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Wall Street en net recul, lestée par des résultats d’entreprise

La Bourse de New York baisse vendredi après la publication de plusieurs résultats d’entreprise, les investisseurs se montrant inquiets face à des prévisions plombées par les incertitudes économiques.Vers 14H15 GMT, le Dow Jones reculait de 1,07%, l’indice de Nasdaq de 0,80% et l’indice élargi S&P 500 de 0,90%, en route vers une cinquième semaine consécutive de baisse.”C’est un jour de faible actualité”, sans indicateur économique clé, ce qui permet aux investisseurs de se “concentrer sur les informations concernant les entreprises”, estime auprès de l’AFP Christopher Low, analyste de FHN Financial.Par conséquent, “les inquiétudes concernant les bénéfices pèsent sur le marché”, écrit dans une note Patrick O’Hare, de Briefing.com.Plusieurs entreprises ont publié leurs résultats jeudi soir, après la clôture de Wall Street.Le groupe américain de livraison de plis et colis FedEx (-10,38%) a abaissé à nouveau ses prévisions annuelles face à la “faiblesse de l’économie américaine” et aux “incertitudes”.De son côté, le fabricant américain de vêtements et d’équipements sportifs Nike (-7,10%) a publié des résultats en baisse sur un an.Son directeur financier, Matthew Friend, s’attend à un chiffre d’affaires en recul d’environ 15% au trimestre en cours. Il a souligné l'”incertitude” liée à l’environnement opérationnel, au niveau géopolitique, avec les nouveaux droits de douane, “des taux de change et des réglementations fiscales volatiles” ainsi que d’autres facteurs macroéconomiques pesant sur la confiance des consommateurs.Pour l’analyste Christopher Low, “en période d’incertitude, ce qui est certainement le cas aujourd’hui, (…) on a tendance à s’inquiéter, et l’inquiétude se traduit par des ventes” d’actions par les investisseurs.Par ailleurs, “la réunion de la banque centrale américaine (Fed) de mercredi fait toujours l’objet d’une grande attention” des acteurs du marché, selon l’analyste.La Fed a laissé ses taux inchangés et maintenu son estimation du nombre de baisses de taux qui devraient intervenir dans l’année (deux pour un demi-point de pourcentage au total), mai son président Jerome Powell a estimé mercredi que “l’incertitude” était “aujourd’hui inhabituellement élevée”, ajoutant que les nouveaux droits de douane mis en place sur les produits entrant aux Etats-Unis ont commencé à tirer l’inflation vers le haut.La séance de vendredi marque aussi l’expiration trimestrielle pour plusieurs catégories d’options et contrats à terme, ce qui devrait se traduire “par un volume (d’échanges) important”, selon Patrick O’Hare.Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans se détendait un peu à 4,22% contre 4,24% la veille en clôture.Le secteur des compagnies aériennes était boudé après l’incendie qui a entraîné la fermeture de l’aéroport londonien de Heathrow, le plus grand d’Europe, et déclenché des perturbations dans le trafic aérien mondial.American Airlines lâchait 2,00%, Delta reculait de 2,30% et United Airlines perdait 2,15%.Dans les semiconducteurs, Micron Technology plongeait de plus de 7% malgré la publication de résultats et prévisions supérieurs aux attentes des analystes, notamment un chiffre d’affaires de 8,8 milliards de dollars pour le trimestre en cours.Le sidérurgiste américain Cleveland-Cliffs abandonnait 3,46% après l’annonce de l’arrêt temporaire de deux de ses mines du Minnesota et par conséquent le licenciement d’environ 600 personnes.

