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La grande distribution veut écouler les produits des agriculteurs en difficulté, avec l’aide des médias

Plusieurs enseignes de grande distribution, rassemblées au Salon de l’agriculture mercredi à l’initiative de l’animatrice Karine Le Marchand, ont dit vouloir aider les producteurs agricoles en difficulté à écouler leur production et appelé les médias à relayer des “alertes” quand le prix d’un fruit ou légume en surproduction est trop bas.”Les agriculteurs qui se déclarent en difficulté et qui emploient 2 salariés hors saisonniers pourront aller voir tous les magasins partenaires à moins de 100 kilomètres de chez eux”, a expliqué l’animatrice de l’émission L’Amour est dans le pré, où les agriculteurs cherchent l’amour.”Le prix ne sera pas négocié, il n’y aura pas d’intermédiaire” et ils seront payés sous 30 jours, a-t-elle assuré, précisant en outre que le dispositif est “réservé” aux producteurs qui ne vendent pas déjà en grandes surfaces.Le PDG de Carrefour et patron de la fédération patronale des supermarchés (FCD), Alexandre Bompard, a par ailleurs présenté une “alerte surproduction”, devant aider “les filières qui se retrouvent en surproduction”, notamment en raison de la multiplication des aléas climatiques.”Cela entraîne des déséquilibres de marché et le prix s’effondre”, dégradant ainsi le revenu des agriculteurs, a-t-il exposé.”Il faut une alerte et ce sera le rôle de France Agrimer” établissement public spécialiste des produits de l’agriculture et de la mer, “qui, quand il voit un prix en baisse de 15 à 20% pendant plusieurs jours pourra alerter sur un état de surproduction”, a-t-il poursuivi. “Il faut aussi des consommateurs qui aient envie du produit, qui comprennent qu’on est dans un moment de surproduction”, a exposé M. Bompard. L’idée est alors “de se tourner vers les patrons de médias ou de presse pour demander à accompagner pour ces moments d’alerte”, a-t-il indiqué. “Nous avons besoin que les grands organes de presse déclenchent des alertes surproduction. Dès lors qu’ils s’engagent, les consommateurs vont comprendre et on a la conviction qu’ils vont s’engager”, a encore détaillé le patron du seul distributeur du Cac 40.”On va demander aux médias d’être partenaires, on aura besoin d’eux”, a précisé Karine Le Marchand, qui a en outre indiqué que les produits concernés sont “essentiellement les fruits et légumes”.Dernier point annoncé mercredi par les patrons, outre Carrefour, des Mousquetaires/Intermarché Thierry Cotillard, de Coopérative U Dominique Schelcher, d’Auchan Guillaume Darrasse et de Casino et Monoprix Philippe Palazzi, la création d’un “observatoire des filières d’avenir” devant aider à la structuration de filières agricoles qui en auraient besoin.Le leader du secteur, E.Leclerc, et son médiatique représentant Michel-Edouard Leclerc ne font pas partie de l’initiative. Les magasins Leclerc “seront là demain”, veut croire Alexandre Bompard, tandis que Karine Le Marchand a estimé que “les consommateurs en tireront les conséquences”.”L’absence de Leclerc peut être problématique parce qu’au départ on avait un quatrième pilier, qu’on a dû abandonner parce qu’il n’était pas là. C’était de mettre la pression sur les industriels tous ensemble pour qu’ils soient sur la transparence de l’origine France”, a détaillé Mme Le Marchand.

