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Tarifs douaniers de Trump: à la frontière, les entreprises mexicaines en quête de plan B

L’industrie mexicaine le long de la frontière avec les Etats-Unis pense à se retourner vers le marché intérieur pour résister au choc dévastateur des tarifs douaniers du président Trump.Dans les environs de Tijuana, plus de 200 usines de sous-traitance (maquiladoras) qui exportent vers les Etats-Unis vont subir de plein fouet les tarifs douaniers à 25% imposés par le président américain.Fournitures médicales, matériaux semi-conducteurs, composants électroniques: tous les secteurs “se verront affectés” par les tarifs entrés en vigueur depuis mardi,  a expliqué à l’AFP José Luis Contreras, le président de l’Association des industries de Mesa de Otay.L’industrie automobile, un autre secteur fortement orienté vers le marché américain, a obtenu un répit d’un mois annoncé par Trump ce mercredi.A Tijuana, les “maquiladoras” importent des pièces détachées afin de les transformer en produits finis et de les exporter ensuite, principalement aux États-Unis.Chaque année, plus d’un million de camions de marchandises traversent la frontière dans cette région dont les grands parcs industriels abritent 400 entreprises.Elles doivent “réorienter” leur activité vers le marché interne” devant la menace de Trump, lance Contreras. Selon lui, cela implique de reproduire à l’intérieur du pays les chaînes de production de l’Accord Canada-Etats-Unis-Mexique (ACEUM).Il veut trouver des nouveaux marchés et mettre fin aux restrictions légales pour les “maquiladoras”, qui doivent exporter un certain pourcentage de leur production, ajoute-t-il.Mais il faut “agir rapidement”, puisque “l’aspect social est très important”, prévient Contreras. Quelque 80 000 emplois sont en jeu dans les usines de sous-traitance en cette partie de la frontière, longue au total de 3.100 kilomètres, selon cet entrepreneur en métallurgie.La présidente mexicaine, Claudia SheinBaum, annoncera dimanche ses mesures pour répliquer aux tarifs douaniers de Trump, si aucun accord n’est trouvé entre-temps, alors que les deux chefs d’Etat pourraient se parler ce jeudi. La présidente a affirmé ce mercredi que si les tarifs douaniers sont maintenus, son gouvernement est prêt à trouver de nouveaux partenaires commerciaux.- Des “plaisanteries” sans avenir – Trump a imposé des tarifs à 25% au Mexique et au Canada, qu’il accuse d’être incapables de lutter contre l’immigration illégale et le trafic de fentanyl, un puissant opioïde à l’origine de surdoses mortelles aux États-unis chaque année.Dans sa croisade protectionniste, le président américain, qui souhaite relocaliser des entreprises sur le territoire américain, s’en prend également à la Chine et à l’Union européenne.Les analystes estiment que les tarifs douaniers menacent de déclencher une récession au Mexique, dont 80% des exportations vont aux États-Unis. En y ajoutant les mesures de représailles, ces tarifs nuiront également à l’économie américaine, en répercutant les coûts sur les entreprises, les travailleurs et les consommateurs, ajoutent les experts.  Du même coup, les tarifs américains pourraient pousser leurs partenaires régionaux dans les bras de la Chine, leur grand concurrent. “Il y aura quelques perturbations, mais (…) pas beaucoup”, a déclaré Trump mardi soir devant le Congrès.”Les plaisanteries de Trump (…) ne pourront pas se poursuivre encore longtemps”, estime Contreras, qui doute que les États-Unis puissent remplacer rapidement la main-d’œuvre et les compétences développées au Mexique pendant des décennies d’échanges commerciaux. La confiance des consommateurs américains a atteint en février sa baisse mensuelle la plus importante depuis août 2021, selon un sondage du Conference Board.- Une guerre sans gagnant – Les Mexicains qui  traversent par milliers la frontière au poste de San Ysidro -l’un des plus importants au monde- ont la certitude qu’il n’y aura pas de gagnant à la guerre tarifaire lancée par Trump.”Ce sera très difficile pour Trump de revenir complètement en arrière”, croit Moisés Arroyo, un mécanicien retraité de 72 ans qui a les nationalités mexicaine et américaine, dans la longue file de voitures pour passer de Tijuana à San Diego.Son compatriote Carlos Nava, un américain de 58 ans, observe une baisse de son activité comme chauffeur Uber à San Diego.”Nous allons arrêter d’aller consommer” de l’autre côté de la frontière, selon Arroyo, qui a l’habitude d’aller faire des courses à San Diego.

