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Le Congrès américain ouvre la voie au financement du programme de Trump

La Chambre américaine des représentants a adopté mardi une résolution qui établit une feuille de route budgétaire pour mettre en place les mesures-phares de Donald Trump, malgré des dissensions au sein du camp républicain.Cette résolution ouvre la voie à l’adoption ultérieure d’une loi budgétaire pour l’année 2025, qui comprendrait jusqu’à 4.500 milliards de dollars de réduction d’impôts et 2.000 milliards de dollars de baisse des dépenses publiques fédérales, sur les dix prochaines années.Avant cela, les tenants conservateurs d’une orthodoxie budgétaire — pour qui toute nouvelle dépense publique doit être compensée par des réductions équivalentes — avaient affiché leur mécontentement, estimant que les coupes prévues actuellement n’allaient pas assez loin.”Aujourd’hui, les républicains de la Chambre ont rapproché un peu plus le Congrès de la réalisation de l’ensemble du programme de l’Amérique d’abord du président Trump – et pas seulement certaines parties”, s’est félicité Mike Johnson, le président de la Chambre des représentants.  M. Johnson savait que sa marge de manoeuvre était très fine: en raison de la composition actuelle de la chambre basse, il ne pouvait se permettre qu’un seul “non” côté républicain. Lors d’un échange avec la presse à la Maison Blanche avant le vote, Donald Trump avait confirmé avoir discuté au téléphone avec plusieurs élus républicains qui s’annonçaient réfractaires.Et le président semble avoir réussi à convaincre la plupart d’entre eux.- Déficit -La résolution a finalement été adoptée à 217 voix pour et 215 contre, dont un seul républicain, l’élu conservateur Thomas Massie.Celui-ci avait prévenu qu’il voterait contre la résolution et qu’il ne bougerait pas de sa position.”Si le budget républicain passe, le déficit s’aggrave, il ne s’améliore pas”, avait-t-il justifié sur X lundi.Fervent adepte d’une sobriété des dépenses publiques, il fait partie de ceux qui souhaitent des coupes budgétaires plus importantes pour compenser certaines mesures onéreuses. Au premier rang de ces mesures: les crédits d’impôt adoptés lors du premier mandat de Donald Trump, qui arrivent à expiration à la fin de l’année, et que les républicains veulent prolonger, voire rendre permanents.Selon des estimations de 2024 du cercle de réflexion Center for American Progress, proche des démocrates, rendre permanents ces “crédits d’impôt Trump” coûterait 400 milliards de dollars par an à l’Etat fédéral au cours des dix prochaines années.Pour compenser ces coûts, les républicains conservateurs ont donc jeté leur dévolu sur la réduction de certains programmes d’aide publique comme Medicaid, l’assurance santé pour des millions d’Américains aux revenus modestes.Pour le chef de la minorité démocrate à la Chambre des représentants, Hakeem Jeffries, le projet des républicains représenterait “la réduction la plus importante de Medicaid de l’histoire américaine”.L’élu new-yorkais a souligné les risques pour les enfants, les familles, les personnes handicapées, mais aussi les séniors, les hôpitaux, et les maisons de retraite, qui pourraient tous se trouver “anéantis”.- “Programme COMPLET” -Donald Trump avait assuré la semaine dernière que les républicains ne “toucheraient pas” à ces programmes d’aide publique. “A moins qu’il n’y ait de la fraude ou quelque chose de ce genre”, avait-il toutefois ajouté aux côtés du milliardaire Elon Musk, qu’il a chargé de sabrer dans les dépenses publiques avec sa commission à l’efficacité gouvernementale, Doge.Le Sénat avait adopté sa propre version d’une résolution budgétaire vendredi, qui comprenait des centaines de milliards de dollars supplémentaires pour la sécurité aux frontières, mais n’incluait pas une extension des “crédits d’impôt Trump”, préférant faire passer celle-ci via un projet de loi ultérieur.Le président avait exprimé son soutien la semaine dernière à ce que ses mesures-phares soient rassemblées en “un seul joli projet de loi”, plutôt que de retarder certaines, malgré le risque de rejet de ce texte unique.”A l’inverse de la version (du Sénat), le texte à la Chambre met en place mon programme COMPLET de l’Amérique d’abord”, avait-il déclaré.Mardi, il a donc obtenu son souhait, pour le moment. Les travaux parlementaires vont continuer dans les semaines à venir pour élaborer l’ensemble des détails du texte budgétaire, avant un vote final d’ici quelques mois.

