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Budget et PAC: Bruxelles donne le coup d’envoi de deux ans de négociations

La Commission européenne va mettre sur la table mercredi sa proposition de budget de 2028 à 2034, donnant le coup d’envoi de deux ans de négociations tendues, notamment sur l’avenir de la politique agricole commune.Le Copa-Cogeca, lobby des agriculteurs européens, a déjà promis durant la journée une “marche symbolique” à Bruxelles, sans tracteurs, pour protester.L’équation budgétaire de l’Union européenne relève du casse-tête.Déjà exsangues, les Etats ne veulent pas mettre davantage dans le pot commun, tandis que la liste des dépenses ne cesse de s’allonger: investissements dans la défense, remboursement de l’emprunt européen contracté pendant la pandémie de Covid, soutien à l’industrie…Le tout au moment où les négociations commerciales sont difficiles avec les Etats-Unis de Donald Trump.Quels seront les montants proposés pour la nouvelle feuille de route budgétaire de l’Union européenne? Et avec quelles ressources?Le “cadre financier pluriannuel” actuel, en 2021-2027, représentait environ 1.200 milliards d’euros. Il était financé par les contributions nationales — soit environ 1% du revenu national brut des Etats membres — et par des ressources propres de l’UE comme les droits de douane.Volontariste, le Parlement européen réclame un budget “plus ambitieux” pour la période à venir.”L’Union ne peut pas faire plus avec le même montant, ni avec moins. Au final, une augmentation de budget est indispensable”, martèle ainsi l’eurodéputé roumain Siegfried Muresan (PPE, droite), l’un des rapporteurs de cette feuille de route budgétaire.Mais les vÅ“ux des parlementaires seront difficiles à exaucer.Notamment pour un sujet hautement inflammable: la politique agricole commune. La PAC est le premier poste de dépenses de l’UE jusqu’ici, avec 387 milliards d’euros sur sept ans de 2021 à 2027, dont 270 milliards d’aides directes aux agriculteurs.- “Ni stable, ni suffisant” -Selon un document qui a fuité lundi, Bruxelles s’apprête à proposer une réforme de l’architecture budgétaire de sa politique agricole, qui serait intégrée à un fonds beaucoup plus vaste de “partenariat national et régional”, ce que redoutaient les agriculteurs.”Centraliser les financements de l’UE dans un fonds unique (…) risque de dissoudre la politique agricole commune”, avec “moins de garanties”, fustige le lobby Copa-Cogeca.Et le Parlement s’y oppose également, selon l’eurodéputé Siegfried Muresan.La Commission se veut pourtant rassurante. La PAC continuera de fonctionner avec des règles propres et de moyens financiers fléchés, assure-t-elle, en particulier pour les aides directes aux agriculteurs.Au moins deux dispositifs sur le soutien aux régions rurales défavorisées et l’innovation agricole quitteraient cependant le giron des financements PAC pour rejoindre ceux destinés à la cohésion des territoires.La Commission voudrait aussi revoir le mode de calcul des versements de la PAC, afin de mieux cibler ses bénéficiaires.Pour éviter de trop financer les plus grandes exploitations, Bruxelles voudrait plafonner à 100.000 euros les aides à l’hectare et introduire une dégressivité. Mais là encore, le bras de fer s’annonce difficile.Autre sujet, les enjeux climatiques, au moment où les Verts craignent que les contraintes budgétaires poussent à sacrifier les crédits consacrés à la protection de l’environnement.Dans ce domaine comme dans d’autres, la Commission cherche de nouvelles ressources. Elle devrait par exemple proposer un prélèvement forfaitaire sur le chiffre d’affaires des grandes entreprises, une taxation supplémentaire sur le tabac ou une nouvelle taxe sur les déchets électroniques non recyclés.”Ce n’est ni stable, ni suffisant”, estime la centriste Fabienne Keller. “On continue de confier de nouvelles missions à l’UE sans lui donner les moyens nécessaires pour les accomplir”, regrette cette eurodéputée française.La proposition de la Commission fera l’objet de négociations avec les Etats membres et le Parlement pendant de longs mois.Mais “comme d’habitude, tout se finira par cinq jours de négociations” entre les 27, prédit un fonctionnaire européen.En juillet 2020, lors des ultimes tractations sur le précédent budget, la Première ministre danoise Mette Frederiksen avait dû décaler son mariage pour participer à un sommet décisif à Bruxelles.

