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Catastrophe écologique au Brésil: fin d’un procès géant à Londres contre BHP

Les dommages pourraient se compter en dizaines de milliards de livres: le dernier jour du procès contre le géant minier australien BHP, jugé pour la rupture dévastatrice d’un barrage de résidus toxiques en 2015 au Brésil, a débuté jeudi à Londres. Des centaines de milliers de victimes réclament réparation.Experts et victimes se sont succédé depuis fin octobre devant la Haute Cour de Londres, chargée de déterminer la responsabilité de BHP dans cette affaire titanesque, qui avait créé un émoi considérable.La décision n’est pas attendue avant juin ou juillet et les éventuels dommages et intérêts devront attendre un deuxième procès, peut-être en octobre 2026.Pour les avocats des demandeurs, “BHP était au courant, pratiquement dès le début, du risque sérieux que représentait le barrage de résidus de Mariana pour les communautés environnantes et l’environnement”.Mais “les entreprises essaient simplement de payer le moins possible”, a affirmé jeudi l’un d’eux, Tom Goodhead, à l’AFP.Le 5 novembre 2015, la rupture du barrage minier de Fundao, près de la ville de Mariana, dans l’Etat du Minas Gerais (sud-est du Brésil), avait entraîné une gigantesque coulée de boue de déchets toxiques sur 650 kilomètres le long du fleuve Rio Doce, jusqu’à l’océan Atlantique.- Forêt tropicale -Le barrage était exploité par Samarco, dont BHP et la compagnie brésilienne Vale étaient copropriétaires.La catastrophe a provoqué 19 morts, privé plus de 600 personnes de leur foyer, tué des milliers d’animaux et dévasté des zones de forêt tropicale protégée.BHP avait à l’époque deux sièges, dont un à Londres, ce qui explique cet énorme procès civil dans la capitale britannique.L’entreprise, qui affirme que l’eau du fleuve a retrouvé sa qualité depuis les faits, reconnaît une “tragédie” mais estime avoir démontré, lors du procès à Londres, qu’elle a su “privilégier la sécurité et agir de manière responsable”.Elle assure aussi que plus de 430.000 personnes ont déjà reçu une compensation au Brésil, où les autorités ont annoncé en octobre un nouvel accord d’indemnisation de l’ordre de 30 milliards de dollars avec BHP et Vale.”Nous respectons la procédure de Londres. Nous continuons notre défense ici, mais nous considérons que le Brésil est le meilleur endroit pour aborder toutes ces questions”, a affirmé à l’AFP jeudi Fernanda Lavarello, une dirigeante de BHP au Brésil.Les victimes espèrent obtenir davantage de la justice britannique. Elles soutiennent que la majorité des 620.000 plaignants au procès de Londres (dont 46 municipalités brésiliennes, des entreprises et plusieurs peuples autochtones) ne sont pas couverts par l’accord brésilien.- 36 milliards de livres -Le montant des dommages et intérêts réclamés dans la capitale britannique promet d’être énorme: il est évalué à 36 milliards de livres (soit 43 milliards d’euros ou 46 milliards de dollars) par les avocats des plaignants.Mariana est “la ville la plus touchée”, mais “malheureusement, les sommes accordées” au Brésil aux municipalités “ont été très basses”, a affirmé le maire Juliano Duarte jeudi à l’AFP, indiquant qu’une grande partie des indemnisations est attribuée “au gouvernement fédéral et au gouvernement de l’État”.”Nous espérons une meilleure justice à Londres, recevoir des sommes proportionnées à l’ampleur de la tragédie et nous espérons également que le paiement ne sera pas étalé sur 20 ans, comme cela est le cas au Brésil”, ajoute-t-il.Un peu plus loin, Pamela Fernandes, la mère d’Emanuele Vitoria, une petite fille de cinq ans qui a perdu la vie, dit être à Londres “pour la justice” car “pour moi, au Brésil, justice n’a pas été rendue”.Elle s’étrangle de la relaxe en novembre de BHP et Vale sur le plan pénal par un tribunal brésilien, pour absence de preuves sur leur responsabilité dans la rupture du barrage.Mais les vies perdues “sont des preuves”, assène-t-elle, pour qui il y a, au Brésil, “un manque d’intérêt, un manque d’effort. Ou alors c’est l’argent, qui parle plus fort”.

