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Les bénéfices du CAC 40 baissent en 2024, plombés par quelques poids lourds

Les bénéfices nets cumulés des entreprises du CAC 40 devraient dépasser 120 milliards d’euros en 2024 pour la quatrième année consécutive, selon un bilan réalisé jeudi par l’AFP, mais ils s’inscrivent en baisse sur un an, plombés par certains groupes phares comme LVMH et TotalEnergies.Au total, les 37 entreprises ayant dévoilé leurs comptes annuels ont dégagé 126,6 milliards d’euros de bénéfices nets l’année passée, contre 146,3 milliards l’année précédente, soit une baisse de 13,5% à ce stade.En excluant le géant des spiritueux Pernod Ricard – dont la comptabilité est effectuée selon un exercice décalé ne correspondant pas à l’année civile -, les bénéfices des 39 sociétés composant aujourd’hui le CAC 40 s’étaient établi à 148 milliards d’euros en 2023.Les calculs incluent Accor et Bureau Veritas, qui ont rejoint le CAC 40 en 2024.Le bond de 129% du bénéfice net de Danone, combiné aux solides progressions dans le secteur financier et dans les services, n’ont pas permis d’éclipser la chute du bénéfice net de plusieurs poids lourds français: comme TotalEnergies (en tête des plus gros bénéfices malgré une chute de 26%), LVMH (deuxième, -17%), Stellantis (-71%), Kering (-62%) ou STMicroelectronics (-63%).TotalEnergies a été pénalisé par des prix de l’énergie “moins favorables” et de marges de raffinage “en fort repli”, après deux années de profits record.En revanche, seuls Kering et Stellantis ont pour l’instant prévu une baisse des dividendes versés à leurs actionnaires, sur 33 entreprises du CAC 40 qui ont annoncé un objectif de dividendes. Les autres prévoient une hausse ou au moins la stabilité.Les entreprises dont les résultats annuels restent à venir sont Thales et Bouygues, la semaine prochaine. Le chiffre d’affaires cumulé des 37 groupes qui ont déjà dévoilé leurs comptes atteint 1.598 milliards d’euros, contre 1.711 milliards pour l’ensemble des 39 entreprises en 2023.- Prudence pour 2025 -A composition constante, l’année 2024 est la première baisse du bénéfice cumulé depuis 2020, quand l’économie avait été lourdement touchée par la pandémie de Covid-19. Les entreprises de l’indice français n’avaient alors dégagé que 30,6 milliards d’euros de bénéfices nets.Mais le record absolu revient à l’année 2021, quand le bénéfice exceptionnel de près de 25 milliards d’euros de Vivendi, dopé par la vente d’Universal Music, avait porté le total à près de 157 milliards. Depuis, le groupe a cependant quitté l’indice phare français.Pour Christopher Dembik, conseiller en investissement chez Pictet AM, “les résultats annoncés sont plutôt positifs tous secteurs d’activité confondus”, notamment sous l’effet du ralentissement de l’inflation “qui a plutôt aidé”.Si la finance “tire quand même très nettement son épingle du jeu”, “c’est très mitigé” sur le luxe, note l’expert.Le marché du luxe a ralenti en général, surtout pénalisé par des dépenses moins fortes des consommateurs chinois. Seul Hermès joue “dans une ligue à part”, selon les analystes de la banque Citi, avec un bénéfice record.Autre élément de soutien, le fait que les plus grandes entreprises françaises intégrées dans le CAC 40 soient des multinationales. “Le fait d’être très internationalisé a été une source de résilience sur les derniers mois, c’est-à-dire que globalement il y a quand même eu des marchés de croissance à l’international”, a déclaré à l’AFP Anthony Morlet-Lavidalie, économiste de l’institut Rexecode.Pour 2025, de nombreuses entreprises se sont montrées prudentes sur leurs perspectives, inquiètes des annonces de relèvement des droits de douane du président américain Donald Trump et sur fond de tensions géopolitiques et commerciales. Mais l’impact de ces risques est “difficile à estimer”, souligne Stéphane Colliac, économiste chez BNP Paribas. Le bilan annuel de l’AFP cumule le résultat net part du groupe sans ajustement de chacune des entreprises cotées. Pour les groupes publiant leurs résultats en dollars, la conversion repose sur le cours moyen de l’euro en 2024.

