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La Chine promet de répondre fermement aux pressions des Etats-Unis

Le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, a dénoncé vendredi les tentatives d’imposer une “loi de la jungle” dans le monde et promis que Pékin répondrait “fermement” à la guerre commerciale lancée par Donald Trump.Le président américain a imposé cette semaine de nouveaux droits de douane généralisés sur les produits chinois, après une mesure similaire en février. Ils devraient affecter des centaines de milliards d’euros d’échanges commerciaux.Depuis son retour à la Maison Blanche, Donald Trump bouleverse l’ordre international, entre la pression exercée sur l’Ukraine pour négocier un accord de paix avec la Russie et sa proposition de déplacer les Palestiniens de la bande de Gaza.Dans ce contexte, Wang Yi, lors d’une conférence de presse, a présenté vendredi la Chine comme un phare de “stabilité” dans un monde instable. Il a défendu la coopération sino-américaine en matière de lutte antidrogue, notamment sur le fentanyl. C’est au nom d’une collaboration jugée insuffisante dans ce domaine que Washington a imposé ses droits de douane sur les produits chinois.Les Etats-Unis n’auraient pas dû “répondre par de l’ingratitude, et encore moins en imposant des taxes injustifiées”, a déploré Wang Yi.”Il y a environ 190 pays dans le monde”, a-t-il ajouté. “Imaginez si chaque pays mettait l’accent sur sa propre priorité et croyait en (sa) force et (son) statut, le monde verserait dans la loi de la jungle.”- “Pas de vainqueur” -L’actuelle politique américaine n’est ainsi “pas celle d’un grand pays responsable”, a estimé Wang Yi.Le ministre s’exprimait en marge de la session parlementaire annuelle, le principal événement politique de l’année en Chine.Wang Yi en a profité pour plaider en faveur de relations sino-américaines apaisées.”Si la coopération est choisie, elle peut aboutir à un bénéfice réciproque. Mais si la pression continue, la Chine répondra fermement”, a-t-il souligné.Sur le dossier de l’Ukraine, envahie par l’armée russe le 24 février 2022, l’expérimenté diplomate a également appelé, comme le fait Pékin depuis le début de la guerre, à négocier la paix.”Il n’y a pas de vainqueur dans un conflit, et il n’y a pas de perdant dans une négociation”, a-t-il déclaré. “La Chine salue et soutient tous les efforts en faveur de la paix.”Dans le même registre, le ministre a appelé “les grandes puissances” à “promouvoir un cessez-le-feu total et durable à Gaza et accroître l’aide humanitaire” dans le territoire côtier, où une trêve est en vigueur depuis le 19 janvier entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas.- “Dénigrer la Chine” -La Chine a promis cette semaine qu’elle se battrait “jusqu’au bout” si les Etats-Unis poursuivent leur guerre commerciale, critiquant un bras de fer qui “déstabilise” l’économie mondiale.Le géant asiatique s’est fixé mercredi un objectif de croissance annuel “d’environ 5%”, ambitieux au moment où la guerre commerciale entre Pékin et Washington pèse sur une économie chinoise déjà lestée par une consommation atone et une crise dans l’immobilier.Au niveau régional, les tensions entre la Chine et les Etats-Unis ont persisté tout au long de l’année écoulée, notamment autour de l’île de Taïwan, que Pékin revendique.”Réaliser l’unification complète de la patrie est l’aspiration commune de tous les Chinois. C’est la tendance générale de l’histoire et c’est une juste cause”, a plaidé Wang Yi.”Jouer la carte de Taïwan pour essayer de contrer la Chine, c’est comme essayer de mettre son bras pour arrêter un train en marche”, a-t-il souligné, une apparente référence au soutien militaire et politique de Washington à Taipei.Wang Yi a également évoqué l’autre dossier régional sensible, celui de la mer de Chine méridionale, où Pékin revendique la quasi-totalité les îlots, au détriment d’autres pays voisins.Le ministre a accusé vendredi les Philippines d’avoir volontairement provoqué des incidents ces derniers mois avec des navires ou des aéronefs chinois, près de zones disputées.”Chaque fois que les Philippines mènent une action en mer, c’est sur la base d’un scénario écrit par des forces extérieures à la région, et sous les caméras des médias occidentaux, qui filment en direct”, a déclaré Wang Yi.”Cette pièce de théâtre suit toujours le même schéma et le même objectif: délibérément dénigrer la Chine”, a-t-il affirmé.