La Bourse de Paris en hausse, focalisée sur l’Europe de la défense

La Bourse de Paris évolue en hausse jeudi, profitant encore de l’effervescence autour des annonces d’importants investissements dans le secteur de la défense en Allemagne comme dans le reste de l’Europe.Vers 10H00, l’indice vedette CAC 40 prenait 0,20%, à 8.190,26 points, soit un petit gain de 16,51 points. La veille, il avait terminé en progression de 1,56%, à 8.173,75 points, dopé par les annonces d’investissements massifs de l’Allemagne et de la Commission européenne pour renforcer le secteur de la défense.Les vingt-sept pays de l’UE et le président ukrainien Volodymyr Zelensky se retrouvent jeudi pour un sommet extraordinaire sur l’Ukraine, destiné à rassurer ce pays et à muscler la défense européenne après l’altercation spectaculaire entre le président américain Donald Trump et M. Zelensky vendredi.Le président Emmanuel Macron a affirmé mercredi soir que “des financements communs massifs seront décidés pour acheter et produire sur le sol européen des munitions, des chars, des armes, des équipements parmi les plus innovants”.Dans un contexte géopolitique totalement chamboulé par M. Trump, la Commission européenne a dévoilé un plan pour “réarmer l’Europe”, visant à mobiliser quelque 800 milliards d’euros.En parallèle, l’Allemagne a pris mardi un virage encore impensable il y a peu en annonçant qu’elle allait débloquer des centaines de milliards d’euros pour son réarmement.”Évidemment, le défi réside dans la manière dont la BCE (la Banque centrale européenne, NDLR) gère tout cela”, a relevé Neil Wilson, analyste de TipRanks.com.Les investisseurs attendent jeudi la décision de politique monétaire de la BCE, avec en ligne de mire une nouvelle baisse des taux d’intérêt.L’industrie et la défense en têteLes valeurs de l’industrie et de la défense prennent la tête du CAC 40 jeudi, poussées par les perspectives d’importants investissements européens dans le secteur.Côté défense, Thales grimpait de 5,54%, à 259 euros, vers 10H00, et Dassault Aviation progressait de 5,85%, à 303,80 euros.Côté industrie, le titre du sidérurgiste ArcelorMittal gagnait 6,00%, à 31,98 euros, et celui du géant des matériaux Saint-Gobain prenait 2,24%, à 102,80 euros.L’automobile rassuréeDonald Trump a concédé mercredi une exemption d’un mois aux droits de douane de 25% imposés au Canada et au Mexique pour le secteur crucial de l’automobile, à la demande des constructeurs américains.De quoi rassurer les constructeurs français, comme Stellantis (+3,25 à 11,96 euros vers 10H00), fortement présent au Mexique. Renault se gonflait de 1,30% à 49,83 euros. Les équipementiers Valeo (+7,14% à 10,03 euros), Forvia (+4,83% à 8,42 euros) et OPMobility (+3,43% à 10,54 euros) profitaient aussi de la dynamique.Air France-KLM s’envole, JCDecaux brilleL’action du groupe de transport aérien franco-néerlandais Air France-KLM décollait de 14,80%, à 10,50 euros, vers 10H00, le marché accueillant avec enthousiasme des résultats annuels 2024 jugés solides.De même, le titre du géant français de l’affichage publicitaire JCDecaux s’envolait de 13,58%, à 16,39 euros, vers 10H00, les investisseurs saluant ses résultats 2024.

