe CME, FedWatch.Côté indicateurs, la place américaine a bien accueilli l’enquête de la fédération professionnelle ISM, qui a montré que l’activité dans les services a progressé en avril aux Etats-Unis, au-dessus des attentes.L’indice mesurant cette activité s’est élevé à 51,6% en avril, contre 50,8% le mois précédent. Les analystes l’attendaient plus bas, à 50,4%, selon le consensus compilé par Briefing.com.Sur le marché obligataire, le taux d’intérêt des emprunts d’Etat américains à dix ans s’est établi à 4,33%, contre 4,31% vendredi à la clôture. Au tableau des valeurs, l’assureur santé UnitedHealth (+1,27%), l’une des premières pondérations du Dow Jones, a “enregistré des gains solides”, remarquent les analystes de Briefing.com.Les géants du divertissement ont été boudés après l’annonce par Donald Trump “de droits de douane de 100%” sur les films diffusés aux Etats-Unis mais produits à l’étranger. Netflix a perdu 1,94%, Warner Bros Discovery 1,99% et Disney 0,41%.”Je ne cherche pas à nuire au secteur. Je veux l’aider”, a déclaré Donald Trump devant la presse lundi.Le conglomérat Berkshire Hathaway, qui possède des dizaines d’entreprises, des piles Duracell à l’assureur américain Geico, a reculé (-4,98%) après l’annonce par Warren Buffett de son départ du poste de directeur général à la fin de l’année. Remplacé par son bras droit Greg Abel, M. Buffett conservera son rôle de président du conseil d’administration de son groupe.Le secteur de l’énergie a terminé dans le rouge, miné par notamment par la baisse des prix du brut, à l’instar d’ExxonMobil (-2,74%), de Chevron (-2,17%) ou de ConocoPhillips (-4,16%).

Mouvement de grève: pas de version papier du journal La Provence depuis dimanche

Pour la deuxième journée consécutive, le quotidien régional La Provence n’a pas été imprimé lundi en raison d’une grève reconductible votée samedi à l’appel de la Filpac-CGT, après l’annonce d’un plan de sauvegarde de l’emploi qui “menace directement des dizaines d’emplois”, majoritairement parmi les imprimeurs, selon le syndicat.Dimanche et lundi, seule la version numérique du titre, vendu à quelque 65.000 exemplaires par jour en moyenne dans les Bouches-du-Rhône, le Vaucluse, les Alpes-de-Haute-Provence et les Hautes-Alpes, était disponible en ligne.La Tribune Dimanche, hebdomadaire dominical qui appartient, comme le groupe La Provence (comprenant les quotidiens régionaux La Provence et Corse-Matin), à l’armateur CMA CGM, propriété de Rodolphe Saadé, n’est pas non plus paru en version papier dans les zones sud-est, sud-ouest et Rhône-Alpes.Le mouvement social a été décidé après “l’annonce, le 29 avril, d’un Plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) brutal et unilatéral, qui menace directement des dizaines d’emplois”, indiquait la Filpac-CGT dans un communiqué, demandant “l’annulation pure et simple de ce PSE”.D’après un délégué syndical interrogé par l’AFP, le plan concernerait 75 postes, dont 51 à l’imprimerie, un “massacre social” selon cette source. Une nouvelle assemblée générale devait décider tard dans la soirée lundi d’une éventuelle prolongation du mouvement.”La Provence est un bien commun. Elle ne se résume pas à des lignes comptables. Nous défendons nos emplois, mais aussi une certaine idée de la presse, libre, locale et de qualité. La lutte (…) se poursuivra jusqu’au retrait du plan”, ajoute le communiqué de la Filpac-CGT. Evoquant un PSE concernant 72 salariés, dont 51 de l’actuelle imprimerie de La Provence, Jean-Christophe Tortora, directeur général de CMA Media, la holding médias de CMA CGM, qui possède également BFMTV et la radio RMC, a assuré à l’AFP lundi soir qu'”une proposition de reclassement sera faite pour chacun des salariés” concernés.25 propositions de reclassement seront notamment au sein de la nouvelle imprimerie que va acquérir CMA Médias à Vitrolles, à une trentaine de kilomètres de Marseille, a précisé M. Tortora, rappelant que l’imprimerie actuelle du groupe La Provence à Marseille sera contrainte à la fermeture en septembre.”Cela n’est pas notre décision, la cession de Salengro (le site marseillais, ndlr) avait été décidée avant la prise de contrôle de La Provence par CMA CGM en octobre 2022″, a insisté le DG de CMA Media, estimant qu’avec l’acquisition de l’imprimerie de Vitrolles La Provence aura “son propre outil industriel, ce qu’elle mérite”.Parmi les autres salariés visés par le PSE, certains se verront proposer des départs en pré-retraite, d’autres des reclassements au sein de CMA CGM.Selon M. Tortora, la décision de CMA Media d’opter pour le site de Vitrolles, où est déjà imprimé le quotidien La Marseillaise, est également la conséquence des difficultés rencontrées par le groupe à trouver un site pour une nouvelle imprimerie, en raison des “enjeux d’acceptabilité” par les communes de ces installations industrielles, “avec leurs nuisances”.CMA Media avait envisagé une nouvelle imprimerie au Cannet-des-Maures ou au Muy, deux commune du Var, sans succès selon M. Tortora.Il a également évoqué le nouveau refus “clair” lundi de la part de l’Etat de tout soutien à de nouvelles imprimeries de presse, celui-ci préférant favoriser “la mutualisation d’imprimeries existantes”.