Volte-face de Trump qui recule sur les droits de douane imposés au Canada et au Mexique

La tension commerciale entre les Etats-Unis et ses voisins a baissé d’un cran jeudi, après que Donald Trump a reculé sur les droits de douane de 25% qu’il avait imposés au Canada et au Mexique, amenant Ottawa à suspendre certaines mesures de représailles.Le président républicain a mis en pause jusqu’au 2 avril les droits de douane de 25% pour les produits mexicains et canadiens respectant le cahier des charges de l’accord de libre-échange Canada-Etats-Unis-Mexique (ACEUM). Parallèlement, il a décidé de réduire à 10% les droits de douane imposés à la potasse canadienne, utilisée comme engrais par l’agriculture américaine.”Cela va grosso modo exclure les produits éligibles à l’ACEUM des droits de douane existants”, a déclaré Donald Trump à la presse depuis le Bureau ovale de la Maison Blanche. “Pour protéger nos agriculteurs dans cette période cruciale, nous allons réduire ceux imposés à la potasse canadienne de 25% à 10%”, a-t-il ajouté.Le Canada a répondu en annonçant renoncer à mettre en place, pour l’heure, sa deuxième phase de droits de douane sur les produits américains “jusqu’au 2 avril, le temps que nous continuions à travailler pour retirer toutes les taxes”, a expliqué sur X le ministre canadien des Finances, Dominic LeBlanc.Ottawa avait répondu mardi par des représailles tarifaires sur 30 milliards de dollars canadiens (environ 19,5 milliards de dollars) de produits américains et assuré que la liste s’allongerait avec le temps, pour atteindre un total de 125 milliards de dollars canadiens (87 milliards de dollars).- Droits de douane réciproques -Donald Trump avait annoncé dans un premier temps jeudi une exemption sur les produits mexicains après avoir échangé avec la présidente mexicaine, Claudia Sheinbaum, avant de dire quelques heures plus tard que le Canada en bénéficierait aussi.Selon un responsable américain, plus de 50% des produits mexicains et 38% de produits canadiens sont entrés en 2024 aux Etats-Unis sous le régime de l’ACEUM.La surtaxe de 25%, que Donald Trump a justifiée par la nécessité de combattre l’immigration illégale et les arrivées aux Etats-Unis de fentanyl, concernait par exemple les avocats et les tomates du Mexique ou le bois de construction et la volaille du Canada.Mercredi, Donald Trump avait déjà concédé une exemption d’un mois pour le secteur crucial de l’automobile à la demande des constructeurs américains. Le Mexique et le Canada avaient déjà bénéficié d’une première pause d’un mois sur l’imposition des taxes.Mais le 2 avril correspond à la date d’entrée en vigueur des droits de douane réciproques, qui prévoient que les Etats-Unis taxent les produits provenant d’un pays au même taux que le sont les produits américains entrant dans ledit pays.Donald Trump a aussi assuré que des droits de douane sur l’acier et l’aluminium mondiaux entreraient en vigueur comme prévu la semaine prochaine, y compris sur les métaux provenant du Canada et du Mexique.- Inquiétude sur l’économie -S’il s’est montré positif à l’égard de la présidente mexicaine, Donald Trump a gardé un ton plus acerbe à l’égard de M. Trudeau, l’accusant d’utiliser la question des droits de douane pour tenter de s’accrocher au pouvoir, alors que le Premier ministre quittera son poste dans quelques jours.Depuis Pékin, le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi a dénoncé vendredi des droits de douane américains “injustifiés”, mettant en garde contre “la loi de la jungle” sur la scène internationale.L’économie chinoise devrait affronter une hausse de 20% des droits de douane additionnels sur ses produits entrant aux Etats-Unis, selon le dernier acte du bras de fer commercial engagé avec Washington.”Si la coopération est choisie, elle peut aboutir à un bénéfice réciproque, mais si la pression continue, la Chine répondra fermement”, a déclaré Wang Yi.Plusieurs indicateurs de confiance ont piqué du nez depuis le début de l’année et les risques de stagflation, l’association d’une croissance faible et d’une inflation élevée, sont revenus dans la bouche d’un certain nombre d’analystes.”Sur le long terme je ne suis pas inquiet au sujet de l’inflation”, a cependant balayé le secrétaire au Trésor, Scott Bessent, estimant que “l’accès à des produits bon marché n’est pas le fondement du rêve américain” mais plutôt “la prospérité, l’ascension sociale et la sécurité économique” pour tous.Les places mondiales ont été secouées ces derniers jours, Wall Street en particulier accusant un net repli mais Donald Trump a assuré que sa politique douanière n’avait rien à voir avec les humeurs de la Bourse.La Bourse de New York a terminé jeudi une troisième séance de forte baisse en quatre jours, déçue d’apprendre le maintien des droits de douane sur l’acier et l’aluminium et par les atermoiements du président américain.”Je ne regarde pas les marchés”, a lancé ce dernier face à la presse.En attendant, le déficit commercial au mois de janvier a atteint son plus haut niveau depuis 1992, sous l’effet combiné d’importants achats d’or et d’anticipation des droits de douane.