Supérettes: Seven & i se renforce face à Couche-Tard et introduit sa branche américaine en Bourse

Le japonais Seven & i, soucieux de se recentrer sur sa chaîne de supérettes 7-Eleven, va céder son activité de supermarchés et introduire sa branche américaine en Bourse: une façon de se renforcer, sous l’égide d’un nouveau PDG, face aux convoitises de son rival canadien Couche-Tard.Le géant nippon de la distribution exploite 85.000 7-Eleven dans une vingtaine de pays, la première chaîne mondiale de magasins de proximité –segment où il est leader aux Etats-Unis. Or, le groupe a annoncé jeudi vouloir faire entrer en Bourse d’ici fin 2026 sa filiale américaine exploitant les 7-Eleven aux Etats-Unis, tout y en conservant une participation de contrôle.Dans le même temps, Seven & i a conclu un accord pour céder une participation majoritaire dans son chaîne de supermarchés Ito-Yokado au fonds américain Bain Capital pour 5,37 milliards de dollars.Des ressources qui permettront au groupe japonais d’engager un massif rachat de ses propres actions à hauteur de 2.000 milliards de yens (13,4 milliards de dollars) d’ici 2030. L’information avait prématurément fuité, faisant bondir son titre de 10% jeudi en séance à la Bourse de Tokyo.Ces transformations visent à muscler sa rentabilité et sa valorisation, face à une proposition de rachat par le poids-lourd canadien de la distribution Alimentation Couche-Tard (ACT) qui valorise le groupe japonais à 47 milliards de dollars.Cherchant à échapper à une prise de contrôle, la famille Ito (du fondateur de Seven & i) avait entamé à l’automne des pourparlers avec une société d’investissement pour racheter l’ensemble des titres du groupe et le sortir de la Bourse. Mais ces discussions ont échoué la semaine dernière.Seven & i avait également dévoilé mi-octobre un plan de restructuration visant à se concentrer sur ses supérettes 7-Eleven, en créant une unité distincte pour gérer ses autres filiales (banque, supermarchés, vente en ligne…): recentrage censé le renforcer face aux prétentions de Couche-Tard.La cession de l’activité supermarchés s’inscrit dans ce projet, tout comme son projet de réduire à moins de 40% ses parts dans ses activités bancaires.L’opération de rachat d’actions massive serait également de nature à doper la valorisation des titres restant en circulation –de sorte à dissuader une offensive de Couche-Tard.-“Revenir aux fondamentaux”-Pour mener ces initiatives, Seven & i va remplacer son PDG Ryuichi Isaka par Stephen Dacus, 64 ans, actuellement administrateur indépendant du groupe et qui en deviendra le premier patron non-japonais.Parlant couramment japonais, c’est un vétéran du secteur de la distribution dans l’archipel, où il a dirigé les activités de l’américain Walmart.”J’ai moi-même travaillé dans un 7-Eleven dans ma jeunesse: mon père était franchisé, je devais y travailler de nuit (…) une expérience formidable qui m’a permis d’apprécier combien nos franchisés travaillent dur et sont essentiels à notre réussite”, a déclaré M. Dacus devant la presse.Justement, “alors que nous avons récemment perdu notre élan et des parts de marché (…) nous devons revenir aux fondamentaux, agir plus rapidement pour réduire la complexité de notre activité, diminuer les coûts, investir dans ce qui compte pour nos clients”, a-t-il martelé.L’introduction en Bourse de la branche 7-Eleven américaine permettra à celle-ci “de se concentrer sur les besoins uniques de (son) marché”, tout en conservant les “synergies existantes”. Elle “accélérera la croissance en permettant une autonomie décisionnelle et une flexibilité financière accrues”, a plaidé Stephen Dacus.-Trésor national au Japon-Couche-Tard, qui contrôle quelque 16.700 magasins dans 31 pays et possède l’enseigne Circle K, avait assuré la semaine dernière vouloir continuer de travailler à “un accord amical” avec Seven & i.Un mariage donnerait naissance à un mastodonte international de la distribution –au risque d’engendrer des difficultés de la part des autorités anti-monopole aux Etats-Unis.Tout en rappelant ces obstacles anti-trust prévisibles, Seven & i n’a pas totalement fermé la porte: le “comité spécial” formé par l’entreprise japonaise “continuera d’évaluer en profondeur toutes les pistes de création de valeur, y compris les discussions avec ACT, ainsi qu’avec potentiellement d’autres parties” a assuré M. Dacus.Le dossier est scruté par le gouvernement japonais, qui a classé mi-septembre Seven & i comme entreprise “essentielle”: un quart des 7-Eleven se trouvent au Japon, où ces supérettes omniprésentes vendent aussi bien des plats à emporter que des billets de concert et proposent des services de proximité.

