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Wall Street ouvre dispersée, fait une pause avant les droits de douane

La Bourse de New York a ouvert sans direction claire mercredi, retenant son souffle avant la mise en place de droits de douane par l’administration Trump le 2 avril, et dans l’attente de nouveaux catalyseurs.Vers 13H40 GMT, le Dow Jones prenait 0,45%, l’indice Nasdaq perdait 0,35% et l’indice élargi S&P 500 était proche de l’équilibre (+0,02%).”Il n’y a pas beaucoup de conviction dans les premiers échanges”, observe dans une note Patrick O’ Hare, de Briefing.com.Le marché “fait une pause (…) il est à la recherche d’un nouveau catalyseur pour le faire évoluer dans un sens ou dans l’autre”, ajoute auprès de l’AFP Art Hogan, de B. Riley Wealth Management.Les investisseurs restent attentistes avant le 2 avril, date à laquelle les droits de douane dits “réciproques”, voulus par Donald Trump, doivent être mis en place.Des informations de presse publiées ce weekend ont dévoilé que ces droits de douane “réciproques” seraient davantage ciblés qu’initialement escompté. “Je ne veux pas faire trop d’exceptions”, a déclaré Donald Trump mardi sur la chaîne Newsmax, en ajoutant qu’il “sera probablement plus souple que réciproque, parce que (s’il était) réciproque, ce serait très difficile pour les gens”.Les investisseurs vont “devoir attendre et voir comment les choses se déroulent, ou si quelque chose de nouveau sort de la Maison Blanche”, a commenté M. HoganCôté indicateurs, les investisseurs attendent désormais la nouvelle estimation de la croissance américaine au dernier trimestre 2024, jeudi, suivie vendredi de l’indice PCE, jauge d’inflation favorite de la banque centrale américaine (Fed).”Si les prix et le PIB du quatrième trimestre étaient revus à la hausse (…), cela serait certainement considéré comme un élément positif” par le marché, analyse M. Hogan.Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans se tendait à 4,35% contre 4,31% la veille en clôture.Ailleurs, au tableau des valeurs, Boeing évoluait proche de l’équilibre (+0,07%) après que le juge fédéral texan chargé de l’affaire des crashes de deux Boeing 737 MAX 8 en 2018 et en 2019, qui ont fait au total 346 morts, a créé la surprise mardi en fixant au 23 juin l’ouverture d’un procès pénal avec jury populaire contre l’avionneur américain.Le juge Reed O’Connor, qui siège à Fort Worth (Texas), a également “annulé” la date butoir fixée au 11 avril pour que Boeing et le ministère de la Justice l’informent de leurs avancées concernant l’accord de plaider-coupable de l’avionneur dans ce dossier.La chaîne de magasins à bas prix Dollar Tree perdait du terrain (-0,36%) après des résultats en deçà des attentes. Le groupe a par ailleurs indiqué qu’il allait vendre sa filiale Family Dollar, plus orientée vers l’alimentaire et en difficulté depuis plusieurs années.Les capitalisations géantes du Nasdaq évoluaient en ordre dispersé, à l’image de Nvidia (-2,27%), Apple (+0,10%), Amazon (-0,55%) et Microsoft (-0,17%).L’action du distributeur de nourriture pour animaux Chewy était en hausse (+2,76%) après la publication de résultats globalement au-dessus des attentes des analystes.

Espagne: Sánchez annonce un plan national pour doper l’industrie de défense

Le Premier ministre socialiste espagnol Pedro Sánchez a annoncé mercredi un plan national destiné à stimuler l’industrie de sécurité et de défense en Espagne, dans le cadre des efforts réclamés par l’UE face à la menace russe et au désengagement américain.”Le gouvernement lancera avant l’été un grand plan national pour le développement et la promotion de la technologie et de l’industrie de sécurité et de défense espagnoles”, a assuré le dirigeant socialiste lors d’une allocution au Parlement consacrée notamment aux dépenses militaires de l’Espagne.”Ce plan devra tirer parti de l’expérience acquise au cours des dernières années grâce au plan de relance” post-Covid et “concentrera le gros de l’investissement supplémentaire exigé par nos partenaires européens”, a-t-il ajouté, sans fournir de détails à ce stade sur son contenu.Ces déclarations surviennent alors que l’Espagne, qui a les dépenses militaires les plus basses en pourcentage du PIB parmi les pays de l’Otan, s’est engagée auprès de ses partenaires européens à augmenter son budget de défense, par souci de solidarité.Selon les données de l’Alliance atlantique, l’Espagne a consacré en 2024 à ses dépenses militaires 1,28% de son PIB, loin derrière la Pologne (4,12%) où même la France (2,06%). Pedro Sánchez a promis de porter ce taux à 2% d’ici 2029, ou même plus rapidement.S’il a confirmé mercredi de nouveau cet objectif de 2%, Pedro Sánchez est cependant resté flou sur le calendrier, et n’a pas clairement indiqué s’il soumettrait son plan au vote des députés. “Nous présenterons au Parlement tout ce qui doit passer par le Parlement”, a-t-il simplement assuré.Un manque de précision dénoncé par Alberto Nuñez Feijoo, chef de file du Parti populaire (PP, droite), qui a regretté le manque d’informations transmises aux parlementaires. “Quels seront les délais? Combien va-t-on dépenser chaque année? D’où va venir cet argent?”, s’est il interrogé.L’augmentation des dépenses militaires est un sujet délicat pour le dirigeant socialiste, qui gouverne sans majorité parlementaire, grâce au soutien de l’extrême gauche, historiquement hostile à l’Otan, et de partis régionalistes peu enclins à renforcer l’armée espagnole.”L’Espagne ne doit pas accepter l’idée que plus de dépenses équivaut à plus de sécurité”, a ainsi estimé mercredi la porte-parole de la formation d’extrême gauche Sumar au Parlement, Verónica Martínez Barbero, qui craint que la hausse des dépenses militaires ne se fasse au détriment des mesures sociales.