La Bourse de Paris termine en baisse, entre droits de douane et résultats d’entreprises

La Bourse de Paris a conclu en baisse de 0,51% jeudi, à l’issue d’une séance dense en résultats d’entreprises, dans un marché refroidi par les 25% de droits de douane sur les produits européens promis par Donald Trump.L’indice vedette CAC 40 a cédé 41,40 points et s’est établi à 8.102,52 points à la clôture. La veille, il a bondi de 1,15%.”Les droits de douanes sont le sujet dominant de la journée”, résume Nicolas Budin, responsable de la gestion actions chez Myria AM.Mercredi, à l’occasion de la première réunion de son cabinet à la Maison Blanche, Trump a annoncé que les produits européens feraient l’objet d’une hausse des droits de douane. “Nous avons pris la décision, et nous l’annoncerons prochainement, ce sera 25%”, a-t-il assuré, soit le niveau auquel les produits canadiens et mexicains devraient également être taxés à partir de début avril.L’Union européenne “fera de même” a assuré le ministre français de l’Economie Eric Lombard dans un entretien à l’AFP au lendemain des annonces de Donald Trump.La réaction des marchés d’actions a toutefois été mesurée: “ce n’est qu’un début d’annonce un peu violente qui sera probablement nuancée plus tard”, estime Nicolas Budin.Sur le marché des change, l’euro cédait du terrain face au billet vert (-0,64%) à 1,0418 dollar pour un euro.VusionGroup affole les compteursLe spécialiste des étiquettes électroniques VusionGroup (anciennement SES-Imagotag) caracole en tête du SBF 120 au lendemain de la publication de résultats annuels 2024 salués par les investisseurs. Le titre s’est envolé de 23,96% à 206,40 euros et affiche désormais une progression de plus de 16% depuis le 1er janvier.Ses prévisions pour 2025 ont aussi “largement dépassé les attentes”, soulignent les analystes de Stifel, dans une note titrée “Huge” (énorme).Stifel a d’ailleurs révélé son objectif de cours pour le groupe de 16%, à 250 euros contre 215 euros précédemment.WWP plonge et entraîne PublicisPublicis, spécialiste de la communication, a lâché 4,45% à 97,32 euros, entraîné à la baisse par la chute de plus de 16% de son concurrent britannique WPP, plombé par des résultats moins bons qu’attendu en 2024 et des perspectives moroses pour l’année en cours.Axa signe une année recordL’assureur Axa (-1,39% à 37,71 euros) a connu une année 2024 record, porté par l’ensemble de ses activités, avec une forte hausse de son bénéfice net et de son chiffre d’affaires due au maintien de sa “discipline tarifaire” et à l’accélération de la “croissance des volumes”.Les énergéticiens en formeL’énergéticien français Engie (+5,27% à 17,39 euros) a revu à la hausse ses perspectives 2025 après une année marquée par une activité “record” dans les renouvelables et une forte performance opérationnelle et financière, dans un contexte de baisse des prix de l’énergie.Technip Energies (+8,86% à 29,50 euros) a quant à lui confirmé ses perspectives après une année 2024 au cours de laquelle le groupe français a vu son bénéfice net bondir de 31%, porté par les marchés du GNL et de la production d’électricité décarbonée.Chimie: baisse du bénéfice net pour ArkemaLe chimiste français Arkema a maintenu son chiffre d’affaires à un niveau stable en 2024, à 9,54 milliards d’euros, mais son bénéfice net a reculé de 15,3% à 354 millions d’euros, pénalisé par des amortissements et dépréciations en hausse. Le titre a cédé 4,07% à 80,05 euros.

La Poste triple son bénéfice net, son patron vante la “solidité” du groupe

La Poste a triplé son bénéfice net en 2024, prouvant la “solidité” du groupe, a assuré son patron sur le départ Philippe Wahl alors que la Cour des comptes critique sa rentabilité et préconise de raboter ses missions de service public.Durant ses douze années de mandat, qui s’achèveront fin juin, M. Wahl aura eu à relever un défi de taille: compenser les faramineuses pertes liées à la baisse des volumes de courrier, pour maintenir le navire La Poste à flot.En dix ans, les revenus de La Poste se sont effrités de 6,5 milliards d’euros en raison du changement d’habitude des Français, “soit l’équivalent du chiffre d’affaires mondial d’un autre groupe public, la RATP”, aime rappeler M. Wahl.Pour y faire face, ce dernier a choisi de diversifier les activités du groupe: livraison express de colis, portage de repas aux personnes âgées, téléphonie…Une stratégie qui semble avoir fonctionné puisqu’en 2024 La Poste a quasiment triplé son bénéfice net, à 1,4 milliard d’euros, pour un chiffre d’affaires de 34,6 milliards (+1,5%).L’assureur CNP Assurances, filiale de La Banque Postale, y contribue largement, affichant toujours une santé financière éclatante, avec 1,58 milliard d’euros de bénéfice net.Ainsi que la cession de son activité de La Poste Mobile, qui a généré plus de 500 millions d’euros de profit. Cette plus-value montre “qu’on peut créer de la valeur avec la diversification”, a lancé le PDG, faisant référence aux critiques de la Cour des comptes qui estime que les activités de diversification de La Poste ne sont pas suffisamment rentables.La Poste a par ailleurs entrepris en 2024 “un effort de rigueur” sur les investissements, même s’ils restent “élevés” pour soutenir son développement, selon Stéphanie Berlioz, directrice générale adjointe chargée des finances.Le PDG s’est également réjoui des bons résultats de Geopost, sa filiale de colis à l’international, dont le chiffre d’affaires de 15 milliards d’euros est en croissance malgré la relative atonie du secteur de l’e-commerce.En 2023, le bénéfice net s’était établi à 514 millions d’euros, une mauvaise performance due à la panne “des deux moteurs de croissance” de La Poste que sont le secteur de la banque et Geopost, a analysé M. Wahl.- Tensions sur les services publics -Ce résultat de 2024 est “un des plus importants de notre histoire” et témoigne “de la solidité du modèle stratégique de La Poste”, a défendu Philippe Wahl.D’autant que le groupe est “sous-compensé” par l’Etat pour ses missions de service public, à savoir la distribution du courrier et de la presse, l’aménagement du territoire et l’accessibilité bancaire.Cette sous-compensation a coûté à La Poste 1,2 milliard d’euros en 2023, souligne fréquemment M. Wahl.Le 17 février dernier, la Cour des comptes a publié sur son site une note révélant qu’elle avait “analysé la trajectoire financière du groupe La Poste pour les exercices 2019 à 2023”.Elle a dans la foulée formulé des préconisations auprès du Premier ministre, dont l’adaptation des missions de service public “au recul de leur usage” et l’ajustement de la compensation “à hauteur du déficit comptable qui en résulte”. M. Moscovici conseille aussi de “s’interroger désormais sur la fréquence de distribution du courrier”, soulignant que la France était “l’un des derniers pays” en “6 jours sur 7″.”Le 6 jours sur 7, nous y sommes très attachés car s’y joue l’avenir des facteurs”, a réagi M. Wahl, demeurant circonspect sur les économies réalisées par la suppression de la livraison le samedi, qu’il estime à “une cinquantaine de millions d’euros”.Sur l’aménagement du territoire, la Cour des comptes conseille d’intégrer les bureaux de poste dans les locaux de France Services pour réaliser des “économies rapides”.Des propositions qui ont suscité l’ire des syndicats qui prédisent “un alourdissement de la charge de travail” et dénoncent “une vision particulièrement étroite et focalisée sur les profits”.