Heathrow fermé: plusieurs jours de perturbations, des millions envolés

Le redémarrage de l’aéroport d’Heathrow, fermé vendredi à cause d’une panne électrique liée à un incendie, devrait prendre plusieurs jours et coûter des millions, voire des dizaines de millions de livres, estiment des experts, soulignant le côté “extrêmement compliqué” d’une telle opération.Combien de temps pour rouvrir Heathrow ?Lorsque l’aéroport d’Heathrow pourra rouvrir, le redémarrage du trafic ne sera pas instantané: il faudra notamment acheminer les passagers des vols annulés et s’assurer que les avions concernés retrouvent le fil de leur planning de vols.En effet, “les passagers, l’équipage, le fret et les avions” ne seront pas là où ils auraient dû se trouver dans les programmes et il faudra “résorber le retard accumulé”, explique à l’AFP Anita Mendiratta, experte en tourisme et en aviation, qui conseille notamment l’agence de l’ONU pour le tourisme.”Deux à quatre jours” seront nécessaires estime la spécialiste, pour qui il s’agit d’une opération “extrêmement compliquée”.Selon le consultant en aviation Philip Butterworth-Hayes, cela pourrait même prendre “sept ou huit jours pour tout remettre en place”.Mais “nous ne le savons pas vraiment avec certitude, car nous ne savons pas quand l’aéroport sera de nouveau opérationnel”, affirme-t-il à l’AFP.Comment un incendie peut-il fermer un aéroport ?L’incendie dans un poste électrique a aussi “mis hors service un générateur de secours”, privant l’aéroport de courant, a expliqué le ministre de l’Energie Ed Miliband vendredi à Radio 4.”Il s’agit d’infrastructures anciennes, que ce soit le poste électrique ou Heathrow”, qui “ont été construits avant la croissance des zones résidentielles et industrielles” avoisinantes, selon Anita Mendiratta –l’aéroport a ouvert en 1946.Comment un incendie “dans un seul endroit a-il pu arrêter un aéroport entier ?”, s’interroge pour sa part Philip Butterworth-Hayes. “D’autres générateurs auraient dû se mettre en marche, alors pourquoi cela ne s’est-il pas produit ? C’est l’une des grandes questions.””Il est évident que nous devrons examiner de plus près les causes, ainsi que la protection (…) mises en place pour les grandes infrastructures comme Heathrow”, a ajouté le ministre Ed Miliband.Le directeur général de l’Association internationale du transport aérien (IATA), Willie Walsh, évoque “un manquement clair d’organisation de la part de l’aéroport”.L’unité antiterroriste de la police londonienne, en charge l’enquête, affirme n’avoir pas constaté à ce stade “de signe d’acte intentionnel”.Combien cela va-t-il coûter ?Des experts chiffraient vendredi à plusieurs millions, voire dizaines de millions de livres le coût de cet incident pour l’aéroport et les compagnies aériennes concernées.Il sera “certainement supérieur à 50 millions de livres”, évalue Philip Butterworth-Hayes.John Strickland, analyste indépendant spécialiste du secteur aérien, estime lui que l’arrêt de cet aéroport qui voit passer plus de 200.000 passagers par jour “va se chiffrer en millions, même si on ne peut pas encore le quantifier”.”L’impact est donc considérable (…) principalement pour les compagnies aériennes en raison de tous les coûts liés à l’hébergement des passagers, aux remboursements, aux nouvelles réservations, etc”, précise-t-il.Il est selon lui “peu probable” que les compagnies aériennes parviennent à récupérer leurs pertes.Est-ce un évènement rarissime ?Les fermetures de grands aéroports ne sont pas exceptionnelles dans le monde, mais interviennent surtout en raison d’évènements météorologiques (tempête, ouragans, etc.) ou à la suite d’accidents ou de conflits.Début octobre dernier, plusieurs aéroports internationaux en Floride, à Tampa, Orlando ou Palm Beach, avaient cessé d’opérer du fait du passage de l’ouragan Milton.En avril 2010, l’éruption du volcan Eyjafjallajökull en Islande avait conduit plusieurs pays européens à fermer leur espace aérien, comme le Royaume-Uni, la Norvège ou le Danemark.A la suite des attentats du 11 septembre 2001, les Etats-Unis avaient également fermé leur espace aérien au trafic civil pendant deux jours.L’aéroport international de Muan en Corée du Sud, est resté inactif pendant plus de 20 jours entre décembre et janvier dernier après le crash d’un Boeing 737-800 de Jeju Air, qui avait fait 179 morts parmi les passagers. Mais il s’agit d’un petit aéroport, qui n’opère que quelques vols par jour.

