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La BCE doit rassurer sur son engagement à maintenir la stabilité des prix, dit Lagarde

La présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, a déclaré mercredi que l’institution devait rassurer le public sur son engagement à garantir la stabilité des prix, malgré un contexte toujours plus incertain.”Dans un environnement d’incertitude, un engagement fort à maintenir la stabilité des prix à moyen terme est plus important que jamais”, a déclaré Mme Lagarde lors d’un discours prononcé à Francfort.L’institut définit la stabilité des prix comme le fait de maintenir l’inflation à 2% à terme, un niveau qui renforce la confiance des ménages et entreprises pour consommer et investir.Cet engagement à maintenir l’inflation à un niveau adéquat “nécessitera de l’agilité pour répondre aux nouveaux chocs, tout en restant dans un cadre bien défini qui limite les réactions à court terme et la discrétion excessive” qui signifierait que la BCE ajuste ses politiques en s’en remettant à son seul jugement, a-t-elle ajouté. Cela signifie que “nous devrons continuer à guider les attentes du public”, souligne la première gardienne de l’euro. “Les gens attendent de nous, ainsi que des autres décideurs, qu’ils comprennent comment nous allons naviguer dans cette ère plus volatile et aider à réduire, plutôt qu’amplifier, l’incertitude”, a-t-elle expliqué.Jeudi dernier, après une cinquième baisse d’affilée de ses taux directeurs par la Banque centrale européenne, Mme Lagarde avait décrit l’économie européenne confrontée à “l’incertitude partout”, en raison des tensions avec les États-Unis et des investissements massifs annnoncés en Europe.Pour ajuster la réponse monétaire aux circonstances changeantes, les banquiers centraux en zone euro “devront avoir une curiosité intellectuelle pour remettre en question les principes établis et la sagesse conventionnelle”, a-t-elle souligné mercredi.

La Bourse de Paris animée par les droits de douane américains avant un indice d’inflation

La Bourse de Paris tente un rebond mercredi après trois séances consécutives de pertes, pliant face à la crainte d’une possible récession aux Etats-Unis en raison des droits de douane élevés imposés par la Maison Blanche.L’indice vedette CAC 40 prenait 0,93% vers 09h55, soit 74,14 points et s’établissait 8.016,05 points. Depuis le début de la semaine, l’indice affiche à ce stade un repli d’environ 1,30%. Mardi, il a terminé en forte baisse de 1,31%, l’entraînant sous la barre des 8.000 points à la clôture pour la première fois depuis plus d’un mois, à 7.941,91 points. “La prudence reste de mise sur les marchés avec l’entrée en vigueur des droits de douane très élevés sur les importations d’acier et d’aluminium”, commente Susannah Streeter, analyste chez Hargreaves Lansdown.Mardi, Donald Trump a soufflé le chaud et le froid en menaçant de doubler, à 50%, les droits de douane prévus sur l’acier et l’aluminium canadiens, puis en y renonçant quelques heures plus tard.Mercredi, l’Union européenne a déclaré riposter aux droits de douane. La Commission européenne estime que les mesures américaines affecteront 28 milliards de dollars de marchandises, soit 26 milliards d’euros. Elle a annoncé que la réplique de l’UE, à compter du 1er avril, toucherait le même montant, sur une série de produits américains.”Les investisseurs continuent de jauger les conséquences des droits de douane sur la croissance mondiale et les perspectives des multinationales”, a poursuivi Susannah Streeter.Enfin, “les inquiétudes concernant le futur de l’économie américaine pourraient prendre un nouveau tournant cet après-midi après la publication des chiffres de l’inflation américaine”, commente John Plassard, spécialiste de l’investissement pour Mirabaud.Les investisseurs scruteront deux indicateurs d’inflation américains: l’indice des prix à la consommation (CPI) pour février, à 13H30, puis jeudi, l’indice des prix à la production (PPI) sur la même période.L’un mesure l’inflation du côté des consommateurs et l’autre, du côté des producteurs.Airbus recherchéAirbus a présenté mardi l’hélicoptère H140, un bimoteur léger destiné aux transports sanitaires et de passagers. Mercredi, l’opérateur médical américain Metro Aviation a annoncé avoir commandé 12 de ces nouveaux hélicoptères civils H140 à Airbus, avec une option portant sur 24 appareils additionnels.L’industriel n’a pas communiqué le tarif de son nouvel appareil.A la cote, le titre avançait de 1,61% à 165,62 euros.

