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Allemagne : Oliver Blume quitte la tête de Porsche pour se concentrer sur Volkswagen

Le fabricant de voitures de luxe Porsche, en difficulté, a annoncé vendredi le départ anticipé de son président du directoire, Oliver Blume, qui va se consacrer pleinement à sa deuxième fonction de patron de la maison mère Volkswagen, qu’il devrait exercer jusqu’à la fin 2030.Le conseil de surveillance s’est entretenu “d’un commun accord” avec lui, au sujet d’un départ anticipé du directoire de Porsche, a indiqué la direction de la marque dans un communiqué.Plus tard en fin d’après-midi, le groupe Volkswagen a fait savoir dans un communiqué que M. Blume continuera à diriger Volkswagen jusqu’à la fin de 2030. “Le conseil de surveillance de Volkswagen a décidé de proposer à M. Blume un nouveau contrat d’une durée de cinq ans à compter du 1er janvier 2026”, a-t-il indiqué. Chez Porsche, Michael Leiters, ancien directeur général du constructeur britannique McLaren Automotive, a été nommé pour succéder à M. Blume. Ingénieur de formation, M. Leiters avait débuté sa carrière chez Porsche, où il a travaillé treize ans comme chef de projet avant de rejoindre Ferrari puis McLaren.Depuis plusieurs mois, la double casquette de M. Blume faisait l’objet de critiques de la part de certains actionnaires, qui estimaient qu’il était difficile de diriger simultanément Volkswagen et Porsche dans un contexte de crise du secteur, pilier de l’économie allemande.Des noms de successeurs potentiels circulaient déjà dans la presse allemande.A la tête de Porsche depuis 2015, M. Blume avait également pris la tête du groupe Volkswagen en 2022, avec la lourde tâche de restructurer le groupe en difficulté, confronté à la concurrence chinoise, notamment en Chine, son premier marché, à la baisse de la demande mondiale et à une transition vers les véhicules électriques plus lente que prévu.Le groupe Volkswagen a annoncé l’hiver dernier vouloir supprimer 35.000 emplois et arrêter la production dans deux de ses usines allemandes, une première historique.Porsche n’est pas épargné : la marque a annoncé en juillet préparer un nouveau plan d’économies, après 1.900 suppressions d’emplois en février. Ses ventes ont reculé de 6% depuis le début de l’année.Ses ventes de voitures depuis le début de l’année ont chuté de 6% sur un an.La marque, dépourvue d’usine aux États-Unis, est également affectée par les droits de douane imposés par Washington sur les voitures importées, ce qui pèse sur ses marges.Porsche a annoncé mi-septembre réviser ses prévisions de résultats à la baisse, tablant désormais sur une marge allant jusqu’à 2%, contre un taux se situant dans une fourchette de 5 à 7% auparavant, un niveau désormais inférieur à celui de la marque grand public VW (2,9%).

Possible rachat de SFR : la CFDT demande un rendez-vous en urgence à Bercy

La CFDT a adressé jeudi une “demande urgente de rendez-vous” au ministre de l’Economie au sujet d’une potentielle vente de l’opérateur SFR, dans une lettre consultée par l’AFP vendredi.Le syndicat, représentatif chez SFR et au sein de sa maison mère Altice France, alerte le ministre Roland Lescure sur les “enjeux majeurs en matière d’emploi, de souveraineté numérique, de concurrence et de cohésion territoriale” que soulèverait un rachat de l’opérateur. Bouygues Telecom, Free et Orange ont adressé mardi une offre commune de rachat de “la plupart des actifs de l’opérateur SFR”, pour 17 milliards d’euros. Refusée dès le lendemain par Altice France, l’offre a fait l’objet d’une nouvelle prise de position des trois opérateurs concurrents, qui ont indiqué maintenir leur proposition. “Même si le groupe Altice a refusé l’offre, il nous semble que ce n’est que le début des hostilités”, a indiqué la CFDT dans son courrier. Sollicité par l’AFP, Altice France n’a pas souhaité faire de commentaire.Le syndicat interpelle également le ministère sur les “garanties que l’État entend mettre en oeuvre”, notamment sur la préservation de “l’emploi et (des) compétences dans la filière télécoms”.”Il est important que le gouvernement se saisisse. Le gouvernement ne peut pas laisser les actionnaires et créanciers décider du sort de milliers d’emplois”, a ajouté auprès de l’AFP Abdelkader Choukrane, élu au CSE et secrétaire général du syndicat majoritaire Unsa chez SFR. “Nous avons été choqués de constater que lorsque Roland Lescure a été interrogé par RTL, il n’a parlé que de questions de concurrence, sans aucun mot sur les impacts prévisibles en termes de destruction d’emplois”, a ajouté M. Choukrane. Au lendemain de l’offre de Bouygues Telecom, Free et Orange, le ministre avait déclaré qu’il serait “extrêmement vigilant” quant à “l’impact sur le prix des consommateurs” en cas de rachat de SFR.Les syndicats de l’opérateur, qui compte 8.000 employés, ont exprimé depuis plusieurs mois la crainte que la réduction de la dette d’Altice France débouche sur un “projet de démantèlement”. Au 1er octobre, la dette du groupe est passée de plus de 24 milliards à 15,5 milliards d’euros, après un accord avec les créanciers. L’opération, qui a obtenu l’aval du tribunal des activités économiques (ex-tribunal de commerce), a été contestée par la CFDT, l’Unsa et le CSE.Les trois organisations ont fait appel de la décision, et une audience doit se tenir le 4 novembre. 

