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Les professionnels du tourisme inquiets de la suppression de jours fériés

“On a été un petit peu surpris…”: les professionnels du secteur du tourisme ne voient pas d’un bon oeil la proposition de François Bayrou de supprimer deux jours fériés pour participer à l’effort budgétaire, car ils sont, selon eux, “très importants” pour l’activité du secteur.”Nous, on a été un petit peu surpris par l’annonce des jours fériés parce qu’on n’en avait pas entendu parler”, explique à l’AFP Anthony Rambaud, gérant d’une crêperie à Saint-Malo, La Duchesse-Anne, et président des restaurateurs de l’Umih (Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie) Bretagne.”On a du mal à comprendre qu’on supprime des jours fériés comme ça, qui sont pour nous très importants pour notre secteur”, ajoute-t-il.Le Groupement des Hôtelleries et Restaurations de France (GHR), représentant 15.000 établissements, a été le premier à réagir en déclarant dès mardi soir qu’il “s’oppose fermement à cette décision, qui touche de plein fouet un secteur qui travaille précisément ces jours-là”.”Ces deux jours fériés représentent un surcroît moyen de 25% de chiffre d’affaires dans la restauration”, selon le GHR.Considérant que supprimer des jours fériés aidera à la fois économiser et à augmenter la production en France, M. Bayrou a suggéré par exemple de renoncer au lundi de Pâques et au 8-Mai, tout en se disant “prêt à accepter ou examiner d’autres” dates.”Comme le Premier ministre l’a indiqué, cette proposition n’est pas figée dans ses modalités pratiques de mise en oeuvre et le gouvernement reste ouvert aux propositions des acteurs économiques comme des parlementaires”, a défendu auprès de l’AFP la ministre du Tourisme Nathalie Delattre.”Il est utile que les acteurs du tourisme formulent dans ce cadre des propositions qui seront attentivement examinées par le gouvernement”, a-t-elle ajouté.Hasard du calendrier, un conseil interministériel du tourisme doit se tenir à Angers jeudi prochain.- “Entre 200 et 400 millions d’euros” -“Selon la météo, car la fréquentation des ponts de mai est très dépendante de la météo, le manque à gagner varie entre 200 et 400 millions d’euros par jour férié supprimé”, selon Didier Arino, directeur général du cabinet Protourisme. “Le tourisme est l’un des rares secteurs qui tient bon”, a réagi dans un communiqué le président du comité régional du tourisme Provence-Alpes-Côte d’Azur, François de Canson, “ce sont ces jours-là qui irriguent nos territoires, de nos villages à nos grandes stations balnéaires, de nos campagnes à nos sommets alpins”.Sur la côte de Nacre, à une vingtaine de kilomètres au nord de Caen, Mélissa Lambert, 29 ans, dirige deux restaurants à Luc-sur-Mer: la Maison Mer et l’Inéluctable. Elle s’inquiète d’un manque à gagner. “Un jour férié, c’est un revenu important, c’est l’équivalent d’un dimanche. Il y a plus de touristes qui viennent sur la côte, et surtout les Parisiens”, dit-elle.Pour Didier Arino, ces ponts de mai “lancent la saison touristique” et supprimer deux jours fériés “concentrera aussi la fréquentation sur les ponts restants” alors même que “le discours actuel” du gouvernement est de vouloir mieux étaler et réguler la fréquentation touristique pour éviter le surtourisme, ajoute-t-il. “Ça aura une conséquence directe de montée des prix, puisqu’on va concentrer en fin de compte l’activité sur une période plus courte”, abonde Jean-Virgile Crance, président de la Confédération des Acteurs du Tourisme (CAT).Donc “cela va à l’encontre de la gestion des flux”, ajoute-t-il, soulignant que “plus de 70% de l’activité touristique française est faite par les Français, c’est un tourisme domestique”.Toutefois, selon les années, la suppression de tel ou tel jour férié aurait un impact plus ou moins lourd, concèdent les professionnels: cette année les 1er et 8 mai tombaient un jeudi, en 2026 ce sera un vendredi, une aubaine pour les “ponts”. A contrario, “un 8 mai qui tombe en pleine semaine, pour nous, ça ne change pas grand-chose”, reconnaît Mélissa Lambert.kap-sr-mac-mch/ak/abx