Wall Street glisse face aux multiples développements sur les droits de douane

La Bourse de New York s’est nettement repliée jeudi, plombée par la confirmation des droits de douane sur l’acier et l’aluminium, alors que les investisseurs ont accueilli avec scepticisme les reports de certaines surtaxes visant le Canada et le Mexique.Le Dow Jones a lâché 0,99%, l’indice Nasdaq a chuté de 2,61% et l’indice élargi S&P a perdu 1,78%.”L’humeur du marché a changé, après avoir été entièrement tournée pendant plus de deux ans vers la prise de risque”, juge auprès de l’AFP Steve Sosnick, d’Interactive Brokers.Selon l’analyste, la place américaine entre probablement “dans une période de transition”, face à “un environnement difficile, avec des inquiétudes sur la faiblesse économique” des Etats-Unis et des craintes au sujet de la guerre commerciale lancée par Donald Trump et ses conséquences.L’annonce par le président américain d’un report jusqu’au 2 avril des droits de douane de 25% infligés mardi sur les produits mexicains et canadiens respectant le cahier des charges de l’accord de libre-échange Canada-Etats-Unis-Mexique (ACEUM), n’a pas suffit à provoquer un rebond de Wall Street.Selon un responsable américain, plus de 50% des produits mexicains et 38% de produits canadiens sont entrés en 2024 aux Etats-Unis sous le régime de l’ACEUM.La première annonce de Donald Trump, à la mi-journée, ne concernait que le Mexique, ce qui a inquiété les investisseurs, estime Steve Sosnick. Lorsque le Canada a bénéficié des mêmes déclarations, “le mal était fait et le marché n’a pas pu se reprendre”, ajoute l’analyste.En fin de séance, la place américaine a aussi été heurtée par de nouvelles déclarations du locataire de la Maison Blanche, qui a notamment assuré que les droits de douane de 25% sur les importations d’acier et d’aluminium pour tous les partenaires commerciaux des Etats-Unis “seront effectifs la semaine prochaine”.Le locataire de la Maison Blanche a affirmé que ses récents reculs sur les droits de douane ne sont pas liés aux baisses observées ces derniers jours sur les indices boursiers américains.”Je ne regarde même pas les marchés”, a déclaré à la Maison Blanche le président américain. Le magnat des affaires new-yorkais a pourtant la réputation de suivre avec attention les mouvements de la Bourse pour évaluer les résultats de ses politiques.Dans ce contexte, sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans était stable par rapport à la veille, à 4,28%.Au tableau des valeurs, le concepteur de puces informatiques Marvell Technology a dévissé de 19,81% après avoir publié des résultats et prévisions globalement au niveau des attentes. “Mais +comme prévu+ n’est pas suffisant” pour les investisseurs qui sont “inquiets de la fragilité des valeurs associées à l’intelligence artificielle (IA)”, secteur qui a tiré Wall Street vers le haut ces dernières années, relève Steve Sosnick.Dans le sillage de Marvell, la plupart des valeurs du secteur des semi-conducteurs ont chuté: le géant Nvidia a lâché 5,74%, Broadcom a perdu 6,33% avant la publication de ses propres résultats et Micron a reculé de 5,37%.Les “Sept Magnifiques”, le surnom donné aux grands noms du secteur technologique, ont tous reculé, à l’image d’Alphabet (-0,45%), Amazon (-3,68%), Meta (-4,35%), Tesla (-5,61%) ou Apple (-0,17%).L’enseigne de lingerie Victoria’s Secret a été boudée (-8,24%), plombée par des prévisions pour le trimestre en cours inférieures à celles des analyste, évoquant des “incertitudes dans l’environnement macroéconomiques”.

