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Allemagne : la Bundesbank enregistre sa première perte depuis 1979

La banque centrale allemande a fait état mardi d’une perte historique de 19,2 milliards d’euros en 2024, sa première depuis 1979, ce qui prive le gouvernement de soutien financier pour son budget déjà difficile à boucler.En cause: les taux élevés de la Banque centrale européenne.À partir de l’été 2022, la BCE a rapidement relevé les taux pour maîtriser l’inflation élevée en zone euro, avant de les abaisser à partir de juin dernier une fois la déflation confirmée.La hausse des taux a accru les dépenses d’intérêts des banques centrales de la zone euro, comme la Bundesbank, qui rémunèrent les banques commerciales sur une partie des dépôts dormant à leurs guichets.Dans le même temps les recettes s’amenuisent car de nombreux emprunts d’Etat et obligations d’entreprises achetés massivement par la Bundesbank et les autres banques centrales nationales pendant les années de crise offrent des rendements faibles.La Bundesbank avait aussi terminé les quatre derniers exercices dans le rouge mais avait comblé les trous en puisant dans ses réserves, ce qui avait permis d’afficher des comptes à l’équilibre.D’autres pertes sont également probables pour les années à venir, même si “le pic devrait être dépassé”, a déclaré le président de la Bundesbank, Joachim Nagel, lors de la présentation des résultats annuels.En temps normal, le ministère fédéral des Finances prévoit un gain de plusieurs milliards d’euros de la Bundesbank dans le budget fédéral. En 2019, le ministre de l’époque, le social-démocrate Olaf Scholz, avait pu se réjouir d’un bénéfice record de 5,85 milliards d’euros par la “Buba” venant grossir les recettes de l’Etat. Des recettes dont le prochain gouvernement mené par le conservateur Friedrich Merz, qui peine déjà à trouver des financements pour ses projets, devra encore se passer un moment.