Le modèle de financement des infrastructures est “à bout de souffle”, alerte Bayrou

“Notre modèle de financement des infrastructures de transport est aujourd’hui à bout de souffle”, a déclaré lundi le Premier ministre François Bayrou, lors du lancement à Marseille d’une grande conférence qui va durer deux mois et doit dégager des pistes de financement pour les transports de demain.”Plusieurs dizaines de milliards d’euros sont nécessaires pour régénérer et moderniser notre réseau ferroviaire, ainsi que nos routes et autoroutes non concédées”, a insisté le Premier ministre, alors que la France doit trouver 40 milliards d’économie pour son budget 2026.La conférence, baptisée Ambition France Transports et présidée par l’ancien secrétaire d’État aux Transports Dominique Bussereau, doit proposer des scénarios pour sécuriser des financements pérennes avec trois ambitions: régénérer et moderniser les réseaux de transports, augmenter l’offre et accélérer la transition écologique.Pour atteindre les objectifs fixés lors de la troisième stratégie nationale bas carbone, la fréquentation des transports publics doit augmenter de 25% d’ici 2030. Le secteur des transports est responsable d’un tiers du total des émissions de gaz à effet de serre en France, l’immense majorité à cause de la route. Les infrastructures de transport doivent aussi s’adapter au changement climatique avec les vagues de chaleur, inondations ou glissements de terrains qui viennent accélérer la dégradation des ouvrages.- Ruralité -“Les engagements de l’État n’ont cessé de s’accumuler sans mettre les moyens en face”, a souligné François Bayrou.En 2023, la Première ministre de l’époque Élisabeth Borne annonçait notamment un plan d’investissements de 100 milliards d’euros pour le ferroviaire d’ici 2040. Une promesse qui peine aujourd’hui à se concrétiser.”Les 100 milliards n’ont pas été totalement budgétisés, c’est le moins qu’on puisse dire. Mais pour autant, il en reste quelque chose”, a répondu le ministre chargé des Transports Philippe Tabarot, soulignant l’augmentation des investissements pour l’entretien du réseau ferroviaire. Une hausse des crédits uniquement permis par les bénéfices de la SNCF.L’Association des maires de France (AMF) a déploré de son côté de ne pas avoir été associée au groupe de réflexion sur la mobilité routière. Pourtant, “elle représente les collectivités en charge de 65% du réseau routier national”. Les communes doivent gérer “700.000 km de voies et 120.000 ouvrages” alors qu’elles “n’ont aucune ressource dédiée et font face à des charges croissantes”, dénonce l’AMF. L’association assure qu’elle sera attentive à la prise en compte des zones rurales, moins dotées que les villes en transports collectifs.Ambition France Transports, dont les travaux doivent se terminer mi-juillet, sera organisée sous forme de quatre ateliers, réunissant chacun entre 10 et 15 participants (élus, professionnels, économistes).- Avenir des autoroutes -L’un portera sur le financement des transports du quotidien et en particulier les Serm (Services express régionaux métropolitains, les fameux RER métropolitains annoncés en 2022). Un atelier concernera la mobilité routière et notamment l’avenir des concessions autoroutières qui arrivent toutes à échéance entre 2031 et 2036, un autre le ferroviaire et un dernier le fret.La fin des concessions autoroutières, exploitées dans leur immense majorité par trois grands groupes (Vinci, Eiffage et l’Espagnol Abertis), devrait occuper une grande partie des débats. Elle “offre une opportunité sans précédent pour les pouvoirs publics de rediriger les recettes des péages de manière durable vers les projets de transport”, a relevé François Bayrou.”Je me souviens qu’en 2005, j’avais été bien seul à m’émouvoir, lorsque le gouvernement avait décidé de céder ses parts dans les sociétés concessionnaires d’autoroutes”, a-t-il rappelé.”L’État, je le crois, s’est volontairement privé d’une ressource qui était le véritable patrimoine des Français et qui aurait pu abonder de manière pérenne le secteur des transports pour trouver de nouveaux investissements, de nouveaux financements”, a-t-il poursuivi, sans vouloir révéler quel modèle aurait sa préférence à l’avenir.Les sociétés concessionnaires réalisent environ 13 milliards d’euros de chiffre d’affaires par an. Pour défendre leur modèle, elles affirment assumer de nombreux investissements, à commencer par l’installation de bornes électriques dont le nombre sur les aires d’autoroute devra être multiplié par dix d’ici 2035 pour répondre à la demande, selon l’une d’entre elles.

