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Balenciaga nomme le créateur Pierpaolo Piccioli pour succéder à Demna

Le mercato des créateurs de mode se rapproche de la fin avec la nomination du nouveau directeur artistique de Balenciaga, l’Italien Pierpaolo Piccioli, chargé d’ouvrir un “nouveau chapitre” après la décennie chahutée avec Demna à la barre.L’annonce a été faite lundi par le groupe de luxe Kering, qui détient les maisons Balenciaga, Gucci, mais aussi Saint Laurent, Bottega Veneta…Pierpaolo Piccioli prendra ses fonctions officiellement le 10 juillet et présentera sa première collection en octobre lors de la Fashion week parisienne.”Sa maîtrise de la haute couture, sa voix créative et sa passion pour le savoir-faire font de lui un choix idéal”, a souligné Francesca Bellettini, directrice générale adjointe de Kering en charge du développement des maisons, dans le communiqué du groupe.Elle n’a pas manqué de saluer également “la vision audacieuse et distinctive” de Demna, qui a façonné “l’identité contemporaine de la maison”.A 57 ans, dont 25 chez Valentino, Pierpaolo Piccioli va succéder au provocateur Demna et devoir ouvrir un “nouveau chapitre” chez Balenciaga, maison fondée par l’Espagnol Cristóbal Balenciaga en 1917 et installée à Paris depuis 1937.Un défi que l’Italien se dit prêt à relever en phase avec les équipes dirigeantes de Kering et de Balenciaga, pour “façonner une nouvelle version de la maison”.Le milieu de la mode attendait cette nomination depuis le départ annoncé courant mars de Demna, en partance pour Gucci (également du groupe Kering), dont les contre-performances plombent la maison mère.Chez Balenciaga, Pierpaolo Piccioli devra faire oublier les polémiques liées à son prédécesseur, capable aussi aussi bien d’habiller la rappeuse Cardi B que l’actrice Isabelle Huppert, et rendre désirable le “moche”, comme des Crocs à semelles compensées ou des sacs “poubelle”. Au risque d’aller trop loin. – Rose fuchsia -En 2021, la tenue noire intégralement masquée de Kim Kardashian au gala du Met, avait interpellé. L’année suivante, sa campagne publicitaire mettant en scène des enfants avec des accessoires d’inspiration sado-masochiste avait fait scandale.Demna avait reconnu un “mauvais choix” et promis de changer. L’année d’après, il avait présenté un défilé sage au Louvre, loin de ses scénographies anxiogènes ou apocalyptiques.La nomination du créateur géorgien chez Gucci au printemps a été très mal reçue en Bourse.Au lendemain de cette annonce, l’action de Kering avait chuté de 11%. Certains analystes avaient avancé le caractère iconoclaste du créateur ou des investisseurs déçus, alors que les noms Maria Grazia Chiuri, la directrice artistique des collections femme de Dior, ou de Hedi Slimane, circulaient.Le profil de Pierpaolo Piccioli s’avère plus consensuel. Le Romain a longtemps été associé à Maria Grazia Chiuri, avec qui il a travaillé en tandem chez Valentino. A eux deux, ils ont repris les rênes de la maison lors du départ à la retraite de son fondateur en 2008, lui donnant un coup de jeune. Après le départ de Maria Grazia Chiuri chez Dior en 2015, Pierpaolo Piccioli est seul à la barre.L’occasion de développer son style, à la fois romantique et moderne. Un de ses atouts est la couleur. Au rouge iconique de la maison Valentino, il ajoute des couleurs pop comme le “pink PP”, un rose fuchsia à ses initiales, star de sa collection automne-hiver 2022-2023. Il développe aussi des accessoires ornés de clous qui font des ravages chez les fashionistas.

