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Wall Street tente un rebond après des données sur l’emploi aux Etats-Unis

La Bourse de New York évolue en hausse vendredi, après la publication d’un taux de chômage américain légèrement supérieur aux attentes, au terme d’une semaine marquée par les incertitudes sur les droits de douane et l’état de l’économie des Etat-Unis.Vers 15H10 GMT, le Dow Jones gagnait 0,16%, l’indice Nasdaq prenait 0,56% et l’indice élargi S&P 500 avançait de 0,27%.Les dernières données sur l’emploi montrent que “l’économie fait toujours preuve de résistance, du moins pour l’instant, et que les fondations de base de l’économie sont toujours solides”, a jugé auprès de l’AFP Peter Cardillo, de Spartan Capital Securities. “Il est évident que les suppressions d’emplois dans l’administration vont peser”, mais elles ne se sont pas encore complétement matérialisées dans les données officielles, a-t-il ajouté.Les Etats-Unis ont créé moins d’emplois qu’attendu par les analystes en février et le taux de chômage a légèrement progressé, atteignant 4,1%, a annoncé le ministère du Travail.Le mois dernier, 151.000 emplois ont été créés, soit davantage qu’en janvier (125.000, chiffre révisé en baisse), mais moins que ce qu’attendaient globalement les analystes (autour de 170.000), selon le consensus publié par MarketWatch.Il y a un an en février, la première puissance économique mondiale avait créé 222.000 emplois. Le taux de chômage était de 4% en janvier dernier.Si ce rapport n’est pas “complètement mauvais, il ne dépeint pas non plus une image de force incontestable”, a estimé dans une note Patrick O’Hare, de Briefing.com.Les chiffres pour février sont publiés alors que plusieurs indicateurs récents ont été interprétés comme des signes que l’économie américaine, globalement florissante encore en fin d’année 2024, commençait à vaciller depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche.En quelques semaines, le président Trump, épaulé par le multimilliardaire Elon Musk, a relevé les taxes sur les importations et lancé une cure d’amaigrissement à marche forcée de l’appareil fédéral.Jeudi, le président républicain a cependant reculé une nouvelle fois sur les droits de douane de 25% qu’il avait imposés au Canada et au Mexique, amenant Ottawa à suspendre certaines mesures de représailles.Dans ce contexte, sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans se détendait à 4,25% contre 4,28% la veille en clôture.Ailleurs à la cote, les valeurs associées aux cryptomonnaies ont accueilli avec optimisme la création, par Donald Trump, d’une “réserve stratégique de bitcoins”, une importante marque de soutien à l’industrie des cryptomonnaies, qui a généreusement contribué au financement de sa dernière campagne présidentielle.Les Etats-Unis possèdent déjà quelque 200.000 bitcoins, selon David Sacks, conseiller à l’intelligence artificielle (IA) et aux cryptomonnaies de la Maison Blanche, ce qui représente une valeur d’environ 17,5 milliards de dollars au cours actuel.Ces avoirs, issus de saisies judiciaires, vont être transférés dans cette réserve stratégique, où ils seront stockés pour une durée illimitée. Aucune politique d’achats publics de cryptomonnaies n’est prévue par le dispositif.La plateforme d’échanges Coinbase gagnait 2,70%, son concurrent Robinhood grappillait 0,03% quand le “mineur” (créateurs de monnaie numérique) Riot Platforms prenait 2,83%.Le géant américain de la pharmacie Walgreens Boots Alliance était recherché (+7,46%) après la signature d’un accord de retrait de cote, la société d’investissement Sycamore Partners s’apprêtant à débourser environ 10 milliards de dollars pour racheter les actions de l’entreprise.La société informatique américaine Hewlett Packard Enterprise (HPE) dévissait (-15,12%) après avoir annoncé jeudi un plan social conséquent visant environ 2.500 emplois, et des prévisions de revenus en dessous des attentes.L’entreprise américaine Intuitive Machines était aussi à la peine (-20,25%) après avoir annoncé que sa sonde s’étant posée un peu plus tôt sur la Lune n’avait probablement pas aluni à la verticale comme espéré, une déconvenue qu’elle avait déjà connue l’an passé.Le groupe de prêt-à-porter Gap décollait lui de 13,09% après avoir publié, jeudi après Bourse, des résultats supérieurs aux attentes pour le quatrième trimestre de son exercice décalé.