Les négociations commerciales “se passent mal”, dénonce l’industrie agro-alimentaire

A 48 heures de la fin des négociations entre industriels et grande distribution, “on n’a que 10% de signatures” d’accords car “ça se passe mal”, a regretté jeudi Nicolas Facon, patron de l’Ilec, qui représente les grandes marques de l’agro-alimentaire.”Ce qui coince, c’est la distribution qui demande des baisses de prix de manière complètement inconsidérée par rapport à la réalité économique des entreprises. Les entreprises ont un peu d’inflation sur leur coût de production et aujourd’hui, on fait face à des distributeurs qui demandent des baisses, des baisses, des baisses, des baisses…”, a-t-il lancé sur RMC.”Aujourd’hui, il y a un refus total à plus de 70%” des demandes des industriels “même là où vous avez des hausses sur des matières premières comme le lait, comme la volaille, comme les légumes, où vous avez des hausses de prix payées aux agriculteurs”, plaide le président de l’Ilec (Institut de liaison des entreprises de consommation).”Ce qui se passe dans les box d’achat” – ces petites salles où se déroulent les négociations – “c’est complètement différent de ce qui se passe sur les plateaux télé ou au Salon de l’agriculture”, a-il poursuivi. Une allusion aux “engagements” sur les produits agricoles – sans objectifs chiffrés – de cinq patrons de la grande distribution mercredi au Salon devant l’animatrice Karine Le Marchand.”Soit les patrons de la distribution ne savent pas ce qui se passe chez eux et dans les box d’achat, soit ils le savent, et dans ce cas-là, c’est encore plus grave”, a accusé Nicolas Facon.Le président de l’Ilec a indiqué que “quand les Français achètent un produit 100, la distribution l’achète 60 à l’industriel” et “prend 40% de marge pour simplement amener le produit jusqu’au rayon”. “Le partage de la valeur, il est complètement déséquilibré au profit de la grande distribution”, a-t-il conclu.”Réduire le métier de distributeur à +amener le produit jusqu’au rayon+ revient à caricaturer à l’extrême le fonctionnement même du secteur, pourtant principal employeur de France et dont la principale mission a été de contenir l’inflation pour aider des millions de français à boucler leurs fins de mois”, a répondu la déléguée générale de la fédération patronale des supermarchés (FCD), Layla Rahhou, auprès de l’AFP.M. Facon a encore indiqué qu'”une alliance de distributeurs” “a dit aux industriels concernés que le contrat (allait) passer à l’international”. “Donc, vous allez revendre à une officine néerlandaise basée à Amsterdam de droits néerlandais qui, elle-même, va revendre à une officine belge à Bruxelles sous droits belges pour des produits qui ne quittent pas le territoire français”, a-t-il détaillé, jugeant qu’il s’agissait là de “s’extraire des lois françaises, des contrôles français”.Mardi, c’était l’Association nationale des industries alimentaires (Ania) qui demandait aux distributeurs de “commencer à appliquer la loi Egalim dans les négociations qui se déroulent actuellement en France et à stopper son contournement via l’utilisation de leurs centrales d’achat internationales”.Sur sa page LinkedIn, la fédération professionnelles des grandes surfaces (FCD) avait assuré en retour que les “distributeurs respectent la sanctuarisation de la matière première agricole, comme l’exige la loi Egalim”.