Dermatose: la France suspend pour 15 jours ses exportations de bovins, la FNSEA vent debout

“Coup de massue” pour les éleveurs: face à la propagation de la dermatose nodulaire contagieuse dans les troupeaux bovins de trois régions françaises, le gouvernement a décidé vendredi de suspendre les exportations d’animaux vivants pendant quinze jours, mesure qui a fâché la FNSEA.En 2024, la France, premier exportateur mondial d’animaux vivants et de génétique (2,8 milliards d’euros en 2024), a envoyé à l’étranger près de 1,3 million de jeunes bovins selon l’Institut de l’élevage, pour plus d’un milliard d’euros selon les douanes.Ces animaux partent principalement en Espagne et en Italie pour être engraissés, pour parfois revenir en France à l’abattage. Ces deux pays frontaliers ont aussi enregistré des cas de dermatose nodulaire contagieuse, l’Italie quelques jours avant l’arrivée de la maladie en France en juin et l’Espagne plus récemment.”Pour 15 jours, nous fermons les marchés à l’export. Il n’y aura pas de sortie d’animaux en dehors du territoire national”, a confirmé la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, en déplacement dans le Jura, où trois foyers ont été détectés ces dernières semaines.La ministre avait réuni vendredi un “Parlement du sanitaire” (éleveurs, vétérinaires, spécialistes, autorités…), au cours duquel elle a annoncé un renforcement des contrôles et des restrictions de mouvement des animaux dans les zones réglementées autour des foyers.La FNSEA, qui avait jusque-là soutenu toute la stratégie gouvernementale, s’est dit très surprise par la suspension des exportations décidée “sans concertation”.Au moment où le syndicat dominant attendait des assouplissements pour exporter les jeunes bovins vaccinés depuis les zones réglementées, il ne comprend pas l’arrêt total des exportations sur l’ensemble du territoire.”Nous appelons la ministre à revenir sur cette mesure”, a déclaré à l’AFP le président de fédération nationale bovine (FNB) et vice-président du syndicat Patrick Bénézit, qui appelle le gouvernement a plutôt faire respecter sa stratégie précédente.- Lourdes sanctions -La vaccination sera “imposée” à ceux qui la refusent et les mouvements illégaux “sanctionnés” (amende ou refus d’indemnités d’abattage), a précisé vendredi la ministre. Les fêtes agricoles avec animaux et corridas sont interdites en France et les marchés à bestiaux dans les régions touchées.Selon un communiqué du ministère, les foyers recensés dans l’Ain, dans le Rhône, dans le Jura ou dans les Pyrénées-Orientales, alors que l’épicentre de la maladie se situait en Savoie et Haute-Savoie, “résultent probablement” de mouvements “illicites”.Pour la Confédération paysanne et la Coordination rurale, syndicats agricoles qui n’ont eu de cesse de dénoncer l’abattage total systématique et une réglementation “intenable”, notamment pour ceux dont les bovins étaient coincés en altitude, il est “insupportable” d’accuser ainsi les éleveurs.”C’est un coup de massue”, a dénoncé Sylvie Colas, de la Confédération paysanne, troisième syndicat agricole.L’administration a expliqué lors de la réunion matinale prendre les devants avant une réunion mardi à Bruxelles, qui pourrait aboutir sur une décision encore plus stricte de restriction d’exports pour la France, potentiellement dramatique pour une filière déjà fragile, raconte-t-elle.Après des réunions avec les acteurs locaux, la ministre a revêtu une combinaison de sécurité pour assister à la vaccination dans un élevage de Montbéliardes de sa région natale, où l’on produit du comté. “On est obligés (de prendre cette décision), parce que la Commission européenne nous regarde très attentivement”, a-t-elle déclaré à la presse. “Mais si tout va bien dans 15 jours, ça pourra reprendre. Et on sait que l’Espagne et l’Italie attendent nos broutards.”Selon les syndicats, ces deux pays sont ouverts à l’importation de jeunes bovins vaccinés.La Coordination rurale et la Confédération paysanne appellent donc à la vaccination de l’ensemble du cheptel français et pas seulement les zones réglementées. Le gouvernement a indiqué avoir commandé jusqu’ici 800.000 vaccins à 1,40 euro l’unité (soit 1,12 million d’euros) pour un cheptel français de 15,7 millions de têtes, selon Sylvie Colas.Le secrétaire national de la Coordination rurale Christian Convers ajoute qu’une réunion doit se tenir au ministère lundi pour discuter notamment de la vaccination et, il l’espère, de la stratégie d’abattage.En ajoutant le Jura au dernier bilan officiel, près de 2.000 bêtes ont été abattues depuis juin.

