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La rupture avec Trump, une ombre sur les entreprises de Musk

La rupture publique entre Donald Trump et Elon Musk fait peser une menace sur toutes les sociétés dirigées par l’entrepreneur, via les contrats publics, le cadre réglementaire ou la législation fiscale.Tesla et les créditsLe constructeur automobile ne parvient pas à enrayer la chute de ses ventes, attribuée à une concurrence chinoise renforcée ainsi qu’à un mouvement de protestation de consommateurs notamment contre le rapprochement entre le président et le patron du groupe.En mai, le nombre de véhicules de la marque au “T” ont encore chuté de 67% sur un an en France, mais aussi de 36% au Royaume-Uni et en Allemagne.Déjà dans une passe difficile, le constructeur pourrait mal vivre le passage du paquet budgétaire voulu par Donald Trump et prévoyant la suppression, dès fin 2025, du crédit d’impôts pour l’achat d’un véhicule électrique, qui peut atteindre jusqu’à 7.500 dollars.Par ailleurs, début avril, le chef de l’État a pris un décret visant à faire annuler le mécanisme légal de contrôle des émissions des constructeurs en vigueur en Californie. Grâce à ce dispositif, Tesla revend chaque année aux autres marques des crédits carbone pour compenser leurs émissions.Selon une note publiée jeudi par JPMorgan, le démantèlement de ce marché, qui a été adopté par une dizaine d’autres États américains, priverait Tesla de 2 milliards de dollars de revenus par an.Elon Musk mise aussi beaucoup sur ses robotaxis autonomes, qui doivent être déployés dans les prochains jours à Austin (Texas).Cette mise en service ne nécessite pas d’autorisation du régulateur référent, la NHTSA, mais celle-ci, qui dépend du ministère des Transports et donc de Donald Trump, peut ouvrir des enquêtes et réclamer, le cas échéant, des rappels de véhicules.”L’environnement réglementaire sur les véhicules autonomes est très important pour Tesla”, martèle Dan Ives, analyste de Wedbush Securities.SpaceX et les contratsLe gouvernement fédéral et ses agences, ainsi que des collectivités américaines ont déjà contribué à hauteur de plus de 22 milliards de dollars à l’activité du groupe aérospatial, sous forme de contrats, subventions, prêts ou crédits d’impôts.En l’état, les engagements déjà signés lui assurent plusieurs milliards supplémentaires dans les années à venir.Mais comme il l’a montré avec l’université d’Harvard ou ses menaces envers Apple et Walmart, Donald Trump n’hésite pas à user de toutes les leviers du gouvernement pour viser institutions et entreprises.Sans compter que la filiale de SpaceX, Starlink et sa constellation de satellites, négocie actuellement de nouveaux contrats avec plusieurs agences gouvernementales, selon des médias américains.Autre angle d’attaque, l’Agence de régulation de l’aviation civile (FAA), qui a déjà suspendu les vols de SpaceX en septembre après une anomalie lors d’un tir de sa fusée vedette, la Falcon 9.”SpaceX est très lié au gouvernement”, insiste Dan Ives, analyste de Wedbush Securities. “Vous ne pouvez pas avoir un ennemi [à la Maison-Blanche] qui était auparavant votre meilleur ami.”xAI et la diplomatie IA Arrivé plus tard que ses grands concurrents sur le segment de l’intelligence artificielle (IA) générative avec la start-up xAI en juillet 2023, Elon Musk déploie des investissements colossaux pour en faire un acteur majeur de cette technologie.Selon le Wall Street Journal, il a aussi tenté, en mai, de contraindre les Émirats arabes unis d’inclure xAI dans un immense projet d’infrastructures dirigé par son concurrent OpenAI, sans succès.Selon le quotidien, il aurait laissé entendre aux responsables de l’entreprise technologique publique émirati G42 que Donald Trump ne validerait l’accord qu’à cette condition.La brouille avec le président américain pourrait priver xAI de l’aspiration offerte à OpenAI ou Nvidia par la diplomatie de l’IA mené par Donald Trump, qui cherche à inciter les pays alliés à se doter de technologies américaines pour contrer l’influence de la Chine dans l’intelligence artificielle.