Face au “diktat” de Trump, la France et l’UE investissent pour attirer les chercheurs

Face au “diktat” de l’administration Trump en matière de recherche, Ursula von der Leyen et Emmanuel Macron ont annoncé lundi des enveloppes de plusieurs centaines de millions d’euros pour attirer en Europe et en France les scientifiques étrangers, particulièrement menacés aux Etats-Unis.Remettre en cause le rôle de la science “est une énorme erreur d’appréciation”, a estimé la présidente de la Commission européenne, en clôture de l’événement “Choose Europe for science” organisé à Paris à l’initiative du président français.”Personne ne pouvait penser que cette très grande démocratie du monde, dont le modèle économique repose si fortement sur la science libre”, “allait faire une telle erreur”, a abondé M. Macron, dénonçant tout “diktat qui consisterait à dire qu’un gouvernement” puisse interdire “de chercher ceci ou cela”.Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son administration, entre libertés académique et de recherche minées, financements sabrés. Et nombre de scientifiques s’interrogent sur la possibilité de poursuivre leurs recherches ailleurs.Pour les inciter à “choisir l’Europe”, la Commission européenne va proposer “une nouvelle enveloppe de 500 millions d’euros” pour la période 2025-2027, a déclaré sa présidente dans les locaux du prestigieux campus universitaire de La Sorbonne, au cÅ“ur de Paris.  – 3% du PIB -Vantant les “investissements stables et soutenus” et l'”infrastructure” favorables à la recherche en Europe, Ursula von der Leyen a annoncé des mesures pour pallier ses “lacunes”, notamment “une nouvelle +super-subvention+ d’une durée de sept ans” ainsi que le doublement jusqu’en 2027 du “complément” versé aux bourses de recherche. “A moyen et long terme: avec nos Etats membres, nous voulons atteindre l’objectif de 3% du PIB (produit intérieur brut, ndlr) pour l’investissement dans la recherche et le développement d’ici à 2030″, a-t-elle ajouté. En répétant sa volonté d'”inscrire la liberté de la recherche scientifique dans le droit au moyen d’un nouvel acte législatif sur l’Espace européen de la recherche”.De son côté, Emmanuel Macron a annoncé 100 millions d’euros “supplémentaires”. Ils serviront à “cofinancer des recrutements dans les établissements français” et seront financés par une réserve du programme d’investissement public France 2030 qui n’était jusqu’ici pas affectée, a précisé l’Elysée. “Cela passera par un engagement du secteur privé et de certaines collectivités locales pour accompagner ces cofinancements”, a précisé la présidence.L’Union européenne accueille déjà “25% des chercheurs mondiaux” et “chaque euro investi aujourd’hui à travers le programme-cadre Horizon Europe générera 11 euros de gain de PIB d’ici 2045″, a rappelé en ouverture de la conférence la commissaire européenne pour la Recherche Ekaterina Zaharieva.”C’est le genre d’engagement audacieux envers la recherche dont le monde a besoin en ce moment”, a salué auprès de l’AFP Krutika Kuppalli, spécialiste en maladies infectieuses dans une université texane.- “Duplicité” -Le chef de l’Etat avait annoncé la tenue de cette conférence mi-avril, au moment où était lancée une plateforme Choose France for Science, qui a depuis “suscité plus de 30.000 connexions, dont un tiers depuis les Etats-Unis”, a-t-il indiqué. L’initiative a fait grincer les dents des syndicats français de l’enseignement supérieur et de la recherche qui dénoncent le “sous-financement chronique” du secteur, des “regroupements forcés” d’établissements, mais aussi “des atteintes quasi incessantes à la liberté académique”, en rappelant les polémiques sur le wokisme à l’université. Pour le directeur de l’Inserm, Didier Samuel, “il y a eu un réinvestissement sur la recherche” ces dernières années mais “on n’a pas encore comblé le trou”. Il “faut qu’on maintienne” cette dynamique et qu'”on l’amplifie”, a-t-il estimé sur franceinfo.Les financements supplémentaires annoncés devront “nécessairement bénéficier à l’ensemble de la communauté de la recherche française et européenne”, a réagi auprès de l’AFP Yasmine Belkaid, directrice générale de l’Institut Pasteur, qui a déjà reçu “de nombreuses candidatures de très haut niveau”.Ces investissements ainsi que “la simplification des dispositifs d’accueil des scientifiques sont essentiels” afin de renforcer l’attractivité de l’Europe, a noté pour sa part le Pr. Alain Puisieux, président du directoire de l’Institut Curie.Ces annonces permettent “d’exprimer un certain degré de solidarité à nos collègues en difficulté”, a estimé l’immunologue Alain Fischer, lors d’une conférence de presse organisée par le collectif de chercheurs Stand up for Science France. A ses côtés, le physicien Bruno Andreotti a, lui, dénoncé une “forme de duplicité” quand la recherche subit des coupes budgétaires en France et dans plusieurs pays européens, appelant à “renouer avec des politiques d’investissement”.En France, “des efforts considérables ont été faits ces dernières années” et “vont continuer”, a assuré le ministre de la Recherche Philippe Baptiste sur Franceinfo, rappelant que le budget de la recherche publique était de “20 milliards d’euros par an”.

