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La consommation mondiale de pétrole devrait légèrement baisser en 2030, une première depuis le Covid

La consommation mondiale de pĂ©trole devrait connaĂ®tre “une lĂ©gère baisse” en 2030, premier signe de dĂ©clin de cette Ă©nergie fossile responsable du changement climatique depuis 2020, annĂ©e hors norme du Covid, a indiquĂ© mardi l’Agence internationale de l’Ă©nergie (AIE) dans un rapport.L’agence de l’Ă©nergie de l’OCDE estime que la demande mondiale d’or noir atteindra un pic d’ici la fin de la dĂ©cennie, selon de nouvelles prĂ©visions, dans la ligne de ses prĂ©cĂ©dentes projections de 2023 et 2024. La consommation pĂ©trolière devrait ainsi lĂ©gèrement reculer en 2030, Ă  environ 105,5 millions de barils par jour, après avoir atteint un plus haut l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente (105,57 mb/j).MalgrĂ© le climato-scepticisme ambiant et l’appel de Trump Ă  “forer Ă  tout va”, “un pic de la demande mondiale de pĂ©trole est toujours Ă  l’horizon”, a assurĂ© l’AIE. Aux Etats-Unis, premier consommateur mondial de pĂ©trole, cette baisse devrait intervenir dès 2026, et en 2028 en Chine, le 2e consommateur.La demande au Moyen-Orient atteindra Ă©galement son pic en 2027, avant de dĂ©cliner l’annĂ©e suivante. L’Arabie saoudite enregistrera “la plus forte baisse de la demande de pĂ©trole de tous les pays” en termes absolus jusqu’en 2030, car le royaume remplacera le pĂ©trole brut par le gaz et les Ă©nergies renouvelables pour produire de l’Ă©lectricitĂ©, selon l’AIE.Aux yeux de l’agence, ce dĂ©clin de la demande mondiale s’explique par une croissance Ă©conomique atone, les tensions commerciales, l’essor des voitures Ă©lectriques et l’abandon progressif du pĂ©trole pour produire de l’Ă©nergie. “Avec l’intensification des tensions gĂ©opolitiques et l’incertitude croissante” sur le plan Ă©conomique, les marchĂ©s pĂ©troliers font dĂ©sormais face Ă  des “changements structurels”, commente le rapport en soulignant que la dynamique des 15 dernières annĂ©es portĂ©e par la demande chinoise et la production amĂ©ricaine, 1er contributeur Ă  la croissance de l’offre pĂ©trolière hors Opep, commence Ă  “s’estomper”. Si, pour l’heure, “le conflit entre IsraĂ«l et l’Iran attire l’attention sur les risques immĂ©diats en matière de sĂ©curitĂ© Ă©nergĂ©tique, les nouvelles perspectives Ă  moyen terme de l’AIE prĂ©voient que l’offre mondiale de pĂ©trole augmentera bien plus rapidement que la demande dans les annĂ©es Ă  venir”, affirme le rapport.Sans surprise, les prĂ©visions de l’AIE sont toujours en dĂ©calage avec celles de l’Opep, l’organisation des pays exportateurs de pĂ©trole qui avait Ă©voquĂ© en septembre 2024 la sortie des Ă©nergies fossiles comme un “fantasme”.”La demande de pĂ©trole atteint de nouveaux records chaque annĂ©e”, a insistĂ© le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l’Opep lundi Haitham Al-Ghais lors de la confĂ©rence Énergie Asie Ă  Kuala Lumpur, en Malaisie, en affirmant que “la thĂ©orie” du pic pĂ©trolier “s’est avĂ©rĂ©e fausse encore et encore”.Lundi, l’Opep a estimĂ© que la demande mondiale de pĂ©trole augmenterait de 1,3 million de barils par jour en 2025 comme en 2026.

Toujours plus de vêtements neufs achetés en France en 2024

Les Français consomment toujours de plus en plus de vĂŞtements neufs, avec un record en 2024, alors qu’une loi visant la mode Ă©phĂ©mère vient d’ĂŞtre adoptĂ©e au SĂ©nat et que les associations ne cessent d’alerter sur le coĂ»t environnemental de l’industrie textile.L’annĂ©e dernière, 42 articles d’habillement neufs ont rejoint en moyenne le placard de chaque Français, soit un de plus qu’en 2023.Au total, un record de 3,5 milliards de pièces ont Ă©tĂ© achetĂ©es en habillement, chaussures et linge de maison.Cela reprĂ©sente 10 millions d’articles par jour, souligne pour l’AFP Vanessa Gutierrez, responsable d’Ă©tudes chez Refashion, chargĂ© par le gouvernement d’accompagner l’industrie de la mode vers une Ă©conomie plus circulaire.Cet Ă©co-organisme a dĂ©voilĂ© mardi ces chiffres qu’il est le seul Ă  pouvoir agrĂ©ger, les quelque 10.000 marques vendant des vĂŞtements, chaussures et linge de maison en France Ă©tant dans l’obligation de lui dĂ©clarer leurs volumes de vente. Plateformes asiatiques type Shein et Temu y compris.Parmi ces 3,5 milliards de pièces neuves, 2,9 milliards sont des articles d’habillement, 259 millions des paires de chaussure et 362 millions des articles de linge de maison.L’habillement femmes et hommes augmentent (de 5% et 3,6%) mais la catĂ©gorie connaissant la plus forte hausse est le linge de maison (+9,3%), s’expliquant par “l’arrivĂ©e sur le marchĂ© d’acteurs aux prix accessibles”, selon Vanessa Gutierrez.Les rayons enfant et bĂ©bĂ© reculent (respectivement de -0,6% et -5,4%) en raison de la baisse de la natalitĂ© et certainement du report des consommateurs sur la seconde main dans ce secteur.Dans l’ensemble, les consommateurs plĂ©biscitent les entreprises vendant exclusivement en ligne (Zalando, Shein, Temu, etc.) qui enregistrent +29,9% de ventes en volumes ainsi que les soldeurs et destockeurs (+10,3%).”Si on excluait ces deux catĂ©gories, le marchĂ© serait relativement stable”, a temporisĂ© Mme Gutierrez, preuve du poids de l’importance de l’essor de l’e-commerce.Les grandes surfaces alimentaires souffrent d’une baisse de 5,1% de leurs ventes de textiles mais les chaĂ®nes de centre-ville et centres commerciaux tirent leur Ă©pingle du jeu avec +2,8%.- Catastrophe environnementale -Autre enseignement de ce baromètre: les prix accessibles sont privilĂ©giĂ©s avec 71% des articles achetĂ©s qui sont d’entrĂ©e de gamme.En moyenne, un Français a dĂ©pensĂ© 15,6 euros par article neuf.Selon le ministère de la Transition Ă©cologique, l’industrie textile est l’une des plus polluantes au monde. Elle gĂ©nère près de 10% des Ă©missions de gaz Ă  effet de serre (GES) mondiales – soit davantage que les vols internationaux et le trafic maritime rĂ©unis – et consomme 4% de l’eau potable du monde.Ces dernières annĂ©es, son impact environnemental a encore pris de l’ampleur avec l’arrivĂ©e d’acteurs de l’ultra fast fashion ou mode ultra express, proposant une profusion de rĂ©fĂ©rences Ă  des prix extrĂŞmement bas.FondĂ©e en Chine en 2012 et dĂ©sormais basĂ©e Ă  Singapour, Shein en est devenu le symbole, avec son catalogue plĂ©thorique – 470.000 modèles disponibles en temps rĂ©el, selon l’ONG Les Amis de la Terre – et le transport de ses produits Ă  99,8% par avion.Ainsi les ONG ne cessent-elles d’alerter sur le coĂ»t environnemental et social de la mode, Ă  grands renforts d’actions coups de poing et de campagnes de sensibilisation en montrant les symptĂ´mes – des dĂ©charges gĂ©antes des vĂŞtements occidentaux polluant le dĂ©sert d’Atacama au Chili Ă  l’effondrement du Rana Plaza, un atelier de confection au Bangladesh, qui causa la mort de plus d’un millier d’ouvriers.Les parlementaires français se sont Ă©galement saisis du sujet, une proposition de loi pour freiner l’essor de la “fast fashion” ayant Ă©tĂ© adoptĂ©e en juin par le SĂ©nat.

