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La Bourse de Paris dopée par la défense et les valeurs industrielles

La Bourse de Paris brille mercredi, soutenue par les espoirs d’un compromis sur les droits de douane américains et les annonces européennes d’un plan destiné à renforcer la défense du Vieux continent, dopant les valeurs industrielles et celles de la défense.Vers 10H15, l’indice vedette de la place de Paris, le CAC 40, grimpait de 1,85% à 8.196,70 points, soit un gain de 148,78 points, peu après avoir décollé de plus de 2%. La veille, il avait perdu 1,85% à 8.047,92 points après une séance noire pour les indices européens.Le gouvernement américain a ouvert la porte mardi à un compromis sur les droits de douane imposés au Canada et au Mexique: le secrétaire au Commerce Howard Lutnick a assuré échanger avec ses homologues et indiqué que le président Trump était “à l’écoute”. Selon lui, une décision pourrait intervenir mercredi.Car depuis mardi, les importations en provenance du Canada et du Mexique sont taxées à hauteur de 25%, et 10% pour les hydrocarbures canadiens. Les produits chinois sont quant à eux frappés par des droits de douane additionnels de 20% par rapport à la taxation en vigueur avant le retour de Donald Trump à la Maison Blanche.”On a senti qu’il y avait une ouverture sur la possibilité d’aménager les annonces douanières qui ont été faites”, commente auprès de l’AFP Alexandre Baradez, responsable de l’analyse marchés à IG France.”Les marchés se projettent donc sur l’Europe”, soutenant ainsi les indices européens.L’industrie et la défense en têteLes valeurs industrielles et celles de la défense profitent particulièrement de la dynamique, d’autant que l’Union européenne a dévoilé mardi un plan “pour réarmer l’Europe” qui va permettre de fournir une aide militaire “immédiate” à l’Ukraine. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a présenté un projet en cinq volets de 800 milliards d’euros destiné à renforcer la défense du continent, qui sera examiné au cours d’un sommet européen jeudi à Bruxelles. “C’est une nouvelle qui profite à l’industrie européenne dans son ensemble, et donc pas seulement à l’armement”, relève M. Baradez.La Commission européenne a aussi annoncé mardi qu’elle dévoilerait le 19 mars son plan pour l’acier, un secteur déjà en crise et sous la menace de droits de douane décrétés par Donald Trump.  “Il y a une nouvelle dynamique en route pour l’industrie européenne”, selon Alexandre Baradez.En tête du CAC 40, ArcelorMittal s’envolait de 8,24% à 29,56 euros l’action. Le géant des matériaux Saint-Gobain prenait 5,95% à 97,88 euros vers 10H15.Côté défense, Thales grimpait de 6,67% à 243,20 euros le titre, et Dassault Aviation de 4,72% à 288,20 euros.Dassault Aviation a par ailleurs enregistré en 2024 une hausse de l’ordre de 30% de son chiffre d’affaires et de son bénéfice net tandis que son carnet de commandes a atteint un niveau “record”, notamment grâce aux ventes du Rafale à l’étranger, selon un communiqué publié mercredi par le groupe français.Scor dans le rougeLe réassureur Scor a annoncé mercredi un bénéfice net en chute libre pour 2024, à 4 millions d’euros contre 812 millions en 2023, malgré un très bon quatrième trimestre et le redressement de l’activité Vie et Santé.Le titre du groupe perdait 1,14% à 25,96 euros vers 10H15.

Le nouveau PDG d’Atos, Philippe Salle, présentera son plan stratégique le 14 mai

Le nouveau PDG d’Atos, Philippe Salle, présentera son plan stratégique le 14 mai afin de relancer le groupe informatique dont le chiffre d’affaires a chuté de 10% en 2024 en raison de pertes de contrats, selon ses résultats annuels dévoilés mercredi.Le chiffre d’affaires s’est établi à 9,57 milliards d’euros en 2024, soit un recul de 10,4% par rapport à 2023, ce qui est plus faible que les prévisions de l’entreprise, a-t-il indiqué dans un communiqué.Le groupe tablait en octobre sur un chiffre d’affaires de 9,7 milliards d’euros sur la période.Cette baisse de l’activité “reflète des résiliations de contrats ou des réductions de périmètres contractuels ainsi que le ralentissement du marché dans certaines de nos principales zones géographiques”, a précisé Jacques-François de Prest, directeur financier du groupe, lors d’un échange avec la presse.Dans le détail, le pôle Eviden, qui regroupe la cybersécurité, le numérique et le “big data”, a vu ses revenus reculer de 9,5% à 4,6 milliards d’euros en 2024 tandis que ceux de Tech Foundations (la branche infogérance) se sont repliés de 11,3% à près de 5 milliards d’euros. Les prises de commandes ont chuté de 21,7% à 7,9 milliards d’euros en 2024, contre 10,1 milliards d’euros l’année précédente. Atos a notamment perdu l’énorme contrat des JO, dont il a été le pilier technologique cet été à Paris, le Comité international olympique (CIO) lui ayant préféré l’Américain Deloitte, dès les Jeux olympiques d’hiver de 2026 en Italie.”L’année 2024 est dernière nous”, a toutefois affirmé Philippe Salle qui est entré en fonction en février après que le groupe a bouclé un plan de restructuration ayant permis d’alléger sa dette de 2,1 milliards d’euros.Le dirigeant veut impulser “un nouvel élan” et présentera le 14 mai son plan 2025-2028 pour qu’Atos renoue avec “un état d’esprit de conquérant”, a-t-il déclaré. 

