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Une partie du web mondial perturbée plusieurs heures par une panne du service cloud d’Amazon

Plusieurs sites, jeux en ligne et applications populaires comme Snapchat et Fortnite ont été inaccessibles plusieurs heures lundi matin après une panne aux Etats-Unis d’Amazon Web Services (AWS), la plateforme cloud d’Amazon, illustrant la dépendance des entreprises aux géants américains de la tech.Le site de réservation de logements Airbnb, le site communautaire Reddit ou les jeux vidéo en ligne Roblox et Brawl Stars… Une partie de l’internet mondial et des applications au coeur du quotidien de millions de personnes se sont grippés lundi.Au Royaume-Uni, un porte-parole de la banque Lloyds a indiqué que certains de ses services étaient touchés “par des problèmes liés à Amazon Web Services”.Coinbase, l’une des plus importantes plateformes d’échange de cryptomonnaies, a également indiqué à l’AFP avoir “rencontré des problèmes en raison d’une panne AWS”. Sur X, l’entreprise  a dit constater “de premiers signes de rétablissement” à 09h30 GMT.”Perplexity est actuellement indisponible”, a indiqué sur X Aravind Srinivas, PDG de la start-up californienne spécialisée dans l’intelligence artificielle (IA). “Le problème provient d’un dysfonctionnement d’AWS. Nous travaillons à sa résolution”, a-t-il poursuivi.Selon le site Downdetector, où les internautes peuvent signaler des difficultés à se connecter aux plateformes en ligne, cette défaillance a aussi affecté des plateformes de streaming vidéo comme Prime Video, propriété d’Amazon.La situation semblait rentrer dans l’ordre à la mi-journée, AWS indiquant sur son site de maintenance que “la plupart des opérations du service AWS fonctionnent désormais normalement”.- “Dépendance” -Le problème lié au DNS, système de nom de domaines des sites internet, “a été entièrement résolu”, explique le service, qui anticipe toutefois des ralentissements jusqu’à la résolution complète de l’incident.Plus tôt dans la journée, il avait relevé “des taux d’erreur importants pour les requêtes adressées” à sa base de données DynamoDB, utilisée par de nombreuses applications web et jeux en ligne.Les premiers ralentissements avaient été observés vers 07h11 GMT.Filiale d’Amazon, AWS est une plateforme d’informatique à distance (cloud) qui fournit aux entreprises des services à la demande comme le stockage, les bases de données ou l’intelligence artificielle (IA).Selon son site de maintenance, le problème semblait provenir d’une zone critique de son infrastructure dans la région “US-EAST-1”, située dans le nord de l’Etat américain de Virginie.Cette panne “met en évidence les défis liés à la dépendance” aux fournisseurs de services basés à l’étranger comme Amazon, Microsoft et Alphabet (Google), et qui concentrent une partie importante des clients dans le monde, estime Junade Ali, expert en cybersécurité à l’IET (Institution of Engineering and Technology), au Royaume-Uni.Elle soulève “de sérieuses questions” sur la pertinence pour les entreprises “d’externaliser tout ou partie de leur infrastructure essentielle à un petit groupe de fournisseurs tiers afin de réaliser des économies sur l’hébergement”, pointe l’analyste financier britannique Michael Hewson.En juillet 2024, une autre panne informatique, liée à la mise à jour d’un logiciel de CrowdStrike sur Windows, avait paralysé des aéroports, des hôpitaux et de nombreuses autres organisations, provoquant une gigantesque pagaille à travers le monde.D’après Microsoft, environ 8,5 millions d’appareils avaient été touchés par cette défaillance, les utilisateurs étant confrontés à des “écrans bleus de la mort” qui rendaient le redémarrage impossible.

