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Deezer fait croître son chiffre d’affaires et réduit ses pertes en 2024

La plateforme française de streaming musical Deezer a annoncé mardi un chiffre d’affaires 2024 en hausse de 11,8% à 541,7 millions d’euros, dépassant son objectif, et être devenu rentable au second semestre.La perte nette s’est élevée à 26 millions d’euros, contre près de 60 millions en 2023. Le groupe communique également sur la “forte amélioration de la rentabilité”, mesurée par l’Ebitda ajusté, avec “un seuil de rentabilité atteint pour la première fois au deuxième semestre”.L’an dernier, “Deezer a également généré un flux de trésorerie disponible positif pour la première fois de son histoire. Nous avons élargi notre base d’abonnés en France et généré une forte dynamique de notre activité partenariats”, a souligné le directeur général Alexis Lanternier dans un communiqué.Pour 2025, le groupe se dit “en ligne avec (son) objectif de délivrer un Ebitda ajusté positif et un flux de trésorerie disponible positif”. Le chiffre d’affaires est par contre attendu “stable voire en léger retrait par rapport à 2024″.”L’exercice 2025 sera une année de consolidation, pour préparer la feuille de route pour une croissance rentable à long terme, et marquée par des innovations majeures”, écrit le groupe.Deezer, l’un des concurrents du numéro un mondial du streaming musical, Spotify, compte renforcer sa présence en France, développer de nouvelles fonctionnalités plus personnalisés et tenter de mettre en relation plus directement les artistes et leurs fans.Confronté comme ses concurrents à la mise en ligne d’une montagne de morceaux générés par l’intelligence artificielle, Deezer a déployé en janvier “un outil avancé de détection musicale par IA, révélant que près de 10.000 morceaux entièrement générés par IA sont ajoutés quotidiennement à la plateforme, soit environ 10% des nouveaux contenus mis en ligne chaque jour”.

Google accélère dans la cybersécurité et lâche 32 milliards de dollars pour Wiz

Google va racheter, pour 32 milliards de dollars, la start-up Wiz, spécialisée dans la cybersécurité, axe important de l’accélération du groupe dans l’informatique à distance (cloud).Cette prise de contrôle se fera entièrement en numéraire, selon un communiqué publié mardi, et devrait être finalisée en 2026.C’est de très loin la plus importante acquisition jamais réalisée par Google et sa maison mère Alphabet, qui se renforcent dans la sécurité informatique, considérée comme un marché de croissance.Google s’était déjà emparé, en 2022, d’un autre acteur de la cybersécurité, l’américain Mandiant, moyennant 5,4 milliards de dollars.Jusqu’ici, la plus grosse opération du groupe de Mountain View (Californie) remontait à 2012, avec la reprise de Motorola Mobility, ancienne division équipement de Motorola, pour 12,5 milliards de dollars.Fondé il y a cinq ans seulement, Wiz avait déjà été approché par Google l’an passé, mais le conseil d’administration avait refusé l’offre, estimée par plusieurs médias américains à 23 milliards de dollars.Dans un message interne adressé aux employés de la société dont le siège est à New York, le directeur général et co-fondateur Assaf Rappaport, avait indiqué que le groupe préférait se préparer à une introduction en Bourse.Après ce revers, Google est revenu à la charge, remontant sensiblement son offre. Le géant californien n’a pas hésité à mettre sur la table le double de la valorisation qu’affichait Wiz lors d’une récente vente d’actions, fin 2024.- Sécuriser le cloud -“L’intelligence artificielle présente de nouveaux risques, mais aussi de nouvelles opportunités”, a déclaré le patron de Google, Sundar Pichai, lors d’une conférence téléphonique.L’intégration de Wiz à Google est à même d'”accélérer la capacité des entreprises à renforcer leur sécurité, tout en abaissant leurs coûts, et favoriser l’adoption de l’informatique à distance” (cloud computing), a-t-il ajouté.Wiz a atteint 500 millions de dollars de chiffre d’affaires récurrent (ARR) l’an dernier et prévoit de dépasser le milliard en 2025.L’utilisation croissante du cloud augmente les risque d’attaques informatiques, les entreprises recourant à des infrastructures situées sur des sites différents.La montée en puissance de l’IA nécessite des capacités de traitement et de stockage assurées par les centres de données (data centers), ce qui rend le cloud encore plus incontournable.Petit acteur du cloud il y a encore dix ans, Google est progressivement monté en puissance, au point d’atteindre 43 milliards de dollars de chiffre d’affaires dans cette activité l’an dernier (+30% sur un an).Wiz s’est démarqué en concevant un modèle de sécurité informatique axé sur l’utilisation du cloud. Il équipe aujourd’hui la moitié des 500 plus grandes entreprises américaines.”Notre mission est d’aider toutes les sociétés à sécuriser tout ce qu’ils réalisent et font tourner dans le cloud, quel que soit ce cloud”, a dit Assaf Rappaport lors de la conférence téléphonique. “La migration vers le cloud a transformé la façon dont les logiciels sont conçus.”Thomas Kurian, patron du cloud chez Google, a évoqué les nouveaux modèles d’IA générative, sur lesquels sont bâtis des assistants comme ChatGPT ou Gemini, logés dans le cloud et susceptibles de faire l’objet d’attaques informatiques.Il a aussi mentionné le danger potentiel que pouvaient représenter certains modèles en cas de détournement et d’utilisation à des fins de piraterie informatique.Wiz a été lancé par quatre Israéliens, dont Assaf Rappaport, ancien du service de renseignement informatique de l’armée israélienne.Auparavant, les co-fondateurs avaient déjà créé une première société, Adallom, dédiée à la sécurisation informatique des logiciels à distance (SaaS), des programmes utilisés par les entreprises via le cloud.En 2015, ils avaient revendu Adallom pour 320 millions de dollars à Microsoft. Ce dernier poussait, tout comme Google, les feux dans le cloud et entendait muscler son dispositif de cybersécurité.Vers 14H35 GMT, l’action Alphabet se repliait nettement (-4,60%), dans un contexte boursier défavorable aux valeurs technologiques. 