La Bourse de Paris en hausse, entre guerre commerciale et résultats d’entreprises

La Bourse de Paris avance nettement jeudi après le rétropédalage de Donald Trump sur le limogeage du président de la banque centrale américaine (Fed), les investisseurs restant aussi attentifs aux nouvelles commerciales et aux résultats d’entreprises.Vers 10H15 heure locale, l’indice vedette de la Bourse de Paris, le CAC 40, prenait 1,06%, soit un gain de 82,24 points, pour s’établir à 7.804,33 points. La veille, il avait cédé 0,57%.”Les marchés boursiers européens ont ouvert en hausse ce jeudi, avec le CAC 40 en tête des gains à +1,20% dès l’ouverture grâce à un coup de pouce du secteur industriel”, a commenté Neil Wilson, analyste chez Saxo Markets.Donald Trump a soufflé mercredi le chaud et le froid sur l’avenir du président de la Fed, Jerome Powell, assurant réfléchir à le licencier avant de considérer cette possibilité comme “très improbable”.”Trump a peut-être calmé les esprits, mais les marchés restent inquiets de ce qu’impliquerait une nomination par Trump à la tête de la Fed”, a noté M. Wilson”Le dossier reste loin d’être clos. La fréquence (…) des gros titres à ce sujet ne cesse d’augmenter”, a souligné Patrick Munnelly, analyste de Tickmill Group.Les investisseurs restent également à l’affût des nouvelles sur le front commercial, avec notamment la venue à Washington du négociateur en chef de l’Union européenne, Maros Sefcovic, chargé d’arracher un accord commercial avec les Etats-Unis au nom des 27 Etats membres.Le président américain avait annoncé mardi être parvenu à un accord commercial avec l’Indonésie, qui devrait limiter à 19% les droits de douane imposés aux produits indonésiens entrant aux Etats-Unis, contre 32% envisagés initialement.Le marché reste aussi attentif aux publications de résultats d’entreprises.Legrand exulteLe fabricant de matériels et d’équipements électriques Legrand a relevé jeudi sa prévision de chiffre d’affaires 2025, tablant sur une croissance entre 10 et 12%, une annonce saluée en Bourse.Sur les six premiers mois de cette année, les ventes de Legrand ont augmenté de 13,4% par rapport à la même période de 2024, à 4,774 milliards d’euros, a indiqué le groupe dans un communiqué. Vers 10H15 heure de Paris, le titre s’envolait de 8,43%, à 120,95 euros.Il entraînait dans son sillage l’action de Schneider Electric, géant des équipements électriques, qui gagnait 5,28%, à 234,30 euros.Publicis voit vertLe groupe français de communication Publicis a résisté au premier semestre et a très légèrement relevé ses prévisions annuelles, malgré un contexte macroéconomique tendu, grâce à des gains de nouveaux contrats, a-t-il annoncé jeudi.Le titre Publicis prenait 2,47%, à 92,10 euros, vers 10H15 heure de Paris, après avoir grimpé de plus de 4% à l’ouverture du marché.

Semiconducteurs: TSMC muscle ses prévisions pour 2025, après un bond de 61% du bénéfice au 2T