Ukraine: accord sur les minerais entre Kiev et Washington

Kiev a accepté les termes d’un accord sur ses minerais avec les Etats-Unis, que le président Volodymyr Zelensky pourrait signer dès vendredi à Washington, tandis que les Européens se réunissent mercredi en visioconférence pour faire un point en vue d’une possible trêve dans le conflit en Ukraine.”J’ai entendu dire qu’il venait vendredi. C’est certainement OK pour moi. Il aimerait le signer avec moi, et je comprends cela – c’est une grande affaire, une très grande affaire”, a déclaré Donald Trump mardi à la Maison Blanche, interrogé à ce sujet.Le président américain a demandé à l’Ukraine de lui donner accès à ses ressources minières pour compenser les milliards de dollars d’aide versés par l’administration de son prédécesseur Joe Biden.Selon un haut responsable ukrainien qui a indiqué à l’AFP mardi que Kiev était prêt à signer, les Américains ont “enlevé toutes les clauses qui ne nous convenaient pas, en particulier les 500 milliards de dollars” que les minerais étaient censés rapporter aux Etats-Unis.Washington développerait conjointement avec l’Ukraine les richesses minières et les revenus qui en seraient issus iraient dans un fonds nouvellement créé qui pourrait être “conjoint à l’Ukraine et l’Amérique”, selon la même source.Avant la possible signature de l’accord vendredi à Washington, les dirigeants des 27 Etats membres de l’UE doivent se réunir mercredi en visioconférence pour un débriefing de la rencontre, centrée sur l’Ukraine, entre Emmanuel Macron et Donald Trump lundi à Washington.Une trêve à brève échéance dans les combats évoquée lundi à l’occasion de la visite aux Etats-Unis du président français, un feu vert de la Russie à une participation européenne au règlement du conflit: les alliés de Kiev se prennent à espérer un tournant après plus de trois années de guerre, tout en mettant en garde contre un accord qui équivaudrait à une “capitulation” de l’Ukraine.Sur le terrain, les forces russes poursuivent leurs frappes. Le ministère russe de la Défense a de son côté affirmé avoir visé “des infrastructures d’aérodromes militaires”.Il a aussi annoncé mercredi avoir abattu dans la nuit 128 drones ukrainiens au-dessus des différentes régions russes et la Crimée annexée, l’une des plus importantes attaques de ce type visant la Russie depuis le début du conflit. Aucun dégât majeur sur le sol n’a été rapporté dans l’immédiat ni par les médias russes, ni les autorités.La Russie, qui s’est emparée de 20% du territoire de l’Ukraine, martèle qu’elle ne cessera les hostilités que lorsque les négociations de paix aboutiront à un résultat qui lui “conviendra”: elle réclame notamment une renonciation des Ukrainiens à rejoindre l’Otan et que cinq régions qu’elle occupe entièrement ou partiellement lui soient cédées.- “Position équilibrée” -Depuis l’entretien téléphonique qu’ont eu Donald Trump et son homologue russe Vladimir Poutine le 12 février, les Européens tentent de préparer une réponse à ces échanges, dont ils ont été jusqu’à présent exclus.Au cours de ses discussions à la Maison Blanche, Emmanuel Macron a insisté sur la nécessité d’apporter des “garanties de sécurité” pour éviter que la Russie ne repasse à l’avenir à l’attaque.En parallèle de la rencontre à Washington, les fissures entre Européens et Américains se sont matérialisées de manière spectaculaire à l’ONU où les Etats-Unis, rejoignant Russes et Nord-Coréens, ont voté contre une résolution réaffirmant le soutien à l’Ukraine et à son intégrité territoriale.L’occasion pour le Kremlin de saluer mardi, par la voix de son porte-parole Dmitri Peskov, la “position beaucoup plus équilibrée” des Etats-Unis, tout en disant ne pas voir de “signe d’équilibre” chez les Européens.- “D’ici quelques semaines” -Lundi, Emmanuel Macron a tenté d’infléchir la position de Donald Trump, comme le fera jeudi le Premier ministre britannique Keir Starmer.”Nous apprécions que nos partenaires soient prêts pas seulement à continuer mais aussi à augmenter leur soutien pour notre pays et notre peuple”, a déclaré M. Zelensky mardi soir en précisant qu’il avait eu un entretien téléphonique avec M. Macron.Depuis son arrivée au pouvoir le 20 janvier, le milliardaire républicain a  opéré un revirement dans la politique américaine à l’égard de l’Ukraine. Il a multiplié les invectives à l’encontre de son président Volodymyr Zelensky, lui attribuant notamment la responsabilité de la guerre.Il a même fait miroiter “des opérations majeures de développement économique” à la Russie, laquelle a souligné mardi l’existence d’un “potentiel assez large” de coopération avec Washington pour développer les importantes réserves de minerais stratégiques en Russie et en territoires ukrainiens occupés.La guerre en Ukraine pourrait prendre fin “d’ici quelques semaines”, a assuré lundi Donald Trump.Une nouvelle rencontre entre diplomates russes et américains est prévue pour la fin de la semaine, selon Moscou, après celle du 18 février en Arabie saoudite des ministres des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et Marco Rubio.Pendant ce temps, le Royaume-Uni et la France travaillent à un plan de déploiement d’une force européenne en Ukraine, une fois un accord de paix conclu, afin de dissuader la Russie d’une nouvelle attaque. Ces deux pays espèrent en contrepartie de “solides garanties de sécurité” américaines.M. Trump a assuré lundi que M. Poutine accepterait ce scénario.

