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La politique de la ville “ne peut se substituer aux autres politiques nationales”, selon un expert

La politique de la ville, lancée à la fin des années 1970 pour répondre aux dysfonctionnements urbains des grands ensembles et à la paupérisation de leurs habitants, “ne peut se substituer aux autres politiques nationales”, observe Michel Didier, président du Comité d’histoire de la politique de la ville.Créé en 2022, le comité ambitionne de raconter les cinquante ans d’une politique méconnue et régulièrement accusée d’être trop dispendieuse ou inefficace, et d’en parler autrement qu’à travers des programmes, des lignes de crédit et des émeutes.”Il faut sortir des fausses représentations selon lesquelles on ne s’occupe pas des quartiers ou on y injecte des milliards en pure perte”, explique Michel Didier dans un entretien à l’AFP. En 1977, les opérations “Habitat et vie sociale” menées dans une centaine de quartiers de HLM dégradés sont considérées comme un des actes fondateurs de cette politique.Une réponse à la détérioration des tours et barres d’immeubles érigées à la hâte après guerre dans un contexte de forte pénurie de logements et de bidonvilles.”On expérimente les principes fondamentaux de cette politique, à savoir le fait d’agir en partenariat avec les maires, de faire travailler ensemble plusieurs ministères, tant sur l’amélioration de l’habitat que sur l’action sociale, et on consulte les habitants”, poursuit l’ex-conseiller à l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT).Au même moment, les premiers habitants des grands ensembles commencent à s’installer en pavillon et sont remplacés par des populations plus pauvres et immigrées, elles-mêmes frappées par la crise économique et la désindustrialisation.”On se retrouve avec un problème social important et un problème urbain puisque ces quartiers périphériques n’étaient pas reliés à la ville”, rappelle-t-il.Très médiatisées, les émeutes des banlieues lyonnaises de 1981 entraînent selon lui “une élévation de la réponse publique”, et le rapport du maire de Grenoble Hubert Dubedout introduit l’idée d’une discrimination positive envers les territoires qui cumulent les handicaps (chômage, logement, délinquance), en leur attribuant plus de moyens. Parallèlement, les lois de décentralisation renforcent le pouvoir des maires qui n’avaient pas les moyens d’agir sur leur territoire en matière de logement ou d’aménagement.- Désenclavement -La politique de la ville se structure avec la nomination en 1990 du premier ministre de la ville, le socialiste Michel Delebarre, puis la création des zones urbaines sensibles (ZUS) en 1996.Devenus QPV pour “quartiers prioritaires de la politique de la ville”, ces territoires cibles ont plus que doublé en 2025, avec 1.609 quartiers et six millions d’habitants. Selon l’ANCT, le taux de pauvreté y atteint aujourd’hui 44,3%, contre 14,9% à l’échelle nationale, et la part de familles monoparentales est de 32,8% contre 16,3%.”Aujourd’hui, ces quartiers jouent encore un rôle de sas”, observe Michel Didier. “Les statistiques peuvent laisser penser que la situation n’a pas changé alors qu’on ne parle pas des mêmes gens”, poursuit-il, en rappelant que les moins pauvres laissent inexorablement place à des populations plus pauvres.En 2004, la création de l’agence Anru, dédiée à la transformation des quartiers avec ses spectaculaires opérations de démolition-reconstruction, constitue selon lui “un basculement”. “On a mis des moyens considérables dans la rénovation urbaine”, le désenclavement géographique ainsi que la création d’espaces et d’équipements publics. Vingt ans après, ces opérations ont selon lui autant “changé l’image des quartiers aux yeux de leurs habitants” que “le regard sur ces quartiers”.Conçue comme une politique de rattrapage et de développement, la politique de la ville a néanmoins échoué à changer la situation sociale des quartiers, reconnaît l’expert, même si “on ne peut pas lui faire porter la responsabilité de ce qui relève des politiques publiques”.”Elle intervient avec des moyens limités qui ne peuvent pas se substituer aux autres politiques nationales d’emploi et de lutte contre les discriminations, d’intégration, d’éducation, de sécurité ou de santé”, analyse-t-il.”C’est une limite évidente puisque l’essentiel des moyens a été mis sur l’urbain et non sur le volet social”, résume-t-il, rappelant aussi certaines orientations politiques comme le transfert en 2004 du pilotage de la prévention de la délinquance au ministère de l’Intérieur, ce qui n’a, selon lui, “guère permis de développer les relations entre la police et la population”.Michel Didier pointe également le “rôle des médias”, qui, “en ne parlant de ces quartiers qu’au moment des émeutes donnent le sentiment que les politiques publiques ne servent à rien”.