L’aéroport de Heathrow fermé à la suite d’un incendie, trafic mondial perturbé

L’aéroport londonien de Heathrow, le plus grand d’Europe, a été contraint de fermer vendredi pour toute la journée au moins, en raison d’une panne de courant déclenchée par un incendie, engendrant des perturbations dans le trafic aérien mondial.Classé parmi les cinq aéroports les plus importants au monde, Heathrow dessert 80 pays et on y compte 1.300 décollages et atterrissages par jour. Il est fréquenté par quelque 230.000 passagers quotidiennement.La panne fait suite à un important incendie à la sous-station électrique de Hayes, dans la banlieue ouest de Londres, qui dessert l’aéroport, ont indiqué vendredi les pompiers. Les causes de ce sinistre n’étaient pas connues vendredi matin.”Heathrow connaît une coupure d’électricité significative. Pour garantir la sécurité de nos passagers et de nos collègues, Heathrow sera fermé jusqu’à 23H59 (23H59 GMT) le 21 mars”, a indiqué l’opérateur de l’aéroport, Heathrow Airport Holdings.Le groupe a précisé prévoir “de sérieuses perturbations (du trafic) ces prochains jours”.Outre l’aéroport, “un grand nombre de foyers et d’entreprises locales” sont affectés par l’incendie, qui a été signalé à 23H23 GMT jeudi, selon un porte-parole des pompiers, Pat Goulbourne.”Nos pompiers travaillent sans relâche, dans des conditions difficiles, pour maîtriser le feu aussi vite que possible”, a-t-il dit.Dix camions et quelque 70 pompiers ont été déployés. Près de 150 personnes ont été évacuées dans le secteur et un périmètre de sécurité a été mis en place.- Immenses flammes -Des images diffusées sur les réseaux sociaux pendant la nuit ont montré d’immenses flammes s’élevant de la sous-station électrique. Dans la matinée, un dégagement de fumée était toujours visible sur place, ainsi que des pompiers en action, a constaté une journaliste de l’AFP. Une odeur de fumée flottait dans l’air.Les pompiers ont appelé les habitants à garder leurs fenêtres fermées en raison des fumées produites par l’incendie, incitant la population à éviter la zone.Au total, quelque 16.000 foyers sont affectés par la panne, selon l’opérateur électrique Scottish and Southern Electricity Networks.Heathrow Airport a appelé les voyageurs à “éviter à tout prix de chercher à se rendre à l’aéroport avant que celui-ci ne rouvre”.L’incendie a provoqué une série de perturbations dans le trafic aérien mondial.British Airways, la plus grande compagnie à avoir des activités dans l’aéroport londonien, a averti que la fermeture aurait “un impact significatif” sur ses opérations.L’aéroport de Gatwick, au sud de Londres, a dit avoir commencé à accepter des vols détournés.Francfort avait accueilli vendredi matin six vols à cause de la fermeture d’Heathrow, selon une porte-parole de l’aéroport allemand.Deux vols de Qantas à destination de l’aéroport londonien -un vol direct de Perth (Australie) et un autre de Singapour- ont dû être détournés sur Paris Charles de Gaulle, selon la compagnie australienne.Parmi les vols perturbés figure aussi une liaison de United Airlines de New York, dont l’avion atterrira à Shannon (Irlande), selon FlightRadar24.Sept vols de United Airlines ont dû soit revenir vers leur aéroport de départ soit être dirigés vers d’autres destinations, selon la compagnie américaine, dont les vols de vendredi pour Heathrow sont annulés.- 200 destinations -Un vol de Korean Air, qui devait décoller d’Incheon (Corée du Sud) pour Heathrow, a été retardé de 22 heures, a indiqué la compagnie, qui avait initialement dit que le vol devait partir de Heathrow.A l’aéroport de Changi à Singapour, un couple qui devait prendre un vol pour Londres a indiqué à l’AFP qu’il était déjà dans la zone d’embarquement quand il a été prévenu de l’annulation.”On nous a dit que le vol était annulé parce qu’il y avait un incendie à Londres”, a indiqué l’homme du couple, qui a voulu rester anonyme. “On nous a réservé un hôtel, on nous a dit qu’on serait informés du prochain vol disponible, c’est tout ce qu’on nous a dit”, a-t-il dit à l’AFP.Construit en 1946, Heathrow est le plus important des cinq aéroports qui desservent la capitale britannique, avec plus de 80 millions de passagers annuels.Arrivé au bout de ses capacités, il a obtenu en janvier le feu vert du gouvernement britannique pour la construction d’une troisième piste, après des années de recours intentés par des riverains. Celle-ci devrait être achevée d’ici 2035.Parmi les quelque 200 destinations qu’il dessert, Dublin, Los Angeles, Madrid et New York sont les plus populaires.Une panne géante de contrôle aérien en aout 2023 au Royaume-Uni avait déjà provqué d’énormes perturbations dans le ciel du pays, forçant les agents à rentrer manuellement les plans de vols.Cet incident avait entraîné de très nombreux retards et annulations en chaîne. Près de 2.000 vols avaient été supprimés sur deux jours.

La Monnaie de Paris poursuit sa “transformation” avec des résultats en hausse

La Monnaie de Paris se félicite vendredi de sa “transformation réussie”, avec des résultats en hausse, portés par la production de monnaie, euros et pièces étrangères, et d’objets de collection, notamment pour les Jeux olympiques, après plusieurs couacs.Le chiffre d’affaires de l’institution s’est élevé à 193,9 millions d’euros en 2024, un record depuis 2007, quand elle est devenue un établissement public indépendant du ministère de l’Économie.Son résultat net annuel a atteint 6,4 millions d’euros (+47% par rapport à 2023). La Monnaie de Paris, qui a le monopole de la fabrication de la monnaie en France, a produit, en 2024, 1,6 milliard de pièces dont les deux tiers (1,1 milliard) en devises étrangères. Son PDG Marc Schwartz y voit pour l’AFP un “changement de modèle structurel”: il y a quinze ans, l’euro représentait 80% de la production, pour 20% de pièces étrangères. Si la commande d’euros de l’État a été divisée par deux depuis, explique Marc Schwartz, avec le recul des espèces au profit des paiements numériques, c’est différent dans les pays émergents: la croissance des espèces dans les pays hors OCDE était de 9% en 2024. Suivant l’envolée du prix de l’or, la Monnaie de Paris lancera début 2026 des pièces d’investissement en or, revendables au prix de leur poids, comme il en existe au Royaume-Uni ou aux États-Unis.Autre signe de la “transformation réussie” de la Monnaie de Paris, selon son PDG: les pièces de collection, qui représentent 42% du chiffre d’affaires, avec les séries frappées pour les Jeux olympiques et paralympiques de Paris, la réouverture de Notre-Dame ou le 80e anniversaire du Débarquement. Cette année, la Monnaie de Paris lancera une collection sur les héros de DC Comics (Batman, Wonder Woman…), après Harry Potter en 2022. Le PDG de cette institution née en l’an 864 évoque aussi une “année hors du commun” pour les mini-médailles, disponibles dans les sites culturels et touristiques, avec 5,4 millions d’exemplaires vendus. Les produits d’art, catégorie des médailles des athlètes des Jeux de Paris, constituent 9% du chiffre d’affaires. Concernant le couac des 220 médailles endommagées (4% des 5.084 médailles des Jeux), Marc Schwartz précise que les nouvelles seront livrées “avant l’été”. La Monnaie de Paris a traversé une période mouvementée, avec un mouvement de grève début 2024 et la production de 27 millions de pièces non conformes en 2023. 

