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Wall Street soulagée par les perspectives d’une politique commerciale assouplie

La Bourse de New York a ouvert en légère hausse mardi, portée par la possibilité que les droits de douane que Donald Trump veut imposer à partir du 2 avril aux partenaires commerciaux des Etats-Unis soient moins importants qu’annoncé.Dans les premiers échanges, le Dow Jones prenait 0,16%, l’indice Nasdaq 0,11% et l’indice élargi S&P 500 0,13%.

“On croule sous le travail” : journée de grève à la Société Générale

“Slawomir, ne pense pas qu’à ta tirelire”: au siège de la Défense comme dans plusieurs villes de France, la banque Société Générale faisait face à un mouvement de grève mardi à l’appel des syndicats, pour la première fois depuis l’arrivée de son patron Slawomir Krupa en 2023.Mécontents des négociations sur les salaires, l’ensemble des syndicats du groupe ont appelé à la grève, chose rare dans le secteur bancaire.Une cinquantaine de salariés étaient réunis dans la matinée devant le siège de Société Générale à La Défense, près de Paris. “Slawomir, ne pense pas qu’à ta tirelire”: les manifestants ont placardé de part et d’autres de l’entrée du bâtiment des affiches visant le directeur général de la banque. L’intersyndicale a lancé ce mouvement après l’échec des négociations annuelles obligatoires (NAO) fin 2024, qui a été “la goutte d’eau”, explique à l’AFP Jean-Benoît Robitaillie, de la CFTC, mobilisé devant le siège.Le syndicaliste dénonce “un dialogue social au point mort”. “Alors que c’est la troisième année consécutive de suppressions d’emplois et que le groupe fait 4,2 milliards de bénéfices (bénéfice net pour l’année 2024, NDLR), ça ne passe pas du tout”. Pour la première fois depuis 2020, les représentants du personnel ont boycotté la dernière réunion sur les NAO et refusé de signer l’accord. La direction étant “restée sourde à nos demandes”, elle nous “contraint au rapport de force”, indiquaient les syndicats (CFDT, CFTC, CGT et SNB CFE-CGC), dans leur appel le 6 mars. Ils dénoncent la politique de rémunération du groupe, pas à la “hauteur des efforts engagés”, et les “freins à la mobilité”, ainsi que des “conditions de travail toujours détériorées” au fil des “plans de restructuration successifs”. La direction se dit de son côté attachée au dialogue avec ses partenaires sociaux. Malgré l’absence d’accord sur les NAO, elle “compte attribuer en 2025 une enveloppe représentant environ 3% de la masse salariale (…) au travers de différentes mesures collectives et individuelles”, plus que le “niveau de l’inflation prévu” cette année. Cela représenterait “près de 353 millions d’euros (..) redistribués aux salariés dans le cadre de l’actionnariat salarié et de la rémunération financière”, précise l’entreprise. – “Une pression terrible” -Mais, outre les revendications salariales, “de nombreux salariés ne reconnaissent plus le groupe dans lequel ils ont travaillé” et “attendent d’être entendus, reconnus et associés aux transformations en cours”, explique Jean-Benoît Robitaillie. “La crainte dans l’avenir et la difficulté à se projeter gagne toutes les strates de l’entreprise, même au siège, et plus seulement dans les agences qui sont en première ligne”, renchérit pour l’AFP Jean-Marc, salarié depuis 20 ans qui ne souhaite pas donner son nom et qui était également à La Défense. La fusion en 2023 des deux réseaux historiques, Société Générale et Crédit du Nord, s’accompagne de 3.700 suppressions de postes en agences, toujours en cours, et d’environ 950 suppressions dans les fonctions centrales.”On est face à un système pas très humain”, regrette pour l’AFP une autre salariée présente devant le siège, passée par le Crédit du Nord puis la Société Générale, qui souhaite rester anonyme. “Les agences sont en sous-effectif, comment on fait pour satisfaire les clients quand on croule sous le travail ?, s’interroge-t-elle. Ça entraîne une pression terrible et un mal-être pour les employés”. “On ne veut pas seulement remplir des objectifs mais aussi satisfaire les clients, et c’est de plus en plus difficile”, insiste cette salariée.Depuis son arrivée à la tête de la banque en mai 2023, Slawomir Krupa mène plusieurs chantiers de transformation, avec la vente des filiales jugées moins rentables et une chasse aux coûts à tous les étages, dont l’impact est particulièrement fort sur l’emploi.Il a indiqué le 11 mars au quotidien britannique The Financial Times que “rien n’était sacré” dans son travail pour réduire les coûts dans le groupe.