Les argentiers du G20 se réunissent à l’heure d’une “menace à la croissance mondiale”

Un mois après l’investiture de Donald Trump, les ministres des Finances du G20, à l’exception de celui des Etats-Unis, sont réunis depuis mercredi au Cap où le président sud-africain a averti d’une “menace” pour la “croissance mondiale”.”L’érosion du multilatéralisme pose une menace à la croissance et à la stabilité mondiales”, a averti mercredi Cyril Ramaphosa en ouverture de cette rencontre des ministres des Finances et gouverneurs de banques centrales du G20.Cette réunion, comme celle des ministres des Affaires étrangères la semaine passée, se tient en l’absence du principal représentant des Etats-Unis sur fond de craintes de guerres commerciales après les multiples augmentations de droits de douanes décidées par le chef d’Etat américain Donald Trump.”Il est vital de veiller à ce que les droits et les intérêts des vulnérables ne soient pas piétinés par les ambitions des puissants”, a également lancé le président de l’Afrique du Sud, dont toutes les aides ont été coupées par la Maison Blanche qui l’accuse de traitement “injuste” des Afrikaners, descendants des colons européens.Pretoria craint pour le futur de l’Agoa, accord commercial entre le continent et Washington, ainsi que pour le financement américain du partenariat pour une transition énergétique juste (JETP), a reconnu le ministre sud-africain de l’Energie mardi.”Un ordre international fondé sur des règles équitables, transparentes et inclusives est, en fin de compte une condition essentielle à la stabilité économique et à une croissance soutenue en ces temps de contestation géopolitique accrue”, a encore exhorté Cyril Ramaphosa au premier des deux jours de rencontre au Cap.A l’inverse de Marco Rubio qui avait boycotté la réunion des chefs de la diplomatie en taxant Pretoria d'”anti-américanisme”, le secrétaire au Trésor américain Scott Bessent a invoqué des “obligations à Washington”.En revanche, le président de la Banque centrale américaine (Fed) Jerome Powell est, lui, bien présent. Comme son homologue de l’Union européenne Christine Lagarde.Plusieurs ministres des finances européens, comme la Britannique Rachel Reeves, le Français Eric Lombard ou l’Italien Giancarlo Giorgetti ont assisté au discours du chef d’Etat de l’Afrique du Sud, premier pays du continent à présider le G20 et par conséquent le premier également à accueillir son sommet en novembre à Johannesburg.- Dette record des pays en développement -En plein mouvement de désengagement américain en Europe, la chancelière de l’Echiquier  prévoit de soutenir qu’une défense forte est le “socle de la croissance économique” et plaidera pour un “commerce libre et équitable”, ont annoncé ses services.Le bouleversement des règles du jeu trumpien éclipse en partie les thèmes promus par l’Afrique du Sud pour ce G20, à savoir la croissance inclusive et soutenable ainsi que l’innovation financière pour soulager les pays accablés par la dette et les conséquences du changement climatique.”Parlez à n’importe quel dirigeant africain”, a lancé Cyril Ramaphosa mercredi. “Ils vous diront que des ponts, écoles et hôpitaux sont emportés par des inondations qu’ils n’ont jamais vues auparavant et qu’ils savent maintenant dues au changement climatique. Ils ne sont pas en mesure de reconstruire ces routes et ces ponts sans imposer un lourd fardeau de dette à leurs économies.”Le montant total de la dette extérieure des pays en développement a atteint un record de 1.400 milliards de dollars en 2023, selon le Programme de développement des Nations unies (UNDP)Dix-sept pays consacrent plus de 20% de leurs recettes publiques aux paiements d’intérêts, a averti l’UNDP dans un communiqué mardi, un seuil qui est d’après le programme onusien “fortement lié au risque de défaut”.

Des patrons de la distribution au Salon de l’agriculture, vraie avancée ou “coup de com'”?