Guerre commerciale: L’acier taxé aux Etats-Unis, l’UE riposte, Pékin promet des mesures

Nouvelle étape de la guerre commerciale entre les Etats-Unis et ses partenaires commerciaux, les droits de douane de 25% sur l’acier et l’aluminium voulus par Donald Trump sont devenus effectifs mercredi, entraînant une riposte de l’Union européenne et de Pékin, qui a promis de prendre “toutes les mesures nécessaires” pour protéger ses intérêts.Le président américain avait déjà taxé les importations d’acier et d’aluminium durant son premier mandat (2017-2021) mais ces nouvelles taxes se veulent “sans exception et sans exemption”, avait-il assuré lors de leur annonce, début février.Le but affiché par le locataire de la Maison blanche est de protéger l’industrie sidérurgique américaine, qui voit sa production baisser d’année en année, confrontée à une concurrence de plus en plus vigoureuse, provenant notamment d’Asie.La Chine, premier producteur d’acier au monde, a réagi en promettant de prendre “toutes les mesures nécessaires pour protéger ses droits et intérêts légitimes”.Dans les faits, le marché américain n’est toutefois pas le débouché principal pour les exportateurs chinois.”Les actions des Etats-Unis violent gravement les règles” de l’Organisation mondiale du commerce et “endommagent gravement le système d’échange multilatéral”, a déclaré une porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.”Il n’y a aucun gagnant dans les guerres commerciales”, a-t-elle ajouté.Ces nouvelles taxes vont plus loin que celles du premier mandat de M. Trump en couvrant aussi toute une gamme de produits transformés. Le Canada, la Chine, l’Union européenne, le Japon ou encore l’Australie sont concernés.- “Les prix vont augmenter” -La Commission européenne a de son annoncé qu’elle allait taxer une série de produits américains allant des bateaux au bourbon en passant par les motos, à partir du 1er avril.L’UE “regrette profondément” les mesures décidées par le président Donald Trump, a déclaré la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, estimant que la réplique européenne était “forte mais proportionnée”. “Les droits de douane sont mauvais pour les affaires et encore pires pour les consommateurs”, a-t-elle estimé. “Des emplois sont en jeu. Les prix vont augmenter. En Europe et aux Etats-Unis”, a-t-elle martelé, se disant prête au dialogue.Ces droits de douane américains sont “totalement injustifiés”, a aussi déclaré mercredi le Premier ministre australien Anthony Albanese, après avoir échoué à négocier une exemption de dernière minute.Londres s’est de son côté dit “déçu” mercredi, mais sans annoncer de contre-mesures immédiates.Les Etats-Unis importent environ la moitié de l’acier et de l’aluminium utilisés dans le pays, pour des secteurs aussi variés que l’automobile ou l’aviation, la pétrochimie ou les produits de consommation de base, telles les conserves.”Les deux industries les plus consommatrices d’acier aux Etats-Unis sont le secteur automobile et la construction, qu’il s’agisse de bâtiments résidentiels ou commerciaux”, a souligné Clarke Packard, chercheur au Cato Institute.Depuis le début de son mandat, Donald Trump a fait un usage extensif des droits de douane, les utilisant à la fois comme outil de négociations, incitation à l’implantation d’entreprises dans le pays et source de revenus pour les finances fédérales.Il a tout d’abord visé le Canada, le Mexique, de 25%, et la Chine, de 10% avant de porter le taux à 20%, accusant les trois pays de ne pas agir suffisamment contre le trafic de fentanyl, puissant opioïde cause d’une grave crise sanitaire dans le pays.Mais les produits canadiens et mexicains importés aux Etats-Unis et respectant le cahier des charges de l’accord de libre-échange Canada-Etats-Unis-Mexique (ACEUM) ont finalement été exemptés jeudi, soit une large part des importations.Les droits de douane visant les produits chinois ont en revanche été maintenus poussant Pékin à annoncer des représailles, visant en particulier des produits agricoles provenant d’Etats américains ayant largement voté pour Donald Trump.Le président américain a également menacé brièvement mardi le Canada de doubler les droits de douane sur l’acier et l’aluminium avant de reculer dans la même journée.D’autres matières premières, telles que le bois de construction ou les produits laitiers canadiens, ont été menacés et M. Trump a régulièrement répété, depuis le 20 janvier, son intention d’imposer des droits de douane aux importations européennes.Certains pays ont tenté de convaincre le président américain de les exempter, à l’image du Japon, dont le ministre de l’Economie, Yoji Muto, a fait le déplacement à Washington, sans grand succès de son propre aveu.Mercredi, le Japon a jugé “regrettable” de ne pas avoir été exempté sur l’acier, mettant en garde contre le risque d’un “impact considérable” des barrières douanières sur leurs liens économiques.Cette frénésie d’annonce de nouvelles taxes à l’importation pèse de plus en plus sur les marchés: Wall Street a ainsi effacé lors des dernières la quasi totalité des gains réalisés depuis l’élection de Donald Trump, sur fond de crainte de récession aux Etats-Unis.

