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Restaurants: les plateformes tentent de contrer le fléau des réservations non honorées par les clients

Une baisse de 20 à 30% des réservations non honorées par les clients tant redoutées des restaurateurs, c’est la promesse des plateformes type TheFork qui ont déployé ces derniers mois une série d’outils, utilisant notamment de l’intelligence artificielle.Le site de réservation TheFork, qui revendique 55.000 restaurants clients dans 12 pays, a dégainé fin 2024 une solution radicale : la suppression des comptes des clients affichant quatre réservations non honorées.Résultat : “des centaines de profils ont été désactivés et le phénomène de +no-show+ (réservations non honorées, ndlr) a baissé de 10% depuis la mise en place de cette mesure”, selon Damien Rodière, le directeur général.”Avant on utilisait la carotte maintenant c’est le bâton! C’est un phénomène qui concerne tous les marchés même si on constate qu’il y a moins de +no-show+ en Europe du Nord”, estime auprès de l’AFP le dirigeant de cette plateforme qui appartient à TripAdvisor.Si le phénomène des réservations non honorées, ou “lapins”, a toujours existé, il s’est nettement accéléré depuis le Covid, au point qu’en 2022 une centaine de restaurateurs se sont fendus d’une tribune dans des médias spécialisés.”Produits gâchés, cuisine perturbée, service parasité, organisation ébranlée, chiffre d’affaires impacté… Un +no show+, une réservation pour deux, quatre, huit ou vingt qui n’est pas honorée, et c’est tout un resto qui paie”, déplorait le texte.”Je resignerai aujourd’hui car rien n’a changé”, estime Billy Pham, co-fondateur de Bao Family, un groupe de restaurants chinois tendance à Paris et Marseille.”On veut pouvoir continuer à proposer l’option de la réservation aux consommateurs, le problème, c’est que malheureusement, il y en a qui continuent à ne pas jouer le jeu”, déplore l’entrepreneur.”On estime que 70% des restaurateurs font face à des +no-shows+ et que 10% des réservations sont en moyenne non honorées, ce qui représente jusqu’à 15% du chiffre d’affaires. Sur un secteur où les marges sont faibles, c’est extrêmement problématique”, résume Thomas Jeanjean, patron de Zenchef, un logiciel de gestion qui équipe 25.000 restaurants en France et dans le nord de l’Europe.Les motifs: un oubli la plupart du temps, un imprévu et, de plus en plus souvent, la multi-réservation.-CB et Prédictions -Pour les tête-en-l’air, les plateformes ont mis en place des rappels par mail et SMS, avec des possibilités très simples d’annulation, qui selon TheFork font baisser de 30% les “lapins”.”L’autre solution, c’est la liste d’attente, qui permet de remplir les tables même s’il y a des annulations”, indique Thomas Jeanjean.”On a également mis en place un outil qui permet de prédire les +no-shows+, on va dire au restaurateur : attention, cette personne a déjà fait plusieurs +no-shows+ dans votre restaurant ou bien, il y a un fort risque de +no-show+ car elle a trois réservations en parallèle le même soir”, détaille-t-il.Cet outil utilise l’intelligence artificielle, comme chez le concurrent TheFork :”on a développé un score qui prédit le risque de +no-show+. Si le client est à risque, on peut activer le rappel automatique et combiner différentes solutions comme demander l’empreinte de carte bleue”, explique Damien Rodière.Pour les plateformes, prendre l’empreinte de carte bleue avec possibilité de débiter le client qui n’honore pas sa réservation reste l’outil le plus efficace, mais les Français sont réticents.”On a essayé de mettre en place l’empreinte de carte bancaire mais on a constaté que ça représentait une baisse des réservations, car ce n’est pas rentré dans les mÅ“urs, surtout dans des établissements comme les nôtres où le ticket moyen est assez bas”, déplore Billy Pham.Pascal Mousset, qui gère plusieurs restaurants à Paris et est dirigeant syndical au GHR, l’un des principaux organismes patronaux du secteur, confirme : “les établissements haut de gamme peuvent l’exiger parce qu’ils sont pleins à l’année et c’est difficile d’avoir une table chez eux, mais il y a une grande réticence des clients. Moi, je la demande à partir de cinq clients”.”C’est vrai que les plateformes sont performantes mais elles ne disent pas assez le coût de ces outils pour les restaurateurs”, déplore-t-il, pointant une importante augmentation de leurs tarifs en 2025.