Le SOS d’un fabricant allemand de machines au futur gouvernement Merz

Délocaliser ses imposantes presses à injection loin de la Forêt-noire allemande ? L’entreprise Arburg s’y refuse. Mais la menace des tarifs douaniers américains et la morosité économique mettent ses engagements à rude épreuve.Alors que l’Allemagne en crise attend de son futur gouvernement, suite aux élections, une relance urgente, ce fabricant centenaire de presses grises et vertes traverse une mauvaise passe.Le chiffre d’affaires a chuté “d’environ 15% en 2024”, explique Armin Schmiedeberg, président de l’organe de supervision de cette PME familiale dont les machines utilisées pour le moulage par injection de pièces en plastique servent l’automobile, la médecine ou l’électronique.Pour les 3.000 salariés employés au siège à Lossburg, une commune lovée dans les collines du sud de l’Allemagne, ce ralentissement se traduit par des mesures de chômage partiel depuis l’an dernier.Les malheurs d’Arburg mettent en lumière la crise qui touche les petites et moyennes entreprises du “Mittelstand”, colonne vertébrale de l’industrie dans la première économie européenne et défi majeur pour le conservateur Friedrich Merz, futur chancelier. “En ce moment, les entreprises industrielles ne voient que peu d’avantage à faire des affaires en Allemagne en raison d’un manque de réelle stratégie politique”, estime M. Schmiedeberg.  Les performances du pays ne sont pas au niveau “de notre statut de troisième économie mondiale”, se désole-t-il.- 40 tonnes -Dans la première économie européenne, c’est tout le secteur industriel qui lance un SOS aux politiques.Le parti CDU de droite de Friedrich Merz est déterminé à former rapidement une coalition avec les sociaux-démocrates (SPD), malgré des visions économiques opposées.Ces deux formations rompues à l’exercice du pouvoir ont un défi commun à relever : sortir l’économie allemande de l’ornière après deux années de récession et sans espoir de rebond fort cette année.Car le modèle exportateur, moteur de la prospérité du pays, fondé sur une énergie bon marché et un commerce mondial sans entraves, vacille. L’industrie manufacturière en souffre, notamment l’automobile, et depuis la guerre en Ukraine, la flambée des coûts énergétiques fragilise en outre la compétitivité du pays.Les investissements, trop faibles, laissent des infrastructures vieillissantes et une innovation numérique insuffisante.Depuis son fief non loin de Stuttgart, Arburg exporte deux tiers de sa production, surtout sur les marchés américains et d’Asie où la demande “progresse”, explique M. Schmiedeberg. Au point que le société envisage d’y délocaliser une partie de l’assemblage de ses imposantes machines.La menace de droits de douane supplémentaires, brandie par Donald Trump, n’est pas, selon le responsable, le facteur déclencheur, mais “un argument pour consolider notre stratégie – voire l’accélérer”.Il est trop tôt pour savoir si ces surtaxes affecteront les machines d’Arburg, composées de fonte, d’acier et de milliers de pièces, pour un poids final qui peut atteindre 40 tonnes. Si c’est le cas, cela pénaliserait in fine le consommateur américain, “ce qui limiterait nos ventes”, reconnaît le dirigeant.- Feuille de route -A peine annoncés les résultats des législatives, les milieux économiques ont pressé le futur gouvernement de prendre rapidement des mesures de relance.Il s’agit de “lever le blocage décisionnel sur des questions essentielles – réduction de la bureaucratie, investissements publics, énergie, sécurité -“, a plaidé Peter Leibinger, président de la fédération industrielle BDI. Il faut “gérer plus de 40 obligations légales qui ne créent aucune valeur et que les clients ne nous paient pas”, fait écho M. Schmiedeberg, appelant à une simplification administrative.”Les bons jours, 15 à 20 machines quittent l’usine sur de lourds camions empruntant une route où passent aussi des écoliers. Il y a donc des améliorations d’infrastructure à envisager”, ajoute-t-il. Autre priorité : la baisse des prix de l’électricité, actuellement parmi les plus élevés dans l’UE.Les conservateurs veulent alléger la réglementation, la fiscalité comme les prix de l’énergie, tandis que les sociaux-démocrates misent sur les aides et l’investissement.Malgré les défis, Arburg affirme que sa principale base restera en Forêt-Noire, car l’entreprise “a résisté à d’autres récessions”, assure M. Schmiedeberg. 

Moteurs PureTech : Stellantis rappelle 68.000 voitures pour un défaut pouvant provoquer des incendies

Stellantis a rappelé en France 68.000 voitures produites entre 2022 et 2024, en raison d’un défaut sur des buses de refroidissement de jet d’huile de ses moteurs PureTech, a indiqué le groupe mardi, confirmant des informations de presse.Ce rappel concerne des modèles compacts: 57.000 Citroën C3, 2.500 Peugeot 208 et 8.700 Opel Corsa équipés d’un moteur 1.2 PureTech de 82 chevaux.”Il ne s’agit pas d’un problème de conception du moteur mais de fournisseur, qui a dérivé sur la qualité de fabrication de ces buses”, a précisé Stellantis, déjà en pleine campagne de rappel de centaines de milliers de voitures pour des airbags défectueux. Le défaut sur les buses provoque “du bruit, et dans les cas les pires, le capteur du moteur peut être endommagé avec un risque de projection d’huile sur le pot d’échappement, qui peut conduire à de la fumée ou un départ de feu”, précise le groupe automobile. Stellantis n’a pas précisé si de tels incidents s’étaient déjà produits.Les clients concernés vont recevoir un courrier recommandé qui les invite à rapporter leur véhicule chez le garage du concessionnaire pour un changement d’huile et de filtre d’huile. Cette opération permet de résoudre le problème et dure 30 minutes, selon le groupe, qui explique “appliquer le principe de précaution pour des rappels très rapides”.Stellantis a connu plusieurs déboires avec ses moteurs PureTech, développés par PSA (Peugeot-Citroën) avant la création du groupe Stellantis, en raison de la consommation excessive d’huile et/ou de la dégradation prématurée de la courroie de distribution.Début janvier, le groupe a lancé une plateforme d’indemnisation rétroactive pour les clients qui ont eu des problèmes avec ce moteur entre 2022 et 2024.