La voie est libre pour l’adoption de l’accord sur les pandémies

L’accord historique sur la prévention et la lutte contre les pandémies devrait être adopté sans anicroche mardi par l’Assemblée mondiale des pays membres de l’Organisation mondiale de la santé après avoir été adopté en commission lundi soir.Un succès après trois années de négociations souvent difficiles et sur le fil du rasoir, dans un contexte de coupes drastiques dans le budget de l’OMS, pourtant confrontée à des crises toujours plus nombreuses.”Le projet de résolution A 7810 addendum 1 est donc adopté par 124 voix contre zéro avec onze abstentions”, a déclaré la présidente de la Commission, la ministre de la Santé de Namibie Esperance Luvindao, à l’issue du scrutin à main levée demandé par la Slovaquie, au premier jour de la 78ème assemblée mondiale de la santé qui se tient jusqu’au 27 mai à Genève.Les Etats-Unis se sont toutefois retirés des négociations à la suite de la décision de Donald Trump de quitter l’OMS. Le pays n’a pas envoyé de délégués à l’assemblée. Ni l’Argentine.Mais les Etats-Unis et le gel américain de l’aide internationale sont dans tous les esprits.Le texte, finalisé le 16 avril par consensus, instaure une coordination mondiale plus précoce et plus efficace à la fois pour prévenir, détecter et répondre au risque pandémique et ce de manière plus rapide.”La pandémie de Covid-19 a été un électrochoc. Elle nous a rappelé avec brutalité que les virus ne connaissent pas de frontières, qu’aucun pays aussi puissant soit-il ne peut affronter seul une crise sanitaire mondiale”, a relevé l’ambassadrice française pour la santé mondiale, Anne-Claire Amprou, qui a co-présidé les négociations.  – Encore des négociations -L’accord vise à garantir un accès équitable aux produits de santé en cas de pandémie. Le sujet avait été au cÅ“ur des nombreux griefs des pays les plus démunis lors de la pandémie de Covid-19, quand ils voyaient les pays riches s’accaparer les doses de vaccin et autres tests.”En reconnaissant que la santé humaine, la santé animale et celle de l’environnement sont indissociables, nous agissons à la racine des pandémies” avec cet accord, a déclaré le ministre français de la Santé, Yannick Neuder, pendant l’assemblée.Surtout, il établit un mécanisme “d’accès aux pathogènes et de partage des avantages” (PABS) “qui permet un partage très rapide et systématique des informations sur l’émergence de pathogènes à potentiel pandémique”, selon Mme Amprou.”En retour, tout ce qu’on appelle les contre-mesures médicales, c’est-à-dire les produits de diagnostic, les médicaments pour des traitements ou les vaccins, qui seront produits sur la base de cette information partagée, seront aussi partagés”, en partie, par les entreprises qui décident d’y participer, explique une source diplomatique française.Les détails du mécanisme doivent encore être négociés, d’ici mai 2026, afin que l’accord puisse être ratifié.- Aide américaine -La réorganisation de l’OMS et ses finances vont également accaparer l’assemblée mondiale de la santé. L’administration Trump refuse de payer les cotisations convenues pour 2024 et 2025, tout en gelant pratiquement toute l’aide étrangère américaine.Le chef de l’OMS a averti fin avril que les coupes budgétaires des Etats-Unis – historiquement de loin son plus grand donateur – laissaient les comptes de l’agence onusienne dans le rouge, la forçant à tailler dans ses opérations et son personnel.”Nous sommes confrontés à un déficit salarial s’élevant à plus de 500 millions de dollars pour le prochain exercice” 2026-2027, a indiqué M. Tedros lundi.L’OMS cherche à réduire de 25% les dépenses liées aux salaires, et a déjà annoncé réduire l’équipe de direction de 14 à 7 et le nombre de départements de 76 à 34.Ces prochains jours, les pays devront se prononcer sur une augmentation des cotisations obligatoires à l’OMS, qui a dû revoir demande 4,2 milliards de dollars pour son budget 2026-27, contre 5,3 milliards initialement. Un budget “modeste”, selon M. Tedros, qui a souligné que l’OMS allait devoir trouver 1,7 milliard de dollars, soit le budget d’un grand hôpital.Une réunion de donateurs est prévue mardi. La Suisse a mis sur la table lundi 80 millions de dollars. 

Wall Street termine en petite hausse et tente d’ignorer la perte du triple A américain

