AFP Business

Rigueur budgétaire: l’Italie se montre plus vertueuse que prévu en 2024

L’Italie a fait preuve de rigueur budgétaire en 2024: le déficit public a diminué davantage que prévu, à 3,4% du produit intérieur brut (PIB), une aubaine pour le gouvernement Meloni qui est sous forte pression pour réduire l’énorme dette du pays.Ce ratio est inférieur aux prévisions de la coalition de droite et d’extrême droite dirigée par Giorgia Meloni, qui tablait sur 3,8% du PIB, après un déficit de 7,2% en 2023.”Les finances publiques se portent mieux que prévu”, s’est félicité le ministre de l’Economie Giancarlo Giorgetti. Cependant, “le défi sera désormais la croissance dans un contexte très problématique qui n’est pas seulement italien mais qui concerne toute l’Europe”, a-t-il nuancé.Autre bonne nouvelle pour Rome, la croissance économique a été revue à la hausse par l’Institut national des statistiques (Istat): l’Italie a vu son PIB augmenter de 0,7% en 2024, soit le même taux qu’en 2023.Fin janvier, l’Istat avait fait état d’une progression du PIB de 0,5%. La croissance est cependant restée inférieure aux prévisions du gouvernement qui tablait sur 1%.Rome s’est engagé à ramener le déficit public dès 2026 à 2,8% du PIB, en dessous du plafond de 3% fixé par le pacte de stabilité européen, ce qui laisse peu de marge pour une politique économique expansionniste.Visée par une procédure européenne pour déficit public excessif, l’Italie a dû s’engager à redresser ses comptes et réduire sa dette publique qui frôle les 3.000 milliards d’euros.Un budget 2024 sobre et sans excès: c’est la promesse faite par Giorgia Meloni en septembre 2023, décidée a serrer la vis afin de donner des gages sur la rigueur des comptes à Bruxelles, quitte à mettre entre parenthèses des promesses électorales.- Dépenses en baisse -Pari tenu: les recettes fiscales ont augmenté de 3,7% en 2024 et les dépenses, qui s’étaient accrues de 4,8% en 2023, ont diminué de 3,6%, selon l’Istat.Seul bémol, le ratio de la dette publique a augmenté à 135,3% du PIB en 2024, mais moins que prévu par le gouvernement, après 134,6% en 2023.Quant à la croissance, la première estimation de l’Istat de 0,5% était corrigée des jours ouvrables, contrairement au taux de 0,7% annoncé lundi, conformément aux normes de Bruxelles.L’activité de l’agriculture, la sylviculture et la pêche a connu en 2024 une hausse de 2%. Celle de la construction s’est accrue de 1,2% et celle des services de 0,6%.Gros point noir, la production industrielle a chuté de 3,5% l’an dernier, dans un contexte de crise du secteur manufacturier.Quant au commerce extérieur, les importations ont reculé de 0,7% et les exportations ont progressé de 0,4%.- Spectre d’une guerre commerciale -Face à la menace d’une hausse des droits de douane américains et la récession qui frappe l’Allemagne, son principal partenaire commercial, le gouvernement Meloni se montre prudent pour l’avenir.D’autant que l’Italie a enchaîné une croissance nulle aux troisième et quatrième trimestres de 2024.”Pour 2025 et 2026, nous devrons certainement mettre à jour les prévisions macroéconomiques, nous le faisons chaque année, nous devons le faire d’autant plus maintenant”, avait prévenu vendredi M. Giorgetti.Pour 2025, le gouvernement de Giorgia Meloni prévoit à présent une croissance de 1,2% et pour 2026 une hausse du PIB de 1,1%. Interrogé sur la réponse à donner à la politique protectionniste de l’administration Trump, M. Giorgetti a indiqué qu’elle “peut être bilatérale”, prenant le contrepied de Bruxelles qui prône une action unie de ses 27 États membres.”La Commission exerce son rôle et doit le faire. Ce que je remarque, c’est que chaque pays de l’UE agit également pour son propre compte. C’est un fait”, a-t-il fait valoir.Quatrième exportateur mondial, l’Italie serait l’un des pays européens les plus touchés en cas de guerre commerciale. Son excédent commercial vis-à-vis des Etats-Unis a atteint 38,9 milliards d’euros en 2024.