La Bourse de Paris termine la semaine rassurée sur l’économie américaine

La Bourse de Paris a terminé en hausse de 0,19% vendredi, soutenue par le rapport sur l’emploi aux Etats-Unis qui reflète une économie américaine en meilleure santé qu’anticipé, ce qui toutefois pourrait retarder l’arrivée de la prochaine baisse des taux de la banque centrale américaine (Fed).L’indice vedette CAC 40 a gagné 14,60 points pour s’établir à 7.804,87 points à la clôture. Sur le semaine, le CAC 40 affiche une petite progression de 0,68%. En comparaison, l’indice paneuropéen Euro Stoxx 50 a avancé de 1,18%.Avant la publication du rapport sur l’emploi aux Etats-Unis pour le mois de mai, une partie des investisseurs craignaient “que le marché du travail ne plie sous la pression des droits de douane et du ralentissement économique”, mais les données ont finalement montré que “le marché du travail se modère, mais ne s’effondre pas”, a commenté Kathleen Brooks, directrice de recherche pour XTB.En mai, les Etats-Unis sont restés proches du plein emploi, avec un chômage à 4,2%, même si le marché du travail s’est montré un peu moins vigoureux, selon des données officielles. La première économie mondiale a créé 139.000 emplois le mois dernier, moins qu’en avril (147.000, chiffre nettement révisé à la baisse), mais plus que ce qui était envisagé par les acteurs de la finance (autour de 125.000, selon le consensus publié par MarketWatch).”Le rapport sur l’emploi a aussi déclenché un ajustement des attentes concernant les baisses de taux de la Fed. En début de semaine, le marché anticipait pleinement deux baisses de taux pour 2025″, contre une seulement désormais, a poursuivi Kathleen Brooks.Vers 15H55 GMT, le taux d’intérêt de l’emprunt américain à 10 ans bondissait à 4,48%, contre 4,39% à la clôture du marché jeudi. A échéance deux ans, l’emprunt américain flambait à 4,02%, contre 3,92% la veille.L’équivalent allemand à 10 ans, qui fait référence pour l’Europe, est quant à lui stable, à 2,57%, soutenu par la révision à la hausse de la croissance économique de la zone euro au premier trimestre. Le rendement du taux d’emprunt de la France à 10 ans est quant à lui à 3,24%, contre 3,25% à la clôture jeudi.Dans le détail, la croissance économique de la zone euro au premier trimestre a été sensiblement révisée en hausse, à 0,6% contre 0,3% précédemment annoncé en mai, a indiqué l’office statistique de l’Union européenne.La croissance européenne reste toutefois menacée par la politique commerciale du président américain Donald Trump, qui a annoncé vouloir imposer à l’Union européenne des droits de douane de 50% sur l’acier et l’aluminium et de 25% sur les ventes d’automobiles. Washington a également menacé en avril d’imposer des droits de douane de 20% sur tous les autres produits européens. Cette dernière surtaxe a été suspendue jusqu’au 9 juillet par l’administration Trump pour engager une négociation.Waga s’est envoléLe spécialiste français du biogaz Waga s’est envolé de 35,59% à 23,05 euros après que le fonds d’investissement EQT a annoncé entrer en “négociations exclusives” pour devenir l’actionnaire majoritaire de l’entreprise. L’objectif est d'”accélérer la croissance de Waga Energy et de renforcer son positionnement” pour devenir “un leader mondial”, selon un communiqué commun. EQT prévoit d’acquérir 54,1% de Waga Energy à un prix de 21,55 euros par action.

Des fissures sur le marché du travail aux Etats-Unis, encore loin de l’effondrement