La Bourse de New York a terminé en petite hausse lundi après un début de journée dans le rouge, les investisseurs s’adonnant à des achats à bon compte malgré l’abaissement de la note de la dette américaine par l’agence Moody’s.Le Dow Jones a gagné 0,32%, tandis que l’indice Nasdaq (+0,02%) et l’indice élargi S&P 500 (+0,09%) ont terminé proche de l’équilibre.”Les investisseurs en ont eu assez du mantra +Vendez les actifs américains+ et ont choisi de se lancer dans l’achat d’actions dans la plupart des secteurs”, résume dans une note Jose Torres, d’Interactive Brokers, le marché tentant de passer outre la rétrogradation de la dette américaine.Pour la toute première fois, Moody’s a retiré vendredi aux Etats-Unis sa note maximale de AAA et l’a rétrogradée à AA1, s’inquiétant du gonflement de la dette américaine. La note a été assortie d’une perspective stable.Les agences Standard and Poor’s Global Ratings et Fitch avaient déjà privé les États-Unis de leur note maximale, respectivement en 2011 et en 2023.L’abaissement de la note des Etats-Unis n’est pas surprenant, note auprès de l’AFP Subadra Rajappa, analyste à la Société Générale.Ainsi, “la plupart des valeurs ont limité leurs pertes initiales, ce qui s’est traduit par un redressement des principaux indices”, expliquent dans une note les analystes de Briefing.com.Les investisseurs gardent toutefois un Å“il sur la proposition de loi budgétaire examinée au Congrès américain. Ce mégaprojet, cher à Donald Trump, doit notamment concrétiser la prolongation des crédits d’impôt accordés durant son premier mandat avant leur expiration.Le programme budgétaire est “un peu plus large que prévu (…) et le déficit pourrait être plus élevé car les réductions des dépenses ne sont pas suffisantes”, souligne Mme. Rajappa.Selon une commission indépendante du Congrès, une telle extension accompagnée d’autres mesures fiscales entraînerait une hausse de plus de 4.800 milliards de dollars du déficit de l’État fédéral au cours de la prochaine décennie.Sur le marché obligataire, vers 20H15 GMT, le taux d’intérêt des emprunts d’Etat américains à dix ans se détendait finalement, à 4,44%, contre 4,48% vendredi en clôture.Ailleurs, au tableau des valeurs, le laboratoire américain Regeneron a progressé de 0,37% à 596,54 dollars après avoir annoncé lundi qu’il allait racheter la société de tests génétiques californienne 23andMe, en faillite, pour 256 millions de dollars.Regeneron a été choisi par la justice dans le cadre du rachat de la quasi-totalité des actifs de 23andMe, a-t-il indiqué dans un communiqué. Le laboratoire précise que 23andMe va poursuivre son activité de tests génétiques.Autre laboratoire pharmaceutique, Novavax a pris de la hauteur (+15,01% à 7,70 dollars) après que l’Agence américaine du médicament (FDA) a approuvé, avec un retard inhabituel, l’autorisation complète d’un vaccin contre le Covid-19, a annoncé lundi l’entreprise.Microsoft a été recherché (+1,01%) après avoir annoncé lundi ajouter Grok, la famille de modèles d’intelligence artificielle (IA) générative d’Elon Musk, à Azure, sa plateforme de “cloud” (informatique dématérialisée) pour les développeurs.