La menace russe relance le débat sur un nouveau grand emprunt de l’UE

L’Europe va-t-elle s’endetter en commun comme pendant la pandémie? Longtemps jugée peu réaliste en raison de l’opposition de Berlin, le débat monte en puissance face aux besoins massifs de réarmement pour contrer la menace russe.Emmanuel Macron l’a répété jeudi soir à l’issue du sommet européen. Le président français est “convaincu” que l’Union européenne “devra à nouveau faire un emprunt commun” face au “mur de la dette”. Mais “aujourd’hui, ce n’est pas du tout consensuel” au sein des 27, a-t-il reconnu.Car l’Allemagne ferme toujours la porte: la position allemande est “bien connue”, a éludé le chancelier sortant Olaf Scholz à Bruxelles. Paris espère malgré tout que son successeur, Friedrich Merz, que le président français a rencontré mardi soir pendant près de trois heures à Berlin, se montrera moins réticent.Emmanuel Macron et Friedrich Merz “ne sont pas entrés dans ce degré de granularité mais il y a une volonté de travailler ensemble”, a glissé un diplomate français. “Laissons mûrir les choses”.Les Européens ont approuvé, il y a deux semaines, le plan de la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, pour mobiliser jusqu’à 800 milliards d’euros en faveur de la défense.Si tout le monde se félicite d’une action décisive accomplie en un temps record, les voix se multiplient pour souligner les limites d’un dispositif qui repose essentiellement sur les dépenses nationales. Certains Etats membres surendettés comme la France, l’Italie ou la Belgique, auront les plus grandes peines à trouver des marges de manÅ“uvre. Si s’endetter plus n’est pas une option, couper dans l’investissement ou les dépenses sociales pour financer l’effort militaire risque de susciter la colère des opinions publiques.- “Être plus ambitieux” -Les pays du sud, Rome et Madrid en tête, sont favorables au grand emprunt défendu de longue date par la France, tout comme désormais les Etats en première ligne face à la Russie comme la Pologne et les pays baltes.”Il ne doit pas s’agir uniquement de prêts, comme c’est le cas actuellement. Je pense que nous devons également discuter sérieusement de la possibilité d’une facilité commune d’emprunt qui offrirait des subventions aux Etats membres”, a estimé jeudi le Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis à Bruxelles.Le Livre blanc sur la défense, présenté mercredi pour détailler les projets de la Commission, “n’est qu’une première étape… Nous sommes ouverts à d’autres discussions sur la manière dont nous pouvons trouver encore plus de fonds”, a appuyé la Première ministre lettonne, Evika Silina.En pleine crise du Covid, en 2020, l’Europe avait franchi un cap historique en acceptant de s’endetter en commun pour éviter un naufrage économique: en clair organiser un transfert financier du nord vers le sud. A l’époque, la chancelière allemande Angela Merkel avait accompli un revirement longtemps jugé impensable, en acceptant finalement un grand emprunt à 800 milliards d’euros pour éviter un naufrage financier qui aurait menacé toute l’Europe.La logique pourrait être la même aujourd’hui face à un danger existentiel pour l’UE. “Évidemment, les voisins de la Russie sont plus concernés, ça va de soi (…) mais la menace à laquelle on fait face nous concerne tous”, a souligné mardi le président du Conseil européen, Antonio Costa, dans une interview à l’AFP.Le Premier ministre Néerlandais, Dick Schoof, a pourtant réitéré jeudi l’opposition de son pays à toute mutualisation de la dette: “la position des Pays-Bas c’est que nous sommes contre”.Comme en 2020, beaucoup dépendra de Berlin. Les Allemands pourraient-ils pivoter une nouvelle fois ? Déstabilisés par le désengagement de Donald Trump vis-à-vis des Européens, ils ont déjà brisé un tabou en approuvant un fonds spécial d’environ 500 milliards d’euros pour l’investissement public et en levant les obstacles constitutionnels qui encadrent le recours à la dette.Lors d’un débat en septembre, le futur chancelier allemand Friedrich Merz, en campagne électorale, avait réaffirmé son opposition à toute nouvelle dette commune. “Je veux le dire très clairement. Maintenant et à l’avenir, je ferai tout pour éviter que cette Union européenne ne s’engage dans une telle spirale d’endettement”, avait-il affirmé. Mais c’était avant l’arrivée de Trump à la Maison Blanche.

Avec “Assassin’s Creed Shadows”, Ubisoft espère un succès pour sortir la tête de l’eau