Wall Street termine sans direction claire, entre droits de douane et inflation

La Bourse de New York a terminé en ordre dispersé mardi, minée par les derniers développements sur le front commercial et par les chiffres de l’inflation américaine, le Nasdaq profitant pour sa part de la montée de Nvidia.L’indice Nasdaq, qui concentre les valeurs technologiques, a gagné 0,18% et a atteint un nouveau record, à 20.677,80 points. L’indice élargi S&P 500 a perdu 0,40% et le Dow Jones a reculé de 0,98%.Les actions “ont reculé en raison de nouvelles inquiétudes concernant les surtaxes douanières”, commente dans une note Jose Torres, d’Interactive Brokers.Donald Trump a annoncé mardi être parvenu à un accord commercial avec l’Indonésie, qui pourrait permettre au pays d’Asie du Sud-Est d’éviter de se voir imposer des droits de douane au-delà du plancher de 10% imposé par Washington.Le président américain a annoncé vouloir obtenir plusieurs dizaines d’accords commerciaux avant le 1er août, mais jusqu’ici, seulement trois accords (Royaume-Uni, Vietnam et Indonésie) ont été annoncés, alors que la Maison Blanche avait assuré être en capacité d’en signer jusqu’à 90.Les changements de cap de l’administration en matière de commerce ont été “assez chaotiques”, résume auprès de l’AFP Art Hogan, de B. Riley Wealth Management.”Les marchés sont déstabilisés par les mesures commerciales prises par Trump, avec plus de nouvelles négatives que positives ces derniers temps”, ajoute l’analyste.Côté indicateurs, les investisseurs ont digéré de nouvelles données sur l’inflation côté consommateurs qui a progressé en juin de 2,7% sur un an, contre 2,4% en mai, selon l’indice CPI.Si cette accélération est en ligne avec les attentes des analystes, c’est le deuxième mois consécutif de hausse sur un an, alors qu’elle avait eu tendance à se rapprocher auparavant de la cible de 2% de hausse sur un an, visée par la banque centrale américaine (Fed).”Le rapport est meilleur que ce que l’on craignait, mais pas assez pour dissiper la crainte que les droits de douane n’entraînent une hausse de l’inflation”, expliquent dans une note les analystes de Briefing.com.”Les attentes en matière de réduction des taux d’intérêt ont diminué de manière significative” après ces données, ajoutent-ils.Alors que l’essentiel des investisseurs anticipait une baisse lors de la réunion de septembre de la Fed, ils sont désormais presque autant à estimer que l’institution pourrait à nouveau prolonger son statu quo, selon l’outil CME, Fedwatch.La publication de l’indice a provoqué une hausse des taux obligataires américains: le rendement de l’emprunt à dix ans est passé de 4,43% à la clôture lundi à 4,48% vers 20H15 GMT.Mercredi est attendue l’inflation côté producteurs, là aussi pour le mois de juin.Ailleurs, à la cote, le géant des semiconducteurs Nvidia (+4,04% à 170,70 dollars) a soutenu le Nasdaq après avoir annoncé mardi reprendre les ventes à la Chine d’un modèle de puces électroniques avancées pour l’intelligence artificielle (IA).Début juillet, Nvidia a été la première entreprise à franchir le seuil historique de 4.000 milliards de dollars de valorisation. Cette annonce pourrait encore pousser le titre, selon les analystes.Les résultats trimestriels des banques n’ont pas tous convaincu Wall Street: JPMorgan Chase (-0,83% à 286,30 dollars) et Wells Fargo (-5,49% à 78,85 dollars) ont reculé malgré de meilleures performances qu’attendu. Blackrock, le plus gros gestionnaire d’actifs au monde, a reculé de 5,87% à 1.040,52 dollars, malgré un chiffre d’affaires et des bénéfices en hausse au deuxième trimestre.La banque américaine Citigroup a, elle, avancé (+3,61% à 90,66 dollars) après avoir dépassé les attentes des analystes grâce aux activités de marché et de gestion de fortune.Boeing a brièvement pris de la vitesse, avant de retomber (-0,23% à 229,98 dollars) après que Donald Trump a annoncé que l’accord commercial entre les Etats-Unis et l’Indonésie prévoit, entre autres, l’achat de cinquante avions du constructeur américain par le pays d’Asie du Sud-Est.