Les ventes de Tesla divisées par deux en Europe

Les ventes de Tesla ont plongé en Europe depuis le début de l’année, sur fond de fronde de certains consommateurs contre son patron Elon Musk, devenu  proche allié de Donald Trump, mais aussi d’un vieillissement de sa gamme.Les immatriculations de Tesla ont baissé de 49% sur un an aux mois de janvier et février dans l’Union européenne (UE), retombant à 19.046 véhicules et 1,1% de part de marché, selon les chiffres publiés mardi par l’Association des constructeurs européens d’automobiles (ACEA).Les immatriculations de véhicules à moteur électriques, la spécialité de la marque américaine, ont pourtant progressé dans l’ensemble de 28,4% sur la même période dans l’UE, à 255.489 véhicules et 15,2% du marché.Sur le seul mois de février, les ventes ont reculé de 47,1% pour Tesla mais avec une part de marché en légère amélioration à 1,4%, soit plus ou moins le niveau de Jeep, et moins que le chinois SAIC, avec ses hybrides et électriques vendues sous marque MG.Les ventes de la marque d’Elon Musk sont freinées par ses prises de position aux côtés du président américain Donald Trump depuis la fin de l’année 2024. “Beaucoup de gens ne sont pas alignés avec ses positions”, a commenté à l’AFP Matthieu Noël, analyste chez Roland Berger. Mais il est encore difficile de dire à ce stade si “ça a un vrai impact sur la marque ou si c’est temporaire”.Les appels au boycott se sont multipliés en Amérique du Nord et en Europe, ainsi que le vandalisme contre les voitures et concessions Tesla.De manière plus classique, la marque affronte avec sa gamme vieillissante une rafale de nouveaux modèles électriques de ses concurrents, européens comme asiatiques.Tesla, qui a participé à créer le marché de la voiture électrique, “ne se positionne plus avec les meilleurs produits”, souligne M. Noël.Le coup de jeune apporté aux Model 3 et Model Y, ses best-sellers, donne “l’impression qu’on est toujours sur le même véhicule”, selon lui.Des problèmes de fiabilité et le rappel massif du Cybertruck, un énorme SUV pourtant non vendu en Europe, ont aussi pu jouer, selon l’analyste. – Prix des occasions -La réputation de Tesla baisse aussi sur le marché des voitures d’occasion, où elle dominait la catégorie balbutiante des modèles électriques. Mais les propriétaires de Tesla ne se sont pas rués sur internet pour vendre leur véhicule, selon les analyses de la plateforme  AutoScout24, qui centralise des annonces de voitures d’occasion sur les principaux marchés européens (Allemagne, Belgique, France, Espagne, Pays-Bas…).Le nombre d’annonces déposées chaque jour pour des Tesla d’occasion n’a augmenté que de 3% entre février 2024 et 2025, selon la plateforme. Il correspond à la hausse des ventes de voitures neuves enregistrée il y a quelques années.En revanche, les prix de ces Tesla d’occasion ont tendance à baisser plus vite (-18,3% sur un an) que les autres voitures électriques (-7,3%). La berline Model 3 est plus touchée, avec 22% de baisse sur un an, à 27.600 euros en moyenne.Les prix des Tesla ne sont “pas très transparents parce que Tesla change ses prix en permanence” sur ses véhicules neufs, faisant baisser en cascade les prix des voitures d’occasion, explique Vincent Hancart. Parallèlement, la réputation de Tesla était “probablement exagérément positive” avec des promesses de conduite autonome, de batteries aux autonomies incomparables, et “revient à un peu plus de normalité”, souligne l’expert.Les perspectives de Tesla se sont en outre assombries avec la récente annonce du géant chinois des véhicules électriques BYD d’un nouveau système de charge permettant de récupérer jusqu’à 470 kilomètres d’autonomie après un branchement de seulement cinq minutes. Le chiffre d’affaires du constructeur a d’ailleurs dépassé celui de Tesla en 2024 à plus de 107 milliards de dollars.Elon Musk compte de son côté sur le lancement de la production à grande échelle de sa voiture autonome, le Cybercab, pour faire rebondir la marque qui a fait de lui l’homme le plus riche du monde.