L’Informé a passé la barre des 5.000 abonnés et mise sur sa croissance

Deux ans et demi après son lancement, le média d’investigation en ligne L’Informé compte quelque 5.000 abonnés et espère atteindre l’équilibre financier quand il en aura “entre 15.000 et 25.000″, ont annoncé ses responsables à l’AFP vendredi.”Nous avons 5.300 abonnés, avec un rythme qui s’accélère, 300 en plus par mois sur les trois derniers mois”, selon le fondateur et directeur de la rédaction, Gilles Tanguy.L’Informé, qui se décrit comme “un site d’investigation économique libre et factuel”, a été lancé fin octobre 2022. Son modèle est de ne proposer “que des informations exclusives sur les coulisses du business au sens large”, rappelle sa rédactrice en chef, Claire Bader.Ce média fonctionne sans publicité et sur abonnement (11,99 euros par mois). Son unique investisseur est le milliardaire Xavier Niel, dont la holding NJJ Medias détient 5% du  capital. Le reste est détenu à 61% par M. Tanguy et à 34% par la Société des journalistes.M. Tanguy ne dévoile ni le chiffre d’affaires ni le montant du financement par NJJ, qui “apporte de l’argent au fil de l’eau, en fonction des besoins”.Outre les particuliers, les abonnés sont des entreprises. Elles représentent “18% du chiffre d’affaires, poids qui progresse”, selon M. Tanguy. Fort de ce constat, L’Informé va prochainement lancer une offre spécifique pour les entreprises, à un tarif plus élevé. Elle proposera “des articles très pointus” sur chaque secteur, non-accessibles aux abonnés classiques.Entre la croissance des abonnements et cette offre, le fondateur espère atteindre l’équilibre financier quand le site aura “entre 15.000 et 25.000 abonnés”, seuil plus bas qu’initialement prévu.”On perd encore de l’argent” mais “on reste dans l’objectif initial d’atteindre l’équilibre au bout de 5 ou 6 ans”, assure Gilles Tanguy.Le média emploie 16 journalistes en CDI. Les articles les plus lus portent sur des informations grand public, comme “la fortune de Cyril Hanouna”, ou sur d’autres plus pointues, comme “les dividendes (du milliardaire) Bernard Arnault”, selon Claire Bader.L’Informé se prévaut d’un statut qui “garantit son indépendance éditoriale”, avec un droit de regard des journalistes sur tout changement d’actionnaire ou de direction. Selon ses responsables, M. Niel n’est jamais intervenu dans le contenu.Le paysage des médias grand public payants uniquement numériques est dominé par Mediapart (220.000 abonnés en 2023, 17 ans d’existence). Loin derrière, on trouve Arrêt sur images (20.800) ou Les Jours (9.700), selon de récents chiffres compilés par le site spécialisé Mind Media.

Paris: la découverte d’une bombe de la Seconde guerre mondiale bloque la gare du Nord

