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Immobilier: en pleine crise, les grands du secteur espèrent voir la fin du tunnel en 2025

Les acteurs de l’immobilier et du bâtiment espèrent tourner la page de la crise profonde qui a frappé la construction neuve en France en 2024, les grands groupes ayant fait le dos rond en attendant un redémarrage cette année.”2024 est la pire année depuis plus de 50 ans et le début de nos statistiques”, a résumé auprès de l’AFP Pascal Boulanger, président de la Fédération des promoteurs immobiliers.L’an dernier, les promoteurs ont mis en vente 59.000 nouveaux logements en France, soit moitié moins que deux ans auparavant, illustration du niveau de crise qui secoue l’immobilier neuf et face à laquelle ils sont en première ligne. Hors année du Covid, ce sont environ 125.500 logements qui ont été mis en vente par an en moyenne entre 2017 et 2022.Sur l’ensemble de 2024, 330.400 logements ont été autorisés à la construction, une baisse de 12,3% par rapport à 2023, déjà très basse, et de 28% par rapport aux douze mois précédant la crise sanitaire.Particulièrement exposé, Nexity, premier promoteur immobilier français, a dû en 2024 tailler dans ses effectifs, sa structure et son offre pour s’adapter. Son chiffre d’affaires a reculé de 17%, à 3,5 milliards d’euros, et le groupe a mis en place un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) de 500 suppressions de postes.Les géants de la construction ont souffert plus marginalement de cette crise, une grande part – voire le principal – de leur activité étant positionnée sur les chantiers d’infrastructures, l’énergie ou encore les centres de données dont ils ont fait des piliers de leur croissance.Mais tous ont dû s’adapter. Chez Bouygues, cela s’est traduit par la suppression de 225 postes, avec une centaine de reclassements dans le groupe. Même chose chez Vinci, avec une réduction d’environ 150 postes.”Bouygues Immobilier s’est adapté dans une nouvelle configuration de marché et donc est prêt à suivre le redémarrage du marché quand ce redémarrage arrivera. On verra bien si c’est en 2025 ans ou plus tard”, a résumé jeudi Olivier Roussat, le directeur général de Bouygues.- “Signaux encourageants” – “Vinci immobilier est toujours dans une période de crise très sérieuse, avec néanmoins peut être quelques facteurs d’espoir”, avait indiqué Xavier Huillard, le PDG du groupe en présentant les résultats annuels début février.Également présent sur le secteur mais côté électricité, l’équipementier Legrand a largement compensé la déprime du bâtiment par sa présence dans les centres de données. Pour son patron, Benoît Coquart, la sortie de crise n’interviendra pas avant la fin de l’année 2025.”Le bâtiment neuf va continuer de souffrir. Par contre, il devrait y avoir une reprise du nombre de transactions immobilières”, a-t-il avancé mi-février. “Donc oui, il pourrait y avoir amélioration du marché, mais elle sera progressive et la plupart des spécialistes l’attendent plutôt sur la fin de l’année 2025 que sur le début.””Quel que soit le rythme et le calendrier de la reprise, une chose qui demeure structurellement, c’est qu’on manque de logements en France”, ajoute-t-il. “Donc à un moment ou à un autre, il faudra de toute façon construire ou faire des rénovations lourdes” pour combler ce manque.Après deux ans de crise, Véronique Bédague, la PDG de Nexity, veut croire à une reprise en 2025. Elle avance les “signaux encourageants sur le plan macroéconomique, avec la baisse des taux d’intérêt de la banque centrale qui se traduit par des baisses significatives de taux d’intérêt des crédits immobiliers”, ce qui implique un “pouvoir d’achat immobilier qui s’améliore”. Elle souligne aussi “une stabilisation des coûts de travaux” et des mesures positives pour soutenir l’immobilier neuf dans le budget de l’Etat voté.Optimiste pour 2025, le président de la Fédération des promoteurs immobiliers Pascal Boulanger s’inquiète néanmoins d’un redémarrage “de la machine” qui puisse provoquer des hausses de prix.