La Bourse de Paris salue l’adoption du plan d’investissements allemand

La Bourse de Paris a terminé en hausse mardi, saluant l’approbation en Allemagne par les députés d’un plan d’investissements publics massif pour réarmer et moderniser la première économie européenne.Le CAC 40 a pris 0,50% à 8.114,57 points, en hausse de 40,59 points. La veille, il avait déjà terminé en hausse de 0,57%.Les députés allemands ont adopté mardi le plan d’investissements géant du futur chancelier Friedrich Merz visant à réarmer et moderniser l’Allemagne pour affronter les bouleversements géopolitiques mondiaux.Ce paquet de plusieurs centaines de milliards d’euros affecté à la défense et l’économie est plébiscité par les investisseurs, qui l’estiment capable de relancer la croissance européenne.Ce programme est “un nouveau facteur positif” pour les places boursières européennes, qui “bénéficient depuis le début de l’année d’un cocktail de bonnes nouvelles, entre résultats d’entreprises satisfaisants, baisses des taux, et espoirs d’une fin de la guerre en Ukraine”, a expliqué à l’AFP Andrea Tueni, responsable des activités de marchés de Saxo Banque France.Côté obligataire, l’emprunt à dix ans français a atteint mardi 3,48%, au même niveau que la veille en clôture. Son équivalent allemand, référence en Europe, est aussi resté stable à 2,81%.Les investisseurs suivent également avec attention les discussions en cours entre Washington et Moscou sur une possible trêve en Ukraine.Une conversation téléphonique entre Vladimir Poutine et Donald Trump, qui portait sur le sujet, s’est achevée, ont annoncé mardi le Kremlin et la Maison Blanche.Le Kremlin a qualifié de “détaillée et franche” la discussion.Autre point d’attention des marchés: la réunion de la banque centrale américaine, la Fed, qui a débuté mercredi. L’institution annoncera mercredi sa décision sur les taux directeurs américains.Les observateurs prévoient, quasi unanimement, que les discussions, débouchent sur un maintien des taux d’intérêt à leur niveau actuel, dans une fourchette comprise entre 4,25% et 4,50%.Dans ce contexte, “le discours du président Jerome Powell, qui pourrait donner d’éventuels signes d’une politique monétaire plus accommodante, sera scruté”, a expliqué Andrea Tueni.Reste que le résultat de la réunion de la Fed pourrait être tout “sauf un grand moteur de marché”, estime Art Hogan, de B. Riley Wealth Management.Bolloré dans le rougeL’action du groupe Bolloré a chuté de 5,52% à 5,50 euros, après la publication lundi soir de résultats annuels décevants.Le résultat opérationnel ajusté (Ebitda) du groupe s’est effondré, à un million d’euros seulement en 2024, contre 61 millions en 2023.Son chiffre d’affaires a également décru, de 4% à périmètre constant.