Un entrepreneur veut relancer la marque Tupperware dans cinq pays européens

Relancer mais aussi “dynamiser” la marque Tupperware dans cinq pays européens: c’est l’objectif annoncé mardi par l’entrepreneur français Cédric Meston, quelques mois après la faillite du groupe américain célèbre pour ses boîtes alimentaires en plastique.Après des années de difficultés financières, Tupperware, emblème de la vente à domicile, s’était déclaré en faillite en septembre 2024, fragilisé par la concurrence à bas prix et l’essor de la livraison de repas, victime également de la volonté des consommateurs de limiter leur consommation de plastique.Mais un mois plus tard, Tupperware avait annoncé un accord avec ses créanciers, avec l’engagement de leur vendre la propriété intellectuelle “nécessaire à la création et à la commercialisation de la marque Tupperware”, ainsi que la cession de certains actifs aux États-Unis et dans d’autres filiales étrangères, sans plus de précisions.Dans la foulée, la société Tupperware France, détenue à 99% par Tupperware Belgium, avait été placée en procédure de sauvegarde.Mardi lors d’une conférence de presse à Paris, l’entrepreneur Cédric Meston a annoncé avoir “racheté 100% de l’entreprise Tupperware France qui appartenait à une société belge”, la justice belge ayant donné son feu vert la semaine dernière.”On est propriétaire d’une société qui est en sauvegarde, on va présenter dans les prochaines semaines un plan de continuation de l’entreprise” Tupperware France au tribunal de commerce de Nanterre. “L’objectif est de sortir de la procédure de sauvegarde au mois de juin”, a détaillé Cédric Meston, qui a notamment cofondé le fabricant de substituts végétaux à la viande HappyVore.En parallèle, l’entrepreneur a indiqué être en train de “renégocier” avec la maison mère américaine les licences d’exploitation et de distribution des produits de la marque Tupperware en France, Italie, Espagne, Belgique et Pologne, qui avaient été “coupées” en janvier en raison des difficultés du groupe.”C’est une question d’heures, de jours” pour l’obtention de ce feu vert a-t-il affirmé, sans donner de détails chiffrés sur les sommes en jeu pour ces licences, ni concernant le rachat de Tupperware France.L’objectif de M. Meston – qui précise que le management actuel de Tupperware France sera “associé à hauteur de 50% du capital” – est d’atteindre “100 millions d’euros de chiffre d’affaires d’ici la fin de l’année” sur les cinq marchés.- 20.000 “conseillers culinaires” -Le chiffre d’affaires de ces cinq pays européens avait atteint 400 millions d’euros en 2021, mais avait ensuite chuté à “70 ou 80 millions d’euros à la fin de l’activité, il y a quelques mois”, a-t-il détaillé.Quelque 20.000 “conseillers culinaires” de la marque, qui constituent son célèbre réseau de vendeurs indépendants et organisent par exemple à domicile les célèbres “réunions Tupperware”, sont actuellement répertoriés en France, Italie, Espagne, Belgique et Pologne. Cédric Meston compte “racheter le plus possible de stock pour relancer l’activité le plus vite possible”, mais il souligne que son objectif est “beaucoup plus que juste relancer une marque: on va accélérer, aller beaucoup plus loin et dynamiser avec de nouveaux canaux de vente”, par exemple en “accélérant dans la grande distribution” mais aussi en élargissant la promotion de Tupperware avec “des influenceurs sur les réseaux sociaux”.”Jusqu’à aujourd’hui, la vente directe représentait au moins 80% du chiffre d’affaires”, a précisé Geoffroy Destexhe, directeur général commercial de Tupperware France. Mais “à terme, on va être à 50% du chiffre d’affaires avec notre force de vente, 25% sur le retail (en grande distribution par exemple) et 25% sur le e-commerce. Et au niveau des prix, Tupperware va rester premium”, a ajouté Cédric Meston.Au-delà de ses célèbres contenants en plastique, l’idée est aussi de mettre en avant d’autres produits, comme des boîtes refermables en inox ou en verre, mais aussi des ustensiles de cuisine, des grands gobelets-gourdes isothermes ou encore des mini-hachoirs mécaniques, a mis en avant le nouveau propriétaire de Tupperware France.