Le taïwanais TSMC, champion mondial des semiconducteurs les plus avancés, a fortement relevé jeudi ses prévisions de ventes pour 2025, dopées par l’essor de l’intelligence artificielle (IA), dans la foulée d’une envolée plus forte qu’attendu de son bénéfice net trimestriel.TSMC, qui compte les américains Nvidia et Apple parmi ses clients, s’attend désormais à une hausse de 30% de ses ventes en dollars américains sur l’ensemble de l’année, contre une augmentation autour de 25% attendue jusqu’ici.Pour le troisième trimestre, il a relevé ses prévisions de chiffre d’affaires à une fourchette entre 31,8 et 33 milliards de dollars américains, au-delà des prévisions du marché.Les puces sont essentielles pour l’IA générative, qui a explosé ces dernières années et transformé l’économie mondiale. Or, l’amélioration des anticipations de TSMC confirme l’insolente santé du secteur, qui alimente une très forte demande pour les puces les plus sophistiquées dont le mastodonte taïwanais est le producteur quasi-exclusif.Au deuxième trimestre (avril-juin), TSMC a vu son bénéfice net s’envoler de 60,7% sur un an, atteignant 398 milliards de Nouveaux Dollars Taïwanais (11,7 milliards d’euros), très au-delà des attentes du marché compilées par Bloomberg (376 milliards de dollars taïwanais).Sur la même période, son chiffre d’affaires a augmenté de 39% sur un an, à 933,8 milliards de Nouveaux Dollars Taïwanais (31 milliards de dollars américains) battant également les prévisions. Ces fortes performances de TSMC interviennent alors que l’américain Nvidia a annoncé cette semaine reprendre la vente de ses puces H20 AI à la Chine. Ce revirement intervient après que Washington s’est engagé à lever ses restrictions sur les exportations de puces vers le géant asiatiques.Le PDG de TSMC, CC Wei, a salué l’annonce de Nvidia comme “une bonne nouvelle”.”La Chine est un marché important et notre client (Nvidia) peut continuer à lui fournir des puces. C’est une excellente nouvelle pour lui, et en retour, c’est une excellente nouvelle pour TSMC », a déclaré M. Wei.Le secteur reste cependant sous la menace de l’offensive douanière lancée par l’administration du président américain Donald Trump, qui menace d’imposer des surtaxes aux semiconducteurs vers les Etats-Unis, après une enquête encore en cours sur le secteur.M. Wei avait déclaré lors de l’assemblée annuelle des actionnaires début juin que les droits de douane d’ores et déjà imposés par les Etats-Unis, qui pénalisent notamment les produits électroniques, avaient eu un “certain” impact indirect sur les activités de l’entreprise.”Cette année, notre chiffre d’affaires et notre bénéfice atteindront de nouveaux sommets historiques”, avait-t-il cependant ajouté, assurant que son groupe entendait “augmenter sa capacité de production pour satisfaire les clients”.Taïwan est engagé dans des négociations avec Washington pour tenter d’échapper aux surtaxes douanières de 32% dont Washington menace les exportations de l’île si aucun accord n’est conclu avec Taipei avant le 1er août. Pour soutenir son dossier, Taipei s’est engagé à augmenter les investissements aux États-Unis, à gonfler ses achats d’hydrocarbures américains et à accroître ses propres dépenses de défense. 