La Bourse de Paris flanche entre négociations commerciales et annonces budgétaires

La Bourse de Paris a terminé en baisse mardi, les investisseurs se montrant prudents face aux négociations commerciales avec les Etats-Unis mais aussi à l’annonce d’une cure budgétaire draconienne en France.L’indice CAC 40 de la Bourse de Paris a terminé en baisse de 0,54%, soit une perte de 41,96 points, pour s’établir à 7.766,21 points. La veille, l’indice vedette parisien avait reculé de 0,27%.La prudence est de mise parmi les investisseurs, dans l’attente d’avancées dans les négociations entre les Etats-Unis et le Vieux continent, affirme Christopher Dembik, conseiller en investissement pour Pictet AM.”On se rapproche de la date limite du 1er août” à laquelle les droits de douane les plus élevés promis par le président américain Donald Trump doivent entrer en vigueur, note-t-il, mais “les marchés ne réagissent pas” pour l’instant.Donald Trump a pris l’Union européenne de court en décrétant ce week-end des droits de douane de 30% sur toutes les importations du bloc à compter du 1er août. Il a prévenu lundi les Européens qu’en cas de riposte, il augmenterait d’autant les surtaxes américaines.Mais même si Bruxelles veut donner une chance aux négociations, les avions, voitures et le bourbon figurent au cÅ“ur de la liste de la Commission européenne établie en riposte aux droits de douane américains, consultée mardi par l’AFP.Par ailleurs, le Premier ministre français François Bayrou a dévoilé mardi une cure budgétaire draconienne de 43,8 milliards d’euros pour 2026, avec un gel des prestations sociales et des revalorisations des retraites et la suppression de deux jours fériés, immédiatement décriée par les oppositions qui le menacent de censure.Prises de bénéfices pour les valeurs bancairesChristopher Dembik note une baisse des valeurs bancaires “juste avant les résultats”, en raison de “prises de bénéfices”.”Il y a quand même eu une forte hausse des valeurs bancaires depuis 3 ans”, relève-t-il, poussant les investisseurs à prendre des bénéfices avant des résultats attendus comme positifs.Société Générale a terminé en baisse de 2,05% à 49,29 euros, BNP Paribas a glissé de 0,59% à 76,23 euros et Crédit Agricole a cédé 1,06% à 15,87 euros.

“Année blanche” et deux jours fériés supprimés: Bayrou dévoile sa potion budgétaire, déjà rejetée par les oppositions

François Bayrou a présenté mardi une cure budgétaire draconienne de 43,8 milliards d’euros pour 2026, avec la suppression de deux jours fériés et le gel des prestations sociales et des retraites, immédiatement décriée par les oppositions qui le menacent de censure.”C’est notre moment de vérité”, a déclaré le Premier ministre, la mine grave, lors d’une conférence de presse.Depuis des mois, le dirigeant centriste, qui a fait de la lutte contre les déficits et la dette son ADN politique, a multiplié les images esquissant un sombre tableau des finances publiques pour, dit-il, préparer les Français à un effort considérable.”Le surendettement”, qui oblige le pays à “emprunter tous les mois pour payer les retraites ou payer les salaires des fonctionnaires”, “est une malédiction qui n’a pas d’issue”, a-t-il martelé mardi, soulignant qu’à “chaque seconde, la dette de la France augmente de 5.000 euros”.Dans ce contexte, et malgré un paysage politique fracturé qui présage d’une mission quasi-impossible pour faire adopter les budgets pour 2026 au Parlement à l’automne, François Bayrou a présenté “un plan pour dire stop à la dette et un plan pour dire en avant la production”.- “Année noire” -Pour le premier, l’objectif est de ramener le déficit à 4,6% du PIB l’an prochain, contre 5,8% en 2024. Le tout dans un contexte international inflammable qui a conduit Emmanuel Macron à demander une enveloppe additionnelle de 3,5 milliards d’euros en 2026 pour la défense.Résultat, l’effort réclamé atteindra l’an prochain 43,8 milliards au lieu des 40 initialement évoqués.Et la potion risque de paraître amère.L’Etat, pour “montrer l’exemple”, va geler ses dépenses en 2026 au niveau de 2025, à l’exception de la charge de la dette et du budget des armées, a énoncé François Bayrou. Il a aussi édicté “une règle de non-remplacement d’un fonctionnaire sur trois partant à la retraite”, tandis que 5,3 milliards d’économies sont demandés aux collectivités locales.L’Etat prévoit de supprimer 3.000 postes d’emplois publics dès 2026, ou encore de “supprimer des agences improductives qui dispersent l’action de l’Etat”.François Bayrou a aussi décidé d’une “année blanche” pour toutes les prestations sociales, y compris les pensions de retraite, c’est-à-dire qu’elles seront gelées sans revalorisation au rythme de l’inflation. Même gel pour les barèmes de l’impôt sur le revenu et la contribution sociale généralisée – ce qui revient pour les détracteurs de cette mesure à augmenter ces prélèvements, alors même que la hausse des impôts est censée être une ligne rouge pour les partis qui soutiennent le gouvernement.L’abattement de 10% pour frais professionnels dont bénéficient actuellement les retraités pour l’impôt sur le revenu sera remplacé par un forfait de 2.000 euros, a indiqué le ministre de l’Economie Eric Lombard.Le plan prévoit par ailleurs le doublement à 100 euros de la franchise annuelle sur les remboursements de médicaments.- “Provocation” et “censure” -Parallèlement, le Premier ministre a proposé une mesure qui fait déjà grand bruit: la suppression de deux jours fériés, par “exemple” le “lundi de Pâques” et le “8-Mai”, pour économiser “plusieurs milliards”.Dans le même but de doper l’activité qu’il juge insuffisante en France, François Bayrou va proposer aux partenaires sociaux de nouvelles négociations sur l’assurance chômage et le droit du travail.Sans majorité, il a reconnu être “à la merci des oppositions”, qui peuvent le faire tomber comme ce fut le cas en décembre pour son prédécesseur Michel Barnier, justement sur des textes budgétaires. Or les premières réactions sont très négatives.La suppression de jours fériés est une “provocation” et “une attaque directe contre notre histoire, contre nos racines, et contre la France du travail”, a protesté le président du Rassemblement national Jordan Bardella. “Si François Bayrou ne revoit pas sa copie, nous le censurerons”, a mis en garde Marine Le Pen.Le leader de LFI Jean-Luc Mélenchon a exhorté le RN et le Parti socialiste à se joindre à “une censure sans illusions ni palabres”.Si LFI et le RN décident de renverser le gouvernement, son sort dépendra mathématiquement du PS.Mais “sur les bases actuelles (…) la seule perspective possible est la censure”, a prévenu mardi soir le patron du PS Olivier Faure sur BFMTV.”Nous ferons nos propres propositions et nous verrons comment réagira le gouvernement”, a ajouté M. Faure, qui déplore que la taxe Zucman, qui vise à prélever 2% par an du patrimoine des “ultra-riches”, ne soit “même pas évoquée” dans le plan gouvernemental.François Bayrou s’est borné pour l’instant à promettre une “contribution de solidarité” pour “les plus hauts revenus” aux contours encore flous.Le ministre de l’Economie a évoqué par la suite le maintien d’une contribution sur les hauts revenus mise en place en 2025 devant assurer que les personnes aux “revenus importants paient au moins 20% d’impôts”.De la macronie au parti Les Républicains de Bruno Retailleau, les alliés de François Bayrou, eux, sont restés extrêmement discrets.are-fff-bur-sac/sde/dch   