Sites porno: les géants PornHub ou YouPorn désormais soumis à l’obligation de vérifier l’âge

Les sites pornographiques établis dans d’autres pays de l’Union européenne (UE) que la France, comme les géants PornHub ou YouPorn, ont désormais l’obligation de vérifier la majorité de leurs utilisateurs sous peine de sanctions.Selon un arrêté ministériel publié jeudi, ils sont inclus dans une disposition légale mise en place en janvier, qui ne s’appliquait jusqu’à présent qu’aux éditeurs de sites établis en France et en dehors de l’UE.Ce délai s’expliquait par le temps nécessaire à la mise en place de la procédure permettant à l’Arcom, le gendarme français du numérique, de notifier les pays concernés en cas de non-respect de la loi française.Hébergé à Chypre, le groupe Aylo (maison mère de YouPorn et PornHub), tout comme Jacquie et Michel, installé en Hongrie et en Espagne, ont trois mois pour mettre en oeuvre un système de vérification de l’âge “respectueux de la vie privée” et “efficace”, sous peine de sanctions pouvant aller jusqu’à leur blocage, a précisé le ministère de la Culture.Selon l’Arcom, dix-sept premiers sites européens font partie des plateformes qu’elle va contrôler.Cet arrêté “va enfin permettre de bloquer l’accès aux mineurs aux sites pornographiques les plus fréquentés en France”, se félicite le ministère, évoquant une “avancée majeure dans la protection de nos enfants et adolescents en ligne”. D’ici à trois mois, ces sites devront eux aussi exiger l’envoi d’une photo ou d’un document d’identité par exemple, en proposant au moins une méthode respectant le principe de double anonymat qui permet de prouver sa majorité sans divulguer son identité.Sans cela, ils s’exposent à une sanction de l’Arcom qui peut, depuis l’adoption en mai 2024 de la loi dite Sren visant à sécuriser internet, ordonner un blocage par les opérateurs télécoms et le déréférencement des sites incriminés.Dans un communiqué publié jeudi, le gendarme du numérique indique que, depuis janvier, il a procédé à des vérifications “sur six services parmi les plus fréquentés”.”Aucun de ces services n’avait mis en Å“uvre un système de vérification de l’âge, bien qu’ils y soient tenus”, note l’Arcom, qui va les en notifier par courrier, “première étape à un éventuel blocage”.- “Long dossier” -Ce système de vérification de l’âge est réclamé de longue date par les associations de protection de l’enfance. “On est forcément satisfait de toutes les avancées dans ce très long, trop long dossier”, a réagi auprès de l’AFP Justine Atlan, de e-Enfance.La directrice générale de l’association se félicite que “ces géants” de la pornographie n’échappent plus à la loi française “pour des raisons techniques”, alors que plusieurs collectifs ont multiplié ces dernières années les procédures devant la justice pour tenter de faire bloquer certains sites X.Selon une étude de l’Arcom menée sur le premier semestre 2024, près de 40% des enfants accèdent à des sites pornographiques chaque mois.En décembre, le groupe Aylo avait affirmé à l’AFP être “conscient de la nouvelle règle et s’engage(r) à toujours respecter la loi”, tout en jugeant ces mesures “inefficaces” et “dangereuses” pour la sécurité et la vie privée des utilisateurs.”Aylo défend depuis des années publiquement la vérification de l’âge des utilisateurs”, a affirmé jeudi le groupe, interrogé par l’AFP.”Malheureusement, la manière dont nombre de législations dans le monde ont mis en oeuvre cette vérification est inefficace, hasardeuse et dangereuse”, relève-t-il, en évoquant “les centaines de milliers de données personnelles sensibles collectées” à cette fin, ce qui “met en danger la sécurité des utilisateurs”.”La meilleure solution (…) consiste à vérifier l’âge à la source : sur l’appareil”, ajoute le groupe, renvoyant au “contrôle parental”.Contacté par l’AFP, le site français Tukif, qui applique déjà le système de vérification d’âge, s’est dit “pas entièrement convaincu par la procédure”.Il craint “un effet contre-productif” qui verrait le trafic “se reporter vers des plateformes moins modérées” et, “in fine, aggraver la situation pour les mineurs qui chercheraient à consulter des sites pornographiques”.Malgré l’arsenal déployé par l’Arcom, des moyens de contournement existent, via l’installation d’un VPN (un réseau privé virtuel) ou des sites miroirs, qui répliquent à l’identique une page sous un nom de domaine différent.D’autres pays, comme le Royaume-Uni ou l’Allemagne, imposent aussi des restrictions d’accès aux sites X liées à l’âge.