Tesla déploie des fonctions de conduite autonome avancées en Chine

Le géant des véhicules électriques Tesla a commencé à proposer des fonctions avancées de conduite autonome pour ses voitures en Chine, dont le pilotage automatique dans les rues des villes, a indiqué mardi l’entreprise.Cette annonce intervient après plusieurs années de tentatives du constructeur américain pour surmonter les obstacles réglementaires empêchant cette mise à jour sur le marché automobile chinois, le plus grand du monde.Tesla a expliqué qu’il déploierait progressivement une mise à jour logicielle qui inclut “la conduite automatique assistée par Autopilot dans les rues des villes” et une fonction dans le rétroviseur qui détecte si les conducteurs sont attentifs ou non.Ces fonctionnalités sont similaires à celles du système FSD (pour “full self-driving” ou “conduite entièrement autonome”) que le constructeur propose aux Etats-Unis.Les voitures dotées de ces fonctionnalités, dans les faits, ne sont pas totalement autonomes et sont destinées à être utilisées sous le contrôle d’un conducteur.La mise à jour “a été publiée pour certains modèles de voitures et sera progressivement étendue à d’autres modèles de voitures adaptés”, a déclaré l’entreprise dans ce communiqué publié sur le réseau social chinois WeChat.La Chine est un marché important pour Tesla, qui y possède deux usines et tente de concurrencer les constructeurs locaux de véhicules électriques, dont la croissance est forte.- Musk populaire -Le principal rival de Tesla en Chine, le constructeur chinois BYD, avait annoncé il y a quelques jours le déploiement prochain d’une technologie de conduite autonome avancée sur presque tous ses véhicules.Tesla tente d’obtenir l’approbation des régulateurs en Chine pour son système FSD, qui doit être conforme aux lois locales sur les données et la vie privée.Le patron de Tesla, Elon Musk, a effectué plusieurs voyages en Chine ces dernières années pour obtenir les approbations nécessaires en matière de sécurité des données pour les modèles produits sur le sol chinois.Le chef d’entreprise joue un rôle majeur dans l’administration du président américain Donald Trump, qui a imposé des droits de douane supplémentaires sur les produits chinois et promis de limiter aux Etats-Unis les investissements chinois dans les secteurs des technologies et des infrastructures stratégiques.Elon Musk reste toutefois une personnalité relativement populaire en Chine, où il est perçu par beaucoup comme un entrepreneur à succès et influent.Il compte près de 2,3 millions d’abonnés sur le réseau social chinois Weibo et sa mère, Maye Musk, est apparue dans des publicités pour plusieurs marques chinoises.- Taxis sans conducteur -Sur la version Chine du site internet officiel de Tesla, les consommateurs pouvaient mardi lors de l’achat d’un véhicule sélectionner l’option “fonction de conduite assistée intelligente FSD”.Des conducteurs de Tesla ont partagé sur les réseaux sociaux leur expérience des nouvelles fonctionnalités. Certains ont publié des vidéos où l’on voit des personnes conduire leur véhicule sans poser les mains sur le volant.Les entreprises technologiques et les constructeurs automobiles chinois ont investi des milliards d’euros dans la conduite autonome afin de rattraper les leaders américains du secteur.Si les consommateurs chinois ne peuvent pas acheter de véhicules entièrement autonomes, la Chine a déjà approuvé plusieurs services de taxis autonomes dans quelques grandes villes.A Wuhan (centre), plus de 500 taxis sans conducteur transportent des passagers dans de vastes zones de la ville. Ils font partie du projet Apollo Go du géant chinois de la tech Baidu.Le système de conduite autonome “God’s Eye” de BYD permet notamment le stationnement à distance et la navigation autonome sur autoroute, des fonctionnalités auparavant réservées aux véhicules haut de gamme.Ce mois-ci, le constructeur chinois a annoncé qu’il rendait aussitôt ce système disponible même sur des voitures d’entrée de gamme, dont la Seagull, un modèle vendu à partir de 69.800 yuans (9.180 euros).