Données personnelles: TikTok visé par de nouvelles plaintes

De nouvelles plaintes ont été déposées jeudi dans des pays européens à l’encontre de trois applications chinoises, dont TikTok, accusées de ne pas avoir répondu aux demandes sur le traitement des données de leurs utilisateurs. “Les entreprises de technologie adorent collecter autant de données que possible à votre sujet, mais refusent catégoriquement de vous en donner l’accès complet, comme l’exige pourtant la législation européenne”, a dénoncé dans un communiqué Kleanthi Sardeli, avocate de l’association Noyb, une ONG viennoise à l’origine de la procédure.Elle avait déjà engagé des actions en janvier contre six applications chinoises au nom de particuliers s’inquiétant du transfert illégal de leurs données à Pékin. Si les géants du commerce en ligne Shein et Temu, ainsi que l’application d’électronique grand public Xiaomi, ont accédé entretemps aux demandes des plaignants, “TikTok, AliExpress et WeChat ont continué à enfreindre le RGPD (règlement européen de protection des données)”, fournissant des réponses incomplètes ou ignorant la requête, selon Noyb.L’organisation a donc déposé trois plaintes auprès des autorités de protection des données en Belgique, en Grèce et aux Pays-Bas afin que les sociétés visées se mettent en conformité. Elle demande aussi une amende administrative à leur encontre, pouvant atteindre jusqu’à 4% de leurs recettes mondiales, “afin d’éviter que des violations similaires ne se reproduisent à l’avenir”.Sollicité par l’AFP, TikTok n’avait pas réagi dans l’immédiat.Propriété du groupe chinois ByteDance, la puissante plateforme de partage de vidéos, avec 1,5 milliard de membres, est depuis des années dans le viseur des gouvernements occidentaux, qui redoutent son lien avec Pékin et un possible usage des données de ses utilisateurs à des fins d’espionnage ou de propagande.L’autorité irlandaise de protection des données (DPC), agissant au nom de l’Union européenne, a ouvert le 10 juillet une enquête contre TikTok sur le stockage de certaines données personnelles sur des serveurs chinois, Pékin démentant de son côté toute implication.La DPC avait déjà sanctionné le réseau social, dont le siège européen se trouve en Irlande, d’une amende de 530 millions début mai pour avoir échoué à garantir une protection suffisante aux internautes.Les données européennes ne peuvent être transférées — c’est-à-dire stockées ou rendues accessibles — dans un pays tiers que s’il est jugé suffisamment sûr par l’UE comme par exemple le Japon, le Royaume-Uni ou les États-Unis.Noyb, dont l’acronyme signifie “None of your business” (“Ce ne sont pas vos affaires”), est à l’origine de nombreuses plaintes contre les géants du web, s’étant soldées par des amendes de milliards d’euros.

Les Bourses européennes ouvrent dans le vert

Les Bourses européennes ont ouvert dans le vert jeudi, les investisseurs digérant les menaces de Donald Trump de limoger le patron de la banque centrale américaine mais aussi de premiers résultats d’entreprises.Dans les premiers échanges, la Bourse de Paris prenait 0,97%, Francfort 0,92%, Londres 0,26% et Milan 0,39%.

Le bénéfice du deuxième trimestre de TSMC à Taïwan augmente de près de 61 %

Le géant taïwanais de la fabrication de puces TSMC a annoncé jeudi un bond de près de 61% de son bénéfice net au deuxième trimestre, dépassant les prévisions, grâce à une demande soutenue pour la technologie de l’intelligence artificielle. Taiwan Semiconductor Manufacturing Company est le premier fabricant sous contrat de puces au monde et compte Nvidia et Apple parmi ses clients. Son bénéfice net pour les trois mois achevés en juin a bondi de 60,7 % par rapport au trimestre équivalent de 2024, atteignant 11,7 milliards d’euros et dépassant nettement les attentes de 11,05 milliards d’euros des analystes, compilées par Bloomberg New.Le chiffre d’affaires de ce deuxième trimestre a augmenté de 39% sur un an, battant également les prévisions. Les puces sont essentielles pour l’IA générative, qui a explosé ces dernières années et transformé l’économie mondiale. Nvidia a déclaré cette semaine qu’il reprendrait la vente de ses puces H20 AI à la Chine après que Washington s’est engagé à lever les restrictions de licence qui avaient suspendu les exportations. Ces résultats ont été publiés après la dernière salve de droits de douane de Trump et ses menaces renouvelées d’imposer des taxes sur les produits pharmaceutiques et les puces. Le président et directeur général de TSMC, CC Wei, avait déclaré lors de l’assemblée annuelle des actionnaires début juin que les droits de douane imposés par les Etats-Unis ont eu un “certain” impact indirect sur les activités de l’entreprise.”Cette année, notre chiffre d’affaires et notre bénéfice atteindront de nouveaux sommets historiques”, avait-t-il cependant ajouté, en assurant essayer d'”augmenter sa capacité de production pour satisfaire les clients”.Taïwan a été engagé dans des négociations avec Washington au sujet de la menace de Trump d’imposer un droit de douane de 32% sur les exportations de l’île si aucun accord n’est conclu avant le 1er août. Pour soutenir son cas, Taipei s’est engagé à augmenter les investissements aux États-Unis, à acheter plus d’énergie américaine et à accroître ses propres dépenses de défense. 