Wall Street en net recul, entre résultats et guerre commerciale

La Bourse de New York a ouvert en forte baisse jeudi, après des résultats d’entreprises inférieurs aux attentes qui relancent les inquiétudes sur un ralentissement de la consommation aux Etats-Unis, et toujours minée par les droits de douane américains.Vers 15H10 GMT, le Dow Jones perdait 0,71%, l’indice Nasdaq lâchait 1,44% et l’indice élargi S&P 500 reculait de 0,99%.Les dernières publications de résultats d’entreprise “ont porté un coup double” à la place américaine, selon Adam Sarha, de 50 Park Investments. D’un côté, la publication par le concepteur de puces informatiques Marvell Technology de résultats et prévisions globalement au niveau des attentes “ont renforcé les inquiétudes des investisseurs” quant aux perspectives de croissances des secteurs liés au développement de l’intelligence artificielle (IA), assure Adam Sarhan. L’action de Marvell Technology dévissait de 16,90%.De l’autre, les résultats de Macy’s (+0,53%) ont aussi été accueillis sans grand enthousiasme par les investisseurs.La chaîne américaine de grands magasins a réalisé un chiffre d’affaires inférieur aux attentes au quatrième trimestre de son exercice décalé. Et pour l’année en cours, l’enseigne anticipe un bénéfice net par action compris entre 2,05 et 2,25 dollars contre 2,31 dollars attendu par les analystes.Cela provoque “des inquiétudes concernant un ralentissement de la consommation” aux Etats-Unis qui “font écho” aux prévisions “prudentes” du géant Walmart qui ont précipité il y a deux semaines la place américaine dans une dynamique baissière, relève Adam Sarhan.En parallèle, “la confusion douanière persiste, mais pas l’effort de relance”, a écrit dans une note Patrick O’Hare, de Briefing.com.Donald Trump a jugé mercredi que les réponses du Canada étaient insuffisantes pour permettre un compromis sur les droits de douane et concédé une exemption d’un mois pour le secteur crucial de l’automobile, à la demande des constructeurs américains.Cette première exemption temporaire aux droits de douane de 25% imposés au Canada et au Mexique a été décidée pour que les grands constructeurs automobiles américains “ne subissent pas de désavantages économiques”, a expliqué devant la presse la porte-parole de la Maison Blanche Karoline Leavitt.Si les investisseurs “espèrent” qu’une telle dispense puisse être appliquée à d’autres secteurs, elle ne sera que temporaire et il est donc nécessaire “de se rendre à l’évidence que les droits de douane sont désormais une réalité”, selon Adam Sarhan.Dans ce contexte, sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans était pratiquement stable à 4,29% contre 4,28% à la clôture mercredi.Côté indicateurs, les nouvelles inscriptions hebdomadaires au chômage sont ressorties en baisse par rapport à la semaine dernière (-21.000), en deçà des attentes.La balance commerciale américaine des biens et services s’est dégradée en janvier pour ressortir en déficit de 131,4 milliards de dollars, soit son plus haut niveau depuis 1992, en hausse de 34% sur un mois et multiplié par deux sur un an, selon les données publiées jeudi par le département du Commerce.Au tableau des valeurs, le géant chinois du commerce électronique JD.com était recherché (+3,20%) après avoir publié des résultats au-dessus des attentes. Son concurrent Alibaba avançait de 1,26% après avoir dévoilé son dernier modèle d’intelligence artificielle.L’enseigne de lingerie Victoria’s Secret reculait nettement (-8,62%), plombée par des prévisions pour le trimestre en cours inférieures à celles des analyste, évoquant des “incertitudes dans l’environnement macroéconomiques”.