Transport sanitaire, VTC: des milliers de taxis manifestent en France

Plusieurs milliers de taxis ont manifesté lundi à travers la France, à Pau, Amiens, Paris ou Bastia pour protester contre les nouvelles conditions tarifaires du transport sanitaire et la concurrence des VTC.A Paris, grosses berlines, SUV et autres taxis “en colère” ont bloqué à grand renfort de klaxons et fumigènes le boulevard Raspail et des rues adjacentes, dans le quartier très central du ministère des Transports.Dans la capitale, ils étaient près d’un millier, selon la préfecture de police, qui a également fait état de 64 interpellations. Au niveau national, la police a recensé 65 actions mobilisant 7.500 taxis.Après quelques pneus brûlés, de brèves échauffourées ont eu lieu en fin d’après-midi sur le boulevard Raspail avec les CRS, suivies de tirs de gaz lacrymogènes. Les taxis prévoient de revenir tous les jours cette semaine. Des représentants des taxis ont été reçus par les cabinets de leurs différents ministères de tutelle, a indiqué le ministère des Transports à l’AFP, sans avancées selon la Fédération nationale du taxi (FNDT).  Un projet de l’Assurance maladie, approuvé vendredi par le gouvernement dans un arrêté, entend instaurer à partir du 1er octobre un modèle unique sur le territoire pour le transport des malades par les chauffeurs de taxis conventionnés.L’objectif est de contrôler la croissance des dépenses de transport sanitaire, qui ont atteint 6,74 milliards d’euros en 2024, dont 3,07 milliards pour les taxis conventionnés (avec un bond de 45% depuis 2019).Les taxis seront rémunérés sur la base d’un forfait de prise en charge de 13 euros et d’une tarification kilométrique.- “25 à 30% de chiffre d’affaires perdu” -“Nous avons rappelé la nécessité de cette convention”, qui “s’inscrit dans un contexte économique contraint de maîtrise des dépenses de santé tout en garantissant une meilleure réponse aux besoins en transport sanitaire de l’ensemble de la population”, a-t-on indiqué de source gouvernementale en fin de journée.”Un comité de suivi est prévu par la convention avec une réunion d’étape post-mise en Å“uvre, le 30 juin 2026. Nous avons proposé d’anticiper et de prévoir un premier échange en amont de l’entrée en vigueur le 1er octobre prochain”, a-t-elle ajouté.”Nous ne partirons pas tant que nous n’aurons pas obtenu le retrait de cette convention”, avait auparavant lancé à Paris Emmanuelle Cordier, présidente de la FNDT, revendiquant 3.000 manifestants dans la capitale lundi.Aujourd’hui environ 85% des taxis font du transport conventionné de malades, selon la FNDT.A Bastia (Haute-Corse), la sortie du port de commerce a été bloquée, selon la police. A Amiens, les taxis ont causé des ralentissements au nord de la ville, selon la préfecture de la Somme. Et à Montpellier, deux convois ont mené des opérations escargot.”La convention qui nous a été imposée par la Cnam nous ferait perdre 25 à 30% de notre chiffre d’affaires (…) On va faire de nous des travailleurs pauvres”, a lancé Yves Rubicondo, 64 ans, taxi à Pithiviers (Loiret) avec trois salariés, qui dit réaliser 95% de son chiffre d’affaires avec le transport de malades. – Eviter le coûteux transport à vide -“La nouvelle tarification sera favorable aux taxis conventionnés dans deux tiers des départements, notamment ruraux”, avait assuré Marguerite Cazeneuve, n°2 de l’Assurance Maladie, en présentant la réforme la semaine dernière. Dans le tiers restant, la Cnam veut notamment éviter que les taxis fassent du transport à vide, coûteux, via une coordination avec les hôpitaux pour grouper des patients sur des trajets proches.A Pau, les manifestants ont pénétré dans la gare SNCF et jeté des barrières sur les voies, s’opposant aux forces de l’ordre.Ils ont ensuite gagné, à pied, l’hôtel de ville pour interpeller symboliquement le Premier ministre François Bayrou, également maire de la ville, sans savoir si l’élu était présent dans le bâtiment.”Les taxis ne se sentent pas écoutés, c’est une cause désespérée”, a déclaré à l’AFP Rémi, taxi à Bordeaux âgé de 39 ans, disant n’avoir “plus rien à perdre”. Le secteur se dit prêt à discuter. Mais il demande le gel du projet actuel, défini unilatéralement selon lui.De nombreux taxis manifestent aussi contre la concurrence des véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC), coordonnés par des plateformes comme Uber. “On est envahi par les VTC”, a dénoncé à Montpellier Riad Kebairi, l’un des responsables de la compagnie Taxis bleu du Midi, regrettant un “manque flagrant de contrôle à Montpellier pour mettre fin à cette concurrence déloyale”.

Le créateur Pierpaolo Piccioli nommé directeur artistique de Balenciaga

L’Italien Pierpaolo Piccioli va devenir en juillet directeur artistique de la maison Balenciaga et prendre la suite de Demna, dont le départ chez Gucci, une autre maison du groupe Kering, a été annoncé en mars.Il prendra ses fonctions officiellement le 10 juillet et présentera sa première collection en octobre, indique le groupe de luxe (Saint Laurent, Bottega Veneta…) lundi dans un communiqué.Après 25 ans chez Valentino, dont huit comme directeur artistique, il avait annoncé son départ de la maison italienne en mars 2024. Chez Balenciaga, “il s’appuiera sur les atouts et les succès construits par la maison au cours de la dernière décennie sous la direction créative de Demna, dans la continuité de l’héritage de Cristóbal Balenciaga et de l’histoire de cette maison parisienne emblématique”, affirme Kering.”Sa maîtrise de la haute couture, sa voix créative et sa passion pour le savoir-faire font de lui un choix idéal”, a souligné Francesca Bellettini, directrice générale adjointe de Kering en charge du développement des maisons, saluant également “la vision audacieuse et distinctive” de Demna, qui a façonné “l’identité contemporaine de la maison”.Le départ du provocateur Demna pour Gucci a été annoncé en mars, avec l’ambition de relancer la marque italienne, dont les contre-performances plombent la maison mère Kering.Chez Balenciaga, Pierpaolo Piccioli devra faire oublier les polémiques liées à son prédécesseur, capable aussi aussi bien d’habiller la rappeuse Cardi B que l’actrice Isabelle Huppert, et rendre désirable le “moche”, comme des Crocs à semelles compensées ou des sacs “poubelle”.Au risque d’aller trop loin: en 2021, la tenue noire intégralement masquée de Kim Kardashian au gala du Met, interpelle. L’année suivante, sa campagne publicitaire mettant en scène des enfants avec des accessoires d’inspiration sado-masochiste fait scandale. Demna reconnaît alors un “mauvais choix” et promet de changer. L’année d’après, il présente un défilé sage au Louvre, loin de ses scénographies anxiogènes ou apocalyptiques.Lundi, Pierpaolo Piccioli s’est dit en phase avec les équipes dirigeantes de Kering et prêt à “façonner une nouvelle version de la maison, d’ajouter un nouveau chapitre à son histoire”.”Je suis reconnaissant à François-Henri (Pinault), Francesca (Bellettini) et Gianfranco (Gianangeli, directeur général de Balenciaga, ndlr) de m’accorder leur confiance. Nos visions se sont alignées immédiatement et naturellement, ce qui est la meilleure façon de commencer quelque chose de nouveau”, a-t-il ajouté.