Jeux vidéo: Sega “de retour”, vise un renouveau mondial porté par ses licences cultes

En ouvrant vendredi son premier magasin au Japon, le vétéran du jeu vidéo Sega affiche son ambition: renouer avec ses années fastes en misant sur ses personnages emblématiques, Sonic en tête,et une stratégie internationale.Alors que le Japon enregistre un afflux touristique record et un intérêt nourri pour sa pop culture, Sega entend se réinventer, notamment en rebondissant sur des adaptations cinématographiques à succès. Le succès remporté fin 2024 sur grand écran par Sonic, l’iconique hérisson bleu supersonique, a permis à Sega d’attirer une nouvelle génération de fans, ouvrant la voie à un retour en force après deux décennies difficiles.”Les opportunités se multiplient”, déclare à l’AFP Shuji Utsumi, directeur opérationnel de Sega. “Nous avons connu des difficultés, mais aujourd’hui nous sommes de retour!”En contraste avec Nintendo, dont la Switch 2 a récemment accaparé l’attention, Sega a quitté le marché des consoles depuis l’arrêt de la Dreamcast en 2001 pour se concentrer sur le développement de jeux.Après l’ouverture d’une boutique officielle à Shanghai en mai, Sega inaugure son premier magasin japonais dans le quartier tokyoïte de Shibuya, prisé des visiteurs étrangers.”Nous cherchons à développer notre activité à l’international, plutôt qu’à nous concentrer sur le marché japonais”, explique M. Utsumi. Dans les années 1980 et 1990, Sega était un acteur majeur de l’industrie du jeux vidéo, associé aux salles d’arcade, aux consoles de salon et à des franchises comme “Streets of Rage” ou la série ninja “Shinobi”.Mais la concurrence féroce et l’essor des jeux en ligne tels “World of Warcraft” ont plongé Sega dans des difficultés financières dès les années 2000.-Surfer sur les films-L’entreprise ayant cessé d’avoir ses propres consoles, “les jeux Sega ont commencé à perdre de leur éclat”, explique à l’AFP David Cole, analyste du cabinet américain DFC Intelligence.Mais selon lui, “les enfants ayant grandi dans les années 1990 ont aujourd’hui la trentaine ou la quarantaine, ils aiment toujours ces franchises, au point de les faire découvrir à leurs propres enfants –une valeur encore inexploitée”.A l’instar de Nintendo, Sega cherche désormais à exploiter cette veine nostalgique à travers des films, des boutiques, des attractions dans les parcs à thème.Le long-métrage  “Sonic 3”, avec Jim Carrey dans le rôle du méchant, a dominé fin 2024 le box-office nord-américain, l’un des meilleurs lancements de décembre depuis des années. Il s’inscrit dans la vague des adaptations de jeux vidéo à succès, lancée en 2020 avec le premier film Sonic et poursuivie par “Super Mario Bros”, deuxième plus gros succès mondial de 2023.La série “Shinobi” est également en cours d’adaptation au cinéma, et la saga de jeux “Like a Dragon: Yakuza” a été adapté en série sur Amazon Prime. Egalement envisagée, l’adaptation de “Persona”, série de jeux du studio Atlus (filiale de Sega, qui narre le quotidien d’adolescents affrontant des forces surnaturelles. -“C’est toute mon enfance”-En 2023, Sega a racheté Rovio, studio finlandais à l’origine du célèbre jeu “Angry Birds”, pour accélérer son développement sur le marché du jeu mobile.”Les habitudes des joueurs ont changé depuis l’âge d’or de Sega”, quand le jeu vidéo se résumait essentiellement aux consoles connectées à la télévision, reconnaît M. Utsumi.Mais selon David Cole, l’avenir de Sega passe par des productions plus ambitieuses: “des jeux haut de gamme, plus profonds, capables de fidéliser durablement une communauté”.Sega travaille sur ce qu’il appelle un “Super jeu”, projet à gros budget conçu pour le marché international et recourant aux “interactions sociales, voire à l’IA”, explique le dirigeant du groupe.”La concurrence est extrêmement rude. Il est essentiel d’avoir une base de fans. Mais en même temps, développer un très bon jeu prend du temps”, indique-t-il.La maison-mère SegaSammy reste active dans les machines d’arcade et de jeux d’argent, notamment ceux utilisés dans les salles de pachinko japonaises –secteur en déclin. Ce qui fait de l’activité divertissement de Sega “une opportunité de croissance”, souligne M. Cole.A Tokyo, des touristes étrangers semblent valider ce pari. “J’ai toujours aimé Sega. J’ai grandi avec leurs jeux”, confie Danny Villasenor, Américain de 19 ans. “C’est assez rétro, mais je trouve qu’ils ont bien évolué avec le temps”, ajoute-t-il.William Harrington, 24 ans, de Los Angeles, abonde: “C’est toute mon enfance”