Refusant de “démanteler” les services publics, un tiers de l’équipe de Musk démissionne

“Nous n’utiliserons pas nos compétences techniques pour fragiliser” l’appareil d’Etat: une vingtaine de fonctionnaires américains intégrés aux effectifs pilotés par Elon Musk, missionnés pour sabrer dans les dépenses publiques et l’administration fédérale, ont présenté leur démission collective mardi dans un courrier adressé à la Maison Blanche.Leur départ groupé représente une réduction de près d’un tiers du personnel du Doge, la désormais fameuse commission pour l’efficacité gouvernementale supervisée par le multimilliardaire devenu inséparable de Donald Trump, à laquelle le président républicain a donné corps dès le jour de son investiture, le 20 janvier.”Nous avons juré de servir le peuple américain et de respecter notre serment au fil des administrations au pouvoir. Néanmoins il est devenu évident que nous ne pouvons plus honorer ces engagements”, écrivent 21 fonctionnaires fédéraux dans une lettre consultée par l’AFP, adressée à la directrice de cabinet de la Maison Blanche, Susie Wiles.”Nous n’utiliserons pas nos compétences techniques pour fragiliser les systèmes informatiques gouvernementaux cruciaux, compromettre les données sensibles des Américains, ou démanteler des services publics essentiels”, martèlent-ils.Avant le retour au pouvoir de Donald Trump, ces agents démissionnaires travaillaient pour un département préexistant de l’administration fédérale, le United States Digital Service (USDS), chargé depuis 2014 de l’amélioration des services numériques gouvernementaux. Mais leur service a été absorbé par le Doge, constitué par ailleurs d’un groupe de fidèles d’Elon Musk.- “Loyauté politique” -Depuis, les employés de l’USDS se voient associés à l’offensive brutale contre l’administration fédérale présentée comme anti-bureaucratique et destinée à économiser l’argent du contribuable américain. Une mission supervisée par l’homme le plus riche du monde – même s’il n’en est pas formellement l’administrateur. Les médias américains rapportent mardi soir qu’il s’agit d’Amy Gleason.Preuve de son rôle déterminant, si Elon Musk n’a “que” le statut d'”employé spécial du gouvernement” et pas de portefeuille formel, il assistera au premier conseil des ministres du nouveau pouvoir mercredi.Dans leur lettre, les 21 démissionnaires reviennent sur ce qu’ils décrivent comme transition chaotique traversée depuis le retour à la présidence de Donald Trump en trois dates clés.D’abord, le 21 janvier: ils racontent “des entretiens de 15 minutes avec des individus portant des badges de visiteur de la Maison Blanche” dès le lendemain de l’investiture du milliardaire new-yorkais. “Plusieurs ont refusé de décliner leur identité, nous ont interrogés à propos de loyauté politique, ont tenté de nous monter les uns contre les autres, et ont montré leurs compétences techniques limitées”.Ensuite, le 14 février: “Un tiers de nos collègues ont été licenciés de manière discrétionnaire par un courriel anonyme”. “Des fonctionnaires hautement qualifiés qui Å“uvraient à moderniser” la sécurité sociale et les soins de santé, la réponse aux catastrophes, l’aide étudiante ou encore fiscale. Leur “renvoi met en danger des millions d’Américains qui comptent sur ces services au quotidien” et expose leurs données personnelles à davantage de risques.Enfin le 16 février: “Les représentants du Doge ont commencé à nous intégrer à leurs opérations”. – “Casse” -“Les actions du Doge – licenciements d’experts techniques, mauvaise manipulation de données sensibles, casse de systèmes informatiques majeurs – entrent en contradiction avec sa mission affichée de +moderniser la technologie et les logiciels fédéraux et maximiser l’efficacité et la productivité gouvernementales+, dénoncent-ils. Selon eux, “ces actions ne sont pas compatibles avec la mission pour laquelle nous avons rejoint l’USDS: fournir de meilleurs services au peuple américain.” “S’ils n’avaient pas démissionné, ils auraient été virés”, a réagi Elon Musk sur son réseau social X pour minimiser l’impact de leur départ groupé.Leur démission collective intervient au moment où les quelque deux millions de fonctionnaires fédéraux ont reçu un courriel intitulé “Qu’avez-vous fait la semaine dernière ?” qui les enjoint à répondre sous peine d’être renvoyés.Quelques semaines plus tôt, c’est une incitation à la démission différée, contre salaire et avantages sociaux maintenus jusqu’en septembre, qui leur avait été présentée.Quelle sera la prochaine étape ?Selon le magazine américain Wired, des ingénieurs du Doge travaillent en ce moment sur un logiciel qui simplifierait la procédure de licenciement de fonctionnaires mieux protégés que ceux en période d’essai, qui ont été les premières cibles du nouveau pouvoir. 