Pollution industrielle à Fos: le sidérurgiste ArcelorMittal mis en examen

Déjà mis à mal par la crise de l’acier, qui l’a amené à suspendre d’importants projets en France, le sidérurgiste ArcelorMittal et deux de ses dirigeants ont été mis en examen pour “mise en danger de la vie d’autrui” et “faux et usage de faux” pour pollution industrielle dans la région de Fos-sur-mer (Bouches du Rhône).”ArcelorMittal Méditerranée et deux de ses dirigeants ont été mis en examen pour mise en danger d’autrui, faux et usage de faux et atteintes à l’environnement”, a précisé l’association Défense et protection du littoral du Golfe de Fos (ADPLGF) à l’origine d’une plainte collective en novembre 2018, dans un communiqué transmis mardi par son avocate.Interrogé par l’AFP, le procureur de la République de Marseille Nicolas Bessone, a confirmé ces mises en examen, révélées par Mediapart, assorties d’un contrôle judiciaire avec une caution de 250.000 euros et la constitution d’une garantie bancaire de 1,7 million d’euros.Installé dans l’immense zone industrialo-portuaire (ZIP) de Fos, ArcelorMittal Méditerranée était poursuivi par quelque 260 riverains, associations, syndicats, pour avoir exposé la population de la région à des rejets de polluants illégaux par son usine. Des accusations que le groupe “conteste fermement”.Pour l’ADPLGF, ces mises en examen, prononcées à l’issue de six ans d’instruction du Pôle santé publique du Tribunal judiciaire de Marseille, sont justifiées “par la récurrence des violations de la règlementation et par la gravité des conséquences sur la santé humaine et l’environnement”.”Il est notamment reproché à la société et à ses dirigeants d’avoir falsifié certaines données (chiffres) d’autosurveillance en matière d’émission de polluants dans l’air”, indique l’ADPGF qui “se félicite de ces mises en examen historiques”.- “Symphonie de couleurs” -“On ne s’attendait pas au début à ce que ce soit aussi énorme”, a déclaré à l’AFP le président de l’ADPLGF Daniel Moutet, qui documente depuis 2004 les fumées émises par le site d’ArcelorMittal de Fos avec des milliers de photos prises depuis le quai de déchargement où il travaillait. “Une symphonie de couleurs, avec des fumées noire, marron, jaune, orange, rouge…”, dit-il.”Arcelor a caché des informations, falsifié des documents. Au delà du CO2, leurs émissions contenaient du benzène, des particules fines, du plomb, du cadmium -tous classés cancérogènes et mutagènes-, mais aussi des agents toxiques comme des oxydes d’azote ou du dioxyde de soufre”, affirme-t-il.”On comprend pourquoi il y a  autant de cancers dans notre région, trois fois plus qu’ailleurs, c’est pas pour rien !”, ajoute M. Moutet.Dans un communiqué transmis à l’AFP, le groupe sidérurgique, qui dit “coopérer pleinement avec les autorités”, “conteste fermement les accusations”.ArcelorMittal “a investi depuis 2014 plus de 735 millions d’euros afin notamment de moderniser ses installations ou d’innover pour réduire des niveaux d’émissions dont les seuils normatifs sont toujours plus exigeants”, selon le communiqué. “Ces actions ont permis de réduire de 70% les émissions atmosphériques de ce site par rapport à 2002”, selon l’entreprise.Après avoir exploité pendant de nombreuses années deux hauts-fourneaux à Fos, Arcelor, qui avait repris en 2005 une emprise sidérurgique datant de 1974, avait arrêté l’un de ses hauts fourneaux en 2023, en invoquant la baisse de la consommation d’acier.- Investissements suspendus -Selon un document récent d’ArcelorMittal, le site, d’une capacité de production de plus de 4 millions de tonnes d’acier par an, “produit entre 2 et 3,5 mt/an selon les besoins du marché, et ses émissions directes de CO2 ont atteint en moyenne 5,6Mt/an sur les cinq dernières années”.ArcelorMittal Méditerranée, qui dit vouloir “réduire ses émissions de CO2 de 35% d’ici 2030 pour atteindre zéro émission directe ou liée à l’énergie d’ici 2050”, emploie environ 2.400 salariés et 1.100 sous-traitants à Fos-sur-Mer, dont il est le principal employeur.C’est l’une des deux usines du groupe en France, avec celle de Dunkerque (Nord) — le plus important site d’ArcelorMittal en Europe —, à compter des hauts-fourneaux.En septembre 2024, le groupe avait, dans le cadre de sa stratégie de décarbonation, inauguré un four-poche électrique à Fos, permettant d’accroître l’utilisation d’acier recyclé et de réduire les émissions de CO2 de près de 10%.ArcelorMittal a depuis annoncé suspendre ses projets d’investissements colossaux dans la décarbonation en Europe, dans l’attente de mesures de soutien de l’UE.