Le marché du travail aux Etats-Unis commence à se montrer un peu moins vigoureux mais est encore loin d’atteindre la cote d’alerte, selon des chiffres officiels publiés vendredi qui ont ravi l’exécutif américain.Le mois dernier, la première économie mondiale a créé 139.000 emplois.C’est moins qu’en avril (147.000, chiffre nettement révisé à la baisse), mais plus que ce qui était envisagé par les acteurs de la finance (autour de 125.000, selon le consensus publié par MarketWatch).Le taux de chômage est resté inchangé, à un niveau considéré proche du plein emploi (4,2%).Quant aux salaires, ils ont progressé un peu plus que ce qui était anticipé par les analystes, de +0,4% sur un mois (contre des projections à +0,3%).”Des supers chiffres de l’emploi, la Bourse monte ! Et en même temps, des milliards arrivent grâce aux droits de douane !” s’est réjoui, en lettres majuscules, le président américain Donald Trump sur sa plateforme Truth Social, qualifiant l’économie de “bouillante”.Il a une nouvelle fois appelé la Réserve fédérale (Fed) à baisser ses taux d’intérêt qui guident les coûts d’emprunt, y compris pour rembourser la gigantesque dette publique américaine.Il a précisé vouloir une réduction significative et rapide, d’un point. Les taux sont dans une fourchette comprise entre 4,25% et 4,50% depuis décembre. Une baisse d’un point les porterait entre 3,25% et 4,50%.”Cela réduirait beaucoup les taux d’intérêt à long et court terme sur la dette” américaine, a poursuivi le chef de l’Etat, en s’en prenant une nouvelle fois au président de la Fed Jerome Powell dont la politique coûte selon lui “une fortune à notre pays”.Les responsables de la banque centrale des Etats-Unis ont toutefois montré ces derniers temps qu’ils étaient avant tout concentrés sur le risque de déraillement des prix, en raison des droits de douane massifs que le président a lui même mis en place.- “Ne s’écroule pas” -Les données officielles, qui rendent compte de l’état de l’économie avec un temps de retard, n’ont pas commencé à montrer ce que la plupart des experts anticipent du fait du chambardement douanier: moins de croissance, plus d’inflation et de chômage.L’économiste de Nationwide Kathy Bostjancic repère toutefois un “ralentissement du marché du travail qui devrait s’accentuer dans les mois à venir”.”Les entreprises sont vraiment dans une posture attentiste. Elles n’arrivent pas encore à mesurer l’impact des droits de douane sur l’économie et leur activité. Donc elles n’embauchent pas beaucoup. Mais elles ne licencient pas beaucoup non plus”, a-t-elle décrit à l’AFP. Pour l’heure, Kathy Kostjancic ne voit donc pas de raison qui pousserait la Fed à sortir du statu quo sur les taux: “Les créations d’emploi ne sont pas en train de s’effondrer et le chômage reste bas.”Samuel Tombs, de Pantheon Macroeconomics, résume dans une note: le marché du travail “se fissure mais ne s’écroule pas”.Le ministère du Travail rapporte vendredi que “l’emploi a continué à progresser dans les secteurs de la santé, des loisirs et de l’hôtellerie-restauration, ainsi que dans celui de l’action sociale”.A l’inverse, “l’Etat fédéral a continué à perdre des emplois”.Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump s’emploie à réduire la taille de l’administration. Celle-ci compte 22.000 emplois en moins en mai, et 59.000 depuis janvier, sur une masse salariale de près de trois millions incluant les services postaux.Samuel Tombs considère que c’est “dû au gel des embauches” décidé par l’exécutif, qui fait que des départs ne sont pas remplacés, “plutôt que le résultat de coupes actives dans les effectifs”.Nombre d’employés fédéraux ont opté pour une offre de départ différé, leur permettant de rester payés jusqu’à l’automne, période à partir de laquelle les experts s’attendent à voir un impact plus significatif.L’industrie, érigée au sommet des priorités du gouvernement et que Donald veut revigorer avec ses droits de douane, a aussi perdu des emplois en mai (-8.000).

Les Bourses européennes concluent une semaine de gains

Les Bourses européennes ont majoritairement terminé en hausse vendredi, après un rapport sur l’emploi aux Etats-Unis jugé rassurant sur la santé de l’économie américaine, mais qui questionne l’échéance de la prochaine baisse des taux de la Réserve fédérale (Fed).La bourse de Paris a avancé de 0,19%, Londres de 0,30%, tandis que Francfort est resté stable (-0,08%). Sur la semaine, les Bourses du Vieux continent ont gagné du terrain, l’indice paneuropéen Euro Stoxx 50 a pris 1,18%.