“L’incertitude totale” sous Trump pèsera sur les investissements aux Etats-Unis, dit le patron de France 2030

Les investissements aux Etats-Unis ont encore nettement progressé l’an dernier au détriment de l’Europe, mais “l’incertitude totale” créée par la politique de Donald Trump finira par peser sur eux, estime auprès de l’AFP le patron de France 2030 Bruno Bonnell, peu avant l’ouverture du sommet Choose France.M. Trump “est totalement imprévisible, on ne sait absolument pas ce qu’il va décider demain, souligne-t-il, jugeant que “cela s’est quand même pas mal refroidi” aux Etats-Unis, ajoute M. Bonnell.France 2030 est le plan d’investissement sur cinq ans de 54 milliards d’euros en soutien d’entreprises lancé en 2021 par Emmanuel Macron pour “rattraper le retard industriel français”.Dans un but similaire, l’administration Biden a mis en place en 2022 un plan massif baptisé IRA (Inflation Reduction Act) offrant des subventions aux entreprises voulant développer des projets dans les industries d’avenir, et attirant ainsi de nombreux candidats.Selon le baromètre du cabinet EY publié mercredi et se basant sur les chiffres de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (Cnuced), les investissements aux Etats-Unis ont progressé de 20% l’an dernier sur un an, contribuant au recul de l’attractivité européenne.Cependant, dès son accession à la Maison Blanche, le président américain Donald Trump a souhaité remettre en cause le projet de son prédécesseur. Il a préféré annoncer le 2 avril de très fortes hausses des droits de douanes sur les produits importés – 20% pour les produits européens par exemple – qu’il a suspendues la semaine suivante pour trois mois, tout en gardant une hausse-plancher générale de 10%.M. Trump pense attirer les investissements étrangers et les créations d’emplois en imposant ces droits de douane, afin d’encourager les entreprises à s’implanter aux Etats-Unis pour y échapper.Mercredi, le groupe pharmaceutique français Sanofi a annoncé son intention d'”investir au moins 20 milliards de dollars aux Etats-Unis d’ici 2030″, rejoignant dans leurs projets d’investissements américains d’autres grands noms mondiaux de la pharmacie, comme Eli Lilly, Johnson & Johnson, Merck, Roche et Novartis.- “Ce qui se passe dans sa tête” -Cette décision a été jugée comme “un mauvais signal” jeudi par le ministre de l’Economie Eric Lombard, quelques semaines après que le président Macron a appelé les entreprises françaises à geler leurs projets américains pendant les négociations sur les droits de douane entre les Etats-Unis et l’Europe.Selon M. Bonnell, les Etats-Unis ont “attrapé beaucoup d’entreprises, mais par des effets d’aubaine”. Or “l’effet d’aubaine, on sait quand cela commence, on ne sait pas quand cela finit”, observe-t-il, insistant sur “l’incertitude totale sur les décisions que peut prendre aujourd’hui l’administration américaine”.”Certaines entreprises disent qu’elles vont arriver à négocier en tête-à-tête avec M. Trump” sur les droits de douane, “mais en réalité personne ne sait ce qui se passe dans sa tête”, insiste encore Bruno Bonnell dans cet entretien mené juste avant le sommet Choose France.Ce sommet rassemble lundi pour la huitième année des entreprises étrangères autour du président Emmanuel Macron au château de Versailles, alors qu’EY classe la France premier pays européen pour les investissements étrangers pour la sixième année consécutive. L’an dernier, 15 milliards d’euros de projets y avaient été annoncés. Aux entrepreneurs qui seraient attirés par les Etats-Unis, le ministre de l’Economie Eric Lombard a fait remarquer jeudi que “l’Europe est un havre de stabilité politique, réglementaire, avec un état de droit assez constant”.Emmanuel Macron a mené une politique très “pro-business” depuis 2017. Dans ce cadre, près de 40 milliards d’euros du plan France 2030 ont déjà été engagés, dont 61% sur des PME et des Entreprises de taille intermédiaire (ETI), selon M. Bonnell, permettant la création de 200.000 emplois à travers le soutien d’environ 7.500 projets.Dans un récent rapport, la Cour des comptes a cependant invité ce programme à adopter une meilleure évaluation de ses projets, notamment les plus coûteux.