Le Nigeria veut profiter du cours élevé du cacao pour redynamiser sa production locale

Les prix élevés des matières premières suscitent un regain d’intérêt pour le secteur nigérian du cacao, en souffrance depuis longtemps, alors que les poids lourds traditionnels que sont le Ghana et la Côte d’Ivoire sont confrontés à des problèmes de production.Une récente injection de 40,5 millions de dollars dans l’entreprise agroalimentaire nigériane Johnvents par l’agence  de financement du développement du gouvernement britannique (BII) a fait les gros titres le mois dernier, tandis que plusieurs entreprises locales ont exprimé leur intention d’investir davantage ou augmenter leur production cette année, indique à l’AFP Patrick Adebola, directeur exécutif de l’Institut nigérian de recherche sur le cacao (Cocoa Research Institute of Nigeria).”Les gens qui veulent créer de nouvelles plantations et ceux qui veulent réhabiliter les anciennes” sont attentifs, relève M. Adebola, qui vit à Ibadan (sud-ouest) et estime que “les agriculteurs n’ont jamais eu autant de chance”.Le gouvernement a fixé un objectif de production ambitieux de 500.000 tonnes pour la saison 2024-2025, peu réaliste à si court terme selon M. Adebola, mais envisageable pour les années suivantes.Cela pourrait permettre au Nigeria, septième producteur mondial de cacao, de se rapprocher du Ghana, deuxième producteur actuel, qui lutte avec le premier producteur, la Côte d’Ivoire, contre des baisses de production liées aux intempéries et à des maladies affectant les cultures.Jusqu’à présent, le cacao nigérian a été largement épargné par les effets les plus néfastes du changement climatique.Selon les données les plus récentes de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le Nigeria a produit 280.000 tonnes de cacao en 2023, loin derrière les 650.000 tonnes du Ghana.La Côte d’Ivoire est largement en tête avec plus de 2 millions de tonnes produites en 2023.La production de cacao au Nigeria a décliné depuis les années 1970 en raison des investissements dans le pétrole, qui se sont faits au détriment de l’agriculture. – Risques environnementauxLes cours mondiaux du cacao ont explosé l’année dernière, atteignant un pic de 12.500 dollars la tonne en décembre. En février dernier, les prix tournaient autour de 8.000 dollars, largement au-dessus des prix des années précédentes qui oscillaient entre 2.000 et 3.000 dollars.”Les individus se lancent dans la production de cacao à tous les niveaux… pour s’assurer de bénéficier des prix actuels”, a expliqué Adeola Adegoke, président de l’Association des producteurs de cacao du Nigeria, ajoutant que “le gouvernement tire parti de cette situation pour améliorer la qualité de l’agriculture”.La création en 2022 d’un Comité national de gestion du cacao est un signe de l’intérêt des autorités pour ce secteur longtemps non régulé, estime M. Adegoke.Mais l’expansion des cultures pourrait comporter des risques environnementaux.Les efforts de modernisation de l’agriculture ont favorisé les plantations de cacao en plein soleil et en monoculture plutôt que des méthodes agroforestières plus durables, a averti une étude récente publiée dans la revue Agroforestry Systems.Par ailleurs, une grande partie du cacao nigérian est cultivé par de petits exploitants qui n’ont pas les moyens d’investir pour augmenter leur production.Peter Okunde, agriculteur dans l’Etat d’Ogun (sud-ouest), a expliqué à l’AFP qu’il manquait à la fois de capitaux et de terres pour étendre sa plantation de cacao de quatre hectares.La terre “est le principal instrument dont les agriculteurs ont besoin… ainsi que l’argent pour la cultiver”, a souligné M. Okunde.Pour John Alamu, directeur général du groupe Johnvents, “le problème n’est pas la superficie des terres”.Notant que le Nigeria dispose de 1,4 million d’hectares consacrés à la production de cacao, soit plus que les 1,1 million d’hectares du Ghana, il a affirmé à la chaîne CNBC Africa qu’une approche plus globale était nécessaire.D’autres gouvernements ont soutenu les agriculteurs en “fournissant des plants, en formant aux bonnes pratiques agronomiques et en mettant l’accent sur l’agriculture durable”, a-t-il insisté.