Retraites: le gouvernement exige l’équilibre financier, FO quitte la négociation

Les discussions sur la réforme des retraites de 2023 ont débuté jeudi avec le départ de Force ouvrière, qui a annoncé son refus de participer à une “mascarade” suite à un courrier de François Bayrou aux partenaires sociaux exigeant un retour à l’équilibre financier du système dès 2030.”La lettre du Premier ministre a fini par nous convaincre de ne pas venir dans cette concertation”, a déclaré le négociateur de FO Michel Beaugas.”Pour nous c’est terminé. Nous ne participerons pas à cette mascarade où on veut nous faire dire qu’effectivement la seule solution, c’est d’allonger la durée de travail pour les salariés dans ce pays”, a-t-il lancé à la presse après environ un quart d’heure dans la salle de réunion.Les syndicats sont entrés dans la négociation avec la volonté d’abroger la réforme de 2023 et sa mesure phare, le recul progressif de l’âge de départ de 62 à 64 ans.Michel Beaugas a dénoncé une “instrumentalisation” des partenaires sociaux, pour leur “faire porter le chapeau” d’un allongement de la durée de travail.L’obligation de rétablir l’équilibre dans cinq ans oblige les partenaires sociaux à trouver plus de 6 milliards d’euros d’économies supplémentaires, sur la base du rapport remis la semaine dernière par la Cour des comptes, alors que François Bayrou s’était contenté de demander en janvier que les comptes du système de retraites ne soient pas “dégradés”.Concession au Parti socialiste, la réouverture du dossier des retraites a aidé le gouvernement Bayrou à éviter une censure au parlement, mais le succès de sa démarche paraît déjà compromis.”Je suis pessimiste sur l’issue des discussions”, a déclaré jeudi au Monde le président du Medef, Patrick Martin.”Nous voyons mal comment la cible d’un retour à l’équilibre en 2030 pourrait être atteinte si l’on remet en cause la règle des 64 ans”, selon lui.La CGT a demandé de son côté à la Cour des comptes de chiffrer le coût d’un retour à 62 ans, qu’elle n’avait pas inclus dans son rapport publié la semaine dernière.Selon un courrier adressé aux participants par l’animateur des débats Jean-Jacques Marette, les négociateurs auront droit jeudi à un “retour” sur ce rapport et établiront ensuite leur “programme de travail” pour les trois mois à venir.- “Capitalisation” -Autour de la table siègeront donc quatre syndicats représentatifs au niveau national (CFDT, CGT, CFE-CGC et CFTC) ainsi que l’Unsa, qui ne l’est pas, et le Medef, la CPME et l’U2P dans le camp patronal ainsi que la FNSEA (agriculteurs).Premier syndicat, la CFDT est “motivée pour agir dans le cadre d’un rendez-vous qui est une vraie opportunité”, a expliqué à l’AFP le numéro deux de la centrale réformiste Yvan Ricordeau.La CFDT espère pouvoir “répondre aux principales attentes” des salariés, notamment “la prise en compte de la pénibilité et le renforcement du droit des femmes”, a-t-il précisé. Il souligne aussi la nécessité de “trouver une voie de passage avec un équilibre financier”, pour garantir une retraite aux “générations futures”.La Confédération des PME insiste aussi sur “l’équité intergénérationnelle” et veut “mettre dans l’équation la question de l’espérance de vie et de son évolution”, a expliqué à l’AFP son vice-président en charge des affaires sociales, Eric Chevée.Pour trouver de nouvelles recettes, la CPME propose d’aligner le taux de CSG (contribution sociale généralisée) des retraités sur celui des actifs, un peu plus élevé, (hors petites pensions). Elle souhaite aussi l’introduction d’une dose de “capitalisation” (un système d’épargne dans lequel chaque retraité cotise pour sa retraite future) en plus du système par répartition qui prévaut aujourd’hui (les cotisations des actifs payent les pensions des retraités actuels).”Le patronat mène une campagne de pub extrêmement puissante sur la retraite par capitalisation”, constate pour sa part Denis Gravouil, négociateur de la CGT, farouchement opposé à cette idée.Ce syndicat propose d’équilibrer le système en augmentant les salaires des femmes, en supprimant les exonérations de cotisations sur les heures supplémentaires et en soumettant à cotisations l’intéressement et la participation. François Bayrou a indiqué dans son courrier que les parlementaires seraient informés de l’avancée des travaux “à échéances régulières”. Il a promis que si les partenaires sociaux parviennent à un accord pour amender la très impopulaire réforme de 2023, le texte sera soumis au parlement.