Dans le cirque de Mafate, à La Réunion, le cyclone et le chikungunya plombent le tourisme

Dans les montagnes escarpées du cirque de Mafate, sur l’île de La Réunion, les gîtes isolés souffrent d’une baisse de fréquentation. Le passage en février du cyclone Garance, qui a provoqué la fermeture de plusieurs sentiers de randonnée, puis l’épidémie de chikungunya ont fait fuir les touristes.Au milieu des montagnes de Mafate, sur les sentiers sinueux situés à plusieurs heures de marche de la première route, les randonneurs se font plus rares en cette période, habituellement prisée des touristes.”On ne voit personne, regrette Mireille Timon, la tenancière du gîte Le Jacquier, dans l’îlet paisible des Lataniers. Les gens réservent puis annulent. On a au moins trois fois moins de monde que d’habitude. Ça fait depuis le cyclone qu’on n’a pas travaillé.” Plusieurs sentiers pour rejoindre le cirque de Mafate ont été rendus inaccessibles par le phénomène climatique Garance qui a touché cette île de l’océan Indien le 28 février. Dans la foulée, l’épidémie de chikungunya a explosé en mars, faisant fuir durablement les touristes. Dans le village voisin d’Aurère, qui compte 90 habitants, les dortoirs en bois de Marie-Annick Boyer peinent ainsi à se remplir depuis plusieurs semaines. “L’année dernière, déjà, il a fallu attendre plusieurs mois après le cyclone Belal, pour que les sentiers rouvrent, s’agace-t-elle. On se sent délaissés.”Les guides de randonnée souffrent aussi. “Nous avons perdu 80% de notre chiffre d’affaires sur les mois d’avril, mai et juin, souligne Frédéric Bord, à la tête de l’agence de voyage Réunion Randonnée, qui travaille avec des tour-operators spécialisés dans les treks et les circuits de randonnée. Les réservations se font au moins un mois à l’avance. “On sait que les semaines qui arrivent resteront calmes”, poursuit-il. Si ses circuits s’adaptent en fonction des sentiers fermés depuis Garance, l’épidémie de chikungunya engendre de fait “des annulations en cascade”. – Impact à long terme? -“Les visiteurs qui viennent de l’Hexagone ont peur d’attraper la maladie (transmise par les moustiques) et ont vu qu’il y avait un problème avec le vaccin”, résume le gérant.”Après la baisse d’activité liée au cyclone, ça commence à faire beaucoup pour les petites entreprises qui n’ont que peu de trésorerie”, s’inquiète Agnès Lavaud, chargée de mission du Syndicat des professionnels des activités de loisirs à La Réunion, qui craint que la baisse de fréquentation perdure. Car les annulations concernent déjà les mois de juin et juillet. “A ce moment-là, l’épidémie sera terminée” pourtant, espère la professionnelle. Lors de la précédente épidémie, en 2005-2006, qui avait touché un Réunionnais sur trois, le chikungunya avait eu un impact sur le tourisme sur le long terme. “Le secteur a souffert pendant 24 à 36 mois, alors que la maladie ne circulait plus”, rappelle Didier Fauchard, président du Medef de La Réunion, qui craint un scénario similaire 20 ans après.De leur côté, les vingt ouvriers forestiers de l’Office national des forêts (ONF), chargés d’entretenir et de libérer l’accès des sentiers, sont à pied d’Å“uvre pour rouvrir le plus de chemins possibles. “Environ 20% des sentiers sont encore fermés au sein du cirque de Mafate”, précise Rodrigue Doré, responsable de l’unité territoriale de Mafate au sein de l’ONF. Des axes ayant souvent subi de lourds dégâts et pour lesquels l’établissement public, financé par le conseil départemental, attend que des fonds soient débloqués afin de pouvoir entamer des travaux. “Dans certains secteurs, il y a eu des glissements de terrain, des chutes de bloc, des marches ont été détruites et des passages à gué emportés par les eaux. On estime que le montant des travaux est au moins de 100.000 euros et on attend une enveloppe du Département pour pouvoir démarrer”, poursuit M. Doré.Au sein du gîte le Jacquier, dans le village des Lataniers, à Mafate, Mireille Timon prend son mal en patience. “On espère au moins que les sentiers rouvrent pour cet été et que les moustiques nous laissent tranquilles”, lance-t-elle. 