La Chine veut juguler la guerre des prix des véhicules électriques

La Chine entend agir pour réguler la “concurrence irrationnelle” dans son industrie florissante des véhicules électriques, selon les médias d’État chinois, au moment où une guerre des prix féroce asphyxie les grands constructeurs automobiles du pays.L’Etat-parti chinois a investi massivement ces dernières années pour soutenir le développement et la production dans l’industrie des véhicules électriques.Mais une guerre des prix a conduit de nombreuses entreprises naissantes à la faillite, les grands constructeurs ayant inondé le marché de véhicules à bas prix, assortis de programmes de reprise alléchants.Les critiques officielles se sont multipliées ces derniers mois contre “l’involution” du secteur – un terme populaire en Chine pour décrire une course à la surenchère qui n’aboutit à rien.Mercredi, une réunion des hommes forts de l’Etat, présidée par le Premier ministre Li Qiang, a appelé à une surveillance renforcée des prix ainsi qu’à une amélioration sur le long terme de la régulation de la concurrence dans le secteur, a annoncé l’agence étatique Chine nouvelle.Les responsables entendent rétablir l’ordre dans le secteur afin de “freiner la concurrence irrationnelle” et d’encourager un développement “plus sain”, précise l’agence.”Il est nécessaire de (…) renforcer l’autodiscipline de l’industrie” et d’aider les entreprises à améliorer leur compétitivité par l’innovation technologique, indique le compte-rendu de la réunion, selon la même source.L’Association chinoise des constructeurs automobiles (CAAM), une des principales organisations du secteur, avait averti en mai qu’une concurrence “désordonnée” nuirait à la croissance.