Conclave sur les retraites : les blocages demeurent à la mi-journée

A quelques heures de la fin prĂ©vue du conclave sur les retraites, voulu par François Bayrou pour rediscuter la contestĂ©e rĂ©forme de 2023, les nĂ©gociations entre partenaires sociaux ne progressent pas, ont indiquĂ© mardi Ă  la mi-journĂ©e les participants.La nĂ©gociation “n’a pas avancĂ©”, a dĂ©plorĂ© juste avant la pause dĂ©jeuner Yvan Ricordeau, le reprĂ©sentant de la CFDT, qui a agitĂ© le spectre d’un Ă©chec.”Si ce (mardi) soir, il n’y a pas de +bougĂ©+ du patronat sur la question de la pĂ©nibilitĂ© et sur la question des âges (de dĂ©part), ça ne servira Ă  rien” de poursuivre les discussions, a-t-il mis en garde devant la presse.”Je ne sais pas comment ça va se terminer cet après-midi, mais si l’heure du dĂ©jeuner ne permet pas au patronat de revenir Ă  une situation un peu plus humaine, je pense que ce (mardi) soir on va avoir un problème”, a aussi regrettĂ© Pascale Coton, la reprĂ©sentante de la CFTC.Les nĂ©gociations doivent reprendre Ă  15H00.Pour tenter de mettre de l’huile dans les rouages, le Premier ministre, François Bayrou, s’est dit prĂŞt lundi Ă  accorder “quelques jours de plus” aux cinq participants encore prĂ©sents: CFDT, CFTC, CFE-CGC cĂ´tĂ© syndical, Medef et CPME cĂ´tĂ© patronal. Mais les syndicats ont martelĂ© qu’ils ne souhaitaient pas poursuivre les discussions si le Medef, principal reprĂ©sentant patronal, ne mettait pas sur la table de nouvelles propositions.- “Insupportable pour nous” -Les syndicats veulent en particulier obtenir que la pĂ©nibilitĂ© et l’usure soient prises en compte pour pouvoir partir avant 64 ans, l’âge lĂ©gal fixĂ© par la rĂ©forme Borne de 2023.  La CFDT, en particulier, veut obtenir une possibilitĂ© de dĂ©part anticipĂ© pour manipulation de charges lourdes, postures pĂ©nibles ou exposition aux vibrations mĂ©caniques, dans le cadre d’un compte pĂ©nibilitĂ© (C2P) dĂ©jĂ  existant.Le patronat refuse pour l’instant une telle mesure. Ce serait “insupportable pour nous”, a dĂ©clarĂ© mardi matin en arrivant au conclave Eric ChevĂ©e, le reprĂ©sentant de la CPME (patronat pour petites et moyennes entreprises).La CPME a proposĂ© Ă  la place un dispositif qui consisterait Ă  crĂ©er des “points d’usure” pour les personnes “qui doivent porter des charges lourdes, subir des postures pĂ©nibles ou des vibrations mĂ©caniques”, ouvrant “droit Ă  des formations, des aides Ă  la reconversion”.Mais les syndicats accusent le patronat de privilĂ©gier la reconversion plutĂ´t que les dĂ©parts anticipĂ©s.Parmi les autres “points durs”, la CFTC a Ă©galement mis comme “ligne rouge” – objectif impĂ©ratif – le passage Ă  66 ans de l’âge de dĂ©part sans dĂ©cote (contre 67 ans), Ă©galement rejetĂ© par le patronat.- Prime seniors “pas Ă©voquĂ©e” -“C’est un mandat que j’ai de mon organisation, on ne peut pas faire autrement”, a indiquĂ© Pascale Coton, reprĂ©sentante de la CFTC.Les syndicats ont en tout cas enterrĂ© la proposition sortie du chapeau lundi par François Bayrou d’une “prime” pour inciter les salariĂ©s seniors Ă  retarder leur dĂ©part Ă  la retraite.”Ce n’est ni une demande d’une organisation syndicale, ni d’une organisation patronale. Elle n’a fait l’objet d’aucun chiffrage et d’aucune Ă©tude de faisabilitĂ©, et pour l’instant, elle n’a pas Ă©tĂ© Ă©voquĂ©e”, a soulignĂ© Yvan Ricordeau Ă  la mi-journĂ©e.MĂŞme si ça ne faisait pas grand mystère depuis le dĂ©but, le Medef a entĂ©rinĂ© depuis le 10 juin qu’il ne bougerait pas sur l’âge de dĂ©part Ă  64 ans. Cela ne signifie pas forcĂ©ment une fin de non-recevoir pour les syndicats. Tout dĂ©pendra de ce que le patronat lâchera en termes de carrière des femmes, de pĂ©nibilitĂ©, ou d’augmentation de cotisations sociales.  Car au-delĂ  des amĂ©nagements qui pourraient ĂŞtre apportĂ©s Ă  la rĂ©forme Borne, les partenaires sociaux doivent aussi parvenir Ă  trouver les recettes financières pour permettre le retour Ă  l’Ă©quilibre du système des retraites en 2030, alors que la prĂ©vision de dĂ©ficit pour cette Ă©chĂ©ance est aujourd’hui de 6,6 milliards d’euros.Pour les sources de financement, les syndicats ne rejettent pas l’idĂ©e que les retraitĂ©s puissent ĂŞtre mis Ă  contribution. Les scĂ©narios envisagĂ©s tournent autour d’une sous-indexation des retraites sur l’inflation – comme c’est dĂ©jĂ  le cas pour les retraites complĂ©mentaires Agirc-Arrco – ou d’une augmentation des taux de CSG susceptible d’Ă©pargner les retraitĂ©s modestes.Mais “Medef et CPME ne veulent pas participer Ă  l’effort financier”, dĂ©nonce Pascale Coton pour la CFTC: les organisations patronales refusent en effet d’augmenter les cotisations salariales ou patronales.