Carrières des Baux de provence: la condamnation de Culturespaces confirmée en appel

La cour d’appel de Paris a confirmé jeudi la condamnation de la société de gestion d’espaces culturels Culturespaces pour “recel de favoritisme” dans l’obtention du marché des Carrières de lumière, haut lieu touristique aux Baux-de-Provence, et a alourdi la condamnation de son ancien maire.À la peine de quatre mois de prison avec sursis pour favoritisme qui lui avait été infligée en première instance, la cour a ajouté une amende de 10.000 euros à l’encontre de Michel Fenard, qui avait accordé la délégation de service public à l’entreprise.Les condamnations pour recel de favoritisme de Culturespaces et de son PDG Bruno Monnier, respectivement à 100.000 euros d’amende et six mois de prison avec sursis et 60.000 euros d’amende, ont été confirmées.Le tribunal avait reconnu dans son jugement que Culturespaces avait bénéficié d’informations “privilégiées” pour l’exploitation des Carrières “par un acte contraire aux règles assurant l’égalité des candidats”.La cour d’appel de Paris a en revanche déclaré irrecevable la constitution de partie civile de la société Cathédrale d’images, qui avait en 2010 engagé cette bataille judiciaire à rebondissements, et l’a déboutée.En première instance, les prévenus avaient été condamnés à lui verser 551.203 euros.La société, qui avait aménagé puis géré pendant 35 ans des spectacles de vidéoprojection dans ces anciennes carrières de calcaire où Jean Cocteau a tourné “Le testament d’Orphée”, conteste l’attribution de la gestion du site à Culturespaces.Elle estime que cette société, spécialisée notamment dans les expositions immersives et devenue depuis une référence mondiale dans son domaine, avait à l’époque obtenu le marché public aux Baux-de-Provence grâce à des avantages anticoncurrentiels.”C’est une victoire car la cour a jugé irrecevable Cathédrale d’images qui est à l’origine de toutes les procédures”, ont réagi les avocats de la défense, Mes Sébastien Schapira et Antoine Galudec pour M. Monnier, et Me Matthieu Ollivry pour Culturespaces.”Pour autant, la cour n’en a pas tiré toute les conséquences, à la différence du Conseil d’État. Nous allons donc former un pourvoi en cassation afin que notre innocence soit reconnue en cohérence avec la décision du Conseil d’État”, ont-ils ajouté.En octobre 2023, la plus haute juridiction administrative avait jugé que Culturespaces pourrait continuer d’exploiter le site. Le Conseil d’État avait annulé une décision qui devait mettre fin à la délégation de service public de l’entreprise.

La BCE en piste pour une baisse de taux et un débat sur les effets du plan allemand

