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Après la colère, la “sérénité retrouvée” au Salon de l’agriculture

Le Salon international de l’agriculture (SIA) ferme ses portes dimanche, au terme d’une 61e édition apaisée, contrastant nettement avec les tensions de l’an dernier et l’expression d’une colère profonde du monde agricole.Ils sont venus voir les taureaux de concours, monter dans la moissonneuse-batteuse, découvrir l’ail de la Drôme ou l’huile d’argan du Maroc, invité d’honneur de cette édition… 607.503 visiteurs ont parcouru les allées de la plus grande ferme de France, installée pendant neuf jours au Parc des expositions de la porte de Versailles à Paris.La fréquentation a connu une petite hausse de 0,64% mais c’est surtout la “sérénité retrouvée” que le président du Salon Jérôme Despey tient à saluer, avec quelque 88 visites protocolaires “sans altercation majeure” entre politiques et agriculteurs.Après les huées et les violences qui avaient entouré la venue d’Emmanuel Macron en 2024, en pleine mobilisation des agriculteurs pour demander un “revenu décent” et de la “considération”, la déambulation présidentielle a retrouvé ses allures de marathon.Samedi dernier, il a arpenté douze heures durant les allées, avec un passage obligé devant le box d’Oupette, la vache Limousine égérie du salon.”Tout n’est pas réglé, mais il fallait qu’on puisse faire passer des messages sereinement”, a déclaré dimanche à l’AFP Jérôme Despey, aussi viticulteur, après une année 2024 terrible pour les récoltes, les vendanges et pour les élevages, ravagés par des épizooties.- Souveraineté alimentaire -Emmanuel Macron s’est posé en défenseur des agriculteurs, qui ne peuvent, a-t-il dit, être “la variable d’ajustement” du pouvoir d’achat ou d’accords commerciaux, comme celui récemment passé entre l’Union européenne et des pays du Mercosur.Face à des syndicats inquiets, le président s’est engagé à tout faire “pour protéger cette souveraineté alimentaire française et européenne” dans un monde instable où Pékin, Trump ou Poutine peuvent faire trembler les secteurs des vins, cognacs, fromages ou blés français.Après le président Macron, c’est aussi une vision de la souveraineté alimentaire conçue comme un “réarmement” qu’a défendue la ministre de l’Agriculture Annie Genevard: “La France doit produire plus pour manger mieux (…), produire plus pour rester une puissance exportatrice”.Cette vision a largement satisfait le premier syndicat agricole FNSEA, comme son rival de la Coordination rurale, qui n’ont de cesse de plaider pour moins de contraintes et de normes, et plus de “moyens de production” – notamment des pesticides et de l’eau.Au contraire, la Confédération paysanne, le troisième syndicat agricole qui défend une “réelle transition agroécologique”, s’est dite “extrêmement choquée”. La position du gouvernement constitue, selon elle, un “recul majeur” sur les questions environnementales “sans pour autant garantir des prix minimum” aux agriculteurs.- Agneau, tête de veau et grands patrons -Soucieux de tourner la page de la colère agricole, l’exécutif a mis en avant les engagements “honorés” depuis un an, avec notamment “500 millions d’euros d’allégement de charges fiscales”, et la toute récente adoption de la loi d’orientation agricole, attendue depuis trois ans par la profession.Comme toujours, élus et responsables politiques se sont succédé dans les allées. Le communiste Fabien Roussel a mangé une tête de veau au petit-déjeuner; l’écologiste Marine Tondelier a posé avec un agneau sur les genoux; l’eurodéputé d’extrême droite et président du Rassemblement national Jordan Bardella a multiplié les selfies.Tous ont globalement respecté la charte qui avait été mise en place pour mieux encadrer les visites politiques, se félicite M. Despey.Mercredi, plateau inédit: cinq patrons de la grande distribution, mais sans le leader du secteur E.Leclerc, ont présenté des “engagements” destinés à aider les agriculteurs sous l’impulsion de l’animatrice Karine Le Marchand.Cette initiative a laissé sceptique le secteur agro-industriel, qui a ironisé ou dénoncé un “coup de communication” avant la clôture samedi des négociations commerciales, particulièrement tendue cette année, entre la grande distribution et ses fournisseurs. Les supermarchés ont affirmé dimanche avoir obtenu en moyenne une “quasi-stabilité” des tarifs auxquels ils achèteront une grande partie de ce qui garnira leurs rayons en 2025.Les agro-industriels avaient eux demandé des hausses pour compenser l’augmentation des charges industrielles mais aussi de la matière première agricole.