Enquêtes après des plaintes de L214 sur des élevages porcins fournissant E.Leclerc

Deux enquêtes ont été ouvertes, une par le parquet de Saint-Malo et l’autre à Saint-Brieuc, après des plaintes pour maltraitance animale déposées par l’association animaliste L214 contre huit élevages porcins en Bretagne fournissant l’enseigne E.Leclerc, qui dit “vérifier ces informations afin de prendre toutes les mesures nécessaires”. “Je vous indique avoir, après examen de la plainte, prescrit l’ouverture d’une enquête”, a déclaré à l’AFP Fabrice Tremel, procureur de la République de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine). Le procureur de Saint-Brieuc Julien Wattebled a également annoncé à l’AFP l’ouverture d’une enquête et des “premiers contrôles” dès jeudi matin.Consultées par l’AFP, sept plaintes ont été déposées mercredi par L214 auprès du parquet de Saint-Brieuc (Côtes d’Armor) et une auprès du parquet de Saint-Malo contre huit propriétaires d’élevages, tous situés dans les Côtes-d’Armor.”Le fait que ce soit huit élevages distincts montre qu’il ne s’agit pas d’anomalies isolées mais bien d’une cruauté structurelle, institutionnelle, presque cautionnée par Leclerc”, déclare auprès de l’AFP Ambre Bernard, chargée de campagne contre l’élevage intensif pour L214.Prises et filmées en octobre et novembre 2024, les photos et vidéos diffusées jeudi par l’association montrent notamment des cadavres de porcelets en état de décomposition avancée, abandonnés au milieu des animaux, et des animaux ayant pour la plupart la queue coupée.Dans une déclaration transmise jeudi à l’AFP, Kermené, filiale de l’enseigne E.Leclerc spécialisée dans la transformation de produits carnés, dit “condamner fermement toute pratique contraire au bien-être animal. Les faits rapportés, s’ils sont avérés, sont inacceptables et ne correspondent en aucun cas aux engagements de notre enseigne en matière d’éthique et de respect des normes d’élevage”.Elle indique “vérifier actuellement ces informations afin de prendre toutes les mesures nécessaires. La première d’entre elles étant de mettre fin sans délai et de manière définitive à toute collaboration avec tout éleveur de notre réseau de fournisseurs qui serait concerné”.- “cadre réglementaire strict” -En mars 2024, L214 avait déposé plainte contre un éleveur possédant deux élevages porcins dans le Morbihan fournissant E.Leclerc, rappelle Ambre Bernard.”La réponse de Leclerc a été à chaque fois de dire que ce sont des exceptions et nous arrêtons de travailler avec ces élevages”, explique-t-elle. “Mais nous ne voulons plus entendre leurs excuses, nous voulons un engagement ferme contre ces pratiques illégales.”Jeudi, Kermené indique que “dès les premières alertes en mars 2024”, il a lancé un “audit indépendant” et mis “en place des actions correctives”. Il souligne également que “les éleveurs français évoluent dans un cadre réglementaire strict” et que “le respect de cette réglementation relève aussi de la responsabilité des pouvoirs publics, dont le rôle est d’assurer une supervision efficace et rigoureuse du secteur”.De son côté, l’interprofession Inaporc, qui rassemble éleveurs et transformateurs, a qualifié les photos et vidéos de L214 d'”images mises en scène et sorties de leur contexte, ne reflétant en rien la réalité des élevages de porcs en France, afin de créer le trouble et manipuler l’opinion publique”.L214 assure que dans les huit élevages visés jeudi, les porcelets “subissent des mutilations comme la coupe systématique de la queue sans anesthésie”.L214, qui entend réduire la maltraitance animale en faisant évoluer la réglementation, vise à terme la disparition de l’élevage, de la pêche et de l’abattage d’animaux au profit d’une alimentation entièrement végétale. L’association dénonce ainsi l’absence d'”accès à l’extérieur” des porcs ou le placement dans des cages étroites des truies dans les élevages visés.”Au-delà de la plainte pénale, nous visons une réaction de E.Leclerc car ce sont eux qui font la donne dans l’industrie en brassant des volumes complètement faramineux: ils doivent pousser les éleveurs dans la bonne direction”, plaide Mme Bernard.En septembre 2024, le parquet de Saint-Brieuc avait indiqué ouvrir une enquête préliminaire à la suite d’une plainte de L214 “pour maltraitance animale” visant un élevage porcin des Côtes d’Armor, dont les cochons étaient ensuite abattus dans un abattoir E.Leclerc.Le 20 février, L214 avait aussi porté plainte contre deux élevages porcins partenaires du distributeur alimentaire Lidl France.all-mas-kd-mb/laf/jp

