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Droits de douane: comment l’UE peut répliquer à Trump ?

Taxation des produits américains, comme les motos Harley-Davidson, ciblage des champions des services comme Google ou Meta, exclusion des appels d’offre… L’UE dispose d’une vaste palette pour riposter aux droits de douane de Donald Trump.- Å’il pour Å“il – Mi-mars, l’Union européenne a choisi de montrer les muscles dès l’entrée en vigueur des droits de douane américains de 25% sur l’acier et l’aluminium. Ces mesures touchent 26 milliards d’euros d’exportations européennes. L’UE a listé des biens américains, pour le même montant, qui seront taxés à partir de mi-avril.Sont visées des marques emblématiques comme Harley-Davidson, des denrées agricoles comme le soja ou la viande, mais aussi des appareils ménagers comme les réfrigérateurs ou les tondeuses à gazon. Le commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic, a déclaré vendredi à ses homologues américains que les nouveaux droits de douane de 20% imposés par le président Donald Trump à l’Union européenne étaient “injustifiés”, tout en réitérant l’engagement de l’UE à mener des “négociations sérieuses”. Après un échange “franc” de deux heures avec le secrétaire américain au Commerce Howard Lutnick et le représentant de la Maison-Blanche au Commerce Jamieson Greer, M. Sefcovic a déclaré sur X: “J’ai été clair: les droits de douane américains sont préjudiciables et injustifiés. Les relations commerciales (entre l’UE et les États-Unis, NDLR) ont besoin d’une nouvelle approche. L’UE s’est engagée à mener des négociations sérieuses, mais elle est également prête à défendre ses intérêts.” La Commission prépare une nouvelle série de contre-mesures en réponse aux nouveaux droits de douanes américains de 20% annoncés cette semaine pour l’UE par le président Trump.”Nous essayons d’être intelligents et de frapper là où ça fait mal”, explique un fonctionnaire européen, reconnaissant cibler par exemple des produits provenant d’Etats républicains comme la Louisiane, la Géorgie, le Nebraska ou l’Arkansas.Les Européens estiment que Washington se tire une balle dans le pied, en alimentant une flambée des prix qui fera mal aux consommateurs américains. “Les Etats-Unis imposent des droits de douane sur tout et tout le monde, y compris sur les bananes et le café qu’ils ne produisent pas. Ce n’est pas très intelligent”, souligne le fonctionnaire européen. “Nous aimons le soja, mais nous pouvons l’obtenir au Brésil. Nous n’avons pas besoin de le faire venir des Etats-Unis. Nous aimons les Harley Davidson, mais nous pouvons aussi acheter des Yamaha. Il existe des alternatives et nous ne nous faisons pas mal”, précise-t-il.- Cibler les champions des services -Les Vingt-Sept envisagent “d’attaquer les services numériques” américains, a affirmé jeudi la porte-parole du gouvernement français, Sophie Primas, en précisant qu’il pourrait s’agir de taxer des services numériques qui aujourd’hui ne le sont pas.Les États-Unis affichaient avec l’UE un excédent de 109 milliards d’euros dans les services. Ils sont dominants dans la finance (banques, marchés boursiers, cartes de paiement…) et le numérique avec Microsoft, Amazon, Google ou Meta.”S’ils s’en prennent à notre excédent de biens, nous nous intéresserons à leur excédent dans les services”, a prévenu un fonctionnaire de l’UE.”On est en train d’en parler, et dans ces cas-là, il faut que la riposte soit rendue publique au moment où elle est complète”, a expliqué le ministre français des Finances, Eric Lombard, sur BFMTV/RMC vendredi. “C’est un signal qui a été adressé à nos amis américains. Mais on travaille sur un paquet de ripostes qui peut aller tout à fait au-delà des droits de douane”, a-t-il ajouté.- Au-delà des taxes -“On a des outils de réglementation sur des éléments que je ne veux pas détailler”, a indiqué M. Lombard. “Les normes, les échanges de données, des outils fiscaux”… Des mesures peuvent toucher des entreprises alors qu’elles “n’ont pas d’impact sur le coût des produits en Europe”, a-t-il insisté.L’UE s’est par ailleurs dotée en 2023 d’un instrument européen commun qui vise à punir tout pays utilisant des armes économiques pour faire pression sur elle. Ce nouvel instrument, dit “anticoercition”, a été pensé comme un outil de dissuasion, à activer après épuisement des voies diplomatiques.Il autorise différents types de représailles: gel de l’accès aux marchés publics, blocage d’autorisations de mise sur le marché de certains produits, blocage d’investissements… La riposte à M. Trump pourrait concerner “l’accès à nos marchés publics”, a d’ailleurs affirmé Mme Primas.- Calme et unité -L’avantage de l’outil anticoercition est qu’il permet à l’Europe de riposter sans obtenir un soutien unanime des Etats membres, car il confie plus de pouvoir à la Commission.”Nous sommes prêts à mettre en Å“uvre des contre-mesures fermes, percutantes mais proportionnées”, a averti jeudi soir le commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic. Forte de son immense marché intérieur de 450 millions de consommateurs, l’UE se montre sereine.Jusqu’à présent, les Vingt-Sept n’ont montré aucun signe de division, malgré leurs intérêts nationaux divergents. “L’Europe a tout ce qu’il faut pour traverser cette tempête. Si vous vous en prenez à l’un d’entre nous, vous vous en prenez à nous tous. C’est pourquoi nous resterons unis”, a affirmé la présidente de la Commission Ursula von der Leyen.