Aucun train ne circule vendredi matin depuis la gare du Nord de Paris, l’une des premières d’Europe, après la découverte dans la nuit d’une bombe de 500 kg de la Seconde guerre mondiale sur la commune de Saint-Denis, le ministre des Transports suggérant une possible reprise du trafic à 16H00.Aucun TGV, Eurostar, RER ni TER ne circule et le trafic “ne pourra reprendre qu’après la fin des opérations de déminage”, précise la SNCF. Tous les trains Eurostar en provenance et à destination de Paris sont annulés, a indiqué l’entreprise ferroviaire franco-britannique, qui prévoit, en revanche, un trafic normal samedi.”Si les choses se sécurisent et si on a le feu vert du préfet de police dans les heures qui viennent, c’est à partir de 16H00 qu’une partie du service pourrait, et je dis bien pourrait, être rétablie”, a déclaré le ministre des Transports, Philippe Tabarot, lors d’un point de presse en fin de matinée.Dans le hall de la gare du Nord, du côté du RER, les voyageurs sont désabusés, a constaté un journaliste de l’AFP. “C’est pas de chance si cela vous arrive, mais je ne veux pas monter dans un train qui passe sur une bombe de la Seconde Guerre mondiale qui n’a pas explosé”, a jugé auprès de l’AFP Owen Pritchard, touriste qui tente de rentrer au Royaume-Uni, mais dont l’Eurostar a été annulé.C’est au cours de travaux réalisés dans la nuit de jeudi à vendredi que l’engin explosif de 500 kg à été découvert, à 2,5 km de la gare du Nord. La bombe est située à environ 200 m au nord du boulevard périphérique parisien. Deux cents riverains ont été évacués par la police, a indiqué le préfet de Seine-Saint-Denis, qui a demandé aux habitants de Saint-Denis et Saint-Ouen qui habitent à moins de 500 m du lieu de la bombe de se confiner.Une partie du boulevard périphérique et de l’autoroute A1 sont également fermées pendant l’opération de déminage, a indiqué la préfecture de police de Paris.Vers 14H00, le site de la direction des routes de la région Sytadin a recensé plus de 200 km de bouchon sur les routes d’Ile-de-France, un niveau “exceptionnel” par rapport à la normale.- Les cars “pris d’assaut” -“On a essayé de regarder les avions, mais c’est hors de prix, et puis de toute manière, on ne peut même pas aller à l’aéroport Charles-de-Gaulle” du fait de l’arrêt de la circulation du RER B vers le Nord, se désole Marion, 43 ans, qui devait se rendre à Londres pour rendre visite à des amis.La SNCF invite les usagers à “reporter leur voyage”. Le RER B est reporté à la Plaine-Stade de France et à Aulnay-sous-Bois, tandis que les lignes K et H sont respectivement reportées à Mitry et à Saint-Denis.Des trains à destination de Lille, Dunkerque et Valenciennes sont reportés gare de Lyon à Paris, précipitant de nombreux voyageurs dans les bouches du métro.Certains voyageurs se sont également redirigés vers les cars longue distance : l’opérateur Flixbus s’est dit “pris d’assaut” depuis l’interruption du trafic, affichant complet sur ses lignes de car entre Paris et Bruxelles, Londres et Amsterdam.Dans l’attente de plus d’explications, certains voyageurs ont fait part de leur étonnement quant à l’incongruité de la situation. “C’est marrant, je reviens justement de Lorient où la découverte d’obus non explosés, ça arrive tout le temps”, s’amuse Chloé Ternand, qui devait prendre un Ouigo vers Bruxelles.A Saint-Denis, à proximité de l’endroit où a été découvert l’engin, Marcello, 85 ans, tient en main un magazine qui relate le bombardement qui a ravagé le quartier de La Plaine le 21 avril 1944.”J’habitais à côté, ça m’a rappelé des souvenirs. Quand il y a eu le bombardement, on n’a même pas eu le temps d’aller à l’abri parce que ça a été soudain”, témoigne-t-il à l’AFP.Ce n’est pas la première fois que la découverte d’une bombe de la Seconde guerre mondiale vient paralyser le réseau ferroviaire à Paris. En 2019, un obus retrouvé dans les Hauts-de-Seine avait interrompu le trafic entre la gare de Saint-Lazare et la proche banlieue ouest de Paris.La gare du Nord est l’une des gares les plus fréquentées d’Europe, avec plus de 226 millions de voyageurs en 2023, selon les chiffres de la SNCF.

A69: le gouvernement va demander la reprise du chantier, dans l’attente de l’appel

Le gouvernement va demander un sursis à exécution pour permettre au chantier de l’A69 de se poursuivre, dans l’attente de la procédure d’appel, a rappelé vendredi le ministre chargé des Transports, à la veille d’une mobilisation des partisans de l’autoroute dont la construction est à l’arrêt depuis une semaine.L’appel du gouvernement “sera déposé dans les jours qui viennent, on travaille sur un mémoire pour faire appel, et surtout pour demander un sursis à exécution”, a déclaré Philippe Tabarot sur Sud Radio, jugeant que l’arrêt du chantier provoquait une “catastrophe concrète et immédiate sur un plan économique”.Cette déclaration intervient à la veille d’une mobilisation, prévue samedi à Castres par les partisans de l’autoroute, contre le jugement du tribunal administratif de Toulouse, qui a ordonné l’arrêt d’un chantier déjà très avancé.”Il y a 3.000 à 4.000 personnes qui sont indirectement concernées, qui sont des sous-traitants, qui avaient commandé du matériel, qui sont en cessation de paiement”, a décrit le ministre, se disant “déterminé” à mener à bien ce tronçon de 53 km entre Castres-Toulouse.Le 27 février, la justice administrative a annulé l’autorisation environnementale du chantier, une première pour une autoroute de cette envergure en France et qui devait entrer en service fin 2025.Convaincu que c’est un “projet qui est indispensable pour désenclaver le Tarn”, le ministre a estimé que “c’est la crédibilité de l’État qui se joue aussi si demain ce chantier est arrêté”, d’autant plus que “cela va faire jurisprudence sur l’ensemble du territoire national (…) c’est la fin des grands projets”.”Je rappelle quand même que les deux tiers sont réalisés, que 300 millions d’euros ont été pratiquement investis, que deux ouvrages d’art sur trois ont été réalisés. Quelles conséquences si demain, on est amené à être obligé de détruire ce qui a été réalisé?”, s’est-il interrogé.Les anti-A69 dénoncent le “passage en force” de l’Etat et du constructeur Atosca, qui a démarré le chantier avant que la justice ne se soit prononcée sur les recours.Dans le camp des opposants, l’appel et la requête de sursis de l’Etat étaient attendus, le ministre les avait annoncés le 27 février. “En revanche, ce qui me choque, c’est la façon dont l’Etat remet en cause un jugement du tribunal administratif. On a l’impression d’une remise en cause de l’Etat de droit”, a réagi Gilles Garric, membre du collectif La voie est libre, opposé à l’A69.”Le passage en force a été orchestré par l’Etat. Ce n’est pas parce qu’on a une DUP (déclaration d’utilité publique) qu’on a une Raison impérative d’intérêt public majeur” (RIIPM), c’est la loi”, souligne-t-il.Le ministre a aussi souhaité que les développements judiciaires comme ceux de l’A69 “ne se reproduisent plus dans notre pays” et évoqué une réforme pour que “quand on a une déclaration d’utilité publique, on ait une autorisation environnementale” automatiquement.La requête de l’Etat devra être déposée devant la cour administrative d’appel de Toulouse. Dans un premier temps, la justice administrative examinera le sursis à exécution, lors d’une audience programmée dans un délai d’un à deux mois, et rendra sa décision dans les jours suivants.Pour l’audience sur le fond concernant l’appel de l’arrêt du chantier, elle ne sera probablement programmée qu’au deuxième semestre 2025.L’A69 réduirait d’une vingtaine de minutes le trajet Castres-Toulouse.