Chine: les prix à la consommation chutent en février, une première en un an

Les prix à la consommation en Chine ont chuté en février, une première en un an, au moment où Pékin cherche à relancer la deuxième économie mondiale et est engagée dans un bras de fer commercial avec les Etats-Unis de Donald Trump.Les dépenses des consommateurs chinois témoignent d’une certaine morosité depuis la fin de la pandémie de Covid-19, agitant le spectre d’une spirale déflationniste.L’indice des prix à la consommation, un indicateur clé de l’inflation, a atteint -0,7% sur un an en février, selon des données diffusées dimanche par le Bureau national des statistiques (BNS).Il s’agit de la première chute des prix à la consommation depuis janvier 2024, lorsque ceux-ci avaient reculé de 0,8% sur un an, leur plus forte contraction en 14 ans.Ce baromètre de la vitalité de la consommation des ménages et de l’activité économique témoigne d’un recul plus important que celui anticipé par les économistes sondés par l’agence Bloomberg (-0,4%).En janvier, l’indice était resté positif et avait même atteint un niveau inédit en plusieurs mois, à 0,5%, sous l’effet des dépenses du Nouvel An lunaire.La deuxième économie mondiale fait face à une crise persistante du secteur immobilier qui entame la confiance des acteurs économiques, ce qui entrave les dépenses des ménages, plombe la consommation et les investissements, entretenant le spectre de la déflation.- “Pression déflationniste” -La Chine avait plongé en déflation durant quatre mois à partir de la fin 2023.La déflation est l’opposé de l’inflation. Elle correspond à la baisse des prix des biens et des services, synonyme d’une économie qui tourne au ralenti.Autre signe, parmi d’autres, de la morosité de la consommation intérieure: les importations ont chuté de 8,4% en janvier et février par rapport à l’an passé, ont annoncé les douanes chinoises vendredi.Dans ce contexte, mercredi, à l’occasion du grand événement politique annuel des “Deux Sessions”, Pékin s’est engagé à remédier “au plus vite à la faiblesse de la demande intérieure, en particulier celle de la consommation des ménages”.Objectif: “que cette demande intérieure devienne la force motrice et le point d’ancrage de la croissance”, d’après un rapport gouvernemental.Ces derniers mois, le gouvernement a déjà annoncé des baisses de taux d’intérêt, des assouplissements de restrictions sur l’achat de logements, ou encore un relèvement du plafond de la dette des gouvernements locaux.Le Premier ministre Li Qiang a aussi annoncé mercredi un objectif de croissance ambitieux “d’environ 5%” en 2025 et une hausse de son déficit budgétaire.Pour ajouter à la pression pesant sur l’économie chinoise, Donald Trump, revenu à la Maison Blanche en janvier, a décidé d’imposer des droits de douane supplémentaires aux produits chinois entrant en territoire américain.Les dernières mesures de représailles décidées par Pékin, des droits de douane portant sur des produits agricoles américains comme le maïs et le poulet, doivent entrer en vigueur lundi.Les taxes décidées par Washington pourraient porter un coup sévère aux exportations chinoises, qui ont largement contribué à la croissance chinoise l’an dernier. Celles-ci ont déjà ralenti en janvier et février à un niveau plus marqué que prévu, à 2,3% sur un an, contre 10,7% en décembre.”L’économie chinoise fait encore face à une pression déflationniste”, observe Zhiwei Zhang, président et économiste en chef chez Pinpoint Asset Management.”Comme les exportations sont confrontées à un risque de diminution en raison de la guerre commerciale qui se dessine, la politique fiscale doit devenir plus proactive”, estime-t-il, ajoutant que la “demande intérieure reste faible”.

Deux rares oeuvres de Magritte vendues aux enchères à Caen

Un tableau objet et un dessin réalisés avant 1944 par l’artiste surréaliste belge René Magritte (1898-1967) ont été vendus aux enchères à Caen respectivement 255.000 euros et 100.000 euros samedi.Inédites jusqu’à aujourd’hui sur le marché de l’art, ces oeuvres avaient été conservées au sein de la famille du poète, avocat et cinéaste surréaliste belge Ernst Moerman (1897-1944) qui en était devenu propriétaire avant sa mort.”Trouver ainsi deux oeuvres inconnues au catalogue raisonné et certifiées par le comité Magritte est exceptionnel”, a expliqué à l’AFP Solène Lainé, commissaire-priseur à Caen, “et la provenance est idéale puisqu’elles ont été acquises par un ami de Magritte référencé en tant que collectionneur de l’artiste”.Le comité Magritte est composé de trois personnes de la fondation Magritte et quatre experts internationaux qui ont toutes les archives leur permettant de remettre les certificats d’authenticité, de préserver et promouvoir l’Å“uvre de René Magritte, selon Me Lainé.Le tableau objet, estimé entre 150.000 et 200.000 euros, a été acheté par téléphone à l’hôtel des ventes de Caen pour un montant de 255.000 euros (316.000 euros avec frais).C’est une huile sur toile et galet de 25×21 cm, une palette de bois sur laquelle Magritte a peint un ciel bleu parsemé de nuages et transpercée par un véritable galet.Une oeuvre jumelle intitulée “Le Fait Primitif” et datant de 1936 était déjà répertoriée et conservée au sein d’une collection privée new-yorkaise. Le dessin aux crayons de couleurs (27×24 cm), sans titre mais appelé “Nu de face” pour la vente, représente une femme nue debout avec de longues boucles multicolores et n’a obtenu qu’une seule enchère, au prix plancher de son estimation (entre 100.000 et 150.000 euros), soit un total de 124.000 euros avec frais.”C’est la bonne période de Magritte, ces années 30-40, les plus recherchées, c’est la période surréaliste, celle qui a le plus marqué”, a relevé Irénée Brun, du cabinet d’expertise Perazzone-Brun chargé d’authentifier et d’estimer les Å“uvres.”C’est vraiment son style, ce que l’on recherche chez lui: ce n’est pas les débuts où il peut y avoir un tâtonnement, ce n’est pas non plus la fin où il peut y avoir une espèce de redite, mais vraiment l’élan créateur”, a-t-il ajouté, “c’est rare d’avoir des Å“uvres de cette importance”.”Quand on nous les a apportés, moi je n’ai pas eu l’ombre d’un doute”, s’est rappelé son collègue Roberto Perazzone, “la dextérité qui donne ce mouvement incroyable, on retrouve cette façon de traiter les nuages qui donne ce volume extraordinaire, ce sont les Å“uvres de Magritte, c’est une part de rêve”.