Tesla en difficulté à Wall Street avec le recul des ventes en Europe

Le pionnier des véhicules électriques Tesla a dévissé en Bourse mardi, laissant s’envoler 89 milliards de dollars de valorisation, après l’annonce de ventes en chute libre en Europe, à cause d’un renouvellement de gamme et possiblement des prises de position de son patron Elon Musk.Mardi, le cours de l’entreprise cotée à New York a dégringolé de 8,39% à 302,80 dollars, et sa capitalisation boursière passait en conséquence sous la barre des 1.000 milliards de dollars.Depuis mi-décembre, le constructeur a perdu un tiers de sa valorisation en Bourse et a effacé mardi 89 milliards de capitalisation boursière.Le cours de l’action Tesla avait bondi après l’élection présidentielle américaine de 2024, les investisseurs pariant que la proximité d’Elon Musk avec Donald Trump pourrait être favorable à ses entreprises.Désormais, “nous pensons que Tesla est clairement confronté à des défis en Europe et que les problèmes liés à l’image de Musk accentuent les vents contraires”, estime auprès de l’AFP Dan Ives, de Wedbush Securities.Malgré un bond des immatriculations de véhicules électriques en Europe (+34% sur un an), les ventes de Tesla ont été en chute libre en début d’année, selon des données publiées mardi par l’Association des constructeurs européens (ACEA).D’après l’ACEA, il y a eu 7.517 immatriculations de véhicules Tesla en janvier 2025 dans l’Union européenne, contre plus de 15.000 un an plus tôt.L’entreprise avait annoncé fin janvier une baisse de 1% de ses livraisons en 2024, le premier recul de son histoire, alors qu’il anticipait “une légère augmentation”.- Anti-Musk -Les ventes du groupe patinent à cause d’un changement de gamme, avec notamment l’arrivée de modèles à bas coût, dont la production devrait commencer au premier semestre, a assuré fin janvier Tesla.Le groupe s’est aussi fait grignoter des parts de marché par des constructeurs traditionnels comme General Motors, Ford ou Toyota, et par des startups comme Rivian, désormais soutenue par le géant allemand Volkswagen.Mais selon Dan Ives, les “vents contraires” auxquels fait face Tesla sont aussi liés, de “10 à 15%”, aux comportements anti-Musk des consommateurs.Proche allié de Donald Trump, Elon Musk dirige la “commission pour l’efficacité gouvernementale” (Doge), dont les équipes vont de service en service pour tailler dans les dépenses et licencier du personnel de la bureaucratie fédérale, jugée trop lourde et coûteuse par le président américain et ses soutiens.Mardi, M. Musk a donné une nouvelle chance aux fonctionnaires fédéraux américains de justifier de leur activité professionnelle sous peine d’être renvoyés, en repoussant sine die l’échéance de son ultimatum.Le milliardaire a aussi affiché son soutien au parti d’extrême droite allemand AfD après son résultat record aux législatives.Les opinions politiques d’Elon Musk en Europe et en Allemagne ne sont “pas la meilleure chose pour les ventes de Tesla”, a déclaré l’analyste Dan Ives.