Toujours plus de femmes aux postes de direction du CAC 40 en 2024

Trois ans après l’adoption en France d’une loi sur les quotas, les femmes sont de plus en nombreuses dans les directions des grands groupes, selon une étude publiée mardi par l’observatoire Skema de la féminisation des entreprises.En 2024, 28% des postes des instances dirigeantes des entreprises du CAC 40 étaient occupées par des femmes, 2 points de plus en un an.Cette augmentation de la mixité est un effet direct de la loi Rixain, qui va bientôt imposer des quotas de femmes aux postes de direction des entreprises de plus de 1.000 salariés: 30% en mars 2026 et 40% en mars 2029. “Cette loi n’a pas d’équivalent dans les pays occidentaux”, relève auprès de l’AFP Michel Ferrary, chercheur affilié à l’école de commerce Skema et directeur de l’observatoire.Les entreprises s’y préparent: en 3 ans seulement, depuis la promulgation de la loi Rixain en 2021, la proportion de femmes dans les comités exécutifs ou les comités de direction des entreprises du CAC 40 a gagné plus de 8 points de pourcentage. Pour ce faire, les entreprises n’ont pas nécessairement remplacé un homme par une femme. “Elles rajoutent plutôt une chaise autour de la table”, explique Michel Ferrary.Pour preuve, le nombre de postes dans les instances dirigeantes des entreprises du CAC 40 a augmenté de 15 en 2024, ceux occupés par les femmes de 16, et ceux par les hommes n’a reculé que de 1.”Il faut regarder dans le détail si les femmes nommées occupent des postes aussi importants que les hommes; une directrice de la communication ou de la RSE, ce n’est pas pareil que directeur financier,” estime Michel Ferrary.- Plus de rentabilité -En 2022, le chercheur et son collègue Stéphane Déo avaient épluché les données de 159 entreprises cotées et scruté leurs résultats selon le degré de mixité de leur management intermédiaire.Des travaux qui avaient permis de “confirmer des relations statistiquement significatives entre la diversité de genre au niveau du management intermédiaire et des employés, et la rentabilité”.Ils suggéraient que la marge nette et l’Ebitda (le résultat brut d’exploitation, l’indicateur de rentabilité principal des entreprises) grimpaient lorsque le taux de femmes approche des 50%, et retombent au-delà.Une mixité faible – trop d’hommes et peu de femmes, ou l’inverse – pèse sur la rentabilité, toutes choses égales par ailleurs.Pour l’édition 2025 du rapport de son observatoire, Michel Ferrary s’est cette fois-ci intéressé au lien entre féminisation des entreprises et bonne gestion de leur responsabilité sociétale et environnementale (RSE), en s’appuyant sur un indicateur mesuré par le cabinet Morningstar Sustainalytics.Il a constaté que plus les instances dirigeantes d’une entreprise étaient féminisées, meilleure était la gestion du risque sur les questions environnementales, sociales, sociétales et de gouvernance.Sans pouvoir cette fois établir avec certitude un lien de causalité: “est-ce qu’avoir plus de femmes dans une entreprise améliore la responsabilité environnementale, ou est-ce que les femmes sont plutôt attirées par les entreprises responsables d’un point de vue environnemental ?”, s’interroge Michel Ferrary.- Le Medef pessimiste -En janvier, le patron du Medef Patrick Martin s’inquiétait de l’échéance des premiers quotas de la loi Rixain.”Nous ne serons pas prêts”, se désolait-il. “Il y a des métiers qui sont genrés. Dans mon entreprise”, dans le bâtiment et l’industrie, “je m’arrache les cheveux pour féminiser mon comité de direction”.Un précédent existe, celui de la loi Copé-Zimmerman, qui instaurait en 2011 des quotas dans les organes de contrôle, comme les conseils d’administration, très largement respectés aujourd’hui.”Autant dans un conseil d’administration, il y a des mandats: vous nommez une femme à la place d’un homme, ce n’est pas dramatique”, estimait Patrick Martin.”Dans l’entreprise, c’est un peu différent: quand vous avez un homme qui n’a pas démérité dans un comité de direction, et qu’on” le sort “parce qu’il faut féminiser l’instance, c’est autrement plus sensible”, avait-il ajouté.M. Ferrary dit constater depuis l’élection de Donald Trump aux Etats-Unis, “un revirement des entreprises” sur la mixité. “Certaines, comme Accenture, McDonald’s, ou Walmart sont en train de remettre en cause leur politique de diversité”.”Mais d’autres, comme JPMorgan refusent de revenir dessus, car elles estiment que c’est un facteur de performance”, note-t-il.

