AFP Business

L’UE renforce ses sanctions contre la Russie, en attendant Washington

L’UE a renforcé vendredi ses sanctions contre Moscou, en ciblant la manne pétrolière russe, avec l’espoir d’être bientôt rejointe par les Etats-Unis, si Vladimir Poutine devait persister dans sa guerre contre l’Ukraine.Ce paquet de sanctions, le 18e depuis l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022, est “l’un des plus sévères contre la Russie à ce jour”, a assuré la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas.Celles-ci prévoient entre autres un abaissement du plafond du prix du pétrole brut russe exporté, désormais fixé à un peu plus de 45 dollars le baril, soit 15% de moins que le prix moyen du baril russe sur le marché.Le mécanisme interdit à toute compagnie pétrolière, flotte marchande, etc. de vendre du pétrole russe au-dessus d’un certain prix, sous peine de sanctions.- “Au bon moment” -“Tous ensemble, nous intensifions la pression sur la Russie pour obtenir un cessez-le-feu inconditionnel”, a souligné le président français Emmanuel Macron. “Cette décision est essentielle et arrive au bon moment”, a réagi le président ukrainien Volodymyr Zelensky sur le réseau social X. Le Kremlin a affirmé de son côté qu’il ferait en sorte de “minimiser” les conséquences de ces sanctions, promettant qu’elles auraient des “effets négatifs” pour les Européens.L’UE a interdit toute importation de pétrole russe sur son territoire, mais Moscou continue à exporter son brut vers d’autres pays, dont l’Inde ou la Chine.”Les exportations de pétrole représentent toujours un tiers des revenus de la Russie”, avait souligné en juin la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.Pour réduire cette manne, essentielle à la Russie pour financer sa guerre contre l’Ukraine, le G7 a décidé fin 2022 de fixer un prix de vente maximum, à 60 dollars le baril. Mais ce prix est désormais jugé trop élevé, compte tenu de la valeur actuelle du pétrole sur le marché, plutôt orientée à la baisse.Et si cette baisse du pétrole devait se confirmer, le nouveau mécanisme permet de suivre la tendance, en restant toujours 15% sous le prix moyen, un système jugé plus souple et efficace que le précédent. Le nouveau seuil, fixé à 47,6 dollars le baril, sera révisé tous les six mois pour tenir compte de l’évolution du marché, voire avant si nécessaire, selon un diplomate européen.- Maintenir la pression -Selon Mme Kallas, le plafond de 60 dollars a permis de réduire de 30% les revenus pétroliers russes.Il est d’autant plus efficace qu’il est appliqué par tous les pays du G7, ce qui cette fois ne sera pas le cas, les Etats-Unis n’ayant pour l’instant pas décidé de nouveau seuil. La Grande-Bretagne a toutefois annoncé vendredi s’y rallier et d’autres pays du G7, dont le Japon ou le Canada, pourraient suivre, selon des diplomates.Les Européens, dont la France, avaient promis il y a plusieurs semaines des sanctions “massives” si le président russe continuait à refuser tout cessez-le-feu, avec l’espoir que les Etats-Unis les suivraient.L’opération a été rendue plus compliquée par un veto de la Slovaquie et par les réticences de Donald Trump.Bratislava a finalement accepté de lever son veto et l’Union européenne espère désormais que les Etats-Unis la rejoignent dans les prochaines semaines, à l’expiration du délai fixé par le président américain. Donald Trump a donné lundi 50 jours à Moscou pour faire la paix, sous peine de lourdes sanctions visant ses alliés.”Avec les Etats-Unis, nous contraindrons Vladimir Poutine à un cessez-le-feu” en Ukraine, a affirmé le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot.La Russie a toutefois cherché très vite à contourner ces sanctions à l’aide d’une flotte “fantôme” de pétroliers, dont le nombre est évalué à plus de 500, et que l’UE a déjà prise pour cible.Dans le cadre de ce 18e train de sanctions, les 27 ont ajouté 105 pétroliers “fantômes” à leur liste noire de navires qui compte désormais 444 navires, a précisé la Commission européenne dans un communiqué.L’UE a également ajouté 22 entités, dont 11 non russes, ciblant des sociétés exploitant des navires “fantômes” ou aidant les Russes à contourner les sanctions. “Pour la première fois”, l’UE a ciblé une raffinerie de pétrole appartenant au groupe russe Rosneft en Inde, s’est félicitée Mme Kallas.Les Européens ont également renforcé leurs sanctions financières en ajoutant 22 banques aux 23 déjà interdites d’accès au système international de paiements, le Swift.