Zone euro: l’inflation reflue en février après quatre mois de hausse

L’inflation a légèrement reculé en février dans la zone euro, après quatre mois consécutifs de hausse, ouvrant la voie à une nouvelle baisse des taux de la Banque centrale européenne (BCE) qui se réunit jeudi.La hausse des prix à la consommation s’est ralentie à 2,4% sur un an dans les 20 pays partageant la monnaie unique, grâce à un reflux des tarifs de l’énergie, a annoncé Eurostat lundi.En janvier, la hausse des prix à la consommation avait atteint 2,5%. Les analystes de Factset s’attendaient en moyenne à un recul un peu plus marqué en février à 2,3%.L’inflation était tombée en septembre à son niveau le plus bas en trois ans et demi, à 1,7% en glissement annuel. Mais elle est repassée depuis octobre au-dessus de la cible de 2% visée par la BCE.Bonne nouvelle: en février, l’inflation sous-jacente – corrigée des prix volatils de l’énergie et de l’alimentation -, qui fait référence pour les experts et la BCE, a légèrement reculé à 2,6% sur un an, conformément aux anticipations de Factset. Entre septembre et janvier, cet indicateur était resté inchangé à 2,7%.Globalement, la hausse des prix s’est très nettement calmée dans la zone euro depuis le record de 10,6% sur un an atteint en octobre 2022, dans le contexte d’une flambée des tarifs de l’énergie liée à la guerre en Ukraine.Cette tendance a permis à la BCE de baisser ses taux d’intérêt à cinq reprises depuis juin, alors que ce n’est plus tant l’inflation, mais plutôt la croissance qui inquiète en Europe. L’institution monétaire s’attend d’ailleurs à ce que l’inflation revienne durablement à 2% dès cette année.Le continent s’est enlisé depuis deux ans dans la stagnation économique et les perspectives sont moroses pour 2025, avec une panne de l’Allemagne et de la France, les deux principales économies de l’Union européenne.- Risques pour l’activité -Les menaces de droits de douane contre l’Europe du président américain Donald Trump ainsi que les incertitudes sur le sort de l’Ukraine augmentent encore les risques pour l’activité.La BCE devrait décider jeudi d’une sixième baisse. Le taux de dépôt, faisant référence, serait ramené de 2,75% à 2,50%, après une nouvelle baisse de 0,25 point. Cela porterait le cumul des baisses à 1,5 point depuis le pic de taux historique à 4,0% de septembre 2023, pour juguler une envolée record des prix.En abaissant progressivement le loyer de l’argent, la BCE cherche à soutenir le crédit et ainsi la reprise économique.Le recul de l’inflation en février résulte principalement de l’accalmie des prix de l’énergie: ils ont progressé de seulement 0,2% sur un an, après 1,9% en janvier. L’inflation sectorielle dans les services s’est aussi légèrement ralentie à 3,7% (-0,2 point). A l’inverse, les prix alimentaires (y compris alcool et tabac) ont progressé plus vite en février à 2,7%, contre 2,3% le mois précédent, tandis que la hausse des tarifs des biens industriels s’est légèrement accélérée à 0,6% (+0,1 point).”L’inflation restera proche de son niveau actuel pour les prochains trimestres”, prévoit Jack Allen-Reynolds de Capital Economics. Mais il estime que “la baisse de l’inflation des services en février marque le début d’une tendance qui fera chuter considérablement le taux sous-jacent cette année”. Il anticipe de ce fait “une réduction des taux d’intérêt par la BCE plus importante que prévu par la plupart des analystes”.Par pays, la France a affiché de loin l’inflation la plus faible en février à 0,9% sur un an, suivie par l’Irlande (1,3%) et la Finlande (1,5%). A l’inverse, l’Estonie (5%), la Croatie (4,7%) et la Belgique (4,4%) ont subi les hausses de prix les plus fortes.Parmi les grands pays, l’Italie (1,7%) a fait mieux que l’Allemagne (2,8%) et l’Espagne (2,9%).