Les voitures hybrides dépassent à nouveau les modèles à essence en Europe

Les immatriculations de voitures hybrides neuves ont redépassé celles des véhicules utilisant l’essence au mois de janvier 2025 en Europe, a annoncé mardi l’Association des constructeurs européens (ACEA).Les immatriculations de ces modèles dotés de moteurs à essence et de petits moteurs électriques ont représenté 34,9% du marché (+18,4% sur un an). Les voitures à essence commencent à prendre le chemin glissant déjà emprunté par le diesel: elles ont accusé une forte baisse au mois de janvier (-18,9%), notamment en France et en Allemagne. Les modèles à essence représentent désormais 29,4% du marché et le diesel, autrefois omniprésent, 10% (-27% sur un an). Les hybrides, un peu plus sobres et moins polluants que les modèles à essence, et bien moins chers que les électriques, reprennent ainsi le contrôle du marché européen après l’avoir dominé pour la première fois pendant trois mois de septembre à novembre 2024.Les modèles 100% électriques sont en forte progression sur un an (+34%), notamment en Belgique, en Allemagne ou en Italie (+126%) mais restent stables par rapport au mois de décembre 2024, et avec de grandes disparités selon les pays.Au niveau européen, les électriques représentent désormais 15% des immatriculations, encore très loin des objectifs fixés aux constructeurs par la Commission européenne, à 25% pour l’année 2025 et 100% en 2035.Le pionnier de l’électrique Tesla a vu ses ventes divisées par deux en janvier, freiné par un changement de gamme en cours et aussi, potentiellement, par des prises de position de son patron Elon Musk aux côtés du président américain Donald Trump qui feraient fuir les acheteurs.”Il est clair que l’Europe doit encore travailler pour éviter de stagner”, a souligné la directrice générale de l’ACEA, Sigrid de Vries, dans un communiqué. – Un marché morose -L’ACEA demande un assouplissement des règles européennes sur les émissions de CO2, dont découlent ces objectifs de ventes de voitures électriques.”L’UE doit mettre tout en Å“uvre pour faire du Dialogue Stratégique sur l’Avenir de l’Industrie Automobile (en cours à Bruxelles, NDLR) un succès, permettre une transition efficace vers une mobilité zéro émission tout en préservant notre compétitivité mondiale”, a poursuivi Sigrid de Vries.Le succès des hybrides a déjà profité en 2024 au groupe Toyota, pionnier de cette technologie, qui reste à un haut niveau de ventes malgré une légère baisse en janvier (-4,9%). Il profite aussi à Renault (+5%) qui atteint 10,9% de parts de marché.Toutes énergies confondues, le mois de janvier 2025 ne dément pas une année 2024 qui est restée très faible, avec un marché qui n’est jamais retourné à ses volumes d’avant l’épidémie de Covid. Les ventes ont baissé de 2,6% au mois de janvier par rapport à janvier 2024. Les principaux marchés européens (Allemagne, France, Italie) ont notamment affiché des reculs tandis que l’Espagne a marqué un léger rebond.Le groupe Stellantis a subi l’essentiel de cette baisse, avec -17,9% sur un an. Mais le groupe souligne qu’il va mieux après une fin d’année 2024 catastrophique, et le départ de son directeur général Carlos Tavares. Stellantis est revenu à 17,1% de parts de marché, sa meilleure performance depuis juin 2024, s’est félicité Luca Napolitano, responsable des ventes européennes de Stellantis, dans un communiqué. Il reste cependant loin derrière le leader du marché Volkswagen qui continue à progresser (+5,6% en janvier pour 27,7% du marché), compensant des baisses chez ses marques Skoda ou Audi par une hausse pour sa marque principale VW et les modèles sportifs de Cupra. 