Droits de douane: le président de la Fed pointe le risque de déconvenue pour l’économie américaine

Le président de la banque centrale américaine (Fed) a prévenu vendredi que les droits de douane mis en place par Donald Trump risquaient de se traduire par moins de croissance, plus d’inflation et plus de chômage aux Etats-Unis. “Il devient clair que les taxes sur les produits importés seront significativement plus étendues qu’anticipé”, a déclaré Jerome Powell dans un discours à Arlington (Virginie), à deux pas de la capitale américaine.Les “conséquences économiques” vont “probablement l’être aussi” (plus étendues qu’anticipé), a ajouté le président de la Réserve fédérale (Fed). M. Powell a cité “une plus forte inflation et une croissance ralentie”, mais aussi un “risque accru pour l’emploi”.Il s’agit de la première prise de parole publique du président de la Fed depuis que les annonces mercredi du président Trump sur les droits de douane se sont transformées en déflagration pour l’économie mondiale.Quelques minutes avant son intervention, le président américain a pressé M. Powell de réduire les taux d’intérêt de la Fed, estimant qu’il y avait déjà eu des progrès significatifs sur l’inflation depuis son retour au pouvoir en janvier.”Ce serait le moment PARFAIT pour que le président de la Fed Jerome Powell baisse les taux d’intérêt”, a-t-il écrit sur sa plateforme Truth Social.”Il agit toujours avec du retard mais il pourrait maintenant changer son image, et vite, a-t-il ajouté. Les prix de l’énergie ont baissé, (…) même les oeufs ont baissé.” “Baisse les taux d’intérêt, Jerome, et arrête de faire de la politique !” a-t-il conclu en lettres majuscules. “Il est trop tôt pour dire quelle est la politique monétaire appropriée”, a estimé de son côté le patron de la Fed, une façon de dire qu’il n’entendait pas faire bouger les taux dans ce contexte.”L’incertitude va décroître. Pour l’instant, il y a beaucoup d’incertitude sur ce qui va ressortir de tout cela… Mais d’ici un an, l’incertitude devrait être beaucoup moins élevée”, a-t-il ensuite affirmé lors d’une séance de questions-réponses.Interrogé sur la “sécurité” de sa position à la tête de l’institution monétaire, M. Powell a affirmé qu’il avait “pleinement l’intention d’aller au bout de (son) mandat” de président, qui prend fin en mai 2026.