Les Bourses européennes tentent un rebond à l’ouverture

Les Bourses européennes ont ouvert en hausse mercredi, tentant un rebond après avoir vacillé sous le poids de craintes grandissantes d’une récession aux Etats-Unis, première économie mondiale, et attendent la publication d’indices d’inflation américains.Dans les premiers échanges, la Bourse de Paris prenait 0,86%, Francfort 0,87%, Londres 0,20% et Milan 1,00%.

Le fabricant de batteries Northvolt se déclare en faillite en Suède

Le fabricant suédois de batteries de véhicules électriques Northvolt, qui ploie sous une forte dette depuis des mois, s’est déclaré en faillite mercredi en Suède, incapable de réunir les financements nécessaires pour survivre.”Après avoir avoir exploré de manière exhaustive toutes les options disponibles pour négocier et mettre en Å“uvre une restructuration financière, y compris une procédure de restructuration sous le chapitre 11 aux États-Unis (…) l’entreprise n’a pas réussi à réunir les conditions financières nécessaires pour poursuivre ses activités sous sa forme actuelle”, a-t-elle indiqué dans un communiqué.Northvolt avait annoncé la suppression de 1.600 emplois en septembre, soit un quart de ses effectifs, ramenés alors à moins de 5.000 personnes.Le fabricant suédois avait demandé le 21 novembre son placement sous la protection de la loi américaine sur les faillites pour faciliter sa réorganisation, qu’il prévoyait de terminer au premier trimestre de 2025. “Comme de nombreuses entreprises du secteur des batteries, Northvolt a été confronté ces derniers mois à une série de défis cumulés qui ont affaibli sa situation financière, notamment la hausse des coûts du capital, l’instabilité géopolitique, des perturbations dans la chaîne d’approvisionnement et les évolutions de la demande du marché”, a-t-elle ajouté. En janvier les actionnaires avaient donné leur feu vert à la poursuite de l’activité et de la recherche de nouveaux actionnaires. Les deux principaux actionnaires du groupe suédois sont le constructeur automobile allemand Volkswagen, lui-même en difficulté financière, et la banque d’affaires américaine Goldman Sachs.Tout au long “de cette procédure, l’entreprise a suscité un intérêt significatif de la part de partenaires potentiels et d’investisseurs (…)Toutefois, en raison du temps et des ressources financières limités, l’entreprise n’a pas été en mesure de conclure les accords nécessaires pour assurer son avenir”, a souligné Northvolt dans son communiqué.Fondé en 2016, le fabricant suédois était perçu comme la pierre angulaire des tentatives européennes visant à rattraper l’Asie et les États-Unis dans la production de cellules de batterie, composant crucial des voitures zéro émission.L’Europe ne représente que 3% de la production mondiale de cellules de batterie, mais vie 25% du marché d’ici la fin de la décennie. 