Contrôle des Ehpad: des “sanctions graves” contre 55 établissements, annonce la ministre

Le plan de contrôles des Ehpad lancé après le scandale Orpea en 2022 a permis d’identifier 55 établissements qui ont écopé de “sanctions graves”, annonce la ministre Charlotte Parmentier-Lecocq dans une émission qui sera diffusée sur France 2 mardi soir. “C’est-à-dire qu’il a été décidé soit la fermeture immédiate de l’établissement soit la mise sous tutelle pour des faits graves de maltraitance, de dysfonctionnements importants” ou “des problèmes de prise en charge des soins”, précise la ministre de l’Autonomie dans le cadre du débat “Au coeur des Ehpad, de l’indifférence à l’action”, visionné par l’AFP.En janvier 2022, la publication du livre-enquête “Les Fossoyeurs” du journaliste Victor Castanet avait déclenché un scandale de grand ampleur en dévoilant des cas de malversations financières et de maltraitances de personnes âgées dans certains établissements du groupe Orpea (rebaptisé depuis Emeis). Face à l’émotion suscitée, le gouvernement d’alors avait annoncé que les 7.500 Ehpad de France seraient contrôlés d’ici deux ans et contraints à davantage de transparence quant à leurs prestations et leur utilisation des fonds publics.Fin décembre 2024, 96% de ces établissements avaient été contrôlés, rapporte Charlotte Parmentier-Lecocq sur France 2. Chargées des contrôles, les agences régionales de santé (ARS) “sont allées pour un tiers sur sites”, en “priorisant ceux pour lesquels il y avait des éléments de doute ou d’alerte”. En parallèle, elles ont contrôlé “sur papier, sur la base d’éléments que doivent fournir les Ehpad en termes de chiffres, en termes de +turn over+ (de personnel, ndlr), la présence de salariés, les arrêts maladies, les problématiques de soins, les événements graves, et qui ont pu parfois déboucher sur un contrôle”, a-t-elle ajouté. “Il faut remettre de la transparence dans le système, il faut retrouver la confiance”, a insisté la ministre. “Si on n’a pas cette transparence, on ne répond pas aux attentes des familles et des proches. Et au passage sont salis tous les établissements et les professionnels qui font bien leur travail, que ça démobilise et démotive alors que ce sont des métiers précieux dont on a besoin”, ajoute-t-elle.