Grèves et changement de PDG: un mois de mai sous tension à la SNCF

Le mois de mai s’annonce chaud à la SNCF, avec plusieurs appels à la grève lancés par le syndicat SUD-Rail pendant les ponts du printemps et le remplacement du PDG du groupe qui doit intervenir exactement au même moment.Les grandes grèves de ces dernières années à la SNCF déclenchées pour des raisons propres au groupe ferroviaire l’ont toutes été à cause de la colère des contrôleurs.L’appel à la mobilisation de SUD-Rail pour le week-end du 9, 10 et 11 mai a donc de quoi donner des sueurs froides à la direction de SNCF Voyageurs. Le syndicat critique notamment les constants changements de planning à la dernière minute qui touchent les contrôleurs des TGV. Il réclame aussi une augmentation de 100 euros de la prime de travail de cette catégorie de personnel.Pour l’instant, seul SUD-Rail, troisième syndicat du groupe mais deuxième chez les contrôleurs, appelle à la grève. Il avait déposé fin mars un préavis allant du 17 avril au 2 juin et couvrant les vacances scolaires et les ponts du printemps.Le syndicat a donc mis sa menace à exécution, après “trois réunions stériles sans le moindre engagement de la direction”, a-t-il écrit dans un tract.- Collectif -Lors des deux dernières grèves de contrôleurs à Noël 2022 et en février 2024, plusieurs centaines de milliers de personnes avaient vu leurs trains annulés.Les contrôleurs se sont surtout mobilisée ces dernières années via un collectif informel créé sur Facebook et baptisé Collectif national ASCT (CNA). Ce collectif n’a pour le moment pas fait connaitre sa décision de rejoindre le mouvement ou non.SUD-Rail a considérablement haussé le ton ces dernières semaines, entamant plusieurs bras de fer avec la direction du groupe public alors que l’actuel PDG Jean-Pierre Farandou doit quitter la direction dans un peu plus d’un mois en raison de la limite d’âge.Le syndicat a notamment appelé jeudi les conducteurs à faire grève le 7 mai pour réclamer là aussi une augmentation de leur prime de travail. Quelques jours auparavant, il avait annoncé quitter la table des négociations organisées pour discuter des droits syndicaux à la SNCF dans le cadre de l’ouverture à la concurrence et de l’éclatement du groupe en de multiples filiales.- Rapport de force -L’irruption d’un conflit social à la SNCF pendant les longs week-ends du printemps et en plein processus de renouvellement du PDG pourrait compliquer la recherche du candidat idéal.Plusieurs noms circulent pour succéder à Jean-Pierre Farandou, à commencer par celui de Xavier Piechaczyk, PDG de RTE qui était déjà pressenti pour succéder à M. Farandou après les Jeux olympiques. Il était en effet prévu que l’actuel PDG quitte ses fonctions après la compétition, mais la dissolution de l’Assemblé nationale et le départ de Bruno Le Maire de Bercy lui ont permis de prolonger son bail jusqu’à l’assemblée générale du mois de mai, qui devrait acter son départ.Lors de la relance du Paris-Milan en début de semaine, le ministre chargé des Transports Philippe Tabarot a déclaré que les entretiens pour sélectionner le futur PDG de la SNCF étaient en cours.SUD-Rail avait prévenu de son intention d’imposer un rapport de force en 2025, alors que l’ouverture à la concurrence bouleverse le groupe ferroviaire.En fin d’année dernière, le syndicat avait été à la pointe du combat contre la liquidation de Fret SNCF, transformée à deux filiales avec suppression de 500 emplois à la clef, sans parvenir à entraîner les cheminots dans la grève. 

Canada: premières pertes d’emplois depuis trois ans, dans un contexte de tensions commerciales