Zones Ă  faibles Ă©missions : suspense sur le vote de la loi “simplification” l’AssemblĂ©e

Après un parcours homĂ©rique, le projet de loi de “simplification” est soumis Ă  un vote hautement incertain mardi Ă  l’AssemblĂ©e, les macronistes projetant de voter contre ce texte qui abroge notamment les zones Ă  faibles Ă©missions, Ă  rebours de leurs alliĂ©s du Modem et d’Horizons.En fin d’après-midi les dĂ©putĂ©s seront appelĂ©s Ă  voter, Ă©chaudĂ©s par trois mois d’examen hachĂ©s par les suspensions, dans des sĂ©ances tantĂ´t très disputĂ©es, tantĂ´t dans un hĂ©micycle sonnant creux.”Le titre du projet de loi ne correspond plus tout Ă  fait Ă  la rĂ©alitĂ© du texte”, euphĂ©mise Christophe Naegelen (groupe Liot), l’un des rapporteurs du texte.Eclectique, il prĂ©voit dans sa rĂ©daction actuelle toute une batterie de dispositions pour les particuliers, les entrepreneurs ou les commerçants, allant de la simplification du rĂ©gime des baux commerciaux en passant par celle de la dĂ©livrance des licences IV pour la vente de boissons alcoolisĂ©es.Les principaux combats parlementaires ont tournĂ© initialement autour de la simplification de l’action publique, et d’une revue “Ă  la française” des agences de l’Etat et organes consultatifs susceptibles d’ĂŞtre supprimĂ©s. Sans “tronçonneuse”, ni “hache”, s’Ă©tait engagĂ© le ministre de la Simplification Laurent Marcangeli (Horizons).Au final, une vingtaine d’instances sont ciblĂ©es, au grand dam de la gauche qui a dĂ©noncĂ© des coupes Ă  l’aveugle, mais aussi de la droite et de l’extrĂŞme droite dĂ©plorant un manque d’ambition.Mais le plus gros de la bataille s’est jouĂ© sur des questions environnementales, – les Ă©cologistes dĂ©nonçant un “dĂ©tricotage accĂ©lĂ©rĂ© du droit de l’environnement” -, et des marqueurs du premier quinquennat d’Emmanuel Macron.Les RĂ©publicains et le Rassemblement national ont en effet obtenu la suppression des zones Ă  faibles Ă©missions, qui excluent des vĂ©hicules anciens et polluants, avec le concours de certaines voix macronistes et LFI, mĂŞme si ces derniers sont opposĂ©s au reste du projet de loi.Contre la gauche et une partie du bloc central, la droite et le RN ont aussi obtenu un net recul du “zĂ©ro artificialisation nette” (ZAN), dispositif de lutte contre l’artificialisation des sols, en permettant aux collectivitĂ©s de “dĂ©passer jusqu’Ă  30%” la limite de surfaces amĂ©nageables.Des votes très mĂ©diatisĂ©s qui “Ă©crasent tout”, y compris certains “compromis intĂ©ressants”, regrette le rapporteur StĂ©phane Travert, apparentĂ© au groupe macroniste Ensemble pour la RĂ©publique (EPR).- Suspense  -Ainsi les dĂ©putĂ©s EPR ont actĂ© dimanche un vote contre, espĂ©rant renvoyer la version sĂ©natoriale, plus neutre, devant la commission mixte paritaire (CMP, sept dĂ©putĂ©s et sept sĂ©nateurs) chargĂ©e de trouver un compromis.Une dĂ©cision majeure puisque l’addition de leurs voix Ă  celles des groupes de gauche, tutoierait la majoritĂ© absolue. Et la gauche votera largement contre une “loi Trump-Milei”, a critiquĂ© mardi Mathilde Panot, cheffe des dĂ©putĂ©s LFI.”Les chantres de la culture du compromis” ne la dĂ©fendent que “lorsqu’il y a une victoire Ă  la fin de ce qu’ils dĂ©fendaient”, s’agace Ian Boucard (LR), Ă  l’initiative de l’un des amendements supprimant les ZFE.Le groupe indĂ©pendant Liot devrait se diviser avec au moins “7 voix pour”.Et la prĂ©sence dans l’hĂ©micycle et les choix individuels des parlementaires (certains macronistes envisagent de s’abstenir) joueront sur le rĂ©sultat final. Les RĂ©publicains et l’alliance RN-Ciotti voteront pour, tout comme le MoDem et Horizons, ce qui peut conduire Ă  un rĂ©sultat serrĂ©.Le texte “porte un grand nombre de mesures de simplification attendues par notre tissu Ă©conomique et nos concitoyens, il faut accĂ©lĂ©rer”, assume le patron du groupe Horizons Paul Christophe, estimant que la mesure sur les ZFE “a de grandes chances” d’ĂŞtre rejetĂ©e par le Conseil constitutionnel en tant que “cavalier lĂ©gislatif” – sans lien suffisant avec le texte initial.Un argument partagĂ© par le groupe MoDem qui a annoncĂ© après une rĂ©union mardi qu’il voterait “pour” le texte.Si jamais l’AssemblĂ©e rejetait le projet de loi, il s’apprĂŞterait Ă  partir en CMP sans copie sous le bras, pour la troisième fois en un mois, laissant plus de marge aux sĂ©nateurs.”Voter contre c’est redonner encore la main aux sĂ©nateurs (…) il faut que nous puissions nous affirmer aussi en tant que reprĂ©sentation nationale”, a insistĂ© Erwan Balanant, porte-parole du groupe MoDem.sac-parl/jmt/rhl

Législation américaine: pourquoi les stablecoins ont la cote ?