Londres dégaine le sécateur budgétaire

Les impopulaires hausses d’impôts de l’automne n’auront pas suffi: plombée par une économie qui ne décolle pas, la ministre britannique des Finances Rachel Reeves va détailler mercredi de nouvelles coupes franches dans les budgets publics, pour tenter d’équilibrer les comptes.Le gouvernement travailliste du Premier ministre Keir Starmer navigue en eaux troubles: outre une croissance en berne, il doit composer avec les taux d’emprunts élevés de la dette britannique, l’augmentation annoncée des dépenses militaires et les menaces de guerre commerciale de Donald Trump.Rare bonne nouvelle pour Mme Reeves, l’inflation dans le pays a connu un ralentissement surprise en février, à 2,8% sur un an, grâce à des baisses de prix dans l’habillement, selon des chiffres officiels publiés mercredi matin. Les analystes prévoyaient que le chiffre se maintiendrait à 3%.”Le monde a changé”, martèle la ministre depuis des semaines. Comprendre: le budget déjà serré du Royaume-Uni, présenté en octobre, n’est plus tenable.”Le rôle d’un gouvernement responsable ne se limite pas à observer ce changement”, il doit être “actif, engagé pour assurer l’avenir” du pays, a fait valoir Mme Reeves mardi soir dans un communiqué consacrant une hausse de 2,2 milliards de livres (2,6 milliards d’euros) du financement annuel de la défense.- Discipline de fer -Mais c’est surtout sur les coupes budgétaires que la chancelière de l’Echiquier, son titre officiel, est attendue de pied ferme mercredi, peu après midi, pour sa traditionnelle “déclaration de printemps”, une mise à jour économique et budgétaire.Avocate d’une discipline de fer sur les finances publiques, elle a déjà rejeté les critiques affirmant que ses choix budgétaires signent un retour à l’austérité – référence aux coupes douloureuses imposées en 2010, du temps des conservateurs.Mais face au mécontentement venant de ses propres rangs, le gouvernement de centre-gauche s’est efforcé de déminer le terrain, en étalant au compte gouttes les mauvaises nouvelles.Cinq milliards de livres d’économies annuelles dans les allocations pour personnes handicapées et malades de longue durée ont ainsi été présentées la semaine dernière.Mme Reeves a aussi confirmé pendant le week-end une réduction de 15% des coûts de fonctionnement de l’administration centrale d’ici 2030, pour économiser à terme plus de 2 milliards de livres par an -elle vise 10.000 postes en moins.La presse britannique s’attend par ailleurs à un coup de rabot sur les augmentations prévues des dépenses publiques dans les années qui viennent, ce qui pourrait représenter 5 milliards de livres d’économies supplémentaires.Pour apaiser l’opinion, le gouvernement met en avant l’augmentation des moyens à destination du NHS, le système public de santé défaillant, ou encore une ambitieuse réforme du droit du travail au bénéfice des salariés.L’exécutif a aussi voulu contrebalancer ces mesures en annonçant mardi qu’il injecterait 2 milliards de livres (2,4 milliards d’euros) dans la construction de logements abordables.- Difficile à avaler -Mais les coupes budgétaires sont difficiles à avaler pour de nombreux députés travaillistes, d’autant que le gouvernement avait déjà pris la décision controversée de supprimer, avant l’hiver, une aide au chauffage pour les retraités.”Nous ne pouvons pas prétendre qu’il n’y a pas d’austérité (…) si nous allons enlever autant d’argent dans l’aide sociale”, s’est insurgé le député travailliste Brian Leishman, cité lundi dans le magazine politique écossais Holyrood.Le budget présenté par Mme Reeves en octobre, avec une forte hausse des cotisations patronales et des emprunts exceptionnels pour investir et relancer la croissance, avait aussi suscité l’ire des patrons et provoqué la nervosité des marchés.L’exécutif a fait de la croissance sa priorité, mais celle-ci ne décolle pas depuis le retour des travaillistes au pouvoir en juillet. Le produit intérieur brut (PIB) s’est affiché en recul de 0,1% en janvier.Mercredi, l’organisme public de prévision budgétaire, l’OBR, dévoilera ses dernières projections pour l’économie britannique.Mais malgré la bonne nouvelle sur l’inflation, celle-ci reste nettement supérieure à la cible de 2% et “il est peu probable que la Chancelière annonce (mercredi) quoi que ce soit pour apaiser les craintes concernant l’économie britannique”, estime Lindsay James, de Quilter Investors.Rachel Reeves “a encore besoin d’un miracle économique” avant le prochain budget, l’automne prochain, abonde Kathleen Brooks, analyste chez XTB.