Wall Street sans direction claire, s’interroge sur les taux de la Fed

La Bourse de New York évolue en ordre dispersé vendredi, s’interrogeant sur la direction que pourrait prendre la Réserve fédérale (Fed) quant à ses taux après une salve de données économiques et de nouvelles déclarations d’un responsable de l’institution monétaire.Vers 13H50 GMT, le Dow Jones reculait de 0,19% tandis que l’indice Nasdaq gagnait 0,32% et l’indice élargi S&P 500 avançait de 0,21%.”La plus grande nouvelle pour le marché a été le discours prononcé hier par Christopher Waller, l’un des gouverneurs de la Fed”, commente auprès de l’AFP Christopher Low, de FHN Financial.M. Waller a répété qu’il était préférable d’abaisser les taux d’intérêt “plutôt trop tôt que trop tard”, craignant que la Fed ne commence à agir que lorsque l’économie aura commencé à décrocher.”Je vais tenter de les convaincre de l’intérêt de ma position, au final nous prendrons la décision que nous estimons être la meilleure compte tenu des données dont nous disposons”, a-t-il ajouté vendredi sur Bloomberg TV.”Les investisseurs ne pensent pas qu’il est très probable qu’ils obtiennent une baisse des taux, mais au moins il y aura une discussion animée” alors que M. Waller n’est pas le seul responsable de la Fed à pousser pour une baisse rapide des taux, juge Christopher Low.Le président américain Donald Trump a également de nouveau plaidé pour une baisse marquée des taux d’intérêt, estimant que l’économie américaine est “en pleine forme” et que l’inflation est “très faible”, a-t-il écrit sur son réseau social Truth Social.Les marchés tablent très largement une prolongation de la pause de la part du comité de politique monétaire de la Fed lors de sa prochaine réunion, les 29 et 30 juillet, n’anticipant une possible baisse des taux qu’à la réunion suivante, mi-septembre, selon l’outil de veille de CME, FedWatch.Ces interrogations font suite à la publication cette semaine d’une série d’indicateurs économiques sur l’inflation, l’emploi et la consommation des ménages globalement meilleurs qu’escompté, rassurant les investisseurs sur l’état de santé de l’économie des Etats-Unis.”Ces données ne suggèrent pas sans équivoque que l’économie (américaine, ndlr) fonctionne à plein régime, mais qu’elle reste sur une trajectoire de croissance positive, soutenue par un marché de l’emploi relativement solide qui a favorisé une croissance continue des dépenses de consommation”, estime Patrick O’Hare, de Briefing.com.Sur le marché obligataire, le rendement de l’emprunt à dix ans se détendait, à 4,43% contre 4,45% à la clôture jeudi.Les investisseurs attendent désormais la publication d’une première estimation de la confiance des consommateurs pour le mois de juillet.Au tableau des valeurs, Netflix (-4,15% à 1.221,63 dollars) était boudé malgré la publication d’un bond de 45% de son bénéfice net pour le deuxième trimestre, à 3,125 milliards de dollars, un signe que les hausses de prix et l’offre publicitaire sont de plus en plus payantes pour la plateforme leader du streaming vidéo.Pour Christopher Low, cela est “avant tout dû à des prises de bénéfice alors que l’action Netflix a eu un très bon trimestre”.Le géant américain du pétrole Chevron (+0,09% à 151,46 dollars) était pratiquement stable après la finalisation du rachat pour 53 milliards de dollars de son compatriote Hess, particulièrement motivé par sa part dans l’immense champ pétrolier Stabroek Block, au large du Guyana.L’opération a été rendue possible par une décision de la Chambre de commerce internationale (ICC), qui a tranché en sa faveur un litige l’opposant à son concurrent ExxonMobil (-1,15% à 110,38 dollars).ExxonMobil et l’entreprise chinoise Cnooc, qui détiennent également une importante participation dans Stabroek, avaient revendiqué auprès de l’ICC un droit de préemption sur les parts détenues par Hess en cas de rachat du groupe par Chevron.Le conglomérat industriel 3M (-1,85% à 156,20 dollars) était boudé malgré des résultats supérieurs aux attentes et d’un relèvement de ses prévisions de ventes pour l’année entière.