Les principales annonces de François Bayrou sur le budget

Le Premier ministre François Bayrou a annoncé mardi des mesures drastiques pour réduire le déficit public et faire 43,8 milliards d’euros d’économies en 2026. Voici les principales annonces.- Suppression de deux jours fériés -Le chef du gouvernement a proposé la suppression de deux jours fériés, citant comme exemples le “lundi de Pâques” et “le 8-Mai” tout en se disant “prêt à en accepter ou en examiner d’autres”.”Le lundi de Pâques n’a aucune signification religieuse”, a relevé le chef du gouvernement, alors que cette date est fériée dans plus d’une centaine de pays dans le monde.Quant au mois de mai, il est “devenu un véritable gruyère, où l’on saute de ponts en viaducs de congés”.- Gel des dépenses de l’Etat -Les dépenses de l’Etat seront gelées en 2026 au niveau de 2025, hors défense et charge de la dette.L’Etat va réduire le nombre d’emplois publics de 3.000 postes dès 2026. Certaines agences de l’Etat vont être supprimées, d’autres vont voir leurs effectifs baisser pour un total de 1.000 à 1.500 suppression de postes. François Bayrou veut aussi instaurer “une règle de non-remplacement d’un fonctionnaire sur trois partant à la retraite (…) pour les années qui viennent”.- Année blanche -Il a également annoncé un gel du barème des impôts, des prestations sociales et des retraites en 2026 afin de limiter la progression des dépenses de “sept milliards d’euros”.”On aura exactement le même montant des retraites pour chaque pensionné que celles qu’on avait en 2025″, a-t-il indiqué. “L’ensemble des prestations sociales seront maintenues en 2026 à leur niveau de 2025 et il n’y aura pas d’exception”, a-t-il ajouté.- Fiscalité -Le Premier ministre a annoncé la création d’une “contribution de solidarité” pour les Français “les plus fortunés”.Elle “devra faire participer à l’effort national les plus hauts revenus”, a-t-il dit, en rappelant aussi sa volonté de “lutter contre l’optimisation abusive des patrimoines non productifs”.”Nous ferons la chasse aux niches fiscales inutiles, inefficaces”, a-t-il ajouté.François Bayrou entend également réformer l’exemption fiscale pour frais professionnels des retraités. Ils bénéficient actuellement d’un abattement de 10%, qui sera transformé en forfait annuel dans le but de mettre à contribution les retraites les plus importantes. Un projet de loi sera déposé “à l’automne” contre la fraude sociale et fiscale.- 5,3 mds d’euros d’économies pour les collectivités -L’Etat va demander 5,3 milliards d’euros d’économies aux collectivités en 2026, selon un document transmis par Matignon à la presse.Ces 5,3 milliards d’économies, “c’est 13% de l’effort global”, a précisé à la presse François Rebsamen, ministre de l’Aménagement du territoire.- Négociations avec les partenaires sociaux -Six mois après la dernière loi sur l’assurance chômage, le Premier ministre a annoncé son intention de vouloir à nouveau réformer et débattre avec les partenaires sociaux sur les indemnisations des demandeurs d’emploi.Il va aussi leur proposer d’ouvrir des négociations sur le droit du travail afin notamment de “faciliter les recrutements” et augmenter les offres d’emploi.- Médicaments et affection longue durée -Il a annoncé le doublement à 100 euros de la franchise annuelle sur les remboursements de médicaments, dans le cadre d’un plan de réduction de 5 milliards d’euros des dépenses sociales annuelles.Parmi les autres mesures d’économie figure également une révision du statut des affections longue durée, avec un déremboursement des médicaments “sans lien” avec la maladie et la “sortie du statut” dans certains cas qui ne sont plus justifiés.- Allocation sociale unifiée -François Bayrou va proposer avant la fin de l’année un projet de loi pour créer “une allocation sociale unifiée”.Le versement social unique, qui fusionnerait plusieurs prestations sociales (RSA, prime d’activité…), est une ancienne promesse de campagne d’Emmanuel Macron pour faciliter le recours à certaines de ces aides. 

