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Le Canada appelle le G7 à “continuer à soutenir l’Ukraine”

Le Canada, pays hôte du G7, a appelé jeudi à soutenir l’Ukraine contre “l’agression” russe, au moment où l’approche américaine plus conciliante à l’égard de Moscou divise le club des grandes démocraties industrialisées.Les ministres des Affaires étrangères du G7 sont réunis pour trois jours de discussions à Charlevoix, dans un hôtel qui surplombe le fleuve Saint-Laurent.L’unité du groupe – Allemagne, Canada, États-Unis, France, Italie, Royaume-Uni et Japon – est fortement ébranlée par le retour à la Maison Blanche de Donald Trump, qui s’est rapproché de manière spectaculaire de Vladimir Poutine et mène une guerre commerciale avec ses proches alliés.Le secrétaire d’Etat américain, Marco Rubio, est le premier haut responsable du nouveau pouvoir américain à fouler le sol canadien depuis que les tensions sont extrêmement fortes entre les deux voisins.Pour sa rencontre avec son homologue canadienne, Mélanie Joly, ils ont échangé une bise et se sont serré la main avant de s’asseoir à côté des drapeaux des deux pays. Ils n’ont pas répondu aux questions de la presse.Peu après, Mélanie Joly a ouvert la session formelle du G7 appelant les puissances à “continuer à soutenir l’Ukraine face à l’agression illégale de la Russie”.”Nous voulons tous voir une paix juste et durable en Ukraine”, a-t-elle déclaré.- “Que par la force” -“Il n’y aura de paix en Europe que par la force”, a averti la ministre allemande Annalena Baerbock peu avant le début des discussions. “A quoi servirait un cessez-le-feu qui, dans deux ou quatre ans, conduirait à plus de souffrance, plus de destructions, plus de guerre en Europe?”, a-t-elle interrogé.L’Ukraine est le sujet numéro un de ce sommet multilatéral, trois jours après le feu vert de Kiev à la proposition américaine d’un cessez-le-feu de 30 jours, plus de trois ans après l’invasion russe.Pendant que les chefs de la diplomatie du G7 sont réunis au Québec, Vladimir Poutine, dont le monde entier attendait la réponse, s’est dit depuis Moscou “pour” une trêve. “Mais il y a des nuances” et des “questions importantes” à régler, a-t-il immédiatement temporisé.”Nous devons en parler avec nos partenaires américains, peut-être appeler le président Trump”, a ajouté le président russe.Washington presse Moscou d’accepter une trêve “sans conditions”, comme gage de bonne volonté.”Nous devons être très fermes sur le fait que tout cessez-le-feu ne peut être assorti de conditions”, a estimé la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas dans une interview à CNN jeudi en marge du sommet.”Je veux insister sur le fait que, si la Russie veut mettre fin à cette guerre, ils n’ont qu’à arrêter de bombarder l’Ukraine. Ils retirent leurs troupes. Et la guerre est terminée”, a-t-elle souligné.Le pivot de Donald Trump vers la Russie a provoqué une onde de choc en Europe et au-delà. Et a conduit les Européens à accélérer les discussions sur un avenir de défense sans les États-Unis.- Menaces commerciales -Toutes ces discussions sur l’Ukraine sont compliquées par les très fortes tensions entre les Etats-Unis et le reste du G7, notamment en raison de la guerre commerciale lancée par Donald Trump.Jeudi, il a menacé la France et l’Union européenne d’imposer des droits de douane de 200% sur leurs champagnes, vins et autres alcools.La veille, des droits de douane de 25% sont entrés en vigueur sur les importations d’acier et d’aluminium, entraînant des représailles immédiates de nombreux pays.Cette guerre commerciale se double pour le Canada d’une menace plus lourde: Donald Trump veut le voir devenir le “51e Etat” américain.Marco Rubio a toutefois estimé que la réunion du G7 ne portait pas “sur la façon dont nous allons prendre le contrôle du Canada”.”Vous arrivez dans notre pays, vous respectez notre façon de faire, et bien entendu notre souveraineté”, a néanmoins averti mercredi Mélanie Joly.Mais de l’autre côté de la frontière, Donald Trump continuait sur sa lancée des dernières semaines estimant que le Canada “ne fonctionne que s’il est un État” américain.”Ce serait le pays le plus incroyable visuellement. Si vous regardez une carte, vous verrez qu’ils ont tracé une ligne artificielle entre le Canada et les États-Unis”, a-t-il déclaré à des journalistes à Washington.