Moody’s prive la dette américaine de son triple A, coup dur pour Trump

C’est un coup de massue pour la politique économique de Donald Trump: l’agence Moody’s a abaissé vendredi la note des Etats-Unis, alors que les tensions liées à sa guerre commerciale, notamment avec la Chine, commençaient tout juste à s’apaiser.Pour la toute première fois, l’agence a retiré à la dette américaine sa note maximale de Aaa et l’a rétrogradée à Aa1, en y ajoutant une perspective stable. Elle a justifié sa décision par la hausse de l’endettement des Etats-Unis et de son coût pour le budget fédéral.La Maison Blanche a réagi au rapport sur X, le directeur de la communication Steven Cheung critiquant Mark Zandi, économiste en chef chez Moody’s Analytics.”Personne ne prend ses +analyses+ au sérieux. Il a été prouvé qu’il avait tort à maintes reprises”, a écrit M. Cheung.”Les gouvernements et élus successifs n’ont pas su s’entendre pour prendre les mesures permettant d’inverser la tendance conduisant à un déficit annuel important. Nous ne pensons pas que des réductions des dépenses et du déficit puissent être réalisées avec la proposition de loi budgétaire actuellement en discussion”, a justifié l’agence dans un communiqué.Plusieurs élus républicains ont fait capoter vendredi au Congrès un vote clé sur l’avancement d’un mégaprojet de loi, vu comme la pièce maîtresse du programme du président Donald Trump.Celui-ci doit notamment concrétiser la prolongation des crédits d’impôt accordés durant son premier mandat avant leur expiration, en fin d’année.Le projet de loi prévoit également 880 milliards de dollars de coupes budgétaires sur une dizaine d’années, concernant principalement les programmes d’assurance santé de 70 millions d’Américains aux revenus modestes.Toutefois, le Parti républicain est divisé sur la question, en fonction des priorités des différents élus, ce qui complique le processus et fait douter que ce grand projet puisse être examiné la semaine prochaine par la Chambre des représentants.Ainsi, malgré les exhortations de Donald Trump sur son réseau Truth Social, cinq élus républicains se sont alliés aux démocrates pour rejeter le texte devant la Commission du budget de la Chambre des représentants.- Economie toujours solide -Moody’s vient apporter des arguments à ceux qui s’opposent au projet, en disant s’attendre, au cours de la prochaine décennie, à “des déficits encore plus importants, avec une hausse des dépenses alors que les revenus resteront stables. Cela renforcera le poids de la dette sur les finances publiques”, en cas de validation du projet de loi.Pour l’élu républicain French Hill, la décision de l’agence est “un rappel puissant que les choses ne sont pas dans l’ordre. Nous souhaitons réinstaurer la stabilité budgétaire et nous attaquer aux causes structurelles de notre dette”.L’abaissement de la note “est un avertissement direct: nos perspectives budgétaires se détériorent, et les républicains de la Chambre des représentants sont déterminés à les aggraver”, a déclaré dans un communiqué Brendan Boyle, élu démocrate à la Chambre des représentants et membre de la commission du Budget.”La question est de savoir si les républicains sont prêts à se rendre compte des dégâts qu’ils sont en train de causer”, a ajouté M. Boyle.Néanmoins, l’économie américaine reste “unique” du fait de “sa profondeur, les revenus élevés qu’elle génère, la forte croissance potentielle et sa capacité à innover et renforcer sa productivité”, ce qui incite l’agence à maintenir ses perspectives stables dans l’immédiat.Elle appelle le gouvernement à “mettre en place les réformes fiscales permettant de ralentir significativement et même inverser la détérioration de la dette et des déficits publics, soit en augmentant les revenus soit en réduisant les dépenses”.Il s’agissait de la dernière des trois grandes agences de notation à ne pas avoir abaissé la dette américaine et à lui conserver la plus haute note.Sa concurrente Fitch l’avait dégradé d’un cran, à AA+, en 2023, estimant que les crises politiques à répétition sur le plafond de la dette risquaient d’éroder la gouvernance du pays.Standard and Poor’s Global Ratings avait été la première grande agence de notation à priver les Etats-Unis du “triple A” en 2011, et n’a depuis pas relevé la note, qui se trouve toujours à AA+.