Guerre commerciale: L’acier taxé aux Etats-Unis, l’UE riposte

Les droits de douane de 25% sur l’acier et l’aluminium voulus par Donald Trump sont devenus effectifs mercredi, entraînant une riposte immédiate de l’Union européenne et marquant une nouvelle étape dans la guerre commerciale entre les Etats-Unis et ses principaux partenaires commerciaux.Le président américain avait déjà taxé les importations d’acier et d’aluminium durant son premier mandat (2017-2021) mais ces nouvelles taxes se veulent “sans exception et sans exemption”, avait-il assuré lors de leur annonce, début février.Elles vont plus loin que celles du premier mandat de Trump en couvrant aussi toute une gamme de produits transformés. Le Canada, la Chine, l’Union européenne, le Japon ou encore l’Australie sont concernés. Le but affiché par le locataire de la Maison blanche est de protéger l’industrie sidérurgique américaine, qui voit sa production baisser d’année en année, confrontée à une concurrence de plus en plus vigoureuse, provenant notamment d’Asie.En réponse, la Commission européenne a annoncé qu’elle allait taxer une série de produits américains allant des bateaux au bourbon en passant par les motos, à partir du 1er avril.L’UE “regrette profondément” les mesures décidées par le président Donald Trump, a déclaré la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, estimant que la réplique européenne était “forte mais proportionnée”. – “Les prix vont augmenter” -“Les droits de douane sont mauvais pour les affaires et encore pires pour les consommateurs”, a-t-elle estimé. “Des emplois sont en jeu. Les prix vont augmenter. En Europe et aux Etats-Unis”, a-t-elle martelé, se disant prête au dialogue.Ces droits de douane américains sont “totalement injustifiés”, a aussi réagi mercredi le Premier ministre australien Anthony Albanese. “Ce n’est pas un geste amical”, a déclaré le chef du gouvernement australien aux journalistes, après avoir échoué à négocier une exemption de dernière minute.Londres s’est de son côté dit “déçu” mercredi, mais sans annoncer de contre-mesures immédiates.Les Etats-Unis importent environ la moitié de l’acier et de l’aluminium utilisés dans le pays, pour des secteurs aussi variés que l’automobile ou l’aviation, la pétrochimie ou les produits de consommation de base, telles les conserves.”Les deux industries les plus consommatrices d’acier aux Etats-Unis sont le secteur automobile et la construction, qu’il s’agisse de bâtiments résidentiels ou commerciaux”, a souligné Clarke Packard, chercheur au Cato Institute.Depuis le début de son mandat, Donald Trump a fait un usage extensif des droits de douane, les utilisant à la fois comme outil de négociations avec les partenaires commerciaux des Etats-Unis, incitation à l’implantation d’entreprises dans le pays et source de revenus pour les finances fédérales.Il a tout d’abord visé le Canada, le Mexique, de 25%, et la Chine, de 10% avant de porter le taux à 20%, accusant les trois pays de ne pas agir suffisamment pour lutter contre le trafic de fentanyl, un puissant opioïde cause d’une grave crise sanitaire dans le pays.Mais les produits canadiens et mexicains importés aux Etats-Unis et respectant le cahier des charges de l’accord de libre-échange Canada-Etats-Unis-Mexique (ACEUM) ont finalement été exemptés jeudi, épargnant de fait une large part des importations.Les droits de douane visant les produits chinois ont en revanche été maintenus et ont poussé Pékin à annoncer des représailles, visant en particulier des produits agricoles provenant d’Etats américains ayant largement vote en faveur de Donald Trump en novembre dernier.Le président américain a également menacé brièvement mardi le Canada de doubler les droits de douane sur l’acier et l’aluminium avant de reculer dans la même journée.D’autres matières premières, telles que le bois de construction ou les produits laitiers canadiens, ont été menacés et M. Trump a régulièrement répété, depuis le 20 janvier, son intention d’imposer des droits de douane aux importations européennes.Certains pays ont tenté de convaincre le président américain de les exempter, à l’image du Japon, dont le ministre de l’Economie, Yoji Muto, a fait le déplacement à Washington pour discuter du sujet avec ses homologues américains, mais sans grand succès de son propre aveu.Cette frénésie d’annonce de nouvelles taxes à l’importation pèse de plus en plus sur les marchés: Wall Street a ainsi effacé lors des dernières la quasi totalité des gains réalisés depuis l’élection de Donald Trump, sur fond de crainte de récession aux Etats-Unis.