Epaves et lieux sacrés, un héritage culturel menacé par l’extraction minière sous-marine

Navires engloutis, esclaves morts lors de la traite transatlantique ou connexion “spirituelle” des îliens du Pacifique: les océans abritent un patrimoine culturel qui doit être protégé de l’extraction minière sous-marine au même titre que les écosystèmes, plaident ONG et peuples autochtones.”Nos ancêtres ont parcouru l’océan pendant des millénaires, transmettant les informations de génération en génération”, raconte à l’AFP Hinano Murphy, de l’association polynésienne Tetiaroa Society.”Nous sommes les enfants du peuple de l’Océan” et “nous devons protéger cet héritage”, en faisant “adopter le principe selon lequel les fonds marins sont un lieu sacré, la matrice de la vie” insiste-t-elle.Lors de la session en cours de l’Autorité internationale des fonds marins (AIFM) en Jamaïque, les représentants de peuples autochtones ont plaidé pour que leur héritage culturel et leur lien spirituel avec les océans soient reconnus dans le code minier, qui doit établir les règles d’exploitation des fonds marins dans les eaux internationales.Scientifiques et défenseurs des océans insistent depuis longtemps sur les menaces que cette future exploitation industrielle fait peser sur les écosystèmes marins. Mais “le patrimoine culturel sous-marin est la mémoire vivante des générations qui nous ont précédé, sa protection doit être une priorité égale à la protection de la biodiversité marine”, a plaidé lors des débats Salim Lahsini, représentant du Maroc, s’exprimant au nom des pays africains.Le projet de texte actuel, encore très disputé, prévoit bien une protection du “patrimoine culturel subaquatique”.Les entreprises exploitantes devraient ainsi notifier l’AIFM en cas de découverte de restes humains, d’objets ou de sites archéologiques. Une découverte qui, selon l’issue des négociations, pourrait mener à une suspension des activités.Mais les modalités et les définitions ne font pas consensus.”Définir le patrimoine culturel seulement par les épaves me semble très triste”, dit à l’AFP April Nishimura, une représentante d’un clan des Gitxsan au Canada, qui souligne le lien de son peuple avec la mer par l’intermédiaire des saumons qui remontent les rivières.- “Immatériel” -Dans cet esprit, un groupe d’Etats mené par la Micronésie a proposé de spécifier que cet héritage inclut à la fois le patrimoine matériel (restes humains, artéfacts, épaves de bateaux et leur cargaison…) et le patrimoine “immatériel”, comme les connaissances liées à la navigation traditionnelle ou les pratiques spirituelles liées à l’eau.A ce stade, seules les technologies d’extraction des nodules polymétalliques présents dans le Pacifique semblent suffisamment développées pour envisager un passage à l’échelle industrielle.Mais l’Atlantique, avec la présence d’un autre type de gisements, pourrait aussi être concerné.Cet océan abrite dans ses entrailles bateaux coulés et avions abattus pendant les deux Guerres mondiales, ou encore les traces de siècles de traite des esclaves entre l’Afrique et l’Amérique.”De nombreux navires transportant des esclaves ont coulé pendant la traversée. Et de nombreux esclaves décédés pendant le voyage ont été jetés à la mer”, souligne auprès de l’AFP Lucas Lixinski, professeur à l’université de Nouvelle-Galles du Sud à Sydney.C’est “une histoire importante du patrimoine sous-marin et de nos liens actuels avec lui”. Si arrêter l’extraction en cas de découverte d’une épave semble sur le principe assez simple, protéger les volets “immatériels” de ce patrimoine est plus complexe.Le code minier pourrait “créer une liste d’évaluation” en amont, avance le professeur. En particulier en demandant aux communautés concernées et à des anthropologues si l’activité dans telle zone pourrait “perturber les connexions culturelles de façon trop invasive, destructrice”.Le groupe de travail mené par la Micronésie recommande lui la création d’un comité spécialisé — composé notamment de représentants de peuples autochtones — chargé d’assister le Conseil de l’AIFM dans sa décision sur un plan d’exploitation.Quant à la protection du patrimoine matériel, des solutions existent, assure à l’AFP Charlotte Jarvis, archéologue maritime et représentante de l’ONG The Ocean Foundation.”Nous sommes entrainés à repérer une épave dans des données sur les fonds marins (…) et à agir à partir de ces données”, par exemple pour mettre en place une “zone tampon”, explique-t-elle.Avant de détromper ceux qui pourraient croire qu’il n’y a pas de vestiges à explorer aussi loin sous la mer.”Pensez simplement à la plus célèbre épave dans le monde, le Titanic,” échoué à 3.800 mètres de fond.