Wall Street sans grand élan, s’interroge sur les taux de la Fed

La Bourse de New York a ouvert en petite hausse vendredi, s’interrogeant sur la direction que pourrait prendre la Réserve fédérale (Fed) quant à ses taux après une salve de données économiques et de nouvelles déclarations d’un responsable de l’institution monétaire.Dans les premiers échanges, le Dow Jones prenait 0,18%, l’indice Nasdaq gagnait 0,35% et l’indice élargi S&P 500 avançait de 0,25%.

2.000 milliards, pour quoi faire? La proposition budgétaire de l’UE

Les 27 Etats membres de l’Union européenne ont débattu pour la première fois vendredi de son prochain budget, chiffré à 2.000 milliards d’euros, selon une proposition de la Commission.Un accent mis sur la compétitivité, des aides aux agriculteurs sous une toute nouvelle forme… Voici ce que contient le paquet mis sur la table par l’exécutif européen pour 2028-2034.Compétitivité, défense, éducationLe deuxième mandat d’Ursula von der Leyen à la tête de la Commission européenne a été marqué par un virage pro-entreprises, qu’elle justifie par une concurrence économique féroce des Etats-Unis et de la Chine.Cette orientation est clairement reflétée dans sa proposition de budget, avec 451 milliards d’euros alloués à la compétitivité et l’innovation.L’enveloppe comprend quelque 131 milliards d’euros pour l’espace et la défense. Des fonds censés financer la recherche et le développement, muscler l’industrie de défense européenne et assister les Etats membres dans l’achat d’armement.Le texte porte également à 40 milliards le budget consacré au célèbre programme de mobilité étudiante Erasmus.L’UE propose par ailleurs d’allouer 100 milliards de dollars à l’Ukraine, pour financer sa reconstruction.PAC ou pas PAC?Dans son nouveau budget, la Commission propose aussi une vaste refonte de la politique agricole commune, la PAC, ce mécanisme qui sert notamment à verser des aides directes aux agriculteurs.Plutôt que de lui consacrer un budget dédié, comme c’était le cas jusqu’ici, l’exécutif européen suggère d’intégrer la PAC à un fonds beaucoup plus vaste de “partenariat national et régional”. Une mesure qui alarme la profession, convaincue que cela reviendra à diluer les aides qui lui sont destinées.La Commission se veut pourtant rassurante et promet de sécuriser au moins 300 milliards d’euros pour les revenus des agriculteurs.Quid du climat?La Commission affirme que 35% du budget proposé, hors espace et défense, aura un impact positif pour le climat, soit quelque 650 milliards d’euros. Des ONG jugent que cet objectif est trop vague. C’est un “exercice de relations publiques”, sans garantie, redoute le WWF.Le think tank E3G pense au contraire que l’Union européenne augmente ses financements et qu’elle maintient les ambitions climatiques du Pacte vert adopté lors du précédent mandat. Mais la négociation s’annonce difficile dans les deux ans à venir, alors que l’Europe se droitise et qu’une série d’Etats européens réclament de réduire la portée de lois environnementales.Le come-back du nucléaireSans rentrer dans les détails, le nouveau budget ouvre par ailleurs la voie au financement de nouvelles capacités nucléaires. Dans le précédent budget, le nucléaire était présenté comme une priorité “négative”, donc non éligible à des fonds européens. Ce n’est plus le cas dans la proposition 2028-2034. Cela pourrait représenter la levée d’un tabou en Europe, où l’Allemagne s’oppose au financement de l’atome.En matière d’énergie, la Commission insiste sur la multiplication par cinq des fonds consacrés aux projets d’interconnexions entre pays européens, avec une enveloppe d’une trentaine de milliards d’euros. Une problématique soulevée lors de la panne géante en Espagne Etat de droit”Pas d’argent de l’UE, sans un respect de l’Etat de droit”: lors de sa présentation du budget, le commissaire européen au Budget, Piotr Serafin, a édicté cette règle claire.Bruxelles veut ainsi renforcer son dispositif qui conditionne le versement de milliards d’euros de fonds européens au respect de l’Etat de droit (indépendance de la justice, liberté de la presse…).Cet outil a été utilisé pour la première fois en 2022 contre la Hongrie qui a dénoncé un “outil de pression politique et idéologique”. Aide au développementDernière grosse tranche du budget européen: 200 milliards d’euros d’aide au développement.Le déblocage de ces fonds a été salué par plusieurs ONG après l’effondrement des financements américains dédiés à l’aide internationale.Cet argent servira aussi à multiplier des partenariats avec les pays situés le long des routes migratoires, comme la Tunisie ou le Maroc.Les Européens attendent de ces pays qu’ils stoppent les départs de migrants vers les frontières de l’UE, avec à la clé un paquet d’aide et des investissements. 