L’UE riposte aux droits de douane sur l’acier en taxant une série de produits américains

La Commission européenne a annoncé mercredi matin qu’elle appliquerait des droits de douane “forts mais proportionnés” sur une série de produits américains à partir du 1er avril, en réponse aux taxes américaines de 25% sur l’acier et l’aluminium.L’UE “regrette profondément” les mesures décidées par le président Donald Trump, a déclaré la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, dans un communiqué. “Les droits de douane sont des taxes. Elles sont mauvaises pour les affaires et encore pires pour les consommateurs”, a-t-elle ajouté. “Des emplois sont en jeu. Les prix vont augmenter. En Europe et aux Etats-Unis”.La Commission européenne estime que les mesures américaines affecteront 28 milliards de dollars de marchandises, soit 26 milliards d’euros. Elle a annoncé que la réplique de l’UE toucherait le même montant de marchandises américaines.Les droits de douane de 25% sur l’acier et l’aluminium voulus par le nouveau locataire de la Maison blanche sont devenus effectifs mercredi à 00H01 (04H01 GMT), marquant une nouvelle étape dans la guerre commerciale entre les Etats-Unis et ses principaux partenaires commerciaux.Le Canada, la Chine, l’Union européenne, le Japon ou encore l’Australie sont concernés, alors que le but affiché de M. Trump est de protéger l’industrie sidérurgique américaine, qui voit sa production baisser d’année en année, confrontée à une concurrence de plus en plus vigoureuse, provenant notamment d’Asie.Le président américain avait déjà taxé les importations d’acier et d’aluminium durant son premier mandat (2017-2021) mais cette nouvelle taxe se veut “sans exception et sans exemption”, a-t-il assuré lors de leur annonce, début février.- Bateaux, motos, bourbon -La réplique européenne s’effectuera en deux temps. Au 1er avril, les contre-mesures de l’UE mises en place en 2018 et 2020 en réponse aux droits de douane américains du premier mandat de Donald Trump seront automatiquement rétablies, leur suspension arrivant à expiration au 31 mars. “Pour la première fois, ces mesures de rééquilibrage seront mises en Å“uvre dans leur intégralité. Des droits de douane seront appliqués sur des produits allant des bateaux au bourbon en passant par les motos”, a expliqué la Commission européenne.Mais les nouveaux droits de douane américains entrés en vigueur mercredi vont beaucoup plus loin que ceux du premier mandat de Trump. Par conséquent, la Commission européenne a lancé le 12 mars une procédure pour imposer des contre-mesures supplémentaires à l’encontre des États-Unis afin d’arriver au même impact que les mesures américaines. La première étape de cette procédure est une phase de “consultation de deux semaines avec les parties prenantes de l’UE” afin de garantir que “les bons produits” seront visés et “assurer une réponse efficace (…) réduisant au minimum les perturbations pour les entreprises et consommateurs européens”. Ces mesures additionnelles devraient entrer en vigueur mi-avri.