En Californie, les menaces d’expulsions de Trump font trembler les travailleurs agricoles

La saison des semis est déjà bien entamée en Californie. Mais ces jours-ci, c’est surtout la peur qui prend racine dans la première région agricole des Etats-Unis: des milliers de travailleurs immigrés, habituellement employés dans les champs, redoutent d’être expulsés.”Nous devons nous cacher”, confie à l’AFP Lourdes Cardenas, une Mexicaine de 62 ans vivant à Fresno, dans le centre de l’Etat.”On ne sait pas si on va rencontrer la police de l’immigration. Nous ne pouvons être libres nulle part, ni dans les écoles, ni dans les églises, ni dans les supermarchés”, ajoute-t-elle, après 22 ans passés aux Etats-Unis. La rhétorique anti-immigration du président Donald Trump rend les immigrés “déprimés, tristes, anxieux”, résume-t-elle.Comme Mme Cardenas, plus de deux millions de personnes travaillent dans des exploitations agricoles aux États-Unis. La plupart sont nées à l’étranger, parlent espagnol et sont arrivées aux États-Unis il y a plus de 15 ans.Pourtant, 42 % d’entre eux n’ont pas d’autorisation de travail, selon les évaluations du gouvernement américain.Les descentes surprises effectuées en janvier par la police de l’immigration à Bakersfield, poumon agricole du centre de la Californie, ont fait froid dans le dos à la plupart des ouvriers.Elles ont rappelé que le pays qu’ils nourrissent depuis des décennies, et que certains d’entre eux considèrent comme leur patrie, a élu un homme qui veut se débarrasser d’eux.”Nous n’avions pas peur de la pandémie”, rappelle M. Cardenas, qui n’a pas cessé de travailler pendant l’épidémie de Covid-19. “Mais aujourd’hui, la situation se dégrade pour nous.”- Pression sur les salaires -S’ils limitent leurs sorties, les immigrés doivent survivre et ne peuvent pas arrêter de travailler.Mais la menace d’expulsions massives ne va pas se traduire par une augmentation du nombre d’emplois pour les Américains, contrairement aux promesses de Donald Trump, selon United Farm Workers, le plus grand syndicat de travailleurs agricoles.L’organisation estime que cela va créer une pression à la baisse sur les salaires de tout le secteur, car les sans-papiers, fragilisés, vont accepter de travailler pour encore moins d’argent.”Des milliers de personnes ont tellement peur d’être expulsées qu’elles sont prêtes à travailler pour bien moins”, pointe Antonio de Loera, un porte-parole du syndicat. “Ils ne vont pas dénoncer leurs problèmes de paie. Donc au final, cela va diminuer la valeur des travailleurs américains.”Pour les employeurs du secteur agricole, “c’est l’idéal”, poursuit-il. “Ils ont leurs travailleurs, mais ceux-ci ont tellement peur qu’ils ne s’organisent pas entre eux, qu’ils ne demandent pas d’augmentation de salaire, qu’ils ne signalent même pas les violations du droit du travail ou les conditions de travail dangereuses.”La vraie solution serait de régulariser les immigrés, selon lui.”Une fois qu’ils sont citoyens américains, nous sommes tous en concurrence sur un pied d’égalité”, rappelle-t-il.- Automatisation -L’incertitude qui pèse sur les travailleurs immigrés et les employeurs offre une opportunité aux entreprises de machines automatisées.A la World Ag Expo, la plus grande exposition agricole des États-Unis, qui s’est tenue récemment en Californie, l’entreprise OXBO a ainsi présenté un cueilleur de baies qui permettrait de réduire de 70% les besoins en main-d’Å“uvre pour la récolte.Ce genre de machine constitue une solution idéale pour réduire les coûts des chefs d’exploitation, et leur dépendance à la main d’Å“uvre immigrée, selon la société.”Il est de plus en plus difficile de trouver des personnes capables de faire ce travail, et il faut ajouter à cela le coût global de la main-d’Å“uvre”, explique Cory Venable, son directeur des ventes. “En disposant de ce type de technologie, nous pouvons donc réduire cette somme.””Au fil des ans, les défis liés à la main-d’Å“uvre sont de plus en plus difficiles à relever”, estime Gary Thompson, de Global Unmanned Spray System, une entreprise qui fabrique un épandeur d’engrais capable d’être piloté par une seule personne et de remplacer 10 à 12 tracteurs.”L’industrie agricole envisage vraiment l’automatisation, non pas comme une perspective pour le futur, mais comme quelque chose qui se produit maintenant”, insiste-t-il.Mais pour Lourdes Cardenas, ces machines ne pourront jamais remplacer la cueillette délicate, à la main, du raisins, des pêches et des prunes.”La machine va les détruire”, prévient-elle. “Nous les ouvriers agricoles, nous sommes indispensables.”