Le SĂ©nat amĂ©ricain se prononce mardi sur un texte destinĂ© Ă  encadrer les stablecoins, ces cryptomonnaies prĂ©sentĂ©es comme stables car adossĂ©es Ă  des actifs traditionnels. Un secteur en plein essor, malgrĂ© des risques persistants pour les investisseurs et la stabilitĂ© financière. Explications.- Qu’est-ce que les stablecoins ? -Comme toutes les cryptomonnaies, les stablecoins reposent sur une technologie appelĂ©e “blockchain”, un registre dĂ©centralisĂ© qui permet de se passer des circuits bancaires classiques.Mais Ă  la diffĂ©rence du bitcoin ou de l’ether, les “cryptos” les plus connues, leur valeur est censĂ©e rester stable: elle est indexĂ©e sur une monnaie traditionnelle comme le dollar ou sur un actif rĂ©putĂ© plus sĂ»r comme l’or.Le Tether et l’USDC suivent ainsi le billet vert, avec thĂ©oriquement en rĂ©serve autant de dollars que de jetons en circulation, pour garantir cette stabilitĂ©.Les stablecoins servent Ă  Ă©changer d’autres cryptoactifs et Ă  rĂ©aliser des opĂ©rations dans la finance dĂ©centralisĂ©e, sans passer par les banques.Mais leur usage s’est Ă©largi: elles permettent aussi d’effectuer “des paiements transfrontaliers rapides et Ă  faible coĂ»t, particulièrement utiles sur les marchĂ©s Ă©mergents oĂą l’accès aux devises fortes et aux services bancaires” est limitĂ©, explique Ă  l’AFP Dessislava Aubert, analyste chez Kaiko. C’est le cas en Argentine, au NigĂ©ria ou en Turquie.RĂ©sultat: la capitalisation totale des stablecoins a atteint 246 milliards de dollars en mai, contre 20 milliards en 2020, et le volume de transactions a mĂŞme dĂ©passĂ© celui de Visa et Mastercard en 2024, relève la Deutsche Bank.Signe de cet essor, l’entreprise Circle, qui Ă©met l’USDC, vient de rĂ©aliser une entrĂ©e fracassante Ă  la Bourse de New York.- Pourquoi les Etats-Unis veulent-ils rĂ©guler ? -Washington souhaite imposer des règles de transparence aux Ă©metteurs de stablecoins amĂ©ricains pour renforcer la sĂ©curitĂ©: ces derniers devraient dĂ©tenir suffisamment d’actifs sĂ»rs et immĂ©diatement mobilisables, comme des dollars ou des bons du TrĂ©sor.Des contrĂ´les rĂ©guliers sont Ă©galement prĂ©vus pour les plus gros acteurs.Une telle loi permettrait aussi de soutenir la demande pour la dette amĂ©ricaine et le billet vert.L’effondrement du stablecoin Terra en 2022 illustre les risques du secteur: quand la confiance disparaĂ®t, la valeur du stablecoin peut chuter rapidement, entraĂ®nant des ventes massives de jetons et la vente urgente des actifs qui servent Ă  les garantir.Il est en effet possible que “l’Ă©metteur ne soit pas très fiable” ou se fasse pirater, d’oĂą l’intĂ©rĂŞt de contrĂ´les, selon Murat Kantarcioglu, professeur Ă  Virginia Tech.- La loi sera-t-elle suffisante ? -“Les nouvelles règles pourraient compliquer l’Ă©mission de stablecoins par les start-up, au risque de laisser quelques grandes entreprises, comme les gĂ©ants de la technologie, dominer le marchĂ©”, souligne Dessislava Aubert.D’après le Wall Street Journal, Amazon et Walmart envisagent d’Ă©mettre leur propre stablecoin, que leurs clients pourraient utiliser.L’opposition dĂ©mocrate cite aussi des risques de spĂ©culation, de blanchiment et de conflits d’intĂ©rĂŞts.Elle pointe notamment le rĂ´le de proches de Donald Trump dans le lancement du stablecoin USD1, dĂ©jĂ  utilisĂ© par le fonds souverain Ă©mirati MGX.Enfin, en cas de faillite d’un Ă©metteur, les pertes liĂ©es aux stablecoins “ne sont pas explicitement couvertes par les programmes d’assurance gouvernementaux”, “contrairement aux dĂ©pĂ´ts bancaires, qui sont assurĂ©s jusqu’Ă  250.000 dollars”, note Mme Aubert.- Et ailleurs ? -En Europe, la rĂ©glementation de l’Union europĂ©enne sur les cryptomonnaies (Mica), effective depuis dĂ©cembre, encadre l’Ă©mission de stablecoins.Mais “99% de la capitalisation” de ce marchĂ© est dĂ©jĂ  adossĂ©e au dollar, ce qui pose “un risque sĂ©rieux de dĂ©seuropĂ©anisation et de privatisation de la monnaie”, a rĂ©cemment mis en garde le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau. Lui dĂ©fend le projet d’un euro numĂ©rique, qui serait garanti par la Banque centrale europĂ©enne.Le Royaume-Uni, la CorĂ©e du Sud et le BrĂ©sil avancent aussi dans la rĂ©gulation.La Chine, elle, a banni les cryptomonnaies sur son territoire en 2021 et dĂ©veloppe Ă  la place sa propre monnaie numĂ©rique de banque centrale, l’e-yuan.La Russie envisage elle un stablecoin adossĂ© au rouble ou Ă  des devises amies comme le yuan.