Les plans d’investissement géants annoncés par l’Allemagne rebattent les cartes pour l’économie européenne et ajoutent aux incertitudes de la BCE, qui se réunit jeudi avec en ligne de mire une nouvelle baisse des taux d’intérêt et un débat sur la suite de la détente monétaire.La décision radicale du futur gouvernement allemand d’augmenter la dette publique pour les dépenses d’armement a déjà causé une poussée de fièvre des taux d’emprunt de l’Alllemagne, inédite depuis la Réunification.Ce resserrement des conditions financières intervient alors que l’activité de la zone euro reste faible et que s’ajoute l’imposition imminente de droits de douane réciproques par les États-Unis qui menace d’amener de la récession en Europe.A l’issue de la réunion jeudi des gardiens de l’euro, une nouvelle réduction de taux semble toutefois acquise selon les observateurs, pour marquer la confiance de l’institution dans le retour progressif de l’inflation à l’objectif de 2%.Ce serait le cinquième assouplissement d’affilée — le sixième depuis juin dernier. Le taux de dépôt, qui fait référence, devrait être ramené de 2,75% à 2,50%, après une nouvelle baisse de 0,25 point.En abaissant progressivement le loyer de l’argent, la BCE cherche à soutenir le crédit et ainsi la reprise économique.- Multiples inconnues -Le contexte oblige la BCE à jongler entre des objectifs parfois difficiles à concilier: maîtriser l’inflation tout en soutenant la croissance dans une zone euro fragilisée par des crises successives.Le soudain resserrement des taux d’emprunt allemands devrait “inciter la BCE à laisser entendre que des baisses ultérieures (de taux) pourraient encore suivre” après celle de jeudi, estime Eric Dor, directeur des études économiques à l’IESEG School of Management.Or, avant de se réunir, les membres de la BCE sont apparus divisés sur la suite du cycle monétaire.Isabel Schnabel, membre du directoire, a suggéré qu’il était peut-être temps de discuter d’une pause dès mars, car les taux se rapprochent déjà d’un niveau qui ne pénalise ni ne favorise l’économie, ne laissant guère de marge pour les assouplir encore.D’autres membres du conseil des gouverneurs de la BCE estiment qu’il est trop tôt pour ouvrir ce débat, vue la récente quasi-stagnation du PIB de la zone euro au dernier trimestre de 2024, notamment du fait d’un coût élevé de l’emprunt.D’un autre côté, les dépenses colossales prévues par l’Allemagne, en s’affranchissant du dogme de la rigueur, pourraient doper la croissance européenne et l’inflation,faisant que “les attentes de baisse des taux de la BCE (pourraient) être reconsidérées”, souligne Kathleen Brooks, directrice de recherche de la plateforme de trading XTB.In fine, le débat sur une réduction ou non des taux courts face à la montée actuelle des taux longs sur le marché obligataire est le signe qu'”on a changé d’époque” après les annonces d’investissements massifs, selon M. Dor.- Nouvelles prévisions -L’évolution du conflit en Ukraine, pays qui ne peut plus compter en grande partie sur l’aide américaine face à l’agresseur russe, pourrait également influencer la trajectoire économique et donc les décisions de la BCE.Ces risques ne seront pas encore pleinement intégrés dans les dernières projections économiques publiées jeudi par l’institution. Cela vaut aussi pour le plan de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, de prévoir 800 milliards d’euros pour la défense, examiné jeudi à Bruxelles.La BCE prévoit à ce jour une inflation à 2,1% et une croissance du PIB de 1,1% pour 2025 en zone euro. Annalisa Piazza, analyste obligataire à MFS Investment Management, anticipe une “légère révision à la hausse de l’inflation, en raison des prix de l’énergie et d’un euro affaibli”. La Réserve fédérale américaine (Fed) a déjà suspendu ses baisses de taux, en raison de l’inflation persistante aux Etats-Unis, ce qui a fortement déplu à Donald Trump. 