Nouveau Nutri-Score “proche d’une entrée en oeuvre”, selon le directeur général de la Santé

Le nouveau Nutri-Score n’a “jamais été aussi proche d’une entrée en oeuvre”, a estimé jeudi le directeur général de la Santé, “certain que, dans les prochains jours, les positions seront alignées” dans le gouvernement, où la ministre de l’Agriculture avait exprimé des critiques.”Le Nutri-Score est une innovation française qui a été portée par l’Inserm, qui est un vrai outil de santé publique, plébiscité par les Français et influençant les choix d’achats, et on ne peut pas faire comme si le surpoids et l’obésité n’étaient pas un problème de santé publique”, a souligné le Dr Grégory Emery devant l’Association des journalistes de l’information sociale (Ajis).S’il a “vu, comme tout le monde, qu’il y avait des positions la semaine dernière qui n’allaient pas totalement dans (ce sens)” au sein du gouvernement, il est “certain que, dans les prochains jours, les positions seront alignées parce que la santé publique fait partie des priorités du Premier ministre”.Vu cependant “ce que nous disent ceux qui ne sont pas favorables au Nutri-Score”, notamment “la filière laitière”, il juge qu'”on doit progresser encore sur ce qu’est et ce que n’est pas le Nutriscore, et peut-être revenir à des politiques nutritionnelles plus claires pour tout le monde”.”Quand je fais mes courses dans un supermarché et que j’ai 20 produits, si j’ai 20 produits avec un Nutriscore D et E, je dois me poser des questions. Si j’ai dans mon panier 18 produits A, B, C et deux produits D et E, comme des bonbons -je ne recommande pas de manger des bonbons, mais parfois on a le droit de se faire plaisir-, je sais quelle est la finalité de ces produits”, a exposé le directeur général de la Santé.Il ne s’agit pas de “comparer des produits pas comparables, comme des fromages avec des céréales ou avec une pomme (…) car le Nutri-Score est à l’intérieur d’une catégorie”, selon lui.”Il faut le Nutri-Score, et le plus possible (…) et il faut revenir aux équilibres nutritionnels, sur les fruits et légumes, sur les produits laitiers. Il faut arriver à articuler les deux”, a résumé Grégory Emery.Questionné sur un retard d’un an environ pour l’instauration du nouveau Nutri-Score, il a invoqué l’instabilité politique, avec “six mois pendant lesquels aucune décision à caractère politique n’a pu être prise”. “Mais on n’a jamais été aussi proches maintenant que ce nouvel algorithme entre en oeuvre”, a-t-il glissé.