Une armée de mécanos d’Air France au service de 200 compagnies

Dans un immense hangar de maintenance d’Air France à l’aéroport de Paris Roissy, on se sent petit au pied de l’avion A350 baptisé Saint-Malo, mais ces jeunes mécaniciens savent l’apprivoiser, du moteur aux boutons de four défectueux. Ils sont 13.000 salariés dans le monde répartis dans 20 centres dont les plus gros situés dans les aéroports parisiens d’Orly et de Roissy pour assurer le service de plus de 3.000 avions d’Air France-KLM, mais aussi de 200 autres compagnies aériennes, explique Gery Montreux, directeur général adjoint d’Air France Industries.La veille, Yanis Lasfar, mécanicien chez Air France depuis 2019, a remplacé un accumulateur du système de freinage du Saint-Malo. Ce jour de début février il monte à bord, où un apprenti fixe un siège avec un technicien, pour s’occuper d’un bouton du four de la cuisine. Son champ d’action? “Maintenance de l’avion, du global, cela peut être du moteur, des trains d’atterrissage…”Ce n’est qu’au “cerveau de l’avion” bardé de câbles et de serveurs qu’il n’a pas le droit de toucher, “c’est un autre métier”. – “Grosse machine” -A 27 ans, Kayze Camon a déjà 10 ans d’expérience chez Air France dont les deux dernières années dans la maintenance des Airbus.”Nos managers nous accompagnent pour qu’on évolue”, raconte Kayze Camon qui pour en arriver là avait suivi une formation de six mois après s’être occupé des toboggans sur un autre site de maintenance. Chaque intervention effectuée est signée, la personne qui l’a faite tamponne un papier et engage sa responsabilité. “C’est la première chose qu’on apprend”. “Il n’y a pas de fausses questions. Dans le cas de doute, on contacte le bureau technique d’Airbus. Si l’avion doit rester au hangar deux jours de plus, il restera deux jours de plus”, explique Vincent Annequin, technicien supérieur. Ici, on ne connaît pas de pénurie de pièces de rechange. S’il y en une qui manque au “magasin”, on la prélève sur un autre avion qui est en visite. “On a ce luxe de ne pas dépendre” des fournisseurs, souligne Vincent Annequin. “C’est une très grosse machine”, s’enthousiasme Yanis Lasfar. La maintenance est la seule activité qui a fonctionné à 100% pendant le Covid, ce qui a permis de faire rapidement démarrer les avions après le confinement. Air France possède même son propre banc d’essais à Roissy où sont testés les moteurs qui ont été réparés – jusqu’à 200 par an – qu’on certifie avant de les remettre dans les avions. Le test se passe “comme sur un avion” avec du carburant et de l’air pour démarrer le moteur. Un centre de données récolte tous les paramètres, explique Christophe Chatenet, responsable du site. – “Couture” et “cuisine” -Les problèmes d’approvisionnement persistent en revanche dans l’atelier des matériaux composites et sur le site du remontage des moteurs.  “Depuis le Covid, c’est cyclique, on a de temps en temps des grosses pénuries qui peuvent affecter notre flux. Certains chantiers attendent plusieurs mois jusqu’à un an”, raconte à l’AFP Alexandra Chardon, responsable de l’atelier.Ici on répare les nez d’avion, fortement soumis aux impacts d’oiseaux. Avec des gestes et matériaux qui évoquent les ateliers de couture et de cuisine. On découpe d’abord la zone endommagée, ensuite on la reconstruit dans un moule pour qu’elle garde sa forme aérodynamique. Les “couturiers” découpent un sac sous vide pour y placer des matériaux composites, l’appliquent sur le trou et envoient le tout cuire comme un gâteau à l’autoclave, un gros four.  Des gestes d’une grande technicité qui nécessitent au moins deux ans d’apprentissage. Kevin Normand est en train de les apprendre après avoir fait “un peu de restauration et de manutention”. “La mécanique et tout ce qui est manuel, ça m’intéresse depuis que je suis petit et je ne me voyais pas ranger des pâtes toute ma vie”.Avec l’augmentation du trafic aérien, l’industrie aéronautique manque de bras et met les bouchées doubles pour former ou recruter. “C’est un bon problème, la branche industrielle est très dynamique” avec de nouvelles compagnies aériennes qui font de la maintenance chez Air France, souligne Emmanuel Guérin, responsable du remontage des moteurs à Orly où l’on a besoin dès cette année de 80 mécaniciens de plus. “Il faut qu’on recrute entre 350 et 400 personnes tous les ans en production” dans la maintenance, un marché qui croît de près de 4% par an, conclut Gery Montreux.