Séduire les joueurs sans les lasser: le géant français du jeu vidéo Ubisoft espère avoir trouvé la bonne formule pour “Assassin’s Creed Shadows”, quatorzième épisode de sa série phare lancé jeudi et avec lequel l’éditeur espère se relancer.Venu dans un magasin parisien pour se procurer le jeu dès sa sortie, Thibault, 28 ans, a été convaincu par “les combats et les graphismes, mieux faits que dans les autres Assassin’s Creed”.”J’ai hâte mais, en même temps, je suis un peu réservée”, confie pour sa part Melinna, infirmière de 25 ans, également venue l’acheter même si elle avait trouvé l’opus précédent “répétitif”.Pour Maximilien Metrouh, responsable régional au sein du revendeur spécialisé Micromania, “c’est un titre qui est très attendu” par les fans. Pour preuve, dès le premier jour, le jeu a franchi le cap du million de joueurs, a annoncé sur X le compte officiel d'”Assassin’s Creed Shadows”.Depuis 2020, Ubisoft, l’un des plus gros acteurs du jeu vidéo dans le monde avec près de 18.000 employés, a connu une longue série de revers: lancements décevants, chute du cours de Bourse, scandales de harcèlements sexuel et moral visant d’anciens cadres, mouvements de grève…Désormais au pied du mur, il mise sur cet épisode ancré dans le Japon féodal — son plus gros projet à ce jour — pour retrouver un second souffle.Près d’une vingtaine de studios et des centaines de personnes ont travaillé dessus pendant environ cinq ans, pour un budget de plusieurs centaines de millions d’euros, selon certaines estimations.”Nos développeurs ont donné tout ce qu’ils avaient pour créer le meilleur jeu possible”, assure Thierry Dansereau directeur artistique d’Ubisoft Québec, au Canada.Plutôt bien reçu par les critiques, “Assassin’s Creed Shadows” — commercialisé sur PC, PS5 et Xbox Series — affiche une note “globalement favorable” de 81 sur 100 sur le site d’agrégation d’avis Metacritic, soit un point de plus que l’épisode “Valhalla”, sorti en 2020 et plus gros succès de la série.- Critiques japonaises -Les premiers retours des joueurs sur internet sont également encourageants pour l’éditeur: le jeu enregistre 80% de critiques positives sur la plateforme de ventes de jeux sur PC Steam et une moyenne de 4,8 sur 5 pour près de 3.000 avis sur le Playstation Store de Sony.De quoi faire remonter le cours de l’action d’Ubisoft à la Bourse de Paris jeudi, où elle a clôturé en hausse de 3,85% à 13,08 euros.Pourtant, avant même sa sortie, “Assassin’s Creed Shadows” avait été la cible de nombreuses polémiques, notamment liées à la présence d’un samouraï noir parmi ses deux protagonistes.Au Japon, une pétition critiquant un “manque d’exactitude historique et de respect culturel” de la part des développeurs a recueilli plus de 100.000 signatures ces derniers mois, tandis que, mercredi, un député local s’est ému de la possibilité donnée aux joueurs de détruire l’intérieur d’un sanctuaire shinto.Face à ces critiques, Ubisoft a déployé jeudi un correctif rendant le mobilier des temples et sanctuaires indestructibles et réduisant les effusions de sang dans ces lieux.- Avenir incertain -“Tout le monde croise les doigts pour que cette sortie soit un énorme succès”, résume auprès de l’AFP Charles-Louis Planade, analyste à Midcap Partners, qui rappelle qu’avec environ 4.000 salariés en France sur les 15.000 que compte le secteur, “Ubisoft est la locomotive du jeu vidéo” dans ce pays.Pour sortir la tête de l’eau, l’entreprise avait entamé début 2023 un plan de réduction des coûts, entraînant des fermetures de studios et le départ de près de 2.000 salariés.Cette mauvaise passe, dans un secteur en pleine crise de croissance depuis deux ans, a aussi poussé Ubisoft à annoncer en janvier qu’il étudiait désormais “plusieurs options” pour son avenir, entraînant bon nombre de spéculations.Si un rachat conjoint avec le géant chinois de la tech Tencent — qui possède 10% de son capital—  pour sortir l’entreprise de la Bourse a été évoqué dans un premier temps, plusieurs médias rapportent désormais la possible création d’une nouvelle entité, recentrée sur les marques phares du groupe, qui céderait le reste de son catalogue.”Toutes les options sont sur la table”, résume M. Planade, pour qui le rapport de force dans la négociation sera en grande partie déterminé par le succès de “Shadows”.