Votre chat est sous un TGV? La SNCF lui donne désormais 20 minutes

Jusqu’à présent, si votre animal de compagnie s’échappait sous un train en gare juste avant le départ, la SNCF n’avait pas de règle claire. Après plus de deux ans de délibérations, la compagnie a décidé qu’un train pouvait être retardé de 20 minutes maximum, selon un nouveau protocole consulté par l’AFP.C’est l’écrasement médiatisé du chat Neko en gare de Paris-Montparnasse en janvier 2023 qui a mis en lumière l’absence de protocole formel en cas de chien, chat ou autre animal se glissant sur les rails, dans une compagnie qui ne manque pourtant pas de procédures.Malgré les demandes des propriétaires du chat pour retarder le départ, le train Paris-Bordeaux, avec 800 passagers à bord, était parti en écrasant Neko qui, selon la SNCF, n’était “pas visible”.L’affaire avait fait du bruit. “Vous n’avez pas honte?”, avait demandé à la SNCF la Fondation Brigitte Bardot. Le ministre de l’Intérieur de l’époque, Gérald Darmanin, s’était dit “particulièrement choqué”.Les maîtresses de Neko, une mère et sa fille, et des associations de défense de la cause animale, dont la Fondation 30 millions d’amis, avaient poursuivi SNCF Voyageurs en justice. L’entreprise publique avait été reconnue coupable de “négligence”et condamnée à verser 1.000 euros à chacune des deux propriétaires du chat pour préjudice moral en première instance, avant que la compagnie ne soit relaxée en appel.Le ministre des Transports de l’époque, Clément Beaune, avait officiellement écrit au PDG de la SNCF pour lui demander d’étudier “toutes les options possibles d’évolution de vos procédures internes et les modalités de sensibilisation et de formation de vos agents à ces questions”.Une note de consignes diffusée jeudi aux agents de la SNCF et obtenue par l’AFP fixe enfin la procédure à suivre, et répond à la question: de combien de temps est-il raisonnable de retarder des centaines de voyageurs pour tenter de retrouver un animal?Un porte-parole de SNCF Réseau indique vendredi à l’AFP que le protocole “formalise des usages en vigueur depuis toujours dans ce type de situation et appliqués avec bon sens et humanité par nos agents.”A partir du signalement par un passager, le personnel de la SNCF se donne 10 minutes de “levée de doute”, pour tenter de voir l’animal depuis le quai. S’il est repéré, se déclenchent alors 10 minutes maximum “pour faire sortir l’animal sans engager la zone dangereuse”, c’est-à-dire sans descendre sur la voie.Si l’animal ne ressort toujours pas, le départ du train est ordonné…. mais lentement, à la vitesse “d’un homme au pas”, afin de lui donner une dernière chance d’échapper aux roues.”On ne met pas une durée sur la vie d’un animal. 20 minutes, c’est dérisoire. Et après, ça leur donne le droit de l’écraser ? Où est la compassion dans tout ça?”, s’est indignée Reha Hutin, présidente de la Fondation 30 millions d’amis auprès de l’AFP vendredi soir. “La SNCF a manqué l’occasion de dire qu’elle se souciait réellement de la vie des animaux, c’est une décision et une communication complètement ratées”, a-t-elle jugé.