Trafic interrompu à la gare du Nord après la découverte d’une bombe de la Seconde Guerre mondiale

Aucun train ne circule vendredi matin à la gare du Nord de Paris, l’une des premières d’Europe, après la découverte dans la nuit d’une bombe de la Seconde Guerre mondiale sur la commune de Saint-Denis et la SNCF ne sait pas quand le trafic pourra reprendre. Aucun TGV, Eurostar, RER, ni TER ne circulait et le trafic “ne pourra reprendre qu’après la fin des opérations de déminage qui sont en cours d’organisation par les services spécialisés de la préfecture de police de Paris”, précise la SNCF. Tous les trains Eurostar en provenance et à destination de Paris sont annulés, a indiqué Eurostar.Vers 10H30, la SNCF indiquait à l’AFP que l’interruption du trafic était toujours “d’une durée indéterminée”. Dans le hall de la gare du Nord, du côté du RER, les voyageurs étaient désabusés, a constaté un journaliste de l’AFP. “J’attends depuis 06H00 un RER pour Goussainville, j’ai tenté de prendre un bus de remplacement mais c’est impossible, trop de voyageurs, ils sont bondés. Je suis à mon compte, j’ai un client qui m’attend depuis 07H00 et je ne vais pas pouvoir facturer”, déplore Corinne Schiavenato, 55 ans, qui travaille dans l’administratif. Le ministre chargé des transports, Philippe Tabarot, a confirmé sur Sud Radio que le trafic sera “fortement chamboulé toute la journée” et espère une reprise de la circulation “dans un mode un peu dégradé dès l’après-midi”.La RATP affirme avoir déployé des agents supplémentaires pour orienter les voyageurs à la recherche d’un itinéraire alternatif. C’est au cours de travaux réalisés dans la nuit de jeudi à vendredi que l’engin explosif à été découvert à 2,5 kilomètres de la gare du Nord. L’interruption du trafic a été décidée “à la demande de la préfecture de police de Paris” après la découverte de la bombe “non explosée” dans la nuit de jeudi à vendredi “lors de travaux réalisés en amont de Paris gare du Nord”, explique la SNCF. Une source proche du dossier indiquait à l’AFP que l’engin explosif pesait “500 kilos”. La bombe, située environ 200 mètres au nord du périphérique parisien, n’a en revanche pas nécessité d’évacuer d’habitants à Saint-Denis, le lieu de la bombe se trouvant “assez loin des populations”, a indiqué la ville.Vers 10H, une journaliste de l’AFP présente à proximité du lieu de déminage constatait que la circulation automobile était suspendue sur l’avenue Wilson dans le sens Saint-Denis Paris, sans toutefois que les piétons ou les vélos ne soient stoppés. – Durée indéterminée -“Les agents nous conseillent de nous faire rembourser et de partir demain, on a essayé de regarder les avions, mais c’est hors de prix, et puis de toute manière, on ne peut même pas aller à l’aéroport Charles-de-Gaulle” du fait de l’arrêt de la circulation du RER B vers le Nord, se désole Marion, 43 ans, qui devait se rendre à Londres pour rendre visite à des amis. La SNCF invite les usagers et clients à “reporter leur voyage” mais indique que le RER B est reporté à la Plaine-Stade de France et à Aulnay-sous-Bois, et que les lignes K et H sont respectivement reportées à Mitry et à Saint-Denis. Le tout avec une circulation “très fortement perturbée”, précise le groupe.Des trains à destination de Lille, Dunkerque, et Valenciennes étaient reportés gare de Lyon, quelques kilomètres plus au sud de Paris, précipitant de nombreux voyageurs dans les bouches du métro.Dans l’attente de plus d’explications, certains voyageurs faisaient part de leur étonnement quant à l’incongruité de la situation. “C’est marrant, je reviens justement de Lorient où la découverte d’obus non explosés, ça arrive tout le temps”, s’amuse Chloé Ternand, qui doit prendre un Ouigo vers Bruxelles.Ce n’est pas la première fois que la découverte d’une bombe de la Seconde guerre mondiale vient paralyser le réseau ferroviaire à Paris. En 2019, un obus retrouvé dans les Hauts-de-Seine avait interrompu le trafic entre la gare de Saint-Lazare et la proche banlieue ouest de Paris.La gare du Nord est l’une des gares les plus fréquentées d’Europe, avec plus de 226 millions de voyageurs en 2023 selon les chiffres de la SNCF.