Wall Street flanche, chamboulée par les nouvelles menaces douanières

La Bourse de New York a terminé en forte baisse jeudi, plombée par les nouveaux développements dans la guerre commerciale menée par les Etats-Unis, et inquiète des conséquences de ces mesures sur la croissance américaine.Le Dow Jones a cédé 1,30% et l’indice Nasdaq a reculé de 1,96%. L’indice élargi S&P 500 a lâché 1,39% à 5.521,52 points et est entré en zone de correction, c’est-à-dire qu’il a perdu 10% depuis son plus haut de l’année atteint le 19 février.La place américaine a été fortement bousculée par les nouvelles “menaces sur les droits de douane, l’incertitude entourant les représailles, (et), en conséquence, la possibilité d’une récession”, résume auprès de l’AFP Sam Stovall de CFRA. Donald Trump a menacé jeudi la France et l’Union européenne (UE) d’imposer des droits de douane de 200% sur leurs champagnes, vins et autres alcools si les tarifs douaniers de 50% annoncés par Bruxelles sur le whisky américain n’étaient pas abandonnés.Depuis son retour au pouvoir en janvier, le président américain a lancé toute une série d’offensives commerciales contre ses alliés comme ses concurrents, affirmant que les Etats-Unis étaient injustement traités dans les échanges internationaux.L’UE a annoncé mercredi des droits de douane sur plusieurs produits américains, dont le bourbon, les motos ou les bateaux, en représailles aux surtaxes américaines de 25% entrées en vigueur le même jour sur l’acier et l’aluminium.Ils devraient devenir effectifs le 1er avril, une journée avant les droits de douane dits “réciproques” voulus par Donald Trump.La place américaine navigue à vue depuis plusieurs semaines, au gré des annonces et des rebondissements sur les taxes douanières, mais “le problème est que nous ne savons pas exactement jusqu’où cela va aller”, avance M. Stovall.Les investisseurs ont par ailleurs fait fi de la publication de l’indice des prix à la production aux États-Unis (PPI), qui mesure l’inflation côté producteurs.Sur un mois, l’indice n’affiche aucune progression, après une hausse de 0,6% en janvier, d’après cette publication du ministère américain du Travail.Les analystes l’attendaient, non pas à l’arrêt, mais en ralentissement à 0,3%, selon le consensus publié par MarketWatch. En glissement annuel, l’indice a ralenti à 3,2% contre 3,7% en janvier.Les chiffres d’inflation publiés mercredi (indice CPI) ont également été meilleurs qu’attendu.”Le marché aurait pu pousser un soupir de soulagement aujourd’hui en ce qui concerne les chiffres de l’inflation”, mais il “continue à se concentrer sur la croissance, qui dépendra des droits de douane”, observe M. Stovall. Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans s’est détendu à 4,27%, contre 4,31% la veille en clôture.Ailleurs, à la cote, les “Sept Magnifiques”, le surnom donné aux grands noms du secteur technologique ont tous reculé: Tesla (-2,99%), Alphabet (-2,53%), Amazon (-2,51%), Meta (-4,67%), Apple (-3,36%), Microsoft (-1,17%) et Nvidia (-0,15%). L’éditeur de logiciels professionnels créatifs Adobe a dégringolé (-13,85%), malgré des résultats supérieurs aux attentes pour le premier trimestre de son exercice décalé. Les investisseurs jugent ses prévisions pour le trimestre en cours décevantes.Le géant américain des semi-conducteurs Intel s’est envolé (+14,60%) après la nomination de Lip-Bu Tan comme nouveau patron, une figure perçue comme pouvant venir en aide à l’entreprise en difficulté.Mise en difficulté par son retard dans l’intelligence artificielle (IA), la société de Santa Clara (Californie) a lancé l’année dernière un plan social pour licencier 15% de son personnel, a perdu sa place au sein du célèbre indice Dow Jones (remplacée par sa concurrente Nvidia) et a congédié Pat Gelsinger, le patron qui avait lancé une vaste réorganisation en 2021.

Quels alcools l’Union européenne exporte ?