BNP Paribas accusé à New York d’être complice des violences au Soudan sous Béchir

Le jury d’un tribunal civil fédéral de New York va décider si le groupe bancaire français BNP Paribas a contribué à des exactions au Soudan, en facilitant des échanges commerciaux dont les recettes auraient financé l’armée et les milices du régime d’Omar el-Béchir.Le procès, commencé le 9 septembre devant huit jurés, a été intenté par trois Soudanais – deux hommes et une femme sans relation familiale, désormais citoyens américains.Ils ont raconté avoir été emprisonnés, torturés, battus, brûlés avec des cigarettes, lacérés au couteau, par des soldats soudanais et des miliciens Janjawid – déployée et équipée par Khartoum – tandis que leurs biens étaient volés ou détruits.”Je n’ai plus aucune famille”, a raconté Entesar Osman Kasher, 41 ans, narrant la mort sous ses yeux d’une partie de ses proches et comment, incarcérée, elle a été violée plusieurs fois par jour par des hommes différents.Abulgasim Suleman Adballa, né en 1976, était agriculteur et éleveur et Turjuman Ramadan Turjuman, né en 1959, était juge puis avocat des droits humains avant sa fuite.”Il n’y a tout simplement aucun rapport entre le comportement de la banque et ce qui est arrivé aux trois plaignants”, avait affirmé Dani James, une avocate de BNP Paribas, en ouverture du procès.Les plaidoiries finales se sont déroulées jeudi matin en présence des plaignants, suivies par les instructions du juge Alvin Hellerstein avant le début des délibérations du jury.”Cette affaire très importante a révélé le secret qu’une banque internationale, BNP Paribas, a secouru, protégé, alimenté et soutenu illégalement l’économie d’un dictateur”, a lancé jeudi David DiCello, un avocat des plaignants.Elle a “soutenu un nettoyage ethnique et anéanti l’existence” des plaignants, a-t-il poursuivi. BNP Paribas n’est pas l’unique cause de cette situation, mais “c’est l’une des raisons”.La banque française, active au Soudan de la fin des années 1990 à 2009, a fourni des lettres de crédit dans le cadre de contrats commerciaux (import-export). En cas de défaut de l’acheteur – ce qui n’est jamais arrivé, d’après elle -, le vendeur était sûr d’avoir son argent.- Pétrodollars -Les plaignants considèrent qu’en permettant au régime soudanais de commercer et, donc, d’engranger des milliards de dollars de devises étrangères, la banque a contribué à la violence du régime contre une partie de sa population.Mais, pour la défense, les plaignants n’ont pas prouvé sa responsabilité.Barry Berke, un avocat du groupe français, a affirmé jeudi que les plaignants auraient subi les mêmes souffrances si BNP Paribas n’avait pas été au Soudan, qui aurait vendu son pétrole sans la banque. Même sans pétrole ni BNP Paribas, le régime aurait violé les droits humains, a soutenu l’avocat.Détaillant, chronologies à l’appui, les conflits internes depuis l’indépendance du Soudan en 1956 jusqu’à aujourd’hui, M. Berke a souligné que les opérations incriminées étaient autorisées en Europe et que des instances internationales comme le Fonds monétaire international (FMI) collaboraient avec le pays.Philippe Maillard, actuel directeur des opérations du groupe mais responsable mondial des activités dites Energy, Commodities, Export & Project (ECEP) entre 2006 et 2010, a affirmé au procès que la banque n’avait jamais prêté au Soudan.Selon lui, les transactions portaient sur des produits agricoles, des matières premières, du pétrole, mais pas d’armes, car BNP Paribas avait dans son code éthique une “interdiction couvrant la totalité des pays”.Le volume total de marchandises garanties par l’ECEP pour le Soudan représente six milliards de dollars, sur toute sa période d’activité.Selon les Nations unies, entre 2002 à 2008, la guerre a fait 300.000 morts au Darfour (ouest du Soudan) et près de 2,5 millions de déplacés.Omar el-Béchir, qui a dirigé le Soudan d’une main de fer pendant trois décennies, a été destitué en 2019 et est recherché par la Cour pénale internationale pour génocide, crimes de guerre et crimes contre l’humanité.Elément atypique du procès: il est jugé en vertu des lois suisses car le Soudan était rattaché à l’ECEP de Genève.Mais, a écrit l’ambassadeur de Suisse aux Etats-Unis au juge Hellerstein le 2 septembre, les transactions incriminées “étaient légales en Suisse” à l’époque.Par conséquent, ce procès “remet en question la souveraineté de la Suisse”, a-t-il reproché, citant d’autres éléments du dossier “contraires” à la législation suisse sur la responsabilité et l’indemnisation des victimes.BNP Paribas a reconnu en 2014 devant la justice américaine avoir réalisé des opérations en dollars avec le Soudan, l’Iran et Cuba – trois pays sous embargo américain – entre 2002 et 2012. Elle a dû payer 6,6 milliards d’euros (8,9 milliards de dollars à l’éqoque).