A Barcelone, un Salon du mobile tout à l’IA

Frénésie autour de l’intelligence artificielle (IA) d’un côté, droits de douane américains de l’autre: le Salon mondial du mobile (MWC) s’est ouvert lundi à Barcelone dans une atmosphère optimiste, malgré l’incertitude que fait planer la menace de guerre commerciale.La foule s’est pressée dès le début de matinée pour participer à cette grand-messe annuelle de l’industrie des smartphones et des services connectés, qui accueillera pendant quatre jours quelques 100.000 professionnels. Les prises de parole de plusieurs dirigeants, durant la traditionnelle conférence d’ouverture, se sont concentrées sur les opportunités offertes par l’IA, et la volonté répétée de voir naître des conglomérats européens. “Nous pensons qu’il est temps que les grandes entreprises de télécommunications européennes soient autorisées à se consolider et à se développer”, a déclaré le PDG du géant des télécoms espagnols Telefonica, Marc Murtra. Une demande relayée par le dirigeant du groupe indien Bharti Airtel, Sunil Bharti Mitall, qui a également plaidé pour abaisser la régulation. “Aux gouvernements, aux régulateurs, s’il vous plait, baissez les taxes sur ce secteur. S’il vous plait, allouez davantage de fréquences à des prix abordables”, a-t-il clamé. Un message répété par une industrie qui plaide régulièrement pour un meilleur partage des bénéfices, notamment avec les grandes entreprises de la tech. Dans les prises de parole comme dans les allées du Salon, l’intelligence artificielle, déjà en tête d’affiche de l’édition précédente, est omniprésente. “Nous ne sommes qu’au début” de cette révolution technologique, a martelé depuis la scène principale du MWC la dirigeante de l’entreprise australienne Telstra, Vicky Brady.- De l’IA “très concrète”  -Malgré la menace de nouveaux droits de douane américains sur les produits chinois, qui devraient entrer en vigueur mardi et relever de 10% les taxes à l’importation qui ont déjà été augmentées de 10% depuis le retour de Donald Trump au pouvoir, les marques chinoises semblent davantage concentrées à vanter leurs innovations.Présentes en force au MWC aux côtés d’autres poids lourds mondiaux des télécoms, elles ont axé leurs présentations organisées en amont du salon sur les nouveautés de l’année et leurs annonces d’investissement. Le fabricant de smartphones Honor a ainsi annoncé entrer dans une nouvelle phase de son développement avec une stratégie axée sur l’IA, baptisée “Honor Alpha Plan”, en détaillant un partenariat avec deux géants américains, Google cloud et Qualcomm.Le géant Xiaomi, troisième fabricant mondial derrière Apple et Samsung, a lui dévoilé une nouvelle gamme de smartphones, Xiaomi 15, représentative du développement croissant sur le marché de modèles premium et de l’intégration massive d’outils d’IA. Depuis l’arrivée de ChatGPT et le développement de l’intelligence artificielle générative, cette technologie s’est largement invitée chez les fabricants et sera cette année à nouveau au cœur des innovations mises en avant pendant le MWC.”L’IA était déjà présente l’année dernière. Mais la grande différence est que cette année elle sera très concrète”, souligne Cédric Foray, qui s’attend à de nombreuses annonces concernant les réseaux de télécommunications, mais aussi les terminaux.Un défi pour les entreprises de la tech et des télécommunications, lancées dans un course à l’innovation pour mettre au point des usages concrets de l’IA, comme des “agents” capables d’exécuter des tâches du quotidien, afin de doper leurs ventes. Après deux années compliquées, le secteur des smartphones a renoué l’an dernier avec la croissance: selon le cabinet spécialisé IDC, 1,24 milliard d’appareils ont ainsi été vendus dans le monde l’an dernier, soit 6,3% de plus qu’en 2023.Et les fabricants restent optimistes pour 2025, dans l’attente de précisions sur les droits de douane américains.”La forte croissance de 2024 prouve la résilience du marché des smartphones car elle s’est produite malgré des défis macroéconomiques persistants”, souligne Nabila Popal, directrice de la recherche chez IDC, qui insiste sur le dynamisme du secteur dans les pays émergents.