Guerre commerciale de Washington: Pékin se battra “jusqu’au bout”

La Chine a promis jeudi qu’elle se battra “jusqu’au bout” si les Etats-Unis poursuivent leur guerre commerciale, critiquant un bras de fer qui “déstabilise” l’économie mondiale.Des milliers de délégués venus de toute la Chine sont réunis cette semaine à Pékin pour un conclave politique annuel très orchestré, au moment où le président américain Donald Trump intensifie son offensive tarifaire contre les produits chinois.Ce nouvel acte de la guerre commerciale “perturbe” l’économie mondiale, a affirmé jeudi le ministre chinois du Commerce, Wang Wentao, lors d’une conférence de presse en marge de la session parlementaire.Cela perturbe également “la stabilité des chaînes industrielles et d’approvisionnement mondiales, freinant ainsi le développement de l’économie mondiale”, a-t-il dénoncé.La Chine “se battra jusqu’au bout”, a ajouté le ministre.Les autorités ont annoncé mercredi un objectif de croissance ambitieux “d’environ 5%” pour 2025, un objectif conforme aux prévisions d’analystes interrogés par l’AFP. Mais nombre d’experts estiment qu’il est ambitieux compte tenu de l’ampleur des défis économiques auxquels la Chine est confrontée.L'”incertitude de l’environnement extérieur s’accroît”, a reconnu jeudi Zheng Shanjie, président de la Commission nationale du développement et de la réforme, lors de la même conférence de presse.”Nous sommes également confrontés à des problèmes tels qu’une demande intérieure insuffisante, des difficultés de production et de fonctionnement dans certains secteurs et certaines entreprises”, a-t-il ajouté.- “Jusqu’au bout” -La Chine a officiellement atteint de justesse son objectif de croissance “d’environ 5%” en 2024, notamment grâce à un niveau record d’exportations.Mais la guerre commerciale lancée par la nouvelle administration de Donald Trump pourrait porter un coup dur à ce pilier de la croissance chinoise.Pour faire face à ces défis internes et externes, les autorités ont annoncé mercredi vouloir faire de la consommation interne une “force motrice” de la croissance.Jeudi, les responsables économiques du pays ont également annoncé une augmentation des dépenses budgétaires, une décision “importante” selon le ministre chinois des Finances, Lan Fo’an.”Les dépenses publiques continueront d’augmenter (en 2025), ce qui contribuera fortement à promouvoir un développement économique et social durable et sain”, a déclaré le ministre lors du même point de presse.Les taux d’intérêt seront également abaissés “en fonction de la situation économique et financière”. Le chef de la planification économique, Zheng Shanjie, s’est dit “pleinement confiant” quant à l’atteinte de l’objectif de croissance “d’environ 5%” pour 2025.”Nous avons toutes les bases et garanties” pour cela, a-t-il assuré.Le géant asiatique peine à assurer pleinement sa relance économique depuis la pandémie, lesté par une crise du secteur immobilier, une consommation atone et un taux de chômage élevé chez les jeunes.A cela s’ajoute la guerre commerciale lancée par le président américain Donald Trump, qui a imposé cette semaine de nouveaux droits de douane sur les importations chinoises.Ces taxes américaines devraient avoir des répercussions sur des centaines de milliards d’euros d’échanges commerciaux entre les deux plus grandes économies mondiales.L’Etat-parti chinois a déjà répliqué en annonçant des taxes allant jusqu’à 15% sur une gamme de produits agricoles américains, notamment le soja, le porc et le blé, effectives à partir du 10 mars.Cette riposte ciblée reste toutefois plus modérée que les taxes imposées par Donald Trump, qui visent l’ensemble des produits chinois.

L’ex-PDG de Casino Jean-Charles Naouri sera jugé pour manipulation de cours et corruption