L’UFC-Que Choisir craint une “hausse massive” des tarifs de l’électricité à partir de 2026

L’UFC-Que Choisir a dénoncé la réforme du marché de l’électricité en France à compter de 2026 qui va mécaniquement entraîner une “hausse massive” des tarifs de l’électricité “au détriment des consommateurs”, mais ce calcul est “biaisé”, a réagi Bercy.L’association estime que le mécanisme retenu par le gouvernement dans la loi de finances pour remplacer le système actuel, qui s’éteint le 31 décembre 2025, va conduire à “faire payer aux Français leur électricité au prix fort”.”Cette réforme, négociée en catimini entre le gouvernement et EDF, va mécaniquement entraîner une hausse massive des tarifs de l’électricité, au détriment des consommateurs”, affirme l’UFC-Que Choisir.Cela se traduirait pour les consommateurs par un alourdissement de la facture, “en moyenne 19% de plus, soit jusqu’à 250 euros supplémentaires par an pour un foyer moyen” si la réforme s’appliquait dès cette année.L’UFC-Que Choisir justifie de baser son évaluation sur l’année 2025 par les incertitudes sur les paramètres qui seront pris en compte pour déterminer le niveau des tarifs réglementés de vente d’électricité (TRV) en 2026 et notamment les prix qui seront constatés d’ici à la fin de l’année sur les marchés de gros.A titre d’illustration, un ménage au tarif réglementé consommant 6.000 kWh d’électricité par an aurait eu une facture annuelle 17% supérieure à celle basée sur les prix aujourd’hui effectivement pratiqués, ce qui représente un surcoût de 233 euros.L’association déplore aussi qu’en dépit de l’engagement du gouvernement de redistribuer aux ménages une partie des profits d’EDF, celle-ci “sera très limitée”. “Seule une petite fraction de la consommation des ménages sera concernée, et la taxation des bénéfices d’EDF restera insuffisante pour compenser la flambée des prix”, estime-t-elle.Bercy a rejeté ces conclusions en estimant que “le calcul ainsi réalisé est biaisé” car l’étude publiée par l’UFC-Que Choisir propose un calcul associant des données actuelles à un mécanisme qui n’entrera en vigueur qu’en 2026, sans tenir compte d’autres paramètres.Selon Bercy, les simulations réalisées montrent que “le reversement au consommateur prévu par la loi de finances pour 2025 conduit à un niveau des TRV au 1er janvier 2026 quasi-identique au niveau actuel”. “Ce résultat indique que le reversement prévu fonctionne”, estime-t-il.Pour l’UFC-Que Choisir, une des grandes différences entre cette nouvelle régulation et celle encore appliquée cette année concerne la façon de calculer les coûts de l’approvisionnement en électricité.Aujourd’hui, une partie de l’approvisionnement est assuré via un mécanisme appelé Arenh (Accès régulé à l’électricité nucléaire historique), qui constitue la part de l’approvisionnement en lien avec les coûts de la production nucléaire d’EDF.”Désormais, l’approvisionnement passera totalement par le marché”, résume l’association.Pour Bercy, “l’approvisionnement lissé sur deux ans permet d’amortir les fluctuations du marché et participe à l’objectif général de stabilité des prix.”