Le Salon du mobile ouvre sur fond de course à l’IA et de tensions commerciales

Frénésie autour de l’intelligence artificielle d’un côté, droits de douane américains de l’autre: le Salon mondial du mobile (MWC) a ouvert lundi à Barcelone dans un contexte d’incertitude généralisée pour le secteur de la “tech”, qui cherche des réponses face aux risques de guerre commerciale.Selon les organisateurs, quelque 100.000 professionnels vont participer durant quatre jours à cette grand-messe annuelle l’industrie des smartphones et des services connectés, qui débute la veille de l’entrée en vigueur des nouveaux droits de douane américains sur les produits chinois.Lundi à l’aube, une foule dense se pressait déjà entre les stands et les écrans lumineux du salon pour venir decouvrir les derniers modèles et innovations présentés par les fabricants ou pour participer aux débats sur l’avenir de la filière, frappée par les hausses de droits de douane décidées par Donald Trump.Déjà relevées de 10% depuis l’entrée en fonction du président américain, ces taxes à l’importation doivent être à nouveau augmentées de 10% mardi. Le président américain a par ailleurs incité le Mexique et le Canada à appliquer des droits de douane similaires sur les produits chinois. Ces mesures tarifaires – que Trump menace d’étendre à d’autres partenaires, dont l’Union européenne – pourraient avoir des conséquences sur l’ensemble du marché de la tech et des smartphones, certains composants tels que les semi-conducteurs étant en grande partie importés de Chine.Jusqu’où ira cette guerre commerciale et quel sera son impact sur la tech et sur les télécoms? “Une guerre commerciale ne serait dans l’intérêt de personne” mais “personne ne sait vraiment ce qu’il va se passer”, a jugé le PDG de l’équipementier finlandais Nokia, Pekka Lundmark, lors d’un événement en amont du salon dimanche. “Il y a une incertitude persistante” qui inquiète aussi bien “l’Europe” que “les entreprises chinoises”, abonde auprès de l’AFP Ben Wood, directeur de la recherche de CCS Insight, pour qui “la situation géopolitique sera un sujet brûlant” de cette 19e édition du MWC.- De l’IA “très concrète”  -La question des droits de douanes constitue un “défi” mais les participants “vont essayer d’oublier” ce sujet pour se concentrer sur l’IA et ses promesses, estime pour sa part Cédric Foray, responsable du secteur des télécoms chez EY, qui fait part de son “optimisme” pour la filière.Présentes en force au MWC aux côtés d’autres poids lourds mondiaux des télécoms, les marques chinoises ont, de fait, concentré leurs présentations organisées en amont du salon sur les nouveautés de l’année et leurs annonces d’investissement. Le fabricant de smartphones Honor a ainsi annoncé entrer dans une nouvelle phase de son développement avec une stratégie axée sur l’IA, baptisée “Honor Alpha Plan”, en détaillant un partenariat avec deux géants américains, Google cloud et Qualcomm.Le géant Xiaomi, troisième fabricant mondial derrière Apple et Samsung, a lui dévoilé une nouvelle gamme de smartphones, Xiaomi 15, représentative du développement croissant sur le marché de modèles premium et de l’intégration massive d’outils d’IA. Depuis l’arrivée de ChatGPT et le développement de l’intelligence artificielle générative, cette technologie s’est largement invitée chez les fabricants et sera cette année à nouveau au cœur des innovations mises en avant pendant le MWC.”L’IA était déjà présente l’année dernière. Mais la grande différence est que cette année elle sera très concrète”, souligne Cédric Foray, qui s’attend à de nombreuses annonces concernant les réseaux de télécommunications, mais aussi les terminaux.Un défi pour les entreprises de la tech et des télécommunications, lancées dans un course à l’innovation pour mettre au point des usages concrets de l’IA, comme des “agents” capables d’exécuter des tâches du quotidien, afin de doper leurs ventes. Après deux années compliquées, le secteur des smartphones a renoué l’an dernier avec la croissance: selon le cabinet spécialisé IDC, 1,24 milliard d’appareils ont ainsi été vendus dans le monde l’an dernier, soit 6,3% de plus qu’en 2023.Et les fabricants restent optimistes pour 2025, dans l’attente de précisions sur les droits de douane américains.”La forte croissance de 2024 prouve la résilience du marché des smartphones car elle s’est produite malgré des défis macroéconomiques persistants”, souligne Nabila Popal, directrice de la recherche chez IDC, qui insiste sur le dynamisme du secteur dans les pays émergents.

Finances publiques: le gouvernement met en place un “comité d’alerte” pour éviter les dérapages