Après la colère, une édition 2025 apaisée du Salon de l’agriculture

Le Salon international de l’agriculture (SIA) ferme ses portes dimanche, au terme d’une 61e édition apaisée, contrastant nettement avec les tensions de l’an dernier et l’expression d’une colère profonde du monde agricole.- Un Salon apaisé -Ils sont venus voir les taureaux de concours, monter dans la moissonneuse-batteuse, découvrir l’ail de la Drôme ou le rhum de Martinique… Des centaines de milliers de visiteurs ont parcouru les allées de la plus grande ferme de France, installée pendant neuf jours au Parc des expositions de la porte de Versailles à Paris.Un premier bilan chiffré de la fréquentation sera donné dimanche soir, mais les organisateurs sont d’ores et déjà satisfaits de l’affluence et de la bonne tenue du Salon, dont le Maroc était l’invité d’honneur.Après les huées et les violences qui avaient entouré la venue d’Emmanuel Macron en 2024, en pleine mobilisation des agriculteurs pour demander un “revenu décent” et de la “considération”, la déambulation présidentielle a retrouvé ses allures de marathon.Samedi dernier, il a arpenté douze heures durant les allées, sacrifiant au passage obligé devant le box de Oupette, la vache Limousine égérie du salon.- Souveraineté alimentaire -Emmanuel Macron s’est posé en défenseur des agriculteurs, qui ne peuvent, a-t-il dit, être “la variable d’ajustement” du pouvoir d’achat ou d’accords commerciaux, comme celui récemment passé entre l’Union européenne et des pays du Mercosur.Face à des syndicats inquiets, le président s’est engagé à tout faire “pour protéger cette souveraineté alimentaire française et européenne” dans un monde instable où Pékin, Trump ou Poutine peuvent faire trembler les secteurs des vins, cognacs, fromages ou blés français.”On est frappés, on va devoir réagir”, déclarait quelques jours plus tard le commissaire européen à l’Agriculture Christopher Hansen en visite au Salon, après la menace américaine d’imposer des droits de douane de 25% à l’Europe.Après le président Macron, c’est aussi une vision de la souveraineté alimentaire conçue comme un “réarmement” qu’a défendue la ministre de l’Agriculture Annie Genevard: “La France doit produire plus pour manger mieux (…), produire plus pour rester une puissance exportatrice”.Cette vision a largement satisfait le premier syndicat agricole FNSEA, comme son rival de la Coordination rurale, qui n’ont de cesse de plaider pour moins de contraintes et de normes, et plus de “moyens de production” – notamment des pesticides et de l’eau.Au contraire, la Confédération paysanne, le troisième syndicat agricole qui défend une “réelle transition agroécologique”, s’est dite “extrêmement choquée”. La position du gouvernement constitue, selon elle, un “recul majeur” sur les questions environnementales “sans pour autant garantir des prix minimum” aux agriculteurs.En signe de protestation contre la possible réintroduction en France d’un insecticide néonicotinoïde, toxique pour les pollinisateurs, des militants de la Confédération ont déversé vendredi des sacs d’abeilles mortes sur le stand de Phyteis, lobby de l’industrie des pesticides.- Agneau, tête de veau et grands patrons -Soucieux de tourner la page de la colère agricole, l’exécutif a mis en avant les engagements “honorés” depuis un an, avec notamment “500 millions d’euros d’allégement de charges fiscales”, et la toute récente adoption de la loi d’orientation agricole, attendue depuis trois ans par la profession.Si “tous les problèmes ne sont pas résolus”, le Premier ministre François Bayrou a salué un “climat très positif”.Comme toujours, élus et responsables politiques se sont succédé dans les allées. Le communiste Fabien Roussel a mangé une tête de veau au petit-déjeuner; l’écologiste Marine Tondelier a posé avec un agneau sur les genoux; l’eurodéputé d’extrême droite et président du Rassemblement national Jordan Bardella a multiplié les selfies.Le salon a aussi permis de renouer un “dialogue” entre l’Office français de la biodiversité (OFB) et la Coordination rurale (CR), qui avait auparavant appelé à la suppression de cette police de l’environnement.Mercredi, plateau inédit: cinq patrons de la grande distribution, mais sans le leader du secteur E.Leclerc, ont présenté des “engagements” destinés à aider les agriculteurs sous l’impulsion de l’animatrice Karine Le Marchand.Cette initiative a laissé sceptique le secteur agro-industriel, qui a ironisé ou dénoncé un “coup de communication”, alors que parallèlement, le gouvernement regrettait “une tension extrême” dans la dernière ligne droite des négociations commerciales entre la grande distribution et ses fournisseurs.

Négociations commerciales: les supermarchés annoncent une “quasi-stabilité” des tarifs

A l’issue des négociations entre la grande distribution et ses fournisseurs agro-industriels, les supermarchés ont affirmé dimanche avoir obtenu en moyenne une “quasi-stabilité” des tarifs auxquels ils achèteront une grande partie de ce qui garnira leurs rayons en 2025.”Les négociations sont finies”, a affirmé la déléguée générale de la fédération patronale des supermarchés (FCD) Layla Rahhou, dans un communiqué transmis à l’AFP. “L’atterrissage montre une quasi-stabilité qui sera bénéfique aux consommateurs après les années d’inflation que nous avons connues”, assure-t-elle.Selon cette dernière, “tout est signé à quelques rares exceptions près”, même si “les grandes multinationales ont joué la montre” dans ces négociations qui se sont achevées samedi.Le tarif d’achat a un impact sur le prix de vente final au consommateur, mais celui-ci est fixé librement par la distribution, en fonction de la marge plus ou moins élevée qu’elle décide de prendre sur chaque produit. L’AFP a par exemple consulté un graphique sur la différence entre le prix d’achat au fournisseur et celui du prix facturé au consommateur par un des distributeurs français. Le prix d’achat au fournisseur représente “en moyenne 72%” du prix de vente, selon cette source.Concrètement, pour un prix en rayon de 2,50 euros (hors taxe), le prix d’achat hors taxe au fournisseur serait de 1,80 euros. La marge de 0,70 euros est utilisée pour payer les frais de personnel (23 centimes), la logistique (11 centimes), les loyers (6 centimes), l’énergie (2 centimes)… Pour un bénéfice effectif d’un peu plus de 5 centimes, soit 2%.Les supermarchés font généralement peu ou pas de marge sur certains produits bien connus et comparables, le pot de Nutella de Ferrero ou la bouteille de Coca-Cola par exemple: les clients ont tendance à se baser sur ces produits pour déterminer quelle enseigne est la mieux-disante sur les prix en général.- “SRP+10” -Sauf exceptions, les magasins n’ont pas le droit de vendre à perte. Dans le cas de l’alimentaire, ils doivent même prendre une marge minimale de 10% depuis fin 2018.Cette disposition d’encadrement du “seuil de revente à perte” (dit SRP+10), adoptée dans le cadre des lois Egalim censées protéger le revenu des agriculteurs dans les négociations entre distribution et industriels, a coûté “plusieurs milliards d’euros” aux consommateurs, “sans impact sur le revenu agricole”, a récemment regretté l’association UFC-Que Choisir.Malgré cela, un consensus existe entre syndicats agricoles, industriels et grande distribution sur son maintien et le gouvernement prévoit de prolonger sa mise en place “pour trois ou quatre ans” dès le mois d’avril, a dit mercredi sur Public Sénat le ministre des Relations avec le Parlement Patrick Mignola.Il a aussi précisé que la nouvelle révision des lois Egalim dans leur ensemble était attendue “avant l’été ou juste après l’été”.Depuis le premier quinquennat d’Emmanuel Macron, les parlementaires se sont penchés à plusieurs reprises sur ces négociations tendues et leur impact sur la rémunération des agriculteurs, même si la grande distribution n’est qu’un des débouchés de la production agricole, à hauteur d’un gros tiers selon la FCD.- Sanctions en 2024 -Ces travaux législatifs prévoient notamment une “sanctuarisation de la matière première agricole” dans la négociation, pour éviter que le prix payé à l’agriculteur ne serve de variable d’ajustement.Mais les distributeurs manquent de visibilité sur “le montant de la matière première agricole” dans les box de négociation, a assuré dimanche Layla Rahhou, de la FCD. La loi Egalim “a été respectée, mais elle doit évoluer et imposer vraiment la transparence sur la matière agricole”.Des industriels ont de leur côté accusé les supermarchés de ne pas respecter ces lois, notamment en négociant depuis l’étranger le tarif, mais aussi la place en rayons ou le calendrier promotionnel par exemple.Les distributeurs assurent négocier à l’étranger pour un meilleur rapport de force face aux géants comme Mondelez ou Nestlé.Lors des négociations pour 2024, les centrales d’achat internationales de E.Leclerc et Carrefour, les deux premiers distributeurs français en parts de marché, ont été sanctionnées par la Répression des fraudes (DGCCRF) pour n’avoir pas respecté la date butoir des négociations.