Carrefour autorisé sous conditions à racheter Cora et Match (Autorité de la concurrence)

Le géant de la distribution Carrefour a été autorisé par l’Autorité de la concurrence à racheter les enseignes Cora et Match, précédemment détenues par le groupe Louis Delhaize, sous réserve de se séparer de huit magasins, selon un communiqué jeudi.L’instance, notamment chargée de s’assurer que la concurrence entre les distributeurs n’est pas trop faible au niveau local, a également demandé la cession d’une galerie marchande attenante à l’un de ces huit magasins, a-t-elle détaillé. L’Autorité de la concurrence a ultérieurement précisé à l’AFP que l’un de ces huit magasins, en l’occurrence celui de Cusset dans l’Allier, est exploité par un franchisé de Carrefour, et que c’est le contrat de franchise qui devra être résilié.Carrefour avait officiellement racheté Cora et Match en juillet 2024.L’opération avait été réalisée sur la base d’une valeur d’entreprise de 1,05 milliard d’euros. Le groupe belge détenait 60 hypermarchés Cora et 115 supermarchés Match, souvent situés dans le quart nord-est de la France. Selon Carrefour, ils représentent environ 2,4% du très concurrentiel marché de la distribution alimentaire, et emploient 22.000 personnes.Le distributeur, qui a conservé l’enseigne Match mais converti les Cora en Carrefour, a indiqué dans un communiqué séparé qu’il allait “engager des discussions avec des repreneurs potentiels pour céder, d’ici la fin de l’année 2025, les huit magasins situés dans les zones identifiées par l’Autorité”.Les magasins concernés, outre celui de Cusset, sont situés à Mercin-et-Vaux et Crouy près de Soissons dans l’Aisne, à Villers-Semeuse dans les Ardennes, à Hérouville-Saint-Clair dans le Calvados, à Nancy en Meurthe-et-Moselle, à Publier en Haute-Savoie et aux Pavillons-sous-Bois en Seine-Saint-Denis. La galerie concernée est celle de Villers-Semeuse. Ces 5 hypermarchés et 3 supermarchés ont généré en 2024 un chiffre d’affaires cumulé légèrement supérieur à 300 millions d’euros, précise le géant de la distribution. Il a ajouté confirmer son “objectif de 130 millions d’euros de synergies à horizon 2027” dans le cadre du rachat de Cora et Match.Carrefour, qui a aussi racheté la centrale d’achat Provera, avait annoncé à l’automne 2024 prévoir la fermeture du siège de Cora à Croissy-Beaubourg (Seine-et-Marne) et la suppression de 340 postes d’ici fin 2025. Carrefour assurait que “chaque collaborateur du site de Croissy-Beaubourg se verra proposer au moins une offre de reclassement sur un des sites du groupe en Ile-de-France, soit en siège (à Massy notamment), soit en magasin”, et précisait vouloir créer 120 postes à Massy dans le même temps.

Algues vertes: l’État sommé de renforcer son action contre les pollutions aux nitrates