L’ancien PDG de Casino Jean-Charles Naouri sera jugé à Paris en octobre pour manipulation de cours et corruption, soupçonné d’avoir manÅ“uvré pour maintenir artificiellement le cours de l’action de son entreprise en 2018 et 2019, ce qu’il conteste.Le procès devrait se tenir devant le tribunal correctionnel de Paris du 1er au 16 octobre, a appris l’AFP jeudi de source judiciaire, précisant que les citations des personnes prévenues étaient en cours.La société Casino Guichard Perrachon, qui a changé de mains en 2024, est également citée devant le tribunal, pour manipulation de cours en bande organisée et corruption privée active.Contactée par l’AFP, l’entreprise a indiqué que “la nouvelle gouvernance ne commente pas des faits antérieurs à son arrivée”. Casino a en effet changé de main depuis les faits reprochés, tombant en 2024 dans l’escarcelle du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky au terme d’une restructuration spectaculaire de sa dette, devenue insoutenable.M. Naouri, premier actionnaire et patron du groupe pendant plusieurs décennies, l’avait en effet fait grossir à coup d’acquisitions financées par de l’endettement.Trois anciens hauts cadres de l’entreprise seront également jugés pour les mêmes infractions. Parmi eux, l’ancien directeur de la communication comparaitra en plus pour délit d’initié.L’éditeur de presse Nicolas Miguet devra répondre de manipulation de cours en bande organisée, corruption privée passive, blanchiment de cette corruption et délit d’initié.- “Feuilleton manipulatoire” -Dans leur note aux fins de poursuites datée du 20 décembre 2024 et dont l’AFP a eu connaissance, les magistrats du parquet national financier (PNF) pointent une manipulation de cours “orchestrée par Casino” de septembre 2018 à juin 2019, et l'”intention frauduleuse des dirigeants et cadres de Casino ainsi que de Nicolas Miguet dans la diffusion de leur +feuilleton manipulatoire+.”Sous couvert d’une convention de prestations de conseils, d’environ 800.000 euros, Nicolas Miguet aurait utilisé ses différents canaux de diffusion pour défendre le cours de Bourse de l’entreprise, notamment auprès d’actionnaires individuels. Ce, sans informer son public de ses liens financiers avec le groupe, selon le ministère public.”C’est abracadabrantesque, car quelle personne raisonnable peut imaginer qu’il y a eu possibilité de manipulation de cours via un petit journal style Hebdo Bourseplus?”, une de ses publications, a-t-il réagi auprès de l’AFP.A cette époque, Casino était sous le feu d’analystes financiers s’inquiétant de sa solvabilité et était pressé par les marchés de réduire son endettement. Début septembre 2018, l’action Casino était tombée au plus bas jusqu’alors, autour de 25 euros.M. Naouri “conteste vigoureusement l’interprétation du PNF et aura l’occasion de s’en expliquer devant le tribunal, l’enquête ayant été parcellaire et ayant volontairement/artificiellement occulté les attaques spéculatives virulentes auxquelles a dû faire face durant cette période” l’entreprise, soutiennent dans un communiqué ses avocats, Mes Olivier Baratelli, Nicolas Huc-Morel et Marie-Aix Canut-Bernard, qualifiant les poursuites de “fantaisistes”.Pour eux, “ce contexte exceptionnel (…) a parfaitement justifié” que les dirigeants de Casino “aient souhaité que l’entreprise s’entoure de professionnels compétents dans leurs domaines respectifs” dans le but de “protéger tout simplement l’intérêt social du groupe”.La défense de M. Naouri a déposé une plainte avec constitution de partie civile en juillet 2024, pour qu’un juge d’instruction enquête sur les vendeurs à découvert.Parmi eux, le fonds américain Muddy Waters, qui avait mis en lumière en 2015 les fragilités d’un groupe très endetté.Alexandre Bompard, PDG du concurrent Carrefour depuis 2017, et Matthieu Pigasse, alors chez Lazard, banque qui conseillait Carrefour, ont été entendus en tant que témoins au cours de l’enquête en octobre 2024, à la demande de la défense de M. Naouri, selon la note aux fins de poursuites. Ils ont été interrogés sur une éventuelle tentative de rapprochement entre Carrefour et Casino en septembre 2018. A cette période, Nicolas Miguet conseillait de vendre des titres Carrefour et d’acheter des titres Casino.Une audience de mise en état est fixée au 28 avril en vue du procès.

Immobilier: en pleine crise, les grands du secteur espèrent voir la fin du tunnel en 2025