Des patrons de la grande distribution au Salon de l’agriculture mercredi, invités par Karine Le Marchand: motif d’espoir pour la rémunération du monde agricole, ou “énième coup de communication”, comme le disent les transformateurs de l’agro-industrie ? Les rapports restent tendus dans la chaîne alimentaire française.François-Xavier Huard, président de la Fédération patronale de l’industrie laitière (Fnil), a osé l’humour: “L’amour est peut-être dans le pré, mais pas dans les salles de négociations” où les entreprises du secteur agro-industriel négocient jusqu’au 1er mars avec leurs clients de la grande distribution les conditions de commercialisation d’une large partie de ce qui sera vendu en magasins en 2025.Il faisait référence à l’émission de téléréalité de Karine Le Marchand où des agriculteurs cherchent l’amour. L’animatrice, soutien revendiqué du monde agricole, a organisé une prise de parole des patrons de la grande distribution, lors du Salon international de l’agriculture (SIA) mercredi.A l’exception de Michel-Edouard Leclerc, les figures les plus médiatiques du secteur sont annoncées à partir de 09H00 au Salon: Alexandre Bompard (Carrefour), Thierry Cotillard (Mousquetaires/Intermarché), Dominique Schelcher (Coopérative U), Guillaume Darrasse (Auchan) et Philippe Palazzi (Casino). A elles cinq, ces enseignes représentent près des deux tiers des parts de marchés du gigantesque secteur de la grande distribution alimentaire.- “Détourner l’attention” -L’objectif est de présenter des “actions pour soutenir l’agriculture française”, alors que la grande distribution est accusée de tirer les prix vers le bas dans une stratégie préjudiciable aux agriculteurs. “A force de croiser des Français qui me disent +Comment on peut aider nos petits agriculteurs?+ Je me suis dit, il faut qu’on inverse la chose et qu’on passe par la source, la grande distribution”, a expliqué Karine Le Marchand, invitée de RTL mercredi matin. “L’arme suprême” pour trouver des solutions pour les agriculteurs “vient des consommateurs, et du porte-monnaie”, selon la présentatrice.Depuis des mois, les distributeurs multiplient les annonces affirmant leur prise en compte des inquiétudes du monde agricole. Les enseignes présentes mercredi au Salon vont proposer “des aides concrètes”, notamment concernant le problème de “la surproduction”, a indiqué la présentatrice vedette sur RTL. Des propositions qui porteront leurs fruits seulement “si les consommateurs suivent”, a-t-elle insisté. Reste le scepticisme suscité par cette initiative, taclée mardi par l’Ania (Association nationale des industries alimentaires): le représentant des agro-industriels qui transforment le blé en farine ou biscuits ou les légumes en salades composées y voit un “énième coup de communication” visant à “détourner l’attention”.”Non”, cette initiative au Salon de l’agriculture avec Karine Le Marchand “n’est pas un coup de communication”, a rétorqué sur X le patron de Coopérative U, Dominique Schelcher, assurant n’avoir “pas besoin de cela pour agir avec le monde agricole”.Quant à la fédération des supermarchés (FCD), elle a assuré que les “distributeurs respectent la sanctuarisation de la matière première agricole, comme l’exige la loi Egalim”.- Importants partenaires -Pour habituelle qu’elle soit à quelques jours de la fin des négociations annuelles, la passe d’armes témoigne de la défiance entre ces géants économiques qui, malgré les joutes verbales, restent d’importants partenaires commerciaux.En décembre, Nicolas Facon, nouveau PDG de l’Ilec, porte-voix en France des gros industriels, avait dit à l’AFP souhaiter que l’ensemble des parties prenantes se mettent autour de la table pour réfléchir aux défis posés à la chaîne alimentaire, “la souveraineté alimentaire, notre compétitivité, la relance de la consommation et du pouvoir d’achat” ou la transition environnementale.Depuis, les industriels ont une nouvelle fois regretté les tensions dans les négociations pour 2025, tandis que les distributeurs ont eux déploré des demandes de hausses de tarifs très élevées, voire injustifiées, de la part de certains fabricants.Mi-février, la ministre de l’Agriculture Annie Genevard avait dit dans La Tribune vouloir “ajuster” le dispositif législatif Egalim, censé garantir une meilleure rémunération des agriculteurs. Elle avait précisé que les négociations commerciales se tenant actuellement allaient influer sur “les contours du projet de loi”, qui pourrait être présenté d’ici l’été.A noter toutefois que la grande distribution n’est qu’un des débouchés de la production agricole, aux côtés de la restauration ou des grossistes par exemple. Selon la déléguée générale de la FCD Layla Rahhou, les grandes et moyennes surfaces commercialisent “36% de la production française” agricole dans leurs rayons.