Le gouvernement a annoncé lundi un “plan d’action” pour améliorer le pilotage des finances publiques, notamment la création d’un “comité d’alerte” qui associera le Parlement pour éviter un nouveau dérapage du déficit public.”C’est un vrai tournant (…) dans le pilotage de nos finances publiques, qui se fera dans la transparence et le dialogue”, a déclaré le ministre de l’Economie, Eric Lombard, lors d’une conférence de presse. “C’est d’autant plus important que nous sommes entrés dans une période nouvelle de l’histoire du monde, avec la montée des tensions internationales qui sont telles que l’Union européenne va devoir retrouver une autonomie stratégique accrue”, laquelle nécessitera de s’assurer “des marges de manoeuvre budgétaires”, a-t-il ajouté. Ce plan d’action fait suite à d’importants dérapages du déficit public en 2023 et 2024, attribués notamment à des recettes inférieures aux prévisions, alors que la France fait figure de mauvais élève de la zone euro en raison de la forte détérioration de ses finances publiques. Celle-ci lui a valu vendredi un avertissement de l’agence de notation S&P.  Pour tenir l’objectif d’un déficit à 5,4% du PIB pour 2025, après 6% environ l’an dernier, le gouvernement souhaite renforcer le dialogue avec le Parlement sur le suivi de l’exécution du budget.Il s’agit de prolonger les consultations des groupes politiques du Parlement qui avaient été menées dans le cadre de la difficile élaboration du budget 2025 après la censure du gouvernement Barnier en décembre. Ainsi, un “comité d’alerte” réunira, autour des ministres de Bercy, les rapporteurs, notamment les parlementaires des commissions des finances et des affaires sociales, des représentants de la Sécurité sociale et le premier président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici. Cette structure, qui se réunira trois fois par an, se penchera à la fois sur les comptes de l’Etat, de la Sécurité sociale et des opérateurs de l’Etat.Le deuxième axe du plan prévoit une “transparence” renforcée, avec une saisie systématique du Haut conseil des finances publiques et la création d’un “cercle des prévisionnistes” qui examinera la pertinence des hypothèses de prévisions macroéconomiques. Sera déployée aussi une “conversation” avec les Français à travers le pays, dont les modalités restent à préciser. “Nous voulons ouvrir la boîte noire de Bercy pour (…) conforter les conditions du compromis politique”, a indiqué la ministre Amélie de Montchalin, chargée des Comptes publics. Un dernier volet consistera à “améliorer” les outils et méthodes de prévisions, notamment concernant la prévisibilité de l’impôt sur les sociétés et des dépenses des collectivités locales.  

La Bourse de Paris prudente face à la géopolitique, la défense s’envole

La Bourse de Paris évolue avec prudence lundi, hésitante quant à la direction à prendre face aux évolutions géopolitiques entre l’Ukraine et les Etats-Unis, appelant l’Europe à repenser sa défense.L’indice vedette CAC 40 prenait 0,16% à 09H45, soit 13,66 points à 8.125,29 points. Depuis le 1er janvier, le CAC 40 affiche un gain de 9,90%.Les indices se montrent “hésitants partout en Europe après une ouverture peut-être un peu trop positive”, commente auprès de l’AFP Alexandre Baradez, responsable de l’analyse marchés à IG France.Les valeurs de la défense poursuivaient toutefois leur ascension: Dassault Aviation s’envolait de 14,85% à 283,00 euros et Thalès de 14,38% à 219,20 euros.”Le plan européen de soutien à l’Ukraine dynamise les marchés, avec une forte hausse des actions de la défense. La crainte d’un retrait américain s’accentue, contraignant l’Europe à en faire plus. L’armement devient un secteur clé pour les investisseurs”, commente Jochen Stanzl, analyste chez CMC Markets.La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen a dit vouloir présenter “un plan global sur la manière de réarmer l’Europe” lors d’un sommet spécial de l’UE prévu jeudi à Bruxelles. “Nous devons urgemment réarmer l’Europe”, a-t-elle martelé.”Davantage de pays européens vont augmenter leurs dépenses de défense”, a assuré Mark Rutte, secrétaire général de l’Otan, saluant une “très bonne nouvelle”.Dimanche à Londres, le Premier ministre britannique Keir Starmer a appelé à former “une coalition des bonnes volontés”, pour défendre un futur accord de paix. Il a réuni quinze dirigeants européens, dont le président français Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz, qui ont affiché leur engagement à soutenir Kiev et à se réarmer face à la Russie.”Sur le plan budgétaire, l’augmentation des dépenses signifie également une augmentation des emprunts, ce qui pourrait faire grimper les rendements européens”, estime Ipek Ozkardeskaya, analyste pour Swissquote Bank.C’est dans ce contexte que vendredi soir, l’agence de notation S&P a pointé des finances publiques “sous pression” de la France. Si S&P a laissé inchangée la note de la dette française, elle l’a toutefois assortie d’une perspective négative, ce qui signifie qu’une dégradation est désormais possible.”La stratégie budgétaire au-delà de 2025 reste incertaine”, a commenté S&P, qui prévoit par ailleurs que “la croissance du PIB tombera en dessous de 1% cette année”.Sur le marché obligataire, le rendement à 10 ans de la France évoluait à 3,16%, contre 3,14% vendredi, quand son équivalent allemand était à 2,42% contre 2,41%.Sur le marché des changes, la monnaie unique avançait de 0,20% face au billet vert, à 1,0396 dollar pour un euro.