“A69, on finit!”, plusieurs milliers de pro-autoroute se font entendre après l’arrêt du chantier

Plusieurs milliers de partisans de l’autoroute A69 se sont rassemblés samedi sur son tracé aux abords de Castres pour donner de la voix et défendre un projet “essentiel” pour la région, un peu plus d’une semaine après l’arrêt du chantier décidé par la justice.La sono crache un rap qui scande “On déroule l’autoroute!”, un organisateur confie en souriant: “on a fourni les paroles et l’IA a fait le reste”.Le morceau s’entend de loin, malgré le violent vent d’autan qui fait voler le sable du chantier où se sont rassemblés les partisans de l’autoroute contestée – entre 7 et 8.000 personnes selon les organisateurs, 3.700 selon la préfecture – derrière une banderole de tête proclamant: “Le bon sens, on finit!.”On a été un peu assommé par cette décision mais cette manifestation est là pour montrer que notre territoire ne va pas se résigner”, explique Guy Bousquet, chef d’entreprise et président de l’association pro-autoroute Via81.Les petits drapeaux avec le slogan “A69, on finit!” s’agitent derrière lui, leur couleur bleu horizon rappelle les maillots du Castres Olympique arborés par trois joueurs du l’équipe locale de rugby venus à la manifestation.Pierre-Yves Revol, le patron du club et par ailleurs président du groupe pharmaceutique Pierre-Fabre, influent acteur économique de la région et ardent défenseur du projet autoroutier, est là également mais ne souhaite pas s’exprimer.Dans le cortège, Kevin Rodriguez, conducteur d’engin sur le chantier de l’autoroute, est venu “écouter ce que les élus disent, savoir s’il va y avoir des avancées” et espérant “que les travaux vont reprendre”.”Jeudi midi (27 février, date de la décision du tribunal sur le fond), ils nous ont dit machine à l’arrêt, fin de chantier, ça fout un coup au moral”, raconte-t-il, affirmant ne pas comprendre: “c’était avant qu’il fallait se réveiller, le chantier, il est là maintenant”. La justice estime que les apports du projet sont insuffisants au regard des atteintes portées à l’environnement.”On peut pas laisser comme ça, faut finir”, abonde à ses côtés un collègue, conducteur de niveleuse qui souhaite rester anonyme et pour qui cette interruption de chantier, “ça été comme un +carjacking+ (vol de voiture, NDLR), on conduit et on vous sort du véhicule”. Désormais au chômage technique, il veut croire que l’Etat “peut passer au-dessus (de la décision du tribunal) et que le chantier peut continuer”.- “Souci d’attractivité” -Blouse blanche parmi les chasubles bleues des pro-A69, Marie-Noël Cufi est médecin à l’hôpital de Castres-Mazamet. Elle est venue défendre un projet “essentiel”.   “Pour nous, un enjeu important c’est de rapprocher la métropole (toulousaine) pour des questions de qualité, notamment des transferts pour les patients, et puis il y a le souci de l’attractivité, on vit dans un territoire rural, enclavé et attirer des professionnels de santé est un challenge important au quotidien”, explique-t-elle, estimant que l’autoroute constituait un atout sur ces deux plans.”C’est une nécessité cette autoroute, des entreprises en ont besoin, on va pas rester figé, il faut avancer”, clame encore Burno Santamaria, de Castres, salarié d’un atelier de découpe de viande à Puylaurens (Tarn), sur le tracé de l’autoroute. Les manifestants veulent croire qu’une voie est encore possible pour une reprise rapide des travaux.”L’Etat fait le travail pour soutenir le chantier A69 et qu’on poursuive les travaux”, s’est félicité le député du Tarn (Renaissance) Jean Terlier, faisant référence à l’appel que prévoit de former le gouvernement à la décision du 27 février, ainsi qu’à un outil procédural qu’il entend utiliser: “un sursis à exécution”. Cette procédure permettrait de suspendre la décision de première instance.”Nous ne pouvons plus être soumis à l’aléa judiciaire”, a-t-il par ailleurs ajouté, annonçant “prendre l’initiative d’une proposition de loi de validation” de l’autorisation environnementale du chantier, qui pourrait être débattue “dans les semaines qui viennent”. L’autoroute devait être mise en service fin 2025.Le constructeur Atosca, concessionnaire désigné de l’A69 qui assurait le pilotage des travaux, était également représenté au rassemblement.”Le moment le plus difficile dans cette opération pour moi, ça a été d’annoncer aux 1.000 personnes (travaillant sur le chantier) (…) que l’on arrêtait totalement”, a dit à l’AFP Martial Gerlinger, directeur général d’Atosca.”On entend les opposants mais la majorité silencieuse, nous on a toujours considéré qu’elle était présente”, a-t-il estimé.