Chine: la croissance trimestrielle au plus bas depuis un an

La Chine a annoncé lundi un ralentissement de sa croissance au troisième trimestre, au rythme le plus faible depuis un an, au moment où s’ouvre à Pékin une réunion clé du Parti communiste.La session plénière (ou “plénum”) des membres du Comité central, sorte de parlement du parti au pouvoir, se tient sur quatre jours à huis clos. Elle vise notamment à discuter de la planification économique pour les prochaines années, sur fond de longue crise dans l’immobilier, de faible consommation des ménages, et de tensions commerciales avec Washington.”Beaucoup de gens hésitent à dépenser car leurs revenus ne sont pas suffisants et de nombreuses entreprises licencient, voire ferment”, résume Alin, une quadragénaire employée dans l’assurance, interrogée dans les rues de Pékin.La croissance du PIB chinois sur la période juillet-septembre s’est établie à +4,8% sur un an, a annoncé lundi le Bureau national des statistiques (BNS).Il s’agit d’un net ralentissement par rapport au trimestre précédent (+5,2%), anticipé par les économistes sondés par l’AFP.Avec les pressions commerciales qui s’intensifient, nombre d’économistes estiment que la Chine doit opérer une transition plus nette vers un modèle de croissance davantage tiré par la consommation intérieure que par les exportations.Mais les médias d’Etat et les responsables chinois restent discrets sur les mesures concrètes qui pourraient être inscrites dans le 15e plan quinquennal (2026-2030), dont la préparation est au centre des discussions du plénum.- “Dans l’humain” -Selon un commentaire publié lundi par l’agence officielle Chine nouvelle toutefois, ce nouveau plan visera à “consolider les fondations du bien-être de la population”, notamment en “investissant dans l’humain”.Le texte mentionne par ailleurs plusieurs fois les “nouvelles forces productives de qualité”, une expression utilisée pour désigner les technologies clés dans lesquelles la Chine entend atteindre l’autosuffisance afin d’assurer une croissance durable.Plusieurs indicateurs économiques restent à l’orange.Le moral mitigé des consommateurs s’est traduit le mois dernier par une croissance des ventes de détail (+3% sur un an) à son rythme le plus faible depuis novembre 2024, selon le BNS.Ce fléchissement s’explique par l’atténuation des effets des programmes de stimulation de la consommation, lancés l’an passé, écrit dans une note Julian Evans-Pritchard, analyste chez Capital Economics.Selon l’économiste, les dépenses des ménages sont aussi freinées par la baisse continue des prix immobiliers, qui ont enregistré en septembre leur plus fort recul en un an.”Pour encourager la consommation, les subventions à elles seules ne suffisent pas”, estime Alin, l’employée interrogée par l’AFP.Elle évoque la sécurité de l’emploi, le prix de l’immobilier et les dépenses liées à l’éducation comme facteurs clés.- “Alarmant” -Autre indicateur dans le rouge, les investissements en capital fixe ont chuté au troisième trimestre, en particulier dans l’immobilier (-13,9% sur un an), selon le BNS.Ce plongeon est “rare et alarmant” selon Zhiwei Zhang, économiste en chef chez Pinpoint Asset Management.Signe positif, la production industrielle a grimpé de 6,5% en septembre sur un an, selon le BNS, soit plus que la prévision d’analystes interrogés par Bloomberg (+5%).Mais cette croissance s’explique “uniquement parce que les exportations, toujours solides, ont compensé la faiblesse de la demande intérieure”, note Julian Evans-Pritchard.Des discussions commerciales sont attendues plus tard ce mois-ci entre des hauts responsables chinois et américains pour tenter de résoudre les différends commerciaux après l’offensive de droits de douane lancée en début d’année par Donald Trump.Les craintes d’une escalade se sont toutefois atténuées après que le président américain Donald Trump a déclaré à Fox News que des droits de douane supplémentaires de 100% sur tous les produits chinois n’étaient “pas tenables”.Une rencontre entre M. Trump et son homologue chinois Xi Jinping pourrait même avoir lieu en marge du sommet de la Coopération économique Asie-Pacifique (Apec) qui s’ouvrira fin octobre.”L’impact des droits de douane de Trump s’est avéré beaucoup plus léger que prévu au début de l’année”, écrivent dans une note les économistes de Macquarie.L’Etat-parti chinois a fixé un objectif de croissance “d’environ 5%” pour 2025.Cette ambition reste réaliste, selon des économistes, qui soulignent toutefois que ces chiffres officiels pourraient être surestimés par rapport à la croissance réelle.

OpenAI achète des puces par millions sans en avoir les moyens, un pari sur l’avenir