IA: l’action Alibaba bondit après son lancement d’un rival à DeepSeek

L’action Alibaba a bondi jeudi de plus de 7% à Hong Kong, après l’annonce par le géant chinois de la “tech” du lancement d’un modèle d’intelligence artificielle (IA) capable selon lui de rivaliser avec DeepSeek.Les investisseurs misent massivement sur les capacités chinoises en matière d’IA depuis janvier, lorsque la start-up DeepSeek a dévoilé un robot conversationnel de pointe, apparemment mis au point pour une fraction des coûts engagés par ses concurrents américains.Alibaba affirme que son dernier modèle d’intelligence artificielle, annoncé jeudi et nommé QwQ-32B, offre des performances “comparables” à celles de DeepSeek, tout en nécessitant beaucoup moins de données pour fonctionner.Les actions du géant du commerce en ligne ont grimpé de plus de 7% avant la pause de midi à la Bourse de Hong Kong.Le secteur chinois des hautes technologies bénéficie depuis plusieurs semaines d’un regain de confiance sur les marchés.Le cofondateur d’Alibaba, Jack Ma, a participé le mois dernier à une réunion entre le président Xi Jinping et d’autres figures chinoises du secteur privé, après plusieurs années lors desquelles l’entrepreneur milliardaire s’était fait très discret.Il avait fui les projecteurs depuis l’annulation par les autorités chinoises en 2020 de l’introduction en Bourse de Ant Group, entreprise affiliée à Alibaba. Cette annulation était intervenue après ses critiques contre les régulateurs financiers.Une campagne des autorités visant officiellement à mieux réguler la “tech” avait ensuite durement frappé les entreprises du secteur.Mais la présence de Jack Ma à la réunion du mois dernier a été interprétée comme une forme de réhabilitation publique, après ses démêlés avec les régulateurs.L’irruption de DeepSeek est bien accueillie par les autorités, qui ont intensifié leurs mesures ces derniers mois pour tenter de relancer l’activité économique dans le pays.Le modèle QwQ-32B d’Alibaba s’ajoute à Yuanbao, de Tencent, un autre géant chinois d’internet, accentuant ainsi la rivalité nationale avec DeepSeek.Le gouvernement a promis mercredi de renforcer son soutien à la consommation, atone en Chine depuis la pandémie de Covid-19.Basé à Hangzhou, Alibaba possède certaines des principales plateformes de commerce en ligne de Chine. L’entreprise a déclaré le mois dernier prévoir d’investir 50 milliards d’euros dans l’IA et le “cloud” (informatique à distance) au cours des trois prochaines années.

Droits de douane: Trump presse le Canada, les automobiles exemptées temporairement