Gare du Nord: le trafic a repris normalement samedi matin

Le trafic a repris normalement samedi matin au départ et à l’arrivée de la gare du Nord à Paris, l’une des plus fréquentées d’Europe, qui est restée paralysée vendredi toute la journée après la découverte d’une bombe de 500 kg datant de la Seconde guerre mondiale, a indiqué la SNCF.”Le trafic a repris normalement, tout est ouvert, tout circule normalement”, a indiqué à l’AFP un porte-parole de la SNCF samedi peu après 08H00 (07H00 GMT).Les trains à grande vitesse à destination de Londres ou de Bruxelles ont repris “comme un samedi normal”, a précisé Eurostar. Deux TGV ont été ajoutés au plan de transport de samedi, l’un au départ de Paris et l’autre au départ de Londres, pour prendre en charge les passagers qui n’ont pu embarquer vendredi, a ajouté l’entreprise ferroviaire franco-britannique qui fait rouler les trains entre Paris, Londres et le Benelux.Une opération de déminage exceptionnelle a eu lieu dans la journée de vendredi. “Une bombe de 500 kilos avec 200 kilos d’explosifs à l’intérieur, c’est assez rare” a souligné le ministre délégué aux Transports français Philippe Tabarot.Les écoles et des riverains ont été évacuées. Une partie du boulevard périphérique et de l’autoroute A1 ont été fermées pendant l’opération, et 300 policiers mobilisés pour sécuriser le périmètre.C’est au cours de travaux réalisés dans la nuit de jeudi à vendredi que l’engin explosif a été découvert, à 2,5 km de la gare du Nord. La bombe était située à environ 200 m au nord du boulevard périphérique parisien. La gare du Nord est l’une des plus fréquentées d’Europe, avec plus de 226 millions de voyageurs en 2023, selon les chiffres de la SNCF.