Donald Trump a menacé jeudi de porter le taux de droits de douane des alcools européens à 200% si l’Union européenne (UE) ne retirait pas son projet de taxe sur le bourbon américain.Or les Etats-Unis représentent le premier marché étranger pour l’UE, avec près de 10 milliards de dollars d’alcool exportés en 2023, selon l’Organisation mondiale du commerce OMC.- Le champagne -L’Union européenne a exporté pour 1,6 milliard de dollars de vins pétillants vers les Etats-Unis en 2023, selon l’OMC.Pour le champagne, les Etats-Unis sont le premier marché extérieur, avec 26,9 millions de bouteilles pour 810 millions d’euros selon le Comité Champagne. La maison Taittinger a dit jeudi regretter que “le jeu politique (prenne) en otage les moyens économiques”.200% de taxe, “ce n’est pas anecdotique”: certaines bouteilles pourront passer d’une soixantaine de dollars à plus de 180 dollars, a souligné Vitalie Taittinger, présidente de l’entreprise. “Le prix risque de devenir inaccessible pour le consommateur américain” habituel.Les vins pétillants européens comme le Prosecco italien sont actuellement taxés à 2% aux Etats-Unis, selon l’OMC.- Le vin -L’UE a exporté pour 3,5 milliards de dollars de vin vers les Etats-Unis en 2023, soit un tiers de ses exportations, selon l’OMC. Bordeaux, Bourgogne, une part importante de ce vin exporté est français: 2,4 milliards d’euros en 2024, selon les douanes françaises.Le vin européen est aujourd’hui taxé pour la majeure partie à 0,8%, rapporte l’OMC.Pour le vin français, cela correspond à une dizaine de centimes par litre, rapporte la Fédération française des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS).A 200% de droits de douane, “le business s’arrête”, a prévenu son directeur général Nicolas Ozanam.- Le cognac français -La France exporte une quantité importante de cognac vers les Etats-Unis: 1,1 milliard de dollars, d’après des chiffres de l’association professionnelle américaine Distilled Spirits Council of the United States.”Notre secteur génère 70.000 emplois en France (…) et n’accepte pas d’être (…) sacrifié du fait de décisions politiques européennes qui ne le concerne pas”, a estimé le Bureau national interprofessionnel du cognac (BNIC), qui rappelle que “le marché américain est (son) premier débouché”.Les spiritueux ont déjà été freinés en 2024 par les conséquences de l’enquête antidumping déclenchée par la Chine à l’encontre des eaux-de-vie de vin produites dans l’UE, dont le cognac et l’armagnac.Ces rétorsions commerciales ont entraîné une baisse de 25% des exportations de cognac vers la zone Chine/Hong-Kong/Singapour.- La vodka -Plusieurs pays européens exportent de la vodka vers les Etats-Unis, avec des marques connues mondialement, comme la suédoise Absolut, du groupe français Pernod Ricard, ou la polonaise Belvedere, qui appartient à LVMH.Ainsi, les Pays-Bas ont exporté pour 325 millions de dollars de vodka vers les Etats-Unis en 2024, la France 466 millions, la Suède 148 millions, et la Pologne 64 millions, d’après la Distilled Spirits Council.Le lobby européen des spiritueux, Spirits Europe, a appelé jeudi les Etats-Unis et l’UE à “arrêter de se servir” du secteur “comme monnaie d’échange”.Un accord transatlantique datant de 1997 avait éliminé les droits de douane visant les spiritueux européens. Cela avait permis, selon Spirits Europe, une croissance des échanges de 450% jusqu’en 2018, année où la précédente administration Trump avait lancé sa première guerre commerciale.- Le whisky irlandais -L’Irlande a exporté pour 135 millions de dollars de whisky vers les Etats-Unis en 2024.”Le fait que notre secteur soit impliqué dans ce conflit met en péril les emplois, les investissements et les entreprises et pourrait avoir un effet dévastateur sur le whisky irlandais”, a réagi vendredi Eoin Ó Catháin, directeur de l’Irish Whiskey Association.S’adressant à des journalistes au sujet des droits de douane proposés jeudi, le Premier ministre irlandais Micheal Martin a déclaré: “On peut espérer que la situation s’apaise avec le temps, mais l’incertitude crée des difficultés pour les entreprises et pour les décisions d’investissement.”- La bière -Près d’un milliard de dollars de bière européenne a été exporté aux Etats-Unis en 2023, selon l’OMC, soit plus de 40% des exportations de bières européennes.Les Pays-Bas, où est situé le siège social du géant Heineken, sont le deuxième pays exportateur de bière aux Etats-Unis, derrière le Mexique, avec plus de 416 millions de litre exportés en 2024, selon des chiffres du département du commerce américain rapportés par l’association professionnelle américaine Beer Institute.La bière européenne n’est pour l’instant pas taxée par les Etats-Unis, selon l’OMC.

La Bourse de Paris termine en petite baisse, inquiète des droits de douane

La Bourse de Paris a terminé en petite baisse jeudi, les investisseurs restant prudents face à de nouvelles menaces de droits de douane de l’administration Trump, ciblant cette fois directement la France.Le CAC 40, l’indice vedette de la place de Paris, a fini sur un recul de 0,64% à 7.938,21 points, soit une perte de 50,75 points. La veille, il avait terminé en hausse de 0,59%, pour s’établir à 7.988,96 pointsDonald Trump a menacé jeudi la France et l’Union européenne (UE) d’imposer des droits de douane à 200% sur leurs champagne, vins et autres alcools, si les taxes à venir de 50% de l’UE sur le whisky américain ne sont pas retirées.”Il s’agit d’une surenchère qui a retourné le marché”, explique à l’AFP Frédéric Rozier, gérant de portefeuilles chez Mirabaud.Le géant des vins et spiritueux Pernod Ricard a perdu 3,97%, à 96,22 euros, signant la plus forte baisse du CAC 40 sur la séance.Rémy Cointreau a quant a lui terminé en baisse de 4,67% à 44,86 euros, et LVMH, qui détient les maisons Moët & Chandon, Hennessy, Veuve Clicquot, Ruinart, Dom Pérignon ou encore Krug, a perdu 1,11% à 605 euros.Le groupe de champagne Lanson-BCC a, lui,cédé 2,96% à 36 euros et la maison Vranken-Pommery a baissé de 0,82% à 12,10 euros.”Donald Trump lance la surenchère dans la guerre commerciale qu’il a choisi de déclencher. La France reste déterminée à riposter avec la Commission européenne et nos partenaires. Nous ne céderons pas aux menaces et protègerons toujours nos filières”, a indiqué jeudi le ministre français du Commerce extérieur Laurent Saint-Martin sur X.Les Européens sont “ouverts à la négociation”, a affirmé jeudi la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, en précisant que le commissaire européen au Commerce devait discuter du sujet vendredi avec son homologue américain.Mercredi, l’Union européenne (UE), la Chine et le Canada avaient annoncé des mesures en représailles après l’entrée en vigueur des droits de douane de 25% sur l’acier et l’aluminium imposés par Donald Trump.La Commission européenne avait aussi fait savoir qu’elle allait taxer une série de produits américains allant des bateaux au bourbon en passant par les motos, à partir du 1er avril.Les valeurs domestiques tiennent le coupFrédéric Rozier note une recherche de valeurs défensives, “moins sensibles aux barrières douanières et à la conjoncture économique” mondiale.Ainsi, le géant agroalimentaire français Danone s’est maintenu à +0,06% à 70,66 euros. Le géant des télécommunications Orange a gagné 0,85% à 11,85 euros et Bouygues s’est octroyé 0,20% à 35,32 euros. Veolia, spécialiste des services de l’environnement, a gagné 0,30% à 30,47 euros.”Lorsque l’on achète de la téléphonie, de l’énergie et de l’alimentaire, c’est que l’on est à la recherche de protection sur le marché” avec “des acteurs acycliques”, moins exposés aux nouvelles sur le front de la guerre commerciale, explique M. Rozier.Ces valeurs sont appelées les  valeurs domestiques, car elles dépendent en majeure partie de leur marché local.”Cela montre a quel point le marché est nerveux à chaque tweet et provocation de Donald Trump”, souligne le gérant de portefeuilles.