Au Royaume-Uni, l’actualité locale retrouve le moral grâce à des startups

Nouvelles hyperlocales et enquêtes de fond, plusieurs sites et journaux ont été créés avec succès ces dernières années au Royaume-Uni, au niveau d’une ville ou d’un quartier, pour lutter contre les déserts médiatiques.Installée au deuxième étage d’un magasin de meubles de l’est londonien, “The Slice” rapporte ainsi depuis 2018 la vie de Tower Hamlets, l’un des quartiers les plus divers mais aussi des plus défavorisés du pays.Outre son journal papier, ses quatre sites web scrutent l’actualité de quatre zones de ce quartier de 300.000 habitants, allant du financement d’une banque alimentaire à l’ouverture d’un nouveau café.Alors que de nombreux journaux locaux ont fermé dans le pays, “The Slice” défend un “modèle de journalisme local financièrement viable dans des zones défavorisées”, explique à l’AFP Tabitha Stapely, sa fondatrice et rédactrice en chef.Publié par une organisation à but non lucratif qu’elle a fondée, “The Slice” est financé par près de 500 abonnés, lecteurs et entreprises locales, ce qui lui permet de rester gratuit pour les autres. Quelque 8.000 personnes reçoivent ses newsletters.”Ce qui me passionne le plus, c’est que nous essayons quelque chose de nouveau”, souligne Agatha Scaggiante, rédactrice en chef adjointe et seule employée à temps plein aux côtés de Stapely.L’existence d’un telle publication redonne de l’espoir dans un pays où 4,8 millions de personnes vivent “dans une zone sans couverture médiatique locale dédiée”, ou “désert médiatique”, indique Jonathan Heawood, directeur général de la fondation Public Interest News (PINF).Selon le magazine spécialisé Press Gazette, près de 300 journaux locaux britanniques ont fermé entre 2005 et 2024, affectés par une baisse de leurs audiences et donc de leurs revenus.Le modèle actuel des sites d’information locale, avec des actualités souvent noyées sous les publicités, “n’inspire et n’implique pas” les lecteurs, souligne Heawood. De ce fait, les 1.200 médias locaux encore existants sont confrontés à des difficultés économiques.Ils ont pourtant “d’énormes bénéfices sociaux” défend-t-il. Ils permettent d’informer les habitants sur leurs institutions et processus démocratiques locaux, tendent à réduire la polarisation et suscitent un sentiment de “fierté”.- “Trop beau pour être vrai” -Dans de grandes villes comme Sheffield, Liverpool ou Glasgow, le groupe Mill Media explore un autre type de journalisme local, avec des enquêtes approfondies et des longs formats traitant aussi bien de la culture locale que de la corruption.Son fondateur Joshi Herrmann a commencé seul en 2020 avec le Manchester Mill, et gère aujourd’hui des sites d’information dans six villes, employant une vingtaine de journalistes.Ils ont enquêté sur la culture toxique d’une université de Manchester, ou encore révélé qu’un député travailliste était propriétaire d’un foyer pour enfants ne respectant pas les normes de sécurité. “Nous sommes dans une course à l’attention et à l’affection du public, donc il faut changer nos façons de faire”, dit Joshi Hermann à l’AFP.Essentiellement financé par ses abonnés, qui devraient être 10.000 dans les prochains mois, Mill Media a également reçu le soutien d’investisseurs lors d’une levée de fonds en 2023. Il compte 500.000 lecteurs et a atteint l’équilibre financier en juin, selon Joshi Herrmann. “De la même manière que les gens s’opposent à la +fast fashion+, on a l’impression qu’ils s’opposent aussi aux +fast news+”, souligne Victoria Munro, rédactrice au Sheffield Tribune, publication soeur du Mill.Avant son lancement en 2021, cette ville de plus de 550.000 habitants n’avait qu’un seul quotidien local. A Manchester, “le journalisme de fond n’existait plus depuis des années”, souligne la rédactrice du Mill Sophie Atkison, qui avait trouvé le lancement du journal “trop beau pour être vrai”.Avec ce succès, les médias locaux sur abonnements se sont multipliés au Royaume-Uni. Il y a donc “des raisons d’être optimiste” malgré les difficultés de la presse, indique Jonathan Heawood.Pour assurer leur avenir, ce dernier appelle les pouvoirs publics à renforcer leur soutien, et les géants de la tech à mieux rémunérer les médias locaux et indépendants sur internet.D’ici là, les équipe du Mill seront reçues mercredi par le roi Charles III, qui organise au palais de Buckingham une réception pour démontrer son “soutien au journalisme local”.

Trump impose des droits de douane de 25% contre les pays achetant du pétrole vénézuélien