Meta va utiliser la reconnaissance faciale de célébrités pour débusquer les fausses publicités

Le géant américain Meta (Facebook, Instagram) lance en Europe, au Royaume-Uni et en Corée du Sud un outil de reconnaissance faciale, permettant de débusquer les fausses publicités détournant l’image de personnalités, mais aussi d’aider les utilisateurs à récupérer leur compte, a-t-il annoncé mercredi.”Dans les prochaines semaines, les personnalités publiques du Royaume-Uni et de l’Union européenne vont recevoir des notifications dans leurs applications les informant qu’elles peuvent désormais bénéficier de cette protection”, a indiqué David Agranovich, directeur des équipes de cybersécurité de Meta, lors d’un point presse avec des journalistes.Cet outil était déjà en phase de test dans d’autres pays, dans lesquels Meta annonce étendre cette fonctionnalité “à un plus grand nombre de personnalités”.De nombreuses fausses publicités, utilisant de manière frauduleuse des images de célébrités, pullulent sur les réseaux sociaux. Elles incitent notamment les internautes à partager des informations personnelles ou à envoyer de l’argent.Si une personnalité publique active la nouvelle option proposée par Meta, elle autorisera cet outil à utiliser ses photos de profil pour les comparer aux visages apparaissant dans des publicités soupçonnées d’être frauduleuses. Si la fraude est avérée, la publicité sera automatiquement bloquée.Le géant américain affirme que cette technologie devrait permettre d’accélérer le processus de détection des arnaques, alors que des millions de publicités sont diffusées chaque jour sur les plateformes du groupe.”Nous pensons que cet outil nous aidera à identifier les images de personnalités publiques utilisées à mauvais escient, même si elles ont été créées par de l’IA générative”, affirme David Agranovich.Des modèles d’IA générative comme Grok, développé par la société xAI du milliardaire américain Elon Musk, permettent en effet de créer des images et vidéos très réalistes de personnalités.Meta a également annoncé qu’il ajouterait la reconnaissance faciale à ses outils de récupération de compte pour tous les utilisateurs.Il suffira, pour ceux qui le souhaitent, de se filmer dans une courte vidéo pour faire vérifier son identité en cas de blocage de son compte.Le groupe américain précise qu’il n’utilisera pas les données de visage “à d’autres fins que pour cette comparaison ponctuelle dans nos outils” et les supprimera immédiatement après utilisation.En outre, cette technologie est mise en place conformément à la législation européenne sur la protection des données personnelles (RGPD), a-t-il assuré.En 2021, le propriétaire de Facebook avait annoncé mettre un terme à l’utilisation de la reconnaissance faciale sur ses plateformes, à cause de préoccupations autour de cet usage, avant d’annoncer en octobre 2024 qu’il aurait à nouveau recours à cette technologie pour détecter les publicités trompeuses.

Trump ouvre la porte à un compromis dans sa guerre commerciale contre le Canada et le Mexique