Des mesures “insuffisantes” contre les algues vertes, qui prolifèrent depuis des décennies sur le littoral breton : le tribunal administratif de Rennes, saisi par l’association Eau et Rivières de Bretagne, a “enjoint” jeudi au préfet de Bretagne de renforcer son action contre les pollutions aux nitrates.Saisi de deux recours déposés par l’association, le tribunal “enjoint au préfet de la région Bretagne de prendre dans un délai de dix mois toutes les mesures utiles de nature à réparer le préjudice écologique résultant de la pollution des eaux par les nitrates d’origine agricole”. Le préfet devra se doter “d’outils de contrôle permettant un pilotage effectif des actions menées”, ajoute le tribunal.En octobre 2022, l’association Eau et Rivières de Bretagne avait déposé deux recours contre l’État, le premier lui demandant de prendre “toutes mesures utiles” pour “pallie(r) les insuffisances de sa politique de gestion des pollutions azotées”.L’association avait demandé au tribunal de laisser à l’État un délai d’un mois pour agir et de lui imposer des astreintes d’un million d’euros par mois de retard.Elle n’a pas été suivie sur ce point par le tribunal, qui a estimé dans sa décision que si le préfet doit “compléter les plans et programmes adoptés par toute mesure de maîtrise de la fertilisation azotée”, “il n’y pas lieu (…) d’assortir cette injonction d’une astreinte”.Elle espérait pourtant suivre l’exemple de l’association Les Amis de la Terre, qui a fait condamner l’État à des dizaines de millions d’euros d’astreinte pour ses manquements dans la lutte contre la pollution de l’air.Le deuxième recours portait sur une demande de “réparation des préjudices écologiques et moraux”, le préjudice moral étant chiffré par l’association à 3,2 millions d’euros.Le tribunal a condamné l’État à verser 5.000 euros à Eau et Rivières de Bretagne au titre du préjudice moral.”Le tribunal administratif reconnaît que les mesures mises en Å“uvre par le préfet de la région Bretagne sont insuffisantes pour lutter contre les échouages d’algues vertes sur le littoral breton”, résume le tribunal dans un communiqué.- Mort d’un sanglier -Depuis 1971, des tonnes d’algues vertes s’échouent chaque année sur les plages bretonnes. En pourrissant, elles dégagent du sulfure d’hydrogène, un gaz mortel en cas d’exposition à de fortes concentrations. Début mars, un lien de causalité entre la mort d’un sanglier en septembre 2024 sur une plage proche de Saint-Brieuc (Côtes d’Armor) a pu être établi avec “l’inhalation d’H2S, gaz émanant de la putréfaction des algues vertes”, selon le parquet de Brest.Dans ce même estuaire, 36 sangliers avaient été mortellement intoxiqués en 2011.En novembre 2022, la justice avait écarté la responsabilité de l’État et débouté la famille de Jean-René Auffray, un joggeur mort en 2016 dans une vasière envahie d’algues vertes, toujours à l’embouchure du Gouessant (Côtes d’Armor).Selon un rapport de la Cour des comptes de 2021, cette prolifération d’algues vertes est “à plus de 90% d’origine agricole” dans cette région où le recours aux engrais azotés a fortement progressé à partir des années 1960, et qui compte aujourd’hui 140.000 emplois dans l’agroalimentaire.La France en est à son septième programme d’action régional depuis 2010, “aux effets incertains sur la qualité des eaux”, selon la Cour des comptes.Selon l’association, “certaines mesures engagées ont certes permis une diminution des concentrations en nitrates dans les cours d’eau jusqu’en 2015. Mais depuis cette date, la courbe reste encore bien trop haute, stagne, voire remonte”.Eau et Rivières de Bretagne rappelle que la Bretagne concentre “56% de la production porcine, 36% de celle de volaille de ponte, 30% de la volaille de chair et 23% de la production laitière” et appelle à “une véritable évolution du modèle agricole et agro-alimentaire”.En juillet 2023, le tribunal administratif de Rennes avait fixé un délai de quatre mois à l’État pour renforcer la lutte contre les algues vertes, dans le cadre d’une autre procédure menée par Eau et Rivières de Bretagne.

Algues vertes: la justice ordonne à l’État de renforcer son action contre les pollutions aux nitrates