A Strasbourg, l’IA co-crée sac à main et robe de soirée

Et si les chaussures que vous portiez avaient été conçues grâce à une intelligence artificielle (IA) générative? A Strasbourg, la start-up française Imki élabore des modèles d’IA pour des marques de prêt-à-porter afin d’accélérer le processus de création.Séduits par cette promesse, Jonak, Kiabi, Ba&sh, Jules ou encore The Kooples ont sauté le pas et mis au point des collections capsules avec la jeune pousse. “Denim”, “noir”, “minimaliste”, “chic”… Aurélie Pello tape des mots clés précis dans le logiciel dopé à l’intelligence artificielle et, en quelques secondes, surgit sur son écran une image extrêmement réaliste du vêtement: un jean oversize avec des plis.”Je peux faire quatre images par minute”, explique à l’AFP la directrice artistique et ingénieure en IA chez Imki à Schiltigheim, en banlieue de Strasbourg, dans l’ancienne école où s’est installée l’entreprise. Aurélie Pello doit toutefois spécifier certaines limites à la machine pour qu’elle ne s’égare pas. “Le mot +saumon+, sans contexte, l’IA ne saura pas si c’est un poisson ou si c’est une couleur”, détaille-t-elle. “Au début, on avait des robes avec des écailles roses”. Un souci rapidement corrigé en indiquant dans une case au logiciel de ne pas générer d’animal.”Oui, l’intelligence artificielle peut faire des erreurs”, reconnaît la styliste. “Mais, sur un simple dessin, vous n’aurez jamais cette capacité de projection de la matière ou du tomber des volumes”.- Moins de surstock -Ces rendus hyperréalistes permettent de limiter le nombre d’allers-retours entre l’atelier de confection et la cellule design, accélérant la prise de décision et la réalisation de prototypes.Un processus qui peut habituellement durer de six à huit mois.A l’occasion du salon VivaTech l’année dernière, Imki a par exemple présenté une collection denim avec trois silhouettes, composée de six pièces, réalisée grâce à l’IA en moins de 21 jours. Et ce, alors que “c’est le textile le plus compliqué”, soutient Eric Gehl, directeur des opérations de la start-up. “Comme vous allez plus vite mettre le produit en boutique, vous êtes plus proche de la tendance et de la demande client, et donc potentiellement de l’acte d’achat”, limitant le surstockage et les pertes associées, souligne de son côté Frédéric Rose, fondateur d’Imki.Sacs à main à strass et fausse fourrure noire, robe pailletée ou blousons, les pièces de la collection The Kooples ont été commercialisées l’automne dernier tout comme celles réalisées pour la marque de prêt-à-porter masculin Jules. Ces dernières comportent même une étiquette indiquant qu’elles ont été conçues avec de l’IA. – Réticences  -Mais certaines marques, plus frileuses, préfèrent rester au stade expérimental voire ne pas communiquer sur leur collaboration avec Imki et leur usage de l’intelligence artificielle. “Dans les studios de mode, l’arrivée des ordinateurs et des tablettes graphiques avait créé un remue-ménage”, raconte à l’AFP Thibaut Ledunois, chargé de l’entrepreneuriat à la Fédération française du prêt-à-porter féminin. “Cette réticence, on la voit à chaque nouveauté technologique”. L’IA “ne remplace pas un designer ni un créateur”, il s’agit simplement “d’un outil au service de l’efficacité et de l’augmentation de la créativité”, veut rassurer Eric Gehl.Reste la question sensible des données des entreprises nécessaires à l’entraînement et à la spécialisation des modèles d’IA d’Imki pour générer des visuels au plus près de l’ADN d’une marque. “Nous traitons les données de nos clients de façon sécurisée, sur nos propres infrastructures”, affirme M. Gehl.L’accès à certaines données propriétaires comme les patrons est toutefois encore “difficile à obtenir”, admet Florent Michel, directeur technique d’Imki.  Pour autant, la start-up, qui compte une vingtaine d’employés et cherche à lever des fonds, ne compte pas s’arrêter là. “Le monde du luxe est sur notre calendrier dans les mois qui viennent”, glisse Eric Gehl. 