Les compagnies des eaux britanniques épinglées pour une hausse massive des pollutions

Le nombre d’épisodes sérieux de pollution causés par des compagnies des eaux en Angleterre ont grimpé en flèche l’an dernier, selon un rapport officiel publié vendredi, qui ternit un peu plus l’image d’un secteur en crise.Les compagnies des eaux britannique, privatisées depuis 1989, sont sous le feu des critiques depuis plusieurs années à cause du déversement de quantités importantes d’eaux usées dans les cours d’eau et en mer, accusées d’avoir trop peu investi dans un système d’égouts obsolète.Les neuf compagnies d’Angleterre ont vu “une augmentation de 60% des incidents de pollution graves en 2024 par rapport à 2023”, résume dans un communiqué l’Agence pour l’environnement (Environment Agency).Dans son rapport, cet organisme public a compté 75 épisodes de pollution grave, dont une grande partie causée par le fournisseur de la région de Londres Thames Water, en grande difficulté financière et qui cherche activement un repreneur privé pour éviter un sauvetage par l’Etat.Certains déversements “ont eu un impact sur des eaux protégées pour la faune et la baignade”, tuant parfois de nombreux poissons, précise l’Agence pour l’environnement, qui pointe le sous-investissement, l’entretien défaillant et les conséquences du changement climatique.Mais “aucun de ces facteurs (…) ne peut excuser le nombre inacceptable d’incidents de l’année dernière”, insiste l’organisme.La Commission parlementaire des Comptes publics a publié en parallèle, vendredi, un autre rapport appelant le gouvernement à réformer les régulateurs du secteur de l’eau (l’Agence pour l’Environnement et l’Ofwat), “débordés par le nombre” d’infractions des compagnies et “incapables de dissuader ces entreprises d’agir illégalement”.Alors que les factures d’eau vont augmenter au cours des prochaines années pour financer les investissements massifs indispensables, la Commission pointe dans un communiqué “les défaillances financières” et “les versements de dividendes excessifs” de ces compagnies qui plombent la confiance du public dans le secteur.Les chiffres de la pollution “sont honteux” a réagi vendredi le ministre britannique de l’Environnement Steve Reed, indiquant qu’une Commission indépendante sur l’eau rendra ses conclusions la semaine prochaine “pour renforcer les règles afin que nous puissions nettoyer nos rivières, nos lacs et nos mers”.L’exécutif travailliste, arrivé au pouvoir il y a un peu plus d’un an, a promis de réformer un secteur “en crise” et a déjà légiféré, notamment pour durcir les sanctions contre les patrons de compagnies qui ne respecteraient pas la loi.

Emballages: Bruxelles attaque la France pour son logo “Triman”

La Commission européenne a assigné la France devant la Cour de justice de l’UE pour contester son étiquetage obligatoire “Triman”, un logo de tri qui figure sur les produits recyclables et que Bruxelles considère comme un obstacle à la libre circulation des marchandises.Instauré en 2015, le logo “Triman” est ce personnage à trois flèches qui indique aux consommateurs qu’un produit ou un emballage ne doit pas être jeté avec les ordures ménagères, mais dans la poubelle jaune ou rapporté dans un point de collecte pour être recyclé.Mais l’Union européenne combat la multiplication des étiquetages nationaux, que Bruxelles considère comme un frein pour bâtir un marché intérieur européen puissant face à la Chine ou aux Etats-Unis.Il y a quelques semaines, devant la presse, le commissaire européen Stéphane Séjourné avait spécifiquement visé l’obligation française du logo Triman, y voyant une “barrière au marché intérieur”, car “l’étiquetage enferme le produit dans le marché français”.La Commission européenne a indiqué jeudi avoir saisi la Cour de justice de l’Union européenne contre la France, estimant “disproportionnées” les “exigences françaises” de cette signalétique, “un obstacle à la libre circulation des marchandises”. D’autres possibilités, “moins restrictives pour les échanges (commerciaux) entre les États membres, existent pour informer les consommateurs”, affirme la Commission. L’Union européenne prévoit par ailleurs une signalétique harmonisée d’ici août 2026 et qui devra être affichée sur tous les emballages à partir du 12 août 2028.