Défense: les entreprises françaises face au défi de la “montée en puissance”

Les industriels français de la défense affichent un volontarisme prudent face aux déclarations des responsables politiques français et européens, qui ont appelé ces dernières semaines les entreprises du secteur à “monter en cadence” pour renforcer l’autonomie stratégique européenne.”Il nous faut une augmentation très rapide des capacités de défense européennes. Et il nous la faut maintenant!” a lancé mardi la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen devant le Parlement européen à Strasbourg. Si elles ont bien entendu le message, les 4.000 entreprises françaises de la défense attendent que les déclarations se concrétisent sous forme de commandes, tout en se préparant à redimensionner leur appareil productif.”Nous avons déjà montré que nous sommes capables de monter en intensité en 2022″, juste après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, assure Guillem Monsonis, directeur de la communication de la branche française du fabricant des canons Caesar KNDS (ex-Nexter).A écouter la parole politique, les perspectives sont bonnes: la Commission a dévoilé début mars un plan permettant de mobiliser 800 milliards d’euros sur quatre ans, dont 150 milliards de prêts à disposition des 27 pays de l’Union, tandis que le chef de l’Etat français a plaidé pour une augmentation des dépenses militaires à 3%, voire 3,5% du PIB, contre 2% actuellement.”Pour pouvoir aller plus vite, il nous faut de la visibilité, et cette visibilité, on l’a”, assure Philippe Keryer, directeur stratégie, recherche et technologies de Thales, dont les bénéfices ont battu des records en 2024 et dont les carnets de commande sont “pleins”.”Vous pouvez augmenter votre production, mais à condition d’avoir les outils en main”, nuance Jean-Pierre Maulny, directeur adjoint de l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris), qui relève trois “essentiels” nécessaires à cette accélération: la disponibilité des équipements, des capitaux et des “compétences rares”. Certaines machines-outils ou composants peuvent mettre des mois, voire des années à être livrés, et il peut être nécessaire “d’ouvrir les portes de l’usine” en ouvrant de nouveaux sites de productions, rappelle Jean-Pierre Maulny, autant de facteurs qui nécessitent du temps et des investissements importants.- “Maillon faible” -“Une limite importante, c’est celle du personnel, ajoute-t-il: trouver des chaudronniers compétents pour les fabrications de base sur des matériaux aluminiums, par exemple, est “difficile”. Autre défi, “la souveraineté de l’approvisionnement”, pointe Guillem Monsonis, dont l’entreprise constitue depuis des années des stocks de poudre explosive pour nourrir sa production. La vigilance est particulièrement de mise sur les “goulets d’étranglement” potentiels si de nombreux industriels doivent répondre en même temps à l’explosion de leurs carnets de commande.Or, les géants du secteur s’appuient sur une constellation de sous-traitants spécialisés, souvent des PME qui n’ont pas les mêmes capacités à investir.Ces dernières peuvent être en concurrence avec des fournisseurs d’autres pays capables de produire des munitions ou du matériel d’infanterie à moindre coût.”Le délai de production dépend de votre maillon le plus faible, rappelle Jean-Pierre Maulny, et si votre maillon le plus faible est en retard, tout est en retard”.Au-delà des capacités, le secteur se pose surtout la question de l’objectif final de cette accélération.”On ne peut pas faire des montées en cadence pour redescendre ensuite, c’est impossible”, note Philippe Keryer, pour qui la “visibilité à long terme” est fondamentale. “Si on embauche, il faut qu’on puisse avoir du boulot à donner derrière”, abonde Guillem Monsonis, dont l’entreprise a engagé “500 personnes par an en moyenne” depuis le début de la guerre en Ukraine.”On peut se dire qu’on entre dans une période où il va y avoir une menace plus grande, qu’on part pour trente ans, car la menace russe ne va pas se résorber de sitôt”, conclut le directeur adjoint de l’Iris, “on doit fixer un certain objectif en termes de dépenses militaires, qui n’est pas du niveau d’une économie de guerre, mais qui est tenable”.Emmanuel Macron doit rencontrer les industriels français de défense vendredi, a annoncé son entourage.