La Bourse de Paris termine sans entrain après la perte du triple A américain

La Bourse de Paris a terminé à l’équilibre lundi, après une séance dominée par les interrogations des marchés, à la suite de la dégradation de la note de la dette américaine par l’agence Moody’s.L’indice vedette CAC 40 est resté stable (-0,04%), pour s’établir à 7.883,63 points. Vendredi, il avait pris 0,42% à la clôture.”Moody’s a ravivé les inquiétudes quant à la discipline budgétaire des États-Unis”, résume Fawad Razaqzada, analyste chez City Index.Pour la toute première fois, Moody’s a retiré vendredi soir à la dette américaine sa note maximale de Aaa et l’a rétrogradée à Aa1, en y ajoutant une perspective stable. Elle était la dernière des trois grands agences de notation à avoir laissé aux Etats-Unis son précieux “triple A”.L’agence a justifié sa décision par la hausse de l’endettement des États-Unis et de son coût pour le budget fédéral, disant s’attendre au cours de la prochaine décennie à “des déficits encore plus importants”.”Cette annonce met en exergue un certain nombre de problèmes concernant la trajectoire des déficits américains”, explique Alexandre Baradez, responsable de l’analyse marchés chez IG France.Le rapport remet en question “la proposition de loi budgétaire actuellement discutée” au Congrès américain, qui doit concrétiser la prolongation de crédits d’impôt et de nouvelles baisses de taxes, selon Art Hogan, de B. Riley Wealth Management.Selon une commission indépendante du Congrès américain, ces mesures entraîneraient une hausse de plus de 4.800 milliards de dollars du déficit de l’État fédéral au cours de la prochaine décennie.”Il va falloir financer la dette et les baisses d’impôts, alors que les marchés anticipent un ralentissement économique qui réduira les entrées fiscales”, ce que “les droits de douane ne permettront pas de combler”, relève Aurélien Buffault, directeur de gestion obligataire chez Delubac.Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts français à dix ans a grimpé au cours de la séance jusqu’à 3,33%, contre 3,26% vendredi en clôture, dans le sillage de leurs équivalents américains. Ils se sont ensuite stabilisés, terminant la journée à 3,26%.Le luxe plombé par la ChineLes titres des géants français du luxe ont reculé à Paris, plombés par la publication de ventes au détail jugées décevantes en avril en Chine, un marché crucial pour le secteur. Cet indicateur de la consommation a progressé de 5,1% sur un an contre 5,8% attendus par Bloomberg.Kering a perdu 1,62% à 175,62 euros, Hermes 0,97% à 2.559,00 euros et LVMH 1,05% à 498,60 euros.