Lancé ventre à terre dans la course à l’intelligence artificielle (IA), OpenAI passe commande de puces par centaines de milliards de dollars, des montants déconnectés de ses revenus actuels qui inquiètent une partie des investisseurs.En moins d’un mois, le géniteur de ChatGPT vient de s’engager auprès de Nvidia, AMD et Broadcom à acquérir des processeurs d’une puissance de 26 gigawatts (GW), ce qui représente au moins dix millions d’unités au total, nécessitant la production électrique de plus d’une vingtaine de réacteurs nucléaires.”Il va leur falloir des centaines de milliards de dollars pour tenir leurs engagements”, résume Gil Luria, de la société de conseil financier D.A. Davidson.Mais OpenAI ne prévoit de réaliser qu’environ 13 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2025, perd plusieurs milliards chaque année et ne s’attend pas à être rentable avant 2029.Sollicité par l’AFP, le groupe s’est refusé à communiquer sur le financement de ce shopping effréné. Lors d’un entretien à la chaîne CNBC, le président d’OpenAI, Greg Brockman, a évoqué “différents mécanismes”, sans plus de précision.Egalement contactés par l’AFP, Nvidia, AMD et Broadcom n’en disent pas plus sur les modalités de paiement de ces processeurs essentiels dans le développement de l’IA.Dans le cas de Nvidia, le mastodonte de Santa Clara (Californie) s’est engagé à acquérir, sur plusieurs années, pour 100 milliards de dollars d’actions OpenAI, un apport d’argent frais qui peut permettre à l’enfant chéri de l’IA d’absorber une partie du coût des puces.Ce mécanisme est souvent qualifié de financement circulaire, un fournisseur offrant les moyens à un client de lui acheter ses biens ou services.AMD a, lui, accepté de donner des titres à son client, dont la valeur pourrait atteindre des dizaines de milliards de dollars, une opération très atypique car elle n’inclut aucune contrepartie.”C’est un autre exemple de comportement malsain”, pointe Gil Luria, qui témoigne, au passage, du fait qu'”AMD est prêt à tout pour écouler ses puces IA”.Le patron d’OpenAI Sam Altman “a le pouvoir de faire dérailler l’économie mondiale pour une décennie ou de nous emmener jusqu’à la terre promise”, a écrit l’analyste de Bernstein Stacy Rasgon. “Et à ce stade, nous ne savons pas comment ça se terminera.”- “Anticiper l’avalanche” -Lever du capital, auprès de Nvidia notamment, “ne sera pas du tout suffisant” pour régler la facture, estime Gil Luria, même avec une valorisation actuelle de 500 milliards de dollars, “donc il va surtout falloir s’endetter”.Certains évoquent des véhicules financiers ad hoc, qui emprunteraient les sommes nécessaires en apportant les puces comme garantie, une formule que vont utiliser Nvidia et xAI, concurrent d’OpenAI, dans le cadre d’un autre partenariat.La stratégie est d’autant plus osée que la start-up a notamment pour concurrent Google ou Meta qui, eux, dégagent des dizaines de milliards de dollars de trésorerie chaque année et ont une toute autre puissance de feu. Le terme de bulle spéculative revient de plus en plus souvent ces dernières semaines, de même que les comparaisons avec les investissements colossaux dans les infrastructures internet à la fin des années 90, le câble en particulier, en décalage avec le trafic encore modéré à l’époque.”Cela semble un peu différent cette fois”, tempère néanmoins Josh Lerner, professeur de finance à l’université d’Harvard, parce qu’il “est clair qu’il y a une vraie demande pour l’IA sous de nombreuses formes”.”Ils ont la croissance la plus forte qu’on ait jamais vue pour un éditeur de logiciels”, rappelle Angelo Zino, analyste de CFRA, au sujet d’OpenAI, avec plus de 800 millions d’utilisateurs hebdomadaires de ChatGPT, et “un écosystème qui grandit très rapidement”.”Nous cherchons avec cette industrie (des processeurs) comment anticiper l’avalanche de demande qui nous arrive”, a avancé Greg Brockman.”Le problème”, reconnaît Angelo Zino, “c’est leur manque de revenus, qui rend très difficile un financement classique. Donc nous pensons que ces partenariats font sens et nous ne les voyons pas comme problématiques.”Malgré des voix dissonantes, Wall Street garde, pour l’instant, le cap et continue de parier massivement sur les fleurons de l’IA.”C’est un dilemme”, selon Josh Lerner. “Comment se déterminer entre le potentiel futur (…) et le côté spéculatif de ces revenus anticipés?”

La branche navale de Thyssenkrupp démarre en fanfare à Francfort, sur fond de menace russe