Renault désigne un directeur par intérim et revoit ses objectifs en baisse

Renault a revu légèrement à la baisse ses objectifs annuels à cause de la “détérioration de la dynamique du marché automobile”, a indiqué mardi le directeur financier du groupe Duncan Minto, nommé directeur général par intérim le temps de trouver un remplaçant à Luca de Meo.Le constructeur automobile vise désormais une marge opérationnelle autour de 6,5% du chiffre d’affaires, contre une marge supérieure ou égale à 7% précédemment.Le constructeur a fait face au mois de juin à des volumes de vente “légèrement en deçà des attentes” et “une pression commerciale accrue liée à la poursuite de la baisse du marché” aux particuliers.Une “sous-performance” des ventes d’utilitaires sur un marché en fort repli en Europe a également gâché le tableau du premier semestre, présenté en avance par Renault avec des résultats préliminaires. Le chiffre d’affaires du constructeur français (marques Renault, Dacia, Alpine) a atteint 27,6 milliards d’euros au premier semestre, tout de même en croissance de 2,5% sur un an. Mais la marge opérationnelle n’a atteint que 6% du chiffre d’affaires et les flux de trésorerie disponibles sont tombés à 47 millions d’euros à cause de hauts niveaux de production (les usines tournent à 90% de leur capacité en moyenne) et de stocks de voitures “en hausse” sur six mois, avec 530.000 véhicules à fin juin.Les flux de trésorerie disponibles (free cash-flow) devraient ainsi être compris fin 2025 entre 1 et 1,5 milliard d’euros, contre 2 milliards d’euros ou plus prévus précédemment.”C’est dommage d’être à 6%. Nous nous attendions à un peu plus haut au premier semestre”, a déclaré Duncan Minto au cours d’un appel avec les analystes financiers. “Mais nous parlons toujours d’une dynamique positive dans la seconde moitié de l’année”.- Réduction des coûts -Pour rebondir, Renault va “renforcer” son plan de réduction des coûts, qui comprend notamment une baisse des frais généraux et administratifs mais aussi des coûts de production et recherche et développement, a indiqué Duncan Minto.La direction du groupe doit donner plus de précisions sur ces mesures le jeudi 30 août, lors de la présentation complète de ses résultats semestriels.Duncan Minto, Ecossais âgé de 50 ans, a été nommé mardi à la tête du constructeur automobile français par intérim, le temps que le groupe remplace Luca de Meo. Après avoir commencé sa carrière chez Renault en 1997, il était devenu directeur financier du groupe en mars 2025.Ces annonces ne sont pas liées au départ de M. de Meo ce mardi même pour Kering, le groupe de luxe de François-Henri Pinault, a assuré Duncan Minto.Prise de court mi-juin par l’annonce de ce départ surprise, la direction de Renault avait immédiatement lancé le processus de désignation d’un nouveau directeur général.Mais un mois n’aura pas suffi pour départager les candidats pressentis, dont le patron de Dacia Denis Le Vot et l’ex-figure de Stellantis Maxime Picat.Le processus de nomination du nouveau directeur général “se déroule très normalement” et “ne devrait pas durer longtemps”, a souligné lors d’une conférence de presse Duncan Minto, qui a fait toute sa carrière dans le groupe Renault.Le groupe au Losange, qui était au fond du gouffre en 2020, a effectué une remontée spectaculaire sous le mandat de Luca de Meo en tournant son offre vers des véhicules plus haut de gamme.Le patron italien s’enorgueillissait d’être un des seuls acteurs de l’automobile à ne pas avoir revu ses objectifs à la baisse fin 2024. Mais le ralentissement du marché automobile européen a fini par freiner Renault.Le groupe ne voit pas le marché des particuliers s’améliorer au deuxième semestre, a indiqué Duncan Minto.Mais le nouveau directeur général dit compter sur son offre composée de modèles électriques mais aussi hybrides et à essence pour s’adapter au rythme de l’électrification du marché, en dents de scie, et sur le lancement de plusieurs nouveaux modèles d’ici la fin de l’année.