La Bourse de Paris termine en petite baisse, attentiste face aux tensions commerciales

La Bourse de Paris a terminé en petite baisse lundi à l’issue d’une séance de transition, en attendant la décision de politique monétaire de la banque centrale américaine sur fond de tensions commerciales.L’indice vedette de la Bourse de Paris a terminé en petite baisse de 0,55%, soit une perte de 42,55 points, pour s’établir à 7.727,93 points. Vendredi, il avait bondi de 2,33% pour s’afficher à 7.770,48 points à la clôture.”Il s’agit d’une séance de transition”, “assez neutre” sans tendance marquée, résume Emmanuel Auboyneau, gérant associé d’Amplegest.”Ce qui tient les marchés, ce sont les droits de douane”, poursuit-il. “On digère les annonces et les contre-annonces de Donald Trump”, dans un contexte de fortes incertitudes.Après les voitures et les puces, le président américain Donald Trump a annoncé dimanche sa volonté d’élargir sa guerre commerciale tous azimuts au cinéma, avec une taxe de 100% sur les films étrangers.Cette semaine, l’attention devrait se tourner vers les banques centrales, avec la décision de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed) mercredi et de la Banque d’Angleterre (BoE) jeudi.Depuis décembre, les taux de la banque centrale américaine se situent dans une fourchette comprise entre 4,25% et 4,50%, et le marché s’attend à ce qu’ils restent inchangés malgré les pressions de la Maison Blanche.Critique acerbe du patron de la Fed Jerome Powell, Donald Trump a encore répété dimanche qu’il “devrait baisser les taux d’intérêt” et qu’il s’agissait du “moment idéal”.”Les prévisions de l’institution monétaire pour le mois de juin” seront particulièrement scrutées, note Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.Eutelsat change de têteJean-François Fallacher va prendre les rênes de l’opérateur français de satellites Eutelsat en tant que directeur général à partir du 1er juin, a annoncé le groupe lundi dans un communiqué. Il remplacera Eva Berneke, aux commandes de l’entreprise depuis janvier 2022.Une annonce saluée en Bourse, le titre d’Eutelsat terminant en hausse de 12,50% à 4,50 euros.Pilier de l’opérateur téléphonique Orange, Jean-François Fallacher quitte son poste de directeur général d’Orange France, qu’il occupait depuis avril 2023.URW se développe en Arabie SaouditeLe géant français des centres commerciaux Unibail-Rodamco-Westfield (URW) a annoncé lundi la signature d’un accord de franchise avec le leader saoudien des centres commerciaux Cenomi Centers pour se développer en Arabie saoudite.L’action du groupe a terminé en hausse de 0,63% à 76,68 euros à la Bourse de Paris lundi.

Grève SNCF: trafic francilien perturbé, précisions attendues mardi pour le pont du 8-mai