Wall Street en petite hausse, entre crédit américain et tensions commerciales

Après une ouverture dans le rouge, la Bourse de New York évoluait en petite hausse vendredi, passant outre les inquiétudes sur la stabilité financière des banques régionales américaines, les investisseurs surveillant aussi les dernières évolutions sur le plan commercial.Vers 14H20 GMT, le Dow Jones prenait 0,32%, l’indice Nasdaq gagnait 0,22% et l’indice élargi S&P 500, 0,23%.La place américaine “a connu une mauvaise journée jeudi, alors qu’une nouvelle vague d’inquiétudes concernant la santé des banques régionales a pesé sur le moral des investisseurs”, explique Patrick O’Hare, de Briefing.com.”Les inquiétudes concernant les créanciers ne cessent de croître” après que deux banques américaines ont révélé jeudi essuyer des dizaines de millions de dollars de pertes en raison de problèmes sur des prêts, abonde David Morrison, de Trade Nation.Dans le détail, Zions Bancorporation a dévissé de 13,14% jeudi après avoir annoncé une perte de 50 millions de dollars liée à deux prêts de sa filiale californienne et Western Alliance de 10,88% après avoir déclaré être exposé aux mêmes emprunteurs.Vendredi, Zions reprenait 2,73% et Western Alliance 2,94%.”Les pertes présumées ne sont pas suffisamment importantes pour mettre en danger ces deux banques, mais elles le sont suffisamment pour attirer l’attention du secteur”, indique Christopher Low, de FHN Financial.Pour les analystes, ces problèmes rappellent les tensions sur les banques régionales après la faillite de Silicon Valley Bank (SVB) en mars 2023.Les opérateurs surveillent aussi de près les derniers développements commerciaux entre Pékin et Washington.Interrogé sur sa volonté d’imposer des droits de douane supplémentaires de 100% sur les marchandises chinoises à partir du 1er novembre, le président Donald Trump a répondu que cela n’était pas “viable” pour l’économie américaine, dans une interview à Fox News qui sera diffusée dimanche. Donald Trump a par ailleurs confirmé qu’il allait rencontrer le président chinois Xi Jinping en Corée du Sud dans “deux semaines environ”, en marge du sommet de la coopération économique Asie-Pacifique (APEC).Dans le même temps, depuis le 1er octobre, les républicains de Donald Trump et l’opposition démocrate sont dans l’impasse au Congrès, incapables de s’entendre sur un nouveau budget. L’Etat fédéral se trouve depuis lors en état de paralysie (“shutdown”).”Pour le moment, le principal problème pour le marché est que nous ne recevons pas de données” économiques, estime M. Low.Les publications de plusieurs indicateurs majeurs ont en effet été décalées, comme celle de l’indice américain des prix à la consommation (CPI) pour septembre, repoussée au 24 octobre.Sur le marché obligataire, après une forte détente la veille, le rendement à échéance dix ans des emprunts de l’Etat américain s’établissait nettement, à 4,01% contre 3,97% jeudi en clôture.Au tableau des valeurs, le poids lourd du secteur financier American Express était recherché (+4,02% à 336,12 dollars) après avoir dépassé les attentes au troisième trimestre et revu à la hausse ses prévisions de chiffre d’affaires pour l’exercice 2025.Le laboratoire Novo Nordisk (-3,75% à 53,99 dollars) reculait après des commentaires de Donald Trump, selon qui le traitement vedette de l’entreprise contre l’obésité et le diabète, l’Ozempic, devrait être moins cher.Autre établissement banquier régional, Fifth Third Bancorp prenait 3,02% à 41,58 dollars après avoir publié des résultats meilleurs qu’escompté, dont un bénéfice net rapporté par action au-dessus des attentes.