El Dorado, la fièvre de l’or toujours prĂ©sente au Venezuela

Un commerçant pèse sur une balance numĂ©rique l’or en poudre d’un client. Comme dans de nombreux villages miniers du Venezuela, Ă  El Dorado l’or sert de monnaie pour les achats banals du quotidien mais continue de susciter fièvre et convoitises.Le bien nommĂ© village d’El Dorado fait partie d’une rĂ©gion, baptisĂ©e l’Arc Minier de l’OrĂ©noque, qui possède de grandes rĂ©serves minĂ©rales. L’exploitation minière illĂ©gale est gĂ©nĂ©ralisĂ©e, les gangs criminels et guĂ©rillas qui pratiquent l’extorsion voire exploitent directement certains sites sont omniprĂ©sents.Syndicats gĂ©rĂ©s par le crime organisĂ© ou gangs indigènes y prĂ©lèvent le “vaccin”, une sorte d’impĂ´t obligatoire garantissant la “protection”. Il est le théâtre de massacres: environ 217 personnes tuĂ©es entre 2016 et 2020.Un sujet dont on parle peu Ă  El Dorado. Dans ses rues en terre, un essaim de motos bruyantes bourdonne en permanence, soulevant des nuages de poussière. Les 35 “grammes” affichĂ©s sur la balance Ă©quivalent Ă  environ 3.000 dollars, explique le commerçant. Un gramme se vend entre 85 et 100 dollars. “L’or est une bĂ©nĂ©diction qui nous permet d’acheter ce que l’on veut, mais il faut travailler dur”, dĂ©clare Ă  l’AFP JosĂ© Tobias Tranquini, un mineur de 48 ans.”Un jour Ă  la mine peut ne rien te rapporter. Il y a des chanceux qui trouvent jusqu’Ă  un kilo, mais depuis que je suis ici, je n’ai pas eu cette bĂ©nĂ©diction”, poursuit-il, espĂ©rant toujours tomber sur le gros coup. El Dorado se situe sur la rivière Cuyuni, qui plus loin devient la frontière naturelle avec le Guyana voisin et l’Essequibo, le territoire que le Venezuela rĂ©clame au Guyana depuis plus d’un siècle. El Dorado a Ă©tĂ© créé pour ĂŞtre un fort militaire visant Ă  contrer une attaque anglaise en 1895. Son nom s’inspire du mythe qui n’est finalement pas si Ă©loignĂ© de la rĂ©alitĂ©: les habitants les plus âgĂ©s racontent que lorsqu’il pleuvait, on pouvait voir des particules d’or Ă©merger sur les chemins argileux du village.- Une tonne, un gramme -Hilda Carrero est arrivĂ©e Ă  El Dorado il y a un demi-siècle, attirĂ©e comme beaucoup d’autres par la fièvre de l’or. Ă€ l’Ă©poque, le village Ă©tait “de la jungle et des serpents”. Aujourd’hui, la population avoisine 5.000 habitants. “C’Ă©tait moche”, se souvient cette femme de 73 ans dans sa petite Ă©picerie oĂą elle vend des bonbonnes d’eau pour trois millièmes de gramme d’or. Le bidon d’eau vaut l’Ă©quivalent d’un dollar et demi. “La vie du village, ce sont les mineurs”, souligne Carrero, qui explique qu’il y a des hauts et des bas entre les pĂ©riodes de calme ou celles de dĂ©couvertes de nouvelles mines, les “bullitas” ou petites ruĂ©es.”Il y a des jours oĂą je ne vends mĂŞme pas une bouteille”, dit-elle.L’Arc Minier a une superficie de 112.000 km². On y trouve aussi diamants, fer, bauxite, quartz et mĂŞme coltan.Les Ă©cologistes dĂ©noncent un “Ă©cocide” dans cette zone et l’effondrement des mines illĂ©gales avec des dizaines de morts.La route pour rallier El Dorado depuis Tumeremo, un centre rĂ©gional, est parsemĂ©e de camps oĂą des “moulins” traitent le sable pour y dĂ©couvrir de l’or. Le configuration se rĂ©pète: un grand hangar avec des toits en tĂ´le, des terrains dĂ©gagĂ©s avec une Ă©norme fosse oĂą tombe le sable lavĂ© dans les moulins. La terre extraite des mines est stockĂ©e dans des sacs pour la transporter jusqu’aux moulins, qui fonctionnent avec des moteurs modifiĂ©s de voiture. LĂ , le sable est fragmentĂ© et mis sur des rampes de bronze, enduites de mercure, et sur lesquelles ruisselle de l’eau. Des particules presque imperceptibles Ă  l’Ĺ“il nu restent coincĂ©es dans un tapis vert. Une famille de cinq personnes travaille dans l’un de ces camps. Quatre heures sont nĂ©cessaires pour “traiter” une tonne de sable. RĂ©sultat du jour: un peu plus d’un “gramme”, soit environ 100 dollars. “Nous l’utiliserons pour acheter de la nourriture et ce dont on a besoin pour le moulin”, explique l’un des travailleurs, qui tient dans ses mains rudes, la minuscule pierre obtenue. D’un aspect irrĂ©gulier, elle est chauffĂ©e au chalumeau pour retirer les impuretĂ©s. “Le danger, c’est la fumĂ©e” qui se dĂ©gage en brĂ»lant le mercure, explique le propriĂ©taire du moulin tout en fumant une cigarette.

Déchets toxiques: la justice autorise le confinement définitif à Stocamine

Le tribunal administratif de Strasbourg a autorisĂ© mardi le confinement dĂ©finitif de dĂ©chets toxiques sur le site de Stocamine (Haut-Rhin), rejetant les requĂŞtes de la collectivitĂ© europĂ©enne d’Alsace, d’associations et de riverains, qui redoutent l’impact pour la nappe phrĂ©atique.Le tribunal a jugĂ© que le dĂ©stockage des 42.000 tonnes de dĂ©chets (cyanure, arsenic, mercure…) entreposĂ©s dans cette ancienne mine de potasse Ă  Wittelsheim, option dĂ©fendue par les requĂ©rants, n’Ă©tait plus rĂ©alisable en toute sĂ©curitĂ©, notamment en raison de la dĂ©gradation des infrastructures.Le confinement dĂ©finitif “constitue dĂ©sormais, en l’Ă©tat des meilleures techniques disponibles, la mesure la plus susceptible de prĂ©server la ressource en eau et par suite le droit des gĂ©nĂ©rations futures Ă  satisfaire leurs propres besoins”, indique le tribunal administratif dans son jugement.Cette solution consiste Ă  construire des barrières en bĂ©ton autour des blocs contenant les dĂ©chets et Ă  remblayer les puits y donnant accès de manière Ă  assurer une Ă©tanchĂ©itĂ©.C’est une “dĂ©ception”, a dĂ©clarĂ© Ă  l’AFP StĂ©phane Giraud, directeur d’Alsace Nature. L’association se bat en justice contre le confinement dĂ©finitif des dĂ©chets. “C’est extrĂŞmement grave puisqu’on joue avec la santĂ© de millions de personnes, avec l’eau potable de millions de personnes”, a-t-il dĂ©plorĂ©. “Mais pour nous ce n’est pas la fin d’un combat, on ne s’interdit absolument aucune procĂ©dure lĂ©gale pour faire revenir l’État Ă  la raison dans ce dossier”. Le jugement du tribunal administratif peut faire l’objet d’un appel devant la cour administrative d’appel de Nancy dans un dĂ©lai de deux mois. Il marque une nouvelle Ă©tape dans le bras de fer qui oppose depuis des annĂ©es dĂ©fenseurs de l’environnement et l’Etat.Si l’autorisation d’entreposer ces dĂ©chets Ă©tait initialement temporaire, l’État, par un arrĂŞtĂ© de la prĂ©fecture du Haut-Rhin du 28 septembre 2023, a prolongĂ© pour une durĂ©e illimitĂ©e l’autorisation de stockage. La sociĂ©tĂ© des Mines de Potasse d’Alsace (MDPA), gestionnaire du site et dĂ©tenue Ă  100% par l’État, a entamĂ© depuis un vaste chantier pour couler des barrières de bĂ©ton dans les galeries souterraines.- DĂ©gradation des galeries -La dĂ©cision de l’Etat et les travaux qui ont suivi suscitent une certaine opposition en Alsace. Des Ă©lus, des riverains et des associations redoutent que le maintien des dĂ©chets en profondeur, mĂŞme sous le bĂ©ton, ne pollue Ă  terme la nappe phrĂ©atique d’Alsace. En cause: l’Ă©tat de la mine, trop dĂ©gradĂ© selon eux pour empĂŞcher une infiltration d’eau qui finira, au contact des dĂ©chets, par contaminer la nappe phrĂ©atique, malgrĂ© la prĂ©sence des barrières de bĂ©ton.Mais le tribunal administratif a Ă©cartĂ© la possibilitĂ© de dĂ©stockage, considĂ©rant que le confinement dĂ©finitif constituait la mesure la plus susceptible de prĂ©server l’environnement Ă  court, moyen et long termes. A l’audience le 15 mai, le rapporteur public Alexandre Therre s’Ă©tait prononcĂ© en faveur de la poursuite des travaux de confinement, estimant que la “dĂ©gradation très significative” des galeries, oĂą “les toits s’affaissent et les murs se rapprochent”, empĂŞchait d’extraire “en toute sĂ©curitĂ©” les dĂ©chets.Le jugement rendu mardi “entĂ©rine un fait accompli au mĂ©pris de l’environnement, de la santĂ© et des alertes rĂ©pĂ©tĂ©es” des citoyens et de la communautĂ© scientifique, a dĂ©plorĂ© le dĂ©putĂ© LFI du Bas-Rhin Emmanuel Fernandes dans un communiquĂ©.”Malheureusement, ça devient une mĂ©thode de gouvernance, on le voit dans d’autres dossiers, comme l’A69 dans le sud de la France”, a renchĂ©ri StĂ©phane Giraud.Dans un rare communiquĂ© transpartisan publiĂ© fin mai, neuf parlementaires alsaciens de tous bords avaient rĂ©clamĂ© l’arrĂŞt des travaux de confinement et le dĂ©stockage des dĂ©chets.”On ne parle pas des galeries qui ne sont pas effondrĂ©es et dans lesquelles l’extraction est encore possible” a regrettĂ© Sabine Drexler, sĂ©natrice LR du Haut-Rhin et Ă©lue Ă  la CollectivitĂ© europĂ©enne d’Alsace. “Et aujourd’hui vous avez une possibilitĂ© de retraitement des dĂ©chets qui n’Ă©tait pas possible il y a 20 ans quand on les a descendus”, a-t-elle soulignĂ© auprès de l’AFP.Dans un rapport publiĂ© en dĂ©cembre 2024, la Cour des comptes calculait que les retards successifs du chantier du confinement dĂ©finitif avaient coĂ»tĂ© Ă  l’Etat 226 millions d’euros supplĂ©mentaires depuis 2013. 