Les grandes lignes de la SNCF sont épargnées lundi par une grève qui pertube certaines lignes franciliennes et de TER, avant la poursuite du mouvement pour le pont du 8-mai.Plusieurs catégories de personnel étaient appelées à faire grève à partir de lundi par la CGT-Cheminots et SUD-Rail pour réclamer une hausse des rémunérations et une meilleure anticipation des plannings, trop souvent modifiés à la dernière minute d’après eux. Pour le pont du 8-mai, un influent collectif de contrôleurs baptisé Collectif national ASCT (CNA) s’est joint à l’appel à la mobilisation, lui donnant de l’ampleur.SNCF Voyageurs doit affiner mardi matin ses prévisions pour le pont. En région parisienne, le trafic restera perturbé mardi avec notamment un train sur deux sur le RER C et une partie du RER B.Dans les grandes gares parisiennes, les tableaux affichaient vers 16H des trains circulant normalement pour la plupart. – En régions -Lundi, en Occitanie, peu de perturbations étaient attribuées à la grève. Les TGV et Intercités circulaient normalement à la mi-journée, et les TER liO affichaient “8 circulations sur 10 (…) avec une combinaison de trains et de bus”, selon SNCF voyageurs Occitanie.Dans la région Hauts-de-France, seuls étaient concernés les TER dans le Nord et le Pas-de-Calais, selon la SNCF, qui a annoncé le maintien d'”un peu plus d’un train sur trois”. Les voyageurs ont été avisés de ces perturbations dès vendredi 15H “afin qu’ils puissent s’organiser avant même le départ en week-end”, a précisé la SNCF.En Ile-de-France, sur la ligne B du RER, le trafic est “fortement perturbé” avec un train sur deux sur la partie nord de la ligne, et deux trains sur trois sur la partie sud, selon le site internet transilien.com. Le RER C ne propose lui aussi qu’un train sur deux. A la gare du Nord en début de matinée, la situation était plutôt calme. En sous-sol, les usagers de la ligne B du RER étaient prévenus que des suppressions de trains étaient à prévoir et qu’il n’y aurait qu’un train sur deux sur le nord de la ligne. Dans cette grande gare parisienne, le quai du RER s’est chargé plus tôt dans la matinée quand un train est resté à quai 20 minutes, selon Charles, 24 ans, un des nombreux “régulateurs de flux” déployés au bord du quai.Concernant le RER E, le trafic était “légèrement perturbé” avec quatre trains sur cinq. Le trafic était en revanche normal sur le RER A, la ligne la plus fréquentée.- Billets remboursables -“Nous sommes loin d’une semaine noire, il n’y aura pas de semaine à l’arrêt, mais une semaine aussi normale que possible”, a indiqué lors d’un entretien avec l’AFP le PDG de SNCF Voyageurs Christophe Fanichet.”Les circulations seront normales du lundi 5 au jeudi 8 mai sur les TGV”, a-t-il précisé et pour les 9, 10 et 11 mai, la plupart des trains circuleront.Outre la promesse d’acheminer tout le monde en train, Christophe Fanichet s’est engagé à ce “que tous les clients soient prévenus avant de partir (en week-end, NDLR) concernant leur train de retour”. “C’est-à-dire être prévenus avant le début du pont mercredi pour les circulations jusqu’à dimanche 11 mai”, a-t-il détaillé.Il a également indiqué que tous les billets sont “échangeables, remboursables, sans frais”, sur les TGV Inoui comme les Ouigo, pour la semaine du 5 au 11 mai.

Plus de 2.000 modérateurs de contenus travaillant pour Meta licenciés en Espagne

Ils filtraient les messages haineux et les vidéos violentes sur Facebook et Instagram: plus de 2.000 modérateurs de contenus travaillant pour un sous-traitant du groupe Meta vont être licenciés en Espagne, en raison de l’allègement des modalités de régulation décidées par le géant californien.Le groupe canadien Telus international, qui employait ces salariés sur son site de Barcelone, “a présenté formellement un plan social” lors d’une réunion avec les organisations de salariés, a annoncé dans un communiqué le syndicat Commissions ouvrières (CCOO).Lors de cette rencontre, le direction de l’entreprise a indiqué que “2.059 personnes” seraient touchées par ce plan social, soit la “totalité des salariés” qui effectuaient des tâches de modération pour Meta, maison mère de Facebook et Instagram, sur le site de Barcelone, a précisé le syndicat.Selon CCOO, qui dit avoir signé un accord de principe prévoyant “la plus haute indemnisation légale” possible pour les salariés, ce plan social a été décidé après l’annulation du contrat liant Telus international, qui opérait à Barcelone sous le nom de CCC Barcelona Digital Services, au groupe américain.”En vertu de ce préaccord, les départs se produiront de manière échelonnée au cours des mois de mai, juin, juillet et septembre 2025″ et “les personnes concernées recevront une indemnité de 33 jours par année travaillée”, a précisé de son côté le syndicat UGT, qui a également signé ce compromis.Malgré le feu vert donné à ce dernier, “nous estimons que le secteur de la modération nécessite la professionnalisation que ces travailleurs apportaient”, ajoute l’organisation syndicale, qui exige dans son communiqué “un engagement clair pour la création de postes de travail stables”.L’annulation du contrat entre Meta et Telus international avait été annoncée début avril par plusieurs syndicats espagnols, qui avaient évoqué un possible impact pour 2.000 salariés, en précisant que le nombre exact de personnes affectées devait faire l’objet de négociations.Interrogé par l’AFP, un porte-parole de Telus avait alors refusé de confirmer ce chiffre, assurant que les discussions étaient en cours et que Telus continuait de travailler “depuis d’autres localisations” avec ce “client”, dont il n’avait pas donné l’identité.- “Trop de contenus censurés” -Sollicité lundi, ce porte-parole a de nouveau refusé de donner le nombre exact de suppressions de postes. “La priorité reste de soutenir les membres de l’équipe touchés” en leur offrant “une assistance complète, y compris des opportunités de relocalisation pour le plus grand nombre possible”, a-t-il précisé.Contacté par l’AFP, Meta n’avait pas donné suite lundi après-midi. Début avril, le groupe californien avait assuré que la fin de son contrat avec Telus pour son site barcelonais ne signifiait pas une réduction de ses “efforts de révision de contenus”.”Nous comptons toujours environ 40.000 personnes travaillant sur la sécurité, y compris 15.000 modérateurs de contenu”, avait fait valoir le groupe présidé par Mark Zuckerberg, en précisant continuer à “travailler avec Telus à travers leur réseau mondial”.D’après les syndicats, le site de Barcelone travaillait pour Meta depuis 2018. Ses modérateurs, installés dans un immeuble emblématique de la ville, la tour Glories, y travaillaient sur des contenus en espagnol, en catalan, en français, en néerlandais, en hébreu et en portugais.Le groupe Meta, qui a investi des milliards de dollars ces dernières années pour contrôler les contenus sensibles, a annoncé en janvier la fin du fact-checking aux Etats-Unis et la mise à jour de ses pratiques sur la modération des contenus, afin d’écarter moins de messages susceptibles de faire entorse à ses standards.”Trop de contenus étaient censurés alors qu’ils n’auraient pas dû l’être”, avait alors justifié le groupe, également propriétaire de Whatsapp et Threads. Cette décision avait été largement vue comme un moyen de contenter le président Donald Trump, très critique de la politique de modération de Meta ces dernières années.