Les Bourses européennes finissent dans le vert

Les marchés boursiers européens ont terminé en hausse mardi, saluant l’approbation en Allemagne par les députés d’un plan d’investissement public massif pour réarmer et moderniser la première économie du continent.Francfort a pris 0,98%, après avoir battu, à 23.476 points, son record en séance qui datait du début du mois. Paris a gagné 0,50%, Milan 1,31% et Londres 0,29%.

Devoir de vigilance : La Poste fixée sur son sort le 17 juin

La Poste, condamnée en 2023 pour manquement à son “devoir de vigilance” et qui avait fait appel de la décision, sera fixée le 17 juin sur son sort.Assignée par le syndicat Sud PTT en 2021, elle avait été la première entreprise sanctionnée en France au titre de cette loi de 2017.Le tribunal judiciaire de Paris l’avait partiellement condamnée sur le fondement de cette loi française, qui contraint les grandes sociétés à publier un plan de vigilance sur les risques humains et environnementaux de leurs activités, y compris au sein de leurs filiales, fournisseurs et sous-traitants.Il l’avait enjoint notamment de compléter ce plan de vigilance “par une cartographie des risques”, l’estimant “pas conforme aux exigences légales en raison de son imprécision”.Mardi, lors d’une audience de plaidoiries à la cour d’appel de Paris, Me Bernard Cazeneuve, représentant le groupe, a argué que le caractère “général” du plan de vigilance avait été voulu par le législateur lui-même pour que les entreprises “puissent s’adapter”.Il n’est ainsi pas question “de soustraire les entreprises à leurs obligations” mais “de ne pas rendre impossible l’application de la loi”, a plaidé l’ancien Premier ministre, aujourd’hui avocat.Un tel niveau de détail pour un groupe employant 233.000 collaborateurs (dont 54.000 à l’étranger) “ne permettrait pas de prendre en compte” les spécificités des situations, lieux et personnes, a abondé Me Ophélia Claude, également avocate de La Poste.La cartographie des risques “est le pilier du devoir de vigilance”, a de son côté souligné l’avocate de Sud PTT, Me Céline Gagey. “Une description large et générique ne permet pas d’identifier concrètement les risques”, a-t-elle estimé.L’avocate a rappelé l’histoire de Seydou Bagaga, un salarié non déclaré d’un sous-traitant de La Poste, qui s’était noyé en voulant rattraper un colis dans la Seine. La Poste avait été condamnée en 2020 pour prêt illicite de main-d’Å“uvre et marchandage.Un nombre croissant de multinationales se voient reprocher de ne pas respecter leur devoir de vigilance, telles TotalEnergies, BNP Paribas, Casino, Yves Rocher ou encore Teleperformance.Mais aucune procédure n’avait abouti auparavant à une condamnation.