Donald Trump a jugé mercredi que les réponses du Canada étaient insuffisantes pour permettre un compromis sur les droits de douane et concédé une exemption d’un mois pour le secteur crucial de l’automobile, à la demande des constructeurs américains.Cette première exemption temporaire aux droits de douane de 25% imposés au Canada et au Mexique a été décidée pour que les grands constructeurs automobiles américains “ne subissent pas de désavantages économiques”, a expliqué devant la presse la porte-parole de la Maison Blanche Karoline Leavitt. Les chaînes de production des constructeurs américains sont en partie installées au Mexique et au Canada, pièces et véhicules faisant de nombreux allers-retours au cours de leur fabrication.Cette exemption concerne les véhicules importés dans le cadre de l’accord de libre-échange entre les trois pays (ACEUM), a précisé la porte-parole.Elle a été bien reçue par les marchés, Wall Street terminant la séance en hausse, après de baisses consécutives, tirée par les valeurs automobiles.Les constructeurs ont également “applaudi le président Trump” pour cette exemption, dans un communiqué du Conseil des politiques de mobilités automobiles, qui les représente.Et “le président est ouvert à la possibilité d’autres exemptions”, a assuré Mme Leavitt. “Nous savons que les prix augmentent pour les Américains”, a-t-elle reconnu, citant notamment les oeufs, qui restent un sujet de préoccupation.- Ottawa offensif, Mexico patient -Après un appel téléphonique avec Justin Trudeau, Donald Trump a affirmé mercredi sur son réseau social que le Premier ministre canadien n’en faisait “pas assez” pour trouver un compromis, notamment sur le plan de la lutte contre le trafic de fentanyl, un opioïde responsable d’une grave crise sanitaire aux Etats-Unis.Plus tard mercredi, le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio a “réaffirmé” auprès de son homologue canadienne Mélanie Joly “l’importance des relations” entre les deux pays, tout en rappelant que “l’administration Trump continuerait à donner la priorité à la sécurité des Américains”, selon un communiqué du département d’Etat.L’Europe se prépare de son côté à être visée, ce que le président français Emmanuel Macron a jugé d’avance “incompréhensible, tant pour l’économie américaine que pour la nôtre”, tout en disant “espérer dissuader” Donald Trump.Des droits de douane de 25% sur les produits canadiens et mexicains, sauf sur les hydrocarbures canadiens (10%), sont entrés en vigueur mardi, faisant plonger les Bourses mondiales.Une surtaxe qui concerne autant les avocats et les tomates du Mexique que le bois de construction ou la volaille du Canada.Ottawa a rapidement annoncé des représailles tarifaires sur certains produits américains et assuré que la liste s’allongerait avec le temps.La présidente mexicaine Claudia Sheinbaum réserve pour l’instant sa réponse à un discours prévu dimanche. En attendant, elle a assuré mercredi que son pays comptait se tourner vers d’autres partenaires commerciaux.”Les portes au dialogue (…) doivent toujours rester ouvertes”, a déclaré Mme Sheinbaum, qui doit s’entretenir jeudi par téléphone avec le président Trump.- Signes de ralentissement -Ce dernier reproche aux deux pays de ne pas suffisamment lutter contre le trafic de fentanyl et estime que les droits de douane pourraient forcer Ottawa et Mexico à en faire plus.Mais Donald Trump défend également l’utilisation des droits de douane comme arme commerciale, pour inciter les entreprises à s’installer aux Etats-Unis, protéger les entreprises américaines de leurs concurrents étrangers sur le marché intérieur mais aussi financer partiellement les baisses d’impôts promises.Ces usages multiples des droits de douane préoccupent de plus en plus les entreprises américaines, alors que les indicateurs commencent à montrer des signes de ralentissement de l’économie.L’enquête régulière de la Réserve fédérale, le Livre beige, a souligné que “dans la plupart des districts, les sondés s’attendent à ce que l’impact des droits de douane sur leurs achats les conduisent à augmenter leurs prix”.D’autant que si les produits mexicains ou canadiens pourraient être partiellement exemptés, les produits chinois, désormais taxés 20 points de pourcentage de plus qu’avant le retour de M. Trump à la Maison Blanche, n’ont pas été mentionnés.Et les droits de douane dits réciproques seront bien effectifs le 2 avril, a assuré le secrétaire au Commerce Howard Lutnick. Il s’agit là de taxer les produits en provenance d’un pays au même niveau que les produits américains le sont à l’entrée dans ce même pays.