Guerre commerciale: qu’est-ce que s’échangent la France et les Etats-Unis ?

Aéronautique, alcool, pharmacie… Les plus de 47 milliards d’euros d’exportations françaises de biens vers les Etats-Unis sont sous la menace de la guerre commerciale lancée par Donald Trump envers ses principaux partenaires. En miroir, les importations en provenance des Etats-Unis, de l’ordre de 52,5 milliards d’euros, selon les douanes françaises, pourraient diminuer ou devenir plus onéreuses avec les représailles annoncées par l’Union européenne.Des échanges réciproquesTous deux spécialistes de l’aéronautique et du pharmaceutique, la France et les Etats-Unis s’échangent de nombreux biens dans ces secteurs. En 2024, Paris exportait vers Washington pour plus de 9 milliards d’euros de bien de la catégorie “aéronefs et engins spatiaux”. Une performance surpassée par les Américains, qui vendent à la France presque 11 milliards d’euros de biens du même secteur. Même phénomène du côté des préparations pharmaceutiques qui occupent le deuxième poste d’exportations françaises vers les Etats-Unis (3,6 milliards d’euros en 2024) et le troisième poste d’importation des Etats-Unis vers la France (4,16 milliards). Des énergies fossiles américainesDépourvue d’or noir, la France importe près de 7 milliards d’euros de pétrole brut en provenance des Etats-Unis, premier producteur mondial, un chiffre en forte hausse entre 2023 et 2024 (+1,25 milliard). A cela s’ajoute les “produits de raffinage du pétrole” américains, qui pèsent plus de 3,2 milliards d’euros dans la facture énergétique française.Autre ressource fossile très prisée par la France: le gaz naturel, liquéfié ou gazeux, importé à hauteur de plus de 3,5 milliards d’euros depuis les Etats-Unis. “On adore les Etats-Unis car vous avez le gaz le moins cher au monde”, a récemment déclaré le PDG de TotalEnergies, Patrick Pouyanné, depuis Houston au Texas. Vins et alcools françaisRéputée mondialement pour ses vins de Bordeaux, de Bourgogne ou de Champagne, la France exporte massivement ces produits. En 2024, quelque 2,4 milliards d’euros de “vins de raisin” ont traversé l’Atlantique pour les Etats-Unis, ce à quoi il faut ajouter plus d’1,5 milliard d’euros de “boissons alcoolisés distillées. Le secteur pourrait particulièrement souffrir des annonces de Donald Trump jeudi. Le président américain a menacé de taxer à 200% le champagne et les vins français. Parfums et maroquinerieParfums Chanel ou Dior, sacs de voyages Louis Vuitton… Le luxe français s’exporte bien aux Etats-Unis. Le numéro un mondial LVMH effectue par exemple 25% de son chiffre d’affaires dans le pays.Les “parfums et produits pour la toilette” et les “articles de voyage, de maroquinerie, (…)” représentent respectivement 2,9 milliards et 1,7 milliard d’euros de produits vendus en 2024. La clientèle du luxe, souvent aisée, est toutefois moins sensible au prix, et donc à une éventuelle hausse des droits de douane. “La maison a presque 190 ans, on en a connu des droits de douane…”, relativisait aussi mi-février le gérant du groupe de luxe Hermès Axel Dumas. “Si les droits de douane augmentent, on va augmenter nos prix pour compenser”, selon lui.La France, moins exposée que d’autresBien que culminant à près de 50 milliards d’euros en 2024, les exportations de biens de la France vers les Etats-Unis représentent une part moins importante du PIB que la moyenne des autres pays européens. A titre de comparaison, les exportations allemandes vers les Etats-Unis équivalent à 3,8% de son PIB, contre 1,6% pour la France, et 2,8% en moyenne pour l’UE, selon la Banque de France.Des données qui lui ont fait dire mercredi que l’impact de la guerre commerciale, si Donald Trump en venait à mettre toutes ses menaces à exécution, serait “quantativement plus faible” en France que sur le reste du Vieux continent.