Wall Street termine sur une note positive à l’issue d’une semaine chargée

La Bourse de New York a clôturé en hausse vendredi, malgré des données économiques en demi-teinte, les investisseurs espérant voir de nouveaux développements dans la guerre commerciale lancée par Donald Trump.Le Dow Jones a gagné 0,78%, l’indice Nasdaq a progressé de 0,52% et l’indice élargi S&P 500 de 0,70%.La journée a été “plutôt calme par rapport aux feux d’artifice du début de semaine, mais elle s’est bien terminée pour le marché boursier”, commente auprès de l’AFP Christopher Low, de FHN Financial. Lundi, la place américaine s’est envolée après les annonces d’une suspension de l’essentiel des droits de douane punitifs que Washington et Pékin s’imposaient.Dans le cadre de cet accord, les États-Unis ont accepté d’abaisser leurs surtaxes douanières sur les produits chinois à 30%, tandis que la Chine a réduit les siennes à 10% sur les biens américains.”La promesse de progrès supplémentaires en matière d’accords commerciaux (…) renforce l’image positive de la croissance” américaine estime M. Low.Le 2 avril, le président américain Donald Trump avait imposé au monde entier des droits de douane massifs sur les biens importés par les Etats-Unis, dont une taxe plancher de 10%, avant de faire en grande partie marche arrière devant le bouleversement de l’ordre économique international.Des discussions ont été engagées avec plusieurs pays, ainsi que l’Union européenne.En outre, il y a “un sentiment de soulagement du fait que la plupart des données américaines confirment (…) une hausse des prix plus faible que prévu”, observe M. Low.L’indice CPI, publié mardi, a montré que l’inflation a un peu plus ralenti en avril qu’attendu par les analystes.L’indice des prix à la production (PPI) a connu une baisse surprise, alors que les analystes anticipaient une hausse.En revanche, la confiance des consommateurs a continué à reculer en mai aux Etats-Unis, alors que les analystes s’attendaient au contraire à une légère remontée sur fond de détente commerciale, selon un indice publié vendredi.”Les ménages ont fait part de leur angoisse face à la hausse des prix et de leurs inquiétudes quant à l’inflation induite par les droits de douane dans les mois à venir”, écrit dans une note Jose Torres, d’Interactive Brokers.Sur le marché obligataire, le taux d’intérêt des emprunts d’Etat américains à dix ans évoluait autour de 4,44% vers 20H20 GMT, contre 4,43% jeudi en clôture.Au tableau des valeurs, le géant pharmaceutique danois Novo Nordisk, connu pour ses traitements pour le diabète et la perte de poids (dont Ozempic), a lâché 2,69% après avoir annoncé vendredi se séparer de son directeur général Lars Fruergaard Jørgensen. Le groupe est plombé par un titre qui dégringole depuis près d’un an, notamment face aux bons résultats de son concurrent Eli Lilly.Après un plongeon de plus de 10% la veille, l’assureur américain UnitedHealth, l’une des premières pondérations du Dow Jones, a gagné du terrain (+6,40%).Les “Sept Magnifiques”, le surnom donné aux grands noms du secteur technologique, ont quasiment tous terminé dans le vert, à l’image de Tesla (+2,09%), Alphabet (+1,36%), Amazon (+0,20%), Microsoft (+0,25%) et Nvidia (+0,42%). Seuls Meta (-0,55%) –maison mère de Facebook– et Apple (-0,09%) étaient boudés.

L’Inde veut que le FMI cesse ses prêts au Pakistan, Islamabad dénonce un appel “désespéré”