Wall Street entre résultats de Nvidia et droits de douane

La Bourse de New York évolue en ordre dispersé jeudi, après les résultats du mastodonte des puces électroniques Nvidia, les investisseurs digérant aussi les nouvelles déclarations de Donald Trump sur les droits de douane.Vers 15h15 GMT, l’indice Dow Jones prenait 0,62%, le Nasdaq chutait de 0,59% et l’indice élargi S&P 500 se situait à un niveau proche de l’équilibre (+0,04%).Le champion américain des microprocesseurs et deuxième capitalisation boursière mondiale Nvidia (-2,16%) tire le Nasdaq dans le rouge après la publication de ses résultats mercredi soir. Il entraîne dans son sillage le secteur des semi-conducteurs: Broadcom (-1,96%), Qualcomm (-1,09%), AMD (-1,03%), Micron (-2,74%).Les résultats de Nvidia n’ont “pas eu la même composante de +coup d’éclat+” que les précédents, mais ils étaient “tout de même assez bons”, a souligné dans une note Patrick O’Hare, de Briefing.com.Le groupe de Santa Clara (Californie) a dégagé un bénéfice net de 22,1 milliards de dollars, pour les trois mois allant de novembre à janvier, en hausse de 80%. Il s’est aussi montré encourageant quant à la demande de semi-conducteurs.Les acteurs du marché s’inquiètent régulièrement de la capacité de Nvidia à maintenir sa croissance stratosphérique des dernières années.Ces craintes se sont accentuées avec le lancement, fin janvier, de l’interface d’IA générative de la start-up chinoise DeepSeek, développée sans le microprocesseur vedette de Nvidia, le H100, et uniquement avec des puces moins performantes.Pour Sam Stovall, de CFRA, les derniers résultats de Nvidia montrent “qu’il reste encore un long chemin à parcourir en ce qui concerne l’IA”, avec une demande en semi-conducteurs qui devrait rester élevée. En conséquence, la “tech” devrait être “un secteur surperformant pour l’ensemble de l’année” sur la place américaine, malgré deux premiers mois difficiles, estime l’analyste.En parallèle, les investisseurs accueillent avec inquiétude les nouvelles déclarations de Donald Trump sur les droits de douane.Le président américain a annoncé jeudi que les Etats-Unis imposeraient des droits de douane supplémentaires de 10% sur les produits chinois à compter du 4 mars, et affirmé que les surtaxes visant le Canada et le Mexique entreraient également en vigueur à cette date.Il a aussi affirmé que des droits de douane “réciproques” à l’égard des partenaires commerciaux des Etats-Unis seraient mis en place à partir du 4 avril.Côté indicateurs, les nouvelles inscriptions hebdomadaires au chômage sont ressorties en forte hausse par rapport à la semaine dernière (+22.000), à leur plus haut niveau depuis début décembre, et largement au-dessus des attentes du marché. “Les conditions météorologiques hivernales extrêmes” sont la cause principale de cette hausse, “les chutes de neige ont été beaucoup plus importantes que d’habitude dans la majeure partie du Midwest et de l’Est”, a relevé Samuel Tombs, économiste en chef de Pantheon Macroeconomics.Wall Street attend désormais de pied ferme la publication vendredi de l’indice des prix PCE, privilégié par la banque centrale américaine (Fed). Cet indice a récemment progressé (à +2,6% sur un an en décembre). L’objectif de la Fed est de le ramener à 2%.Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans se tendait vers 15H10 GMT, à 4,29% contre 4,26% la veille en clôture.Au tableau des valeurs, le groupe de médias Warner Bros Discovery bondissait de 6,24% après avoir annoncé le gain de 6,4 millions d’abonnés au quatrième trimestre, un nombre supérieur aux attentes. Le groupe dispose d’une base d’abonnés de plus de 116 millions et a prévu de franchir la barre des 150 millions en 2026.Le site de ventes en ligne eBay dévissait (-9,88%), malgré des résultats supérieurs aux attentes, car ses prévisions ne convainquent pas les investisseurs. Pour le trimestre en cours, l’entreprise table sur un chiffre d’affaires de 2,54 milliards de dollars, contre 2,59 milliards attendus par le consensus réalisé par FactSet.