Trump vole au secours de Musk et fait la pub de Tesla à la Maison Blanche

La Maison Blanche s’est transformée en concession Tesla éphémère mardi à l’initiative de Donald Trump, qui a manifesté de manière très ostensible son soutien à son allié Elon Musk, patron du constructeur.”Il ne peut pas être puni pour être un patriote”, a affirmé le président américain, se tenant aux côtés du multimilliardaire et du fils de ce dernier, devant cinq voitures de la marque dont le très reconnaissable Cybertruck, à l’allure futuriste.”Je vais en acheter une” parce que c’est “un très bon produit” et parce qu’Elon Musk a été “traité de manière très injuste” a dit le républicain de 78 ans, au moment où l’action Tesla est malmenée en Bourse et alors que les ventes du constructeur souffrent.L’entrepreneur, dont la charge contre la bureaucratie fédérale n’en finit plus de secouer Washington, et le président américain sont ensuite montés dans la voiture sur laquelle ce dernier a jeté son dévolu, une Tesla rouge du modèle S.- Pas de réduction -Donald Trump, précisant qu’il paierait par chèque, a toutefois indiqué qu’il n’était “pas autorisé à rouler parce qu'(il n’avait) pas conduit de voiture depuis longtemps”, et a précisé que la voiture serait mise à la disposition de ses employés à la Maison Blanche.Le républicain a aussi assuré, sur le ton de la plaisanterie, qu’il ne demanderait pas de réduction à celui qui a été le plus généreux contributeur de sa campagne.Sur un ton plus menaçant, il a assuré, à propos des personnes qui vandaliseraient des voitures Tesla: “Nous vous attraperons et vous vivrez un enfer.”Elon Musk a de son côté déclaré qu'”en signe de confiance en l’Amérique, Tesla (allait) doubler sa production de véhicules aux Etats-Unis dans les deux années à venir”.Conseiller du président, l’hyperactif patron est un rouage essentiel de l’administration Trump et anime notamment le travail d’une Commission chargée de réduire drastiquement les dépenses de l’Etat fédéral (Doge), ce qu’il ne fait pas sans heurts.Le multimilliardaire, qui est également propriétaire du réseau social X, est devenu un épouvantail pour les opposants à Donald Trump qui l’accusent notamment d’avoir fait un salut nazi, d’outrepasser ses fonctions, de menacer les régimes sociaux, d’être l’incarnation du pouvoir derrière le trône. “Les fous de la gauche radicale, comme ils le font souvent, essaient de boycotter illégalement (…) Tesla, l’un des plus grands constructeurs automobiles du monde et le +bébé+ d’Elon”, avait déjà accusé Donald Trump sur son réseau Truth Social. – Boycott et vandalisme -Ce soutien intervient à un moment délicat pour le constructeur. Lundi, l’action du pionnier des véhicules électriques a chuté de plus de 15% à la Bourse de New York, le constructeur souffrant d’un plongeon de ses ventes et d’un net recul du secteur technologique à Wall Street. Sa valorisation boursière a été divisée par deux depuis décembre.Les prises de position d’Elon Musk ont refroidi certains acheteurs même s’il reste difficile d’évaluer à quel point le milliardaire et son soutien à l’extrême droite européenne ont pu effrayer de potentiels clients. Des appels au boycott ont été lancés ces dernières semaines. Mardi, le constructeur automobile sud-coréen Kia a indiqué qu’il n’avait pas validé une campagne publicitaire hostile à Elon Musk, diffusée en Norvège, mettant en scène une voiture Kia avec un autocollant “Je l’ai acheté après qu’Elon est devenu fou”.Aux Etats-Unis, les autorités enquêtent de leur côté sur les causes de l’incendie de quatre véhicules Tesla à Seattle (Ouest) dimanche soir, a rapporté lundi le New York Times, rappelant que plusieurs bornes de recharge avaient été auparavant incendiées près de Boston (Est).