Face à l’assaut des vagues, les ports du Pacifique sud-américain renforcent leurs protections

Des grues déposent d’imposants blocs de béton sur le brise-lames qui protège depuis un siècle le port chilien de San Antonio des assauts de la houle. Profitant d’une mer calme, les ouvriers s’activent avant le début de l’hiver austral, en juin.Les opérations commerciales du principal port chilien, comme celles de dizaines d’autres, dont deux des plus importants en Equateur et au Pérou, sont de plus en plus perturbées par l’agitation marine.Avec l’élévation du niveau de la mer et la hausse des températures liées au réchauffement climatique, “des houles plus intenses et plus fréquentes se produisent”, explique à l’AFP le climatologue chilien Raul Cordero. Des sites portuaires qui, il y a encore quelques décennies, n’auraient pas eu besoin d’être protégés, doivent désormais l’être, assure-t-il. Or, le port de San Antonio se situe dans une baie “très exposée”, note Andrés Orrego, directeur du site spécialisé Portal Portuario.Situé à 120 kilomètres de la capitale Santiago, San Antonio est le troisième port le plus fréquenté du Pacifique sud-américain, avec 1,7 million d’équivalents vingt pieds (EVP, la mesure de référence du secteur) y transitant chaque année.En 2021, l’infrastructure avait dû être fermée pendant 74 jours, soit huit fois plus que lorsque les mesures de protection ont débuté 13 ans plus tôt. En 2024, il a été inopérant pendant un mois entier.- “Insécurité” -Ces dernières années, la mer s’est infiltrée “jusqu’aux zones opérationnelles”, créant “de l’insécurité” pour les travailleurs, regrette Jorge Santos, sous-directeur des opérations du port.Depuis 2020, quelque 270 navires ont été empêchés d’entrer ou de sortir du port. Or, selon M. Santos, chaque jour d’immobilisation leur coûte entre 80.000 et 150.000 dollars. Composé de blocs de 20 tonnes, son brise-lames de 1.000 mètres de long et dix de haut est régulièrement pris d’assaut par les vagues, explique José Aldunate, chef des travaux du port. Le port a investi 11 millions de dollars pour le renforcer. Les travaux ont débuté en 2024 avec l’installation de blocs concaves, conçus pour renvoyer les vagues.   La moitié de la digue a déjà été consolidée, permettant déjà de réduire le nombre de jours de fermeture du port, passé de 47 en 2023 à 30 l’an dernier. La fin des travaux est prévue pour le premier semestre 2026. “Même si ces travaux vont permettre d’atténuer l’impact des vagues, certaines passeront encore, mais dans des limites acceptables, permettant au port de continuer à fonctionner sans difficulté”, estime José Aldunate.- “S’adapter” -Au Chili, le port d’Antofagasta, point clé de l’exportation du cuivre, prévoit également de renforcer son brise-lames afin de réduire les jours où il est contraint de fermer.Plus au nord, le port péruvien de Callao, le principal de la région sur le Pacifique, bien que protégé par une digue de 13 mètres de haut ainsi que par deux îles, est également touché. Fin 2024, il a été fermé pendant dix jours en raison de vagues atteignant jusqu’à quatre mètres de haut, un phénomène qui a également affecté une centaine d’autres ports du pays. Toujours au Pérou, le nouveau mégaport de Chancay, exploité par la Chine, comprend lui déjà un vaste brise-lames de près de trois kilomètres de long. Les ports équatoriens aussi sont touchés par le phénomène. Jusqu’il y a six ans, celui de Manta ne fermait que quelques heures chaque année en raison de la houle. En 2024, il a dû fermer plusieurs jours, a assuré à l’AFP l’Autorité portuaire. Manta a besoin d’un plan de “travaux de protection côtière, d’amélioration des infrastructures portuaires et de stratégies d’adaptation à l’impact du changement climatique”, reconnaît l’opérateur.”C’est un problème auquel il faudra s’adapter”, note le climatologue Raul Cordero. “Il faudra investir beaucoup d’argent pour se protéger contre la houle”, prédit-il.