Wall Street commence la semaine dans le rouge, en proie à des prises de bénéfices

La Bourse de New York a ouvert en baisse lundi, les investisseurs cherchant à vendre massivement leurs actions pour profiter de leurs plus-values après plusieurs séances en hausse, et se montrant prudents à quelques jours de la réunion de la banque centrale américaine (Fed).Vers 14H05 GMT, le Dow Jones reculait de 0,23%, l’indice Nasdaq perdait 0,73% et l’indice élargi S&P 500 lâchait 0,71%.Les acteurs de marché cherchent notamment à engranger quelques bénéfices “après neuf jours consécutifs de hausse de l’indice S&P 500, ce qui n’était pas arrivé depuis 20 ans”, relève auprès de l’AFP Sam Stovall.A la clôture vendredi, l’indice de référence de la Bourse de New York avait effacé toutes ses pertes depuis le 2 avril, date à laquelle Donald Trump a annoncé une vague de droits de douane prohibitifs ciblant les partenaires commerciaux de Washington.La semaine passée, “nous avons reçu des commentaires pleins d’espoir disant que les Etats-Unis sont ouverts à la négociation, que la Chine finira probablement par négocier ou par s’asseoir à la table des négociations”, rappelle Sam Stovall, ce qui avait poussé la place américaine.Tant qu’un accord ne sera pas trouvé entre les deux premières puissances économiques mondiales, “le marché restera très volatil”, anticipe l’analyste, soulignant toutefois que les investisseurs ont pour la plupart “déjà intégré dans le prix des actions” la possibilité d’une absence d’accord.Lors d’une interview diffusée à la télévision américaine dimanche, Donald Trump a défendu sa guerre commerciale, assurant avoir “réussi à faire baisser les prix”.”Nous avons essentiellement rompu les relations commerciales (avec la Chine, ndlr) en imposant des droits de douane aussi élevés”, a rappelé le locataire de la Maison Blanche.”Et ce n’est pas grave”, a-t-il ajouté, assurant toutefois vouloir abaisser ces surtaxes “à un moment donné”.Le président américain a estimé que les Etats-Unis se trouvaient dans “une période de transition” et que le pays connaîtra par la suite “le plus grand boom économique de l’histoire” grâce à ses choix politiques.En milieu de semaine, l’attention de Wall Street se tournera vers la nouvelle réunion de la Réserve fédérale.Malgré les appels répétés de Donald Trump pour une baisse de taux, l’issue de cette réunion ne fait guère de doute aux yeux de l’immense majorité des acteurs de la finance.L’institution monétaire devrait laisser ses taux au niveau qui est le leur depuis décembre, dans une fourchette comprise entre 4,25% et 4,50%.Les marchés risquent de ne “pas avoir grand-chose à se mettre sous la dent” car “le président de la Fed, Jerome Powell, finira probablement par répéter ce qui a été dit lors de la réunion de mars au sujet de l’incertitude de la croissance économique et des droits de douane”, anticipe Sam Stovall.Côté indicateurs, l’activité dans les services aux Etats-Unis a progressé en avril, au-delà des attentes, selon l’indice ISM publié lundi.Sur le marché obligataire, le taux d’intérêt des emprunts d’Etat américains à dix ans se tendait nettement à 4,35%, contre 4,31% vendredi à la clôture.Au tableau des valeurs, les géants du divertissement étaient à la peine après l’annonce par Donald Trump “de droits de douane de 100%” sur les films diffusés aux Etats-Unis mais produits à l’étranger. Netflix lâchait 2,42%, Warner Bros Discovery 2,28%, AMC 1,50%, Amazon 2,02% et Disney 0,90%.Le conglomérat Berkshire Hathaway, qui possède des dizaines d’entreprises, des piles Duracell à l’assureur américain Geico, reculait nettement (-5,52%) après l’annonce par Warren Buffett de son départ du poste de directeur général à la fin de l’année. Remplacé par son bras droit Greg Abel, M. Buffett conservera son rôle de président du conseil d’administration de son groupe.Le vendeur de chaussures de sport Skechers bondissait (+25,18%) après l’annonce de son rachat par la société d’investissement 3G Capital, et par conséquent son retrait de la cote.