Transport des malades: les taxis prévoient une forte mobilisation le 11 juin

Les taxis, mécontents de la tournure des négociations avec le gouvernement concernant le transport des patients, prévoient une forte mobilisation mercredi 11 juin, jour d’une réunion cruciale au ministère de la Santé, a annoncé vendredi la Fédération nationale des taxis (FNDT).Le gouvernement estime que “sa théorie (sur la réforme) fonctionne” et que “les taxis sont sauvés”, a raillé Dominique Buisson, secrétaire de la FNDT.D’après lui, la promesse du Premier ministre François Bayrou de retravailler le projet de convention encadrant la rémunération du transport des malades n’a pas été tenue.La FNDT prévoit donc d’appeler les taxis à une manifestation devant le ministère de l’Economie et des Finances mercredi prochain, accompagnée d’un blocage des aéroports parisiens (Orly et Roissy-Charles de Gaulle) “et peut-être même en province”, selon M. Buisson.”On attend de savoir s’il peut y avoir des avancées”, a-t-il ajouté mais en l’état, “on est partis sur un rapport de force pour que ce soit un blocage du pays”.Le nouveau système prévoit une prise en charge de 13 euros par l’Assurance maladie, puis un tarif kilométrique. Il est conçu pour dissuader les retours à vide ou les temps d’attente trop longs.Cette tarification doit entrer en vigueur le 1er octobre. L’objectif est de limiter la croissance des dépenses de transport sanitaire. Celles-ci ont atteint 6,74 milliards d’euros en 2024, dont 3,07 milliards pour les taxis conventionnés, soit un bond de 45% depuis 2019.Le mouvement de colère des taxis a provoqué de nombreuses perturbations fin mai, avant un retour au calme cette semaine le temps de la tenue de plusieurs réunions aux ministères des Transports et de la Santé. 

Wall Street avance, portée par les créations d’emplois aux Etats-Unis

La Bourse de New York évolue dans le vert vendredi, se montrant rassurée par des créations d’emplois aux États-Unis supérieures aux attentes en mai, bien qu’en baisse, et un taux de chômage toujours faible.Vers 13H50 GMT, le Dow Jones gagnait 1,30%, l’indice Nasdaq avançait de 1,43% et l’indice élargi S&P 500 prenait 1,25%.”Le marché apprécie ce qu’il voit dans la situation de l’emploi en mai”, résume dans une note Patrick O’Hare, de Briefing.com.La première économie mondiale a créé 139.000 emplois le mois dernier, moins qu’en avril (147.000, chiffre nettement révisé à la baisse), mais plus que ce qui était envisagé par les acteurs de la finance (autour de 125.000, selon le consensus publié par MarketWatch).Le taux de chômage est quant à lui resté stable à 4,2%, proche du plein-emploi, selon les données du ministère américain du Travail publiées avant l’ouverture de Wall Street.”Les chiffres d’aujourd’hui apaisent certaines inquiétudes concernant le ralentissement de la croissance, à la fois sur le marché du travail et, de manière plus générale, sur la croissance économique”, estime auprès de l’AFP Angelo Kourkafas, d’Edward Jones.Selon M. Kourkafas, “l’économie se porte bien, il n’y a pas d’urgence de la part de la Fed à agir (et) il est probable qu’elle maintienne son approche attentiste” et ne procède pas à de baisses de taux pendant l’été.Ainsi, sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’État américains à 10 ans se tendait nettement, à 4,47%, contre 4,39% la veille en clôture.”Nous n’avons pas encore vu tout l’impact des droits de douane. Et nous ne le verrons probablement pas avant plusieurs mois”, a toutefois prévenu à l’AFP, avant la publication, Dan North, économiste à Allianz Trade North America.Il estime que l’effet est d’autant moins linéaire que la politique douanière est “erratique”.Donald Trump et le président chinois Xi Jinping se sont entretenus par téléphone jeudi pendant plus d’une heure, ce dernier ayant assuré qu’ils se devaient de “redresser la trajectoire” des relations bilatérales, tendues par des différends commerciaux et diplomatiques.Les deux dirigeants se sont également mutuellement invités dans leurs pays respectifs.V vendredi, le conseiller de Donald Trump en charge des questions commerciales, Peter Navarro, a assuré, selon les médias américains, qu’une nouvelle rencontre entre les représentants chinois et américains devrait intervenir dans les sept prochains jours.Au tableau des valeurs, Tesla reprenait un peu son souffle (+5,20% à 299,19 dollars) après sa lourde chute de la veille provoquée par l’affrontement entre son patron Elon Musk et Donald Trump.Le géant des semiconducteurs Broadcom reculait (-2,44% à 253,57 dollars) malgré des résultats supérieurs aux attentes pour le deuxième trimestre de son exercice décalé, dont un chiffre d’affaires en hausse de 50% par rapport à l’année précédente. Circle, créateur de la cryptomonnaie USDC, continuait sa forte progression (+14,23% à 94,63 dollars) à l’occasion de son deuxième jour de cotation. La valeur de ses actions a pratiquement triplé par rapport au prix initial fixé pour son introduction en Bourse.L’équipementier sportif Lululemon Athletica plongeait de 18,27% à 270,36 dollars après avoir déçu les attentes quant à ses prévisions pour le trimestre en cours et l’année entière. L’entreprise anticipe un bénéfice net par action, donnée de référence pour les marchés, compris entre 2,85 et 2,90 dollars sur le trimestre compte 3,29 dollars attendu par les analystes.La société spécialisée dans la signature électronique de document DocuSign dévissait de 17,25% à 76,88 dollars malgré des résultats supérieurs aux attentes.