Le tribunal administratif de Rennes, saisi par l’association Eau et Rivières de Bretagne, a reconnu jeudi “que les mesures mises en Å“uvre par le préfet de la région Bretagne sont insuffisantes pour lutter contre les échouages d’algues vertes sur le littoral breton”.Saisi de deux recours déposés par l’association, le tribunal “enjoint au préfet de la région Bretagne de prendre dans un délai de dix mois toutes les mesures utiles de nature à réparer le préjudice écologique résultant de la pollution des eaux par les nitrates d’origine agricole”. Le préfet devra se doter “d’outils de contrôle permettant un pilotage effectif des actions menées”, ajoute le tribunal.En octobre 2022, l’association Eau et Rivières de Bretagne avait déposé deux recours contre l’État, le premier lui demandant de prendre “toutes mesures utiles” pour “pallie(r) les insuffisances de sa politique de gestion des pollutions azotées”.L’association avait demandé au tribunal de laisser à l’État un délai d’un mois pour agir et de lui imposer des astreintes d’un million d’euros par mois de retard.Elle n’a pas été suivie sur ce point par le tribunal, qui a estimé dans sa décision que si le préfet doit “compléter les plans et programmes adoptés par toute mesure de maîtrise de la fertilisation azotée”, “il n’y pas lieu, dans les circonstances de l’espèce, d’assortir cette injonction d’une astreinte”.Le deuxième recours portait sur une demande de “réparation des préjudices écologiques et moraux”, le préjudice moral étant chiffré par l’association à 3,2 millions d’euros.Le tribunal a condamné l’État à verser 5.000 euros à Eau et Rivières de Bretagne au titre du préjudice moral.”Le tribunal administratif reconnaît que les mesures mises en Å“uvre par le préfet de la région Bretagne sont insuffisantes pour lutter contre les échouages d’algues vertes sur le littoral breton”, résume le tribunal dans un communiqué.Depuis 1971, des tonnes d’algues vertes s’échouent chaque année sur les plages bretonnes. En pourrissant, elles dégagent du sulfure d’hydrogène, un gaz mortel en cas d’exposition à de fortes concentrations. Selon un rapport de la Cour des comptes de 2021, cette prolifération d’algues vertes est “à plus de 90% d’origine agricole” dans cette région où le recours aux engrais azotés a fortement progressé à partir des années 1960, et qui compte aujourd’hui 140.000 emplois dans l’agroalimentaire.La France en est à son septième programme d’action régional depuis 2010, “aux effets incertains sur la qualité des eaux”, selon la Cour des comptes.

Le Kirghizstan et le Tadjikistan entérinent un accord crucial pour l’Asie centrale

Le Kirghizstan et le Tadjikistan ont signé jeudi un accord frontalier crucial pour la stabilité de l’Asie centrale, après trois décennies de conflits entre ces deux ex-républiques soviétiques notamment pour le contrôle de l’eau.La signature de cet accord par le président kirghiz Sadyr Japarov et le son homologue tadjik Emomali Rakhmon à Bichkek parachève le réchauffement des relations entre ces pays alliés de la Russie s’étant affrontés pour la dernière fois à l’automne 2022.”A partir de maintenant et pour toujours, la frontière entre le Kirghizstan et le Tadjikistan sera la frontière de l’amitié éternelle”, a assuré M. Japarov lors d’une déclaration commune.Selon son cabinet, cet accord participera au “renforcement de la sécurité, de la stabilité et du développement durable du Kirghizstan et du Tadjikistan, mais aussi de toute l’Asie centrale”.M. Rakhmon s’est lui félicité de cet accord “historique” conclu 33 ans après la chute de l’Union soviétique.Les deux dirigeants ont par ailleurs annoncé la reprise des liaisons aériennes directes et la réouverture de la frontière fermée depuis mai 2021, soit près de quatre ans.Fin février, le Kirghizstan avait révélé le contenu de l’accord impliquant un échange de territoires dans ces zones parsemées d’enclaves formées à l’époque soviétique.Selon un décompte des autorités kirghizes, le Kirghizstan recevra environ 25 kilomètres carrés du Tadjikistan, contre des terres d’une superficie équivalente ou un meilleur accès à des ressources hydriques partagées.De plus, des routes ont été déclarées neutres et les installations agricoles et énergétiques frontalières devront être utilisées sans entrave.Cet accord frontalier s’inscrit dans un contexte d’amélioration générale des relations longtemps minées par les rivalités entre les cinq ex-républiques soviétiques d’Asie centrale (Kazakhstan, Kirghizstan, Ouzbékistan, Tadjikistan, Turkménistan).Ces dernières années, elles ont tour à tour annoncé des accords frontaliers, qui doivent faciliter les échanges commerciaux et assurer la stabilité de cette région stratégique et riche en ressources naturelles.L’Organisation de coopération de Shanghaï (OCS), qui comprend notamment la Chine, la Russie, l’Iran, l’Inde et des pays d’Asie centrale, s’est félicitée de la signature de ce traité.Car la Chine, frontalière de ces deux pays, y est un acteur incontournable et y finance les “Nouvelles routes de la soie”, colossal projet d’infrastructures pour désenclaver cette région montagneuse et faciliter le commerce vers l’Europe.