La Poste au défi de trouver un nouveau patron

Qui après Philippe Wahl pour prendre la barre du navire La Poste, multinationale à qui sont confiées des missions de service public en France? Alors que de nombreux noms circulent, l’actuel PDG affiche sa préférence pour une candidature en interne.Plus de 230.000 employés, un chiffre d’affaires de 34,6 milliards d’euros dont 44,6% réalisés à l’international: La Poste, en 2025, fait bien plus que distribuer du courrier.Et pour diriger ce géant, une personnalité “en interne serait plus facile, pour la culture d’entreprise”, a jugé la semaine dernière Philippe Wahl, interrogé lors de la présentation des résultats annuels.L’ancien banquier a souligné l’importance d’avoir quelqu’un “qui comprend de quoi on parle” lorsqu’il s’agit de La Poste.D’ici fin juin, celui qui a passé douze ans à la tête du groupe devra passer le flambeau, pour raison d’âge.Il a présenté jeudi dernier des résultats en nette hausse, La Poste ayant triplé son bénéfice en 2024, à 1,4 milliard d’euros, ce qui prouve la “solidité” de la stratégie de diversification, selon son patron.Le dirigeant de La Poste – détenue à 66% par la Caisse des dépôts et des consignations (CDC) et à 34% par l’Etat – est choisi par le président de la République, proposition qui peut faire l’objet d’un veto parlementaire.Le poste est sensible, s’agissant d’une multinationale aux diverses activités (poids lourd de la logistique en Europe, oeuvrant également dans la banque, l’assurance, la téléphonie, etc.).Mais elle est également une entreprise historique en France, à qui sont confiées quatre missions de service public (distribution du courrier et de la presse, accessibilité bancaire et aménagement du territoire).- Deux directeurs généraux adjoints -En interne, parmi les noms qui circulent, reviennent ceux de Nathalie Collin et Stéphane Dedeyan, les deux occupant actuellement des postes de directeur général adjoint.Nathalie Collin chapeaute la branche Grand public et Numérique de La Poste, Stéphane Dedeyan gère La Banque Postale (LBP).La première, diplômée de l’Essec et titulaire d’une maîtrise en droit des affaires, a dirigé Virgin Musique France avant de devenir la présidente de sa maison mère, EMI Music France. En 2009, elle devient présidente du directoire du journal Libération puis rejoint en 2011 le Nouvel Observateur en tant que PDG du groupe. Elle intègre La Poste en 2014 et, d’abord en charge de la communication, prend en 2015 la direction de la branche numérique du groupe. Elle crée et prend la direction générale de la branche grand public et numérique en mars 2021.Stéphane Dedeyan est arrivé plus tard à La Poste, en 2021, par la direction générale de l’assureur public, CNP Assurances. Remplacer Philippe Wahl serait la dernière marche d’une ascension très rapide.Ce diplômé d’HEC, passé par Generali entre 1999 et 2017 puis brièvement par le groupe mutualiste Vyv, remplace à l’été 2023 Philippe Heim à la tête de LBP, maison mère de CNP Assurances.Des informations de presse évoquent également Olivier Sichel, directeur de la CDC, et Emmanuel Moulin, ancien directeur de cabinet de Gabriel Attal lorsqu’il était Premier ministre. Mais aussi Marlène Dolveck, la patronne de SNCF Gares et Connexions, Jérôme Fournel, directeur de cabinet de l’ex-Premier ministre Michel Barnier et Claire Waysand, directrice générale adjointe d’Engie.Mais côté syndicats, “peu importe” que le ou la candidate soit en interne ou externe “si c’est pour porter la même stratégie”, selon Angélique Samaran de la CGT.Elle dénonce notamment “des investissements hasardeux”, tel le rachat du géant italien du colis BRT, et des “milliers de suppressions d’emplois”. Pour Angélique Grosmaire, de Sud PTT, “le meilleur candidat sera celui qui remettra le service public au coeur des priorités” du groupe, dit celle qui regrette “les 5.000 à 6.000 suppressions ou transformations des bureaux de poste”.Stéphane Chevet, de la CFDT, considère “la transformation du modèle de La Poste réussie” à en juger par le succès de Geopost ou de La Poste Mobile, et attend “que l’Etat accompagne” davantage l’entreprise.

La Chine juge que DeepSeek prouve la “capacité” du pays à “innover”