Wall Street s’inquiète de la chute de la confiance des consommateurs

La Bourse de New York a évolué sans direction claire mardi, la publication d’un indice de confiance des consommateurs américains en deçà des attentes ayant été accueillie avec pessimisme par les investisseurs.Le Dow Jones, seul indice dans le vert, a gagné 0,37% tandis que l’indice Nasdaq a lâché 1,35% et l’indice élargi S&P 500 a reculé de 0,47%.Selon des données partagées par l’association professionnelle Conference Board, la confiance des consommateurs a fondu en février, perdant sept points en un mois, bien plus que les attentes.Depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump, il s’agit du second indice soulignant des inquiétudes chez les consommateurs américains, notamment à propos d’une reprise de l’inflation.Cette fébrilité est “liée aux inquiétudes sur l’économie et aux perspectives de droits de douane”, relève auprès de l’AFP Peter Cardillo, de Spartan Capital Securities.Donald Trump a confirmé lundi que les États-Unis allaient relever leurs droits de douane contre le Canada et le Mexique “à la date prévue”, soit le 1er mars, après un sursis d’un mois et en dépit des gages apportés par ces deux pays.Le président américain avait annoncé la mise en place de droits de douane de 25% sur tous les produits canadiens et mexicains avant de faire volte-face début février, quelques heures avant leur entrée en vigueur, en accordant un sursis de 30 jours aux deux pays.De telles annonces “érodent fondamentalement la confiance des investisseurs”, souligne M. Cardillo.En conséquence, “les investisseurs ont recours à la stratégie de réduction des risques (…), recherchant une protection contre la volatilité des actions” en se tournant vers le marché obligataire, a relevé dans une note Jose Torres, d’Interactive Brokers.Le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans se détendait très franchement, à 4,30% contre 4,40% lundi en clôture.Les valeurs associées aux cryptomonnaies ont elles subi la lourde chute du bitcoin: les plateformes d’échanges Coinbase et Robinhood ont respectivement chuté de 6,42% et 8,03% tandis que l’éditeur de logiciels MicroStrategy, plus grand détenteur privé de monnaies numériques, a reculé de 11,42%.Le bitcoin est tombé en dessous de 88.000 dollars mardi, à cause du climat incertain engendré par les déclarations de Donald Trump.Avant la publication de ses résultats mercredi, le géant du secteur des semi-conducteurs Nvidia a lâché 2,80%.L’action du pionnier des véhicules électriques Tesla a chuté de plus de 8% après l’annonce de ventes divisées par deux en Europe à cause d’un changement de gamme et possiblement des prises de position de son patron Elon Musk qui rebuteraient les acheteurs.

Wall Street s’inquiète de la chute de la confiance des consommateurs

La Bourse de New York a évolué sans direction claire mardi, la publication d’un indice de confiance des consommateurs américains en deçà des attentes ayant été accueillie avec pessimisme par les investisseurs.Le Dow Jones, seul indice dans le vert, a gagné 0,37% tandis que l’indice Nasdaq a lâché 1,35% et l’indice élargi S&P 500 a reculé de 0,47%.

Hausse inédite des dépenses de défense britanniques depuis la fin de la Guerre froide, selon Starmer

Le Premier ministre britannique Keir Starmer a annoncé mardi que le Royaume-Uni allait s’engager dans une hausse de ses dépenses de défense, inédite “depuis la fin de la Guerre froide”, à deux jours de sa rencontre à Washington avec le président américain Donald Trump.Dans un discours surprise devant la chambre des Communes, M. Starmer a déclaré que son gouvernement porterait le budget de la défense à 2,5% du PIB en 2027, contre 2,3% actuellement.”Ce gouvernement va lancer la plus forte augmentation prolongée des dépenses de défense depuis la fin de la Guerre froide”, a-t-il affirmé devant les députés.Le ministre américain de la Défense, Pete Hegseth, a salué cette décision, une “étape importante de la part d’un partenaire de longue date”.Après la visite lundi du président français Emmanuel Macron aux Etats-Unis, Keir Starmer doit à son tour rencontrer Donald Trump, jeudi, pour évoquer le sort de l’Ukraine.Il espère le convaincre d’apporter des garanties de sécurité à Kiev dans la perspective d’un règlement du conflit.M. Starmer a également déclaré qu’il recevrait plusieurs dirigeants de pays “alliés” à son retour ce week-end pour là aussi des discussions sur l’Ukraine.Depuis qu’il est à nouveau à la Maison Blanche, Donald Trump a accentué ses pressions sur les Européens pour qu’ils contribuent davantage à l’Otan et a même laissé planer la menace d’une remise en cause du soutien militaire historique des Etats-Unis à l’Europe.”Ces dernières semaines ont accéléré ma réflexion sur le moment où nous devions faire cette annonce” concernant les dépenses de défense, a souligné Keir Starmer mardi au cours d’une conférence de presse à Downing Street.Son gouvernement s’était engagé à porter ce budget à 2,5% du PIB mais sans donner d’échéance. – “Courte vue” -Avec cet investissement, “le Royaume-Uni renforcera sa position de leader au sein de l’Otan et dans la défense collective de notre continent”, a affirmé Keir Starmer devant le Parlement.”Nous sommes dans un monde où tout a changé” depuis l’invasion russe de l’Ukraine en 2022, dont la nature même de la guerre, “et nous devons donc nous moderniser et revoir nos capacités”, a-t-il argué.A partir de 2027, le budget alloué aux services de sécurité et de renseignements porteront les dépenses totales dans la défense à 2,6% du PIB, avec l'”ambition” d’atteindre 3% “pendant la prochaine législature”, soit à partir de 2029, a précisé le Premier ministre.Une fois que ce budget sera porté à 2,5% du PIB, le gouvernement britannique dépensera 13,4 milliards de livres (16,1 milliards de dollars) supplémentaires dans la défense chaque année.Londres veut être un pont entre les Etats-Unis et une Union européenne décriée par l’administration Trump mais le Royaume-Uni “doit rejeter tout faux choix” entre ses alliés, a souligné Keir Starmer.Face aux députés, il a affirmé que Londres comptait “s’assurer” que les Ukrainiens “négocient leur avenir”, alors qu’Américains et Russes ont discuté d’un règlement du conflit sans impliquer Kiev.Le Premier ministre polonais Donald Tusk a d’ores et déjà confirmé qu’il ferait partie du “groupe de dirigeants” qui se rendront au Royaume-Uni ce week-end pour évoquer des “plans de défense communs”.La hausse des dépenses de défense britanniques se fera au détriment du budget consacré à l’aide internationale au développement, qui passera de 0,5% à 0,3% du PIB sur la même période.”Ce n’est pas une annonce que je suis heureux de faire” mais la sécurité des Britanniques est “la priorité numéro un de ce gouvernement”, a défendu Starmer.”Nous devons soutenir l’Ukraine parce que si nous ne parvenons pas à obtenir une paix durable, alors l’instabilité économique et les menaces sur notre sécurité ne feront que croître”, a-t-il ajouté.Il a assuré que le Royaume-Uni continuerait de “jouer un rôle humanitaire” au Soudan, en Ukraine et dans la bande de Gaza et de soutenir l’effort mondial face au réchauffement climatique.Les agences humanitaires ont réagi à cette annonce avec colère. Romilly Greenhill, la directrice générale du réseau international de développement Bond, a jugé cette décision “à courte vue” et “épouvantable”.