Le gouvernement américain a ouvert mardi la porte à un compromis sur les droits de douane imposés au Canada et au Mexique, le secrétaire au Commerce Howard Lutnick assurant échanger avec ses homologues et que le président Donald Trump était “à l’écoute”.Interrogé sur Fox Business, M. Lutnick a expliqué avoir “échangé au téléphone avec les Canadiens et les Mexicains toute la journée” avant d’ajouter: “Le président est à l’écoute (..) Je pense qu’il finira par trouver une solution avec eux”. Selon lui, une décision pourrait intervenir mercredi.Un premier geste d’apaisement alors que M. Trump avait menacé un peu plus tôt dans la journée d’aller plus loin sur les importations canadiennes si Ottawa mettait en place des mesures de représailles.Dans la soirée, le président américain a cependant estimé devant le Congrès que les droits de douane allaient “rendre les Etats-Unis de nouveau riches et grands. Cela va se produire et même plutôt rapidement”, en reconnaissant néanmoins qu’il y aurait “quelques perturbations, mais nous sommes d’accord avec ça”.Les nouvelles barrières douanières américaines, qui visent le Canada, le Mexique et la Chine et viennent d’entrer en vigueur, renchérissent fortement les prix des biens traversant les frontières, que ce soit des avocats, des t-shirts ou des voitures.Les importations en provenance du Canada et du Mexique sont désormais taxées à hauteur de 25%, et 10% pour les hydrocarbures canadiens.Les produits chinois sont quant à eux frappés par des droits de douane additionnels de 20%, par rapport à la taxation en vigueur avant le retour de Donald Trump à la Maison Blanche.Le Canada a répliqué par la mise en place “immédiate” de droits de douane ciblés de 25% sur certains produits américains, notamment la viande, les oeufs, les fruits et le vin, dont la portée va s’élargir au cours du mois, a expliqué le Premier ministre canadien, Justin Trudeau.Lors de sa conférence de presse, Justin Trudeau a estimé que le but du dirigeant américain était de “faire chuter l’économie canadienne” pour ensuite “parler d’annexion” du pays.- Du poulet au soja -Pékin a aussi répliqué mardi, annonçant des taxes de 10 et 15% sur une série de produits agricoles en provenance des États-Unis et allant du poulet au soja.Cette riposte reste toutefois un cran en dessous de l’offensive américaine, qui concerne l’ensemble des produits chinois entrant aux Etats-Unis.La présidente du Mexique, Claudia Sheinbaum, a promis quant à elle des représailles “douanières et non douanières”.Elle prévoit d’en préciser la teneur dimanche et de s’entretenir avant cela avec le président américain, “probablement jeudi”.Donald Trump – qui ne peut justifier l’imposition par décrets de nouveaux droits de douane que par une urgence liée à la sécurité nationale – reproche aux trois pays de ne pas lutter suffisamment contre le trafic de fentanyl, une drogue aux effets dévastateurs aux Etats-Unis.L’escalade sur les droits de douane a continué de faire tanguer Wall Street, qui a terminé une deuxième séance en fort recul.Ce niveau de taxation sur les importations américaines est “le plus élevé depuis la fin des années 1940” et met “un coup d’arrêt brutal à la mondialisation entamée dans l’après-guerre”, a estimé Paul Ashworth, analyste chez Capital Economics.- “Bousiller l’économie” -Trump est en train “de bousiller l’économie des autres”, se plaint Jessica Dame, une trentenaire résidant à Windsor, ville canadienne située à la frontière et où l’industrie automobile est reine.Robert Pikata, 60 ans et employé de cette ville, se dit “à la fois déçu et effrayé par l’inconnu” et se demande “comment ça va l’affecter”, lui et ses proches.Le locataire de la Maison Blanche n’a pour l’heure aucune intention d’en rester là, en dépit des craintes qui augmentent aux Etats-Unis concernant l’impact sur les entreprises et le pouvoir d’achat des ménages.D’autres taxes sur les importations américaines sont dans les tuyaux, notamment sur l’acier et l’aluminium. Doivent ensuite venir l’automobile, les médicaments, les semi-conducteurs, les produits issus de l’exploitation forestière et de l’agriculture…”Comme le président l’avait indiqué pendant la campagne, il y aura peut-être des variations de prix à court terme, mais à long terme ce sera complétement différent”, a défendu Howard Lutnick, sur la chaîne CNBC.”On aura la meilleure Amérique possible, un budget équilibré, les taux d’intérêt plongeront”, a-t-il assuré.

La Chine vise un objectif de croissance de 5% en 2025, sur fond de guerre commerciale