“Conclave” sur les retraites: fumĂ©e blanche ou pas ?

Accord ou positions irrĂ©conciliables: impulsĂ© par François Bayrou, le “conclave” des partenaires sociaux sur les retraites est entrĂ©e mardi matin dans sa dernière journĂ©e, avec la prise en compte de la pĂ©nibilitĂ© en point central des discussions.Le Premier ministre s’est dit prĂŞt lundi Ă  accorder “quelques jours de plus”, au-delĂ  de la date butoir de mardi, aux cinq participants encore prĂ©sents – CFDT, CFTC, CFE-CGC cĂ´tĂ© syndical, Medef et CPME cĂ´tĂ© patronal. Mais “on n’a pas besoin de plus de temps”, “il faut que ça se termine ce soir”, a plaidĂ© sur RTL mardi matin, la numĂ©ro un de la CFDT Marylise LĂ©on. Selon elle, “la balle est dans le camp des organisations patronales”, notamment sur le sujet de la pĂ©nibilitĂ© sur lequel il y a “blocage”.En arrivant au conclave mardi matin, le nĂ©gociateur de la CPME (patronat des petites et moyennes entreprises) Eric ChevĂ©e a qualifiĂ© d'”insupportable pour nous” la proposition de la CFDT, qui consiste Ă  donner un coup de fouet au compte pĂ©nibilitĂ© dĂ©jĂ  existant pour arriver Ă  faire partir plus tĂ´t les personnes ayant eu un travail pĂ©nible.”Notre proposition est la seule voie de passage”, a-t-il dit, en allusion Ă  un dispositif proposĂ© par la CPME, qui consisterait Ă  crĂ©er des “points d’usure” pour les personnes “qui doivent porter des charges lourdes, subir des postures pĂ©nibles ou des vibrations mĂ©caniques”, ouvrant “droit Ă  des formations, des aides Ă  la reconversion”.- “A cĂ´tĂ© du sujet” -La question Ă  discuter mardi est de savoir “combien de personnes” pourront “partir plus tĂ´t” du fait qu’ils ont fait un travail usant, a-t-il expliquĂ©.La nĂ©gociatrice de la CFTC, Pascale Coton a redit de son cĂ´tĂ© Ă  son arrivĂ©e que le passage Ă  66 ans de l’âge de dĂ©part sans dĂ©cote (contre 67 ans) Ă©tait Ă©galement “vraiment une ligne rouge” pour son organisation. “C’est un mandat que j’ai de mon organisation, on ne peut pas faire autrement”.Lundi, François Bayrou a manifestement pris de court les participants en lançant une proposition de dernière minute: accorder une “prime” aux salariĂ©s seniors.Sur RTL, Mme LĂ©on s’est dite “sceptique”, en notant que “ça arrive un peu tard”, que “ce n’est pas chiffrĂ©”, ajoutant ne pas ĂŞtre “sĂ»re que ça soit le problème du rĂ©gime des retraites en fait”.Pour le prĂ©sident de la CPME, Amir Reza-Tofighi, “ce n’est pas lĂ  le sujet”. Cette prime “ne permettra pas d’avoir un accord avec les syndicats”, a-t-il jugĂ© sur RMC.”C’est complètement Ă  cĂ´tĂ© du sujet”, a tranchĂ© Sophie Binet (CGT, syndicat parti du conclave en mars) sur franceinfo, en notant que globalement, “la stratĂ©gie du patronat, c’est de concĂ©der quelques miettes pour graver dans le marbre les 64 ans”.- “50/50” -Pour le Premier ministre, qui avait lancĂ© ce nouveau format de discussions après un compromis nouĂ© avec les socialistes pour Ă©viter une censure du gouvernement, la fin du conclave est un instant de vĂ©ritĂ©.François Bayrou s’Ă©tait alors engagĂ© Ă  prĂ©senter un Ă©ventuel accord des partenaires sociaux devant le Parlement.Dimanche, tant Marylise LĂ©on que Patrick Martin, le prĂ©sident du Medef, ont estimĂ© Ă  50/50 la probabilitĂ© que le conclave arrive Ă  un accord.MĂŞme si ça ne faisait pas grand mystère depuis le dĂ©but, le Medef a entĂ©rinĂ© depuis mardi dernier qu’il ne bougerait pas sur l’âge de dĂ©part Ă  64 ans. Cela ne signifie pas forcĂ©ment une fin de non-recevoir pour les syndicats. Tout dĂ©pendra de ce que le patronat lâchera en termes de carrière des femmes, de pĂ©nibilitĂ©, ou d’augmentation de cotisation.  Car au-delĂ  des amĂ©nagements qui pourraient ĂŞtre apportĂ©s Ă  la rĂ©forme Borne, les partenaires sociaux doivent aussi parvenir Ă  trouver les recettes financières pour permettre le retour Ă  l’Ă©quilibre du système des retraites en 2030, alors que la prĂ©vision de dĂ©ficit pour cette Ă©chĂ©ance est aujourd’hui de 6,6 milliards d’euros.Pour les sources de financement, les syndicats ne rejettent pas l’idĂ©e que les retraitĂ©s puissent ĂŞtre mis Ă  contribution. Les scĂ©narios envisagĂ©s tournent autour d’une sous-indexation des retraites sur l’inflation – comme c’est dĂ©jĂ  le cas pour les retraites complĂ©mentaires Agirc-Arrco – ou d’une augmentation des taux de CSG susceptible d’Ă©pargner les retraitĂ©s modestes.Mais “Medef et CPME ne veulent pas participer Ă  l’effort financier”, grince Pascale Coton pour la CFTC: les organisations patronales refusent en effet d’augmenter les cotisations salariales ou patronales.