Bien décidé à étrangler économiquement Caracas, Donald Trump a annoncé lundi que les pays achetant du gaz ou du pétrole vénézuélien seraient frappés à partir du 2 avril de droits de douane de 25% sur toutes leurs marchandises entrant aux Etats-Unis.Le président américain, qui multiplie les expulsions de migrants venus de ce pays, a justifié cette décision en écrivant sur son réseau Truth Social que le Venezuela était “très hostile” aux Etats-Unis.Caracas a dénoncé dans un communiqué une “nouvelle agression”, alors qu’en soirée le président vénézuélien Nicolas Maduro a lancé à la télévision nationale: “Ils (Etats-Unis) peuvent sanctionner et imposer des droits de douane sur tout ce qu’ils veulent, mais ils ne peuvent pas sanctionner l’amour et le patriotisme du peuple vénézuélien”.Selon le décret signé lundi par le président américain, ces taxes punitives visent les acheteurs directs et indirects – via des intermédiaires – de pétrole vénézuélien. Il n’est pas fait mention des achats de gaz.Pékin, plus grand importateur de pétrole vénézuélien, a dénoncé mardi les “interférences” de Washington dans les “affaires internes du Venezuela” et appelé à “abolir les sanctions unilatérales illégales”.- Rapport de force -Les surtaxes doivent entrer en vigueur le même jour, le 2 avril, que les droits de douane “réciproques” que Donald Trump a promis d’infliger tous azimuts aux partenaires commerciaux des Etats-Unis.Afin d’accentuer la pression sur Caracas, le président américain avait annoncé avoir mis fin à la licence permettant au géant pétrolier américain Chevron d’opérer au Venezuela, mais le groupe a obtenu lundi auprès du département du Trésor une prolongation de son permis jusqu’au 27 mai, selon des documents que l’AFP a pu consulter.Donald Trump a fait des droits de douane la pierre angulaire de sa politique économique, sociale et même diplomatique.Dans l’esprit de l’ancien promoteur immobilier, les taxes douanières sont une arme universelle permettant à la fois de réindustrialiser les Etats-Unis, de réduire le déficit commercial, de résorber le déficit budgétaire, de doper l’emploi et d’établir un rapport de force plus favorable pour Washington sur la scène internationale.Après les avoir utilisés brièvement à l’encontre de la Colombie pour forcer le pays sud-américain à accepter le retour de migrants entrés illégalement aux Etats-Unis, il les a employés contre le Canada et le Mexique pour les inciter à lutter plus efficacement contre le trafic de fentanyl, un puissant opioïde ayant causé une grave crise sanitaire aux Etats-Unis.Il avait finalement suspendu une grande part des 25% appliqués aux produits canadiens et mexicains, alors que les échanges avec les deux pays profitent théoriquement d’un accord de libre-échange tripartite (ACEUM) que le président américain avait négocié et signé durant son premier mandat.Donald Trump a imposé, pour les mêmes raisons, 20% sur les produits chinois, qui viennent s’ajouter à ceux qui étaient déjà en vigueur avant son retour à la Maison Blanche fin janvier.Le président américain a aussi imposé 25% sur l’ensemble des importations d’acier et d’aluminium entrant dans le pays, cette fois pour protéger l’industrie sidérurgique américaine de la concurrence étrangère, en particulier asiatique.- Discussions avec les Européens -Ces nouveaux droits de douane visant les acheteurs de pétrole vénézuélien pourraient en particulier toucher l’Inde et la Chine, déjà dans le viseur du gouvernement américain, et viendront “s’ajouter à ceux déjà existants”, a précisé M. Trump lundi, s’exprimant depuis le Bureau ovale.La Chine importe quotidiennement 500.000 barils de brut vénézuélien, l’Inde en faisant venir nettement moins. Le deuxième client sont cependant les Etats-Unis, avec 240.000 barils quotidiens, selon des experts interrogés par l’AFP.Selon le décret signé par Donald Trump, les surtaxes annoncées lundi pourraient être levées “un an après la dernière date à laquelle le pays a importé du pétrole vénézuélien, ou à une date antérieure”, si Washington le décide.La prochaine étape de Donald Trump devrait être la mise en place des droits de douane réciproques qui pourraient devenir effectifs dès le 2 avril. Mais les marchés s’attendent à ce qu’ils soient moins importants qu’annoncé, se concentrant sur les principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis, avec des exemptions potentielles sur certains secteurs.”Nous annoncerons d’autres taxes dans les prochains jours, en lien avec l’automobile, et un petit peu avec le bois de construction, ainsi que les semiconducteurs”, a affirmé M. Trump.Les partenaires commerciaux des Etats-Unis tentent de prolonger les discussions, à l’image du commissaire européen au Commerce Maros Sefcovic, attendu mardi dans la capitale américaine pour rencontrer le secrétaire au Commerce Howard Lutnick.aue-els-pgf-tmc/sdu/spi