Les acteurs de l’immobilier et du bâtiment espèrent tourner la page de la crise profonde qui a frappé la construction neuve en France en 2024, les grands groupes ayant fait le dos rond en attendant un redémarrage cette année.”2024 est la pire année depuis plus de 50 ans et le début de nos statistiques”, a résumé auprès de l’AFP Pascal Boulanger, président de la Fédération des promoteurs immobiliers.L’an dernier, les promoteurs ont mis en vente 59.000 nouveaux logements en France, soit moitié moins que deux ans auparavant, illustration du niveau de crise qui secoue l’immobilier neuf et face à laquelle ils sont en première ligne. Hors année du Covid, ce sont environ 125.500 logements qui ont été mis en vente par an en moyenne entre 2017 et 2022.Sur l’ensemble de 2024, 330.400 logements ont été autorisés à la construction, une baisse de 12,3% par rapport à 2023, déjà très basse, et de 28% par rapport aux douze mois précédant la crise sanitaire.Particulièrement exposé, Nexity, premier promoteur immobilier français, a dû en 2024 tailler dans ses effectifs, sa structure et son offre pour s’adapter. Son chiffre d’affaires a reculé de 17%, à 3,5 milliards d’euros, et le groupe a mis en place un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) de 500 suppressions de postes.Les géants de la construction ont souffert plus marginalement de cette crise, une grande part – voire le principal – de leur activité étant positionnée sur les chantiers d’infrastructures, l’énergie ou encore les centres de données dont ils ont fait des piliers de leur croissance.Mais tous ont dû s’adapter. Chez Bouygues, cela s’est traduit par la suppression de 225 postes, avec une centaine de reclassements dans le groupe. Même chose chez Vinci, avec une réduction d’environ 150 postes.”Bouygues Immobilier s’est adapté dans une nouvelle configuration de marché et donc est prêt à suivre le redémarrage du marché quand ce redémarrage arrivera. On verra bien si c’est en 2025 ans ou plus tard”, a résumé jeudi Olivier Roussat, le directeur général de Bouygues.- “Signaux encourageants” – “Vinci immobilier est toujours dans une période de crise très sérieuse, avec néanmoins peut être quelques facteurs d’espoir”, avait indiqué Xavier Huillard, le PDG du groupe en présentant les résultats annuels début février.Également présent sur le secteur mais côté électricité, l’équipementier Legrand a largement compensé la déprime du bâtiment par sa présence dans les centres de données. Pour son patron, Benoît Coquart, la sortie de crise n’interviendra pas avant la fin de l’année 2025.”Le bâtiment neuf va continuer de souffrir. Par contre, il devrait y avoir une reprise du nombre de transactions immobilières”, a-t-il avancé mi-février. “Donc oui, il pourrait y avoir amélioration du marché, mais elle sera progressive et la plupart des spécialistes l’attendent plutôt sur la fin de l’année 2025 que sur le début.””Quel que soit le rythme et le calendrier de la reprise, une chose qui demeure structurellement, c’est qu’on manque de logements en France”, ajoute-t-il. “Donc à un moment ou à un autre, il faudra de toute façon construire ou faire des rénovations lourdes” pour combler ce manque.Après deux ans de crise, Véronique Bédague, la PDG de Nexity, veut croire à une reprise en 2025. Elle avance les “signaux encourageants sur le plan macroéconomique, avec la baisse des taux d’intérêt de la banque centrale qui se traduit par des baisses significatives de taux d’intérêt des crédits immobiliers”, ce qui implique un “pouvoir d’achat immobilier qui s’améliore”. Elle souligne aussi “une stabilisation des coûts de travaux” et des mesures positives pour soutenir l’immobilier neuf dans le budget de l’Etat voté.Optimiste pour 2025, le président de la Fédération des promoteurs immobiliers Pascal Boulanger s’inquiète néanmoins d’un redémarrage “de la machine” qui puisse provoquer des hausses de prix.