La Chine vise un objectif de croissance de 5% en 2025, au moment où elle fait face à une guerre commerciale naissante avec les Etats-Unis et à une morosité économique grandissante de son économie.Selon un document officiel consulté par l’AFP peu avant le principal rendez-vous politique de l’année du pays, la Chine vise une croissance d'”environ 5%”, un objectif similaire à celui de l’année dernière et en ligne avec les prévisions des analystes, ainsi qu’une inflation de 2% en 2025.Pékin prévoit également de créer 12 millions d’emplois urbains cette année, selon la même source.Des milliers de délégués se rassembleront dans la matinée à Pékin pour la cérémonie d’ouverture de la session annuelle de l’Assemblée nationale populaire (ANP), le Parlement chinois, qui doit débuter à 09H00 (01H00 GMT).L’occasion pour le Premier ministre Li Qiang de présenter le “rapport d’activité” de son gouvernement. Un long discours dans lequel il tracera les grandes lignes de la politique économique, sociale et diplomatique des mois à venir.Il proclamera également l’objectif officiel de croissance du Produit intérieur brut (PIB) pour 2025.Le chiffre de 5% apparaît comme ambitieux étant donné les difficultés auxquelles la Chine est confrontée.L’économie chinoise, qui fait face à une crise durable du secteur immobilier et à un taux de chômage élevé chez les jeunes, peine à pleinement retrouver son élan depuis la pandémie.Sans compter les difficultés supplémentaires érigées par Donald Trump.Le président américain a fait imposer mardi de nouveaux droits de douane additionnels sur les produits importés de Chine, après une mesure similaire le mois dernier.Ces taxes devraient toucher plusieurs centaines de milliards de dollars d’échanges commerciaux entre les deux plus grandes économies mondiales.- “Jusqu’au bout” -Lors d’une conférence de presse, Lou Qinjian, le porte-parole de la session annuelle de l’ANP, a reconnu mardi que l’économie nationale devait faire face à “de nombreuses difficultés et défis”.”L’incertitude économique et politique au niveau mondial s’accroît”, a-t-il souligné.”La demande intérieure est insuffisante et certaines entreprises sont confrontées à des difficultés en matière de production et d’exploitation”, a-t-il concédé.Les exportations chinoises ont atteint des niveaux records l’année dernière.Mais avec la guerre commerciale Pékin-Washington, relancée par Donald Trump, le pays devra désormais compter sur d’autres moteurs de croissance.La Chine a annoncé mardi de premières mesures de rétorsion face aux nouveaux droits de douane américains et promis de lutter “jusqu’au bout” pour se défendre.Les autorités chinoises vont imposer des taxes allant jusqu’à 15% sur une gamme de produits agricoles américains, notamment le soja, le porc et le blé, à partir du 10 mars.Les contre-mesures de Pékin sont une “réponse relativement modérée” par rapport aux droits de douane de Donald Trump, qui eux visent l’intégralité des produits chinois arrivant sur le sol américain, écrit Lynn Song, économiste pour la Chine continentale chez ING.”La riposte aurait pu être beaucoup plus forte, mais avec chaque nouvelle escalade, le risque d’une réponse plus forte (de la part des Etats-Unis) augmente également”, ajoute-t-il.- Budget militaire -Les autorités chinoises pourraient définir cette semaine les contours de nouvelles mesures pour stimuler l’économie, après une série d’annonces fortes fin 2024.Beaucoup d’analystes économiques estiment que les mesures existantes ne vont pas suffisamment loin pour pouvoir redresser l’économie.”Les directives de Pékin indiquent que le déficit budgétaire augmentera considérablement cette année”, déclare à l’AFP Harry Murphy Cruise, chargé de l’économie chinoise chez Moody’s Analytics.”Nous prévoyons un déficit budgétaire officiel de l’ordre de 4% du PIB (contre 3% auparavant)”, a-t-il ajouté.En marge de la cérémonie d’ouverture de mercredi, la Chine annoncera également son budget de la Défense pour 2025.La rivalité géopolitique entre Pékin et Washington devrait s’intensifier cette année, selon des analystes.Le statut de Taïwan, île revendiquée par la Chine comme faisant partie de son territoire, est l’une des principales sources de tension dans les relations sino-américaines.Donald Trump a proposé une réduction coordonnée des budgets de la Défense des Etats-Unis, de la Russie et de la Chine.Pékin s’est toutefois montré dubitatif.Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué le mois dernier que toute réduction des dépenses militaires devrait d’abord être effectuée par Washington, étant donné l’ampleur du budget américain de la Défense.