La Bourse de Paris en nette baisse, les tensions avec les Etats-Unis inquiètent

La Bourse de Paris reculait fortement vendredi et effaçait tous ses gains de la semaine, préoccupée par les tensions commerciales et diplomatiques avec les Etats-Unis.L’indice vedette CAC 40 abandonnait 1,16% vers 10H00, ce qui représente 94,79 points, pour s’établir à 8.102,88. Jeudi, l’indice a conclu la séance en hausse de 0,29%. “Tous les regards se tourneront vers le principal rapport sur l’emploi, qui doit être publié aujourd’hui à 14H30 et qui devrait faire état d’un gain d’environ 160.000 emplois non agricoles et d’un taux de chômage inchangé de 4%” aux Etats-Unis, note Derren Nathan, analyste chez Hargreaves Lansdown. “Bien que des données plus faibles puissent plaider en faveur de nouvelles réductions des taux d’intérêt de la banque centrale américaine (Fed), la création d’emplois reste un moteur essentiel de la croissance économique” américaine, poursuit-il. Dans un contexte où l’inflation “reste plus difficile à maîtriser”, le “spectre des droits de douane n’est pas de nature à arranger les choses”, a-t-il ajouté. Or, “la confusion règne après un nouveau sursis annoncé à la dernière minute sur les droits de douane du gouvernement Trump aux Etats-Unis”, commente Derren Nathan.Le président républicain a mis en pause jusqu’au 2 avril les droits de douane de 25% pour les produits mexicains et canadiens respectant le cahier des charges de l’accord de libre-échange Canada-Etats-Unis-Mexique (ACEUM). Sur le plan diplomatique, Donald Trump a mis en doute jeudi à la fois l’engagement des Etats-Unis dans l’Otan et la solidarité des pays alliés au sein de l’Alliance de défense transatlantique, s’attirant une riposte d’Emmanuel Macron, lequel a demandé du “respect”.Réunis en sommet exceptionnel à Bruxelles, les 27 ont donné leur feu vert au plan de la Commission européenne, baptisé “Réarmer l’Europe”, qui vise à mobiliser quelque 800 milliards d’euros.La folle semaine d’EutelsatL’annonce lundi par le président américain Donald Trump d’une “pause” dans l’assistance militaire cruciale fournie par Washington à l’Ukraine a soulevé des interrogations autour du réseau Starlink d’Elon Musk, proche du président, très utilisé dans le pays depuis le début du conflit.”En Europe, Eutelsat offre les mêmes capacités que Starlink en termes de couverture et de latence”, a rappelé le groupe.Si le titre reculait de 16,78% à 5,76 euros vers 09H40, il affichait une progression hebdomadaire de plus de 380% à ce stade de la séance.