Martinique: l’exemption de TVA sur plus de 6.000 produits entre en vigueur

L’exemption de TVA sur une liste de produits de grande consommation en Martinique, prévue dans le protocole pour lutter contre la vie chère signé le 16 octobre dernier, entre en vigueur samedi, a annoncé le préfet de la Martinique.”L’Etat procédera à la mise à zéro de la TVA pour les 69 familles de produits de grande consommation visées par le protocole ce samedi 1er mars”, indique-t-il dans un communiqué. “Les consommateurs martiniquais devraient percevoir cette baisse dans les prochains jours, une fois la mesure transposée par les acteurs de la distribution dans leurs systèmes informatiques”, ajoute-t-il.Cette exonération totale de TVA concerne plus de 6.000 articles et “constituera un levier supplémentaire en faveur de la baisse des prix”, souligne encore le préfet.Un protocole avait été signé le 16 octobre après six semaines d’une mobilisation lancée début septembre sur l’île par un mouvement contre la vie chère qui a dégénéré en violences, essentiellement nocturnes. Cet accord devait entrer en application en janvier 2025.Mais il a été suspendu en raison de la censure du gouvernement de Michel Barnier, qui a retardé l’adoption du budget pour 2025. La loi de finances a finalement été promulguée le 14 février.Si un certain nombre de produits de première nécessité sont désormais exemptés de TVA, d’autres produits non essentiels ont en revanche été retirés de la liste de ceux bénéficiant d’exonérations et seront donc désormais assujettis à un taux de 8,5%.”Il s’agit des équipements et accessoires informatiques, et des smartphones”, détaille le préfet dans le communiqué, précisant toutefois que “les ordinateurs portables et les téléphones d’entrée de gamme resteront totalement exonérés de TVA”, afin “de protéger le pouvoir d’achat des ménages modestes, ainsi que celui des jeunes et étudiants”.En Martinique, les denrées alimentaires sont en moyenne 40% plus chères que dans l’Hexagone. 

A New York, le prix des oeufs s’emballe, le système D aussi

Chaque dollar compte pour Crismerly Osorio Anderson. Et vu le prix de la boîte d’oeufs, elle s’est rabattue sur une option florissante dans les échoppes de New York, où cet aliment de base est devenu un produit de luxe: en acheter à l’unité.En plus de sa canette de soda, la jeune femme de 24 ans, sans emploi, a fait l’acquisition de trois oeufs blancs, emballés dans un sachet plastique, pour 2,90 dollars.”C’est moins cher de les acheter comme ça. La boîte de douze est trop chère”, confesse un peu honteuse l’habitante du quartier populaire du Bronx, sortie en sandales faire ses courses dans une “bodega”, ces commerces typiquement new-yorkais à mi-chemin entre une épicerie, un bureau de tabac et une sandwicherie.Avec le rebond de l’épidémie de grippe aviaire aux Etats-Unis, qui a décimé plus de 26 millions de poules pondeuses depuis le début de l’année, les prix flambent.- “Trop cher” -Dans la mégalopole, la boîte de douze oeufs atteint les 8,47 dollars en moyenne, selon une étude parue jeudi. Un coup de grâce pour les classes populaires, déjà assommées par l’inflation.L’idée de vendre à l’unité est venue à Radhames Rodriguez quand les premiers clients ont commencé à lui dire qu’ils ne pouvaient “plus se permettre” d’acheter ses oeufs.”C’est trop cher! Je suis dans le métier depuis 40 ans et je n’ai jamais vu le prix des oeufs aussi haut”, explique le patron de Pamela’s Green Deli, sous des haut-parleurs qui crachent de la musique latino.Derrière son comptoir, des cigarettes, friandises, médicaments et, désormais, des oeufs.”C’est un produit dont tout le monde a besoin pour nourrir sa famille. En particulier dans ce quartier pauvre. Je comprends à quel point c’est dur pour eux de payer un tel prix pour des oeufs”, poursuit Radhames Rodriguez, coiffé d’une casquette de l’association United bodegas of America qu’il préside.- Débrouille -A New York, plus grande et plus riche ville des Etats-Unis mais où un quart de la population vit en dessous du seuil de pauvreté, la crise de l’oeuf pousse à la débrouille, alors que les prix dépassent par endroits les 15 dollars la douzaine.Les réseaux sociaux fleurissent de vidéos montrant des stands anarchiques tenus par des particuliers, qui revendent leurs oeufs sur des tables de jardin.Il y a une semaine, à Brooklyn, plusieurs entreprises ont distribué des boîtes gratuites, une par tête, générant une interminable file d’attente et beaucoup de déçus. “Dans un moment comme celui-ci, on s’est dit qu’il était de notre devoir et de notre responsabilité de rendre les oeufs accessibles”, justifiait sur une chaîne télévisée locale Abou Sow, dirigeant de Prince Abou’s Butchery.Les prix qui ont atteint un “pic historique” s’expliquent, outre l’épidémie de grippe aviaire, par le fait que la chaîne de production américaine repose en grande partie sur “un seul producteur” à grande échelle, relève-t-on au centre d’étude de l’alimentation à New York du Hunter College.Dans l’ensemble des Etats-Unis, les prix ont doublé sur un an (+96%), selon un institut statistique officiel, tandis que l’opposition démocrate réclame une enquête parlementaire.Le gouvernement assure être en pourparlers avec plusieurs pays pour importer.Radhames Rodriguez, lui, attend que les prix baissent pour retirer ses oeufs à l’unité de la vente. D’autant qu’il s’agit, pour lui, de l’arbre qui cache la forêt.”Bon, les oeufs, c’est fou. Mais les prix augmentent tous les jours pour d’autres produits”, assure-t-il. D’ailleurs, des quartiers d’avocat sous cellophane se sont déjà fait une place sur son comptoir, près des oeufs.Entre les deux, sa cliente Shquanna Lyttleton, une Afro-Américaine de 24 ans, a dû faire un choix. Ce sera une tranche d’avocat.Elle justifie, très simplement: “Vous savez, parfois, vous n’avez plus que 3 dollars.”