La justice met un coup d’arrêt au chantier de l’A69

Le tribunal administratif de Toulouse a mis un coup d’arrêt jeudi à l’imposant chantier de l’A69 en annulant l’arrêté préfectoral qui l’autorisait, une première pour une infrastructure routière de cette envergure en France, signant un revers pour l’Etat.”L’arrêté du 1er mars 2023 par lequel les préfets de la Haute-Garonne et du Tarn ont délivré à la société Atosca une autorisation (…) en vue de la réalisation des travaux de la liaison autoroutière entre Verfeil et Castres, dite A69″ est “annulé”, selon la décision du tribunal consultée par l’AFP.L’Etat va faire appel de la suspension du chantier, qu’engendre automatiquement la décision du tribunal, a annoncé le ministère des Transports. Le ministre Philippe Tabarot a qualifié la situation d'”ubuesque: un chantier avancé aux deux tiers est arrêté du jour au lendemain”, selon un communiqué.Pour sa part, le collectif d’opposants à l’A69 La Voie est libre (LVEL) a immédiatement salué “une décision historique qui porte un coup d’arrêt définitif à un projet inutile, destructeur et irresponsable, que nous dénonçons avec force depuis plusieurs années. C’est un grand jour pour le droit environnemental.”L’arrêt du tribunal “dénonce l’irresponsabilité de l’Etat et du concessionnaire pour avoir engagé les travaux sans attendre. Ce passage en force, dopé au déni institutionnel, vient d’être stoppé net”, s’est encore réjoui LVEL.Pour ses promoteurs, cet axe visait surtout à désenclaver “le bassin de vie” du sud du Tarn, qui “a besoin de se connecter aux équipements de la capitale régionale” Toulouse, comme l’aéroport ou les hôpitaux, selon Yasser Abdoulhoussen, directeur de projet, chargé du pilotage de l’A69 à la préfecture du Tarn.Cette décision va “priver d’emploi des milliers de personnes, paralyser l’économie du sud du Tarn et, plus largement, tous les grands projets d’infrastructures en France”, a aussitôt regretté, dans un communiqué, l’ancien député du Tarn Bernard Carayon, maire de Lavaur, dont la commune longeait le tracé.- Engins rangés -Cette décision signifie l’arrêt immédiat du chantier, car un appel devant la justice administrative n’est pas suspensif.Avant même la décision, sur le chantier côté castrais de l’autoroute de 53 km qui devait relier Toulouse à Castres fin 2025, les engins étaient rangés à la mi-journée, contrairement à l’habitude, a constaté un journaliste de l’AFP, qui a vu une petite pelleteuse en train d’être hissée sur un camion, à quelques dizaines de mètres du site où des “écureuils” occupent encore un arbre marqué pour être abattu.Le tribunal a suivi l’avis de la rapporteure publique, qui avait par deux fois demandé au tribunal administratif de Toulouse “l’annulation totale” de l’arrêté préfectoral qui a permis d’entamer le chantier en 2023.A l’audience du 18 février, cette magistrate, Mona Rousseau, avait réaffirmé que les gains espérés de la future autoroute n’étaient pas suffisants pour établir une “raison impérative d’intérêt public majeur” justifiant les atteintes à l’environnement commises par le projet.”Dans tout l’historique de la jurisprudence sur les autoroutes en France, aucun projet autoroutier n’a été annulé pour des raisons environnementales”, avait déclaré à l’AFP Julien Bétaille, maître de conférences en droit de l’environnement à l’université Toulouse Capitole.Cette annulation visant pour la première fois une autoroute signifie qu'”un verrou a sauté dans la mentalité du juge administratif”, a-t-il dit avant la décision du tribunal administratif.- Une première -De fait, c’est la première fois en France qu’une infrastructure routière d’une telle importance est interrompue par un jugement, et non par une décision politique, comme l’abandon du projet d’A45 Lyon/Saint-Etienne en 2018.Le cas du contournement du village touristique de Beynac, en Dordogne, retoqué par la justice administrative, concerne un ouvrage de moindre envergure, avec un budget initial plus de dix fois inférieur aux 450 millions d’euros que doit coûter l’A69.Le bitume n’avait pas encore été coulé mais Atosca, constructeur et futur concessionnaire de l’autoroute, affirmait avoir déjà “concrétisé plus de 300 millions d’euros, soit 65% du budget total du chantier”.”Cette décision est incompréhensible”, a estimé le député du Tarn Jean Terlier, dans un communiqué. “Comment accepter que les juges n’aient pas pris en compte la situation du chantier avec près de 300 millions d’euros de travaux déjà engagés, 45% des terrassements réalisés, 70% des ouvrages d’art construits et plus de 1.000 salariés du concessionnaire qui se retrouveront demain sans emploi”.

Droits de douane: “l’UE fera de même” si les Américains “maintiennent des hausses” (ministre français à l’AFP)

L’Union européenne “fera de même” si ses produits sont taxés à 25% aux Etats-Unis, a déclaré jeudi à l’AFP le ministre français de l’Economie Eric Lombard après l’annonce par Donald Trump de la mise en place de cette mesure “prochainement”.”Il est clair que si les Américains maintiennent des hausses de droits de douane, ce qui était annoncé par le président Trump, l’UE fera de même”, a-t-il affirmé à l’occasion d’une réunion du G20 au Cap en Afrique du Sud.”Même si c’est défavorable à l’intérêt général, nous devons, nous aussi, protéger nos intérêts et les intérêts des pays de l’Union”, a expliqué Eric Lombard.S’en prenant à l’UE, “conçue pour entuber” les Etats-Unis, selon lui, le locataire de la Maison Blanche a affirmé mercredi qu’il comptait “prochainement” appliquer 25% de droits de douane aux produits européens. Soit le niveau auquel les produits canadiens et mexicains devraient être taxés dès avril. “Les guerres tarifaires conduisent à l’inflation, aboutissent à une moindre croissance et ne sont pas une solution. C’est d’ailleurs ce que l’on a dit au ministre Scott Bessent”, a relaté le ministre français qui a pu échanger avec son homologue du Trésor américain jeudi lors d’une réunion du G7.Bien que n’ayant pas fait le déplacement au Cap pour la rencontre des ministres des Finances du G20 organisé de mercredi à jeudi, le secrétaire au Trésor américain a participé à cette réunion du G7 en visioconférence.M. Bessent “nous a dit que les négociations se tiendraient à partir du 2 avril”, a rapporté Eric Lombard à propos des droits de douane promis par Donald Trump.”L’Union européenne représentera les pays européens dans l’idée de parvenir à un accord équitable”, espère le ministre français.Parmi les griefs répétés par Donald Trump, figure le fait que les Européens, d’après lui, “n’acceptent pas (les) voitures ou (les) produits agricoles”. “Ils profitent” des Etats-Unis, a-t-il accusé.Eric Lombard a déjà eu un “entretien en tête à tête” avec Scott Bessent à Washington en début de semaine, où ce dernier “s’est présenté comme étant ouvert à la discussion sur tous les sujets”.”En matière tarifaire, nous avons des équilibres, juge le ministre français. Les Etats-Unis souhaitent que l’on en reparle, nous allons en reparler.”