Wall Street termine en baisse, les droits de douane en ligne de mire

La Bourse de New York a terminé en baisse jeudi, à l’issue d’une séance particulièrement volatile, les investisseurs ayant désormais le regard rivé sur le 2 avril, date à laquelle les droits de douane dits “réciproques”, voulus par Donald Trump, doivent être mis en place.Le Dow Jones a terminé proche de l’équilibre (-0,03%), tandis que l’indice Nasdaq a reculé de 0,33% et l’indice élargi S&P 500 de 0,22%.”Au départ, nous étions dans le rouge, puis nous sommes passés en force dans le vert, avant de retomber dans le rouge”, commente auprès de l’AFP Sam Stovall, de CFRA.”En général, lorsqu’il n’y a pas beaucoup de données pour faire bouger les marchés, c’est un peu comme les surfeurs qui n’ont pas de vagues: les opérateurs (…) créent donc leurs propres vagues”, ajoute l’analyste.Le marché a terminé de digérer la décision de la banque centrale américaine (Fed) de la veille, qui a décidé de laisser ses taux inchangés, dans une fourchette comprise entre 4,25% et 4,50%.Les responsables de l’institution ont également maintenu leur estimation du nombre de baisses de taux qui devraient intervenir dans l’année (deux pour un demi-point de pourcentage au total).Le président de la banque centrale américaine (Fed) Jerome Powell a toutefois estimé mercredi que “l’incertitude” était “aujourd’hui inhabituellement élevée”.Toujours selon M. Powell, les nouveaux droits de douane mis en place sur les produits entrant aux Etats-Unis ont commencé à tirer l’inflation vers le haut.”Étant donné que les discussions sur les droits de douane relèvent pour le moment plus de la rhétorique que de la réalité, il est trop difficile de savoir exactement ce qu’il adviendra de l’économie et de l’inflation”, analyse M. Stovall.”Le marché (…) attend de recevoir plus de données qui clarifient la situation sur des droits de douane et l’impact – ou l’absence d’impact – qu’ils auront sur l’économie”, abonde dans une note Patrick O’Hare, de Briefing.com.Les droits de douane dits “réciproques” seront bien effectifs à compter du 2 avril, a toutefois assuré jeudi la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, lors d’un point-presse.Les droits de douane “réciproques” consistent à appliquer aux produits entrant aux Etats-Unis depuis un pays le même niveau de taxation que celui appliqué par ledit pays sur les produits américains entrant sur son territoire.Côté indicateurs, le marché a bien accueilli les données publiées jeudi par la Fédération nationale des agents immobiliers (NAR), selon lesquelles les ventes de logements anciens sont reparties à la hausse en février aux Etats-Unis, et les prix ont continué leur ascension.Le mois dernier, 4,26 millions de maisons et appartements ont changé de main en rythme annualisé. Ces chiffres sont supérieurs aux attentes des marchés, qui s’attendaient à un recul.Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans est resté stable par rapport à la veille, à 4,24%.Par ailleurs, Wall Street pourra être exposé à un surcroît de “volatilité” vendredi avec l’arrivée à échéance d’une quantité massive de contrats à terme, appelée “journée des trois sorcières”, selon M. Stovall, en référence aux produits concernés, à savoir les options sur actions, les options sur indices boursiers et les futures sur indices.A la cote, le constructeur américain Tesla, spécialiste des véhicules électriques, a terminé en petite hausse (+0,17%) après le rappel de plus de 46.000 pick-up Cybertruck dont des panneaux de carrosserie risquent de tomber à cause d’une défaillance de la colle utilisée, a annoncé jeudi l’Agence américaine de sécurité routière (NHTSA).Le fabricant de semi-conducteurs Microchip Technology a baissé (-6,54%) après l’annonce de l’émission de 1,35 milliard de dollars d’actions convertibles, dont le montant sera notamment utilisé pour rembourser sa dette.

Retraites: les partenaires sociaux veulent “s’autonomiser”

Les trois syndicats de salariés et les deux organisations patronales encore engagés dans les concertations sur les retraites vont continuer leur travaux, mais avec une volonté de “s’autonomiser” par rapport au pouvoir politique.”Cela continue mais c’est très fragile”, a déclaré la négociatrice de la CFTC, Pascale Coton, après une réunion jeudi consacrée en partie au nouveau contexte créé par les propos du Premier ministre François Bayrou dimanche, affirmant que les concertations ne permettraient pas de revenir à 62 ans.Ces déclarations ont provoqué notamment le départ de la CGT.Côté patronal, le président du Medef Patrick Martin a affirmé jeudi vouloir “relancer les discussions sur de nouvelles bases” en les élargissant “au financement de toute la protection sociale” et à la question des cotisations qui doivent “baisser”, dans un entretien aux Echos.”Il faut sortir du format imposé par le gouvernement et réunir les organisations patronales et syndicales dans un cadre autonome,” a ajouté le dirigeant du Medef.Un peu plus tôt le négociateur de la Confédération des PME (CPME) Eric Chevée avait expliqué: “On va écrire nous-mêmes nos objectifs et notre feuille de route”.Sur la même ligne, le syndicat de salariés CFDT veut “définir entre partenaires sociaux les objectifs” des travaux, “et leur calendrier”, a renchéri son négociateur Yvan Ricordeau.Mais maintenir le navire des concertations à flot risque de s’avérer compliqué.Pour la patronne de la CGT Sophie Binet, “le Premier ministre et le patronat ont malheureusement définitivement enterré ce conclave. “C’est très grave parce que le Premier ministre s’était engagé à ce que ces discussions soient +sans totem, ni tabou+”, a-t-elle dit mercredi soir, réaffirmant : “les 62 ans, c’est la question centrale”.Selon un sondage Elabe pour BFMTV publié mercredi, 56% des personnes sondées souhaitent revenir aux 62 ans (contre 62% en janvier) et une sur deux voudrait voir adoptée une motion de censure contre le gouvernement de François Bayrou sur le sujet des retraites dans les prochaines semaines.Au moment où se tenait le “conclave”, plusieurs centaines de personnes – en majorité des retraités, et des sympathisants de la CGT mais aussi de la FSU , CFTC, ou Solidaires – ont manifesté à Paris et Toulouse pour réclamer une “retraite à 60 ans” ou une “vraie revalorisation des pensions”. – “Idées claires” -Reste à savoir si les cinq organisations restantes vont réussir à se fixer rapidement une nouvelle feuille de route. A l’issue de la réunion de jeudi, la CFTC et la CFE-CGC (cadres) ont regretté notamment que le Medef n’ait encore dévoilé aucune proposition de contribution patronale à un rétablissement de l’équilibre du système des retraites, comme une hausse des cotisations patronales ou un bougé sur l’âge de départ à la retraite.Mais pour la négociatrice du Medef, Diane Milleron-Deperrois, s’il n’est “pas possible d’activer les cotisations pesant sur les salariés et les employeurs”, il est encore “trop tôt” pour dévoiler “d’autres leviers”.Parmi les nouvelles thématiques qui pourraient figurer dans la nouvelle feuille de route que vont tenter de se fixer les partenaires sociaux, il y la reprise en main du pilotage du régime général des salariés du privé, devenu une prérogative du pouvoir politique en 1995, lors de la réforme Juppé.La CFDT “a les idées claires sur comment on peut aboutir sur les règles de pilotage”, a déclaré Yvan Ricordeau, dont le syndicat n’exclut pas de lier les discussions sur les retraites à des négociations plus larges sur la protection sociale en général, a-t-il indiqué.”Nos instances se réunissent mi-avril, je ferai le bilan. Et si on me dit arrête, j’arrêterai, tristement, mais bien obligée”, car “on ne peut pas continuer de servir la soupe au Medef”, a déclaré Pascale Coton de la CFTC.Outre la CGT et FO, parti dès la première réunion en qualifiant le processus de “mascarade”, le syndicat patronal des artisans U2P a lui aussi quitté les concertations, estimant que l’équilibre du régime des retraites “imposera de repousser l’âge légal de départ au-delà de 64 ans”, sauf pour les métiers difficiles.bur-bat-eva-lby-ref/nth