Dans le Nord, les agriculteurs bloquent à nouveau des autoroutes

Des agriculteurs ont bloqué des autoroutes dans le Nord pour réclamer l’assouplissement de réglementations qu’ils jugent trop contraignantes, à quelques jours de l’examen d’une proposition de loi prévoyant notamment de faciliter le stockage d’eau et l’accès aux pesticides.L’autoroute A1 entre Lille et Paris est fermée dans les deux sens à Seclin depuis le milieu d’après-midi par plusieurs dizaines de tracteurs, dont certains arborent des écriteaux “Macron trahison”, “ras le bol des normes” ou encore “laissez-nous travailler librement “. L’autoroute A2 ralliant Bruxelles est également fermée dans les deux sens au niveau de Marly, près de Valenciennes (Nord), ainsi que l’A25 reliant Lille à Dunkerque, a indiqué la préfecture, recommandant “très fortement” de reporter ses déplacements routiers.”On fait l’agriculture la plus saine du monde et malgré ça, on nous met encore plus de contraintes”, a affirmé Christophe Catteau, venu de Wattrelos, dans la métropole lilloise, à l’appel de la FDSEA. “L’an dernier, il y avait de l’écoute et du bon sens” mais avec le changement de gouvernement “tout a été détricoté. On vit ça comme une trahison”, a t-il ajouté. Le président de la FNSEA Arnaud Rousseau a appelé mi-mai à “de nouvelles actions” à partir du 26 mai, jour où doit débuter à l’Assemblée l’examen de la proposition de loi des sénateurs LR Laurent Duplomb et Union centriste Franck Menonville censée lever certains “contraintes” pesant sur les agriculteurs. Le texte prévoit notamment de faciliter le stockage de l’eau, l’accès aux pesticides ou l’agrandissement des élevages, mais certaines propositions ont été retoquées en commission.Les nombreux amendements au texte, “au lieu de simplifier, comme ça avait été promis, vont complexifier les choses, pire qu’avant”, estime Bérengère Chombart, agricultrice à Fournes-en-Weppes, où elle produit betteraves, pommes de terre, blé ou petits pois, venue manifester sans attendre le 26 mai. “On ne peut pas accepter ça.”Elle critique notamment les mesures encadrant le stockage d’eau, alors que le Nord est en vigilance sécheresse depuis vendredi. D’autres s’inquiètent d’un agrandissement de la zone de non-traitement dans laquelle les produits phytosanitaires sont interdits à proximité des habitations.”On est motivés parce qu’on a vraiment été pris, pour être franche, pour des cons, par rapport aux manifestations qu’on avait faites l’année dernière”, explique la secrétaire général FDSEA 59, Caroline Delepierre.Les décideurs “ne se rendent pas compte de tous les sacrifices qu’on fait à longueur d’année pour répondre aux chartes, aux protocoles (…), les normes”, lance Sébastien de Conninck, maraîcher de 33 ans produisant fraises et endives à Beuvry-la-Forêt (Nord), affirmant: “On nous en met toujours plus”.

A69: avis favorable à la reprise des travaux du rapporteur public de la cour administrative d’appel de Toulouse