Boeing sous pression, un procès pénal lié aux crashes de 2018 et 2019 fixé en juin

Le juge fédéral texan chargé de l’affaire des crashes de deux Boeing 737 MAX 8 en 2018 et en 2019, qui ont fait au total 346 morts, a créé la surprise mardi en fixant au 23 juin l’ouverture d’un procès pénal avec jury populaire contre l’avionneur américain.Le juge Reed O’Connor, qui siège à Fort Worth (Texas), a également “annulé” la date butoir fixée au 11 avril pour que Boeing et le ministère de la Justice l’informent de leurs avancées concernant l’accord de plaider-coupable de l’avionneur dans ce dossier.Il ne donne aucun détail supplémentaire, hormis un calendrier sur le processus à suivre par les parties en vue du procès.”Comme précisé par les parties dans de récents documents déposés auprès du tribunal, Boeing et le ministère de la Justice continuent de mener des discussions de bonne foi pour un règlement approprié à cette affaire”, a indiqué l’avionneur.Sollicités par l’AFP, le ministère a refusé de commenter et les avocats américains des familles n’ont pas réagi immédiatement.”Yes! Enfin!”, a réagi auprès de l’AFP Catherine Berthet, qui a perdu sa fille Camille dans l’accident d’Ethiopian Airlines en mars 2019.”Je suis heureuse évidemment qu’il y ait enfin un procès!!! Tellement soulagée. Des années de combat!”, a-t-elle ajouté, disant avoir une “très grande reconnaissance” envers le juge.”Je me bats (…) pour la manifestation de la vérité et de la justice. Un procès est nécessaire pour la manifestation de cette vérité”, a-t-elle poursuivi, regrettant que les dirigeants de Boeing “ne soient pas poursuivis à ce stade”.Malgré la décision de mardi, Boeing a encore la possibilité, avant la date fixée par le juge, de s’entendre avec le ministère public sur un nouveau plaider-coupable, qui lui éviterait un procès.- Fraude -Un premier plaider-coupable est intervenu en juillet 2024 après que le ministère de la Justice a estimé que Boeing avait bafoué un premier accord dit de poursuites différées (DPA).Ce dernier avait été conclu en janvier 2021, concernant les accidents de 737 MAX 8 des compagnies Lion Air en octobre 2018 et Ethiopian Airlines en mars 2019.Il ne porte que sur un seul chef d’inculpation: Boeing reconnaît avoir, “en toute connaissance, et avec l’intention de commettre une fraude, conspiré et s’être entendu avec des tiers pour commettre une fraude envers les Etats-Unis” lors du processus de certification du 737 MAX.Après les accidents, tous les 737 MAX ont été immobilisés au moins vingt mois dans le monde entier. Boeing a admis en avril 2019 que son logiciel anti-décrochage MCAS était en partie responsable.D’une durée de trois ans, l’accord initial imposait notamment à Boeing d’améliorer le programme de conformité de sa production.Mais, en janvier 2024, un 737 MAX 9 d’Alaska Airlines a perdu en vol un panneau de fuselage. L’appareil avait été livré en octobre.- Crise profonde -Cet incident, qui n’a fait que quelques blessés légers, intervenait après des mois marqués par des problèmes de qualité de production. Il a plongé Boeing dans une crise existentielle.En juillet, Boeing et le ministère ont finalement annoncé un second DPA, incluant en particulier la désignation d’un superviseur indépendant.Pour être définitif, cet accord devait être approuvé par Reed O’Connor, qui l’a rejeté début décembre et a renvoyé Boeing et le ministère à l’écheveau.Sans aborder le fond de l’affaire dans sa décision de douze pages, il s’est concentré sur le mode de désignation du superviseur qui, selon lui, “marginalis(ait) à tort” le rôle du tribunal et n’offrait pas de garanties en termes de diversité (DEI).Après plusieurs reports successifs, les parties devaient l’informer de leurs intentions au plus tard le 11 avril.Mais le magistrat a décidé mardi d'”annuler” cette échéance “et, au contraire, de fixer une date de procès pour cette affaire au lundi 23 juin 2025”.Le Wall Street Journal (WSJ), faisant référence à plusieurs sources non identifiées, a écrit lundi que l’avionneur cherchait à faire annuler ce second DPAIl “cherche un traitement plus indulgent de la part du ministère de la Justice qui, sous l’administration Trump, examine de nombreuses affaires pénales dont le procès n’est pas encore ouvert ou qui n’ont pas encore été validées par un juge”.”Boeing devrait profiter du nouveau regard porté par le ministère de la Justice de Trump, qui est plus enclin à modifier au moins partiellement cet accord”, écrivait le WSJ.