L’Allemagne sort le “bazooka” pour sa défense et son économie

L’Allemagne veut débloquer des investissements sans précédent de centaines de milliards d’euros pour renforcer son armée, au vu de la fracture en cours avec les Etats-Unis, et faire repartir son économie en récession, en s’affranchissant de ses règles de discipline budgétaire.Ces projets prévus pour les prochaines années, qualifiés de “grand bazooka” par les économistes et annoncés mardi soir par les partis conservateur et social-démocrate qui négocient la formation du futur gouvernement, traduisent une accélération spectaculaire des bouleversements à l’œuvre dans la première économie européenne.Ils ont été provoqués par la rupture transatlantique amorcée par le président Donald Trump et son rapprochement avec la Russie, aux dépens de l’Ukraine et de l’Europe.Après des décennies durant lesquelles l’Allemagne s’est placée sous la protection du parapluie américain, le pays s’engage dans un réarmement national et européen d’ampleur inédite. Il ouvre pour cela sans compter les vannes des dépenses publiques, quitte à mettre de côté des décennies d’orthodoxie budgétaire.”Compte tenu des dangers qui menacent notre liberté et la paix sur notre continent, le mot d’ordre pour notre défense doit être: quoi qu’il en coûte!”, a déclaré le futur chancelier conservateur allemand Friedrich Merz, en reprenant le mot d’ordre de la Banque centrale européenne pour sauver la zone euro durant la crise de la dette en 2012.- La BCE en exemple -Le vainqueur des récentes élections a annoncé dans la soirée à Berlin avoir conclu un accord en ce sens avec les sociaux-démocrates du SPD, avec qui il négocie la constitution de la future coalition gouvernementale.Concernant la défense, les deux formations vont demander la semaine prochaine un vote à la Chambre des députés pour assouplir les règles nationales constitutionnelles qui plafonnent strictement le déficit budgétaire annuel.Toutes les dépenses de défense dépassant le seuil de 1 point de pourcentage du Produit intérieur brut allemand pourront être votées sans tenir compte de ce mécanisme dit du “frein à l’endettement”. Ce dernier limite en principe le déficit annuel du gouvernement à 0,35% du PIB.   L’objectif envisagé est ainsi d’atteindre un ordre de grandeur d'”au moins 100 milliards d’euros par an” de dépenses pour la défense, a dit dans la soirée une des négociatrices du SPD, Manuela Schwesig, sur la chaîne ARD, soit deux fois plus que ce qui est prévu actuellement. Cela rapprocherait l’Allemagne du seuil annuel de 3% du PIB consacrés à la défense, correspondant au nouvel objectif que pourraient bientôt se fixer les pays de l’Otan. Le ministre de la Défense, Boris Pistorius, a parlé dans le Spiegel d'”un jour historique pour la Bundeswehr et l’Allemagne”, qui va pouvoir assumer “un rôle moteur” pour renforcer l’Otan et l’Europe.- ‘Signal’ -“Nous envoyons un signal aux amis et aux ennemis: l’Allemagne est là. L’Allemagne ne se retire pas. Nous ferons tout ce qui est nécessaire pour protéger, renforcer l’Allemagne. Et faire avancer l’Europe”, a dit de son côté un dirigeant conservateur, Markus Söder.Autre réforme du “frein à l’endettement” annoncée: les Etats régionaux vont être autorisés à faire du déficit, jusqu’à 0,35% du PIB annuel, ce qui n’était pas le cas jusqu’ici. Dans le même temps, M. Merz a dit vouloir débloquer “rapidement” une aide militaire supplémentaire comprise entre 3 et 3,5 milliards d’euros pour l’Ukraine, suite à la décision des Etats-Unis de suspendre la leur.En outre, un accord a été trouvé sur un gigantesque plan de subventions publiques pour améliorer les infrastructures et la “compétitivité économique” du pays: le retour à la croissance, dans un pays en récession depuis deux ans, est perçu comme la condition pour pouvoir financer l’effort dans la défense. Concrètement les partis vont faire voter la création d’un fonds spécial de 500 milliards d’euros sur dix ans en ce sens.”L’Allemagne pense à nouveau en grand”, a commenté l’économiste Carsten Brzeski, de la banque ING.Les deux mesures nécessitent une majorité des deux-tiers à la Chambre des députés car elles requièrent une exception aux règles constitutionnelles. Cette majorité peut être trouvée dans l’actuel Bundestag fonctionnant jusqu’à fin mars – d’où l’urgence des annonces – mais elle serait beaucoup plus difficile à trouver dans la prochaine, issue des législatives, du fait de la poussée des partis extrémistes. 