Nvidia annonce reprendre les ventes à la Chine d’un modèle de puces avancées pour l’IA

Le géant technologique américain Nvidia a annoncé mardi reprendre les ventes à la Chine d’un modèle de puces électroniques avancées pour l’intelligence artificielle (IA), à la veille d’un déplacement de son PDG Jensen Huang à Pékin.”Nvidia a déposé des demandes pour vendre à nouveau le GPU Nvidia H20. Le gouvernement américain a assuré à Nvidia que les licences seraient accordées et Nvidia espère commencer les livraisons bientôt”, a déclaré la société dans un communiqué.Cette annonce survient alors que Jensen Huang doit assister mercredi à Pékin à la cérémonie d’ouverture de la troisième exposition internationale des chaînes d’approvisionnement de Chine, d’après la chaîne d’Etat CCTV.En mai, il avait qualifié d'”échec” les restrictions américaines à l’exportation de puces sophistiquées vers la Chine, décidées par les Etats-Unis sous la présidence de Joe Biden, pour freiner le développement de technologies d’IA de pointe et de superordinateurs dans ce pays rival.”Les entreprises locales (chinoises, NDLR) sont très très talentueuses et très déterminées, et le contrôle des exportations leur a donné l’état d’esprit, l’énergie et le soutien du gouvernement pour accélérer leur développement”, avait affirmé Jensen Huang lors du salon Computex à Taïwan.Nvidia a développé la puce H20 — une version moins puissante de ses semi-conducteurs pour l’IA — spécifiquement pour l’exportation vers la Chine. Mais le gouvernement de Donald Trump a renforcé les exigences en matière de licences d’exportation de ces puces en avril.- “Compliquer la tâche de Huawei” -Le conseiller IA du président américain, David Sacks, a défendu mardi le changement de politique, assurant à la chaîne CNBC que la puce H20 était un “composant obsolète” qui était “loin de représenter ce qui se fait de mieux aujourd’hui”.Il a justifié le revirement sur la puce H20 par les “avancées spectaculaires” de Huawei, le rival chinois de Nvidia, qui pourrait potentiellement menacer la position dominante du géant américain.La Chine représente un marché crucial pour Nvidia, mais les récentes restrictions américaines à l’exportation ont intensifié la concurrence de la part d’acteurs locaux comme Huawei, considéré comme un champion national.”Nous ne voulons pas vendre à la Chine nos technologies les plus avancées, mais je pense que nous voulons au moins compliquer un peu la tâche de Huawei”, a jugé David Sacks.Il a également précisé que cette décision était liée aux négociations commerciales en cours entre Washington et Pékin, engagés dans un conflit commercial particulièrement tendu.La décision pourrait être une tentative d’amadouer Pékin, qui a critiqué les restrictions américaines, les qualifiant d’injustes et conçues pour freiner son développement.- “Potentiel de l’économie chinoise” -Zhang Guobin, fondateur du site web chinois spécialisé eetrend.com, a estimé que la reprise des ventes de ces semi-conducteurs “apportera (à Nvidia) une croissance substantielle des revenus, compensant les pertes causées par l’interdiction précédente”. Cela devrait également atténuer l’impact des frictions sur les chaînes d’approvisionnement mondiales des semi-conducteurs, a-t-il dit à l’AFP.Mais les entreprises chinoises devraient rester concentrées à l’avenir sur le développement de puces chinoises, a-t-il noté, rappelant que “l’administration Trump a été (…) sujette à des changements de politique brusques, rendant difficile de prévoir combien de temps une telle ouverture pourrait durer”. Nvidia envisage d’ouvrir un centre de recherche et développement (R&D) à Shanghai, avait révélé en mai le Financial Times.Jensen Huang s’était rendu en Chine en avril en pleine offensive de droits de douane lancée par Donald Trump. Il avait rencontré le maire de Shanghai, Gong Zheng, pour faire avancer ce projet de centre de R&D, selon cette source.Il s’était également entretenu avec le vice-Premier ministre chinois He Lifeng, à qui il avait dit apprécier “le potentiel de l’économie chinoise”, d’après un média d’Etat.La croissance de l’économie chinoise a légèrement ralenti au deuxième trimestre, selon des données officielles publiées mardi, mais reste conforme aux prévisions, notamment grâce à des exportations vigoureuses.La Chine est confrontée à plusieurs défis pour atteindre son objectif de croissance “d’environ 5%” pour 2025, compliqué par le bras de fer commercial engagé par le président Trump.