Bourses: les actions du secteur de la défense s’envolent en Europe

Les titres des entreprises du secteur de la défense flambent lundi dans les premiers échanges sur les Bourses européennes, portés par la perspective d’une augmentation des dépenses militaires sur le continent dans un contexte de tensions entre Kiev et Washington, faisant craindre un désengagement américain.Vers 08H30 GMT, Thales s’envolait de 13,80% et Dassault Aviation de 14,77% à Paris. À Londres, BAE Systems gagnait 17,31%. À Francfort, Rheinmetall prenait 14,31%, Hensoldt 18,82% et Thyssenkrupp, qui possède une filiale spécialisée dans les sous-marins, de 10,68%. Le constructeur aéronautique Saab, à Stockholm, s’octroyait 13,97% et Leonardo, à Milan, 9,98%.”La volonté européenne de soutenir l’Ukraine se traduira par une augmentation des dépenses militaires”, explique Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.”La crainte d’un retrait américain s’accentue, contraignant l’Europe à en faire plus. L’armement devient un secteur clé pour les investisseurs”, estime Jochen Stanzl, chez CMC Markets.Les alliés européens de Kiev ont resserré les rangs dimanche à Londres et affiché leur engagement à soutenir Kiev et à se réarmer face à la Russie, après sa vive altercation entre Volodymyr Zelensky et Donald Trump à la Maison Blanche vendredi.”L’Europe doit faire le gros du travail”, a déclaré le Premier ministre Keir Starmer, qui a réuni dans la capitale britannique le président ukrainien Volodymyr Zelensky et une quinzaine de dirigeants européens ainsi que le secrétaire général de l’Otan, Mark Rutte, et le Premier ministre canadien, Justin Trudeau.La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a elle annoncé vouloir présenter “un plan global sur la manière de réarmer l’Europe” lors d’un sommet spécial de l’UE prévu jeudi à Bruxelles. “Nous devons urgemment réarmer l’Europe”, a-t-elle martelé.En Allemagne, les conservateurs de la CDU/CSU et les sociaux-démocrates du SPD, en pleine négociation pour former un gouvernement, discutent de la création de deux fonds pour la défense et les infrastructures, totalisant environ 800 à 900 milliards d’euros, selon des informations de presse dimanche non démenties.”Même étalée sur dix ans, cette somme équivaudrait aux investissements réalisés en Allemagne de l’Est depuis la réunification, marquant un tournant historique”, dont profiteront les entreprises de la défense, selon une note de Deutsche Bank.