Indonésie: accord avec Apple en vue d’une levée de l’interdiction des ventes d’iPhone

L’Indonésie a conclu un accord avec Apple prévoyant un investissement du groupe américain et qui pourrait mettre fin à l’interdiction des ventes d’iPhone 16 dans l’archipel, a déclaré mercredi un ministre cité par des médias locaux.Fin octobre, Jakarta avait décidé d’interdire la commercialisation de l’iPhone 16, reprochant au géant américain de ne pas investir suffisamment dans la première économie d’Asie du Sud-Est.Selon Jakarta, le groupe américain d’électronique ne respectait pas la règlementation selon laquelle 40% de ses téléphones doivent être fabriqués à partir de pièces provenant d’Indonésie.Le ministre de l’Industrie, Agus Gumiwang Kartasasmita, a annoncé mercredi qu’un protocole d’accord avait été signé entre son ministère et le groupe américain, selon des médias locaux.Aux termes de cet accord, Apple construira deux usines. La première, située à Bandung (province de Java occidental), produira des accessoires. La seconde à Batam (îles Riau, ouest), pour laquelle 150 millions de dollars (142 M EUR) seront investis, sera dédiée à la production d’Airtags via des fournisseurs locaux, a expliqué le ministre.Ce protocole d’accord permet de lever l’interdiction de vente de l’iPhone 16 sous certaines conditions, ont ajouté les médias locaux.Une source gouvernementale avait confirmé mardi à l’AFP qu’un accord sur les conditions de la levée de l’interdiction de vente de l’iPhone 16 avait été obtenu, sans fournir plus de détails.Sollicités par l’AFP, ni Apple Indonésie, ni le ministère indonésien de l’Industrie ou le ministère de l’Investissement n’ont répondu dans l’immédiat.Fin novembre, l’Indonésie avait rejeté une proposition d’Apple d’investir 100 millions de dollars (96 millions d’euros) dans le pays pour lever l’interdiction portant sur l’iPhone 16, affirmant qu’elle n’apportait pas l’équité exigée par le gouvernement.Début janvier, Jakarta avait maintenu l’interdiction des ventes malgré l’engagement du groupe américain d’investir 1 milliard de dollars dans le pays après une impasse dans les négociations, invoquant l’incapacité de l’entreprise à répondre aux exigences du marché intérieur.L’Indonésie avait également interdit début novembre la vente de téléphones Google Pixel pour la même raison, expliquant que le géant de la tech n’a pas satisfait aux exigences consistant à s’approvisionner à 40% en pièces détachées en provenance d’Indonésie.L’an passé, le directeur général d’Apple, Tim Cook, s’était rendu en Indonésie alors que le géant de la technologie explorait des moyens d’y investir et de diversifier ainsi ses chaînes d’approvisionnement en dehors de Chine.