La Bourse de Paris en hausse, profite des records de Wall Street

La Bourse de Paris se laisse porter vendredi par les records de Wall Street la veille, après la publication de données rassurantes sur la santé économique des Etats-Unis, qui retardent toutefois la perspective d’une prochaine baisse des taux de la banque centrale américaine (Fed).L’indice vedette CAC 40 prenait 45,50 points (+0,58%) vers 09H40, à 7.867,50 points. La veille, il a bondi de 99,91 points (+1,29%).Les Bourses “européennes progressent, indiquant que la hausse spectaculaire des marchés actions mondiaux pourrait se poursuivre, les solides données économiques apaisant les inquiétudes sur la santé de l’économie américaine”, a commenté Patrick Munnelly, analyste de Tickmill Group.La publication jeudi aux Etats-Unis d’une baisse la semaine dernière du nombre hebdomadaire de demandeurs d’emploi et d’une hausse en juin des ventes au détail, baromètre de la consommation des ménages, a été un facteur d’optimisme permettant à Wall Street de franchir de nouveaux records.”Avec des données économiques plus solides et une hausse continue des anticipations d’inflation, les investisseurs ont réduit leurs attentes de baisses de taux de la banque centrale américaine (Fed)”, a cependant souligné Jim Reid, économiste de Deutsche Bank.Les taux directeurs de la Fed – qui guident les coûts d’emprunt des particuliers et des entreprises – sont compris entre 4,25% et 4,50% depuis décembre.L’un des gouverneurs de la Fed, Christopher Waller, a de nouveau défendu, jeudi soir lors d’un discours à New York, “sa préférence pour une baisse de 25 points de base lors de la réunion de fin juillet” du Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC), a retenu Jim Reid.”Avec une inflation proche de la cible (de 2% de la Fed, NDLR) et des risques de hausse limités, nous ne devrions pas attendre que le marché du travail se détériore pour baisser les taux”, a déclaré Christopher Waller, estimant que toute poussée d’inflation liée aux droits de douane serait temporaire selon lui.”Il est toutefois peu probable que Waller n’obtienne le soutien du FOMC en juillet et c’est pourquoi les mouvements sur le marché obligataire sont modestes”, explique Jim Reid.Sanofi acquiert BlueprintLe géant pharmaceutique Sanofi (+0,07% à 83,60 euros vers 10H05) a annoncé vendredi la “finalisation de l’acquisition de Blueprint Medicines”, une biotech américaine. L’opération permet au groupe français de se renforcer dans les maladies immunologiques rares, en ligne avec sa stratégie actuelle visant à devenir un leader mondial en immunologie.

Les Bourses européennes ouvrent en hausse

Les Bourses européennes ont ouvert en hausse vendredi, tirées par les records franchis la veille à Wall Street, après la publication de données jugées rassurantes sur la santé économique des Etats-Unis.Dans les premiers échanges, la Bourse de Paris prenait 0,47%, Londres 0,17%, Francfort 0,43% et Milan 0,45%.

Se diversifier pour survivre: au Japon, des PME prêtes à s’adapter face à la tempête Trump