Course à l’IA et tensions commerciales au menu du salon du mobile de Barcelone

Frénésie autour de l’intelligence artificielle (IA) d’un côté, droits de douane américains de l’autre: le Salon mondial du mobile (MWC) ouvre lundi à Barcelone pour une édition marquée par les vives tensions commerciales générées par la politique de Donald Trump.La grand-messe de l’industrie des smartphones et des services connectés, où vont se presser quelque 100.000 professionnels, débute à la veille de l’entrée en vigueur des nouveaux droits de douane américains sur les produits chinois, présents comme chaque année dans les allées du Salon. Déjà relevées de 10% depuis l’entrée en fonction de Donald Trump, ces taxes à l’importation doivent être à nouveau augmentées de 10% mardi. Le président américain a par ailleurs incité le Mexique et le Canada à appliquer des droits de douane similaires sur les produits chinois. Ces mesures tarifaires – que Trump menace d’étendre à d’autres partenaires, dont l’Union européenne – pourraient avoir des conséquences sur l’ensemble du marché de la tech et des smartphones, certains composants tels que les semi-conducteurs étant en grande partie importés de Chine. “Personne ne sait vraiment ce qu’il va se passer”, a commenté le PDG de l’équipementier finlandais Nokia, Pekka Lundmark, lors d’un événement en amont du salon dimanche. “Évidemment, une guerre commerciale ne serait dans l’intérêt de personne”, a-t-il complété, ajoutant que son groupe travaillait à partir de “différents scénarios” pour s’adapter aux changements de politique commerciale américaine.Selon Ben Wood, directeur de la recherche de CCS Insight, “la situation géopolitique sera un sujet brûlant” de cette édition. “Il y a une incertitude persistante” qui inquiète aussi bien “l’Europe” que “les entreprises chinoises”, insiste-t-il auprès de l’AFP. – “L’IA sera omniprésente”  -Présentes en force au MWC aux côtés d’autres poids lourds mondiaux des télécoms, les marques chinoises ont concentré dimanche leurs présentations, organisées en amont du salon, sur les nouveautés de l’année et les annonces d’investissement. Le fabricant de smartphones Honor a ainsi annoncé entrer dans une nouvelle phase de son développement avec une stratégie axée sur l’IA, baptisée “Honor Alpha Plan”, en détaillant un partenariat avec deux géants américain, Google cloud et Qualcomm.La marque, qui travaille au développement d’un smartphone “intelligent”, a présenté devant la presse un nouvel outil d’IA destiné à être intégré à ses produits.Le géant Xiaomi, troisième fabricant mondial derrière Apple et Samsung, a lui dévoilé une nouvelle gamme de smartphones, Xiaomi 15, représentative du développement croissant sur le marché de modèles premium et de l’intégration massive d’outils d’IA. Depuis l’arrivée de ChatGPT et le développement de l’intelligence artificielle générative, cette technologie s’est largement invitée chez les fabricants et sera cette année à nouveau au cœur des innovations mises en avant pendant les quatre jours du MWC. “L’IA sera omniprésente” mais les observateurs “ressentent une fatigue croissante” sur ce sujet, juge toutefois Ben Wood, qui pointe la difficulté à repérer des innovations “révolutionnaires” en la matière.Si l’IA est devenue “la pierre angulaire de la plupart des annonces de produits”, “il est souvent difficile d’appréhender les avantages tangibles” pour les consommateurs, insiste-t-il. Un défi pour les entreprises de la tech et des télécommunications qui cherchent à présenter des usages concrets de l’IA, avec notamment des “agents” capables d’exécuter des tâches du quotidien, pour doper leurs ventes. Signe que cette politique porte ses fruits: le secteur des smartphones, dont les ventes avaient reculé pendant deux années consécutives, a renoué l’an dernier avec la croissance.Selon le cabinet spécialisé IDC, 1,24 milliard d’appareils ont été vendus dans le monde l’an dernier, soit 6,3% de plus qu’en 2023. Et les fabricants restent optimistes pour 2025.”La forte croissance de 2024 prouve la résilience du marché des smartphones car elle s’est produite malgré des défis macroéconomiques persistants”, souligne Nabila Popal, directrice de la recherche chez IDC, qui insiste sur le dynamisme du secteur dans les pays émergents.

La montée en puissance des bus électriques en Europe plus rapide que prévu, selon une ONG

Près d’un nouveau bus sur deux (49%) vendu en Europe en 2024 était zéro émission (motorisation électrique ou hydrogène), dépassant les objectifs fixés par l’Union européenne sur les normes CO2 des autobus, selon l’ONG Transport and Environment (T&E). “Le succès des bus à zéro émission est dû à la réglementation européenne, qui a clairement indiqué au marché que les jours du diesel étaient comptés”, a indiqué Marie Chéron, experte pour T&E France, citée dans le communiqué de l’ONG publié lundi.D’après les textes, les bus de ville devront atteindre le zéro émission en 2035.”Si la croissance actuelle se poursuit, 100% des nouveaux bus urbains achetés en 2027 seront zéro émission”, a relevé T&E.Plusieurs mesures ont également favorisé le développement des motorisations électriques et hydrogènes au détriment du diesel, comme les zones à faible émissions décrétées par les municipalités.Il existe cependant des disparités en Europe, note T&E. En 2024, trois pays ont acheté 100% de bus électriques neufs. Il s’agit des Pays-Bas, de l’Islande et de la Finlande.La Norvège et le Luxembourg ne sont pas loin derrière avec respectivement 99% et 98% de bus électriques neufs immatriculés en 2024.”L’Estonie se distingue par une transition particulièrement rapide: 84% de nouveaux bus électriques en 2024, contre 0% en 2023″, salue également T&E.La France est en revanche à la traîne, avec seulement 33% de bus urbains électriques immatriculés en 2024, en deçà de la moyenne des pays de l’Union Européenne (46%). L’une des explications possibles à ce retard tient dans le choix de certaines collectivités, comme l’Ile-de-France, de miser sur le gaz et le biogaz. Avec 39% de bus neufs roulant au gaz en 2024, la France est un des principaux pays à miser sur cette énergie.”La part importante de gaz (biogaz compris) dans les immatriculations devrait faire l’objet d’une vigilance particulière en France. Elle peut devenir un piège pour les collectivités car elle retarde leur transition vers les technologies zéro émission”, ce qui “pourrait devenir coûteux” à terme, prévient Marie Chéron.L’Allemagne aussi accuse du retard avec 25% de bus électriques neufs alors que l’Espagne (57%) et le Royaume-Uni (56%), autres grands marchés pour les bus urbains en Europe, sont en avance. En queue de classement on retrouve la Grèce (9%), la Lituanie (5%), la Hongrie (4%) et la Slovaquie (0%).