TotalEnergies “complice” de Poutine: au tribunal, Jadot détaille ses accusations

Poursuivi en diffamation par TotalEnergies, le sénateur écologiste Yannick Jadot a soutenu mardi ses accusations contre le groupe d’être “complice de crimes de guerre” en raison de la poursuite de ses activités en Russie après l’invasion de l’Ukraine.L’ancien candidat à la présidentielle est poursuivi par le groupe pour 19 séries de propos, datant de mars 2022, peu après l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe le 24 février.A la différence des autres major pétrolières, TotalEnergies “décide de ne pas quitter la Russie”, rappelle Yannick Jadot à la barre.Détaillant l’étroitesse des liens entre le géant français et la Russie, il estime qu’il s’agit d’une “contribution, une participation au financement d’une guerre et de ses atrocités”.Le sujet des “atrocités russes commises en Ukraine” s’invitait dans toutes les familles, tous les cercles d’amis, explique le sénateur écologiste, “pour tout le monde c’est un scandale à ce moment-là de rester en Russie”.”On est dans ce moment-là, il y a une entreprise qui est clé dans le dispositif russe et décide de s’asseoir sur tous les codes éthiques qui sont mis en avant sur le site web de la société”, accuse-t-il.Interrogé par les avocats de Total qui soulignent que les autres grands groupes pétroliers sont restés en Russie, il réplique par une autre question: “Est-ce qu’il ne sont pas partis parce que Total est resté ?””Ils sont libres de continuer à faire de l’argent”, déplore-t-il, “comme disent les conseillers” du président ukrainien Volodymyr Zelensky, “de l’argent de sang”.Cité par la défense de Yannick Jadot, le député européen Raphaël Glucksmann a estimé que “c’est la responsabilité d’un dirigeant politique de créer le débat, c’est même son honneur”.TotalEnergies était avant le conflit en Ukraine l’un des groupes français les plus exposés en Russie en matière d’énergie.Il avait annoncé fin avril 2022 un “début de repli”, et quatre mois plus tard la suspension progressive de ses activités en Russie pour “celles qui ne contribuent pas à l’approvisionnement énergétique du continent” européen.Pour TotalEnergies, qui demande un euro de dommages et intérêts, Me Antonin Lévy s’en est pris à la “répétition insupportable” par Yannick Jadot de l'”accusation extrêmement grave” de complicité de crimes de guerre.Malgré leurs annonces, les autres groupes n’ont pas quitté la Russie, en raison de l’impossibilité de le faire, car cela reviendrait à enrichir l’Etat russe ou contourner ou violer les sanctions, a-t-il fait valoir.L’avocat de Yannick Jadot, Me William Bourdon, a plaidé la relaxe, estimant que “c’est la liberté d’expression qui doit l’emporter ici”.Le jugement sera rendu le 6 juin.

Wall Street termine en petite hausse, avant les droits de douane

La Bourse de New York a terminé en petite hausse mardi à l’issue d’une séance calme, les investisseurs s’octroyant un répit, une semaine avant la date d’introduction prévue des droits de douane “réciproques” de Donald Trump.Le Dow Jones a terminé proche de l’équilibre (+0,01%), l’indice Nasdaq a pris 0,46% et l’indice élargi S&P 500 s’est octroyé 0,16%.”L’absence de mauvaises nouvelles est une bonne nouvelle pour les actions”, a résumé auprès de l’AFP Adam Sarhan, de 50 Park Investments.”Hier, nous avons vu que Trump pourrait assouplir certains de ses droits de douane, ce qui a déclenché un mouvement haussier important”, rappelle l’analyste, selon qui la séance de mardi a été marquée par une “consolidation après une forte hausse” mais aussi par quelques “prises de bénéfices”.Les investisseurs restent toutefois attentistes face à l'”incertitude entourant la politique commerciale” américaine, nuance dans une note Patrick O’Hare, de Briefing.com.Des informations de presse publiées ce weekend ont dévoilé que les droits de douane “réciproques” prévus par Donald Trump le 2 avril seraient davantage ciblés qu’initialement escompté. Un responsable de la Maison Blanche a déclaré auprès de l’AFP que des droits de douane sectoriels “pourraient être appliqués, ou non, le 2 avril”, ajoutant que la situation pouvait encore changer.En outre, la place américaine a été quelque peu retenue par la publication mardi d’un indice évaluant la confiance des consommateurs, qui s’est encore fortement contractée en mars aux États-Unis, au plus bas depuis 12 ans et en deçà des attentes des analystes.Selon l’indice de l’association professionnelle Conference Board, la confiance des consommateurs a décliné en mars de 7,2 points sur un mois, à 92,9. Les analystes anticipaient un recul mais moindre, avec un indice autour de 93,5, selon le consensus publié par MarketWatch.Les investisseurs attendent désormais la mise à jour du PIB américain jeudi. De nouvelles données de l’inflation aux Etats-Unis seront quant à elles connues vendredi, à travers l’indice PCE, jauge favorite de la banque centrale américaine (Fed).Ces données pourraient être des “catalyseurs” pour le marché, analyse M. Sarhan. Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans s’est détendu à 4,31% contre 4,33% la veille en clôture.Ailleurs, au tableau des valeurs, “les gains de certaines grandes capitalisations (ont aidé) le marché dans son ensemble”, a commenté M. O’Hare.Apple a gagné 1,37%, Microsoft a avancé de 0,53%, Alphabet de 1,68% et Amazon de 1,21%.Le groupe de médias de Donald Trump, Trump Media & Technology Group (TMTG) a bondi de 8,85% à Wall Street mardi après l’annonce d’un accord avec la plateforme d’échange de cryptomonnaies Crypto.com pour lancer une série de produits financiers.Dans le cadre de cette collaboration, Trump Media, par l’intermédiaire de sa marque de technologie financière (fintech) Truth.Fi, proposera des fonds d’investissement et d’autres produits.Le groupe de livraison de colis UPS a été sanctionné (-5,05%) après que Bank of America a revu son évaluation de l’entreprise à la baisse, prévoyant une demande plus faible en raison des droits de douane.La compagnie de services de cybersécurité sur le cloud Cloudflare a été recherchée (+2,88%) après un double relèvement de la recommandation d’achat par des analystes de Bank of America.Le groupe agroalimentaire McCormick (-0,14%), connu pour ses épices notamment sous la marque Ducros, a terminé dans le rouge à cause de résultats au premier trimestre globalement en deçà des attentes, avec un bénéfice net rapporté par action de 60 cents alors que les analystes tablaient sur 64 cents.