Wall Street en net recul, entre résultats et guerre commerciale

La Bourse de New York a ouvert en forte baisse jeudi, après des résultats d’entreprises inférieurs aux attentes qui relancent les inquiétudes sur un ralentissement de la consommation aux Etats-Unis, et toujours minée par les droits de douane américains.Vers 15H10 GMT, le Dow Jones perdait 0,71%, l’indice Nasdaq lâchait 1,44% et l’indice élargi S&P 500 reculait de 0,99%.Les dernières publications de résultats d’entreprise “ont porté un coup double” à la place américaine, selon Adam Sarha, de 50 Park Investments. D’un côté, la publication par le concepteur de puces informatiques Marvell Technology de résultats et prévisions globalement au niveau des attentes “ont renforcé les inquiétudes des investisseurs” quant aux perspectives de croissances des secteurs liés au développement de l’intelligence artificielle (IA), assure Adam Sarhan. L’action de Marvell Technology dévissait de 16,90%.De l’autre, les résultats de Macy’s (+0,53%) ont aussi été accueillis sans grand enthousiasme par les investisseurs.La chaîne américaine de grands magasins a réalisé un chiffre d’affaires inférieur aux attentes au quatrième trimestre de son exercice décalé. Et pour l’année en cours, l’enseigne anticipe un bénéfice net par action compris entre 2,05 et 2,25 dollars contre 2,31 dollars attendu par les analystes.Cela provoque “des inquiétudes concernant un ralentissement de la consommation” aux Etats-Unis qui “font écho” aux prévisions “prudentes” du géant Walmart qui ont précipité il y a deux semaines la place américaine dans une dynamique baissière, relève Adam Sarhan.En parallèle, “la confusion douanière persiste, mais pas l’effort de relance”, a écrit dans une note Patrick O’Hare, de Briefing.com.Donald Trump a jugé mercredi que les réponses du Canada étaient insuffisantes pour permettre un compromis sur les droits de douane et concédé une exemption d’un mois pour le secteur crucial de l’automobile, à la demande des constructeurs américains.Cette première exemption temporaire aux droits de douane de 25% imposés au Canada et au Mexique a été décidée pour que les grands constructeurs automobiles américains “ne subissent pas de désavantages économiques”, a expliqué devant la presse la porte-parole de la Maison Blanche Karoline Leavitt.Si les investisseurs “espèrent” qu’une telle dispense puisse être appliquée à d’autres secteurs, elle ne sera que temporaire et il est donc nécessaire “de se rendre à l’évidence que les droits de douane sont désormais une réalité”, selon Adam Sarhan.Dans ce contexte, sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans était pratiquement stable à 4,29% contre 4,28% à la clôture mercredi.Côté indicateurs, les nouvelles inscriptions hebdomadaires au chômage sont ressorties en baisse par rapport à la semaine dernière (-21.000), en deçà des attentes.La balance commerciale américaine des biens et services s’est dégradée en janvier pour ressortir en déficit de 131,4 milliards de dollars, soit son plus haut niveau depuis 1992, en hausse de 34% sur un mois et multiplié par deux sur un an, selon les données publiées jeudi par le département du Commerce.Au tableau des valeurs, le géant chinois du commerce électronique JD.com était recherché (+3,20%) après avoir publié des résultats au-dessus des attentes. Son concurrent Alibaba avançait de 1,26% après avoir dévoilé son dernier modèle d’intelligence artificielle.L’enseigne de lingerie Victoria’s Secret reculait nettement (-8,62%), plombée par des prévisions pour le trimestre en cours inférieures à celles des analyste, évoquant des “incertitudes dans l’environnement macroéconomiques”.

Carrières des Baux de provence: la condamnation de Culturespaces confirmée en appel

La cour d’appel de Paris a confirmé jeudi la condamnation de la société de gestion d’espaces culturels Culturespaces pour “recel de favoritisme” dans l’obtention du marché des Carrières de lumière, haut lieu touristique aux Baux-de-Provence, et a alourdi la condamnation de son ancien maire.À la peine de quatre mois de prison avec sursis pour favoritisme qui lui avait été infligée en première instance, la cour a ajouté une amende de 10.000 euros à l’encontre de Michel Fenard, qui avait accordé la délégation de service public à l’entreprise.Les condamnations pour recel de favoritisme de Culturespaces et de son PDG Bruno Monnier, respectivement à 100.000 euros d’amende et six mois de prison avec sursis et 60.000 euros d’amende, ont été confirmées.Le tribunal avait reconnu dans son jugement que Culturespaces avait bénéficié d’informations “privilégiées” pour l’exploitation des Carrières “par un acte contraire aux règles assurant l’égalité des candidats”.La cour d’appel de Paris a en revanche déclaré irrecevable la constitution de partie civile de la société Cathédrale d’images, qui avait en 2010 engagé cette bataille judiciaire à rebondissements, et l’a déboutée.En première instance, les prévenus avaient été condamnés à lui verser 551.203 euros.La société, qui avait aménagé puis géré pendant 35 ans des spectacles de vidéoprojection dans ces anciennes carrières de calcaire où Jean Cocteau a tourné “Le testament d’Orphée”, conteste l’attribution de la gestion du site à Culturespaces.Elle estime que cette société, spécialisée notamment dans les expositions immersives et devenue depuis une référence mondiale dans son domaine, avait à l’époque obtenu le marché public aux Baux-de-Provence grâce à des avantages anticoncurrentiels.”C’est une victoire car la cour a jugé irrecevable Cathédrale d’images qui est à l’origine de toutes les procédures”, ont réagi les avocats de la défense, Mes Sébastien Schapira et Antoine Galudec pour M. Monnier, et Me Matthieu Ollivry pour Culturespaces.”Pour autant, la cour n’en a pas tiré toute les conséquences, à la différence du Conseil d’État. Nous allons donc former un pourvoi en cassation afin que notre innocence soit reconnue en cohérence avec la décision du Conseil d’État”, ont-ils ajouté.En octobre 2023, la plus haute juridiction administrative avait jugé que Culturespaces pourrait continuer d’exploiter le site. Le Conseil d’État avait annulé une décision qui devait mettre fin à la délégation de service public de l’entreprise.