Le monde du cinéma sonné par les droits de douane proposés par Trump

Le monde du cinéma est sonné par les droits de douane proposés sur les films étrangers par le président américain Donald Trump, qui fait planer l’incertitude sur l’avenir de productions largement mondialisées.Le chef d’Etat a annoncé dimanche qu’il demandait à son administration de “lancer immédiatement le processus pour instituer des droits de douane de 100% sur tous les films importés dans notre pays qui sont produits dans des pays étrangers”.Comme souvent avec les annonces fracassantes de ce type, les détails ne sont pas connus. Cela n’a pas empêché l’industrie du cinéma dans le monde entier de réagir vivement face au dilemme qui s’annonce: ne plus pouvoir montrer un film aux États-Unis, pour des questions de coûts, ou le produire entièrement dans ce pays.”Cela a l’air potentiellement désastreux pour l’industrie internationale du film”, a dit un agent britannique au site internet spécialisé Screen Daily, sous couvert de l’anonymat.- Subventions, exonérations fiscales -“Il y a beaucoup d’inconnues pour notre secteur mais, tant que nous n’en saurons pas plus, il n’y a pas de doute que cela enverra des secousses dans le monde entier”, a déclaré le directeur de l’organisation des producteurs audiovisuels en Australie, Matthew Deaner, à l’agence de presse AAP.Donald Trump répond à un modèle économique prisé des studios et cinéastes américains: l’obtention de subventions ou d’exonérations fiscales pour tourner dans des pays (comme la Hongrie, le Canada, le Royaume-Uni, l’Espagne, l’Irlande, etc.) qui, en retour, comptent sur les emplois générés et les retombées touristiques.”L’industrie cinématographique américaine est en train de mourir très rapidement. D’autres pays offrent toutes sortes d’incitations pour attirer nos cinéastes et nos studios loin des États-Unis”, a écrit le président.Le New York Times, peu suspect de sympathie pour les idées de Donald Trump, avait consacré mi-avrilune enquête aux effets de cette délocalisation. Elle évoquait la destruction des emplois de la classe moyenne dans le cinéma et la télévision à Los Angeles.”C’est rien moins que l’avenir de Hollywood qui est en jeu”, écrivait le quotidien pour synthétiser les commentaires recueillis. Un syndicaliste comparait le déclin du secteur en Californie à celui de l’automobile à Détroit il y a un demi-siècle. Les grands constructeurs y ont toujours leur siège mais les usines sont parties.- “Qui a envie de ça ?” -“Les grandes productions réalisées de A à Z aux États-Unis sont rares”, a confirmé une porte-parole d’un syndicat canadien de techniciens du cinéma, Evelyne Snow, interrogée par le quotidien La Presse.Elle s’inquiète pour les emplois menacés dans la province du Québec. D’après elle, “une production américaine à Montréal fait vivre 2.000 personnes, en partant du cameraman jusqu’au chauffeur de limousine”.En France, le directeur de l’établissement public de soutien au cinéma (CNC), Gaëtan Bruel, disait déjà en avril que les Européens devaient “se préparer à toute hypothèse” face à “une possible offensive américaine contre notre modèle” de soutien des États à la culture.Sollicités par l’AFP en France, la Société civile des auteurs, réalisateurs et producteurs (ARP), la Fédération nationale des éditeurs de films (FNEF) et l’Union des producteurs de cinéma (UPC) n’ont pas réagi lundi. Le CNC n’a pas souhaité faire de commentaires.Mais ce que la mesure proposée par Donald Trump menace, c’est l’économie tout entière des films. L’obligation de tout faire aux États-Unis, sous peine de se voir barrer l’accès aux salles américaines, risque de tuer dans l’Å“uf de nombreux projets.Le magazine culturel américain Variety, qui pose “sept questions” sur ce projet, écrit dans l’une d’elles: “Qui a envie de ça ? Pas Hollywood. L’activité des cinémas se bat pour revenir aux niveaux antérieurs à la pandémie. La dernière chose dont on a besoin est une nouvelle taxe”.