L’économie canadienne a perdu des emplois en mars pour la première fois depuis trois ans, a annoncé vendredi Statistique Canada, dans un contexte d’incertitudes pour les entreprises liées aux tensions commerciales avec le voisin américain.Selon l’institut officiel, 33.000 emplois ont disparu dans le pays, entraînant une hausse de 0,1 point de pourcentage du taux de chômage, à 6,7%.Les pertes concernent principalement les emplois à plein temps et le secteur privé, notamment dans le commerce de gros et de détail, ainsi que la culture et les loisirs.Le Canada a été globalement épargné par les dernières annonces de taxes douanières punitives de Donald Trump, à l’instar du Mexique, au nom d’un accord de libre-échange tripartite. Mais Ottawa, premier partenaire commercial de Washington, est déjà visé par des droits de douane américains supplémentaires sur l’acier et sur l’aluminium, ainsi que sur les automobiles depuis jeudi matin.Dès l’entrée en vigueur de cette dernière mesure, à laquelle le Canada a immédiatement répliqué par une taxe équivalente de 25%, Stellantis, l’un des principaux constructeurs automobiles mondiaux, a annoncé une suspension de deux semaines de la production dans son usine canadienne de Windsor (4.000 salariés).”Je sais que beaucoup de Canadiens et de Canadiennes sont inquiets. C’est tout à fait normal face aux changements importants que nous vivons actuellement. Les semaines et mois à venir ne seront pas faciles (…) Mais nous allons nous battre contre ces droits de douane” américains, a déclaré vendredi le Premier ministre Mark Carney, à Montréal, où il est en campagne en vue des élections législatives à la fin du mois.Les experts s’attendaient à ce que le marché canadien de l’emploi ralentisse en mars, avec des entreprises freinant leurs investissements et leurs recrutements dans le contexte de tensions commerciales, mais ils ont été surpris par l’ampleur des destructions d’emplois, qu’ils évaluaient plutôt autour de 10.000.”Le marché de l’emploi commence peut-être à déraper”, a souligné dans une note Andrew Grantham, analyste chez CIBC Economics.Pour James Orlando, chez TD Economics, ces chiffres traduisent le fait que “les entreprises et les consommateurs sont naturellement indécis face à l’augmentation des incertitudes politiques”.

Droits de douane: les constructeurs automobiles mettent les Etats-Unis sur pause

Pauses dans les usines, hausses de prix ou arrêt de certains modèles: les constructeurs automobiles ont commencé à se positionner face aux droits de douane imposés par Donald Trump sur les voitures importées aux Etats-Unis.Des surtaxes d’une valeur de 25% sont entrées en vigueur jeudi 3 avril sur toutes les voitures qui ne sont pas fabriquées aux États-Unis.Ces droits de douane devraient concerner 7,3 millions de véhicules importés, soit plus de la moitié des voitures vendues aux Etats-Unis, exposant les constructeurs à “beaucoup de coûts et de chaos”, selon la formule du patron de Ford Jim Farley.Les prix augmententCes droits de douane posent deux questions majeures pour le marché américain: dans quelle mesure les prix des voitures vont-ils augmenter et les consommateurs en achèteront-ils moins?Volkswagen a déjà prévenu ses concessionnaires américains qu’il prévoyait d’ajouter des frais au prix des véhicules importés aux Etats-Unis depuis le Mexique ou l’Europe.Selon Bank of America, les constructeurs pourraient décider d’augmenter leurs prix de 10.000 dollars (pour des voitures vendues en moyenne à 48.000 dollars) s’ils veulent protéger leurs marges. Mais certains constructeurs pourraient rogner sur leurs marges, en attendant de produire aux États-Unis, et limiter les hausses à 4.500 dollars.Ces hausses risquent notamment d’être douloureuses pour les constructeurs américains et japonais qui importent des véhicules de gamme moyenne par milliers du Mexique ou du Canada, du pick-up Chevrolet Silverado au SUV Toyota Rav4.Mais même les constructeurs allemands comme Porsche pourraient avoir du mal à absorber ces surtaxes pour leurs modèles les moins coûteux, comme le SUV Macan, adoré des Américains, souligne Cigdem Cerit, analyste à l’agence Fitch Ratings.Les consommateurs américains se sont jetés dans les concessions au mois de mars pour passer commande avant ces augmentations.Ford, un des constructeurs qui produit le plus aux Etats-Unis, en a profité pour lancer une promotion “From America, For America” pour pousser les clients à venir en concession. Stellantis a lancé la sienne, appelée “America’s Freedom of Choice” (la liberté de choix de l’Amérique).Chaos canado-mexicainLes constructeurs américains eux-mêmes (Stellantis, Ford, General Motors) demandaient à Donald Trump d’alléger les droits sur le Mexique et le Canada, où sont implantées de nombreuses usines et d’où viennent la moitié des voitures importées. C’est raté: l’accord de libre-échange avec les trois pays (USMCA) reste en vigueur seulement pour les pièces fabriquées aux Etats-Unis.Stellantis a annoncé une “pause” de plusieurs semaines dans ses usines Jeep de Toluca (2.700 salariés au Mexique) et Chrysler de Windsor (4.000 salariés au Canada).Dans cette ville canadienne à la frontière américaine, tout tourne autour de l’industrie automobile. Les habitants craignent maintenant de voir d’autres usines fermer et des sous-traitants mettre la clé sous la porte dans la foulée. Nissan a prévenu de son côté qu’il n’allait plus commercialiser aux Etats-Unis les modèles de sa marque premium Infiniti QX50 et QX55, produits dans son usine mexicaine d’Aguascalientes. Produire aux Etats-UnisLe but affiché de Donald Trump est d’attirer des industriels aux États-Unis, mais les effets à long terme de cette politique restent imprévisibles. “Chacun va se poser la question: est-ce plus compétitif de produire aux États-Unis, avec un marché devenu plus faible, ou de payer des droits de douane?”, explique Guillaume Crunelle du cabinet Deloitte.   Certains constructeurs avaient déjà donné des gages au gouvernement américain: Hyundai comme Stellantis ont annoncé des ouvertures ou réouvertures d’usine depuis son élection.L’entrée en vigueur des frais de douane jeudi a accéléré les annonces, notamment de la part des constructeurs qui ont déjà des usines sur place.Nissan qui, en pleine chasse aux économies, comptait arrêter la production de son SUV Rogue dans son usine du Tennessee, va finalement la maintenir pour éviter les droits de douane.Volvo a aussi confirmé qu’il allait augmenter sa production dans son usine de Caroline du Sud, et peut-être y transférer un nouveau modèle.Mercedes envisage aussi d’augmenter sa production et de transférer la production d’un modèle aux Etats-Unis.Ces évolutions prennent du temps cependant, jusqu’à plusieurs années pour l’ouverture d’une ligne de production dans une usine existante. Environ un million de voitures supplémentaires pourraient être produites aux Etats-Unis (sur 10,6 millions produites en 2024), selon Bank of America, mais le recrutement d’ouvriers pourrait poser problème. 