L’Inde a appelé le Fonds monétaire international (FMI) à revoir ses prêts au Pakistan, l’accusant de financer “le terrorisme”, un appel “désespéré” pour Islamabad qui célèbre vendredi en grande pompe son armée après la pire confrontation entre les deux voisins depuis des décennies.”Je crois qu’une grande partie du milliard de dollars provenant du FMI sera utilisée pour financer l’infrastructure terroriste”, a déclaré le ministre indien de la Défense, Rajnath Singh, en visitant ses troupes.Le Pakistan, qui a déjà reçu le virement du FMI, dans le cadre de la revue d’un programme d’aide existant, a estimé que cet appel “reflète la frustration” et “le désespoir” de l’Inde.”L’Inde a été le seul pays à avoir tenté, en vain, d’empêcher” le déblocage de ce versement, a martelé le porte-parole du ministère pakistanais des Affaires étrangères Shafqat Ali Khan.La veille devant d’autres soldats, le même ministre Singh avait appelé le monde à “surveiller” l’arsenal nucléaire du Pakistan. Ce à quoi le Pakistan répliquait que le monde devait plutôt “s’inquiéter” de l’arsenal indien.La dernière confrontation entre les deux puissances nucléaires a explosé après une attaque meurtrière au Cachemire indien, menée selon New Delhi par des jihadistes soutenus par Islamabad. Le Pakistan dément.Le Pakistan a été retiré en 2022 de la “liste grise” des Etats soupçonnés de “blanchiment d’argent” et de “financement du terrorisme”.Le prêt auquel M. Singh fait référence a été débloqué il y a une semaine, alors que les deux puissances nucléaires échangeaient tirs d’artillerie, attaques de drones et frappes de missiles, au sol comme dans les airs. Depuis, la Banque centrale pakistanaise a confirmé avoir reçu le versement.- Ministre britannique à Islamabad -Le FMI, basé à Washington, avait autorisé le déboursement d’environ un milliard de dollars dans le cadre de la revue d’un programme d’aide existant, saluant “une mise en oeuvre vigoureuse du programme” d’austérité auquel Islamabad s’est engagé après avoir échappé à la faillite en 2022.Le conseil d’administration du Fonds avait aussi donné son feu vert à un nouveau programme d’aide, qui pourra permettre au pays d’accéder à environ 1,4 milliard de dollars supplémentaires pour faire face au changement climatique. L’Inde s’était abstenue.Le conflit entre les deux puissances nucléaires avait fait redouter à l’étranger une escalade jusqu’au point de non-retour, avant un cessez-le-feu annoncé à la surprise générale par le président américain Donald Trump.Le Royaume-Uni, ancienne puissance coloniale partie en 1947 avant la sanglante partition entre l’Inde et le Pakistan, avait été l’un des nombreux pays à appeler les deux voisins à cesser les hostilités.Le Premier ministre britannique Keir Starmer s’était dit prêt à “s’engager de toute urgence” et, vendredi, son chef de la diplomatie David Lammy était à Islamabad.Washington et Islamabad affirment que la médiation pour l’arrêt des combats a été assurée par les Etats-Unis, ce que l’Inde, qui a toujours refusé les tierces parties face au Pakistan, réfute.Avant et durant la confrontation militaire, Téhéran et Ryad avaient également dépêché de hauts diplomates à Islamabad et New Delhi.Le ministre pakistanais des Affaires étrangères Ishaq Dar a dit vendredi à son homologue britannique avoir “apprécié le rôle constructif de la Grande-Bretagne dans la désescalade”.La diplomatie britannique a ajouté que M. Lammy avait parlé avec son homologue indien jeudi et “essayera de se rendre bientôt à New Delhi”.- “Paix durable”? -Dans la nuit du 6 au 7 mai, l’Inde avait tiré des missiles sur des sites pakistanais qui abritaient, selon elle, des membres du groupe jihadiste qu’elle soupçonne d’être l’auteur de l’attaque qui a fait 26 morts le 22 avril à Pahalgam, au Cachemire indien.Quarante civils, pour moitié des femmes et des enfants, ont été tués dans ces frappes, selon l’armée pakistanaise, qui recense 13 morts dans ses rangs. L’Inde compte pour sa part 16 civils et cinq soldats tués sur son sol dans les attaques et les ripostes qui ont suivi.Le Pakistan, qui répète à l’envie avoir gagné la bataille des airs en abattant notamment plusieurs avions indiens –des affirmations impossibles à vérifier de façon indépendante– marque vendredi une journée d’hommage à son armée.Dans toutes les villes, des cérémonies de salut au drapeau, des tirs de célébration et des dépôts de gerbe ont eu lieu, pour “remercier” l’armée, toute-puissante en politique comme en économie selon les experts.Le Premier ministre Shehbaz Sharif, s’adressant aux troupes jeudi soir, avait martelé que l’armée était “prête et déterminée à protéger son territoire”, alors qu’Inde et Pakistan ne cessent de répéter que les hostilités pourraient reprendre en cas d’agression venue de l’autre côté de la frontière.Vendredi soir, il a dit plaider pour la “paix durable”.”Nous devons choisir si nous voulons être des voisins intenables ou pacifiques: asseyons nous à la table en voisins pacifiques et réglons les questions en suspens comme le Cachemire”, a-t-il ajouté.L’Inde et le Pakistan se disputent depuis leur indépendance la souveraineté de l’ensemble de ce territoire himalayen peuplé en majorité de musulmans, et se sont livrés plusieurs guerres pour cette raison. burx-sbh/jma/cn 