Le rapporteur public recommande à la cour d’appel administrative de Toulouse d’ordonner la reprise du chantier de l’A69, au grand dam des opposants à ce projet d’autoroute Castres-Toulouse qui avaient obtenu fin février la suspension des travaux.Ce magistrat dont les avis sont généralement suivis, estime notamment que maintenir le chantier à l’arrêt, comme l’a ordonné le 27 février le tribunal administratif de Toulouse, “risque d’entraîner des conséquences difficilement réparables”, a fait savoir à l’AFP une avocate des opposants, Julie Rover.Mercredi, la cour administrative examine un recours déposé par l’État visant à relancer les travaux, dans une nouvelle manche du bras de fer entre pro et anti-A69, moins d’une semaine après un vote du Sénat favorable à ce projet contesté. La cour doit rendre sa décision d’ici la fin du mois.Le rapporteur public considère qu’il y a une “raison impérative d’intérêt public majeur” (RIIPM) justifiant une reprise rapide des travaux, sans attendre une décision sur le fond du dossier, qui n’interviendra pas avant la fin de l’année, a précisé à l’AFP Jean Olivier, des Amis de la Terre, une des associations ayant demandé et obtenu l’arrêt des travaux.”On attend des trois juges qu’ils fassent preuve de discernement et ne suivent pas cet avis du rapporteur public, qui pour nous n’est pas entendable au regard du droit de l’environnement”, a-t-il encore dit.C’est la première fois qu’un chantier autoroutier de cette envergure est stoppé par la justice.Depuis ce revers majeur, les partisans de l’A69, dont le gouvernement, le constructeur Atosca ou les principaux élus du département du Tarn, tentent d’obtenir la reprise des travaux devant la justice administrative ou en faisant voter au Parlement une “loi de validation” très critiquée par les militants écologistes.- “incongru” -Le 24 mars, le ministère des Transports a ainsi annoncé avoir fait appel de ce jugement et “dans le même temps, demandé le sursis à exécution de cette décision afin de permettre la reprise rapide des travaux sur le chantier”.Selon le code de justice administrative, le sursis à exécution (c’est-à-dire la suspension des effets du jugement) peut être obtenu si les éléments présentés pour invalider le jugement sont suffisamment “sérieux” ou si ce jugement “risque d’entraîner des conséquences difficilement réparables”.Le tribunal administratif de Toulouse a motivé l’annulation de l’autorisation de construire cette portion d’autoroute de 53 km entre Toulouse et Castres par l’absence de “Raison impérative d’intérêt public majeur” (RIIPM), une notion introduite en 1992 par une directive européenne. Seule la reconnaissance d’une RIIPM peut permettre d’obtenir une dérogation pour porter atteinte aux “157 spécimens d’espèces animales protégées” affectées par l’A69.Les partisans de l’autoroute rappellent que sa construction a été déclarée d’utilité publique en 2018. Le député macroniste du Tarn Jean Terlier a ainsi jugé “incongru” qu’un tribunal administratif prenne une décision allant “à l’encontre d’une déclaration d’utilité publique (DUP) validée par le Conseil d’État”.Ils soulignent aussi que les travaux sont très avancés. Le ministre des Transports, Philippe Tabarot, a ainsi parlé d’une situation “ubuesque”, avec “un chantier avancé aux deux tiers qui est arrêté du jour au lendemain”.Ces raisons ont amené des élus tarnais à présenter au vote des parlementaires un texte atypique pour obtenir la reprise du chantier sans attendre l’examen du dossier sur le fond par la justice administrative.Cette proposition de loi, dont la conformité à la Constitution est questionnée par les opposants, a été adoptée en première lecture au Sénat à une large majorité le 15 mai. Transmise à l’Assemblée nationale, elle y sera examinée le 2 juin.Pour les opposants, cette démarche équivaut à “mettre à la poubelle une décision juridique et donc à mettre de côté de contre-pouvoir qu’est le tribunal administratif”.En revanche, pour le député centriste du Tarn Philippe Bonnecarrère, “il s’agit de deux actions indépendantes et complémentaires, respectueuses l’une de l’autre”, a-t-il assuré à l’AFP.

Airbags Takata: BMW, Mercedes, Toyota et Volkswagen ciblés par une plainte d’UFC-Que choisir

Des constructeurs automobiles ont défendu lundi leur gestion des rappels de véhicules équipés d’airbags Takata défectueux en France, après l’annonce par l’UFC-Que choisir d’une nouvelle plainte visant BMW, Mercedes, Toyota et Volkswagen. L’association de défense des consommateurs, qui avait déjà porté plainte contre Stellantis en janvier, a précisé à l’AFP que sa plainte pour “pratiques commerciales trompeuses, tromperie aggravée et mise en danger délibérée de la vie d’autrui” avait été enregistrée ce lundi par le tribunal de Versailles (Yvelines).  L’UFC-Que choisir estime dans un communiqué que les rappels de véhicules organisés par ces quatre groupes pour remplacer les airbags défectueux ont été “imprécis, tardifs et insuffisants, sous la seule pression médiatique du scandale”.”C’est absolument faux de dire qu’on n’a rien fait et qu’on a attendu la pression médiatique”, a déclaré à l’AFP Ludovic Leguem, directeur de la communication de BMW France. “On a réalisé 29 actions de rappel chez BMW Group en France depuis 2013”, ce qui correspond à 935.000 voitures rappelées, a-t-il précisé. Le scandale des airbags Takata secoue le secteur de l’automobile depuis 2014, forçant de nombreux constructeurs à immobiliser des centaines de milliers de véhicules à travers le monde, afin de remplacer ces équipements de sécurité. A cause d’un gaz qui se dégrade avec le temps, l’humidité et la chaleur, ces airbags risquent d’exploser, avec un risque de blessures graves voire mortelles pour les conducteurs et les passagers avant. Volkswagen Group France a de son côté précisé dans une déclaration transmise à l’AFP que “s’agissant des airbags Takata, Volkswagen examine et met en tant que de besoin à jour ses campagnes de rappel en fonction de son programme d’analyse et en collaboration avec les autorités réglementaires compétentes”.Egalement sollicitées pour un commentaire, les branches françaises de Mercedes et Toyota n’ont pas répondu dans l’immédiat.Le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, a pour sa part “salué” l’action d’UFC-Que Choisir. “La justice doit aller jusqu’au bout, nous le devons aux victimes et à leurs familles qui attendent la vérité. Je ne les lâcherai pas”, a-t-il réagi sur le réseau social X.Un nouveau décès lié au déclenchement d’un airbag défectueux a été enregistré fin mars en Guadeloupe. Jusqu’à l’annonce de ce nouveau décès la semaine dernière, le ministère des Transports avait recensé 29 accidents ayant provoqué onze décès outre-mer et un en métropole.