Le succès du modèle d’intelligence artificielle (IA) de la startup DeepSeek démontre au monde tout le potentiel d’innovation des groupes chinois à l’heure actuelle, s’est félicité jeudi un haut responsable du géant asiatique.L’entreprise DeepSeek a dévoilé en janvier une nouvelle version de son robot conversationnel éponyme, déclenchant une onde de choc sur les marchés mondiaux. DeepSeek a impressionné les experts du secteur par sa capacité apparente à rivaliser, voire à surpasser, les performances de concurrents occidentaux comme ChatGPT et ce, pour une fraction des coûts engagés par ses rivaux.”DeepSeek se distingue dans le domaine mondial de l’intelligence artificielle”, a souligné lors d’une conférence de presse Wu Qing, le patron de l’autorité chinoise de régulation des marchés (CSRC)”Non seulement le secteur de l’intelligence artificielle a été profondément ébranlé. Mais le monde et le secteur de la finance ont également acquis une meilleure compréhension de la capacité de la Chine à innover dans les domaines scientifiques et technologiques”, a-t-il souligné.L’arrivée de DeepSeek sur le marché a également “contribué, dans une certaine mesure, à une réévaluation de la valeur des actifs chinois”, a noté Wu Qing lors de cette conférence de presse consacrée aux questions économiques et tenue en marge de la session parlementaire annuelle.”Quelqu’un qui ne parle pas de DeepSeek en ce moment, c’est comme s’il n’était pas à la mode, on dirait. Mais ce phénomène mérite effectivement toute notre attention”, a-t-il déclaré.Les actions des géants technologiques chinois ont connu une forte hausse ces dernières semaines.Le président Xi Jinping a tenu le mois dernier une rare réunion avec de nombreuses figures de la tech chinoise dont Jack Ma, le fondateur du géant du commerce en ligne Alibaba, longtemps contraint à la discrétion.Une rencontre interprétée comme le signe que les autorités entendent désormais davantage soutenir ce secteur dynamique, générateur de croissance et d’emploi, dans un contexte d’économie qui tourne au ralenti. L’action Alibaba a bondi jeudi de plus de 8% à Hong Kong, après l’annonce par le groupe du lancement d’un modèle d’IA capable selon lui de rivaliser avec DeepSeek.

Sites porno: l’obligation de vérifier l’âge désormais applicable aux géants PornHub ou YouPorn

L’obligation pour les sites X de vérifier que leurs utilisateurs sont majeurs s’applique désormais aux géants PornHub ou YouPorn établis dans d’autres pays de l’Union européenne (UE) que la France, selon un arrêté interministériel publié jeudi.Depuis janvier, cette disposition légale ne s’appliquait qu’aux éditeurs de sites établis en France et en dehors de l’UE. Hébergé à Chypre, le groupe Aylo (maison-mère de YouPorn et PornHub) tout comme Jacquie et Michel, installé en Hongrie et en Espagne, ont désormais trois mois pour mettre en oeuvre un système de vérification de l’âge “respectueux de la vie privée” et “efficace”, sous peine de sanctions pouvant aller jusqu’à leur blocage, précise le ministère de la Culture dans un communiqué.Cet arrêté “va enfin permettre de bloquer l’accès aux mineurs aux sites pornographiques les plus fréquentés en France”, se félicite le ministère, évoquant une “avancée majeure dans la protection de nos enfants et adolescents en ligne”. D’ici à trois mois, ces sites devront eux aussi exiger l’envoi d’une photo ou d’un document d’identité par exemple, en proposant au moins une méthode respectant le principe de “double anonymat” qui permet de prouver sa majorité sans divulguer son identité.Sans cela, ils s’exposent à une sanction de l’Arcom, le gendarme du numérique, qui peut, depuis l’adoption en mai 2024 de la loi dite Sren visant à sécuriser internet, ordonner un blocage par les opérateurs télécoms et le déréférencement des sites incriminés.”La loi doit être respectée, dans les espaces numériques comme ailleurs”, a déclaré la ministre de la Culture Rachida Dati, citée dans le communiqué.Ce système de vérification de l’âge est réclamée de longue date par les associations de protection de l’enfance. Selon l’Arcom, 2,3 millions de mineurs fréquentent des sites pornographiques en France.En décembre, le groupe Aylo avait affirmé à l’AFP être “consciente de la nouvelle règle et s’engage(r) à toujours respecter la loi”, tout en jugeant ces mesures “inefficaces” et “dangereuses” pour la sécurité et la vie privée des utilisateurs.Malgré l’arsenal déployé par l’Arcom, des moyens de contournement existent, soit via l’installation d’un VPN – un réseau privé virtuel – ou des sites miroirs, qui répliquent à l’identique une page sous un nom de domaine différent.D’autres pays comme le Royaume-Uni ou l’Allemagne imposent eux aussi des restrictions d’accès aux sites X liés à l’âge.