Salon de l’agriculture: fréquentation en légère hausse, la sérénité “retrouvée”

Le Salon de l’agriculture a accueilli 607.503 visiteurs pendant neuf jours à Paris pour sa 61e édition, ont annoncé dimanche peu avant sa clôture les organisateurs de l’événement, saluant le “retour de la sérénité” après les heurts de 2024.La fréquentation est en légère hausse (+0,64%) par rapport aux 603.652 visiteurs de l’édition précédente, marquée par une visite mouvementée du président de la République dans un contexte de crise agricole.”Tout le monde a retrouvé la sérénité”, a déclaré dimanche à l’AFP le président du Salon international de l’agriculture (SIA) Jérôme Despey.Après les huées et les violences qui avaient entouré la venue d’Emmanuel Macron l’an passé, les organisateurs du Salon avaient élaboré une charte pour encadrer les visites politiques, en limitant notamment la taille des délégations et en encadrant les déambulations.Cette charte a été “bien respectée”, a ajouté M. Despey, qui note “l’absence d’altercations majeures” lors de la venue du président mais aussi des ministres et des chefs de partis politiques. Le nombre de visites protocolaires est d’ailleurs passé de 83 à 88 cette année.”Il y a eu des échanges qui ont pu être animés lorsqu’ils ont rencontré les organisations syndicales ou des agriculteurs qui veulent avoir des explications sur le Mercosur (…) ou sur le sujet de leur revenu, de la simplification (administrative) ou des moyens de production”,  a-t-il constaté.Le contexte est bien différent des 10 jours de colère agricole qui avaient précédé l’édition 2024. Le gouvernement estime avoir respecté ses engagements au travers d’aides d’urgence et de lois récemment adoptées ou en passe de l’être.”Tout n’est pas réglé, mais il fallait qu’on puisse faire passer des messages”, a déclaré Jérôme Despey, aussi viticulteur, après une année 2024 terrible pour les récoltes et pour les élevages ravagés par des épizooties.Jérôme Despey, dont c’était la première édition en tant que président, s’est aussi réjoui de l’impulsion donnée à l’aspect international du Salon qui avait pour la première fois un pays à l’honneur, le Maroc.Une attention qui avait irrité certains agriculteurs, qui ont fait de la tomate marocaine un des symboles de la “perte de souveraineté” agricole, alors que la France importe déjà la moitié de sa consommation de fruits et légumes.”Mon rôle, c’est de faciliter l’échange entre producteurs, et la discussion entre producteurs de tomates français et producteurs marocains a eu lieu”, affirme M. Despey.”Ils sont en train d’établir une charte de saisonnalité pour avoir des éléments de régulation. Pour que quand la tomate est en production en France, il y ait moins de télescopage avec les importations de tomates marocaines.”Le Salon, qui s’est tenu du 22 février au 2 mars, appartient au Centre national des expositions et concours agricoles (Ceneca), constitué des grandes organisations agricoles, en particulier le fonds d’investissement Unigrains ou le syndicat historique FNSEA, dont M. Despey est aussi le vice-président.Le record de fréquentation de l’événement remonte à 2014, avec 703.407 visiteurs.Autre petite victoire, deux ans après la mise en place de campagne de prévention pour limiter la consommation d’alcool, “il y a eu moins de difficultés liées à l’alcool que ce qu’on a pu voir par le passé”, a souligné M. Despey.