Argentine: enhardi par le ralentissement de l’inflation, Milei revient face au Parlement

Surfant sur une embellie macro-économique, le président argentin Javier Milei prononce samedi son deuxième discours de politique générale devant le Parlement après 15 mois au pouvoir, au cours duquel il devrait vanter l’impact de ses réformes radicales même s’il a récemment été égratigné par un scandale lié à une cryptomonnaie suspecte.”On écrit l’histoire”, “Le meilleur gouvernement de l’histoire de l’Argentine”… Dans son style superlatif habituel, l’ultralibéral Milei devrait égrener ses réalisations et annoncer une nouvelle salve de dérégulations face à un hémicycle clairsemé, avec le boycott annoncé de plusieurs sections de l’opposition.Il y a un an, porté par sa franche victoire à la présidentielle (55,6%), celui qui se décrit comme “anarcho-capitaliste” et “anti-caste” avait défié un Parlement à l’arithmétique hostile – son petit parti y est minoritaire – en promettant “le conflit” si ses réformes étaient entravées.Beaucoup a changé depuis. L’inflation, qui vrombissait alors à 254% en interannuel, du jamais vu depuis 30 ans, est retombée à 84%. La hausse mensuelle des prix qui affolait les étiquettes et les Argentins, à +20%, est à présent (janvier) de 2,2%, au plus bas depuis quatre ans et demi.Premier excédent budgétaire en 14 ans, repli moindre que prévu de l’économie (-1,8% en 2024), frémissement de l’activité en décembre: Javier Milei devrait célébrer l’impact de sa “tronçonneuse” à la renommée désormais mondiale – il en a offert une récemment au milliardaire Elon Musk, chargé de tailler dans le budget fédéral américain.- Un soutien stable -Les sondages, convergents, “montrent une stabilité du soutien au gouvernement, au président, à son programme économique”, analyse Facundo Cruz, politologue à l’Université de Buenos Aires. La “stabilisation du change (peso/dollar), et la tendance baissière de l’inflation”, surtout, y ont contribué.Javier Milei bénéficie d’un taux d’approbation d’environ 45%. Et son parti, La Libertad Avanza (qui compte actuellement 39 députés sur 257) est crédité d’au moins 35% d’intentions de vote, loin devant l’opposition, aux élections d’octobre qui renouvelleront la moitié des députés et un tiers du Sénat.Chéri des forums conservateurs comme le CPAC, couverture de magazines vantant le “miracle” argentin, fascinant des politiciens européens, Javier Milei semble intouchable. Mais si son pire ennemi était lui-même ? Dernièrement, deux revers ont été auto-infligés.D’abord une manifestation massive début février pour défendre la diversité et rejeter le “discours de haine” après la virulente diatribe du président au forum de Davos (Suisse) contre “le virus woke” et le “féminisme radical”.Et puis est venu le “cryptoscandale”, invraisemblable épisode qui a vu M. Milei brièvement relayer sur son compte X – avant de se rétracter – un projet de cryptomonnaie, qui a bondi puis s’est effondrée en quelques heures, provoquant des pertes par millions. Des plaintes ont été déposées, visant le président ainsi que les acteurs du projet, et un juge a été chargé d’enquêter.- Impact du “cryptoscandale” -Les sondages, convergents là encore, attestent que l’image de M. Milei a été écornée, une majorité trouvant le sujet grave et retenant une forme de responsabilité du président, qu’il ait été trompé, négligent ou pire. Lui a plaidé sa “bonne foi”.”En clair”, résume Shila Vilker, politologue directrice du sondeur Trespuntozero, “ils ne le croient pas, mais ils le soutiennent quand même, en raison des résultats macro”. Jusqu’à quand ? “Cela dépendra de comment évoluera l’enquête judiciaire (…) Et de si la politique anti-inflationniste est tenable dans le temps, pour permettre une croissance équitable”, tempère Facundo Cruz.  Car le coût social de l’austérité perdure, avec près de 200.000 emplois perdus en un an, une pauvreté à 52% au premier semestre. Ramenée à moins de 40%, objecte aujourd’hui M. Milei, dans l’attente des prochains chiffres officiels semestriels (mars).En attendant, le scrutin d’octobre est l’objectif du président, pour renforcer sa base au Parlement. Lequel reste un caillou dans sa chaussure et a frustré plusieurs de ses élans, rognant en juin un train de réformes et l’amputant de dizaines de privatisations.Récemment encore, le Parlement a tergiversé sur les deux candidats présidentiels pour la Cour suprême – M. Milei les a du coup nommés temporairement par décret. Présage, selon Shila Vilker, de ce qui vient: “Eviter le parlement le plus possible”, par des décrets. “Et un ton plus agressif encore, pour dicter l’agenda médiatique, car la meilleure des défenses c’est l’attaque”.