Pour Trump, l’Europe vise à “entuber” les Etats-Unis

Les pères fondateurs de l’Europe ont dû se retourner dans leurs tombes. En assénant mercredi que la construction européenne visait à “entuber” les Etats-Unis, Donald Trump s’en est de nouveau pris à des alliés historiques, tout en les menaçant de droits de douane de 25%.”J’aime les pays d’Europe. J’aime tous ces pays, vraiment, tous différents. Mais l’UE (Union européenne) a été conçue pour entuber les Etats-Unis. C’était l’objectif et ils y sont parvenus”, a lancé le président républicain en réunissant pour la première fois son cabinet à la Maison Blanche.Comme à son habitude, Donald Trump s’embarrasse peu de l’histoire ni des détails, faisant fi par exemple du fait que le projet européen a été historiquement soutenu par Washington ou que la construction européenne a été promue comme une réponse aux deux conflits mondiaux qui ont ravagé le continent.M. Trump a applaudi le Royaume-Uni lorsqu’il a quitté l’Union européenne et a adopté une politique de “l’Amérique d’abord”, s’engageant à poursuivre l’intérêt des Etats-Unis au-dessus de tout autre concept ou partenariat.Le président américain, qui se décrit lui-même comme un pur négociateur, a une approche transactionnelle de la diplomatie et se méfie par principe de tous les formats multilatéraux. Pour lui, l’Union européenne est, avant tout, un adversaire sur le plan commercial.Depuis son retour au pouvoir, il ne cesse d’attaquer les Européens avec une rare virulence.Peu lui importe que le président français Emmanuel Macron se soit rendu lundi à Washington, où il a redoublé d’amabilités, tout en exhortant son homologue à ne pas lancer de guerre commerciale.”Nous avons pris la décision, et nous l’annoncerons prochainement, ce sera 25%”, a assuré le président américain à propos des futurs droits de douane sur les produits européens entrant aux Etats-Unis, soit le niveau auquel les produits canadiens et mexicains devraient également être taxés à partir de début avril.La Commission européenne a aussitôt réagi en affirmant que “l’UE a été une aubaine pour les Etats-Unis”, et qu’elle réagira “fermement et immédiatement” à de nouvelles taxes douanières, selon un communiqué.Le Premier ministre polonais Donald Tusk a aussi rétorqué jeudi que l’UE n’avait “pas été créée pour entuber qui que ce soit”. “Bien au contraire” a ajouté le dirigeant dont le pays assure jusqu’en juin la présidence tournante de l’UE.Le ministre français de l’Economie Eric Lombard a, pour sa part, averti jeudi que “l’UE fera de même” si les Américains maintiennent des hausses sur les droits de douane.- Garanties de sécurité -Mi-février à Munich, le vice-président américain JD Vance avait sidéré les Européens en critiquant avec virulence leurs modèles politiques.Il avait en particulier reproché aux pays européens un “recul” de la liberté d’expression et d’avoir un “gros problème d’immigration”, épousant les vues de partis d’extrême droite dans un discours qui avait laissé de côté les menaces liées à la Russie ou à la Chine.Mercredi, Donald Trump a lui répété ses griefs à l’encontre de l’UE, estimant que les Européens “n’acceptaient pas (les) voitures ou (les) produits agricoles” venus des Etats-Unis.Le président américain a aussi une nouvelle fois reproché aux Européens de ne pas avoir suffisamment contribué à l’aide à l’Ukraine, tout en saluant la proposition franco-britannique d’envoi de “forces de maintien de la paix” dans le pays, une fois le conflit avec la Russie terminé. Il a martelé que c’était aux Européens, pas aux Etats-Unis, de fournir des garanties de sécurité à l’Ukraine dans le cadre d’un règlement de la guerre, à l’avant-veille d’une visite à Washington du président Volodymyr Zelensky.”Nous allons demander à l’Europe de le faire parce que, vous savez, l’Europe est leur voisin immédiat, mais nous allons nous assurer que tout se passe bien”, a-t-il dit devant les caméras.A l’ONU lundi, les Etats-Unis s’étaient rangés avec la Russie pour faire adopter une résolution appelant à une fin rapide de la guerre en Ukraine mais sans mention de son intégrité territoriale, s’opposant ainsi aux Européens.Entretemps, la cheffe de la diplomatie de l’UE Kaja Kallas, actuellement en visite à Washington, ne rencontrera finalement pas le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio en raison de “problèmes d’agenda”, a indiqué l’UE mercredi.Mme Kallas avait annoncé lundi qu’elle se rendrait aux Etats-Unis “pour rencontrer Marco Rubio et d’autres représentants”, estimant qu’il était important d’avoir “autant d’interactions que possible avec la nouvelle administration américaine”.