Aux Forges de Tarbes, les commandes européennes dopent la fabrication d’obus

Les Forges de Tarbes, au bord de la liquidation en 2021, ploient sous les commandes, avec comme principal enjeu, augmenter la cadence de production des corps d’obus de 155 mm destinés à l’Ukraine et au réarmement des forces européennes.A Tarbes, sur le site de la société française Europlasma qui y emploie 80 salariés, l’objectif est de doubler le volume de production. C’est le seul centre de production en France de ces corps creux, qui sont ensuite envoyés à la société KNDS (ex-Nexter) qui dote les obus de leur charge explosive.”Nous sommes passés d’une production quasi à l’arrêt en 2022 à pas loin de 60.000 corps d’obus en 2024. En ce moment, notre rythme hebdomadaire est de 2.000 obus par semaine et on a l’ambition à la fin de l’année d’en produire 15.000 par mois”, précise à l’AFP Jérôme Garnache-Creuillot, PDG d’Europlasma. Les Russes, eux, produisent 50.000 obus par jour, observe-t-il à titre indicatif.A Tarbes, Europlasma fabrique des obus de “155 mm standard Otan” et de “152 mm standard Pacte de Varsovie” pour des pays de l’est.- Pas seulement en Ukraine -La guerre en Ukraine depuis 2022 et les récents projets de réarmement européen invitent les industriels à redimensionner leur outil de production.Les obus pour l’Ukraine représentent une part importante de la production, mais l’activité ne dépend pas seulement du conflit entre Moscou et Kiev. Europlasma fait savoir qu’un des derniers contrats signés l’a été avec la République tchèque, pour 50.000 corps d’obus, dont 31.000 à livrer en 2025.La capacité des Forges de Tarbes pourra être poussée au maximum à 20.000 obus par jour, estime le PDG d’Europlasma. Ces projectiles sont utilisés par les canons français Caesar qui se sont imposés sur le champ de bataille ukrainien contre la Russie.”L’idée c’est de produire aux Forges de Tarbes et demain, d’être en mesure de fabriquer des obus de gros calibre à Valdunes”, dans le département du Nord, où Europlasma a racheté en 2024 le dernier fabricant français de roues de trains, en faillite.L’entreprise est par ailleurs candidate à la reprise des Fonderies de Bretagne, sous-traitant du groupe automobile Renault implanté à Caudan (Morbihan), où elle envisage de produire chaque jour plus de 20.000 obus de moyen calibre (120 mm). “On pense que cela peut élargir la gamme de produits et capitaliser sur le modèle de l’industrie automobile”, explique M. Garnache-Creuillot. “Avec le monde de l’auto, on a accès à des lignes de production automatisées, on change d’échelle. D’un point de vue stratégique, il y a un vrai enjeu”.- Main d’oeuvre rare -Aujourd’hui, pour monter en puissance, les Forges de Tarbes se heurtent à des difficultés de recrutement et d’acquisition de machines-outils. “On a du mal à trouver de la main d’oeuvre qualifiée ou très qualifiée, on manque de chaudronniers, de forgerons, de soudeurs”, regrette le PDG d’Europlasma. Pour les machines et les moules permettant de fabriquer les ogives, ce sont surtout les délais de livraison qui sont en cause, souvent doublés en ces temps de forte demande.Depuis le début du conflit, la France a livré 30.000 obus de ce type à Kiev, et l’objectif pour 2025 est d’en livrer 80.000 unités, indiquait le ministère français des Armées en janvier.”Il nous faut une augmentation très rapide des capacités de défense européennes. Et il nous la faut maintenant!” a lancé mardi la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen devant le Parlement européen à Strasbourg. L’Europe produit désormais près de deux millions d’obus par an, contre 300.000 à 400.000 avant la guerre en Ukraine, observe Léo Peria-Peigné, spécialiste de l’armement et de l’industrie de défense à l’Institut français des relations internationales (IFRI). “Il y a une volonté de montée en puissance qui est énorme. La demande est potentiellement forte, si on passe du discours aux actes, les besoins vont augmenter”, estime le chercheur.