TKMS, la branche navale du conglomérat allemand Thyssenkrupp, faisait une entrée fracassante lundi à la Bourse de Francfort, marquant l’indépendance du spécialiste des sous-marins dans une Europe se réarmant face à la menace russe.Vers 10H30 GMT, l’action TKMS se négociait au-dessus de 100 euros, après avoir été introduite à 60 euros vers 07H00 GMT sous les vivats du parquet de la Bourse, dépassant déjà les attentes des analystes.Le fabricant de sous-marins et de corvettes est ainsi valorisée environ 6,5 milliards d’euros, pour plus de 63 millions d’actions composant le capital.Depuis le début de la guerre en Ukraine, les budgets de la défense augmentent sensiblement en Europe, alors que les Etats-Unis de Donald Trump exhortent les 27 à prendre davantage en main leur propre sécurité.En Allemagne, les dépenses consacrées aux forces armées devraient atteindre 162 milliards d’euros en 2029, plus du triple du budget de la défense d’avant-guerre en Ukraine.”Nous franchissons une étape vers l’indépendance” et “c’est également un pas vers l’avenir de l’Europe”, a salué le patron de la branche Oliver Burkhardt dans un discours, avant d’agiter traditionnellement la cloche pour célébrer les débuts du négoce. Le leader mondial des sous-marins conventionnels s’éloigne ainsi de Thyssenkrupp, engagé dans une vaste restructuration de sa structure obsolète de conglomérat pour sortir de la crise.Le groupe d’Essen (ouest) garde néanmoins le contrôle sur TKMS, avec 51% des parts. Le reste est partagé avec les actionnaires du conglomérat, qui ont reçu vendredi une action TKMS pour 20 actions Thyssenkrupp détenues.”Nous avons besoin de cette flexibilité et de cette agilité, car les exigences à notre égard augmentent rapidement en raison des tensions géopolitiques croissantes”, a ajouté M. Burkhardt.En interview avec l’AFP lundi, Paul Glaser, directeur financier de TKMS, assure que l’entrée en bourse facilitera l’accès à des liquidités pour financer la croissance de l’entreprise et honorer les commandes.”Avant, nous faisions partie d’un conglomérat, maintenant nous pouvons vraiment nous concentrer sur la défense”, a-t-il assuré, constatant “une forte demande pour tous nos produits”.Bien que cette division ne représente qu’environ 6% du chiffre d’affaires de Thyssenkrupp en 2024, elle reste rentable grâce aux contrats avec plusieurs armées européennes et alliées et au dynamisme du réarmement européen, portant le carnet de commandes de TKMS à plus de 18 milliards d’euros.Son introduction en Bourse complique par ailleurs toute fusion avec d’autres acteurs européens, le gouvernement allemand ayant obtenu un droit de veto et un siège au conseil de surveillance pour protéger la technologie sensible des sous-marins.  L’entrée en Bourse de TKMS a profité de l’appétit des investisseurs pour les valeurs défense. Leurs cours ont progressé de plus de 100% sur un an à Francfort, avec le fabricant du char Léopard, Rheinmetall, le spécialiste de l’électronique Hensoldt et le fabricant de boîtes de vitesse pour engins militaires Renk.

UE: feu vert des Etats membres sur l’interdiction d’importer du gaz russe d’ici fin 2027

L’interdiction d’importer du gaz naturel russe dans l’Union européenne d’ici fin 2027 a été approuvée lundi par la majorité des Etats membres, lors d’une réunion des ministres européens de l’Energie à Luxembourg.En cessant ses achats de gaz naturel russe, l’UE veut assécher une source de financement majeure de la guerre menée par Moscou en Ukraine.Cette mesure, qui doit maintenant être négociée avec le Parlement européen, avait été proposée au printemps par la Commission européenne. Le Danemark, qui exerce la présidence tournante de l’UE jusqu’à la fin de l’année, espère parvenir à une adoption définitive avant le Nouvel An.La Slovaquie et la Hongrie, pays enclavés et très dépendants des hydrocarbures russes, étaient opposés à cette interdiction mais ont été mis en minorité.L’UE essaye de se sevrer des hydrocarbures russes depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie début 2022.Mais si elle a cessé presque totalement ses importations de pétrole russe, elle conserve une forte dépendance envers Moscou pour son approvisionnement en gaz naturel: la Russie représentait encore 19% des importations totales de gaz de l’Union européenne en 2024, contre 45% en 2021.Afin d’accélérer le mouvement, la Commission européenne a donc proposé au printemps aux Etats membres un arrêt total des importations de gaz russe fin 2027.En septembre, elle a en outre proposé d’avancer cette date-butoir à fin 2026, c’est à dire dans un peu plus d’un an, en ce qui concerne les importations de gaz naturel liquéfié (GNL).Cette mesure supplémentaire, proposée dans le cadre d’un 19e “paquet” de nouvelles sanctions contre la Russie, n’était cependant pas au menu de la réunion ministérielle de lundi.De son côté, le Parlement européen voudrait aller encore plus loin: ses commissions de l’Industrie et du Commerce ont approuvé jeudi un texte visant à interdire toutes les importations de gaz russe, que ce soit par gazoduc ou sous forme de GNL, et ce dès le 1er janvier 2026, hormis quelques exceptions limitées.