Pêche: alerte sur le renouvellement des populations de poissons

Impactées par le réchauffement climatique et les activités humaines, les populations de poissons ciblées par les pêcheurs français peinent à se renouveler alors qu’un poisson sur cinq débarqué en France est issu de stocks surpêchés, a annoncé l’Ifremer mercredi.En 2023, 58% des 323.000 tonnes de poissons débarqués en France provenaient de populations non surpêchées, un chiffre en amélioration par rapport à 2022 (52% des débarquements étaient alors en surpêche), selon le bilan annuel de l’institut français.En revanche, 19% des débarquements sont issus de populations de poissons surexploitées et 2% de populations effondrées, comme le merlu de Méditerranée ou la sole de Manche Est.Le reste (21% des volumes) est issu de stocks non classifiés ou non évalués, faute de données suffisantes. Après un net recul de la surpêche entre 2008 et 2016, l’état de santé des populations de poissons débarquées en France ne s’améliore plus depuis plusieurs années. Cette situation pourrait être liée à un moins bon recrutement, c’est-à-dire à une moindre survie des larves de poissons. “Le problème majeur, c’est tout ce passage de l’œuf au juvénile. Ce sont des problèmes qui ne sont pas liés seulement à la pêche mais à la survie, à un taux de succès de la reproduction qui commence à être assez problématique”, a souligné Clara Ulrich, coordinatrice des expertises halieutiques à l’Ifremer.”On a plusieurs populations qui montrent des signaux d’alerte”, a-t-elle ajouté, citant notamment la sole de Manche Est ou du Golfe de Gascogne, le hareng de mer du Nord ou le merlu de l’Atlantique.Ainsi, près de 31% des volumes de poissons débarqués en France proviennent de populations dont le recrutement est en baisse et seulement 20% de populations dont le recrutement est en hausse. On manque de données pour les 49% restants.Parmi les facteurs pouvant expliquer ce moindre renouvellement des populations de poissons, Mme Ulrich cite la pollution, la dégradation des habitats marins, le réchauffement de l’océan, le décalage des efflorescences de zooplancton avec l’éclosion des larves, les changements de courants, la destruction de zones côtières riches en nutriment, etc.La pêche française est loin d’atteindre l’objectif européen fixé dans le cadre de la Politique Commune de la Pêche, qui visait 100% de populations pêchées au “rendement maximum durable” (RMD) en 2020. Le RMD désigne la quantité maximum de poissons que l’on peut pêcher sans mettre en péril le renouvellement de la ressource sur le long terme.

Altice France d’accord avec ses créanciers pour réduire sa dette en échange d’une partie de son capital

Altice France, maison mère de l’opérateur SFR, a confirmé mercredi dans un communiqué avoir conclu un accord avec une majorité de ses créanciers pour réduire sa dette de 8,6 milliards d’euros, en échange d’une partie de son capital.Cet accord, accepté par des créanciers représentant plus de la moitié de la dette du groupe, doit faire descendre celle-ci à 15,5 milliards d’euros. En contrepartie, ils obtiendront 45% des parts de l’entreprise, qui prévoit par ailleurs de céder des “actifs non stratégiques”, selon un communiqué.”Notre entreprise est en passe d’ouvrir un nouveau chapitre de son histoire et retrouverait ainsi la sérénité et la capacité de poursuivre son développement”, a salué le directeur général d’Altice France Arthur Dreyfuss, dans un mail envoyé aux salariés et transmis à l’AFP. “Il s’agit donc avant tout d’un refinancement sans impact sur l’activité de notre groupe et de nos filiales, nos orientations stratégiques, notre organisation et nos effectifs”, a-t-il également assuré.Parmi les autres contreparties accordées aux créanciers, le groupe prévoit un versement de 1,6 milliard d’euros en cash.Altice France a également appelé les créanciers non signataires à se joindre à la transaction, dont la mise en oeuvre est prévue d’ici la fin de l’année.Cet accord intervient après un bras de fer démarré début 2024. Le groupe avait alors affiché l’objectif de réduire sa dette “bien en dessous” de 4 fois son excédent brut d’exploitation, tandis que ce ratio était de 6,4.En vertu de l’accord, ce but devrait être atteint une fois les ventes d’actifs réalisées et le montant de la dette du groupe devrait alors atteindre 13 milliards d’euros, selon le mail d’Arthur Dreyfuss. Le groupe de Patrick Drahi, qui n’est plus coté en Bourse depuis 2021, connaît depuis plusieurs années des difficultés liées au poids de sa dette, à une baisse du nombre de ses abonnés chez SFR et au scandale de corruption impliquant l’ex-dirigeant de sa filiale portugaise et co-fondateur du groupe.Altice France a déjà entamé une cure d’amaigrissement ces derniers mois pour alléger le fardeau de sa dette.Il a ainsi cédé son activité médias, qui incluait BFM et RMC, ses centres de données et ses parts de La Poste Mobile, tandis que les autres filiales du groupe Altice à l’étranger procédaient également à des cessions. 