Rebond raté pour Wall Street, minée par la tech

La Bourse de New York a terminé globalement en baisse lundi, le rebond attendu après la lourde chute de vendredi ayant été empêché par le recul de certaines grandes capitalisations du secteur de la tech.Le Dow Jones a grappillé 0,08%. En revanche, l’indice Nasdaq a reculé de 1,21% et l’indice élargi S&P 500 a perdu 0,50%.”Il n’y a pas de grand changement dans l’attitude (du marché, ndlr) par rapport à vendredi, avec des inquiétudes concernant le ralentissement modeste de la croissance économique aux Etats-Unis pour le premier trimestre ainsi que sur l’inflation, en raison de l’incertitude politique” entretenue par l’administration Trump, selon Angelo Kourkafas, d’Edward Jones.”Le marché adopte donc une approche attentiste, toujours proche de ses plus hauts niveaux historiques, mais pour continuer à progresser, il faudra probablement que l’incertitude politique commence à se dissiper” avec comme “premier catalyseur” les droits de douane sur le Canada et le Mexique, estime auprès de l’AFP l’analyste.Lors d’une conférence de presse conjointe à la Maison Blanche avec Emmanuel Macron, Donald Trump a affirmé de son côté qu’il relèverait les droits de douane appliqués au Canada et au Mexique “à la date prévue”, c’est-à-dire samedi 1er mars.Cette déclaration, prononcée quelques dizaines de minutes avant la clôture de Wall Street, a amplifié les pertes des indices Nasdaq et S&P 500, et amputé le Dow Jones d’une partie de ses gains.Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans se détendait à 4,40% contre 4,43% vendredi en clôture.La place américaine a aussi été plombée par le net recul de plusieurs grandes capitalisations technologiques.L’action du géant chinois Alibaba a chuté de plus de 10% lundi à New York, après que le groupe a annoncé vouloir investir 50 milliards d’euros “au cours des trois prochaines années” dans l’intelligence artificielle (IA) et le “cloud” (informatique dématérialisée).Cette annonce est intervenue quelques jours après une rencontre de bon augure entre son cofondateur Jack Ma et le président Xi Jinping.Le groupe d’analyse de données Palantir a lui aussi dévissé de plus de 10%, marquant sa quatrième clôture en baisse de suite, après l’annonce par le ministère américain de la Défense d’une revue de son budget.Le Pentagone a affirmé mercredi avoir ordonné une évaluation de ses dépenses pour rediriger quelque 50 milliards de dollars à des programmes davantage alignés sur les “priorités” du président américain, après la publication d’un article du Washington Post évoquant d’importantes coupes budgétaires dans l’armée.Le géant du secteur des semi-conducteurs et deuxième capitalisation mondiale Nvidia reculait lui aussi (-3,09%), à l’approche de ses résultats trimestriels, qui seront scrutés par les investisseurs lors de leur publication mercredi.Plus tard dans la semaine, les acteurs de marché accueilleront la publication vendredi de l’indice des prix PCE, privilégié par la banque centrale américaine (Fed). Cet indice a récemment progressé (à +2,6% sur un an en décembre). L’objectif de la Fed est de le ramener à 2%.Au tableau des valeurs, Microsoft a reculé (-1,03%) après la publication d’informations selon lesquelles le géant américain aurait annulé des contrats de location pour des centres de données aux États-Unis, principal vivier de croissance du groupe.Selon certains médias américains, l’entreprise a déclaré qu’elle pourrait procéder à certains ajustements d’infrastructure, mais qu’elle prévoyait toujours de dépenser plus de 80 milliards de dollars en investissements au cours de son exercice décalé, qui se termine en juin.Le géant américain du café Starbucks, dont les ventes reculent depuis plusieurs trimestres, va réduire son personnel administratif de plus d’un millier de postes et va commencer début mars à simplifier son menu de boissons et d’aliments. Son action a gagné 1,29% lundi.