Catastrophe écologique au Brésil: un procès géant contre BHP s’est achevé à Londres

Les dommages pourraient se compter en dizaines de milliards de livres: le procès contre le géant minier australien BHP, jugé pour la rupture dévastatrice d’un barrage de résidus toxiques en 2015 au Brésil, s’est achevé jeudi à Londres. Des centaines de milliers de victimes réclament réparation.Experts et victimes se sont succédé depuis fin octobre devant la Haute Cour de Londres, chargée de déterminer la responsabilité de BHP dans cette affaire titanesque, qui avait créé un émoi considérable.”Je rendrai mon jugement dès que possible”, a simplement déclaré la juge Finola O’Farrell en conclusion du procès. La décision n’est toutefois pas attendue avant juin ou juillet et les éventuels dommages et intérêts devront attendre un deuxième procès, peut-être en octobre 2026.Pour les avocats des demandeurs, “BHP était au courant, pratiquement dès le début, du risque sérieux que représentait le barrage de résidus de Mariana pour les communautés environnantes et l’environnement”.Mais “les entreprises essaient simplement de payer le moins possible”, a affirmé jeudi l’un d’eux, Tom Goodhead, à l’AFP.Le 5 novembre 2015, la rupture du barrage minier de Fundao, près de la ville de Mariana, dans l’Etat du Minas Gerais (sud-est du Brésil), avait entraîné une gigantesque coulée de boue de déchets toxiques sur 650 kilomètres le long du fleuve Rio Doce, jusqu’à l’océan Atlantique.- Forêt tropicale -Le barrage était exploité par Samarco, dont BHP et la compagnie brésilienne Vale étaient copropriétaires.La catastrophe a fait 19 morts, privé plus de 600 personnes de leur foyer, tué des milliers d’animaux et dévasté des zones de forêt tropicale protégée.BHP avait à l’époque deux sièges, dont un à Londres, ce qui explique cet énorme procès civil dans la capitale britannique.L’entreprise, qui affirme que l’eau du fleuve a retrouvé sa qualité depuis les faits, reconnaît une “tragédie” mais estime avoir démontré, lors du procès à Londres, qu’elle a su “privilégier la sécurité et agir de manière responsable”.Elle assure aussi que plus de 430.000 personnes ont déjà reçu une compensation au Brésil, où les autorités ont annoncé en octobre un nouvel accord d’indemnisation de l’ordre de 30 milliards de dollars avec BHP et Vale.”Nous respectons la procédure de Londres. Nous continuons notre défense ici, mais nous considérons que le Brésil est le meilleur endroit pour aborder toutes ces questions”, a affirmé à l’AFP jeudi Fernanda Lavarello, une dirigeante de BHP au Brésil.Les victimes espèrent obtenir davantage de la justice britannique. Elles soutiennent que la majorité des 620.000 plaignants au procès de Londres (dont 46 municipalités brésiliennes, des entreprises et plusieurs peuples autochtones) ne sont pas couverts par l’accord brésilien.- 36 milliards de livres -Le montant des dommages et intérêts réclamés dans la capitale britannique promet d’être énorme: il est évalué à 36 milliards de livres (soit 43 milliards d’euros ou 46 milliards de dollars) par les avocats des plaignants.Mariana est “la ville la plus touchée”, mais “malheureusement, les sommes accordées” au Brésil aux municipalités “ont été très basses”, a affirmé le maire Juliano Duarte jeudi à l’AFP, indiquant qu’une grande partie des indemnisations est attribuée “au gouvernement fédéral et au gouvernement de l’État”.”Nous espérons une meilleure justice à Londres, recevoir des sommes proportionnées à l’ampleur de la tragédie et nous espérons également que le paiement ne sera pas étalé sur 20 ans, comme cela est le cas au Brésil”, ajoute-t-il.Un peu plus loin, Pamela Fernandes, la mère d’Emanuele Vitoria, une petite fille de cinq ans qui a perdu la vie, dit être à Londres “pour la justice” car “pour moi, au Brésil, justice n’a pas été rendue”.Elle s’étrangle de la relaxe en novembre de BHP et Vale sur le plan pénal par un tribunal brésilien, pour absence de preuves sur leur responsabilité dans la rupture du barrage.Mais les vies perdues “sont des preuves”, assène-t-elle, pour qui il y a, au Brésil, “un manque d’intérêt, un manque d’effort. Ou alors c’est l’argent qui parle plus fort”.