Tarifs douaniers de Trump: à la frontière, les entreprises mexicaines en quête de plan B

L’industrie mexicaine le long de la frontière avec les Etats-Unis pense à se retourner vers le marché intérieur pour résister au choc dévastateur des tarifs douaniers du président Trump.Dans les environs de Tijuana, plus de 200 usines de sous-traitance (maquiladoras) qui exportent vers les Etats-Unis vont subir de plein fouet les tarifs douaniers à 25% imposés par le président américain.Fournitures médicales, matériaux semi-conducteurs, composants électroniques: tous les secteurs “se verront affectés” par les tarifs entrés en vigueur depuis mardi,  a expliqué à l’AFP José Luis Contreras, le président de l’Association des industries de Mesa de Otay.L’industrie automobile, un autre secteur fortement orienté vers le marché américain, a obtenu un répit d’un mois annoncé par Trump ce mercredi.A Tijuana, les “maquiladoras” importent des pièces détachées afin de les transformer en produits finis et de les exporter ensuite, principalement aux États-Unis.Chaque année, plus d’un million de camions de marchandises traversent la frontière dans cette région dont les grands parcs industriels abritent 400 entreprises.Elles doivent “réorienter” leur activité vers le marché interne” devant la menace de Trump, lance Contreras. Selon lui, cela implique de reproduire à l’intérieur du pays les chaînes de production de l’Accord Canada-Etats-Unis-Mexique (ACEUM).Il veut trouver des nouveaux marchés et mettre fin aux restrictions légales pour les “maquiladoras”, qui doivent exporter un certain pourcentage de leur production, ajoute-t-il.Mais il faut “agir rapidement”, puisque “l’aspect social est très important”, prévient Contreras. Quelque 80 000 emplois sont en jeu dans les usines de sous-traitance en cette partie de la frontière, longue au total de 3.100 kilomètres, selon cet entrepreneur en métallurgie.La présidente mexicaine, Claudia SheinBaum, annoncera dimanche ses mesures pour répliquer aux tarifs douaniers de Trump, si aucun accord n’est trouvé entre-temps, alors que les deux chefs d’Etat pourraient se parler ce jeudi. La présidente a affirmé ce mercredi que si les tarifs douaniers sont maintenus, son gouvernement est prêt à trouver de nouveaux partenaires commerciaux.- Des “plaisanteries” sans avenir – Trump a imposé des tarifs à 25% au Mexique et au Canada, qu’il accuse d’être incapables de lutter contre l’immigration illégale et le trafic de fentanyl, un puissant opioïde à l’origine de surdoses mortelles aux États-unis chaque année.Dans sa croisade protectionniste, le président américain, qui souhaite relocaliser des entreprises sur le territoire américain, s’en prend également à la Chine et à l’Union européenne.Les analystes estiment que les tarifs douaniers menacent de déclencher une récession au Mexique, dont 80% des exportations vont aux États-Unis. En y ajoutant les mesures de représailles, ces tarifs nuiront également à l’économie américaine, en répercutant les coûts sur les entreprises, les travailleurs et les consommateurs, ajoutent les experts.  Du même coup, les tarifs américains pourraient pousser leurs partenaires régionaux dans les bras de la Chine, leur grand concurrent. “Il y aura quelques perturbations, mais (…) pas beaucoup”, a déclaré Trump mardi soir devant le Congrès.”Les plaisanteries de Trump (…) ne pourront pas se poursuivre encore longtemps”, estime Contreras, qui doute que les États-Unis puissent remplacer rapidement la main-d’œuvre et les compétences développées au Mexique pendant des décennies d’échanges commerciaux. La confiance des consommateurs américains a atteint en février sa baisse mensuelle la plus importante depuis août 2021, selon un sondage du Conference Board.- Une guerre sans gagnant – Les Mexicains qui  traversent par milliers la frontière au poste de San Ysidro -l’un des plus importants au monde- ont la certitude qu’il n’y aura pas de gagnant à la guerre tarifaire lancée par Trump.”Ce sera très difficile pour Trump de revenir complètement en arrière”, croit Moisés Arroyo, un mécanicien retraité de 72 ans qui a les nationalités mexicaine et américaine, dans la longue file de voitures pour passer de Tijuana à San Diego.Son compatriote Carlos Nava, un américain de 58 ans, observe une baisse de son activité comme chauffeur Uber à San Diego.”Nous allons arrêter d’aller consommer” de l’autre côté de la frontière, selon Arroyo, qui a l’habitude d’aller faire des courses à San Diego.