Dermatose: la France suspend pour 15 jours ses exportations de bovins

“Coup de massue” pour les éleveurs: face à la propagation de la dermatose nodulaire contagieuse dans les troupeaux bovins de trois régions françaises, le gouvernement a décidé vendredi de suspendre les exportations d’animaux vivants pendant quinze jours, alors que la France est le premier exportateur mondial.En 2024, la France a envoyé à l’étranger 940.000 broutards, des bovins de quatre à quinze mois destinés à produire de la viande, et 356.000 veaux de moins de deux mois de type laitier, selon l’Institut de l’élevage.Cela représente plus d’un milliard d’euros selon les chiffres agrégés des douanes, sur les 2,8 milliards d’euros générés en 2024 par les exportations d’animaux vivants et de génétique.Ces animaux partent principalement en Espagne et en Italie pour être engraissés, pour parfois revenir en France à l’abattage. Ces deux pays frontaliers ont aussi enregistré des cas de dermatose nodulaire contagieuse, l’Italie quelques jours avant l’arrivée de la maladie en France en juin et l’Espagne plus récemment.”Pour 15 jours, nous fermons les marchés à l’export. Il n’y aura pas de sortie d’animaux en dehors du territoire national”, a confirmé la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, en déplacement dans le Jura, où trois foyers ont été détectés ces dernières semaines.La ministre avait réuni vendredi un “Parlement du sanitaire” (éleveurs, vétérinaires, spécialistes, autorités…), au cours duquel elle a annoncé un renforcement des contrôles et des restrictions de mouvement des animaux dans les zones réglementées autour des foyers.”Les mouvements illégaux seront sévèrement sanctionnés”, a-t-elle ajouté, après avoir dit que les éleveurs qui refuseraient la vaccination se la verraient imposée. Rassemblements festifs avec animaux en France et marché à bestiaux dans les zones réglementées sont aussi interdits.Ces sanctions pourront prendre la forme d’amende ou du non dédommagement par l’Etat pour l’abattage du troupeau ainsi infecté.Selon un communiqué du ministère, les foyers recensés dans l’Ain, dans le Rhône, dans le Jura ou dans les Pyrénées-Orientales, alors que l’épicentre de la maladie se situait en Savoie et Haute-Savoie, “résultent probablement de mouvements d’animaux, dont certains illicites”.Pour la Confédération paysanne et la Coordination rurale, syndicats agricoles qui n’ont eu de cesse de dénoncer l’abattage total systématique et une réglementation “intenable”, notamment pour ceux dont les bovins étaient coincés en altitude, il est “insupportable” d’accuser ainsi les éleveurs.L’alliance syndicale dominante, FNSEA-JA, qui a jusqu’ici soutenu la stratégie du gouvernement, doit s’exprimer dans l’après-midi.- Confiance fragilisée -“C’est un coup de massue”, a dénoncé Sylvie Colas, de la Confédération paysanne, troisième syndicat agricole.L’administration a expliqué lors de la réunion matinale prendre les devants avant une réunion mardi à Bruxelles, qui pourrait aboutir sur une décision encore plus stricte de restriction d’exports pour la France, raconte-t-elle.L’Italie et l’Espagne sont disposées à importer des jeunes bovins vaccinés, ajoute-t-elle, quand le ministère invoque une confiance “fragilisée” des partenaires européens de la France.Une restriction plus stricte décidée par l’Union européenne aurait un impact conséquent sur une filière déjà en difficulté.Les deux syndicats appellent donc à la vaccination de l’ensemble du cheptel français et pas seulement dans les zones réglementées. Le gouvernement leur a opposé une fin de non-recevoir et a indiqué avoir commandé 800.000 vaccins à 1,40 euro l’unité (soit 1,12 million d’euros) pour un cheptel français de 15,7 millions de têtes, selon Sylvie Colas.Le secrétaire national de la Coordination rurale Christian Convers ajoute qu’une réunion doit se tenir au ministère lundi pour discuter notamment de la vaccination et, il l’espère, de la stratégie d’abattage pour éviter les dépeuplements complets de foyers.Sur les indemnisations des pertes de production – car la maladie a un impact sur la lactation des vaches tandis que les restrictions de mouvements et d’exportation creusent les trous dans les trésoreries des éleveurs – les “choses avancent”, tout comme sur les dérogations accordées pour rentrer les bêtes en estive à l’étable, ajoute-t-il.Il s’inquiète en revanche du repeuplement des troupeaux savoyards – plus de 1.700 animaux ont été abattus en France depuis juin – puisque les éleveurs devaient s’approvisionner notamment dans le Jura, désormais bloqué.