Wall Street rebondit grâce à l’exemption de droits de douane sur les véhicules

La Bourse de New York a terminé en hausse mercredi, reprenant son souffle après plusieurs séances dans le rouge, grâce à l’exemption de droits de douane accordée pour un mois au secteur crucial de l’automobile par Donald Trump.Le Dow Jones a gagné 1,14%, l’indice Nasdaq 1,46% et l’indice élargi S&P 500 1,12%.”Le marché était survendu à court terme et cherchait une excuse pour rebondir”, relate auprès de l’AFP Patrick O’Hare, de Briefing.com. En ce sens, l’annonce par Donald Trump d’une exemption temporaire de droits de douane sur le secteur automobile “a agi comme un catalyseur”, selon l’analyste.Cette première exemption temporaire aux droits de douane de 25% imposés mardi au Canada et au Mexique a été décidée pour que les grands constructeurs automobiles américains “ne subissent pas de désavantages économiques”, a expliqué mercredi devant la presse la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt. Les chaînes de production des constructeurs américains sont en partie installées au Mexique et au Canada, les pièces et véhicules faisant de nombreux allers-retours au cours de leur fabrication.Cette exemption concerne les véhicules importés dans le cadre de l’accord de libre-échange Canada-Etats-Unis-Mexique (ACEUM), a précisé la porte-parole.Auparavant, le ministre américain du Commerce Howard Lutnick avait ouvert la porte à un assouplissement dans la guerre commerciale lancée par Donald Trump contre ses voisins, assurant que “certains secteurs d’activités” pourraient être épargnés par ces nouvelles taxes.Pour Jack Ablin, de Cresset Capital, “cela confirme ce que les investisseurs suspectaient, à savoir que Trump et son administration surveillent les marchés et qu’ils ne veulent pas qu’un marché baissier soit de leur fait”.En conséquence, Ford a grimpé de 5,81%, General Motors de 7,21% et Stellantis de 9,24%.La publication du “Livre beige”, une enquête régulière de la banque centrale américaine (Fed) sous la forme de consultation d’acteurs économiques et d’experts, a aussi contribué à pousser la place américaine.”Dans la plupart des districts, les sondés s’attendent à ce que l’impact des droits de douane sur leurs achats les conduisent à augmenter leurs prix”, rapporte la Fed dans cette enquête, ajoutant que “quelques cas isolés ont été rapportés d’entreprises augmentant leurs prix préventivement”.La période d’enquête s’est arrêtée le 24 février, soit avant l’entrée en vigueur, le 4 mars, du gros des nouveaux droits de douane décidés par Donald Trump.Pour Patrick O’Hare, les investisseurs ont surtout retenu les attentes “légèrement optimistes” pour les prochains mois, bien qu’elles étaient “optimistes” lors de la précédente édition du rapport, avant l’investiture de Donald Trump.En début de séance mercredi, les investisseurs ont accueilli de nouvelles données sur l’emploi américain, les embauches dans le secteur privé ayant connu un fort ralentissement en février aux Etats-Unis, selon l’enquête mensuelle ADP/Stanford Lab publiée mercredi, qui cite le contexte politique comme facteur.Dans ce contexte, sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans se tendait nettement à 4,28% contre 4,24% à la clôture mardi.Au tableau des valeurs, le fabricant de vaccins Moderna a bondi (+15,94%) après la publication de documents officiels rapportant l’achat de plus de 160.000 actions, pour une valeur d’environ 5 millions de dollars, par le dirigeant de l’entreprise, Stéphane Bancel.Le spécialiste de cybersécurité CrowdStrike s’est replié (-6,34%) après avoir publié des prévisions globalement en dessous des attentes des analystes, estimant pouvoir réaliser un bénéfice net par action entre 3,33 et 3,45 dollars pour l’exercice en cours.L’enseigne de prêt-à-porter Abercrombie & Fitch a été boudée (-9,24%) après le partage de prévisions inférieures aux attentes du marché, anticipant un bénéfice net par action compris entre 1,25 et 1,45 dollar contre environ 1,97 dollar attendu par les analystes.La chaîne d’équipement sportif Foot Locker profitait en revanche de la publication d’un bénéfice net par action supérieur aux attentes au quatrième trimestre de 2024, malgré des résultats en demi-teinte. Son cours a gagné de 5,12%.