La Bourse de Paris avance, malgré la dégradation de la notaton française

La Bourse de Paris évolue en hausse lundi, à quelques encablures de son record en séance, et faisait fi de la dégradation surprise de la notation de la France par l’agence S&P Global Ratings, mue par l’incertitude budgétaire du pays.L’indice vedette CAC 40 gagnait 55,46 points, soit 0,68%, à 8.229,66 points vers 09H45, non loin de son record en séance du 10 mai 2024, à 8.259,19 points.Vendredi, le CAC 40 avait terminé à 8.174,20 points à la clôture (-0,18%), à une soixantaine de points de son record en clôture atteint le 15 mai 2024 à 8.239,99 points.Les regards seront tournés vers le marché obligataire après que vendredi soir, S&P Global Ratings a annoncé abaisser d’un cran sa note de la France, à A+, en invoquant une incertitude “élevée” sur les finances publiques en dépit de la présentation d’un budget pour 2026 et examiné à partir de lundi en commission des Finances de l’Assemblée nationale. Le taux d’intérêt des emprunts d’Etat français à dix ans réagissait toutefois peu, en légère hausse à 3,37% vers 09H45, contre 3,36% à la clôture vendredi. En comparaison, son équivalent allemand, la référence pour les marchés en raison de la bonne notation de la dette souveraine allemande, s’inscrivait à 2,59%, après 2,58% vendredi. Le “spread”, ou l’écart entre les deux taux se situe à 0,78 point de pourcentage. Avant la dissolution de l’Assemblée nationale en juin 2024 par le président Emmanuel Macron, cet écart était sous le seuil des 0,50 point de pourcentage.”Le changement de notation n’a pas eu d’effet à ce stade même si le marché retient qu’il s’agit-là d’un nouvel avertissement pour la France parce que l’annonce arrive un mois avant la date de révision initialement prévue”, souligne Alexandre Baradez, responsable de l’analyse marchés pour IG France.Du point de vue des marchés, “la suspension de la réforme des retraites est une meilleure solution à court terme que de risquer une nouvelle dissolution, cela permet de gagner du temps politique”, explique Alexandre Baradez. “Toutefois, cela ne règle pas le problème politique de fond qui est la situation budgétaire du pays”, ajoute-t-il.Kering sur la voie du désendettementLe groupe de luxe Kering grimpait de 4,25% à 322,70 euros après avoir annoncé vendre pour 4 milliards d’euros sa division beauté au géant des cosmétiques L’Oréal (+0,97% à 394,50 euros) pour réduire son endettement.Forvia déçoitForvia a affiché un chiffre d’affaires en recul de 3,7% au 3e trimestre 2025, à 6,12 milliards d’euros, en raison d’un effet de change défavorable, a annoncé lundi l’équipementier automobile français, qui a confirmé ses objectifs pour l’année en cours.L’action Forvia lâchait 5,63% à 9,80 euros.

Kering vend sa beauté à L’Oréal pour se relancer

Le groupe français de luxe Kering, malmené depuis plusieurs années, vend sa division beauté à son compatriote L’Oréal pour 4 milliards d’euros, ce qui devrait lui permettre de réduire son endettement et continuer son redressement.L’information avait été dévoilée samedi par le Wall Street Journal: Kering cède au numéro un mondial des cosmétiques L’Oréal sa division beauté, créée en 2023 avec notamment l’achat de la marque de parfums de luxe Creed pour 3,5 milliards de dollars. La réalisation de l’opération est prévue au premier semestre 2026.La cession, annoncée dans la nuit de dimanche à lundi, est saluée par les marchés à l’ouverture de la Bourse de Paris lundi, où l’action Kering gagnait plus de 5% dans les premiers échanges. L’accord comprend également “l’établissement des licences de 50 ans pour les marques iconiques de Kering” (Gucci, Bottega Veneta et Balenciaga), L’Oréal possédant déjà depuis 2008 la licence Yves Saint Laurent. Le partenariat inclut “les droits de conclure un accord de licence exclusif d’une durée de cinquante ans pour la création, le développement et la distribution des produits parfum et beauté de Gucci, démarrant après l’expiration de la licence actuelle avec Coty, dans le respect des obligations du groupe Kering au titre de l’accord de licence existant”. Selon une note des analystes de HSBC, la licence arrive à expiration chez l’américain Coty en 2028. Il est également inclus un “partenariat exclusif, prévu sous la forme d’une co-entreprise à 50/50, qui permettra de créer des expériences et des services combinant les capacités d’innovation de L’Oréal et la connaissance approfondie des clients du luxe de Kering”.”L’ajout de ces marques extraordinaires complète parfaitement notre portefeuille existant et élargit considérablement notre présence dans de nouveaux segments dynamiques de la beauté de luxe (…) Gucci, Bottega Veneta et Balenciaga sont toutes des marques de couture exceptionnelles qui présentent un énorme potentiel de croissance”, déclare le directeur général de L’Oréal, Nicolas Hieronimus, cité dans le communiqué.- “Etape décisive pour Kering”-“Cette alliance stratégique marque une étape décisive pour Kering”, déclare son directeur général, Luca de Meo, cité dans le communiqué, “ce partenariat nous permet de nous concentrer sur ce qui nous définit le mieux : notre puissance créative et l’attractivité de nos Maisons”.Cette annonce survient un mois seulement après l’entrée en fonction de Luca de Meo, chargé de redresser le groupe malmené depuis plusieurs années par les difficultés de sa marque phare Gucci, qui assure à elle seule 44% du chiffre d’affaires et les deux tiers de la rentabilité opérationnelle mais n’en finit pas de traverser une mauvaise passe.”Nous devrons continuer à nous désendetter et, là où cela s’impose, rationaliser, réorganiser et repositionner certaines de nos marques”, avait déclaré Luca de Meo le jour de sa nomination le 9 septembre. .”Le nouveau directeur général de Kering semble déjà vouloir marquer les esprits. Luca de Meo a déclaré que le redressement du bilan constituait une priorité, et qu’une vente de la division beauté permettrait de réduire significativement l’endettement” du groupe, retient lundi Adam Cochrane, analyste de Deutsche Bank.Kering a annoncé en juillet une chute de 46% de son bénéfice net au premier semestre, à 474 millions d’euros, un plongeon de 16% de son chiffre d’affaires, à 7,6 milliards d’euros, et un endettement de 9,5 milliards d’euros.Cette vente à L’Oréal devrait permettre au groupe de diminuer sa dette. Les 4 milliards d’euros seront “payables en numéraire à la réalisation de l’opération prévue pour le premier semestre 2026”, précise le communiqué. L’Oréal versera également des redevances à Kering pour l’utilisation des marques sous licence.L’Oréal a de son côté publié en juillet un chiffre d’affaires semestriel en hausse de 1,6% à 22,47 milliards. Les ventes semestrielles de sa division luxe ont progressé de 1% à plus de 7,65 milliards d’euros.Le groupe de cosmétiques a également été cité en septembre dans le testament de Giorgio Armani, qui a demandé à ses héritiers de céder à moyen terme son empire à un géant comme LVMH, L’Oréal ou EssilorLuxottica. L’Oréal possède la licence Armani pour les parfums et cosmétiques depuis 1988.