La Bourse de Paris en hausse, focalisée sur l’Europe de la défense

La Bourse de Paris évolue en hausse jeudi, profitant encore de l’effervescence autour des annonces d’importants investissements dans le secteur de la défense en Allemagne comme dans le reste de l’Europe.Vers 10H00, l’indice vedette CAC 40 prenait 0,20%, à 8.190,26 points, soit un petit gain de 16,51 points. La veille, il avait terminé en progression de 1,56%, à 8.173,75 points, dopé par les annonces d’investissements massifs de l’Allemagne et de la Commission européenne pour renforcer le secteur de la défense.Les vingt-sept pays de l’UE et le président ukrainien Volodymyr Zelensky se retrouvent jeudi pour un sommet extraordinaire sur l’Ukraine, destiné à rassurer ce pays et à muscler la défense européenne après l’altercation spectaculaire entre le président américain Donald Trump et M. Zelensky vendredi.Le président Emmanuel Macron a affirmé mercredi soir que “des financements communs massifs seront décidés pour acheter et produire sur le sol européen des munitions, des chars, des armes, des équipements parmi les plus innovants”.Dans un contexte géopolitique totalement chamboulé par M. Trump, la Commission européenne a dévoilé un plan pour “réarmer l’Europe”, visant à mobiliser quelque 800 milliards d’euros.En parallèle, l’Allemagne a pris mardi un virage encore impensable il y a peu en annonçant qu’elle allait débloquer des centaines de milliards d’euros pour son réarmement.”Évidemment, le défi réside dans la manière dont la BCE (la Banque centrale européenne, NDLR) gère tout cela”, a relevé Neil Wilson, analyste de TipRanks.com.Les investisseurs attendent jeudi la décision de politique monétaire de la BCE, avec en ligne de mire une nouvelle baisse des taux d’intérêt.L’industrie et la défense en têteLes valeurs de l’industrie et de la défense prennent la tête du CAC 40 jeudi, poussées par les perspectives d’importants investissements européens dans le secteur.Côté défense, Thales grimpait de 5,54%, à 259 euros, vers 10H00, et Dassault Aviation progressait de 5,85%, à 303,80 euros.Côté industrie, le titre du sidérurgiste ArcelorMittal gagnait 6,00%, à 31,98 euros, et celui du géant des matériaux Saint-Gobain prenait 2,24%, à 102,80 euros.L’automobile rassuréeDonald Trump a concédé mercredi une exemption d’un mois aux droits de douane de 25% imposés au Canada et au Mexique pour le secteur crucial de l’automobile, à la demande des constructeurs américains.De quoi rassurer les constructeurs français, comme Stellantis (+3,25 à 11,96 euros vers 10H00), fortement présent au Mexique. Renault se gonflait de 1,30% à 49,83 euros. Les équipementiers Valeo (+7,14% à 10,03 euros), Forvia (+4,83% à 8,42 euros) et OPMobility (+3,43% à 10,54 euros) profitaient aussi de la dynamique.Air France-KLM s’envole, JCDecaux brilleL’action du groupe de transport aérien franco-néerlandais Air France-KLM décollait de 14,80%, à 10,50 euros, vers 10H00, le marché accueillant avec enthousiasme des résultats annuels 2024 jugés solides.De même, le titre du géant français de l’affichage publicitaire JCDecaux s’envolait de 13,58%, à 16,39 euros, vers 10H00, les investisseurs saluant ses résultats 2024.