La France, mauvais élève dans le paysage de la dette en Europe

Emprunter sur dix ans pourrait bientôt coûter plus cher à la France qu’à l’Italie. Après l’Espagne et le Portugal, qui bénéficient déjà de meilleurs taux, l’Hexagone s’englue à sa place de mauvais élève budgétaire de l’Europe.Début juillet, le taux de la dette souveraine italienne à échéance 5 ans a glissé sous le taux français, une première depuis 2005.Le prochain signal fort pourrait venir du taux d’emprunt à dix ans, la référence pour les comparaisons internationales, et donc pour évaluer la fiabilité financière d’un État aux yeux des marchés.- “Enormes efforts” -Le taux français à dix ans, actuellement à 3,37%, est au cÅ“ur des préoccupations tant l’écart se réduit avec celui de l’Italie, à 3,54%. Le “spread”, ou l’écart entre les deux, “se réduit à peau de chagrin”, souligne Mabrouk Chetouane, responsable de la stratégie de marché de Natixis IM.Il n’est désormais à moins de 0,2 point de pourcentage, contre 1,20 point il y a un an. Les courbes pourraient se croiser.Ce “rapprochement (…) ne fait que traduire une tendance que l’on constate dans dans les finances publiques”, affirme Philippe Ledent, expert économiste chez ING. Il estime qu’il faudra “d’énormes efforts” de la France pour renverser la vapeur.”Nous sommes à un moment critique de notre histoire”, a martelé mardi le Premier ministre français François Bayrou, en dévoilant ses mesures pour redresser les finances d’un pays soumis au “danger mortel” de “l’écrasement par la dette”.Il a rappelé que le déficit public de la France a atteint 5,8% du PIB en 2024, pour une dette publique représentant près de 114% du PIB, soit la troisième plus importante de la zone euro derrière la Grèce et l’Italie.D’après les projections de la Commission européenne publiées en mai, la France devrait enregistrer le pire déficit public de la zone euro en 2025 et 2026.La France se retrouve “enlisée dans une croissance économique faible, des finances publiques hors de contrôle (…) et une notation qui a tendance à se dégrader”, poursuit M. Ledent.L’agence S&P a en effet amélioré en avril dernier la notation de la dette publique de l’Italie à “BBB+”, assortie d’une perspective “stable”, quand la note de la dette française (AA-) est assortie depuis février d’une perspective négative, ce qui signifie qu’elle pourrait être rétrogradée.- “Pragmatisme spectaculaire” contre blocage politique -En face, malgré l’ampleur de la dette italienne – proche de 3.000 milliards d’euros en 2024, soit 135,3% de son PIB – Rome retrouve la faveur des marchés.La présidente du Conseil italien Giorgia Meloni et son gouvernement, sous forte pression pour réduire cette dette colossale, “ont fait preuve d’un pragmatisme économique tout à fait spectaculaire”, relève Mabrouk Chetouane.Le déficit public italien s’est réduit davantage que prévu en 2024, à 3,4% du produit intérieur brut (PIB). Des revenus fiscaux meilleurs qu’anticipé ont même permis de revenir à un excédent des comptes publics au quatrième trimestre 2024, ce qui n’était pas arrivé depuis 2019.De quoi “considérer que l’Italie est mieux en mesure de gérer sa dette que la France”, selon Benjamin Melman, responsable allocation d’actifs chez Edmond de Rothschild. La France est, elle, “perçue comme un pays qui n’arrive pas à faire de réformes, qui est déjà allé très loin avec un taux d’imposition important, et qui se retrouve aujourd’hui un peu bloqué”, explique à l’AFP Aurélien Buffault, gérant obligataire de Delubac AM.Et depuis la dissolution de l’Assemblée nationale en juin 2024, les investisseurs redoutent le blocage politique.Ils exigent donc un rendement plus élevé pour détenir de la dette française, “une prime” légitime “car il y a un risque que le pays devienne ingouvernable”, note M. Chetouane.L’annonce par François Bayrou d’une cure budgétaire draconienne de 43,8 milliards d’euros pour 2026 n’a d’ailleurs pas ému le marché obligataire, resté de marbre. Une indifférence qui devrait perdurer tant que les mesures présentées ne sont pas concrétisées.Pour M. Ledent, “il va falloir passer ce cap, et probablement l’une ou l’autre censure (du gouvernement) à la rentrée”.