Wall Street finit dans le rouge, encore plombée par la guerre commerciale

La Bourse de New York s’est à nouveau repliée mardi alors que la guerre commerciale lancée par Donald Trump prend une nouvelle tournure avec les mesures de rétorsion décidées par les principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis.Le Dow Jones a chuté de 1,55%, l’indice Nasdaq a perdu 0,35% et l’indice élargi S&P 500 a reculé de 1,22%, effaçant tous ses gains réalisés depuis l’élection de Donald Trump en novembre.Le président américain a menacé mardi de frapper encore plus fort les importations canadiennes après que le Premier ministre canadien Justin Trudeau a qualifié de “stupide” son offensive sur les droits de douane, qui touche également les produits mexicains et chinois.Les importations en provenance du Canada et du Mexique sont désormais taxées à hauteur de 25%, et 10% pour les hydrocarbures canadiens.Les produits chinois sont quant à eux frappés par des droits de douane additionnels de 20%, par rapport à la taxation en vigueur avant le retour du républicain à la Maison Blanche.”Les investisseurs sont très inquiets de l’inflation et du ralentissement de l’économie américaine ou mondiale, car ils ne s’attendent pas à ce que les droits de douane soient unilatéraux”, souligne auprès de l’AFP Sam Stovall, de CFRA.Le Canada a répliqué mardi aux surtaxes américaines par la mise en place “immédiate” de droits de douane ciblés de 25% sur certains produits américains, tandis que Pékin a annoncé des taxes de 10 et 15% sur une série de produits agricoles en provenance des États-Unis, allant du poulet au soja.La présidente du Mexique Claudia Sheinbaum a promis quant à elle des représailles “douanières et non douanières” à la décision de Donald Trump.Les acteur de marché ont désormais les yeux rivés sur le premier discours de politique générale face au Congrès de Donald Trump, qui devrait commencer à 21H00 locales (02H00 GMT mercredi) au Capitole de Washington.Donald Trump, face à un Congrès que son parti domine, vantera sa vision économique, fera le service après-vente de sa politique migratoire très dure et évoquera sa vision pour les relations internationales.”Beaucoup d’investisseurs croient que le président va (y) revendiquer une sorte de victoire en ce qui concerne les droits de douane” et ainsi suspendre certaines surtaxes, estime Sam Stovall.Autrement, le marché pourrait rester orienté à la baisse aussi longtemps que les mesures douanières seront en place, anticipe l’analyste.L’indice VIX – dit “indice de la peur” – qui mesure la nervosité des investisseurs, continuait d’évoluer en nette hausse, à son plus haut niveau depuis décembre.Dans ce contexte, sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans se tendait nettement à 4,24% contre 4,16% à la clôture lundi.Au tableau des valeurs, le secteur automobile américain a accusé le coup, les investisseurs s’attendant à ce que les nouveaux droits de douane minent sérieusement les constructeurs qui possèdent de nombreuses usines au Mexique et au Canada.General Motors a reculé de 4,56%, Ford de 2,88% et Stellantis de 4,38%.Le groupe de grande distribution électronique Best Buy dévissait (-13,30%) malgré la publication de résultats supérieurs aux attentes, dont une hausse surprise de ses ventes après trois années ininterrompues de baisse.En raison des droits de douane, “nous nous attendons à ce que nos fournisseurs (…) répercutent un certain niveau de coûts sur les détaillants, ce qui rendra très probables les augmentations de prix pour les consommateurs américains”, a dit mardi la dirigeante de l’enseigne.La chaîne de supermarchés Target a perdu 3% même si elle a dépassé les attentes au quatrième trimestre de son exercice décalé, face à un trimestre en cours qu’elle prévoit difficile sur fond de “faibles” ventes en février, en partie à cause de “la baisse de confiance des consommateurs”.Le géant de la pharmacie Walgreens Boots Alliance a été recherché (+5,60%) après des informations de presse faisant état d’un possible retrait de la cote de l’enseigne. La société d’investissement Sycamore Capital serait prête à débourser environ 10 milliards de dollars pour s’offrir l’enseigne.