Cryptomonnaies: la famille Trump discute d’une possible participation dans Binance US (médias)

Des émissaires de la famille Trump ont discuté avec le géant des cryptomonnaies Binance d’une prise de participation dans la plateforme américaine du groupe, Binance US, rapporte jeudi le Wall Street Journal, information démentie par le fondateur.Selon le quotidien financier, des contacts auraient été initiés par Binance pour relancer son activité aux Etats-Unis.Sous la pression des autorités, notamment du gendarme américain des marchés financiers (SEC), Binance US avait cessé, en 2023, d’accepter des dépôts et retraits en dollars. Seules les transactions en cryptomonnaies étaient encore possibles sur la plateforme, un développement qui a ralenti l’activité de Binance US.Mi-février, le groupe a levé cette restriction, actant sa mise en conformité avec la réglementation américaine.En novembre 2023, le groupe Binance, dont Binance US est la filiale, a en effet passé un accord avec le gouvernement américain pour éviter un procès.La première Bourse d’échange de cryptomonnaies au monde était accusée de violation de la législation américaine sur le blanchiment, permettant à des organisations criminelles de faire transiter des fonds par sa plateforme.Dans le cadre de cet accord, le patron Changpeng Zhao a démissionné et Binance a versé quelque 4,3 milliards de dollars d’amendes à deux agences du Trésor américain.La peine de “CZ”, son surnom, qui avait plaidé coupable, a été fixée, en avril 2024, à quatre mois de prison. Il a été remis en liberté fin septembre.Ecarté de toute fonctions opérationnelles, Changpeng Zhao reste actionnaire majoritaire de Binance.Il a démenti jeudi s’être entretenu sur une prise de participation dans Binance US.”Il semble que la raison d’être de cet article (du Wall Street Journal) soit d’attaquer le président et les cryptos”, a commenté le milliardaire, sur X (ex-Twitter).Selon le Wall Street Journal, Steve Witkoff, aujourd’hui émissaire de Donald Trump au Moyen-Orient et dans le dossier ukrainien, aurait participé aux discussions.Le fonds émirati MGX a annoncé mercredi avoir pris une participation au capital de Binance, à hauteur de deux milliards de dollars, versés en cryptomonnaies.Initialement hostile aux devises numériques, Donald Trump a changé son fusil d’épaule durant la dernière campagne présidentielle, au point de s’autoproclamer premier soutien de cette industrie.L’ancien promoteur immobilier a prêté son nom à une nouvelle plateforme d’échanges, baptisée World Libery Financial, et a même lancé sa propre monnaie dématérialisée, le Trump, quelques heures avant son investiture.

Algues vertes: l’Etat devra faire plus contre la pollution aux nitrates

Des mesures “insuffisantes” contre les algues vertes, qui prolifèrent depuis des décennies sur le littoral breton: le tribunal administratif de Rennes, saisi par l’association Eau et Rivières de Bretagne (ERB), a “enjoint” jeudi au préfet de Bretagne de renforcer son action contre les pollutions aux nitrates.Depuis 1971, des tonnes d’algues vertes s’échouent chaque année sur les plages bretonnes. En pourrissant, elles dégagent du sulfure d’hydrogène, un gaz mortel en cas d’exposition à de fortes concentrations.”Les mesures mises en Å“uvre par le préfet de la région Bretagne sont insuffisantes pour lutter contre les échouages d’algues vertes sur le littoral breton”, résume le tribunal dans un communiqué.Saisi de deux recours déposés par ERB, le tribunal laisse au préfet “un délai de dix mois (pour prendre) toutes les mesures nécessaires pour permettre de réduire effectivement la pollution des eaux par les nitrates d’origine agricole sur le territoire breton, notamment en se dotant d’outils de contrôle permettant un pilotage effectif des actions menées”.Le même délai est donné au préfet pour mettre en oeuvre “toutes les mesures utiles de nature à réparer le préjudice écologique résultant de la pollution des eaux par les nitrates d’origine agricole”.”L’Etat prend acte de (cette) décision”, a déclaré dans un communiqué la préfecture de Bretagne, disant examiner “les réponses à y apporter et les conditions d’un éventuel appel”.”La lutte contre la pollution par les nitrates” est déjà “engagée” par l’Etat, avec “de nouvelles actions lancées récemment”, a-t-elle estimé.- Une “première” -La reconnaissance du préjudice écologique “est une première”, a jugé le porte-parole d’ERB, Arnaud Clugery, saluant une décision “beaucoup plus large” que celles rendues antérieurement.En octobre 2022, ERB avait déposé deux recours contre l’État pour “pallie(r) les insuffisances de sa politique de gestion des pollutions azotées”. L’association avait demandé au tribunal de laisser à l’Etat un délai d’un mois pour agir et de lui imposer des astreintes d’un million d’euros par mois de retard.Elle n’a pas été suivie sur ce point par le tribunal.ERB espérait suivre l’exemple de l’association Les Amis de la Terre, qui a fait condamner l’Etat à des dizaines de millions d’euros d’astreinte pour ses manquements dans la lutte contre la pollution de l’air.Une déception, a reconnu Arnaud Clugery, précisant que ERB ne s’interdit pas de ressaisir le tribunal dans 10 mois.Le deuxième recours portait sur une demande de “réparation des préjudices écologiques et moraux”, le préjudice moral étant chiffré par l’association à 3,2 millions d’euros. Le tribunal a condamné l’Etat à verser 5.000 euros à Eau et Rivières de Bretagne.- Elevage intensif -En novembre 2022, la justice a écarté la responsabilité de l’Etat et débouté la famille de Jean-René Auffray, un joggeur mort en 2016 dans une vasière envahie d’algues vertes, à l’embouchure du Gouessant (Côtes d’Armor).Début mars, un lien de causalité entre la mort d’un sanglier en septembre 2024 sur une plage proche de Saint-Brieuc (Côtes d’Armor) a pu être établi avec “l’inhalation d’H2S, gaz émanant de la putréfaction des algues vertes”, selon le parquet de Brest.Dans ce même estuaire, 36 sangliers avaient été mortellement intoxiqués en 2011.Selon un rapport de la Cour des comptes de 2021, cette prolifération d’algues vertes est “à plus de 90% d’origine agricole” dans cette région où le recours aux engrais azotés a fortement progressé à partir des années 1960, et qui compte aujourd’hui 140.000 emplois dans l’agroalimentaire.La France en est à son septième programme d’action régional depuis 2010, “aux effets incertains sur la qualité des eaux”, selon la Cour des comptes.En juillet 2023, le tribunal administratif de Rennes avait fixé un délai de quatre mois à l’État pour renforcer la lutte contre les algues vertes, dans le cadre d’une autre procédure menée par Eau et Rivières de Bretagne.