Trump malmène le Canada en pleine guerre commerciale

Donald Trump a une nouvelle fois déconcerté les marchés mardi à coups d’annonces contradictoires sur le Canada, sa cible commerciale et diplomatique privilégiée, à la veille de l’entrée en vigueur de droits de douane généralisés sur les importations d’acier et d’aluminium.Le président américain a souhaité, à sa manière, la bienvenue au futur Premier ministre canadien Mark Carney, sur le point de prendre les rênes du pays, en martelant son souhait de faire du voisin du nord un Etat américain.Mardi, il a soufflé le chaud et le froid en menaçant de doubler, à 50%, les droits de douane prévus sur l’acier et l’aluminium canadiens, puis en y renonçant quelques heures plus tard.Une volte-face due au retrait par la province canadienne de l’Ontario de sa surtaxe sur les exportations d’électricité vers trois Etats américains.Le Canada a continué de faire bloc contre le président américain, qui a estimé que la “seule chose sensée” à faire pour son voisin était de devenir le “51e Etat américain”, ce qui mettrait fin de facto à la guerre commerciale. Le républicain de 78 ans a qualifié d'”artificielle” la frontière séparant les deux pays.Le futur chef du gouvernement canadien Mark Carney a assuré que la riposte de son pays aurait “un impact maximal sur les Etats-Unis et un impact minimum sur le Canada”.”Nous maintiendrons nos droits de douane jusqu’à ce que les Américains nous montrent du respect”, a-t-il déclaré sur X.La température a finalement baissé dans l’après-midi, après un échange téléphonique entre Doug Ford, qui dirige l’Ontario, la province canadienne la plus peuplée, et le ministre américain du Commerce Howard Lutnick. Les deux hommes devraient se rencontrer jeudi à Washington.Mais le Canada, comme les autres pays, se verra bien appliquer à partir de mercredi 04H01 GMT des droits de douane de 25% sur son acier et son aluminium exportés aux Etats-Unis, qui les utilisent pour l’automobile, l’aviation ou des produits de base comme les conserves.Selon le cabinet EY-Parthenon, 50% de l’aluminium et 20% de l’acier importés aux Etats-Unis proviennent de son voisin du nord.- “Pas à vendre” -Selon M. Ford, qui a jugé que “le Canada n’était pas à vendre”, la seule solution est d’abandonner la guerre commerciale lancée par Donald Trump depuis son retour à la Maison Blanche. “Cela renforcera nos deux pays. Nous sommes votre plus important client, nous achetons plus de produits américains que n’importe quel autre pays dans le monde”, a-t-il plaidé.Depuis son investiture le 20 janvier, Donald Trump a multiplié les annonces fracassantes et les revirements tout aussi spectaculaires en matière de droits de douane, ce qui fait tanguer la finance et l’économie mondiale.Le Canada est peu à peu apparu comme la cible privilégiée de la rhétorique commerciale agressive et des visées expansionnistes du président américain, qui convoite également le Groenland ainsi que le canal de Panama.L’ancien promoteur immobilier n’a de cesse de clamer son “amour” pour les droits de douane qui, selon lui, doivent permettre à la fois de rapatrier des usines aux Etats-Unis et de réduire le déficit, quitte à causer des “perturbations” financières passagères.Cet “âge d’or” protectionniste vanté par le milliardaire convainc de moins en moins les investisseurs, qui spéculent désormais sur une récession aux Etats-Unis, chose impensable il y a quelques semaines à peine.Un risque que Donald Trump a balayé mardi, assurant que l’économie américaine n’entrera pas en récession, ajoutant qu’il n’était “pas inquiet” face à la chute des indices boursiers depuis un peu plus d’une semaine.La Bourse de New York a terminé en baisse modérée mardi, au lendemain d’une forte chute, les investisseurs naviguant à vue au gré des déclarations changeantes, menaces et concessions, sur les droits de douane.Signe supplémentaire de la nervosité des marchés, le dollar était en fort recul mardi, perdant jusqu’à 1% par rapport à l’euro, signe de craintes autour de l’impact économique des décisions de Donald Trump, en particulier sa guerre commerciale.