Les ventes de Tesla ont continué de chuter en France en février

Les ventes de Tesla ont poursuivi leur baisse en France au mois de février, freinées possiblement par le comportement de son patron Elon Musk mais aussi par la modernisation de sa gamme.Le constructeur américain de voitures électriques a vu ses ventes baisser de 26% sur un an, avec 2.395 véhicules immatriculés en février, selon les chiffres publiés samedi par la Plateforme automobile (PFA).Le marché automobile est pourtant resté stable (-0,72%) sur un an dans le pays, tout comme les ventes de voitures électriques, qui se maintiennent à 18% du marché en février. La Renault 5 et la Citroën C3, lancées fin 2024, ont notamment récupéré des parts de marché du constructeur américain.- Tesla patine -“Il y a eu une redistribution importante en un an, plutôt au bénéfice des constructeurs européens”, a souligné Marc Mortureux de la PFA, qui représente les constructeurs et les grands équipementiers. Au niveau européen, les ventes de Tesla avaient déjà été presque divisées par deux en janvier. Les prises de position d’Elon Musk aux côtés de Donald Trump freinent des acheteurs de Tesla, et des appels au boycott ont été lancés. A l’arrière des Tesla sont apparus des autocollants “I bought this before Elon went crazy” (Je l’ai achetée avant qu’Elon ne devienne fou), comme aux Etats-Unis.Mais il reste difficile d’évaluer à quel point le milliardaire et son soutien à l’extrême-droite européenne effraient de potentiels clients.Au niveau mondial, le constructeur avait annoncé fin janvier une baisse de 1% de ses livraisons en 2024, le premier recul de son histoire, alors qu’il prévoyait “une légère augmentation”.Tesla avait été affecté par des fermetures temporaires de sites, notamment en Allemagne après un incendie volontaire et une grève, mais aussi au Texas et en Chine pour des travaux de modernisation.Toujours leader mondial de la voiture électrique avec ses modèles chargés de technologie et affichés à des tarifs agressifs, Tesla patine notamment à cause d’un changement de gamme, avec le déploiement en cours de la nouvelle version de son SUV star, le Model Y. La marque, qui affronte aussi une avalanche de modèles électriques de la part de ses concurrents, assure qu’elle va se relancer avec l’arrivée en cours d’année 2025 de modèles à bas coût puis de son robotaxi.- Entreprises électriques -Depuis le début de l’année 2025, les droits de douane européens commencent aussi à faire leur effet sur les importations de voitures électriques chinoises. La marque MG, propriété du géant chinois SAIC, a laissé de côté son offensive électrique pour se repositionner sur les modèles hybrides, moins taxés.Les immatriculations de voitures électriques ont par ailleurs été soutenues par des achats massifs de la part des entreprises. Les ventes aux particuliers ont quant à elles baissé de 29%, souffrant de la comparaison avec le mois de février 2024 qui avait vu le leasing social doper les immatriculations d’électriques.”La demande reste largement guidée par les aides à l’achat”, a commenté Marie-Laure Nivot du cabinet AAA Data.Les modèles électriques bénéficiaient jusqu’au 14 février des bonus de l’année 2024, plus favorables. En parallèle, l’alourdissement prévu du malus au 1er mars a poussé certains concessionnaires ou clients à faire des immatriculations anticipées pour des modèles plus polluants.”Ces changements de bonus et de malus rendent le marché peu lisible car ces immatriculations anticipées risquent de peser sur la dynamique du mois prochain”, a poursuivi Marie-Laure Nivot dans un communiqué.Le marché automobile français est globalement resté atone au mois de février, avec 141.568 immatriculations, toujours loin des chiffres d’avant l’épidémie de Covid.Les modèles hybrides ont pris le contrôle du marché et représentent 44,3% des immatriculations sur les deux premiers mois de l’année, contre 25,4% de modèles essence et une poignée de diesel (4,6%) et 17,7% pour les modèles électriques.Du côté des groupes automobiles, le groupe Stellantis reste en forte baisse mais a limité la casse par rapport aux mois précédents (-10,66% sur un an), avec toujours des baisses chez Citroën ou Opel, mais une stabilisation chez Peugeot.Le groupe Renault est en forte progression (+17,62%) et vient talonner Stellantis avec 26,75% de parts de marché, grâce notamment à sa Renault Clio, numéro 1 des ventes. Â