La Chine veut affirmer son emprise sur l’Asie centrale Ă  l’occasion d’un sommet rĂ©gional

Le prĂ©sident chinois Xi Jinping a rencontrĂ© mardi lors d’un sommet au Kazakhstan les dirigeants des cinq ex-rĂ©publiques soviĂ©tiques d’Asie centrale, une rĂ©gion oĂą PĂ©kin s’affirme comme la principale puissance aux dĂ©pens de la Russie et de son influence historique.Ce sommet dans la capitale kazakhe Astana a lieu deux ans après le premier, en Chine, et rĂ©unit Xi Jinping – arrivĂ© lundi – avec les dirigeants du Kazakhstan, du Kirghizstan, de l’OuzbĂ©kistan, du Tadjikistan et du TurkmĂ©nistan.Sous influence russe entre le milieu du XIXe siècle et la chute de l’URSS en 1991, l’Asie centrale, dont la situation gĂ©ographique entre Asie et Europe est stratĂ©gique et qui est riche en ressources naturelles, est convoitĂ©e par les grandes puissances tentant d’y concurrencer Moscou.Avant la session plĂ©nière du sommet, Xi Jinping a tenu des entretiens bilatĂ©raux, appelant Ă  multiplier la coopĂ©ration tous azimuts.Selon le mĂ©dia Ă©tatique Chine nouvelle, il a notamment soulignĂ© mardi la nĂ©cessitĂ© de “faire progresser la construction du chemin de fer Chine-Kirghizistan-OuzbĂ©kistan”, l’un des projets phares de PĂ©kin dans la rĂ©gion.- Sommets “5+1” -Si les dirigeants centrasiatiques maintiennent de forts liens avec la Russie, le recul de l’influence de ce pays s’accentue depuis la guerre en Ukraine.Les cinq anciennes rĂ©publiques soviĂ©tiques de la rĂ©gion profitent de cet intĂ©rĂŞt croissant et coordonnent leurs politiques Ă©trangères, comme en tĂ©moigne la multiplication des sommets “5+1”.Ces formats “5+1″ sont rĂ©gulièrement organisĂ©s avec la Chine et la Russie mais aussi l’Union europĂ©enne (UE), les Etats-Unis, voire la Turquie et d’autres Etats occidentaux.”Les pays centrasiatiques oscillent entre diffĂ©rents centres de pouvoir, souhaitant se protĂ©ger d’une dĂ©pendance excessive Ă  l’Ă©gard d’un seul partenaire”, note pour l’AFP Narguiza Mouratalieva, une politologue kirghize.Lundi, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a assurĂ© “ne pas craindre” ce rapprochement entre la Chine, un “partenaire stratĂ©gique privilĂ©giĂ©”, et les pays centrasiatiques, des “partenaires historiques naturels”.- Premier partenaire commercial -Symbole de cette concurrence, le Kazakhstan a annoncĂ© samedi que les Russes construiraient la première centrale nuclĂ©aire dont il disposera sur son territoire et les Chinois probablement une deuxième.Mais la Chine s’est dĂ©sormais imposĂ©e comme le premier partenaire commercial de l’Asie centrale, avec des Ă©changes Ă©valuĂ©s Ă  95 milliards de dollars en 2024, selon les douanes chinoises, loin devant l’Union europĂ©enne (64 milliards d’après le Conseil de l’UE en 2023) et la Russie, avec 44 milliards.Car l’Asie centrale occupe une place majeure dans les grands projets d’infrastructures chinois des “Nouvelles routes de la soie”.”Ni la Russie, ni les institutions occidentales ne sont capables d’allouer des ressources financières aux infrastructures aussi rapidement et Ă  une telle Ă©chelle, parfois en contournant des procĂ©dures transparentes”, explique Narguiza Mouratalieva.Par ailleurs, les entreprises chinoises multiplient les accords dans le domaine Ă©nergĂ©tique, à la recherche par exemple de gaz au TurkmĂ©nistan, d’uranium au Kazakhstan et de terres rares au Tadjikistan.”L’Asie centrale est riche en ressources naturelles, dont l’Ă©conomie chinoise en plein essor a besoin. Pour PĂ©kin, s’assurer d’un approvisionnement ininterrompu en ces ressources en contournant les voies maritimes instables est un objectif important”, souligne la politologue kirghize.- “SĂ©curitĂ©” -La Chine se pose Ă©galement en soutien des rĂ©gimes centrasiatiques, majoritairement autoritaires.Au prĂ©cĂ©dent sommet “Asie centrale-Chine”, Xi Jinping avait appelĂ© Ă  “rĂ©sister aux ingĂ©rences extĂ©rieures” pouvant provoquer des “rĂ©volutions” renversant les pouvoirs en place.”L’Asie centrale borde la rĂ©gion autonome ouĂŻghoure du Xinjiang (et) PĂ©kin considère la stabilitĂ© des Etats centrasiatiques comme une garantie de la sĂ©curitĂ© des frontières occidentales” chinoises, explique Mme Mouratalieva.  Car la Chine est accusĂ©e d’avoir placĂ© en dĂ©tention plus d’un million de OuĂŻghours, une minoritĂ© musulmane, dans sa rĂ©gion du nord-ouest dans le cadre d’une politique qui, selon l’ONU, pourrait s’accompagner de “crimes contre l’humanitĂ©”.De plus, l’Asie centrale reste avec ses 80 millions d’habitants peu peuplĂ©e au regard de sa superficie, comparable Ă  celle de l’Union europĂ©enne. Et ce face aux 1,4 milliard de Chinois, dĂ©sormais exemptĂ©s de visas dans certains pays de la rĂ©gion.Cela alimente la mĂ©fiance d’une partie des populations locales envers PĂ©kin, tout comme la dette grandissante et les enjeux fonciers, suscitant chez elles la crainte d’une perte de souverainetĂ©.