Retard d’avions: les 27 veulent réduire l’indemnisation des passagers

Les 27 pays de l’UE se sont mis d’accord pour réduire l’indemnisation des passagers en cas de retard d’avions, une souplesse donnée aux compagnies aériennes tempérée par de nouveaux droits accordés aux voyageurs.Objet d’âpres négociations, cet accord entre Etats membres doit maintenant être discuté au Parlement européen, et pourrait ainsi faire l’objet de nouvelles modifications avant son éventuelle adoption.Les passagers peuvent actuellement réclamer jusqu’à 600 euros pour un retard de plus de trois heures, une règle adoptée il y a plus de 20 ans, le règlement EU 261.Mais les compagnies aériennes se plaignent régulièrement d’une charge financière excessive — évaluée à 8,1 milliards d’euros par an par la Commission européenne.Afin de leur donner de l’air, une majorité d’Etats membres a voté pour changer les règles, malgré l’opposition de l’Allemagne.Pour les vols d’une distance maximale de 3.500 kilomètres ainsi que pour tous les vols intra-européens, les passagers auraient droit à un remboursement de 300 euros à partir de quatre heures de retard. Pour les trajets plus longs, les passagers recevraient 500 euros à partir de six heures de retard.Les associations de consommateurs ont fustigé cette mesure. “Les nouveaux seuils d’éligibilité priveront la majorité des passagers de leurs droits d’indemnisation, étant donné que la plupart des retards se situent entre 2h et 4h”, a dénoncé le Bureau européen des unions de consommateurs.Mais le compromis n’a pas pour autant satisfait les compagnies aériennes. L’association Airlines for Europe (A4E) regroupant les compagnies Air France-KLM, Lufthansa, Ryanair ou encore easyJet reproche au texte d’introduire “encore plus de complexité” par rapport à la proposition initiale de la Commission européenne. Ce nouveau texte contient des “avancées pour les consommateurs”, a déclaré pour sa part à l’AFP le délégué général de la Fédération nationale de l’aviation et de ses métiers, porte-voix du secteur aérien français, Laurent Timsit.Les modifications au règlement revêtent aussi des aspects “favorables” aux compagnies aériennes, “elles clarifient le texte et elles évitent des contentieux récurrents et nombreux devant les tribunaux, parce que c’est un peu le problème du règlement 261” actuel, a-t-il ajouté.Rien qu’aux compagnies françaises, le règlement a coûté 450 millions d’euros en 2024, selon M. Timsit. A titre de comparaison, le groupe Air France-KLM a dégagé la même année 317 millions d’euros de bénéfice net.Pour M. Timsit, le nouveau seuil de quatre heures, s’il est entériné par le Parlement européen, donnerait aux transporteurs “plus de temps afin de mettre en place des moyens opérationnels pour justement limiter les retards”, comme un remplacement d’avion ou d’équipage.Les dirigeants européens évoquent pour leur part “plus de 30 nouveaux droits” pour les passagers, applicables entre le moment où ils achètent leur billet et celui de l’arrivée à destination, s’est félicité le ministre polonais Dariusz Klimczak.Philippe Tabarot, ministre français des Transports, s’est dit “heureux du compromis” auquel l’UE est parvenue, dans un message sur le réseau X.Il a cité plusieurs avancées concrètes, notamment des droits renforcés pour les passagers en situation de handicap ou à mobilité réduite ou un mécanisme automatique d’indemnisation en cas d’annulation de vol.”Ce texte aurait pu être plus ambitieux, mais il est une étape importante pour continuer à améliorer la qualité du service offert aux usagers du transport aérien”, a ajouté M. Tabarot.