SNCF: SUD-Rail appelle les contrôleurs de TGV à faire grève le week-end des 9, 10 et 11 mai

Le syndicat SUD-Rail a appelé vendredi les contrôleurs de TGV à se mettre en grève les vendredi 9, samedi 10 et dimanche 11 mai, en plein week-end de pont du 8-Mai, pour dénoncer la dégradation de leurs conditions de travail.SUD-Rail critique notamment les changements de planning constants à la dernière minute. Les contrôleurs avaient déjà mené deux grèves massivement suivies dans le passé, à Noël 2022 et pendant les vacances d’hiver 2024, provoquant de nombreuses annulations de trains en plein week-end de départ.Pour l’instant, seul SUD-Rail, troisième syndicat du groupe mais deuxième chez les contrôleurs, appelle à la grève. Il avait déposé fin mars un préavis allant du 17 avril au 2 juin, couvrant ainsi les vacances scolaires et les ponts du printemps.Le syndicat a donc mis sa menace à exécution, après “trois réunions stériles sans le moindre engagement de la direction”, a-t-il écrit dans un tract.Il réclame, outre des plannings mieux anticipés, une augmentation de 100 euros par mois de la prime de travail des contrôleurs.Cette catégorie s’est surtout mobilisée ces dernières années via un collectif informel créé sur un groupe Facebook et baptisé Collectif national ASCT (CNA). Ce collectif n’a pour le moment pas fait savoir s’il va rejoindre le mouvement lancé par SUD-Rail ou non. Lors des deux dernières grèves à l’initiative du CNA à Noël 2022 et en février 2024, plusieurs centaines de milliers de personnes avaient vu leurs trains annulés.Le dialogue social s’est tendu ces dernières semaines à la SNCF sous l’impulsion de SUD-Rail, qui a appelé jeudi les conducteurs à se mettre en grève le 7 mai.Le syndicat contestataire a aussi quitté la table des négociations organisées pour discuter des droits syndicaux à la SNCF dans le cadre de l’ouverture à la concurrence et de l’éclatement du groupe en de multiples filiales.En fin d’année dernière, il avait été, sans succès, à la pointe du combat contre la liquidation de Fret SNCF, transformé en deux filiales avec suppression de 500 emplois à la clef. Il avait alors prévenu qu’il souhaitait reprendre le combat lors de l’année 2025.