Renault: plus de 15.000 R5 électriques rappelées pour une “potentielle impossibilité de démarrer”

Les propriétaires de 15.722 véhicules Renault R5 électriques, dont dix exemplaires de sa version sportive A290, ont été informés d’une “potentielle impossibilité de démarrer” de leur véhicule et invités à prendre rendez-vous, a indiqué mardi le groupe Renault.Le groupe invite ses clients “à prendre rendez-vous avec un représentant de notre réseau” afin de procéder “gratuitement” à la “reprogrammation du calculateur onduleur moteur électrique principal”, a indiqué Renault, confirmant des informations de presse.Cette “opération technique” dure “30 minutes”, a précisé Renault, qui estime qu’il ne s’agit pas d’un rappel au sens réglementaire, “ne s’agissant pas d’un sujet sécuritaire”.L’opération doit permettre “d’éviter une potentielle impossibilité de démarrer, accompagnée ou non de l’affichage du voyant STOP et du message +Panne moteur électrique+ au tableau de bord”, a précisé Renault.Le groupe, qui indique effectuer “en permanence un suivi et une surveillance des véhicules qu’il met sur le marché, et ce pendant toute leur durée de vie”, souligne que ses dispositifs de surveillance “peuvent l’amener, le cas échéant, à rappeler préventivement des véhicules”.Cette opération concerne 15.722 véhicules Renault R5, dont 10 véhicules Alpine A290, parmi ceux fabriqués entre le 1er septembre 2024 et le 23 décembre 2024 à l’usine de Douai.