Publicité ciblée: le Conseil d’État confirme l’amende de la Cnil à Apple

Le Conseil d’État a rejeté mercredi le recours d’Apple concernant une amende de 8 millions d’euros infligée fin 2022 par la Cnil pour avoir imposé des traceurs publicitaires à ses utilisateurs en France, sans consentement explicite de ceux-ci.Dans sa décision, consultée par l’AFP, la haute juridiction a estimé que la sanction du gendarme français des données personnelles n’était pas disproportionnée, considérant le nombre de personnes concernées (27,5 millions entre juillet 2020 et juillet 2021) ainsi que le chiffre d’affaires mondial du géant de la tech.Elle a également affirmé que les activités en France d’Apple justifiait la compétence de la Cnil dans ce domaine, et que l’entreprise avait bénéficié d’un temps suffisant pour préparer sa défense.Sollicité vendredi par l’AFP, Apple a répondu rester “fidèles à (ses) principes pour protéger la vie privée des utilisateurs face aux entreprises consommatrices de données personnelles”.”Nous considérons (…) qu’un utilisateur devrait toujours avoir la possibilité de choisir s’il souhaite partager ses données et avec qui”, a ajouté l’entreprise.L’enquête initiale avait été lancée par la Cnil après une plainte de l’association France Digitale, qui fédère les start-up françaises et notamment des développeurs de logiciels distribués via le magasin d’applications du groupe américain.Le montant relativement limité de l’amende s’explique par le fait qu’Apple s’est mis en conformité rapidement pendant l’enquête de la Cnil, qui a eu lieu à la mi-2021.De plus, ces identifiants publicitaires ne permettaient à Apple de cibler les internautes que lorsqu’ils naviguaient sur le magasin d’applications mobiles (App Store), donc dans un champ bien borné. Enfin, l’autorité n’a pu sanctionner que les manquements en France. En mars dernier, Apple avait également écopé d’une amende de l’Autorité de la concurrence de 150 millions d’euros pour abus de position dominante dans le cadre du ciblage publicitaire sur ses appareils.