Taxes ou non? Une semaine d’atermoiements de Trump tend les acteurs économiques

Deux pas en avant, un pas en arrière. Donald Trump a soufflé le chaud et le froid durant une semaine où les retournements ont été nombreux sur les droits de douane visant le Canada et le Mexique, pour finalement en suspendre une part importante.En trois jours, les droits de douane de 25%, imposés début février et retardés un mois dans la foulée, sont devenus effectifs, avant d’être largement abandonnés, a priori jusqu’au 2 avril, date d’entrée en vigueur des droits de douane dits “réciproques”.Ces derniers visent à taxer les produits provenant d’un pays lorsqu’ils entrent aux Etats-Unis au même niveau que le sont les produits américains arrivant dans cet autre pays.Les droits de douane devaient mettre la pression sur le Canada et le Mexique, auxquels Donald Trump reproche de n’en faire pas assez contre le trafic de fentanyl, un puissant opioïde à l’origine d’une grave crise sanitaire aux Etats-Unis.Une politique “surprenante” car “incroyablement autodestructrice”, estime cependant le directeur des programmes économiques du CSIS, Philip Luck.”Imposer 25% de droits de douane sur tous les produits provenant du Canada et du Mexique, c’est comme de la kryptonite pour l’économie”, a-t-il ajouté.Et pour cause: les flux commerciaux entre les trois pays nord-américains sont essentiels pour les Etats-Unis.Les importations comme les exportations de biens et services depuis et vers le Canada et le Mexique représentent près de 25% du total, selon les données du département américain du Commerce.- La Chine pas épargnée -Pour justifier son recul, le président américain a expliqué vendredi vouloir “aider” ses voisins qui “commercent beaucoup avec nous”, alors que “dans notre cas, c’est moins significatif”.Il a relancé dans la foulée les tensions avec le Canada, se disant prêt à imposer “dès aujourd’hui (vendredi, NDLR), ou attendre jusque lundi ou mardi”, des taxes sur les produits laitiers et le bois d’oeuvre.”Le Canada nous escroque depuis des années avec des taxes de 250% sur les produits laitiers et le bois d’Å“uvre, cela ne se reproduira plus. Nous allons leur imposer exactement le même tarif, à moins qu’ils ne l’abandonnent. C’est ce que la réciprocité”, a-t-il ajouté.Une constante se dégage malgré tout: alors que la situation relative aux pays nord-américains ne cesse de fluctuer, elle est restée particulièrement stable concernant la Chine.Pékin a en effet subi deux hausses de dix points de pourcentage (pp) de droits de douane qui sont appliqués à ses produits entrant aux Etats-Unis, sans qu’aucune pause ni exemption n’ait été annoncée.Cette politique représente “un taux effectif moyen de 30% sur les produits chinois”, selon le président de l’Alliance industrielle américaine, Scott Paul.La Maison Blanche a également mis fin à l’exemption de taxes profitant aux petits envois, dont ont largement profité ces dernières années les groupes chinois Shein et Temu.- Tensions sur l’économie -Pékin a aussitôt répondu, imposant des droits de douane sur une série de produits américains, ciblant particulièrement les produits agricoles provenant d’Etats ayant largement voté en faveur de Donald Trump.La semaine à venir devrait ouvrir un nouveau front, avec l’entrée en vigueur mercredi de droits de douane de 25% sur toutes les importations américaines d’acier et d’aluminium, dont celles venant du Canada et du Mexique, deux importants fournisseurs.A l’heure actuelle, les Etats-Unis appliquent des droits de douane sur “un peu moins de la moitié de leurs importations d’acier et d’aluminium”, estime Scott Paul.Sachant que des produits d’aciérie ou à base d’aluminium ne sont plus fabriqués aux Etats-Unis, l’inquiétude grandit du côté des entreprises et des industriels américains.”Certains industriels reporteront leurs commandes” alors que d’autres “ont déjà commencé à augmenter leurs stocks”, comme l’a mis en lumière la forte hausse du déficit commercial au mois de janvier.Le déficit commercial au mois de janvier a en effet atteint son plus haut niveau depuis 1992, sous l’effet combiné d’importants achats d’or et d’anticipation des droits de douane.Les atermoiements du président américain ont renforcé l’incertitude sur les marchés boursiers, Wall Street effaçant dans la semaine la plupart de ses gains depuis l’élection présidentielle, le 5 novembre, alors que la confiance des consommateurs et des entreprises pique du nez.

Wall Street termine dans le vert après une semaine mouvementée

La Bourse de New York a terminé en hausse vendredi, se reprenant à l’issue d’une semaine dans le rouge, marquée par les rebondissements et incertitudes sur les droits de douane imposés par les Etats-Unis à ses partenaires commerciaux.Le Dow Jones a gagné 0,52%, l’indice Nasdaq a avancé de 0,70% et l’indice élargi S&P 500 a pris 0,55%.Après une ouverture en hausse, la place américaine a abordé avec scepticisme les dernières données du chômage aux Etats-Unis.Selon le ministère du Travail américain, il y a eu moins de créations d’emplois qu’attendu par les analystes en février et le taux de chômage a légèrement progressé, atteignant 4,1%.Le mois dernier, 151.000 emplois ont été créés, soit davantage qu’en janvier (125.000, chiffre révisé en baisse), mais moins que ce qu’attendaient globalement les analystes (autour de 170.000), selon le consensus publié par MarketWatch.Il y a un an en février, la première puissance économique mondiale avait créé 222.000 emplois. Le taux de chômage était de 4% en janvier dernier.Les principaux indices boursiers américains ont rebondi à la mi-journée, après le discours du président de la banque centrale américaine (Fed) Jerome Powell.Celui-ci a estimé vendredi que l’économie des Etats-Unis était confrontée à un “haut niveau d’incertitudes” et que l’institution monétaire pouvait “attendre plus de clarté” sur les réformes engagées par le nouveau gouvernement avant de bouger ses taux.”Le nouveau gouvernement est en train de mettre en place des réformes politiques significatives dans quatre domaines: le commerce, l’immigration, la politique fiscale et la régulation”, a relevé le président de la Fed. “L’incertitude autour de ces réformes et leurs effets potentiels reste élevée”, a-t-il ajouté.Malgré ces propos, “Powell a adopté un ton calme et rassurant, ce qui a donné au marché une excuse pour se redresser”, a estimé auprès de l’AFP Patrick O’Hare, de Briefing.com.Le patron de l’institution monétaire américaine “a dit que la Fed est tout aussi confuse et incertaine de ce que Trump va faire ensuite que l’investisseur moyen. Donc, le renversement de la tendance baissière initiale a probablement plus à voir avec le fait que le marché est survendu à court terme”, a jugé auprès de l’AFP Sam Stovall, de CFRA.Wall Street a connu une semaine chahutée par les annonces tonitruantes du président Donald Trump sur les droits de douane suivies de revirements sur certaines catégories de produits et provenances uniquement. Les trois principaux indices américains ont lâché entre 2,37% et 3,45%.Dans ce contexte, sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans se tendait à 4,31% contre 4,28% la veille en clôture.Au tableau des valeurs, le géant américain de la pharmacie Walgreens Boots Alliance a été recherché (+7,45%) après la signature d’un accord de retrait de cote, la société d’investissement Sycamore Partners s’apprêtant à débourser environ 10 milliards de dollars pour racheter les actions de l’entreprise.Le groupe de prêt-à-porter Gap a décollé lui de 18,84% après avoir publié, jeudi après Bourse, des résultats supérieurs aux attentes pour le quatrième trimestre de son exercice décalé.La chaîne de supermarchés de demi-gros Costco a été sanctionnée pour ne pas avoir atteint les attentes des analystes sur son bénéfice net au second trimestre de son exercice décalé. Son action a lâché 6,07%.La société informatique américaine Hewlett Packard Enterprise (HPE) a dévissé (-11,97%) après avoir annoncé jeudi un plan social conséquent visant environ 2.500 emplois, et des prévisions de revenus en dessous des attentes.L’entreprise américaine Intuitive Machines a aussi été boudée (-22,11%) après avoir annoncé que sa sonde s’étant posée un peu plus tôt sur la Lune n’avait probablement pas aluni à la verticale comme espéré, une déconvenue qu’elle avait déjà connue l’an passé.