Les minerais au coeur d’une rencontre entre le Premier ministre australien et Trump

Le Premier ministre australien Anthony Albanese doit rencontrer lundi à Washington le président américain Donald Trump et défendre la richesse de son pays en minerais essentiels, afin de desserrer l’étau chinois sur ce marché.L’Australie est assise sur des gisements importants de lithium, de cobalt, de manganèse et même de terres rares, utilisées dans des produits cruciaux tels que les semi-conducteurs, les équipements militaires, les véhicules électriques et les éoliennes.Le marché est actuellement archi-dominé par la Chine, accusée de profiter de sa position pour mettre la pression sur ses partenaires commerciaux, ce qui inquiète les Etats-Unis.Donald Trump a brandi en octobre la menace de droits de douane supplémentaires de 100% pour la Chine en réponse à ses réductions d’exportations de ces terres rares, même s’il a ensuite assoupli son discours et que les deux parties se sont accordées sur de nouvelles négociations commerciales.De son côté, Canberra craint l’influence grandissante de Pékin dans le Pacifique et cherche à se présenter devant Washington comme un allié de choix.M. Albanese, qui s’attend à une rencontre “positive et constructive” avec M. Trump, a dévoilé en avril un plan de réserve stratégique de minerais essentiels destinée aux “partenaires clés” de l’Australie, tels que les Etats-Unis, pour contourner la Chine.A Washington, le ministre australien de l’Economie, Jim Chalmers, a assuré vendredi que son pays avait “beaucoup à offrir” en la matière.- Coopération militaire -Canberra cherche par ailleurs à obtenir le soutien de Donald Trump à un pacte de 2021 visant à armer l’Australie en sous-marins US Virginia, des engins d’attaque nucléaires furtifs. La livraison d’au moins trois unités était prévue sous 15 ans, avec en prime un transfert de technologie, dans le cadre de leur alliance Aukus (qui comprend aussi le Royaume-Uni).Mais Donald Trump a demandé en juin de passer en revue cet accord de coopération militaire pour s’assurer qu’il soit aligné avec sa politique défendant “l’Amérique d’abord”.Le sujet Aukus devrait être à l’ordre du jour lundi, tout comme les droits de douane, alors que l’Australie est frappée par une surtaxe de 10% sur ses biens.”La Chine va probablement être le centre d’attention des discussions même si elle est rarement mentionnée publiquement: Aukus, les minerais essentiels, les technologies cyber et cruciales sont des sujets prioritaires, et concernent tous la Chine”, selon Justin Bassi de l’Australian Strategic Policy Institute, un groupe de réflexion partiellement financé par le ministère de la Défense australien.