La guerre commerciale initiée par Trump tourne à la passe d’armes avec le Canada

Donald Trump a menacé mardi de frapper encore plus fort les importations canadiennes après que le Premier ministre canadien Justin Trudeau a qualifié de “stupide” son offensive sur les droits de douane, qui touche également les produits mexicains et chinois.Les nouvelles barrières douanières américaines qui viennent d’entrer en vigueur renchérissent fortement les prix des biens traversant les frontières, que ce soit des avocats, des t-shirts ou des voitures.Les importations en provenance du Canada et du Mexique sont désormais taxées à hauteur de 25%, et 10% pour les hydrocarbures canadiens.Les produits chinois sont quant à eux frappés par des droits de douane additionnels de 20%, par rapport à la taxation en vigueur avant le retour du républicain à la Maison Blanche.Le Canada a répliqué par la mise en place “immédiate” de droits de douane ciblés de 25% sur certains produits américains, notamment la viande, les oeufs, les fruits et le vin, dont la portée va s’élargir au cours du mois, a expliqué le Premier ministre canadien Justin Trudeau.Il a qualifié de “stupide” l’initiative américaine, affirmant qu’elle allait faire du mal aux deux économies, et au portefeuille des Américains en particulier.Dans la foulée, le président américain a affirmé sur son réseau Truth Social que quand Ottawa répliquera, “nos droits de douanes réciproques augmenteront immédiatement dans la même proportion”.Dans son message, Donald Trump s’est adressé au “gouverneur Trudeau”, comme si le Canada état un Etat américain, une ambition dont le président ne se cache pas.Lors de sa conférence de presse, Justin Trudeau a estimé que le but du dirigeant américain était de “faire chuter l’économie canadienne” pour ensuite “parler d’annexion” du pays.- Du poulet au soja -Pékin a aussi répliqué mardi, annonçant des taxes de 10 et 15% sur une série de produits agricoles en provenance des États-Unis et allant du poulet au soja.Cette riposte reste toutefois un cran en dessous de l’offensive américaine, qui concerne l’ensemble des produits chinois entrant aux Etats-Unis.La présidente du Mexique Claudia Sheinbaum a promis quant à elle des représailles “douanières et non douanières”.Elle prévoit d’en préciser la teneur dimanche et de s’entretenir avant cela avec le président américain, “probablement jeudi”.Donald Trump -qui ne peut justifier l’imposition par décrets de nouveaux droits de douane que par une urgence liée à la sécurité nationale- reproche aux trois pays de ne pas lutter suffisamment contre le trafic de fentanyl, une drogue aux effets dévastateurs aux Etats-Unis.- “Bousiller l’économie” -L’escalade sur les droits de douane a fait chuter les marchés financiers d’un bout à l’autre de la planète.Ce niveau de taxation sur les importations américaines est “le plus élevé depuis la fin des années 1940” et met “un coup d’arrêt brutal à la mondialisation entamée dans l’après-guerre”, a estimé Paul Ashworth, analyste chez Capital Economics.Trump est en train “de bousiller l’économie des autres”, se plaint Jessica Dame, une trentenaire résidant à Windsor, ville canadienne située à la frontière et où l’industrie automobile est reine.Robert Pikata, 60 ans et employé de cette ville, se dit “à la fois déçu et effrayé par l’inconnu” et se demande “comment ça va l’affecter”, lui et ses proches.Le locataire de la Maison Blanche n’a pour l’heure aucune intention d’en rester là, en dépit des craintes qui augmentent aux Etats-Unis concernant l’impact sur les entreprises et le pouvoir d’achat des ménages.D’autres taxes sur les importations américaines sont dans les tuyaux, notamment sur l’acier et l’aluminium. Doivent ensuite venir l’automobile, les médicaments, les semi-conducteurs, les produits issus de l’exploitation forestière et de l’agriculture, plus largement tous les pays exportés par l’Union européenne…”Comme le président l’avait indiqué pendant la campagne, il y aura peut-être des variations de prix à court terme mais à long terme, ce sera complétement différent”, a déclaré mardi le ministre américain du Commerce, Howard Lutnick, sur la chaîne CNBC.”On aura la meilleure Amérique possible, un budget équilibré, les taux d’intérêt plongeront”, a-t-il assuré.

L’Allemagne veut investir des centaines de milliards d’euros dans la défense et l’économie

Les partis conservateur et social-démocrate allemands, qui négocient la formation du futur gouvernement, ont annoncé mardi vouloir réaliser des investissements sans précédent de plusieurs centaines de milliards d’euros pour renforcer la défense et l’économie du pays.”Compte tenu des dangers qui menacent notre liberté et la paix sur notre continent, le mot d’ordre pour notre défense doit être: quoi qu’il en coûte!”, a déclaré le futur chancelier allemand Friedrich Merz, qui avec son parti conservateur a remporté les récentes élections législatives.Cette expression fait référence à des propos tenus en 2012 par le président de la Banque centrale européenne de l’époque, Mario Draghi, pour signifier la volonté de l’institut monétaire de défendre l’euro à tout prix durant la crise de la dette.Concernant la défense, les deux formations politiques vont demander la semaine prochaine un vote à la chambre des députés pour s’affranchir des règles nationales constitutionnelles qui limitent le déficit budgétaire public.Toutes les dépenses de défense dépassant le seuil de 1 point de pourcentage du Produit intérieur brut allemand, soit 45 milliards d’euros environ, pourront être votées sans tenir compte du mécanisme dit du “frein à l’endettement”. Ce dernier limite en principe le déficit budgétaire annuel du gouvernement à 0,35% du PIB.”Les temps sérieux exigent des mesures très sérieuses”, a souligné le responsable conservateur Markus Söder.”Nous envoyons un signal aux amis et aux ennemis : l’Allemagne est là. L’Allemagne ne se retire pas. Nous ferons tout ce qui est nécessaire pour protéger, renforcer l’Allemagne. Et faire avancer l’Europe”, a-t-il ajouté.La presse allemande a fait état de projets d’investissement dans l’armée allemande de 200 à 400 milliards d’euros. A titre de comparaison, le budget fédéral allemand annuel est de 480 milliards d’euros environ.Dans le même temps, le futur chancelier conservateur a annoncé vouloir obtenir un accord pour débloquer une aide militaire supplémentaire comprise entre 3 et 3,5 milliards d’euros pour l’Ukraine, suite à la décision des Etats-Unis de suspendre la leur.”Nous partons du principe que les fonds vont être rapidement débloqués”, a-t-il dit. Ils étaient planifiés depuis l’année dernière mais avaient été gelés par le chancelier social-démocrate Olaf Scholz.Dans le même temps, conservateurs et sociaux-démocrates se sont mis d’accord sur un gigantesque plan de subventions publiques pour améliorer les infrastructures et la “compétitivité économique” du pays, le retour à la croissance, dans un pays en récession, étant perçu comme la condition pour pouvoir financer les nouvelles dépenses dans la défense. Les partis veulent faire voter par la chambre des députés la mise sur pied d’un fonds spécial de 500 milliards d’euros en ce sens.Les deux mesures nécessitent une majorité des deux-tiers à la chambre des députés, car elles requièrent une exception aux règles constitutionnelles. 