Economie américaine: le président de la Fed évoque “un haut niveau d’incertitudes”, attend “plus de clarté”

Le président de Réserve fédérale (Fed) a estimé vendredi que l’économie des Etats-Unis était confrontée à un “haut niveau d’incertitudes” et que l’institution monétaire pouvait “attendre plus de clarté” sur les réformes engagées par le nouveau gouvernement avant de bouger ses taux.Jerome Powell a prononcé à plusieurs reprises le mot “incertitudes”, évoquant notamment “un haut niveau d’incertitudes”, lors d’un discours à New York puis pendant la session de questions-réponses qui a suivi. “Le nouveau gouvernement est en train de mettre en place des réformes politiques significatives dans quatre domaines: le commerce, l’immigration, la politique fiscale et la régulation”, a relevé le président de la Fed. “L’incertitude autour de ces réformes et leurs effets potentiels reste élevée”, a-t-il ajouté.La séquence actuelle autour des droits de douane – faite d’annonces tonitruantes du président Donald Trump suivies de revirements sur certaines catégories de produits et provenances uniquement -, rend nerveux les marchés financiers comme les entreprises, alors que des hausses de prix se profilent pour les consommateurs.”Il y a encore une grande incertitude sur les produits qui vont être taxés, pour combien de temps et dans quelle ampleur”, a relevé Jerome Powell.”Mais il est probable que cela affecte les exportateurs, les importateurs, les distributeurs et, dans une certaine mesure, les consommateurs”, a-t-il poursuivi. Depuis le choc inflationniste qui a suivi la pandémie de Covid-19, la Réserve fédérale s’efforce, via ses taux d’intérêt, de ramener l’inflation vers la cible de 2%. Elle était encore à 2,5% en janvier (contre 7,2% en juin 2022). Ce retour vers l’objectif de 2% a été “semé d’embûches”, a dit M. Powell. “Nous nous attendons à ce que cela continue.”Tout l’enjeu pour la banque centrale, a-t-il expliqué, est de jauger si les hausses de prix induites par les nouveaux droits de douane sont ponctuelles ou si le regain d’inflation peut durer.En cas de hausse seulement ponctuelle, “il n’est pas approprié de réagir” en augmentant les taux d’intérêt pour éviter la surchauffe, “parce que notre politique conduirait inutilement à réduire l’emploi et l’activité”, a-t-il estimé.Dans l’immédiat, “nous n’avons pas besoin de nous presser, et sommes bien placés [en matière de taux] pour attendre plus de clarté” sur les changements politiques en cours, a déclaré M. Powell.Il s’agit d’une façon pour lui de dire aux marchés financiers que la Fed laissera probablement encore ses taux inchangés le 19 mars, à l’issue de sa prochaine réunion de politique monétaire.Après avoir abaissé ses taux lors de trois réunions successives, en septembre, novembre et décembre 2024, la Fed avait interrompu ce mouvement en janvier, maintenant ses taux à leur niveau actuel (entre 4,25 et 4,50%). Donald Trump demande lui de nouvelles baisses pour que le coût du crédit diminue.