Loi d’orientation agricole: le Conseil constitutionnel censure plusieurs articles clés

Le Conseil constitutionnel a censuré jeudi, totalement ou partiellement, près d’un tiers des articles de la loi d’orientation agricole, dont plusieurs mesures censées consacrer le principe de “souveraineté alimentaire” mais aussi répondre à la colère des agriculteurs sur le poids des contrôles et des normes.”La LOA va enfin entrer en vigueur! L’essentiel des mesures concrètes pour les agriculteurs a été validé (…) Les censures prononcées sont essentiellement liées à de purs motifs de forme et ne marquent pas l’enterrement des mesures proposées: le travail continue”, s’est félicitée la ministre de l’Agriculture Annie Genevard dans une déclaration transmise à l’AFP.Cette loi, très attendue pour répondre au mouvement de colère agricole et adoptée au pas de charge en février avant le Salon de l’agriculture, consacrait la “bonne foi” présumée des agriculteurs lors des contrôles, une question qui a concentré les crispations d’agriculteurs, notamment de la Coordination rurale, qui veut la disparition de la police de l’environnement (OFB). Le Conseil a censuré cette disposition ainsi que la présomption de “non intentionnalité” pour certaines atteintes à l’environnement.Les Sages ont toutefois maintenu la dépénalisation de certaines atteintes à l’environnement, lorsqu’elles ne sont pas commises “de manière intentionnelle”, au profit d’une amende administrative de 450 euros maximum, ou du suivi d’un stage de sensibilisation.- Souveraineté alimentaire -Ils ont surtout rejeté le principe contesté de “non-régression de la souveraineté alimentaire”, miroir de la non-régression environnementale déjà consacrée.Mais l’ambition centrale de la loi pour ériger “la protection, la valorisation et le développement de l’agriculture” au rang d'”intérêt général majeur” et d'”intérêt fondamental de la Nation”, demande de la FNSEA syndicat agricole historique, n’a elle, pas été censurée.La “non-régression de la souveraineté alimentaire” avait été ajoutée par les sénateurs mais élus et juristes doutaient de la portée du dispositif, la protection de l’environnement ayant une valeur constitutionnelle, alors que cet “intérêt général majeur” est inscrit dans une loi simple.Selon le ministère de l’Agriculture, la “non régression de la souveraineté alimentaire” est toutefois “validée de manière opérationnelle à travers les conférences de la souveraineté alimentaire” annoncées par la ministre. Dans le détail, le Conseil constitutionnel, dont c’est la première décision sur un texte de loi depuis l’arrivée de Richard Ferrand à la présidence, censure totalement 14 articles et partiellement trois articles de ce texte, après une saisine par les députés des groupes LFI et Ecologiste.”C’est une petite victoire, face à tant de reculs environnementaux que proposait cette loi d’orientation agricole”, a réagi Benoît Biteau député écologiste de Charente-Maritime.- “Nouvelle marque” -Est aussi censurée une disposition qui prévoyait, sous certaines conditions et si elles n’engendrent pas de “concurrence déloyale”, que les “normes réglementaires en matière d’agriculture ne peuvent aller au-delà des exigences minimales des normes européennes”.Cela répondait à la demande des syndicats agricoles FNSEA, JA et Coordination rurale d’arrêter la “surtransposition” des normes européennes, notamment en matière de produits phytosanitaires.”Mes seuls regrets sont la suppression des principes de non-régression de la souveraineté alimentaire et de non-surtransposition, car c’est aujourd’hui l’origine du mal”, a déclaré à l’AFP Laurent Duplomb (LR), rapporteur de la loi au Sénat où il a très largement contribué au remaniement du texte.”Le texte final redonne tout de même un nouveau cap à notre agriculture (…) en infléchissant une certaine façon de penser”, qui a laissé de côté “l’agroécologie”, selon lui.Le Conseil constitutionnel a jugé conformes deux mesures particulièrement décriées par la gauche et les écologistes. L’une qui invite le gouvernement à “s’abstenir d’interdire les usages de produits phytopharmaceutiques autorisés par l’Union européenne” en l’absence d’alternatives viables, une traduction du principe “pas d’interdiction sans solution”, mantra de la FNSEA.L’autre accordant aussi une présomption d’urgence en cas de contentieux sur la construction d’une réserve d’eau.L’exclusion des bâtiments agricoles du décompte de l’artificialisation des sols dans le cadre du dispositif “zéro artificialisation nette” a elle été censurée. L’article a été jugé “cavalier”, c’est-à-dire sans lien suffisant avec le texte.Le texte prévoit aussi une simplification de la législation sur les haies et la création d’un guichet unique départemental – “France services agriculture” – pour faciliter les installations d’agriculteurs ou les cessions d’exploitation. Les articles concernés n’avaient pas été contestés.parl-mdz-ama/jbo/nth