Immobilier: les prix des logements anciens terminent 2024 en baisse de 2,1%

Le marché immobilier ancien a connu en 2024 une deuxième année consécutive de baisse des prix, avec un repli de 2,1% au quatrième trimestre sur un an, mais à un “rythme moins soutenu” qu’au début de l’année.Les données provisoires de l’indice Notaires-Insee de référence, publié jeudi, révèlent en fin d’année un “rythme moins soutenu” de baisse annuelle des prix des logements anciens par rapport aux trois trimestres précédents.Sur un an, le repli était de 3,9% au troisième trimestre, de 4,9% au deuxième trimestre et de 5,2% au premier trimestre. Il s’agit cependant du sixième trimestre consécutif de recul des prix en comparaison annuelle.Après une “première période de l’année où le marché s’est corrigé en volume et en prix”, l’immobilier ancien a connu une deuxième période marquée par “quatre baisses de taux successives, qui ont permis d’enrayer la chute des volumes et des prix” et d’atteindre “un pallier de stabilisation”, souligne Loïc Cantin, président de la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim). A partir de fin 2022, la brutale remontée des taux d’intérêt avait commencé à mettre un coup d’arrêt aux projets d’achats de nombreux ménages français, ce qui a bloqué tous les pans du logement en France: neuf, ancien, locations. Par rapport au troisième trimestre, les prix des logements anciens sont restés quasi stables (+0,1%) au dernier trimestre 2024. Entre juillet et septembre 2024, les prix avaient déjà stagné (-0,1%), faisant une pause après six trimestres de baisse (en comparaison trimestrielle).Loïc Cantin se demande encore si le deuxième semestre a connu un effet de “rattrapage des transactions laissées de côté par les ménages contraints par la hausse des taux d’intérêt”, ce qui ne “correspondrait pas forcément à un redémarrage du marché”. – Marché encore fragile -“C’est un marché immobilier fragile, qui semble se stabiliser”, a commenté Elodie Fremont, présidente de la commission “statistiques immobilières” des notaires du Grand Paris, lors d’une conférence de presse. Le nombre de ventes réalisées au cours de l’année 2024 a encore diminué par rapport à l’année précédente, de 9% pour tomber à 792.000 transactions. Mais il a cessé de reculer au dernier trimestre et retrouve “le niveau de juin 2024”, un rebond qui “fait suite à une baisse continue depuis fin septembre 2021”, analyse l’Insee. 792.000 ventes, “cela représente une baisse de 29% par rapport à 2022”, relève Elodie Fremont, signe d’une “crise qui dure, qui s’est endurcie, qui s’est allongée” et que les professionnels de l’immobilier n’avaient “pas vu venir de façon aussi brutale et aussi profonde”.Pour 2025, Loïc Cantin s’attend à un “redémarrage lent, progressif, mais certain”. “Ce n’est pas l’euphorie” et le nombre de transactions devraient rester autour de “800.000 à 850.000 ventes à horizon 2025”, selon lui.Dans le détail, les prix des appartements ont diminué de 1,8% au dernier trimestre sur un an, et ceux des maisons de 2,3%. En comparaison trimestrielle, c’est la hausse de 0,3% des prix des appartements qui contribue à maintenir les prix globaux quasi stables. En Ile-de-France, les prix des logements anciens ont légèrement reculé de 0,2% sur un trimestre et de 3,6% sur un an, tandis que dans les autres régions ils sont restés quasi stables à +0,1% sur un trimestre et ont baissé de 1,7% sur un an.Les ventes réalisées en Ile-de-France en 2024 ont chuté de 13% en un an et même de 36% en deux ans, à 102.850, selon les chiffres des Notaires du Grand Paris. “On espère qu’on est arrivé aux niveaux les plus bas et qu’on tend vers la stabilisation de l’activité, c’est ce qui semble se confirmer sur les indicateurs prévisionnels pour avril 2025”, estime Elodie Fremont.Après estimations des plus-values, les Notaires du Grand Paris constatent que la baisse des prix observée en 2023 et 2024 a pu faire perdre de l’argent à la revente d’un logement au bout de cinq ans. Les plus-values restent “généralisées pour les reventes à 10 ans”.Â