A69: le gouvernement va demander un sursis à exécution

Le gouvernement va demander un sursis à exécution pour permettre au chantier de l’A69 de se poursuivre, dans l’attente de la procédure d’appel, a annoncé vendredi le ministre chargé des Transports, se disant “déterminé” à mener ce projet à bien.L’appel “sera déposé dans les jours qui viennent, on travaille sur un mémoire pour faire appel, et surtout pour demander un sursis à exécution”, a déclaré Philippe Tabarot sur Sud Radio, jugeant que l’arrêt du chantier provoquait une “catastrophe concrète et immédiate sur un plan économique”.Le 27 février, la justice administrative a mis un coup d’arrêt au colossal chantier de l’A69 Castres-Toulouse, en annulant son autorisation environnementale, une première pour une autoroute de cette envergure en France.”Il y a 3.000 à 4.000 personnes qui sont indirectement concernées, qui sont des sous-traitants, qui avaient commandé du matériel, qui sont en cessation de paiement”, a décrit le ministre.”Nous sommes déterminés à mener ce chantier, à ce que le chantier soit mené à bien (…) parce qu’on pense plus que jamais que c’est un projet qui est indispensable pour désenclaver le Tarn”, a plaidé M. Tabarot.Pour lui, “c’est la crédibilité de l’État qui se joue aussi si demain ce chantier est arrêté”, d’autant plus que “cela va faire jurisprudence sur l’ensemble du territoire national (…) c’est la fin des grands projets”.S’adressant aux opposants à l’A69, M. Tabarot a estimé qu'”ils ne vont pas me reprocher, eux, qui ont fait six ou sept fois appel des décisions de justice, de pouvoir le faire au nom de l’État aussi”.”Je rappelle quand même que les deux tiers sont réalisés, que 300 millions d’euros ont été pratiquement investis, que deux ouvrages d’art sur trois ont été réalisés. Quelles conséquences si demain, on est amené à être obligé de détruire ce qui a été réalisé sur ce chantier ?”, s’est interrogé le ministre.Ce dernier a souhaité vendredi que les développements judiciaires comme ceux de l’A69 “ne se reproduisent plus dans notre pays” et évoqué une réforme pour que “quand on a une déclaration d’utilité publique, on a une autorisation environnementale”, cela puisse “tout aplatir, tout écraser”, en référence à d’éventuels recours.

Cyclone à La Réunion: un fonds de 200 millions d’euros pour aider les collectivités

Le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, avait promis une réponse rapide après le passage du cyclone Garance, qui s’est abattu sur la Réunion le 28 février: il a annoncé vendredi la mobilisation d’un fonds représentant “200 millions d’euros” pour les collectivités territoriales de l’île.Ce “soutien de l’Etat” vise “la remise en état des équipements publics, pour permettre de rétablir les services de proximité”, et notamment “les écoles”, a poursuivi le ministre sur Réunion La 1ère.Ce fonds de secours servira aussi pour “les biens non assurés, pour acquérir des matériels de développement et de sécurisation, pour les biens de première nécessité”.Le 28 février dernier, l’île de 900.000 habitants a été touchée par le passage du cyclone Garance, qui a causé de nombreux dégâts, notamment dans l’est et le nord, faisant cinq morts et six blessés dont trois grièvement, selon un dernier bilan. Manuel Valls a “évidemment à l’esprit, par exemple, les écoles (…) détruites, qui vont rendre la rentrée scolaire difficile à Saint-Benoît” le 17 mars. Le ministre, arrivé jeudi sur l’île, a pu mesurer l’impatience qui montait chez les élus et habitants. Il a d’ailleurs commencé sa visite par la commune de Saint-Benoît, la plus sinistrée, en rencontrant des habitants et des commerçants. “Il y a encore beaucoup de travail à faire, notamment pour l’électricité et l’eau”, a-t-il estimé. Selon les derniers chiffres de la préfecture de La Réunion, 20.000 clients sont toujours sans électricité et 7.220 habitants totalement privés d’eau.Le ministre des Outre-mer a également annoncé des “avances pour les agriculteurs afin d’éviter les trous dans la trésorerie”. Selon le préfet de La Réunion, Patrice Latron, Garance a fait deux fois plus de dégâts sur les exploitations agricoles que le cyclone Belal, un an plus tôt.”Belal, c’était 50 millions de dégâts. Là, on va s’approcher des 100 millions d”euros”, a estimé le préfet.- Exploitations “dévastées” -Le ministre des Outre-mer est venu “constater les dégâts, s’imprégner des images et annoncer tous les dispositifs à mettre en Å“uvre pour la reconstruction”. Manuel Valls a notamment annoncé que “les dispositifs de catastrophe naturelle et de calamité agricole” seraient “rapidement mis en Å“uvre pour débloquer les assurances et les aides de l’État”. La commission catastrophe naturelle se tient d’ailleurs ce vendredi au ministère de l’Intérieur.Ce vendredi, le ministre des Outre-mer s’est rendu sur une exploitation maraîchère dans l’est avant d’échanger avec les représentants des filières agricoles. Selon Olivier Fontaine, président de la chambre d’agriculture de La Réunion, “toutes les exploitations sont touchées. Il y a énormément de dégâts dans le nord, dans le sud et dans l’ouest”.  D’autant que les productions agricoles avaient déjà été fragilisées par le cyclone Belal puis par un épisode de sécheresse qui a duré environ sept mois.”La canne à sucre et les exploitations de fruits et légumes sont dévastées. De nombreux élevages ont perdu leur toit. Même les cultures traditionnelles comme la vanille ou le cacao ont été touchées”, poursuit Olivier Fontaine.Dans l’après-midi, Manuel Valls s’entretiendra avec les représentants du monde économique, largement frappé également. Selon Didier Fauchard, le président du Medef à la Réunion, “90% des adhérents ont été impactés”, par les vents mais aussi et surtout par les coupures d’électricité et d’eau.”De nombreux commerces ont dû jeter leurs produits frais car la chaîne du froid a été rompue. Et certains ne peuvent toujours pas rouvrir”, assure-t-il.