G20: “l’érosion du multilatéralisme pose une menace à la croissance et la stabilité”, avertit Ramaphosa

“L’érosion du multilatéralisme pose une menace à la croissance et à la stabilité mondiales”, a averti mardi le président sud-africain Cyril Ramaphosa en ouverture au Cap d’une réunion des ministres des Finances et gouverneurs de Banques centrales du G20.Cette rencontre, comme celle des ministres des Affaires étrangères la semaine passée, se tient en l’absence du principal représentant des Etats-Unis sur fond de craintes de guerres commerciales après les multiples augmentations de droits de douanes décidées par le chef d’Etat américain Donald Trump.”Il est vital de veiller à ce que les droits et les intérêts des vulnérables ne soient pas piétinés par les ambitions des puissants”, a également lancé le président de l’Afrique du Sud, dont toutes les aides ont été coupées par la Maison Blanche qui l’accuse de traitement “injuste” des Afrikaners, descendants des colons européens.Pretoria craint pour le futur de l’Agoa, accord commercial entre le continent et Washington, ainsi que pour le financement américain du partenariat pour une transition énergétique juste (JETP), a reconnu le ministre sud-africain de l’Energie mardi.”Un ordre international fondé sur des règles équitables, transparentes et inclusives est, en fin de compte une condition essentielle à la stabilité économique et à une croissance soutenue en ces temps de contestation géopolitique accrue”, a encore exhorté Cyril Ramaphosa au premier des deux jours de rencontre au Cap.A l’inverse de Marco Rubio qui avait boycotté la réunion des chefs de la diplomatie en taxant Pretoria d’”anti-américanisme”, le secrétaire au Trésor américain Scott Bessent a invoqué des “obligations à Washington”.En revanche, le président de la Banque centrale américaine (FED) Jerome Powell est, lui, bien présent. Comme son homologue de l’Union européenne Christine Lagarde.Plusieurs ministres des finances européens, comme la Britannique Rachel Reeves, le Français Eric Lombard ou l’Italien Giancarlo Giorgetti ont assisté au discours du chef d’Etat de l’Afrique du Sud, premier pays du continent à présider le G20 et par conséquent le premier également à accueillir son sommet en novembre à Johannesburg.

Rénovés, reloués, vides… Où sont passés les logements G ?

Loin d’avoir disparu du marché locatif, les logements très énergivores sont petit à petit rénovés, après l’interdiction de les louer depuis le 1er janvier, même si quelques situations de blocage ou de contournement persistent. Selon ses détracteurs, la loi Climat et résilience, qui bloque la location des logements classés G au diagnostic de performance énergétique (DPE), devait provoquer le retrait de 567.000 logements du marché locatif et ainsi accentuer la crise du logement, en plus de placer les propriétaires dans une situation financière ubuesque.”L’impact va être étalé”, concède Loïc Cantin, président de la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim), qui calcule qu’en moyenne, 15.750 baux arrivent à échéance par mois et assure qu'”aucune relocation ne peut se faire pour un logement classé G, sans travaux de rénovation énergétique”. Dans les faits, réaliser des travaux n’est pas forcément simple: ils coûtent plusieurs milliers d’euros, peuvent réduire l’espace intérieur du logement, nécessiter l’aval de l’assemblée de copropriétaires dans certains cas, voire entraîner des travaux effectués à l’échelle de la copropriété. – “Coincé” -Dans le pays de Gex, à deux pas de Genève, Anthony, 28 ans, se dit “dans une impasse”. Dès l’achat en 2024 d’un studio destiné à la location, il avait l’intention de faire des travaux pour passer d’une étiquette énergétique G à une D. “On a fait 30 demandes de devis, mais on n’arrive à trouver personne qui accepte de faire les travaux”, déplore ce directeur commercial.Compte tenu des revenus très attractifs en Suisse, son “petit chantier n’intéresse aucun artisan” de la région. Et au sein de la copropriété, “la plupart sont des propriétaires occupants, donc ils n’ont pas de souci pour louer et ils ne font pas de travaux”. “On veut faire les choses bien, mais on est coincé”, déplore Anthony, qui va remettre son studio en location au départ de sa locataire actuelle fin février, probablement sans difficulté car “le marché est ultra tendu” dans le pays de Gex. Parmi les logements G dont le bail est arrivé à échéance, “la moitié sont en attente de devis ou de réalisation des travaux, 30% sont récupérés pour faire autre chose – donc vente, location de gré à gré – et 20% sont en attente et vacants, le propriétaire ne sait pas encore quoi faire”, estime Danielle Dubrac, présidente du l’Union des professionnels de l’immobilier (Unis), en se basant sur les retours exprimés par les adhérents de la commission gestion locative du syndicat.- Rénovation et triche -“Il y a des efforts de rénovation qui sont faits”, conclut Thomas Lefebvre, vice-président chargé des données du groupe SeLoger, prenant pour preuve une division par plus de deux de la part des annonces de logements G mises en ligne sur le site de SeLoger entre janvier 2022 et 2025.Selon le gouvernement, 191.000 passoires énergétiques ont été rénovées entre 2023 et 2024 au sein du parc locatif privé.”Même si forcément il y a des gens qui trichent”, ajoute Thomas Lefebvre. Les annonces sans DPE renseigné ont étrangement augmenté depuis l’été dernier.M. Cantin commence à observer “un glissement des propriétaires, qui passent outre les conseils des professionnels, et décident de louer quand même, eux-mêmes, sans intermédiaire”, et ce surtout en zone tendue où “on trouvera toujours des locataires”. Tricher n’est pas du tout la volonté de Soumya, 37 ans, qui essaie depuis décembre de louer un logement situé à Bourges et classé G. Mal informée sur la réglementation, elle avoue “ne pas avoir prêté attention” à la classe énergétique au moment de l’achat du bien. Soumya raconte à l’AFP avoir “investi 15.000 euros de travaux pour tout refaire à neuf : peintures, sols…”, mais rien pour l’isolation ni le chauffage. Désormais dans l’incapacité de remettre au pot, sans idée pour sortir de cette situation et avec d’importantes charges de copropriété à payer, elle conserve son annonce et espère amortir les frais engagés.”Mon intention, c’était d’investir pour moi pour la suite et de fournir un logement à des étudiants”, assure-t-elle. “Si d’ici septembre il n’est pas loué, peut-être que je vendrai.” 