La Bourse de Paris termine en légère hausse

La Bourse de Paris a terminé en légère hausse vendredi, dans l’attente des prochaines étapes de la confrontation commerciale entre les Etats-Unis et la Chine, après une trêve saluée par les investisseurs cette semaine.Le CAC 40 a pris 0,42%, en hausse de 33,22 points, à 7.886,69 points. Sur l’ensemble de la semaine, l’indice parisien vedette a pris 1,85%.A l’issue de négociations le week-end dernier en Suisse, Pékin et Washington avaient annoncé une suspension de l’essentiel de leurs droits de douane punitifs décidés dans la foulée de l’offensive commerciale protectionniste lancée par Donald Trump début avril.Dans le cadre de cet accord, les États-Unis ont accepté d’abaisser leurs surtaxes douanières sur les produits chinois à 30%, tandis que la Chine réduira les siennes à 10% sur les biens américains.Ce résultat a suscité l’optimisme sur les marchés cette semaine.Le 2 avril, le président américain Donald Trump avait imposé au monde entier des droits de douane massifs sur les biens importés par les Etats-Unis, dont une taxe plancher de 10%, avant de faire en grande partie marche arrière devant le bouleversement de l’ordre économique international.”Plus généralement, le scénario d’une récession aux Etats-Unis (en raison de cette politique NDLR) s’éloigne de l’esprit des investisseurs”, explique à l’AFP David Kruk, responsable du trading de La Financière de l’Échiquier. Toutefois, il “subsiste toujours une immense incertitude” quant à “l’effet économique des droits de douane” restants, relève Florian Ielpo, responsable de la recherche macroéconomique pour Lombard Odier IM. Côté obligataire, l’emprunt à dix ans français a atteint 3,26%, contre 3,29% la veille en clôture.Eutelsat sanctionnéL’opérateur européen de satellites Eutelsat a fait état d’un léger recul de ses recettes au troisième trimestre de son exercice décalé 2024-2025, mais confirme ses objectifs annuels. Son titre a reculé de 6,36% à 3,74 euros. Depuis le 1er janvier, il a cependant gagné environ 62%.Forsee dévisseForsee, entreprise française spécialisée des systèmes de batteries intelligentes pour véhicules électriques commerciaux et industriels, a annoncé réviser à la baisse ses objectifs financiers pour l’année en cours, faisant chuter le titre de 20,14% à 0,56 euros.Le directeur général d’Alstom sur le départAlstom (-1,61% à 19,20 euros) a indiqué vendredi que son directeur général Henri Poupart-Lafarge ne solliciterait pas de quatrième mandat à l’issue de son mandat actuel, qui se termine au printemps 2027. Le quinquagénaire, dont les raisons du départ ne sont pas mentionnées, conserve la direction générale du groupe ferroviaire “jusqu’à la nomination de son successeur”.

Les Bourses européennes terminent en hausse

Les marchés boursiers européens ont fini dans le vert vendredi, dans l’attente des prochaines étapes de la confrontation commerciale entre les Etats-Unis et la Chine, après une trêve saluée par les investisseurs cette semaine.Paris a pris 0,42%, Francfort 0,30% et Londres 0,59%. Milan a également gagné 0,59%.