En Espagne, la fin programmée du nucléaire met le gouvernement sous tension

A rebours d’une partie de l’UE, acquise au retour de l’atome, l’Espagne continue de miser sur une sortie définitive du nucléaire, prévue à l’horizon 2035. Mais la pression monte sur l’exécutif, sommé par de nombreux acteurs de revoir sa position.”Notre pari, c’est les renouvelables”: voilà, résumé par la ministre de l’Ecologie Sara Aagesen, le credo de l’Espagne, devenue en quelques années l’un des champions européens de la transition énergétique. Un choix assumé par le gouvernement de gauche, qui souhaite fermer toutes ses centrales nucléaires d’ici 10 ans.Pour le pays, c’est un “changement important” car cela implique de compenser “une énergie constante et prévisible” par des sources d’énergie “plus volatiles”, comme le solaire et l’éolien, explique à l’AFP Enric Bartlett, professeur spécialiste de l’énergie à l’Esade Law School.Au plus fort de l’engouement pour l’atome, dans les années 1980, l’Espagne disposait de huit centrales, qui fournissaient 38% de son électricité. Aujourd’hui, elle n’en a plus que cinq, comptant sept réacteurs et représentant 20% de son mix électrique.Et ce poids devrait à nouveau reculer en 2027-2028 avec la fermeture programmée des deux réacteurs d’Almaraz, dans la région d’Estrémadure (ouest). Cette centrale, la plus puissante du pays, produit 7% de l’électricité espagnole et 15% de l’électricité madrilène.Sa fermeture, actée en 2019 dans le Plan national pour l’énergie et le climat (PNIEC), a reçu l’aval des entreprises concernées. Mais à l’approche de la date butoir, qui implique de lancer très en amont la mise en veille, l’inquiétude monte dans la filière.- “Irréparable” -Pour les partisans de l’atome, la donne a en effet changé: “L’accord a été adopté dans un contexte industriel, géopolitique, social et économique complètement différent”, estime le Forum nucléaire, lobby représentant le secteur.Avec l’électrification du parc automobile et les besoins générés par l’essor des data centers, sur fond d’engouement pour l’intelligence artificielle (IA), la demande d’électricité risque en effet de bondir dans la péninsule au cours des prochaines années.Dans ce contexte, on ne peut pas “fermer les centrales” sans s’assurer qu’il y a “une alternative viable avec toutes les sources d’énergie non émettrices de CO2”, insiste le Forum, qui met en garde sur un possible impact pour le “tissu productif” espagnol.Un message relayé récemment par Ignacio Sánchez Galán, président du géant énergétique Iberdrola, qui exploite des parcs renouvelables mais aussi plusieurs centrales nucléaires: l’atome “est absolument nécessaire” pour que “les lumières restent allumées”, a-t-il insisté.Avec une trentaine d’autres entreprises, Iberdrola a publié fin février un manifeste pour une “prolongation de la vie des centrales”. “Le démantèlement prématuré de ces infrastructures serait un coup économique et social irréparable” pour l’Espagne, assure le texte.- “Souveraineté” -Le gouvernement du socialiste Pedro Sánchez fait également face à une offensive politique du Parti populaire (droite), principale formation d’opposition, qui vient de faire voter au Parlement une résolution demandant à l’exécutif de suivre l’exemple de ses voisins européens.Début février, la Belgique a en effet annoncé vouloir prolonger la vie de ses réacteurs. La Suède et les Pays-Bas ont lancé de nouveaux projets de centrales. Et l’Italie vient de rouvrir l’hypothèse d’un retour à l’atome, 25 ans après avoir fermé ses derniers réacteurs.Il faut “protéger l’emploi et la souveraineté énergétique du pays”, a martelé la présidente conservatrice de la région de Madrid Isabel Diaz Ayuso lors d’un déplacement fin février à la centrale d’Almaraz, où les syndicats de salariés sont également mobilisés.Aujourd’hui, l’Espagne “n’est pas prête pour remplacer le nucléaire”, a insisté l’élue, qui met en garde contre une hausse des tarifs de l’électricité – qui pourrait atteindre 23% pour les ménages et 35% pour les entreprises, selon une étude de PwC.Face à cette fronde, la ministre Sara Aagesen a joué ces dernières semaines la prudence, en rappelant que les entreprises avaient elles-mêmes “fixé le calendrier de fermeture” et en insistant sur la solidité du système électrique espagnol.Si en 2035 “nous avons la puissance installée et les réseaux de transport et de stockage adéquats (…) le plan de fermeture devrait pouvoir être mené à bien sans perturbations”, abonde Enric Bartlett. Mais pour y parvenir, selon lui, il faudra “augmenter sensiblement les investissements”.