UE: la France et la Grèce à l’offensive pour éloigner les enfants des réseaux sociaux

Cyberharcèlement, désinformation, discours de haine… Les contenus dangereux pour les enfants prolifèrent en ligne, au point de pousser plusieurs pays européens, dont la France, à vouloir limiter l’accès des mineurs aux réseaux sociaux.L’Union européenne dispose déjà d’un arsenal législatif parmi les plus stricts au monde pour encadrer les géants du numérique.Mais les appels à aller plus loin se multiplient parmi les Vingt-Sept, alors que des études démontrent les effets négatifs des réseaux sociaux sur la santé mentale et physique.Soutenue par la France et l’Espagne, la Grèce a proposé d’encadrer l’utilisation des plateformes en ligne par les enfants, face aux inquiétudes concernant leur caractère addictif.Ces pays présentent ces mesures vendredi lors d’une réunion ministérielle à Luxembourg.”On a une opportunité à ne pas manquer, et c’est ce que je suis aussi venue dire à la Commission européenne aujourd’hui”, a déclaré la ministre chargée du Numérique, Clara Chappaz.La proposition inclut la fixation d’un âge de majorité numérique à l’échelle de l’UE, en-deçà duquel les enfants ne pourraient pas accéder aux réseaux sociaux sans consentement parental.”La vérification de l’âge, c’est possible. C’est d’ailleurs déjà en cours en France pour les sites pornographiques, on veut la même chose pour les réseaux sociaux”, a affirmé la ministre.La France s’est placée à l’avant-garde de la régulation des plateformes, avec une loi adoptée en 2023 qui oblige ces dernières à obtenir le consentement parental de leurs utilisateurs de moins de 15 ans. La mesure n’a pas encore reçu l’aval nécessaire de l’UE.La France a également introduit cette année l’obligation pour les sites pornographiques de vérifier l’âge des utilisateurs afin d’empêcher l’accès des enfants. Cette mesure a conduit trois d’entre eux – Youporn, Pornhub et Redtube – à se mettre hors ligne cette semaine en signe de protestation.Sous la pression du gouvernement français, TikTok a par ailleurs interdit dimanche le hashtag #SkinnyTok qui promeut la maigreur extrême.- Vérification de l’âge -La France, la Grèce et l’Espagne dénoncent des algorithmes qui exposent les enfants à des contenus addictifs qui peuvent aggraver les problèmes d’anxiété, de dépression et d’estime de soi.Ces pays s’inquiètent aussi de l’exposition aux écrans dès le plus jeune âge, soupçonnée d’entraver le développement des compétences relationnelles des mineurs ainsi que d’autres apprentissages essentiels.D’autres Etats membres de l’Union européenne ont exprimé leur soutien à cette initiative, dont le Danemark qui assurera pendant six mois la présidence tournante du conseil de l’UE à partir de juillet et a promis de faire de cette question une priorité.Les auteurs de la proposition réclament “une application à l’échelle de l’UE qui soutienne les mécanismes de contrôle parental, permette une vérification correcte de l’âge et limite l’utilisation de certaines applications par les mineurs”.Ils souhaiteraient que des appareils comme les smartphones intègrent un système de vérification de l’âge.La Commission européenne, gendarme du numérique dans l’UE, souhaite lancer une application de vérification de l’âge dès le mois prochain, en assurant que cela n’impliquerait pas la divulgation de données personnelles.L’UE a publié en mai des lignes directrices provisoires à destination des plateformes pour mieux protéger les mineurs. Elles doivent être finalisées ce mois-ci à l’issue d’une consultation publique.Ces lignes directrices non contraignantes incluent pour l’instant le paramétrage par défaut des comptes d’enfants en mode privé, ainsi qu’une simplification des options de blocage et de mise en sourdine.Bruxelles mène actuellement des enquêtes sur les réseaux sociaux Facebook et Instagram du groupe américain Meta, ainsi que sur TikTok, dans le cadre de son nouveau Règlement sur les services numériques (DSA). Ces plateformes sont soupçonnées de ne pas suffisamment protéger les enfants des contenus nuisibles.La semaine dernière, la Commission a également ouvert une enquête sur quatre sites pornographiques (Pornhub, Stripchat, XNXX, et XVideos) soupçonnés de ne pas empêcher l’accès des enfants aux contenus pour adultes.