Wall Street ouvre en baisse après la perte du triple A de la dette américaine

La Bourse de New York a ouvert en baisse lundi, plombée par l’abaissement de la note de la dette américaine par l’agence Moody’s et alors que persistent les incertitudes quant à la guerre commerciale lancée par Donald Trump.Vers 14H10 GMT, le Dow Jones était proche de l’équilibre (-0,03%), l’indice Nasdaq reculait de 0,39% et l’indice élargi S&P 500 lâchait 0,29%.La perte du triple A “a attiré l’attention du marché, alors que la journée était relativement dépourvue de catalyseurs”, indique auprès de l’AFP Art Hogan, de B. Riley Wealth Management.”Dans ce contexte, il convient de faire preuve d’un peu de prudence à l’aube de cette nouvelle semaine”, estime l’analyste.Pour la toute première fois, Moody’s a retiré vendredi à la dette américaine sa note maximale de AAA et l’a rétrogradée à AA1, s’inquiétant du gonflement de la dette américaine. La note a été assortie d’une perspective stable.Les agences Standard and Poor’s Global Ratings et Fitch avaient déjà privé les États-Unis de leur note maximale, respectivement en 2011 et en 2023.”D’un point de vue technique, ce n’est pas une grande surprise (…) mais cela montre bien le travail qui doit être fait pour commencer à réduire le déficit” américain, note M. Hogan. Moody’s a également remis en question “la proposition de loi budgétaire actuellement en discussion” au Congrès américain. Ce mégaprojet, cher à Donald Trump, doit notamment concrétiser la prolongation des crédits d’impôt accordés durant son premier mandat avant leur expiration.Selon une commission indépendante du Congrès, une telle extension accompagnée d’autres mesures fiscales entraînerait une hausse de plus de 4.800 milliards de dollars du déficit de l’État fédéral au cours de la prochaine décennie.La rétrogradation de la part de Moody’s est un “indicateur à retardement”, a réagi pour sa part dimanche le secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent, rejetant la faute sur l’administration Biden, tout en exemptant la politique budgétaire de Trump.Sur le marché obligataire, le taux d’intérêt des emprunts d’Etat américains à dix ans se tendait, à 4,52%, contre 4,48% vendredi en clôture.A 30 ans, avant la clôture, il a brièvement dépassé les 5%, avant de retomber à 4,99%.Le marché n’attend pas d’indicateur majeur cette semaine. Les investisseurs se préparent toutefois à accueillir, entre autres, l’indice PCE — indicateur d’inflation privilégié par la banque centrale américaine (Fed) — à la fin du mois.A la cote, la salve de droits de douane lancée par le président américain continue de peser sur certaines entreprises, malgré la trêve commerciale entre les Etats-Unis et la Chine.La chaîne d’hypermarchés Walmart glissait de 1,09% à 97,16 dollars après que Donald Trump a publiquement appelé l’entreprise à “absorber” l’augmentation des coûts engendrée par ses droits de douane.”Compte tenu de l’ampleur des droits de douane, même aux niveaux réduits annoncés cette semaine, nous ne sommes pas en mesure d’absorber toute la pression”, a déclaré Doug McMillon, le patron du groupe.Target, concurrent de Walmart, perdait aussi du terrain (-0,29% à 98,34 dollars). Le laboratoire Regeneron Pharmaceuticals reculait (-0,93% à 588,77 dollars) après avoir annoncé un accord de rachat avec la société de tests génétiques américaine 23andMe, qui avait déposé le bilan en mars.Toujours côté laboratoire, Novavax s’envolait (+11,37% à 7,48 dollars) à la suite de l’autorisation complète par l’Agence américaine du médicament (FDA) d’un vaccin contre le Covid-19.Le géant agroalimentaire Pepsico perdait 0,26% à 131,64 dollars après avoir annoncé la finalisation du rachat de la marque de soda à faible teneur en sucre Poppi pour environ 1,95 milliard de dollars.