Automobile: BYD va “bondir” en Europe cette année, promet sa vice-présidente

Le géant chinois BYD compte faire “bondir” ses ventes en Europe en 2025 grâce à sa nouvelle image de marque et à une petite électrique d’entrée de gamme, a déclaré sa vice-présidente Stella Li dans un entretien à l’AFP.”Nos immatriculations vont bondir à partir du mois de mars ou d’avril”, a assuré Stella Li.BYD compte sur son offre de véhicules hybrides rechargeables (avec un moteur à essence et un moteur électrique) et électriques proposés à des tarifs très compétitifs, mais aussi sur son image de marque. – Image de marque -Le groupe a lancé de grandes campagnes de communication, sponsorisant notamment l’Euro de football 2024, et multiplie les ouvertures de concessions à travers l’Europe. Il travaille aussi sur la qualité de son service après-vente pour affronter les constructeurs historiques. Il enchaîne les lancements de nouveaux modèles: un petit modèle électrique d’entrée de gamme, appelé “Seagull” (goéland) en Chine, doit arriver en Europe vers la “mi-2025”, pour concurrencer la Renault 5, la Citroën C3 ou le futur petit modèle électrique de Volkswagen. Son prix n’a pas été annoncé.Le constructeur cherche cependant à éviter l’image attachée aux véhicules à bas coûts. Il préfère se positionner comme “un acteur de premier plan dans les technologies propres”, selon Stella Li. La concession des Champs-Elysées, où l’AFP l’a rencontrée jeudi, fait la part belle à de puissants modèles de berlines ou SUV. Le géant chinois compte d’ailleurs lancer fin avril à la semaine du design de Milan une deuxième marque en Europe, Denza, visant directement les segments premium.BYD a aussi dévoilé cette semaine en Chine un nouveau système de recharge permettant aux voitures de récupérer jusqu’à 470 kilomètres d’autonomie après avoir été branchées pendant seulement cinq minutes, soit quatre fois plus vite que les électriques les plus performantes du marché. Elle place notamment BYD devant les Superchargers de son principal concurrent dans la voiture électrique, Tesla.Ces bornes doivent être déployées dès cette année dans des concessions BYD en Chine et arriveront “dans les prochaines années en Europe”, a indiqué jeudi Stella Li. Le groupe, N°1 du marché automobile en Chine, a multiplié par deux ses exportations début 2025 (par rapport à janvier-février 2024), avec plus de 130.000 véhicules vendus hors de Chine (+124%). Ses chiffres de vente en Europe ne sont pas publics.A sa création en 1995, BYD était spécialisé dans la conception et la fabrication de batteries. Devenu le sixième constructeur automobile mondial en 2024, avec 4,2 millions de voitures vendues (dont 10% à l’étranger), le groupe continue de fournir des batteries à de nombreux constructeurs.Il a investi dans sa propre flotte de navires: quatre en tout pour exporter ses voitures. Trois d’entre eux croisaient jeudi entre l’Afrique et l’Océan indien, selon la plateforme Marine Traffic.- Surtaxes -Les voitures électriques chinoises vendues en Europe doivent affronter une surtaxe (17% pour BYD) mise en place par la Commission européenne pour compenser des subventions chinoises. Mais BYD n’a “pas changé de stratégie” en Europe face à ces taxes “car celle-ci est à long terme”, assure Stella Li. Le groupe doit lancer la production de voitures électriques fin 2025 dans sa première usine européenne, en Hongrie.Cette usine serait dans le viseur de la Commission européenne pour des subventions chinoises, ont annoncé des médias jeudi. BYD “n’est pas au courant” d’une pareille enquête, a assuré Stella Li, mais “fera toujours preuve de transparence”. Une deuxième usine a été annoncée aux portes de l’Europe, en Turquie, et une troisième pourrait être annoncée “sur le long terme si le besoin s’en fait sentir”, a indiqué Stella Li. La France n’est pas écartée pour cette troisième usine parce qu’elle aurait soutenu l’instauration des droits de douane européens: l’usine pourrait s’installer “dans n’importe quel pays s’il est compétitif”, a assuré la vice-présidente.