Le divorce entre Trump et Musk étalé en place publique

Les Américains s’interrogent vendredi sur les conséquences de la rupture publique spectaculaire entre Donald Trump et Elon Musk, le président des Etats-Unis ayant notamment menacé de rompre les contrats publics conclus avec les entreprises de l’homme le plus riche du monde.Les sites américains Politico et Axios ont cru percevoir un signal d’apaisement dans la nuit de jeudi à vendredi, après un court entretien accordé par le président républicain au premier média.”Oh, ce n’est pas grave”, a déclaré Donald Trump à Politico qui l’a interrogé sur la dispute. Toujours selon le site, un appel est prévu vendredi entre les deux anciens amis pour tenter de faire la paix.Les échanges acrimonieux entre les deux anciens amis se sont emballés jeudi. Le président américain a assuré sur son réseau Truth Social qu’Elon Musk était “devenu fou” à cause d’une décision défavorable aux véhicules électriques.”Le plus simple pour économiser des milliards et des milliards de dollars dans notre budget serait d’annuler les subventions et contrats gouvernementaux” du patron de Tesla et SpaceX, a menacé le président, en difficultés sur un projet de vaste loi budgétaire. Sur son réseau X, Elon Musk a déclaré en réponse que SpaceX “commencera immédiatement à mettre hors service son vaisseau spatial Dragon”, utilisé notamment par la Nasa pour acheminer des astronautes vers la Station spatiale internationale (ISS).Il a semblé, quelques heures plus tard, faire marche arrière, écrivant: “Bon, nous n’allons pas mettre Dragon hors service.”Entre-temps, la capitalisation de Tesla a fondu de dizaines de milliards de dollars de capitalisation à Wall Street, l’action clôturant jeudi à -14,26%.Depuis qu’Elon Musk a lancé la semaine dernière un tir de barrage contre le projet de loi budgétaire au coeur du début de mandat de Donald Trump, ce n’était sans doute qu’une question de temps avant que le divorce ne soit consommé.C’est pendant une réunion dans le Bureau ovale avec le chancelier allemand Friedrich Merz, réduit au rôle de figurant muet, que le président a acté jeudi la rupture.Pendant un échange avec les journalistes, retransmis en direct, Donald Trump s’est dit “très déçu”. “Elon et moi avions une bonne relation. Je ne sais pas si c’est encore le cas”, a-t-il lancé à propos de son ancien “conseiller spécial”, qui a quitté vendredi dernier la mission de réduction des dépenses publiques qu’il menait à la Maison Blanche.- “N’importe quoi” -“N’importe quoi”, écrit Elon Musk en commentaire d’une vidéo de Donald Trump affirmant, déjà, que sa colère était due à la perte de subventions pour les véhicules électriques.”Faux”, poste-t-il ensuite au-dessus d’un extrait dans lequel le président américain assure que l’entrepreneur connaissait par avance le contenu du texte. Une “grande et belle loi” selon Donald Trump, une “abomination” pour les finances publiques selon Elon Musk, dont l’adoption n’est pas garantie au Congrès. Le multimilliardaire, qui a très généreusement financé la campagne du républicain en 2024, assure que “Trump aurait perdu l’élection” sans lui et l’accuse d'”ingratitude”.Il a aussi affirmé, sans apporter de preuve, que le nom du président se trouvait dans le dossier Jeffrey Epstein, ce financier américain au coeur d’un vaste scandale de crimes et d’exploitation sexuels qui s’est suicidé en prison avant d’être jugé; des accusations “regrettables” pour la Maison Blanche.Dans le Bureau ovale, Donald Trump a dépeint son ancien allié en amoureux éconduit: “Il disait les choses les plus belles à mon propos”.  – “Nouveau parti politique” -Dès l’entrée tonitruante d’Elon Musk dans la campagne de Donald Trump l’an dernier, les doutes ont surgi sur la longévité de leur relation. Donald Trump avait défendu son allié face aux critiques et a même organisé une opération de promotion pour la marque Tesla à la Maison Blanche. Elon Musk avait lui qualifié le président de “roi” le jour de son investiture. Mais les tensions ont grandi entre le multimilliardaire et l’entourage du président. “Il faudrait lancer une enquête formelle sur son statut migratoire, car je crois fortement que c’est un étranger illégal et qu’il devrait être expulsé immédiatement”, a déclaré jeudi soir au New York Times l’ex-conseiller de Donald Trump et idéologue d’extrême droite Steve Bannon. Elon Musk est né en Afrique du Sud et a été naturalisé américain. Pour certains experts, ce qui pourrait avoir scellé le sort d’Elon Musk ne s’est pas passé à Washington, mais dans le Wisconsin, où il s’est fortement engagé, financièrement et personnellement, en faveur d’un juge conservateur candidat à la Cour suprême locale, qui a été battu.Donald Trump, qui déteste être associé à la défaite, aurait suivi avec attention cette première aventure politique en solo d’Elon Musk.Lequel n’a visiblement pas été dégoûté. Celui qui ne peut devenir président puisqu’il a été naturalisé, a demandé jeudi sur X s’il n’était pas “temps de créer un nouveau parti politique” aux Etats-Unis.