Renault désigne un directeur par intérim et revoit ses objectifs en baisse

Renault a revu en baisse ses objectifs annuels à cause de la “détérioration de la dynamique du marché automobile”, a indiqué mardi le directeur financier du groupe, Duncan Minto, nommé directeur général par intérim le temps de trouver un remplacant à Luca de Meo.Le constructeur automobile français vise désormais une marge opérationnelle autour de 6,5% de son chiffre d’affaires, contre une marge supérieure ou égale à 7% ciblée précédemment. Il vise aussi des flux de trésorerie disponibles (free cash flow) compris entre 1 et 1,5 milliard d’euros, contre 2 milliards d’euros ou plus prévus auparavant.En juin, Renault a enregistré des volumes de vente “légèrement en deçà des attentes” et rencontré “une pression commerciale accrue liée à la poursuite de la baisse du marché” des particuliers. Une “sous-performance” des ventes d’utilitaires sur un marché en fort repli en Europe a également gâché le tableau. Le chiffre d’affaires du groupe a atteint 27,6 milliards d’euros au premier semestre, tout de même en croissance de 2,5%. Mais la marge opérationnelle n’a atteint que 6% du chiffre d’affaires et les flux de trésorerie disponibles sont tombés à 47 millions d’euros à cause de hauts niveaux de production et de stocks de voitures “en hausse” sur six mois.Renault va “renforcer” son plan de réduction des coûts, qui comprend notamment une baisse des frais généraux et administratifs mais aussi une diminution des coûts de production et recherche et développement, a indiqué Duncan Minto. Directeur financier du groupe, cet Ecossais âgé de 50 ans a été nommé mardi à la tête du constructeur automobile français par intérim, le temps que Renault remplace son précédent directeur général Luca de Meo.Ces annonces ne sont pas liées au départ de ce dernier pour rejoindre le géant du luxe Kering, ce mardi même, a assuré Duncan Minto.Le processus de nomination du nouveau directeur général “se déroule très normalement” et “ne devrait pas durer longtemps”, a souligné lors d’une conférence de presse Duncan Minto, qui a fait toute sa carrière dans le groupe Renault.Prise de court mi-juin par l’annonce du départ surprise de Muca de Meo, la direction de Renault avait immédiatement lancé le processus de désignation d’un nouveau directeur général.Mais un mois n’aura pas suffi pour départager les candidats pressentis, dont le patron de Dacia Denis Le Vot et l’ex-figure de Stellantis Maxime Picat.

“Année blanche” et suppression de deux jours fériés : Bayrou annonce sa potion budgétaire amère