La Bourse de Paris chute face aux droits de douane américains

La Bourse de Paris a terminé en forte baisse mardi, pliant sous les nouveaux droits de douane de l’administration Trump, les investisseurs redoutant que l’Europe soit la prochaine cible.L’indice vedette CAC 40 a perdu 1,85% selon des données définitives, soit 151,79 points, pour s’établir à 8.047,92 points. Lundi, il avait terminé en hausse de 1,09%. Depuis le début de l’année, le CAC 40 conserve toujours des gains de 9% environ.La guerre commerciale lancée par Donald Trump est entrée mardi dans une nouvelle dimension, Pékin, Ottawa et Mexico ayant enclenché des représailles aux droits de douane punitifs mis en place par Washington.Les importations en provenance du Canada et du Mexique sont désormais taxées à hauteur de 25%, et 10% pour les hydrocarbures canadiens. Les produits chinois sont quant à eux frappés par des tarifs douaniers additionnels de 20%.”La question pour les investisseurs est de savoir qui pourrait être la prochaine cible”, souligne Jim Reid, économiste à la Deutsche Bank. “De toute évidence, l’UE est un candidat de choix.”Yann Azuelos, gérant de portefeuille chez Mirabaud interrogé par l’AFP, a constaté “une cote qui se scinde en deux”, avec d’un côté un “fort décrochage des valeurs cycliques” qui sont très exposées aux droits de douane américain, et de l’autre, les “valeurs domestiques” qui dépendent uniquement ou majoritairement de leur marché local.Ces dernières gardent la tête hors de l’eau car les menaces de droits de douane contre l’Europe n’ont que peu de conséquences sur elles.Ainsi, Danone (+5,02% à 72,34 euros), Orange (+1,04% à 11,65 euros) ou Bouygues (+0,87% à 33,51 euros), qui dépendent fortement du marché français, sont restés en terrain positif.L’automobile en ligne de mireEn face, “les valeurs de l’automobile sont celles qui baissent le plus” en France et dans le reste de l’Europe, note Yann Azuelos, souffrant particulièrement de la politique protectionniste de Donald Trump.Stellantis a plongé de plus de 10% à 11,07 euros et Renault de 4,61% à 48,21 euros.Les équipementiers automobiles français Valeo (-10,76% à 8,98 euros), Forvia (-12,39% à 7,43 euros), et OPMobility (-8,91% à 9,56 euros) ont également dégringolé.Le président américain avait indiqué courant février qu’il pourrait imposer des droits de douane d’environ 25% sur les importations d’automobiles, en précisant que sa décision serait “probablement” annoncée le 2 avril.Eutelsat toujours plus hautOrange et Eutelsat ont annoncé mardi un partenariat stratégique pour accélérer le déploiement de l’internet par satellite en Afrique et au Moyen-Orient, qui vise à connecter avec un accès haut débit les zones isolées.L’opérateur européen de satellites Eutelsat a encore flambé à la Bourse de Paris mardi, le titre du groupe terminant en hausse faramineuse de plus de 77% à 3,57 euros.Les discussions autour de l’Europe de la défense alimentent également les attentes des investisseurs pour une forte demande de satellites OneWeb pour contourner son concurrent en Europe, le mastodonte Starlink dirigé par Elon Musk.