La Bourse de Paris rattrapée par les tensions commerciales

La Bourse de Paris évolue en baisse jeudi, dans un contexte de tensions commerciales mondiales qui s’aggravent, en réaction à la politique douanière protectionniste de Donald Trump.Le CAC 40 perdait 0,22%, vers 08H50 GMT, à 7.971,63 points, en recul de 17,33 points. La veille, l’indice avait pris 0,59%, à 7.988,96 points.”Les inquiétudes liées aux taxes douanières sont vives, en particulier après l’annonce de diverses mesures de représailles contre les États-Unis”, ont commenté les analystes de Deutsche Bank.L’Union européenne (UE), la Chine et le Canada ont annoncé des mesures de rétorsion pour répondre aux droits de douane de 25% sur l’acier et l’aluminium imposés par Donald Trump, entrés en vigueur mercredi.Ce dernier a ensuite promis de “répliquer”, soulignant au passage que les droits de douane dits “réciproques”, qui doivent entrer en vigueur le 2 avril, pourraient être “un peu plus que réciproques”.Cela “augmente le risque d’une nouvelle escalade dans la guerre commerciale mondiale”, a estimé John Plassard, spécialiste de l’investissement pour Mirabaud.Dans ce contexte, les titres des entreprises automobiles, particulièrement exposées à l’acier, reculaient. Vers 08H50 GMT, Stellantis reculait de 2,04% à 11,03 euros et Renault de 2,27% à 47,26 euros. Côté équipementiers, Valeo chutait de 4,03% à 9,76 euros, OPMobility perdait 1,36% à 10,19 euros et Forvia 2,60% à 8,48 euros.”Ces droits de douane marquent la fin d’une ère de libre-échange qui a bénéficié aux économies mondiales”, a expliqué Ipek Ozkardeskaya, de Swissquote Bank.”Les réactions des pays concernés conduisent à l’isolement des États-Unis, ce qui n’est bénéfique ni pour les entreprises américaines ni pour les autres nations”, a ajouté Andreas Lipkow, analyste indépendant.Autre point d’attention des investisseurs européens: le plan d’investissement massif du futur chancelier allemand Friedrich Merz.Le conservateur défend jeudi devant les députés ce programme bien accueilli par les marchés, jugé crucial pour réarmer et moderniser l’Allemagne à un moment où le virage stratégique des Etats-Unis contraint l’Europe à prendre en main sa sécurité.Ce paquet inédit de plusieurs centaines de milliards d’euros, qui nécessite un amendement à la Constitution et donc une majorité des deux tiers pour être adopté, constitue la pierre angulaire de son probable gouvernement avec les sociaux-démocrates du SPD.Les investisseurs prendront enfin connaissance vers 11H00 (heure de Paris) des chiffres de la production industrielle dans la zone euro pour le mois de janvier.Côté obligataire, le taux d’intérêt de l’emprunt à dix ans français atteignait 3,57% vers 08H50 GMT, contre 3,55% la veille en clôture. Son équivalent allemand, référence en Europe, atteignait 2,88%.Euronext acquiert un fournisseur de logiciel norvégienLe gestionnaire de la Bourse de Paris Euronext (+0,56% à 125,40 euros) a annoncé jeudi l’acquisition, pour près de 400 millions d’euros, de la société norvégienne Admincontrol, qui développe des plateformes numériques de partage de données sensibles au sein des entreprises. 