Les nouveaux agents de l’Etat sont plus âgés et contractuels, selon la Cour des comptes

Les jeunes travailleurs accèdent de plus en plus tard à la fonction publique d’Etat, à plus de 33 ans en moyenne, et principalement comme contractuels, a pointé vendredi la Cour des comptes, qui recommande une politique d’attractivité les ciblant spécifiquement.Dans un rapport, la Cour constate “une transformation profonde du modèle traditionnel de la fonction publique, basé historiquement sur l’accès au statut de fonctionnaire en début de carrière et par la voie du concours”. L’âge moyen des nouveaux entrants dans la fonction publique d’Etat, qui compte 2,5 millions d’agents, atteignait 33 ans et 3 mois en 2022, contre 25 ans en 2010 et 21 ans en 1980. En 2022, il était de 39 ans et 6 mois pour les fonctionnaires et 31 ans et 8 mois pour les contractuels. Les recrutements annuels par concours ont enregistré une forte baisse de 28% entre 2002 (56.000 postes offerts hors militaires) et 2022 (40.300). Parmi les quelque 250.000 nouvelles recrues en 2022, 71,4% ont été recrutés comme contractuels civils ou militaires, contre 21,3% comme fonctionnaires, le reste étant des apprentis, ouvriers d’Etat ou enseignants d’établissements privés sous contrat. La Cour constate relève aussi un “essor des contrats temporaires à durée limitée”, dont 54% de moins d’un an, 34% entre un et trois ans et 11% supérieurs à trois ans, induisant une volatilité accrue des effectifs. “Parmi les agents rentrés en 2020 dans les administrations publiques, 91% des titulaires sont encore présents deux ans après et 94% des moins de 30 ans. En revanche, les contractuels ne sont que 52% à être présents en 2023” et 44% chez les moins de 30 ans. Parmi les défis de la fonction publique d’Etat, la Cour note notamment “un vieillissement important lié à l’allongement des carrières”, ce qui rend “inéluctables (…) des départs massifs à la retraite dans les prochaines années”.Elle estime que les aspirations des jeunes générations – recherche de sens dans le travail, organisation souple, relations moins hiérarchisées – “peuvent se heurter à la représentation qu’ils en ont ou à la réalité des pratiques de la fonction publique de l’Etat”. Face à ce constat, elle préconise “de mettre en Å“uvre au plus vite une stratégie dédiée spécifiquement au recrutement des jeunes, fondée sur une gestion prévisionnelle de ses emplois et de ses compétences à cinq, dix ou quinze ans”.