Prix de l’électricité: la guerre commerciale se tend entre industriels et EDF

La tension est montée d’un cran vendredi entre les gros industriels et EDF dans le feuilleton sur le prix de l’électricité jugé trop élevé par les premiers qui disent jouer leur “survie”, alors que l’électricien assure ne “pas croire” à des “délocalisations” liées aux factures de courant.Des fonderies d’aluminium à la chimie, les industriels français les plus gourmands en électricité, dont certains se disent menacés dans leur “survie” par les prix trop élevés de l’énergie, s’inquiètent d’une nouvelle initiative de l’électricien national.EDF a annoncé jeudi qu’elle allait proposer des contrats à long terme adossés à sa production nucléaire à travers un système d’enchères européennes pour livrer de l’électricité en France à des entreprises de taille significative de tous secteurs (centres de données, transports…) et à des fournisseurs d’électricité.Cette annonce a eu l’effet d’une douche froide pour l’association Uniden qui représente les industriels les plus consommateurs d’énergie: elle a dénoncé une “attitude incompréhensible” d’EDF avec qui les négociations tarifaires s’enlisent depuis plus d’un an. En cause: un prix au mégawattheure (MWh) jugé trop élevé pour garantir leur compétitivité face à une féroce concurrence américaine et chinoise.EDF “préfère clairement vendre aux plus offrants plutôt qu’à ceux qui en ont besoin”, tempête l’Uniden.Depuis novembre 2023, les industriels sont engagés – après accord avec l’Etat – dans un bras de fer commercial avec EDF pour des contrats de long terme dits d’allocation de production nucléaire (CAPN) qui remplaceraient les tarifs d’électricité à prix cassé dont ils bénéficient jusqu’à fin 2025, date d’extinction du système dit Arenh. Pour “l’après-Arenh”, EDF avait proposé des contrats de moyen et long terme à destination des entreprises, avec l’objectif d’atteindre un prix moyen de 70 euros sur 15 ans pour un mégawattheure de son électricité nucléaire.Une offre mal reçue par la cinquantaine de gros industriels de l’aluminium, de la chimie, l’acier ou du verre, habitués à payer 42 euros du MWh, une partie de leurs électrons.Après des mois de négociations bilatérales secrètes entre l’électricien et ces grands clients, le ministère de l’Energie a regretté jeudi soir qu’un seul contrat ferme ait été signé à date.- “Chapeau trop grand” -Depuis des mois, l’Etat et unique actionnaire d’EDF, fait pression pour qu’elle conclue plus de contrats alors que les industriels agitent la menace de délocalisations, notamment dans la chimie.Argument contré par EDF, qui admet les problèmes du secteur de la chimie, mais les attribue surtout au renchérissement du gaz.”Il ne faut pas essayer de faire porter à l’électricité un chapeau trop grand pour elle”, a réagi vendredi auprès de l’AFP le directeur executif chargé du pôle clients, Marc Benayoun.EDF a par ailleurs essayé d’éteindre l’incendie, soulignant que son nouveau système d’enchères s’ajoutait aux discussions en cours mais ne les remplaçait pas. Les negociations “se poursuivent” avec les industriels, a assuré M. Benayoun.Il se dit optimiste sur les chances de signer bientôt “plusieurs contrats” à long terme avec des industriels, issues de “dix” lettres d’intention, contre neuf jusqu’à présent.Selon lui, l’électricien devrait transmettre “la semaine prochaine” un “dossier complet” au gouvernement pour tirer un premier bilan. Il a reconnu au passage qu’EDF aura signé “moins de CAPN que prévu”.Mais il a annoncé à l’AFP qu’un “deuxième gros contrat” long terme serait signé la semaine prochaine, après le premier dévoilé par le PDG d’EDF Luc Rémont fin février. M. Benayoun a indiqué que ce premier contrat avait été signé avec un industriel de la chimie, sans révéler l’identité du deuxième.Le dirigeant assure que “tous vont trouver une solution avant début 2026”, et que les contrats long terme ne sont qu’une des solutions.Les industriels peuvent aussi se tourner vers les marchés qui “sont très attractifs aujourd’hui: (…) A 4 ans, sur 2026-29, le prix tourne autour de 60 euros le MWh” alors qu’il était à 85 euros fin 2023″ au début des discussions, quand Bruno Le Maire était le locataire de Bercy. L’ex-ministre de l’Economie est sorti de son silence sur le réseau social “X” pour prendre fait et cause pour les industriels en estimant que le projet d’enchères d’EDF “affaiblirait l’industrie française”.