Climat: dans le nord, une mine urbaine de recyclage de cuivre monte en puissance

De loin, les montagnes de câbles enchevêtrés ressemblent presque aux terrils du nord de la France, tout proches. On est bien dans un pays minier, mais une “mine urbaine”.Ici, pas de charbon, on extrait le cuivre récupéré dans des kilomètres de vieux câbles électriques collectés un peu partout en France.À Noyelles-Godault, dans le Pas-de-Calais, 36.000 tonnes de câbles, issus de démolitions de bâtiments, de chutes d’usinage, ou du réseau téléphonique d’Orange ont été recyclés l’an dernier sur le site Recycâbles, coentreprise créée en 2008 par les groupes Suez et Nexans.Après découpage, concassage, broyage en morceaux de plus en plus petits au fil des bruyantes étapes du parcours de recyclage, des grenailles de métal rougeoyant tombent et s’accumulent dans de grands bacs. Il est d’une pureté “quasiment” aussi élevée que s’il était extrait d’une vraie mine, selon Christophe François, directeur d’exploitation du site.”Le principe, c’est celui d’une mine urbaine, on va rechercher la richesse là où elle a déjà été utilisée pour la mettre dans un principe d’économie circulaire. Et l’objectif, c’est toujours de récupérer quasiment 100% de la matière cuivre ou aluminium et de valoriser aussi les plastiques qui sont issus de cette opération”, explique-t-il.L’an passé, 18.000 tonnes de cuivre ou d’aluminium sous forme de grenailles, et 13.000 tonnes de copeaux de plastique destinées à refabriquer notamment des dalles de parking, ont été récupérés.Un pactole à l’heure de l’électrification du monde. Le métal rouge est stratégique tout simplement parce qu’il a, entre autres, la capacité de conduire l’électricité, ce qui le rend incontournable aux véhicules électriques ou pour raccorder les champs éoliens au réseau. Or, la planète n’a pas assez de cuivre vierge. L’agence internationale de l’énergie (AIE) a prévenu en 2024 d’une potentielle tension mondiale, voire de risques de pénurie.- Flambée de la tonne – “Aujourd’hui, la consommation mondiale de cuivre est supérieure à la capacité de production primaire de cuivre”, résume Xavier Mathieu, vice-président métallurgie chez le 2e câblier mondial, Nexans. Et le coût d’une tonne de cuivre, qui a tutoyé les 10.000 dollars la tonne en 2021, “ne descend plus au dessous de 7.500 dollars”, alors qu’il ne valait guère plus de 1.500 dollars il y a deux décennies.Le recyclage, promu d’abord pour réduire les émissions de CO2 du secteur minier, revêt aussi un attrait économique certain pour les opérateurs comme Nexans qui a décidé d’augmenter la capacité de production de sa fonderie de cuivre de Lens, la dernière en France, tout près de Noyelles-Godault.La nouvelle fonderie en construction, un investissement de 90 millions d’euros annoncé en octobre, devrait recycler jusqu’à 80.000 tonnes de cuivre par an.Nexans prévoit ainsi d’augmenter de plus de 50% sa production et de parvenir à 30% de cuivre recyclé dans ses câbles d’ici 2030. Le tout grâce à un système d’économie circulaire: avec de nouveaux équipements d’affinage du métal, elle pourra désormais intégrer les granules de Noyelles-Godault.Actuellement, “les grenailles, des petites billes oblongues, sont trop petites et fondent littéralement dans nos fours” à haute température, explique M. Mathieu.Les grenailles de Noyelles-Godault sont donc quasiment toutes exportées, alors que l’usine voisine de Nexans importe du cuivre neuf et ne dispose pas assez de recyclé pour ses câbles. Selon un rapport du cabinet Olivier Wyman publié en novembre, le manque d’investissement dans la boucle complète du recyclage du métal est général en France, le pays ne recyclant qu’une toute petite partie de sa collecte de métal usagé. Sur 218.000 tonnes de déchets de cuivre récupérés, seulement 66.000 sont recyclées dans l’hexagone, alors que le pays en consomme 257.000 par an. Et 206.000 tonnes sont exportées.La matière première “made in France” est plus que bienvenue à l’heure où entre 35% et 70% des capacités mondiales de raffinage des métaux sont entre les mains de la Chine, selon le rapport de l’ancien président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi.Et Nexans en a besoin. Mardi, le groupe a annoncé un accord portant sur un milliard d’euros: il va fournir 450 kilomètres de câbles sous-marins haute tension pour raccorder les champ éoliens au large de la Normandie et d’Oléron, qui doivent être mis en service en 2031 et 2032.Mardi également, dix des 47 projets industriels sélectionnés par Bruxelles pour favoriser l’extraction, la transformation et le recyclage de métaux “stratégiques” afin de réduire la dépendance à la Chine et sécuriser l’approvisionnement de l’industrie, concernent le cuivre: ils sont situés en Espagne, Finlande, France, Italie, Pologne, Portugal, et Roumanie.