La Bourse de Paris a perdu 4,26%, pire séance en plus de trois ans, débâcle des indices européens

La Bourse de Paris a dégringolé vendredi, emportée par le vent de panique sur les marchés après la riposte chinoise aux sévères droits de douane américains, laissant craindre que la guerre commerciale n’entre dans une dimension supérieure.Après avoir brièvement dévissé de 5%, le CAC 40 a terminé en chute de 4,26% soit une perte colossale de 324,03 points, pour s’établir à 7.274,95 points. Il signe ainsi sa pire séance depuis mars 2022 (-4,97%).L’indice vedette de la place de Paris a effacé tous ses gains de l’année, glissant de 1,43% depuis le 1er janvier.Les principaux indices européens ont été pris dans la débâcle. Les bourses de Francfort et Londres ont toutes deux dévissé de 4,95% et Milan de 6,53%, leurs plus fortes chutes depuis le début de la pandémie de Covid-19 en mars 2020. La Bourse suisse a dégringolé de 5,14% et Madrid de 5,83%.”Les nerfs des investisseurs sont actuellement à vif”, écrit Andreas Lipkow, analyste indépendant sollicité par l’AFP.Le gouvernement chinois a annoncé vendredi qu’il allait imposer des droits de douane de 34% sur toutes les importations de biens américains à partir du 10 avril, en réplique aux nouvelles taxes imposées par les Etats-Unis sur les produits chinois, en saisissant dans la foulée l’Organisation mondiale du commerce international (OMC).Une réplique rapide et ferme à la salve de nouveaux droits de douane annoncée par Donald Trump jeudi, qui portait les taxes sur les produits chinois à 54% au total.”Les mesures de rétorsion de la Chine annoncent le début d’une escalade” entre les deux géants économiques de la planète, tout “ce que le marché craint”, commente Alexandre Baradez, responsable de l’analyse marchés à IG France.Face aux risques pour l’emploi en France, le ministre de l’Économie Eric Lombard a appelé vendredi les entreprises françaises à faire preuve de “patriotisme”, leur promettant un “accompagnement” pour affronter d’éventuelles turbulences économiques. Dans le chaos boursier, “les secteurs défensifs s’en sortent le mieux”, avec des valeurs comme Danone (-0,90% à la clôture, à 72,32 euros) et Air Liquide (-0,63% à 173,20 euros), qui subissent largement moins “les conséquences des problématiques des droits de douane”, explique à l’AFP Guillaume Chaloin, directeur de la gestion actions de Delubac AM.L’industrie en chuteL’onde de choc provoquée par les annonces douanières américaines a ravivé les craintes d’une possible “récession aux Etats-Unis et à plus grande échelle”, souligne M. Chaloin.”Les craintes d’une récession signifient moins d’industrie et moins de consommation de pétrole”, de quoi faire plonger valeurs industrielles et pétrolières.Saint-Gobain a terminé en chute de 7,74% à 81,78 euros, ArcelorMittal de 8,45% à 22,75 euros, Schneider Electric de 6,65% à 189,50 euros, Airbus de 7,04% à 146,90 euros et Thales de 5,74% à 237,90 euros.Le géant pétrolier TotalEnergies a quant à lui abandonné 6,24% à 53,07 euros.Les banques fondent”La nouveauté, c’est que les financières se font attaquer”, note Guillaume Chaloin.Les investisseurs fuient le risque, délaissant les marchés d’actions pour se réfugier vers les obligations. Les taux long européens “baissent fortement car ils sont achetés comme valeurs refuge”, explique-t-il.En conséquence, “comme les valeurs bancaires reposent sur le prix de l’argent”, la baisse des taux d’emprunts long est “beaucoup moins favorable au business des banques et leurs marges”, poussant ainsi les titres bancaires vers le fond.BNP Paribas a dévissé de 6,82% à 68,67 euros, Société Générale a dégringolé de 10,45% à 34,55 euros. Crédit agricole a terminé en forte baisse de 4,46% à 15,74 euros. 