Dermatose: la France suspend pour 15 jours ses exportations de bovins

“Coup de massue” pour les éleveurs: face à la propagation de la dermatose nodulaire contagieuse dans les troupeaux bovins de trois régions françaises, le gouvernement a décidé de suspendre les exportations d’animaux vivants pendant quinze jours.En 2024, la France a exporté 940.000 broutards, des bovins de quatre à quinze mois destinés à produire de la viande, et 356.000 veaux de moins de deux mois de type laitier, selon les chiffres de l’Institut de l’élevage.Ces animaux partent principalement en Espagne et en Italie pour être engraissés, pour parfois revenir en France à l’abattage. Ces deux pays frontaliers ont aussi enregistré des cas de dermatose nodulaire contagieuse, l’Italie quelques jours avant l’arrivée de la maladie en France en juin et l’Espagne plus récemment.”Pour 15 jours, nous fermons les marchés à l’export. Il n’y aura pas de sortie d’animaux en dehors du territoire national”, a confirmé la ministre de l’Agriculture Annie Genevard en déplacement dans le Jura, où trois foyers ont été détectés ces dernières semaines.La ministre a réuni dans la matinée un “Parlement du sanitaire”, qui rassemble les acteurs concernés (éleveurs, vétérinaires, spécialistes, autorités…), au cours duquel elle a également annoncé un renforcement des restrictions de mouvement des animaux dans les zones réglementées autour des foyers et un “renforcement draconien des contrôles”.”Les mouvements illégaux seront sévèrement sanctionnés”, a-t-elle déclaré dans son discours d’arrivée dans le Jura, après avoir dit que les éleveurs qui refuseraient la vaccination se la verraient imposée.”C’est un coup de massue pour les éleveurs”, a dénoncé Sylvie Colas, chargée des dossiers sanitaires à la Confédération paysanne, troisième syndicat agricole qui demande un changement de stratégie au gouvernement.L’administration a expliqué lors de la réunion matinale prendre les devants avant une réunion mardi à Bruxelles, qui pourrait aboutir sur une décision encore plus stricte de restriction d’exports pour la France, raconte Sylvie Colas, ajoutant que les rassemblements festifs d’animaux sont interdits partout en France et que les marchés à bestiaux des régions touchées sont également fermés pour deux semaines.Selon elle, l’Italie et l’Espagne sont disposées à importer des jeunes bovins vaccinés. Le syndicat appelle donc à la vaccination de l’ensemble du cheptel français et pas seulement dans les zones réglementées. Le gouvernement lui a opposé une fin de non-recevoir et a indiqué avoir commandé 800.000 vaccins à 1,40 euro l’unité (soit 1,12 million d’euros) pour un cheptel français de 15,7 millions de têtes.

Le fabricant chinois de voitures électriques Nio rebondit en Bourse, après une accusation de malversation

L’action de la société chinoise de véhicules électriques Nio Inc a rebondi vendredi après avoir fortement chuté la veille, en raison des poursuites engagées par le fonds souverain singapourien GIC, qui l’accuse d’avoir gonflé son chiffre d’affaires.Nio Inc est pointée du doigt pour avoir publié des déclarations trompeuses, qui ont artificiellement gonflé la valeur de ses titres et causé des “pertes importantes” à GIC, décrit la plainte déposée dans le district sud de New York. GIC affirme avoir acquis 54,5 millions de certificats de dépôts d’actions (American Depositary Receipts, ADR) entre le 11 août 2020 et le 11 juillet 2022 à des prix selon lui gonflés, et cherche à obtenir des dommages et intérêts.Vendredi après-midi, le titre de Nio avaient avancé de 2,54% à Singapour et de 2,17% à Hong Kong.La veille, il avait au contraire chuté de 9,8% à Singapour et de 13% à Hong Kong après la médiatisation du procès, qui a été intenté en août. Le GIC, un des plus grands fonds souverains au monde, a acheté environ 54,5 millions d’actions américaines de Nio entre le 11 août 2020 et le 11 juillet 2022. Les déboires judiciaires de Nio pourraient la freiner dans ses projets de levée de fonds. Le mois dernier, Nio a levé 1,2 milliard de dollars grâce à une vente d’actions. La société a nié les accusations. Sollicitée, elle n’a pas immédiatement répondu aux demandes de l’AFP. Nio conçoit, développe, fabrique et vend des véhicules électriques. Elle est entrée en bourse aux États-Unis en 2018 et est également cotée à Hong Kong et à Singapour.”Bien que cette allégation porte atteinte à la gouvernance d’entreprise de Nio, nous ne pensons pas qu’elle aura un impact significatif sur ses activités, compte tenu de l’accélération de la production des nouveaux modèles ES8 et Onvo L90″, a déclaré le fournisseur d’analyses financières Morningstar Research Pte Limited dans une note. “Nous pensons que les ventes de véhicules et l’amélioration de la rentabilité devraient soutenir le cours de l’action à court terme”, a ajouté l’entreprise.