Plombé par des ventes en chute libre en Europe, Tesla dévisse à Wall Street

L’action du pionnier des véhicules électriques Tesla chute de plus de 8% mardi à Wall Street, après l’annonce de ventes divisées par deux en Europe à cause d’un changement de gamme et possiblement des prises de position de son patron Elon Musk qui rebuteraient les acheteurs.Vers 17H30 GMT, le cours de l’entreprise dévissait de 8,23% à 303,34 dollars, et la capitalisation boursière de Tesla dégringolait en conséquence sous les 1.000 milliards de dollars.Depuis mi-décembre, le constructeur a perdu un tiers de sa valorisation en Bourse et en quelques heures mardi a effacé plus de 80 milliards de capitalisation boursière.Le cours de l’action Tesla avait bondi après l’élection présidentielle américaine de 2024, les investisseurs pariant que la proximité d’Elon Musk avec Donald Trump pourrait être favorable à ses entreprises.Désormais, “nous pensons que Tesla est clairement confronté à des défis en Europe et que les problèmes liés à l’image de Musk ajoutent aux vents contraires”, estime auprès de l’AFP Dan Ives, de Wedbush Securities.Malgré un bond des immatriculations de véhicules électriques en Europe (+34% sur un an), les ventes de Tesla ont été en chute libre en début d’année, selon des données publiées mardi par l’Association des constructeurs européens (ACEA).D’après l’ACEA, il y a eu 7.517 immatriculations de véhicules Tesla en janvier 2025 dans l’Union européenne, contre plus de 15.000 un an plus tôt.Les ventes du groupe patinent à cause d’un changement de gamme, avec notamment l’arrivée de modèles à bas coût, dont la production devrait commencer au premier semestre, a assuré fin janvier Tesla.- Vents contraires -Mais selon Dan Ives, les “vents contraires” auxquels fait face Tesla sont aussi liés, à “10 à 15%”, aux comportements anti-Musk des consommateurs.Proche allié de Donald Trump, Elon Musk dirige la “commission pour l’efficacité gouvernementale” (Doge), dont les équipes vont de service en service pour tailler dans les dépenses et licencier du personnel de la bureaucratie fédérale, jugée trop lourde et coûteuse par le président américain et ses soutiens.Mardi, M. Musk a donné une nouvelle chance aux fonctionnaires fédéraux américains de justifier de leur activité professionnelle sous peine d’être renvoyés, en repoussant sine die l’échéance de son ultimatum.Le milliardaire a aussi affiché son soutien au parti d’extrême droite allemand de l’Alternative pour l’Allemagne (AfD) après son résultat record aux législatives.Les opinions politiques d’Elon Musk en Europe et en Allemagne ne sont “pas la meilleure chose pour les ventes de Tesla”, a déclaré l’analyste Dan Ives.

Les producteurs de bananes antillais alertent sur une “crise existentielle” de la filière

Les producteurs de bananes françaises se sont alarmés mardi au Salon de l’Agriculture de la “crise existentielle” que traverse leur filière, confrontée à une chute de la production et à des normes jugées trop contraignantes.”La banane est irremplaçable sur nos territoires, mais aujourd’hui, elle traverse une crise majeure, existentielle en Martinique et en Guadeloupe”, a averti lors d’une conférence de presse Francis Lignières, président des producteurs de Guadeloupe (LPG).En dix ans, la production locale a chuté de 250.000 à 186.000 tonnes, selon les producteurs. “On est en train de ruiner cette filière. Les planteurs les plus vulnérables vont disparaître”, a poursuivi M. Lignières, se disant “très inquiet de l’avenir”.À cette crise économique s’ajoute une crise sanitaire. “Depuis le début des années 2010, la cercosporiose noire s’est abattue sur nos îles”, a expliqué Pierre Monteux, directeur général de l’Union des groupements de producteurs de bananes de Guadeloupe et Martinique (UGPBAN).”Cette maladie foliaire attaque les feuilles et diminue la qualité de la production”, a-t-il précisé, regrettant le manque de solutions à disposition des agriculteurs.Avec un coût de production de 1,50 euro le kilo, contre 50 à 60 centimes pour la banane en provenance d’Amérique latine ou d’Afrique, la filière française souffre d’un “manque de compétitivité dû aux normes”, selon Philippe Aliane, directeur général de LPG.Les producteurs demandent l’autorisation d’utiliser des drones pour les traitements phytosanitaires, en remplacement des épandages aériens interdits depuis 2013. “Qu’on décide d’arrêter le traitement aérien, on peut le comprendre. Mais une fois qu’on a dit ça, qu’est-ce qu’on a mis en face? Rien”, déplore M. Aliane.L’autre solution serait l’introduction de bananiers résistants à la cercosporiose grâce aux “nouvelles techniques génomiques” (NGT), en attente du feu vert de l’Union européenne. “La maladie nous coûte 30 millions d’euros par an”, insiste M. Aliane.M. Monteux espère que la révision de la directive européenne sur ces nouvelles variétés interviendra d’ici 2026 et que leur commercialisation pourra commencer en 2028. “On a une solution court terme avec les drones et une solution à moyen terme avec les NGT”, affirme-t-il.Les bananes produites en Guadeloupe et en Martinique représentent environ 22% du marché français de la banane mais sont une goutte d’eau à l’échelle de la production mondiale, estimée à environ 135,5 millions de tonnes en 2022.