François Bayrou a dévoilé mardi une cure budgétaire draconienne de 43,8 milliards d’euros pour 2026, avec un gel des prestations sociales et des retraites et la suppression de deux jours fériés, immédiatement décriée par les oppositions qui le menacent de censure.”C’est notre moment de vérité”, a déclaré d’emblée le Premier ministre, la mine grave, lors d’une conférence de presse en présence de la plupart des membres de son gouvernement.Depuis des mois, le dirigeant centriste qui a fait de la lutte contre les déficits et la dette son ADN politique a multiplié les images esquissant un sombre tableau des finances publiques pour, dit-il, alerter les Français. “Le surendettement”, qui oblige le pays à “emprunter tous les mois pour payer les retraites ou payer les salaires des fonctionnaires”, “est une malédiction qui n’a pas d’issue”, a-t-il martelé mardi, soulignant qu’à “chaque seconde, la dette de la France augmente de 5.000 euros”.Dans ce contexte, et malgré un paysage politique fracturé qui présage d’une mission quasi-impossible pour faire adopter les budgets pour 2026 au Parlement à l’automne, François Bayrou a présenté “un plan pour dire stop à la dette et un plan pour dire en avant la production”.- Hausse d’impôts -Pour le premier, l’objectif est de ramener le déficit à 4,6% du PIB l’an prochain, contre 5,8% en 2024. Le tout dans un contexte international inflammable, entre tensions commerciales et militaires, ce qui a conduit Emmanuel Macron à demander dimanche un effort additionnel de 3,5 milliards d’euros en 2026 pour la défense.Résultat, l’effort à réaliser atteindra l’an prochain 43,8 milliards au lieu des 40 initialement évoqués, a annoncé le chef du gouvernement.Et la potion risque de paraître amère.L’Etat, pour “montrer l’exemple”, va geler ses dépenses en 2026 au niveau  de 2025, “à l’exception de l’augmentation de la charge de la dette et des dépenses supplémentaires pour le budget des armées”, a énoncé François Bayrou. Il a aussi mis en place “une règle de non-remplacement d’un fonctionnaire sur trois partant à la retraite”, tandis que 5,3 milliards d’économies sont demandés aux collectivités locales.De la même manière, il a décidé d’une “année blanche” pour toutes les prestations sociales, y compris les pensions de retraite, c’est-à-dire qu’elles seront aussi gelées et ne seront pas revalorisées au niveau de l’inflation. Les retraités verront également supprimée leur exemption fiscale pour frais professionnels.Même gel pour les barèmes de l’impôt sur le revenu et la contribution sociale généralisée – ce qui reviendra à augmenter ces prélèvements, alors même que la hausse des impôts est censée être une ligne rouge pour la plupart des partis qui soutiennent le gouvernement.Le plan prévoit par ailleurs le doublement à 100 euros de la franchise annuelle sur les remboursements de médicaments, et un durcissement du statut des affections longue durée.- “Provocation” et “guerre sociale” -Parallèlement, le Premier ministre a aussi proposé une mesure qui fait déjà grand bruit: la suppression de deux jours fériés, par “exemple” le “lundi de Pâques” et le “8-Mai”, pour doper l’activité qu’il juge insuffisante en France.Dans le même but, il va proposer aux partenaires sociaux d’ouvrir de nouvelles négociations sur l’assurance chômage et sur le droit du travail.François Bayrou a assuré avoir “tranché” pour faire participer “tout le monde”.Sans majorité, il a reconnu être “à la merci des oppositions”, qui, si elles joignent leurs voix de la gauche à l’extrême droite, peuvent le faire tomber comme ce fut le cas en décembre, justement sur des textes budgétaires, pour son prédécesseur Michel Barnier. Mais il a assuré vouloir “changer les choses”, “qu’importe le risque” de censure.Or les premières réactions laissent présager une bataille parlementaire épique.La suppression de deux jours fériés est une “provocation” et “une attaque directe contre notre histoire, contre nos racines, et contre la France du travail”, a protesté le président du Rassemblement national Jordan Bardella. “Si François Bayrou ne revoit pas sa copie, nous le censurerons”, a mis en garde Marine Le Pen.”Bayrou déclare la guerre sociale”, a lancé, à l’autre extrémité de l’échiquier politique, la cheffe des députés La France insoumise Mathilde Panot, tandis que son leader Jean-Luc Mélenchon exhortait à “faire partir Bayrou”.La gauche souhaite obtenir une taxe inspirée par l’économiste français Gabriel Zucman sur les “ultra-riches”, en prélevant 2% par an de leur patrimoine, pour un rendement annuel de 20 milliards d’euros.François Bayrou a annoncé une “contribution de solidarité pour “les plus hauts revenus” aux contours encore flous, dont on ne sait pas si elle suffira à garantir la non censure des troupes socialistes.Si LFI et le RN décident de renverser le gouvernement, son sort dépendra de fait du PS.”Les propositions budgétaires faites par François Bayrou sont inacceptables pour nous”, a réagi mardi le député socialiste Philippe Brun, appelant le Premier ministre à “amender considérablement sa copie” s’il “veut sauver son budget”.

Les Bourses européennes terminent dans le rouge

Les Bourses européennes ont terminé dans le rouge mardi, les investisseurs scrutant l’état des relations commerciales entre l’Union européenne et les Etats-Unis, tandis que Bruxelles prépare une riposte aux droits de douane américains en cas d’échec des négociations avec Washington.La Bourse de Paris a clôturé en baisse de 0,54%. Francfort a perdu 0,42%. Londres et Milan ont cédé 0,66%.