Accord sur la décarbonation des bateaux: vote décisif sous pression américaine

Les pays membres de l’Organisation maritime internationale (OMI) ont repris vendredi à Londres, dans la division, leurs travaux sur l’adoption d’un plan pour réduire les émissions de gaz à effet de serre des navires, qui doit être voté dans la journée, mais que les Etats-Unis tentent de bloquer.L’adoption de ce texte, déjà approuvé en principe en avril, permettrait au secteur, extrêmement polluant, de prendre un virage climatique historique en contraignant les navires à réduire progressivement leurs émissions dès 2028, jusqu’à décarbonation totale vers 2050.Le système envisagé “n’est pas parfait”, a reconnu Arsenio Dominguez, le secrétaire général de l’OMI, à l’ouverture du sommet mardi. Mais “il fournit une base équilibrée.”La journée de jeudi a été marquée par de longues négociations entre les délégations –qualifiées de “chaotiques” par le représentant russe– qui se sont achevées à 3H30 du matin (2H30 GMT).M. Dominguez a demandé à ce que les membres de l’OMI, une agence de l’ONU où règne habituellement la règle du consensus, “ne réitérèrent pas” cette manière de négocier.- Marche arrière -Le plan litigieux vise à faire payer aux bateaux une sorte de taxe sur leurs émissions au-delà d’un certain seuil, en vue d’alimenter un fonds récompensant les navires à faibles rejets et soutenant les pays vulnérables au changement climatique.Cette tarification du CO2 doit les inciter à utiliser des carburants moins émetteurs de gaz à effet de serre.Les pays de l’Union européenne, le Brésil et la Chine ont réitéré cette semaine leur soutien à l’adoption de ce “cadre net-zéro” (appelé aussi NZF).Les Etats insulaires du Pacifique, qui s’étaient abstenus en avril, jugeant la mesure insuffisante, ont finalement indiqué qu’ils y étaient favorables.Mais l’opposition est forte du côté des Etats-Unis, de l’Arabie saoudite, de la Russie et des pays producteurs de pétrole.Donald Trump, attaché aux énergies fossiles et qui a enclenché une marche arrière sur le climat depuis son retour au pouvoir, a appelé jeudi sur son réseau Truth Social à voter contre ce plan.”Les États-Unis ne toléreront PAS cette arnaque verte mondiale sous forme de taxe sur le transport maritime et ne s’y conformeront d’aucune manière”, a-t-il affirmé.”Nous ne tolérerons pas d’augmentation des prix pour les consommateurs américains NI la création d’une bureaucratie verte pour dépenser VOTRE argent dans leurs rêves écologiques”, a poursuivi le président américain, qui a dans le passé qualifié le changement climatique de “plus grande arnaque” de l’Histoire.Les Etats-Unis vont jusqu’à menacer les délégations favorables au projet, avec des restrictions de visas pour les membres de leurs équipages, des pénalités commerciales ou des frais portuaires supplémentaires.- Manoeuvres américaines -Le représentant brésilien a dénoncé vendredi en plénière les “méthodes” américaines, disant espérer “que cela ne remplacera la manière habituelle de prendre des décisions au niveau mondial”.Les pressions américaines pourraient affecter des “pays malheureusement plus sensibles à l’influence” des Etats-Unis, a reconnu une source européenne auprès de l’AFP.Les Philippines — pays qui fournit le premier contingent mondial de travailleurs du secteur — pourraient faire évoluer leur position. Tout comme les îles des Caraïbes, dépendantes économiquement des croisières américaines. L’Argentine prévoit pour sa part de voter contre.Le vote pourrait donc être très serré, d’autant que les Etats-Unis préconisent, dans un dernier coup de théâtre, d’en changer ses modalités afin de le faire capoter.Les nouvelles réglementations de l’OMI sont habituellement considérées comme acceptées sauf si un tiers de ses 176 membres (ou alors l’équivalent de la moitié de la flotte marchande mondiale) déclare s’y opposer – un processus connu sous le nom d'”acceptation tacite”.Mais Washington propose une “acceptation explicite”, qui inverserait les rôles et nécessiterait que deux tiers des nations optent officiellement pour l’adoption.Ce changement de procédure, dans laquelle pèsent les abstentionnistes, doit être examiné vendredi par l’OMI.Les principales associations et organisations maritimes se sont pour leur part déclarées favorables à l’adoption du NZF, dans un souci de lisibilité réglementaire.