G7: départ anticipé de Trump, appel à la désescalade au Moyen-Orient

Donald Trump a quittĂ© prĂ©maturĂ©ment le sommet du G7 au Canada, assurant sans autre explication que son dĂ©part n’avait “rien Ă  voir” avec des efforts en vue d’un cessez-le-feu au Moyen-Orient.Le dĂ©part anticipĂ© de Donald Trump renforce l’incertitude autour de l’affrontement militaire entre IsraĂ«l et l’Iran, sujet principal des discussions entre les dirigeants des pays du “groupe des 7” (Allemagne, Royaume-Uni, Canada, Etats-Unis, France, Italie et Japon) qui vont se poursuivre mardi sans le prĂ©sident amĂ©ricain.Selon des mĂ©dias amĂ©ricains, Donald Trump va se rendre dans la “Situation Room”, la salle de crise de la Maison Blanche oĂą les prĂ©sidents amĂ©ricains rĂ©unissent leur Conseil de sĂ©curitĂ© nationale dans les moments de crise gĂ©opolitique ou lorsqu’ils ordonnent des opĂ©rations militaires importantes.Peu avant le dĂ©part lundi du prĂ©sident amĂ©ricain du Canada, les dirigeants du G7 avaient publiĂ© une dĂ©claration commune appelant Ă  la “dĂ©sescalade” et affirmant le droit d’IsraĂ«l Ă  “se dĂ©fendre”. Selon eux, “l’Iran est la principale source d’instabilitĂ© et de terrorisme dans la rĂ©gion” et “nous avons toujours Ă©tĂ© clairs sur le fait que l’Iran ne pourra jamais disposer d’une arme nuclĂ©aire”.Signe des divisions qui traversent ce G7, Donald Trump s’en est pris Ă  son homologue français Emmanuel Macron, lui reprochant d’avoir prĂ©sentĂ© de façon “erronĂ©e” que son dĂ©part du Canada visait Ă  oeuvrer en faveur d’un cessez-le-feu entre IsraĂ«l et l’Iran. “Faux! Il n’a aucune idĂ©e de la raison pour laquelle je suis maintenant en route pour Washington, mais cela n’a certainement rien Ă  voir avec un cessez-le-feu. C’est beaucoup plus gros que ça”, a lâchĂ© Donald Trump sur son rĂ©seau Truth Social.”Volontairement ou pas, Emmanuel ne comprend jamais rien”, a assĂ©nĂ© le prĂ©sident amĂ©ricain. Auparavant, le prĂ©sident français avait affirmĂ© en marge du sommet qu’une “offre (…) d’une rencontre et d’Ă©change” avait Ă©tĂ© faite aux Iraniens par les AmĂ©ricains, ajoutant: “Si les Etats-Unis peuvent obtenir un cessez-le-feu, c’est une très bonne chose.”- Signaux confus -Pour la cinquième nuit consĂ©cutive, IsraĂ«l et l’Iran ont Ă©changĂ© tirs de missiles et menaces guerrières. TĂ©hĂ©ran annonçant des frappes “sans interruption jusqu’Ă  l’aube” après une nouvelle vague d’attaques israĂ©liennes.Donald Trump a multipliĂ© les signaux contradictoires.Il avait assurĂ© dans la journĂ©e qu’un “accord” allait ĂŞtre trouvĂ© concernant le conflit entre l’Iran et IsraĂ«l. Avant de lancer sur son rĂ©seau Truth Social ce message alarmiste: “Tout le monde devrait Ă©vacuer TĂ©hĂ©ran immĂ©diatement.”Alors que les spĂ©culations enflent sur une participation amĂ©ricaine active Ă  l’offensive aĂ©rienne sans prĂ©cĂ©dent d’IsraĂ«l, la Maison Blanche a redit que les forces amĂ©ricaines restaient “dans une posture dĂ©fensive” au Moyen-Orient.Le site Axios affirme par ailleurs que l’exĂ©cutif amĂ©ricain n’a pas abandonnĂ© la voie diplomatique, et discute avec l’Iran d’une possible rencontre entre l’Ă©missaire spĂ©cial pour le Moyen-Orient Steve Witkoff et le ministre iranien des Affaires Ă©trangères Abbas Araghchi.- Nouvelles sanctions -Le dĂ©part de M. Trump a par ailleurs annulĂ© de fait la rencontre bilatĂ©rale prĂ©vue ce mardi avec le prĂ©sident ukrainien Volodymyr Zelensky. Il pourrait aussi modifier les plans du Premier ministre britannique Keir Starmer: il avait prĂ©vu d’annoncer mardi avec ses partenaires du G7 de nouvelles sanctions Ă©conomiques contre Moscou pour “brider la machine de guerre” de Vladimir Poutine, selon un communiquĂ© publiĂ© lundi soir par le gouvernement britannique.Donald Trump avait exprimĂ© dès lundi son scepticisme face Ă  toute nouvelle mesure contre Moscou: “Les sanctions, ce n’est pas si simple”, avait-il lancĂ©, qualifiant aussi d'”erreur” la dĂ©cision d’expulser la Russie de ce qui Ă©tait alors le G8, après l’annexion de la CrimĂ©e par Moscou en 2014.Alors que des bombardements russes ont fait au moins 14 morts dans la nuit de lundi Ă  mardi Ă  Kiev, la prĂ©sidence ukrainienne a regrettĂ© mardi l’absence de “rĂ©action adĂ©quate du monde civilisĂ©”.- Tensions commerciales -L’objectif de nombreux dirigeants prĂ©sents Ă©tait de dĂ©samorcer l’offensive commerciale de Donald Trump. Le prĂ©sident amĂ©ricain a imposĂ© des droits de douane de 10% minimum sur la plupart des produits importĂ©s aux Etats-Unis et menace d’augmenter encore le niveau des taxes.Le prĂ©sident amĂ©ricain et le Premier ministre britannique Keir Starmer ont confirmĂ© les grandes lignes de leur entente commerciale trouvĂ©e en mai. De leur cĂ´tĂ©, les Canadiens ont indiquĂ© qu’Ottawa et Washington avaient promis d’aboutir Ă  un accord dans les 30 jours. Et la prĂ©sidente de l’exĂ©cutif europĂ©en Ursula von der Leyen a indiquĂ© sur X, après une rencontre avec Donald Trump, que les Ă©quipes amĂ©ricaines et europĂ©ennes allaient “accĂ©lĂ©rer le travail en vue d’un accord (commercial) juste et bon”.