Birmanie: la culture du pavot à opium, rare refuge pour une population en détresse

“Nous n’avons pas le choix”: acculé par la guerre civile, Aung Hla a abandonné la culture du riz pour le pavot à opium, l’un des derniers secteurs en état de marche en Birmanie, en proie aux trafics en tous genres.”Si quelqu’un d’autre avait été à ma place, il aurait fait la même chose”, se justifie l’agriculteur de 35 ans, originaire de Moe Bye, dans l’Etat Shan (est).Il survit avec un salaire de misère en travaillant, à contre-coeur, dans un marché aux mains d’organisations criminelles qui transforment la résine d’opium en héroïne, vendue dans le monde entier.”Tout le monde pense que ceux qui cultivent le pavot à opium sont riches, mais nous essayons simplement de nous en sortir”, souffle-t-il. “Si la guerre prenait fin, la culture du pavot disparaîtrait.”Depuis le coup d’Etat de février 2021, la Birmanie a sombré dans une spirale de violences, la junte au pouvoir combattant des dizaines d’organisations armées issues de minorités ethniques et de groupes pro-démocratie.Le conflit a détruit les moyens de subsistance de nombreux Birmans, devenus vulnérables face au risque de famine, et au manque d’accès aux soins et à l’éducation.- Premier producteur mondial -Environ 20 millions d’habitants, soit plus d’un tiers de la population, ont besoin d’une aide humanitaire, ont recensé les Nations unies fin décembre.Dans ce contexte, certains n’ont pas eu d’autre choix que de se tourner vers des marchés illicites pour joindre les deux bouts.Dans les collines de Pekon, dans l’Etat Shan, la plus grande région de Birmanie pour le pavot, les travailleurs agricoles sillonnent les champs de septembre à février pour extraire la résine d’opium, récoltée à l’aide d’une entaille sur le bulbe de la fleur.Ce liquide laiteux sert à produire de la morphine et de l’héroïne, destinée à l’exportation — un marché ultra lucratif pour les trafiquants, qui prospèrent en toute impunité, selon les experts.La Birmanie est devenue en 2023 le premier producteur mondial d’opium, dépassant l’Afghanistan où le gouvernement taliban a lancé une vaste campagne de répression contre cette culture, selon l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC).La plante génère des revenus estimés entre 589 millions de dollars et 1,57 milliard de dollars, soit entre 0,9% et 2,4% du produit intérieur brut de 2023, a estimé l’ONUDC.”La culture du pavot s’est développée parce que la population locale a du mal à gagner sa vie”, explique Aung Naing, 48 ans, dont plus d’une vingtaine d’années dédiée à la culture du pavot. “La plupart des agriculteurs sont des personnes déplacées”, explique-t-il. “Ceux qui ne peuvent plus vivre dans leurs villages et ont fui dans la jungle travaillent dans les champs de pavot.”- Escalade du conflit -Le pavot rapporte un peu plus que le maïs ou les pommes de terre, qui sont vulnérables aux maladies par temps de pluie, note-t-il.Mais sa culture est plus coûteuse que le riz, en raison de la main-d’oeuvre requise, des engrais et des faibles rendements, ce qui affecte les bénéfices.”Comment je peux devenir riche comme ça?”, s’interroge Aung Naing, qui explique réaliser un profit d’à peine 30 dollars par kilo de résine.De plus, le marché s’est contracté en 2024: la production a baissé de 1.080 tonnes à 995 tonnes, selon l’UNODC, qui a relevé l’impact de l’escalade du conflit civil, et la saturation du marché régional de l’héroïne, après trois années de hausse de la production. La junte n’a pas encore bombardé la région, explique Aung Naing, mais “nous travaillons dans les champs de pavot avec la peur au ventre. Nous ne nous sentons pas en sécurité.”Pour Shwe Khine, 43 ans, la situation aurait été totalement différente si la guerre n’avait pas éclaté.”Si notre pays était en paix et que des industries offraient de nombreuses opportunités d’emploi dans la région, nous ne planterions pas de pavots dans les champs, même si on nous le demandait”, assure l’agricultrice.sjc-bur-ah-jts/vgu/cn 