Indonésie: le clou de girofle aussi victime du changement climatique

Longtemps objet de fortes convoitises entre les puissances coloniales, le clou de girofle produit en abondance en Indonésie aux Moluques dont il est originaire, subit à son tour le changement climatique qui rend les récoltes incertaines.Sur les contreforts fertiles du volcan du mont Gamalama, sur l’île de Ternate, Jauhar Mahmud s’accroche à son giroflier préféré mais il est désormais inquiet.”Aujourd’hui, les précipitations sont abondantes. Elles sont bonnes pour planter, mais cela rend la récolte incertaine. C’est souvent imprévisible”, confie cet agriculteur de 61 ans.Le changement climatique a de fait entraîné une diminution de la récolte de clous de girofle qui nécessitent des températures et une humidité particulières pour conserver leur parfum et leur goût.Si la saison est bonne, ses 150 girofliers peuvent produire jusqu’à 30 kilos de cette épice aromatique et lucrative utilisée en médecine, dans les parfums, les cigarettes ou les arômes alimentaires.Mais les cours de cette épice obtenue à partir des boutons floraux du giroflier, fluctuent entre 4,65 et 6,50 euros le kilo, selon la météo.”En fait, nous perdons de l’argent. Les girofliers ne portent pas de fruits chaque année. Cela dépend de la saison”, assure Jauhar, qui représente 36 producteurs.Le Portugal, l’Espagne et les Pays-Bas se sont battus pour le contrôle de Ternate à l’apogée du commerce mondial du clou de girofle entre le XVe et le XVIIe siècle.Les habitants ont dû défier les colons hollandais qui interdisaient aux locaux de cultiver leurs propres arbres dans le but de maintenir un monopole sur ce produit qui a fait la fortune de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales (VOC).Mais aujourd’hui, les producteurs doivent trouver un deuxième emploi pour boucler les fins de mois, en raison de la diminution des récoltes.- Certains abandonnent -Ainsi Jauhar vend-il des boissons infusées aux épices. Quant à certains de ses collègues, ils envisagent tout bonnement d’abandonner la culture de l’épice.Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), sur les deux dernières décennies, le rendement des girofliers en Indonésie a varié considérablement, davantage que celui des pays concurrents, notamment Madagascar.Le rendement en 2023 était ainsi inférieur de près d’un quart au pic de 2010.L’Indonésie représente encore plus des deux-tiers de la production mondiale de cette épice en grande partie consommée sur place. Mais depuis 2020 l’archipel a cédé à Madagascar sa place de premier exportateur mondial.La culture du giroflier demande de la patience et les arbres ont besoin de plus d’une décennie pour arriver à maturité.Le réchauffement climatique, causé principalement par les combustibles fossiles comme le charbon, très utilisé en Indonésie, a modifié les conditions météorologiques qui déterminent la croissance des clous de girofle.- Rendements en baisse -Le climat est globalement plus sec à Ternate mais une atmosphère plus chaude retient davantage l’humidité et la pluie tombe souvent en rafales extrêmement destructrices pour les fleurs.”Avant, je pouvais remplir 5 à 6 sacs en une seule récolte”, explique Lakina, 52 ans, qui doit désormais se contenter de deux ou trois sacs au maximum.Imba, une cultivatrice de 62 ans possédant 70 arbres, explique de son côté qu’en raison de la pluie, il faut désormais au moins cinq jours pour sécher les clous de girofle, contre trois jours et demi auparavant.Un constat empirique confirmé par les relevés scientifiques. En 2023, des chercheurs de l’Université de Pattimura à Ambon, ont en effet relevé que les rendements de clous de girofle diminuaient sur l’île de Haruku, plus au sud de Ternate, en raison d’une hausse des précipitations et la survenue de phénomènes météorologiques plus extrêmes.”Les communautés vivant dans les zones côtières et les petites îles sont particulièrement vulnérables”, a indiqué à l’AFP Arie Rompas, de Greenpeace.Dans un atelier de tri d’épices, le parfum âcre de l’épice flotte tandis que les ouvriers emplissent des sacs.La précieuse épice est ensuite transportée vers un entrepôt où un tri mécanique élimine les saletés et feuilles indésirables. La production du jour sera ensuite exportée vers la Chine.”S’il fait trop chaud, la récolte est mauvaise. Trop de pluie, il n’y a pas de récolte. Cette année, il a trop plu”, explique le négociant Rumen The, qui précise que les prix ont presque diminué de moitié depuis l’année dernière.Face à la diminution des récoltes, Jauhar lance lui un appel à l’aide à ceux-mêmes qui ont autrefois occupé ces terres.”Je demande aux pays amateurs d’épices de réfléchir aux problèmes climatiques mondiaux”, lance le cultivateur.”Sans cette richesse naturelle (…) les pays occidentaux n’en profiteraient pas. Nous devrions donc y réfléchir ensemble”.