Munich Re prévoit 1,2 millard de charges pour les incendies record de Los Angeles

Le premier réassureur mondial Munich Re a indiqué mercredi que les incendies record qui ont frappé Los Angeles et sa région en janvier pourraient lui coûter 1,2 milliard d’euros.Cette estimation “reste incertaine à ce stade en raison de la complexité du sinistre”, a indiqué le groupe munichois, dont le métier est de garantir les risques financiers pris par les assureurs, selon un communiqué. “Il est déjà clair qu’il s’agit du plus grand sinistre lié aux feux de forêt jamais enregistré par l’industrie de l’assurance”, a-t-il ajouté.La société météorologique privée AccuWeather a estimé les pertes économiques globales à entre 250 et 275 milliards de dollars, dont une partie seulement concernent des pertes assurées. Munich Re va ressentir l’impact de cette catastrophe sur le premier trimestre de 2025. Pour l’année 2024, il a fait état d’un bénéfice net de 5,7 milliards d’euros en 2024, meilleur que les 5 milliards prévus mais conforme aux attentes des analystes interrogés par FactSet.Au quatrième trimestre, le résultat net est en léger retrait de 3% sur un an, à 979 millions d’euros, en deçà des attentes des analystes.Le groupe munichois a néanmoins décidé d’augmenter le dividende à 20 euros par action (contre 15 euros au titre de l’exercice 2023) et va lancer un programme de rachat d’actions de 2 milliards d’euros, portant le retour aux actionnaires à 4,6 milliards d’euros, selon un communiqué distinct publié mardi soir.Les sinistres majeurs ont coûté l’an dernier 3,89 milliards d’euros sur l’année écoulée, dont 2,64 milliards d’euros liés aux catastrophes naturelles, le plus coûteux étant l’ouragan Helene qui a frappé le sud-est des Etats-Unis (0,5 milliard d’euros).Au quatrième trimestre, l’ouragan Milton a généré des pertes de 400 millions d’euros.Malgré l’impact attendu des incendies de Los Angeles, Munich Re continue de prévoir un bénéfice net en hausse en 2025, à 6 milliards d’euros, comme communiqué en décembre. Le chiffre d’affaires doit atteindre 64 milliards d’euros, en comptant sur des prévisions favorables pour les renouvellements à venir.Au 1er janvier, le réassureur a enregistré lors d’une première vague de renouvellements de contrats une légère baisse de 2,4%, à 15,6 milliards d’euros, en renonçant à certains contrats pas assez rentables, tandis qu’il a quasiment maintenu un niveau tarifaire stable.Â