Un entrepreneur rachète Tupperware France et veut relancer la marque en Europe

L’entrepreneur français Cédric Meston, qui a cofondé le fabricant de substituts végétaux à la viande HappyVore, a annoncé mardi avoir racheté Tupperware France et vouloir relancer la marque dans plusieurs pays européens.Après des années de difficultés financières, le groupe américain, fabricant des légendaires boîtes alimentaires en plastique et emblème de la vente à domicile, s’était déclaré en faillite en septembre 2024, fragilisé par la concurrence à bas prix et l’essor de la livraison de repas, et également victime de la volonté des consommateurs de limiter leur consommation de plastique.Mais un mois plus tard, Tupperware avait annoncé un accord avec ses créanciers, avec l’engagement de leur vendre la propriété intellectuelle “nécessaire à la création et à la commercialisation de la marque Tupperware”, ainsi que la cession de certains actifs aux États-Unis et dans d’autres filiales étrangères, sans plus de précisions.Dans la foulée, la société Tupperware France, détenue à 99% par Tupperware Belgium, avait été placée en procédure de sauvegarde.Mardi lors d’une conférence de presse à Paris, l’entrepreneur Cédric Meston a annoncé avoir “racheté 100% de l’entreprise Tupperware France qui appartenait à une société belge. On est propriétaire d’une société qui est en sauvegarde, on va présenter dans les prochaines semaines un plan de continuation de l’entreprise” au tribunal de commerce de Nanterre.”L’objectif est de sortir de la procédure de sauvegarde au mois de juin”, a-t-il précisé.En parallèle, M. Meston a indiqué être en train de “renégocier” avec la maison mère américaine les licences d’exploitation et de distribution des produits de la marque Tupperware en France, Italie, Espagne, Belgique et Pologne, qui avaient été “coupées” en janvier en raison des difficultés du groupe.”C’est une question d’heures, de jours” pour l’obtention de ce feu vert a-t-il affirmé, sans donner de détails chiffrés sur les sommes en jeu pour ces licences, ni concernant le rachat de Tupperware France.Dans ces cinq pays européens sont répertoriés 20.000 “conseillers culinaires” de Tupperware, constituant son célèbre réseau de vendeurs indépendants qui font par exemple à domicile des présentations des produits de la marque.L’objectif de M. Meston, qui précise que le management actuel de Tupperware France sera “associé à hauteur de 50% du capital”, est d’atteindre “100 millions d’euros de chiffre d’affaires d’ici la fin de l’année” sur les cinq marchés.

SNCF: Sud-Rail dépose un préavis de grève du 17 avril au 2 juin

Sud-Rail a déposé un préavis de grève allant du 17 avril au 2 juin, couvrant les vacances scolaires et les jours fériés du printemps, mais n’appelle pas à la grève à ce stade, a précisé une source du syndicat à l’AFP mardi.Sud-Rail, troisième syndicat de la SNCF et deuxième chez les contrôleurs, a déposé un préavis de grève de six semaines pour dénoncer la dégradation des conditions de travail des contrôleurs, a-t-il indiqué dans un communiqué lundi.”Avec la mise en place d’un nouveau logiciel informatique, le planning des contrôleurs se trouve modifié sans arrêt, sans avis préalable”, pointe en particulier le communiqué. À ce stade, il s’agit seulement d’un avertissement adressé à la direction et pas d’un appel à la grève, sur lequel les instances internes de Sud-Rail se prononceront “prochainement”, a précisé la source syndicale à l’AFP. Sud-Rail regrette dans son communiqué de n’avoir obtenu “aucune avancée” de la direction sur sa demande d'”augmentation de la prime de travail liée à un durcissement des conditions d’exercice du métier”. “On est dans la phase de dialogue”, a réagi la direction de SNCF Voyageurs. “Il y a un préavis auquel nous sommes, comme tous les préavis, extrêmement attentifs”, a ajouté la compagnie. Interrogée mardi sur RTL, la ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités Catherine Vautrin a appelé “chacun à ses responsabilités”. “Il faut laisser les Français pouvoir vivre leur vie. Je pense que les Français ont aussi besoin de ces moments”, a insisté Mme Vautrin, insistant sur l’incompréhension que susciterait une grève des cheminots au printemps.Aucun syndicat n’appelle à ce stade à la grève pour la période des vacances scolaires et des ponts du printemps et “il y a (…) déjà eu des préavis ces derniers mois mais qui n’ont pas eu d’impact”, souligne la direction de la SNCF. La dernière grève des contrôleurs, pendant un week-end de congés de février 2024, avait entraîné l’annulation de nombreux TGV, laissant 150.000 personnes sur le carreau.