Les microalgues, un “or vert” qui tarde à pousser en Europe

Pour beaucoup, c’est un nouvel “or vert” paré de toutes les vertus: les microalgues qui font rêver de nombreux secteurs, de l’alimentation aux cosmétiques, tardent à se développer en Europe, entre coûts de production élevés et réglementation stricte.Ces micro-organismes photosynthétiques constituent un groupe varié de plusieurs centaines de milliers d’espèces qui peuplent les eaux de notre planète depuis plus de 3,5 milliards d’années.Ces microalgues, qualifiées d'”or vert” dans plusieurs publications universitaires, ont pour une dizaine d’entre elles atteint une production à l’échelle industrielle.Sont valorisées leur capacité à croître exponentiellement mais aussi leur polyvalence: elles peuvent servir à produire des lipides type oméga-3, offrant une alternative à l’huile de poisson, ou être consommées comme compléments alimentaires riches en protéine, à l’image de la spiruline. Cette cyanobactérie, généralement présentée sous forme de poudre bleue, est un aliment traditionnellement consommé dans plusieurs pays comme le Mexique ou le Tchad. La France, leader de la production de spiruline en Europe (200 tonnes par an environ selon Eurostat), en consomme 400 tonnes chaque année selon la Fédération des spiruliniers de France.- L’Asie plus performante –  Plus largement, on retrouve aussi des microalgues dans des pâtes, des biscuits, des bonbons, des yaourts, des boissons ou encore le pain, selon un rapport publié en juillet 2024 dans le cadre du programme européen Circalgae, qui vise à valoriser les déchets de l’industrie de production des algues.Néanmoins, la filière européenne de la microalgue reste balbutiante: le continent ne produit ainsi que 650 tonnes de biomasse de microalgue chaque année sur un total mondial de 130.000 tonnes, selon l’Association européenne de la biomasse algale (EABA). “Les pays asiatiques sont plus performants que nous dans la production. Ils ont un certain savoir-faire et une habitude de consommation traditionnelle, en plus de profiter d’un climat favorable à la culture des microalgues”, analyse Maeva Subileau, professeure de biotechnologie à l’Institut Agro de Montpellier, dans le sud de la France. Hélène Marfaing, membre du Centre d’étude et de valorisation des algues, souligne aussi que “la réglementation réfrène un peu l’apparition de nouveaux dossiers” de mise sur le marché d’algues en alimentaire.Elle évoque notamment la lourdeur du règlement européen Novel Food, en vigueur depuis 1997, auquel doit se soumettre tout aliment qui n’est pas traditionnellement consommé au sein de l’UE.- Lumière naturelle ou fermentation -Le produit doit passer une série de tests rigoureux pour s’assurer de sa non-toxicité, un processus long et coûteux (généralement entre 500.000 et un million d’euros). “Il faut avoir les reins solides pour se lancer là-dedans”, estime Mme Marfaing, pour qui “assouplir certaines règles faciliterait l’introduction de nouvelles espèces de microalgues”.Identifier des microalgues économiquement rentables peut, en outre, prendre plusieurs années. Le développement de la gamme de colorant bleu naturel de Fermentalg, entreprise productrice de microalgues par fermentation installée à Libourne (Gironde, dans le sud-ouest de la France), a ainsi supposé “six à sept ans de recherches” et “quatre à cinq ans de développement”, selon son directeur général Pierre Josselin.En outre, les rendements des cultures semblent prometteurs mais nécessitent des moyens conséquents de production, de récolte et d’extraction de molécules, quelle que soit la technologie retenue.Pour une production avec lumière naturelle, il faut une large surface d’étangs à ciel ouvert. Une culture en circuit fermé nécessite éclairage artificiel et régulation de la température, ce qui s’avère plus onéreux: entre 500.000 et 800.000 euros pour 100 hectares, contre 370.000 euros en lumière naturelle, selon le rapport Circalgae.Enfin, la culture par fermentation, possible seulement avec certaines espèces de microalgues, est la plus coûteuse mais permet de produire “jusqu’à 100 grammes de matière par litre”, contre “10 grammes par litre” au mieux sans ce procédé, selon Maeva Subileau.Pour l’heure, la filière des microalgues en Europe a généré un chiffre d’affaires d’environ 350 millions d’euros en 2018, selon l’EABA.Â