Wall Street: la chute s’amplifie après le discours du président de la Fed

La chute de la Bourse de New York s’est un peu amplifiée en cours de journée vendredi après les propos du président de la Fed sur les droits de douane risquant de se traduire par moins de croissance, plus d’inflation et plus de chômage aux Etats-Unis.Vers 15H25 GMT, le Dow Jones perdait 3,39%, l’indice Nasdaq lâchait 3,81% et l’indice élargi S&P 500 cédait 3,90%. Dans la foulée des propos du président de la banque centrale américaine (Fed) Jerome Powell, S&P 500 et Nasdaq sont passés tout deux sous la barre des 4%.Le marché a mal réagi au discours de M. Powell, selon qui “il devient clair que les taxes sur les produits importés seront significativement plus étendues qu’anticipé”.Les “conséquences économiques” vont “probablement l’être aussi” (plus étendues qu’anticipé), a-t-il ajouté lors de ce discours prononcé à Arlington (Virginie), à deux pas de la capitale américaine, évoquant les risques d’une “plus forte inflation et d’une croissance ralentie”.Il s’agit de la première prise de parole publique du président de la banque centrale depuis que les annonces de mercredi de Donald Trump sur les droits de douane se sont transformées en déflagration pour l’économie mondiale.Outre le discours de M. Powell, la séance de vendredi s’était ouverte dans le rouge, la Bourse de New York étant en proie à de larges inquiétudes après la riposte rapide et ferme de Pékin face à la salve de nouveaux droits de douane imposée par Donald Trump mercredi.Le recul du jour traduit “la poursuite de l’inquiétude concernant l’annonce des droits de douane” par Donald Trump, a commenté auprès de l’AFP Sam Stovall, de CFRA.Mais la place américaine est surtout préoccupée par “la riposte de la Chine, plus rapide que prévu” et qui a imposé des droits de douane “qui égalent” ceux des Etats-Unis contre Pékin.Pékin a annoncé vendredi imposer à son tour des droits de douane supplémentaires de 34% sur les produits américains dès le 10 avril “en plus du taux des droits de douane actuellement applicables”, selon le ministère chinois des Finances.Cette riposte fait suite à l’imposition, par la Maison Blanche, de droits de douane massifs sur l’ensemble de ses partenaires commerciaux. Ces nouvelles surtaxes sont particulièrement punitives pour la Chine, qui verra ainsi au total les taxes sur ses produits atteindre 54%.”De nombreuses entreprises américaines, déjà pénalisées par les mesures tarifaires prises par les États-Unis, vont maintenant subir un préjudice supplémentaire du fait de l’assèchement d’un marché d’exportation clé”, a estimé auprès de l’AFP Wendy Cutler, ex-responsable du Bureau du Représentant américain au Commerce.”Les craintes de récession s’intensifient”, ont écrit les analystes de Briefing.com.

Débâcle des Bourses européennes, qui terminent sur une importante chute

Les Bourses européennes ont dégringolé vendredi, emportées par le vent de panique sur les marchés après la réponse ferme de Pékin aux droits de douane américains, laissant craindre une escalade des tensions commerciales entre les deux premières puissances économiques du monde.Le CAC 40 à Paris a dévissé de 4,26%, signant sa pire séance depuis mars 2022. Francfort et Londres ont dévissé de 4,95% et Milan de 6,53%, leurs plus fortes chutes depuis le début de la pandémie de Covid-19 en mars 2020.

Débâcle des Bourses européennes, qui terminent sur une importante chute

Les Bourses européennes ont dégringolé vendredi, emportées par le vent de panique sur les marchés après la réponse ferme de Pékin aux droits de douane américains, laissant craindre une escalade des tensions commerciales entre les deux premières puissances économiques du monde.Le CAC 40 à Paris a dévissé de 4,26%, signant sa pire séance depuis mars 2022. Francfort et Londres ont dévissé de 4,95% et Milan de 6,53%, leurs plus fortes chutes depuis le début de la pandémie de Covid-19 en mars 2020.