La bataille parlementaire autour du budget démarre lundi

La bataille parlementaire est lancée: la commission des Finances de l’Assemblée nationale commence lundi à examiner le projet de budget de l’Etat pour 2026, dans un climat d’antagonisme politique exacerbé et des délais contraints.Après l’échec de la censure du gouvernement minoritaire de Sébastien Lecornu, les groupes politiques ont l’intention d’amender en profondeur un projet de budget jugé insatisfaisant, préfigurant des échanges électriques entre un socle commun fracturé, une gauche traversée de tensions et une extrême droite favorable à une union des droites.  Vendredi, une autre donnée s’est ajoutée au tableau: l’agence de notation S&P a annoncé abaisser d’un cran la note de la France, invoquant une incertitude “élevée” sur les finances publiques, et ce “malgré la présentation cette semaine du projet de budget 2026”.Pour l’année prochaine, le gouvernement ambitionne un effort global d’une trentaine de milliards d’euros, entre nouveaux prélèvements (14 milliards) et économies de dépenses (17 milliards) afin de ramener le déficit public à 4,7% du produit intérieur brut (PIB). Il accepterait d’assouplir cet objectif jusqu’à “sous 5%” pour permettre des compromis. De lundi 09H00 à mercredi soir, la commission des Finances se penchera sur la première partie du projet de loi de finances (PLF), celle consacrée aux recettes, pour une arrivée prévue vendredi dans l’hémicycle et un vote solennel le 4 novembre. Suivront l’examen des dépenses, puis le Sénat.   Le gouvernement a promis de laisser le dernier mot au Parlement, renonçant à l’article 49.3 de la Constitution, qui permet l’adoption d’un texte sans vote. Les élus disposent en tout de 70 jours pour examiner le PLF à compter du dépôt du texte à l’Assemblée nationale le 14 octobre, soit jusqu’au 23 décembre, avec une promulgation avant le 31 décembre.  – “Très injuste” -Parmi les mesures du PLF figurent une maîtrise des dépenses de l’Etat (sauf pour la défense), le maintien d’un impôt exceptionnel sur les hauts revenus et, partiellement, d’une surtaxe sur les bénéfices des plus grandes entreprises, une taxe sur les holdings patrimoniales, le gel du barème de l’impôt sur le revenu, un abattement forfaitaire sur les revenus des retraités ou la suppression de plus de 3.000 postes de fonctionnaires.  La gauche défendra “la même volonté de corriger un budget très injuste”, a déclaré le patron du PS, Olivier Faure, qui a évité la censure au gouvernement en contrepartie d’une suspension de la réforme des retraites. Les socialistes ont déjà annoncé qu’ils déposeraient un amendement au PLF prévoyant la mise en place d’une taxe Zucman, rejetée par le Premier ministre. Cette taxe, du nom de l’économiste Gabriel Zucman, prévoit de faire payer aux 1.800 contribuables ayant au moins 100 millions d’euros de patrimoine un impôt minimum de 2% de ce patrimoine, y compris professionnel.Au Rassemblement national, on promet de “se battre pied à pied pour protéger les Français”. “Article par article, amendement par amendement (…) on fera le maximum pour éviter la casse, les taxes, les sacrifices”, a prévenu le député Jean-Philippe Tanguy.Au total, environ 1.800 amendements ont été déposés par les députés. Mais l’irrecevabilité d’une partie d’entre eux pourrait réduire le nombre.”Le vrai enjeu, ça va être la séance” dans l’hémicycle, a souligné, le président de la commission des finances, l’Insoumis Eric Coquerel, dimanche sur franceinfo, car les députés repartiront alors de la copie initiale du gouvernement.Le camp gouvernemental appelle lui au compromis. “Ne pas avoir de budget serait un aveu d’impuissance collective énorme”, a mis en garde la ministre chargée des Comptes publics Amélie de Montchalin samedi dans un entretien avec Ouest-France. – “Equilibre” -De son côté, la commission des Affaires sociales débattra à partir de jeudi du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS), après l’audition mardi des ministres concernés. Le texte contient des économies tous azimuts: gel des pensions, reste à charge supérieur sur les médicaments et les consultations ou contribution patronale rehaussée sur les titres restaurant et chèques vacances.C’est en novembre que le gouvernement soumettra un amendement de suspension de la réforme des retraites.Si le Parlement ne se prononce pas dans les délais (50 jours pour le budget de la Sécu), le gouvernement peut exécuter le budget par ordonnance. Une loi spéciale peut aussi être votée permettant à l’Etat de continuer à percevoir les impôts existants l’an prochain, tandis que ses dépenses seraient gelées, en attendant le vote d’un réel budget.