Droits de douane: Trump presse le Canada, les automobiles exemptées

Donald Trump a jugé mercredi que les réponses du Canada étaient insuffisantes pour permettre un compromis sur les droits de douane et concédé une exemption d’un mois pour le secteur crucial de l’automobile, à la demande des constructeurs américains.Cette première exemption temporaire aux droits de douane de 25% imposés mardi au Canada et au Mexique a été décidée pour que les grands constructeurs automobiles américains “ne subissent pas de désavantages économiques”, a expliqué devant la presse la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt. Les chaînes de production des constructeurs américains sont en partie installées au Mexique et au Canada, les pièces et véhicules faisant de nombreux allers-retours au cours de leur fabrication.Cette exemption concerne les véhicules importés dans le cadre de l’accord de libre-échange Canada-Etats-Unis-Mexique (ACEUM), a précisé la porte-parole.Auparavant, le ministre américain du Commerce Howard Lutnick avait ouvert la porte à un assouplissement dans la guerre commerciale lancée par Donald Trump contre ses voisins, assurant que “certains secteurs d’activités” pourraient être épargnés par ces nouvelles taxes.Après un appel téléphonique avec Justin Trudeau, Donald Trump a affirmé mercredi sur son réseau social que le Premier ministre canadien n’en faisait “pas assez” pour trouver un compromis sur les droits de douane, notamment sur le plan de la lutte contre le trafic de fentanyl, un opioïde responsable d’une grave crise sanitaire aux Etats-Unis.Selon les chiffres officiels des services frontaliers américains, moins de 1% du fentanyl saisi aux Etats-Unis l’année dernière est arrivé du Canada.”Les deux pays resteront en contact aujourd’hui (mercredi),” s’est borné à déclarer le bureau de M. Trudeau.- Mexico temporise -Des droits de douane de 25% sur les produits canadiens et mexicains, sauf sur les hydrocarbures canadiens (10%), sont entrés en vigueur mardi, faisant plonger les Bourses mondiales.Une surtaxe qui concerne autant les avocats et les tomates mexicaines que le bois de construction canadien.Ottawa a rapidement annoncé des représailles tarifaires sur certains produits américains et assuré que la liste s’allongerait avec le temps.La présidente mexicaine Claudia Sheinbaum réserve pour l’instant sa réponse à un discours prévu dimanche. En attendant, elle a assuré mercredi que son pays comptait se tourner vers d’autres partenaires commerciaux si les Etats-Unis persistaient avec ses droits de douane.”Les portes au dialogue (…) doivent toujours rester ouvertes”, a déclaré Mme Sheinbaum, qui doit s’entretenir jeudi par téléphone avec le président Trump.Ce dernier reproche aux deux pays de ne pas suffisamment lutter contre le trafic de fentanyl et estime que les droits de douane pourraient forcer Ottawa et Mexico à en faire plus.- Rentrées fiscales -Mais Donald Trump défend également l’utilisation des droits de douane comme arme commerciale, pour inciter les entreprises à s’installer aux Etats-Unis afin d’éviter ces surtaxes et protéger les entreprises américaines de leurs concurrents étrangers sur le marché intérieur.Il y voit enfin un moyen de créer de nouvelles rentrées fiscales pour le gouvernement fédéral, lui qui souhaite pousser plus loin les baisses d’impôts accordées durant son premier mandat.Ces usages multiples des droits de douane préoccupent de plus en plus les entreprises américaines, alors que les indicateurs commencent à montrer des signes de ralentissement de l’économie américaine.Mercredi, les créations d’emploi dans le secteur privé ont nettement ralenti en février et le secteur des services montre à son tour des signes d’inquiétude, tant du fait des droits de douane que des réductions de dépenses fédérales.D’autant que les signaux sont contradictoires de la part des Etats-Unis: s’il a ouvert la porte au Mexique et le Canada, Howard Lutnick n’a ainsi pas mentionné la Chine, qui s’est vue imposer 20% de droits de douane supplémentaires et a annoncé des mesures de rétorsion. M. Lutnick a aussi confirmé que des droits de douane dits réciproques seront bien mis en place le 2 avril.Il s’agit là de taxer les produits en provenance d’un pays au même niveau que les produits américains le sont à l’entrée dans ce même pays.

Après les annonces de Merz, le principal taux d’emprunt allemand s’envole comme jamais depuis la réunification