Enquête après une plainte de L214 sur des élevages porcins fournissant E.Leclerc

Une enquête a été ouverte par le parquet de Saint-Malo après une plainte pour maltraitance animale déposée par l’association animaliste L214 contre des élevages porcins en Bretagne fournissant l’enseigne E.Leclerc, qui dit “vérifier ces informations afin de prendre toutes les mesures nécessaires”. “Je vous indique avoir, après examen de la plainte, prescrit l’ouverture d’une enquête”, a déclaré à l’AFP Fabrice Tremel, procureur de la République de Saint-Malo.Consultées par l’AFP, sept plaintes ont été déposées mercredi par L214 auprès du parquet de Saint-Brieuc (Côtes d’Armor) et une auprès du parquet de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) contre huit propriétaires d’élevages, tous situés dans les Côtes-d’Armor.”Le fait que ce soit huit élevages distincts montre qu’il ne s’agit pas d’anomalies isolées mais bien d’une cruauté structurelle, institutionnelle, presque cautionnée par Leclerc”, déclare auprès de l’AFP Ambre Bernard, chargée de campagne contre l’élevage intensif pour L214.Prises et filmées en octobre et novembre 2024, les photos et vidéos diffusées jeudi par l’association montrent des cochons vivant sur leur lisier, des truies enfermées dans des cages étroites, et des cadavres de porcelets en état de décomposition avancée, abandonnés au milieu des animaux.Dans une déclaration transmise jeudi à l’AFP, Kermené, filiale de l’enseigne E.Leclerc spécialisée dans la transformation de produits carnés, dit “condamner fermement toute pratique contraire au bien-être animal. Les faits rapportés, s’ils sont avérés, sont inacceptables et ne correspondent en aucun cas aux engagements de notre enseigne en matière d’éthique et de respect des normes d’élevage”.Elle indique “vérifier actuellement ces informations afin de prendre toutes les mesures nécessaires. La première d’entre elles étant de mettre fin sans délai et de manière définitive à toute collaboration avec tout éleveur de notre réseau de fournisseurs qui serait concerné”.- “cadre réglementaire strict” -En mars 2024, L214 avait déposé plainte contre un éleveur possédant deux élevages porcins dans le Morbihan fournissant E.Leclerc, rappelle Ambre Bernard.”La réponse de Leclerc a été à chaque fois de dire que ce sont des exceptions et nous arrêtons de travailler avec ces élevages”, explique-t-elle. “Mais nous ne voulons plus entendre leurs excuses, nous voulons un engagement ferme contre ces pratiques illégales.”Jeudi, Kermené indique que “dès les premières alertes en mars 2024”, il a lancé un “audit indépendant” et mis “en place des actions correctives”. Il souligne également que “les éleveurs français évoluent dans un cadre réglementaire strict” et que “le respect de cette réglementation relève aussi de la responsabilité des pouvoirs publics, dont le rôle est d’assurer une supervision efficace et rigoureuse du secteur”.De son côté, l’interprofession Inaporc, qui rassemble éleveurs et transformateurs, a qualifié les photos et vidéos de L214 d'”images mises en scène et sorties de leur contexte, ne reflétant en rien la réalité des élevages de porcs en France, afin de créer le trouble et manipuler l’opinion publique”.Selon L214, dans les huit élevages visés jeudi, les porcelets ont été mutilés sans anesthésie et les porcs “passent leur vie enfermés dans des bâtiments, sans aucun accès à l’extérieur”. Encagées, les truies ne peuvent pas se retourner “pendant la moitié de leur existence”, accuse l’association.”Au-delà de la plainte pénale, nous visons une réaction de E.Leclerc car ce sont eux qui font la donne dans l’industrie en brassant des volumes complètement faramineux: ils doivent pousser les éleveurs dans la bonne direction”, plaide Mme Bernard.En septembre 2024, le parquet de Saint-Brieuc avait indiqué ouvrir une enquête préliminaire à la suite d’une plainte de L214 “pour maltraitance animale” visant un élevage porcin des Côtes d’Armor, dont les cochons étaient ensuite abattus dans un abattoir E.Leclerc.Le 20 février, L214 avait aussi porté plainte contre deux élevages porcins partenaires du distributeur alimentaire Lidl France.

Les Bourses européennes ouvrent en baisse

Les marchés boursiers européens ont ouvert dans le rouge jeudi, plombés par les tensions commerciales mondiales qui s’aggravent, en réaction à la politique douanière protectionniste de Donald Trump aux Etats-Unis.Vers 08H05 GMT, dans les premiers échanges, Francfort cédait 0,43%, Paris 0,15% et Londres 0,16%. Milan perdait 0,64%.