Comme toutes les PME qui forment le cÅ“ur du tissu économique japonais, Mitsuwa Electric, fabricant de fils métalliques et autres composants, a traversé maintes épreuves au fil des décennies: désormais, son PDG Yuji Miyazaki s’efforce de garder son optimisme face aux barrières douanières érigées par l’administration Trump.Le Japon, bien qu’allié-clé des Etats-Unis, est soumis aux mêmes droits de douane américains de base de 10% que la plupart des nations, ainsi qu’à des surtaxes de 25% sur les voitures et de 50% l’acier. Et le pays est menacé d’un relèvement à 25% des surtaxes dites “réciproques”, suspendues jusqu’au 1er août.Pour autant, M. Miyazaki assure n’être “pas trop inquiet”. “Nous fournissons des produits très spécifiques à des industries spécialisées, où il est difficile de changer de fournisseur ou de pays d’approvisionnement au gré des changements de taxes douanières”, déclare-t-il à l’AFP, en arpentant le site de son entreprise créée il y a 92 ans.”Si les firmes américaines ne peuvent pas produire elles-mêmes des pièces, elles n’ont d’autre choix que de les importer, quels que soient les droits de douane”, insiste ce descendant du fondateur du groupe.Avec 100 employés, Mitsuwa Electric n’est pas une marque très connue. Mais comme beaucoup des millions d’autres PME – qui représentent 99,7 % des entreprises japonaises -, c’est une référence mondiale dans son créneau très spécialisé.Après avoir commencé à fabriquer des filaments pour ampoules électriques, elle produit aujourd’hui des tiges, aiguilles, plaques, tubes et fils de métal pour divers produits (phares automobiles, photocopieurs, appareils à rayons-X….). En 2022, elle a remporté un record mondial Guinness pour le plus fin fil métallique disponible sur le marché, d’un diamètre moitié plus mince qu’un cheveu.Mitsuwa compte parmi ses clients des entreprises en Asie, Europe et Amérique du Nord, dont le géant japonais de l’ingénierie Toshiba ou une filiale du constructeur automobile Toyota. Pour l’heure, il ne subit qu’un impact limité de l’offensive douanière américaine: un client du secteur automobile lui a demandé de baisser ses prix.Mais la situation pourrait s’aggraver. “Nous ne pouvons que nous adapter à l’évolution de l’environnement économique”, soupire M. Miyazaki.- “Tirer les leçons” -Le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba a certes envoyé son négociateur commercial, Ryosei Akazawa, à Washington à sept reprises depuis avril pour tenter d’arracher un compromis.Mais sa stratégie maximaliste, qui consiste à réclamer l’élimination totale de tous les droits de douane, alarme certains acteurs industriels à l’approche de la date butoir du 1er août. Un enjeu-clé pour la coalition gouvernementale, qui aborde en mauvaise posture des élections sénatoriales ce dimanche.Alors que l’automobile représente 8% des emplois au Japon, les exportations de voitures de l’archipel en direction des Etats-Unis ont chuté d’environ 25% sur un an en mai et juin.Plus généralement, l’imprévisibilité du président américain Donald Trump et la complexité des surtaxes douanières alarment les entrepreneurs, constate Jetro, l’organisation d’aide aux PME soutenue par le gouvernement.Depuis février, Jetro a reçu plus de 2.000 demandes de renseignements de ses membres concernant la politique douanière américaine, un flux qui s’est accéléré ces dernières semaines en vue  d’obtenir les “informations les plus récentes”. Le patron de Mitsuwa Electric lui-même commence à s’inquiéter de voir Washington mettre à exécution ses menaces de surtaxer à 200% les produits pharmaceutiques et de cibler les équipements médicaux. Mais, avec sa large gamme de produits et la diversification de sa clientèle, son groupe a été jusqu’à présent relativement protégé, observe-t-il.Cette stratégie de diversification est essentielle à la survie d’autres PME, abonde Zenkai Inoue, professeur à l’Institut des sciences de l’information de Kyushu. “Je propose une stratégie du +trépied+: il faut avoir au moins trois clients dans des régions différentes”, explique-t-il à l’AFP.”Pour une PME, assurer sa stabilité financière en sollicitant des financements bancaires est important pour survivre dans l’immédiat”, mais “la prochaine étape consistera à étendre ses canaux de vente à d’autres marchés”, ajoute-t-il.Selon cet expert, certaines entreprises japonaises ont tardé à se préparer aux droits de douane américains, alors même que M. Trump les avaient promis dès sa campagne électorale de 2024. “On a connu l’époque où les entreprises japonaises, fortement dépendantes du marché chinois, avaient été durement touchées par un changement soudain de politique de la part de Pékin”, rappelle M. Inoue. “Certaines n’en ont pas suffisamment tiré les leçons.” 