La Bourse de Paris avance, malgré l’incertitude sur les droits de douane américains

La Bourse de Paris a gagné du terrain mardi en terminant en nette hausse de 1,08%, en espérant que la politique commerciale des Etats-Unis soit moins sévère qu’initialement annoncé par Donald Trump. Le principal indice boursier français, le CAC 40, a terminé en hausse de 86,26 points et s’est établi à 8.108,59 points à la clôture. Lundi, il a cédé 20,62 points (-0,26%).”Depuis le début de l’année les marchés américains sont négatifs, contrairement aux européens, en forte hausse. Il y a eu un effet de rattrapage, surtout pour le marché français, devenu très peu cher”, commente Philippe Cohen, gérant chez Kiplink.Depuis le 1er janvier, le CAC 40 a gagné 9,86%. En comparaison, l’indice élargi américain S&P 500 affichait un repli de 1,96% et le Nasdaq, à forte coloration technologique, 5,67%.”D’une part, les résultats d’entreprise ont globalement ont été meilleurs qu’attendu et le deuxième catalyseur a été le nouveau chancelier allemand, qui est arrivé avec un discours et un programme de relance fort pour l’Allemagne” avec des répercussions positives sur les marchés des pays voisins, a-t-il poursuivi.En comparaison, “aux Etats-Unis, il n’y a pas de visibilité avec la politique économique de Trump, aussi bien en interne, avec les nombreuses suppressions de postes de fonctionnaires et la baisse de la confiance des ménages, qu’en externe”, avec les droits de douane, a ajouté le gérant.”Tout le monde reste dans l’expectative et la méfiance et le mécontentement des consommateurs américains se fait ressentir”, a encore commenté Philippe Cohen.Selon un indice publié mardi, la confiance des consommateurs a décliné en mars de 7,2 points sur un mois, à 92,9. Les analystes anticipaient un moindre recul et tablaient sur un indice autour de 93,5, selon le consensus publié par MarketWatch.Le sous-indice évaluant les attentes des sondés à l’égard de l’avenir (revenu, marché du travail…) a même chuté de 9,6 points à 65,2, “le plus bas niveau depuis douze ans”, souligne le Conference Board, qui publie cet indicateur.Toutefois, le marché montre des signaux d’optimisme après des informations de presse publiées ce week-end suggérant que les droits de douane “réciproques” prévus par Donald Trump le 2 avril seront davantage ciblés qu’initialement escompté. Lundi, face à la presse, le président américain a aussi dit qu’il pourrait “donner des répits à de nombreux pays” concernant ces surtaxes.Journée de grève à la Société GénéraleL’ensemble des syndicats du groupe bancaire avaient appelé à une journée de grève mardi, pour la première fois depuis l’arrivée du directeur général Slawomir Krupa, après l’échec en fin d’année dernière des négociations annuelles obligatoires (NAO).Jean-Benoît Robitaillie, de la CFTC, mobilisé devant le siège de la banque à La Défense, a dénoncé auprès de l’AFP “un dialogue social au point mort”. “Alors que c’est la troisième année consécutive de suppressions d’emplois et que le groupe fait 4,2 milliards de bénéfices (bénéfice net pour l’année 2024, NDLR), ça ne passe pas du tout”.