L’UE propose une hausse du budget, rejet immédiat de Berlin

La Commission européenne a dévoilé mercredi sa proposition de budget de 2028 à 2034, fixé à 2.000 milliards d’euros, avec des moyens supplémentaires pour la compétitivité et la défense, suscitant le rejet immédiat du gouvernement allemand qui a jugé cette hausse “inacceptable”.C’est le budget européen “le plus ambitieux jamais proposé”, a affirmé la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyenn lors de la présentation du budget, donnant le coup d’envoi de deux ans de négociations souvent difficiles entre Européens.L’exécutif érige la compétitivité et l’innovation en priorité, avec 451 milliards d’euros, confirmant le tournant pro-entreprises de l’Union européenne en pleines tensions commerciales avec les Etats-Unis de Donald Trump.Trois ans après le déclenchement de la guerre en Ukraine, Bruxelles souligne aussi sa mobilisation en faveur de la défense (131 milliards intégrés à l’enveloppe compétitivité), et promet 100 milliards de soutien supplémentaire à Kiev de 2028 à 2034. “Il s’agit d’un engagement à long terme” pour “la reconstruction de l’Ukraine”, a déclaré le commissaire européen en charge du budget, Piotr Serafin.De quoi faire rugir le Premier ministre hongrois Viktor Orban. “L’Ukraine bénéficierait d’une aide financière massive, tandis que les agriculteurs européens seraient perdants”, a fustigé le dirigeant nationaliste, proche de Moscou.- “Provocation” -La transformation de la politique agricole commune (PAC) va être au coeur de la longue bataille qui s’annonce.Selon la Commission, 300 milliards d’euros seront consacrés aux “revenus des agriculteurs”, alors que le budget précédent de la PAC représentait 387 milliards de 2021 à 2027, dont 270 milliards d’aides directes aux exploitations.Bruxelles explique le différentiel par une nouvelle architecture budgétaire et le transfert de certaines sommes vers la politique de cohésion, ce qui alarme la profession.Le Copa-Cogeca, lobby des agriculteurs européens, a lancé les hostilités dès mercredi devant la Commission en réunissant quelques centaines de manifestants contre ce “mercredi noir pour l’agriculture”.”Cette proposition est une provocation”, “personne n’a intérêt à défier les agriculteurs européens. Si ce message n’a pas été entendu, nous reviendrons”, a prévenu le patron de la FNSEA – le premier syndicat agricole français- Arnaud Rousseau, présent à Bruxelles.Echaudée par le mouvement de colère agricole de 2024, la Commission se veut pourtant rassurante. Les 300 milliards sont un “minimum” que les Etats pourront compléter avec d’autres fonds européens, a dit le commissaire à l’Agriculture Christophe Hansen.- “Inacceptable” -La présentation d’ensemble de la Commission fait l’objet de réactions contrastées.”Une augmentation substantielle du budget de l’UE est inacceptable à l’heure où tous les Etats membres font des efforts considérables pour consolider leurs budgets nationaux”, a déclaré mercredi soir le porte-parole du gouvernement allemand, Stefan Kornelius, dans un bref communiqué.”Nous ne soutiendrons pas non plus la taxation supplémentaire des entreprises proposée par la Commission”, a-t-il ajouté.Même son de cloche pour les Pays-Bas, l’un des pays “frugaux” qui réclament régulièrement des économies à l’UE, qui juge également ce budget “trop élevé”. La France, par la voix du ministre délégué chargé de l’Europe Benjamin Haddad, a elle qualifié la proposition de la Commission d'”ambitieuse”.Au Parlement européen, les deux rapporteurs Siegfried Muresan (PPE, droite) et Carla Tavares (sociale-démocrate, gauche), jugent la hausse affichée très insuffisante car elle s’explique pour partie par l’inflation et par le remboursement de l’emprunt européen contracté pendant la pandémie de Covid-19.Le précédent budget, de 2021 à 2027, devait mobiliser 1.200 milliards d’euros mais il a été complété par un plan de relance de 800 milliards pendant la crise sanitaire. Et il a fallu faire des choix, tant l’équation budgétaire de l’UE relève du casse-tête.Déjà exsangues, les Etats membre ne veulent pas mettre davantage dans le pot commun, à l’image de la France qui a assuré mercredi qu’elle verserait à l’UE moins que prévu en 2026. Ce, alors même que la liste des dépenses européennes ne cesse de s’allonger.La Commission cherche donc de nouvelles ressources. Elle propose un prélèvement supplémentaire sur le tabac, une contribution des grandes entreprises ou une nouvelle taxe sur les déchets électroniques non recyclés.Le tout alors que les écologistes craignent que les contraintes budgétaires poussent à sacrifier les crédits consacrés à la protection de l’environnement.Quels seront les arbitrages dans deux ans? “Comme d’habitude, tout se finira par cinq jours de négociations” lors d’un sommet entre les 27, prédit un fonctionnaire européen.Avec en creux, la division persistante entre les Etats “frugaux” et ceux comme la France qui plaident pour un nouvel emprunt commun européen. bur-adc-raz-mad/dsa/liu