Le taux d’intérêt de l’emprunt de référence en Allemagne a connu mercredi sa plus forte hausse quotidienne depuis la réunification du pays en octobre 1990, après l’annonce d’un plan massif d’investissement par le futur chancelier Friedrich Merz pour renforcer l’armée et l’économie allemandes.Le rendement de l’obligation à dix ans a atteint 2,79%, soit une hausse de 0,29 point de pourcentage par rapport à la veille, du jamais vu depuis mars 1990. Il a entraîné une forte tension des rendements obligataires également sur l’ensemble du continent, avec une hausse de 0,26 point en France, de 0,15 point au Royaume-Uni et 0,27 point en Italie.De telles variations de pourcentage sont rarement observées sur une séance. Elles “reflètent une hausse des perspectives de croissance et d’inflation” en Europe, après les “annonces historiques de l’Allemagne”, explique à l’AFP François Rimeu, stratégiste sénior chez Crédit Mutuel Asset Management. La première économie européenne, en récession depuis deux ans, va lancer un fonds spécial de 500 milliards d’euros sur 10 ans pour rénover les infrastructures et gagner en compétitivité. Surtout, les dépenses de défense dépassant le seuil de 1% du Produit intérieur brut (PIB) allemand, soit au-dessus de 45 milliards d’euros environ, ne seront plus décomptées dans le dispositif du pays du “frein à l’endettement”. Cette règle constitutionnelle allemande, qui empêche l’État fédéral de s’endetter de plus de 0,35% de son PIB chaque année, est accusée de freiner le développement économique et les investissements dont a besoin le pays.Ce virage, encore impensable il y a peu, a été annoncé mardi soir par Friedrich Merz, en pleine négociation avec les sociaux-démocrates (SPD) pour constituer une coalition après la victoire de son parti CDU aux législatives, dans un contexte de tempête provoquée par le rapprochement du président américain Donald Trump avec la Russie.Les dépenses militaires de l’Allemagne pourraient atteindre au moins 100 milliards d’euros par an, selon l’une des négociatrices du SPD, soit deux fois plus qu’actuellement – en plus du fonds spécial de 500 milliards d’euros prévu.Ce fonds “apporterait un soutien économique à court terme et augmenterait le potentiel de croissance à long terme” de l’Allemagne, qui a connu deux années consécutives de chute de son PIB, analyse Carsten Brzeski, de la banque ING.Si les marchés obligataires ont fortement baissé, ces annonces ont été bien perçues mercredi par les marchés boursiers, qui attendaient eux depuis longtemps un tel infléchissement pour relancer l’économie de l’Allemagne et de la zone euro. L’indice vedette de la Bourse de Francfort, le DAX, s’est ainsi envolé de 3,37%, signant sa meilleure progression depuis novembre 2022.Un tel investissement massif en centaines de milliards d’euros “marque une rupture significative, alimentant ainsi l’optimisme quant à une reprise économique plus large dans toute l’Europe”, estime Kathleen Brooks, analyste chez XTB.”L’Allemagne n’avait d’autre choix” que de réformer sa politique, commente Jochen Stanzl, chez CMC Markets.

Volkswagen dévoile le concept de sa citadine électrique premier prix

Elle avait un prix, elle a désormais un nom et une ligne : la future petite voiture électrique de Volkswagen au prix d’environ 20.000 euros a été dévoilée mercredi par le constructeur qui veut se positionner dans la course à l’électrique grand public. Après Renault et Stellantis, le groupe allemand a présenté le concept de cette citadine baptisée ID. EVERY1, dont la commercialisation est prévue en 2027.La voiture de quatre places aura 250 km d’autonomie et 130 km/h de vitesse maximale, a promis mercredi VW, la marque principale du groupe Volkswagen, le premier constructeur européen, lors d’une présentation à la presse à Düsseldorf en Allemagne.Avec ce nouveau modèle, la marque en difficulté espère “renforcer sa compétitivité”, d’après un communiqué, alors qu’elle affronte une concurrence acharnée sur le segment de l’électrique d’entrée de gamme.La nouvelle “voiture du peuple” sera directement en compétition avec la T03 de Leapmotor, la marque chinoise de Stellantis, déjà sur le marché autour de 20.000 euros.Elle arrivera également après la future Citroën C3 électrique du groupe Stellantis, attendue cette année à moins de 20.000 euros, ainsi que la Dacia électrique (moins de 18.000) et la Twingo (moins de 20.000 euros), toutes deux prévues pour 2026.Coté design, elle présente “des formes claires et épurées”, une large vitre avant, un toit plongeant au milieu “que l’on retrouve généralement sur les voitures de sport”, avec une tablette numérique dans l’habitacle, décrit Volkswagen.A ce jour, VW ne propose que des modèles électriques beaucoup plus chers, à partir de 35.000 euros.La marque a également promis la commercialisation dès 2026 de l’ID.2, pour environ 25.000 euros.La petite voiture sera produite “en Europe, pour l’Europe”, a assuré le groupe, qui prévoit de délocaliser la production de son modèle iconique Golf au Mexique, pour réduire ses coûts.Fragilisé par la chute des ventes et l’érosion de ses marges, le groupe a annoncé cet hiver la suppression de 35.000 emplois en Allemagne au sein de la marque VW ainsi que l’arrêt de la production dans deux de ses usines, une première historique.Les constructeurs sont sous pression pour proposer des modèles électriques de moins en moins chers, à cause du renforcement des normes européennes sur les émissions carbone de leurs flottes.Toutefois, la Commission européenne a annoncé lundi un report de ce renforcement, soulageant les constructeurs menacés de milliards d’euros d’amendes.