L’Ukraine et les droits de douane dominent le G7

Le Canada, pays hôte du G7, a appelé jeudi à soutenir l’Ukraine contre “l’agression” russe, au moment où l’approche américaine plus conciliante à l’égard de Moscou divise le club des grandes démocraties industrialisées.Les ministres des Affaires étrangères du G7 sont réunis pour trois jours de discussions à Charlevoix au Québec, dans un hôtel qui surplombe le fleuve Saint-Laurent.L’unité du groupe – Allemagne, Royaume-Uni, Canada, États-Unis, France, Italie et Japon – est fortement ébranlée par le retour de Donald Trump, qui s’est rapproché de manière spectaculaire de Vladimir Poutine et impose des droits de douane à ses proches alliés.Le secrétaire d’Etat américain, Marco Rubio, est le premier haut responsable du nouveau pouvoir américain à fouler le sol canadien depuis que les tensions sont extrêmement fortes entre les deux pays.Pour son premier échange avec Mélanie Joly, la ministre des Affaires étrangères canadienne, ils ont échangé une bise et se sont serré la main avant de s’asseoir à côté des drapeaux américain et canadien. Ils n’ont pas répondu aux questions de la presse.Peu après, en ouvrant la session formelle du G7, Mélanie Joly a déclaré qu’elle espérait trouver des moyens pour que les puissances “continuent à soutenir l’Ukraine face à l’agression illégale de la Russie.””Nous voulons tous voir une paix juste et durable en Ukraine”, a-t-elle déclaré.- “Répit” -L’Ukraine est le sujet numéro un de ce sommet multilatéral, deux jours après le feu vert de Kiev à la proposition américaine d’un cessez-le-feu de 30 jours, plus de trois ans après l’invasion russe.Mais jeudi, le Kremlin a critiqué l’idée d’un tel cessez-le-feu, estimant que cela constituerait “un répit” pour l’armée ukrainienne, en difficulté sur le front.Washington presse Moscou d’accepter une trêve “sans conditions”, comme gage de bonne volonté.Toutefois le conseiller diplomatique de Vladimir Poutine, Iouri Ouchakov, a martelé que la Russie souhaitait non pas un cessez-le-feu temporaire mais un règlement “à long terme” qui tienne compte des “intérêts” et des “préoccupations” russes.M. Rubio a déclaré qu’il ferait pression sur le G7 pour que la déclaration finale évite tout langage “hostile” à l’égard de la Russie.Le pivot de Donald Trump vers la Russie a provoqué une onde de choc en Europe et au-delà. Et a conduit les Européens à accélérer les discussions sur un avenir de défense sans les États-Unis.Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, a déclaré que le G7 devait s’attacher à “faire en sorte que l’Ukraine soit dans la position la plus forte possible pour garantir une paix juste et durable”.- “Menaces commerciales” -Mais toutes ces discussions sont compliquées par le niveau de tension très fortes entre les Etats-Unis et le reste du G7, notamment en raison de la guerre commerciale lancée par le président américain depuis son retour à la Maison Blanche.Jeudi, il a menacé la France et l’Union européenne d’imposer des droits de douane à 200% sur leurs champagne, vins et autres alcools, si les tarifs douaniers à venir de l’UE de 50% sur le whisky américain ne sont pas retirés.La veille, des droits de douane de 25% imposés par M. Trump sont entrés en vigueur sur les importations d’acier et d’aluminium, entraînant des représailles immédiates de nombreux pays.Cette guerre commerciale se double pour le Canada de menace plus lourde: Donald Trump veut le voir devenir le “51e Etat” américain.Marco Rubio a toutefois estimé que le G7 n’était pas “une réunion sur la façon dont nous allons prendre le contrôle du Canada”.”Vous arrivez dans notre pays, vous respectez nos coutumes et notre façon de faire, et bien entendu notre souveraineté”, a averti Mélanie Joly la veille de la rencontre.Le gouvernement canadien compte mettre à profit la réunion pour appeler les dirigeants européens à prendre au sérieux les menaces américaines.Les droits de douane sur l’acier et l’aluminium sont liés à des préoccupations de sécurité nationale, a estimé Marco Rubio mercredi.”Je pense qu’il est tout à fait possible de prendre ces mesures tout en traitant de manière constructive avec nos alliés et nos amis”, a déclaré M. Rubio.