J-1 avant le marathon budgétaire, les forces politiques fourbissent leurs armes

A la veille d’un débat budgétaire inédit sous la Ve République, les forces politiques, tout en promettant de jouer le jeu du parlementarisme, continuent à fourbir leurs armes pour tenter de modifier la copie du gouvernement et d’arracher des victoires.Pour la première fois depuis 1958, les parlementaires vont débattre dans un contexte très particulier: non seulement le gouvernement ne dispose pas de majorité à l’Assemblée, mais il a renoncé à l’article 49.3 de la Constitution qui lui a permis depuis 2022 de faire adopter, sans vote, tous les budgets.Les passes d’armes vont débuter lundi: l’examen de la première partie du projet de loi de finances pour 2026, consacrée aux recettes de l’Etat, démarre en commission à l’Assemblée où quelque 1.800 amendements ont été déposés.Dans l’hémicycle les députés repartiront de la copie initiale du gouvernement, mais le passage en commission servira tout de même de révélateur des positions des uns et des autres. – “Pas d’illusions” -Les groupes ont promis de ne pas faire d’obstruction afin de ne pas dépasser les délais constitutionnels pour voter les budgets.Mais que ce soit pour celui de l’Etat ou de la Sécurité sociale, chacun va tenter d’arracher des victoires puisque, sans 49.3 possible, c’est la version amendée, issue des débats, qui sera théoriquement soumise au vote à la fin de l’année. La gauche, PS en tête, espère notamment revenir sur l’année blanche, le gel des prestations sociales et compte réintroduire la taxe Zucman sur les hauts patrimoines.”Avec ce gouvernement, on va avoir un dialogue permanent où ils seront ce qu’ils sont, la droite, et nous serons ce que nous sommes, la gauche. C’est la meilleure façon de dégonfler l’extrême droite”, veut croire le premier secrétaire du PS Olivier Faure dans un entretien à Mediapart.Le président de la Commission des Finances de l’Assemblée, l’Insoumis Eric Coquerel, lui, ne veut pas se faire d'”illusions” : “il n’y aura pas de majorité pour passer beaucoup des mesures” voulues par la gauche. Au final, l’objectif de La France insoumise sera donc de “battre”, ne pas voter, ce budget. A droite, malgré leurs divergences, Les Républicains promettent de lutter contre les hausses d’impôts et pour une baisse de la dépense publique. Et le Rassemblement national pourrait remettre sur la table la suppression de l’Aide médicale d’Etat pour les sans-papiers, une ligne rouge pour la gauche.- “Appel à la lucidité” -Face à cela, le camp gouvernemental appelle au compromis.”Ne pas avoir de budget serait un aveu d’impuissance collective énorme”, a mis en garde la ministre chargée des Comptes publics Amélie de Montchalin, son collègue à l’Economie Roland Lescure lançant “un appel à la lucidité” et “la responsabilité”.La dette française apparaît de plus en plus vulnérable sur les marchés.Vendredi, l’une des plus grandes agences de notation, S&P Global Ratings, a abaissé d’un cran la note de la France, invoquant une incertitude “élevée” sur les finances publiques. Fitch avait dégradé sa note en septembre et la décision de Moody’s est attendue vendredi.La promesse de suspension de la réforme des retraites, enjeu majeur pour permettre à Sébastien Lecornu de se maintenir, continue d’agiter la classe politique.”Je considère que cette suspension est en réalité une abrogation. Le débat est à présent renvoyé à l’élection présidentielle”, affirme Olivier Faure.Mais le gouvernement a fait le choix d’inscrire cette promesse dans un amendement au projet de loi de financement de la Sécurité sociale. Et certains craignent que cette voie lui permette de ne pas acter la suspension en cas d’enlisement des débats et de recours à des ordonnances pour faire passer le budget.”Il n’y a ni entourloupe ni plan caché”, a assuré la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon au Parisien, le Premier ministre “veut permettre à l’Assemblée de débattre”.Pas de quoi convaincre le RN et LFI qui demandent à Sébastien Lecornu “une lettre rectificative” permettant de modifier le projet de budget de la Sécu avant son examen. “Cela fait partie des options que nous avons demandées au Premier ministre”, a déclaré à l’AFP Pierre Jouvet, le secrétaire général du PS. “On regarde tout et on réfléchit à tout”, a commenté de son côté un conseiller gouvernemental.Cette piste n’est pas envisageable pour le président (LR) du Sénat Gérard Larcher, qui a estimé sur RTL/Public Sénat que cela “amputera de 15 jours” les débats à la chambre haute. Il a aussi mis en garde contre un éventuel recours aux ordonnances, une “négation du Parlement”.”Si ce sont des ordonnances qui font office de pseudo 49.3, la censure sera là”, a aussi averti Olivier Faure.