L’UE suspend des sanctions visant des secteurs économiques clefs en Syrie

L’Union européenne a annoncé lundi la suspension des sanctions contre la Syrie visant des secteurs économiques clefs, une décision saluée par le chef de la diplomatie syrienne dans la foulée.Les ministres des Affaires étrangères des 27 réunis à Bruxelles ont formellement décidé de cette suspension, qui concerne les secteurs bancaire, de l’énergie et des transports.L’Union européenne veut aider à la reconstruction du pays ravagé par la guerre et nouer des relations avec ses nouveaux dirigeants, qui plaident régulièrement pour la levée de ces sanctions.Ces mesures avaient été imposées au gouvernement de Bachar al-Assad et à des pans entiers de l’économie syrienne durant la guerre civile déclenchée en 2011. Elles pourront toutefois être réimposées si les nouveaux dirigeants syriens, issus de mouvements islamistes, ne respectent pas les droits humains ou les valeurs démocratiques, a assuré la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas, le mois dernier.”Nous voulons agir rapidement, mais la levée des sanctions pourra être annulée si des mauvaises décisions étaient prises”, avait-elle affirmé fin janvier, lors d’une précédente réunion des chefs de la diplomatie des 27.Les autorités syriennes – qui appellent depuis la chute d’Assad à une levée totale des sanctions – n’ont pas tardé à réagir favorablement via le chef de la diplomatie Assaad al-Chibani, voyant dans la décision “d’alléger les sanctions injustes” une étape “vers l’atténuation des souffrances de notre peuple”.Et dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères a estimé que cette décision était “le début d’un dialogue plus large”. “Nous appelons l’ensemble des partenaires internationaux à prendre davantage de mesures pour lever l’ensemble des sanctions restantes qui continuent d’être un obstacle au redressement”.

La filière viticole française présente les grandes lignes de son plan de relance

La filière viticole française, en crise, a présenté lundi pendant le Salon de l’agriculture à Paris les grandes lignes d’un plan de relance qui passe notamment par une modernisation de l’image du vin, davantage d’innovation et une offre plus adaptée à la demande.Les organisations professionnelles ont commencé il y a 18 mois par établir un diagnostic du secteur, confronté à une chute de la consommation de vin en France (-70% depuis les années 1960), à un essoufflement des exportations et aux aléas climatiques.”De gros nuages s’amoncellent sur l’ensemble de la filière”, résume Bernard Farges, président du Comité national des interprofessions des vins (CNIV).Face à ce constat, partagé par les différents acteurs malgré la diversité des situations — le vin rouge est par exemple plus affecté que le champagne –, une feuille de route collective a été tracée.Elle a notamment pour ambition de “valoriser et moderniser l’image du vin”, afin d’attirer les nouvelles générations, qui s’en sont progressivement éloignées.”L’objectif (…) est de rapprocher les jeunes des vins en désacralisant le produit et en favorisant sa consommation dans les moments de convivialité et de plaisir”, détaille le plan de relance, intitulé “Cap Vins”.Parmi les autres axes identifiés figurent l’innovation (packaging, vins sans alcool…), la mise en avant des efforts environnementaux des viticulteurs, des stratégies plus ambitieuses à l’exportation ou une adaptation de l’offre à la demande.Face à la crise, un dispositif d’aide à l’arrachage a été mis en place mi-octobre par le ministère de l’Agriculture pour résorber la surproductionMalgré l’urgence apparente, la filière ne s’est pas fixé de calendrier précis.”Notre mission, c’est de tracer un cap”, explique Bernard Farges, du CNIV. “Il y a 18 mois, nous aurions été incapables de venir devant vous (les médias) pour dire que la filière viticole devait réduire la voilure, qu’elle devait innover… Le mot de relance n’était pas encore dans notre vocabulaire.””On a dû partager une vision, ce qui n’était pas forcément simple. Cela a nécessité beaucoup de discussions, de consensus”, affirme Jérôme Bauer, président de la Confédération nationale des appellations d’origine contrôlées (CNAOC).”On est arrivés à un point de maturité où on est tous alignés”, souligne-t-il, défendant le plan présenté malgré le manque de mesures concrètes pour le moment. “Ce n’est pas un document creux. C’est une ambition affichée et partagée.”