Japon: l’inflation ralentit plus qu’attendu en juin, le prix du riz double sur un an

L’inflation au Japon a ralenti plus qu’attendu en juin mais reste à un niveau élevé, tirée par un doublement sur un an des prix du riz, de quoi accroître la pression sur la coalition au pouvoir avant des élections cruciales ce dimanche.La hausse des prix à la consommation (hors produits frais) s’est établie à 3,3% sur un an le mois dernier, se modérant après 3,7% en mai, au plus haut depuis janvier 2023, selon des chiffres gouvernementaux publiés vendredi.Ce chiffre est meilleur que la prévision des économistes sondés par Bloomberg (+3,4%), mais s’établit toujours très au-delà de la cible de 2% fixée par la Banque du Japon (BoJ). Et l’inflation hors énergie et produits frais a accéléré à 3,4%, contre 3,3% en mai.La vertigineuse envolée des prix du riz, par ailleurs, ne s’essouffle pas: ils ont bondi de 99,2% sur un an en juin, après avoir déjà doublé en rythme annuel (+101%) le mois précédent.Cette flambée inédite depuis au moins un demi-siècle se poursuit malgré le déblocage par les autorités d’une partie des stocks stratégiques de riz du pays.L’inflation persistante exacerbe le mécontentement contre le gouvernement du Premier ministre conservateur Shigeru Ishiba, qui aborde en mauvaise posture des élections sénatoriales de dimanche, selon des sondages récents.- Le riz, enjeu électoral -A 68 ans, M. Ishiba dirige un gouvernement minoritaire depuis octobre, après avoir conduit le Parti libéral-démocrate (PLD) à un cuisant revers lors d’élections législatives. Sa coalition, formée du PLD et de son allié Komeito, risque désormais de perdre également sa majorité à la chambre haute du Parlement lors du scrutin du 20 juillet.Pour tenter d’atténuer l’impact sur les ménages et à l’approche des élections, Shigeru Ishiba a étendu les aides au logement, prolongé des subventions à l’énergie, et s’est engagé à verser des chèques de 20.000 yens (120 dollars) par citoyen.Le prix du riz, qui s’envole depuis l’automne, est néanmoins resté un enjeu-clé de la campagne.La récolte 2023 (consommée l’an dernier) avait été pénalisée par des chaleurs record, tandis que la demande de riz était gonflée en 2024 par des achats paniques suite à un avertissement des autorités sur un possible “mégaséisme”, par le renchérissement des aliments importés, et le stockage de négociants désireux de muscler leurs profits à terme. Plus généralement, les prix de divers produits alimentaires (fruits, viande…) ont contribué à tirer l’inflation en juin. Mais les factures d’électricité et de gaz ont augmenté moins qu’auparavant.”Le principal facteur à l’origine du ralentissement de l’inflation est le net recul des prix énergétiques, qui reflète la reprise des subventions aux achats d’essence”, souligne Abhijit Surya, analyste de Capital Economics.- Défi pour la banque centrale -L’archipel, longtemps englué dans une inflation nulle voire négative, est confronté à un changement de paradigme: depuis avril 2022, l’indice des prix à la consommation hors produits frais reste systématiquement au-dessus de 2%.La Banque du Japon (BoJ) a entamé en mars 2024 un resserrement de ses taux pour contrer l’inflation, après dix ans de politique monétaire ultra-accommodante.Mais l’institution a récemment privilégié le statu quo monétaire face aux incertitudes liées à la guerre douanière lancée par les Etats-Unis: le Japon pâtit de droits de douane américains de 25% sur l’automobile et de 50% sur l’acier, et est sous la menace d’une surtaxe “réciproque” de 25% sur toutes ses exportations.M. Ishiba et le négociateur japonais Ryosei Akazawa rencontreront vendredi à Tokyo le secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent, pour tenter de débloquer des pourparlers dans l’impasse.Certes, vu le niveau toujours élevé de l’inflation, “il existe toujours des arguments convaincants pour que la BoJ reprenne son cycle de resserrement monétaire plus tard cette année”, estime Abhijit Surya.Mais l’institution pourrait rester suspendue aux négociations commerciales “toujours en suspens” entre Tokyo et Washington, avec “le risque (…) grandissant qu’elle reporte sa prochaine hausse de taux à début 2026″, tempère-t-il.”Cela place la BoJ dans une situation difficile: elle devrait maintenir son statu quo pour l’heure mais pas pour longtemps”, abonde Stefan Angrick, de Moody’s Analytics, misant sur une hausse des taux “d’ici janvier”.D’ici là, “les revirements de politique monétaire, la répercussion tardive des prix à la production et la dépréciation du yen continueront de pousser les prix à la consommation à court terme” sans que les salaires ne suivent, estime-t-il.