Taxes Trump: un brasseur belge minimise le risque en accélérant ses expéditions

“Il faut jouer la sécurité.” Face à la menace de Donald Trump de taxer à 200% les alcools européens, un brasseur belge veut remplir vite un maximum de conteneurs vers les Etats-Unis, où il réalise près de 20% de ses ventes.A la brasserie Huyghe, qui produit une gamme d’une trentaine de bières dont la plus connue est la Delirium Tremens, le branle-bas de combat a été décrété dès jeudi soir, raconte le PDG Alain De Laet en recevant une équipe de l’AFP.Depuis lors, le rythme de mise en cartons des bouteilles et le ballet des transpalettes au milieu des montagnes de fûts ne faiblissent pas dans les entrepôts de Melle, près de Gand (nord-ouest), où cette entreprise familiale à son siège.Jeudi, le président américain a menacé d’imposer des droits de douane de 200% sur les vins et alcools de l’Union européenne, si elle ne retirait pas les taxes de 50% annoncées sur le bourbon américain… En riposte à une première entrée en vigueur de surtaxes sur l’acier et l’aluminium importés aux Etats-Unis.”200% je ne peux pas faire face! Ça veut dire voir le prix de notre bière tripler aux Etats-Unis, elle devient invendable”, fait valoir M. De Laet, en précisant que la “Delirium”, une blonde forte titrant 8,5 degrés d’alcool, est déjà une des bières les plus chères du rayon. Conséquence: il a décidé en accord avec la patronne de sa filiale américaine de lui envoyer au plus vite tout le stock actuellement disponible en Belgique. L’idée est de constituer outre-Atlantique jusqu’à six mois de réserve, contre trois actuellement. En partant du principe que la surtaxe, si elle est imposée, ne se prolongera pas au-delà de six mois.”Evidemment si elle est maintenue à long terme c’est la mort de toute exportation vers les Etats-Unis, c’est une belle part de gâteau qui disparaîtrait”, poursuit le patron flamand.- Variétés fruitées -Concrètement, l’accélération du tempo chez Huyghe consiste à remplir en l’espace d’une semaine une vingtaine de conteneurs qui rallieront Baltimore, sur la côte est américaine, au départ du port d’Anvers. Deux sont déjà partis vendredi.Sont privilégiées les différentes gammes de Delirium, dont la version sans alcool tout juste sortie sur le marché belge – “sait-on jamais avec Trump” -, ainsi que certaines variétés fruitées tout aussi appréciées des consommateurs américains.”Avoir notre propre filiale au Etats-Unis, avec 22 personnes qui s’occupent uniquement de la vente, c’est un gros avantage sur les autres (fabricants d’alcools), on peut expédier rapidement sans attendre l’aval d’un importateur”, explique M. De Laet.En Belgique, dont la culture de la bière est classée au patrimoine immatériel mondial de l’Unesco, les quelque 400 brasseries en activité vendent 70% de leur production à l’export.Au-dessus de la moyenne, la brasserie Huyghe assure réaliser 83% de son chiffre d’affaires hors des frontières, avec la France comme premier marché étranger en volumes.De manière générale la menace de Donald Trump inquiète le secteur, qui juge comme Alain De Laet que les bières européennes ne devraient pas être épargnées.”Cela ne va pas tuer le marché, mais en termes d’image et de réputation, c’est un peu pénible car la bière belge reste la référence mondiale”, a déclaré vendredi Krishan Maudgal, directeur de la fédération des Brasseurs belges.

Hong Kong, dernier bastion des échafaudages en bambou, va passer aux structures métalliques

À Hong Kong, les échafaudages en bambou si caractéristiques de cette métropole chinoise, devraient progressivement disparaître et être remplacés par des structures métalliques pour améliorer la sécurité des ouvriers.Au nom de la protection des ouvriers “araignées” qui évoluent sur ces échafaudages en bambou pour construire ou rénover des bâtiments, les autorités locales ont annoncé lundi la fin progressive de cette technique millénaire.Hong Kong est l’une des dernières villes au monde à utiliser le bambou dans les échafaudages, un matériau avec de nombreux avantages car peu cher, aisément  disponible dans le sud de la Chine, facile à transporter, à monter et à démonter dans des espaces restreints.Terence Lam, membre du bureau du Développement a annoncé que la ville allait “inciter à utiliser plus souvent des échafaudages métalliques dans les travaux de construction publique”, afin d’améliorer la sécurité des ouvriers. Les échafaudages en bambou présentent “des faiblesses intrinsèques techniques (…)  qui peuvent parfois se révéler dangereuses en terme de sécurité pour les ouvriers”, a-t-il souligné.Selon des chiffres officiels, 23 personnes ont été tuées dans des accidents du travail impliquant des échafaudages en bambou sur des chantiers de construction depuis 2018.Les échafaudages métalliques sont désormais devenus la norme en Chine continentale et dans d’autres pays de la région et seront dorénavant utilisés pour au moins la moitié des nouveaux contrats de construction du gouvernement de Hong Kong, précise un rapport des autorités locales.Des nombreux accidents ont été recensés impliquant des échafaudages en bambou, regrette une association militant pour les droits de travailleurs victimes d’accident de travail dans le secteur industriel. Des ouvriers sont tombés, des structures se sont effondrées ou ont pris feu, précise l’association.”Même si les structures métalliques coûtent deux ou trois fois le prix de celles en bambou… sur le long terme améliorer la sécurité sera profitable”, ajoute l’association.

Wall Street recherche un catalyseur positif avant la décision de la Fed

La Bourse de New York évolue en nette baisse mardi, lestée par les incertitudes économiques et politiques aux Etats-Unis, au premier jour de la réunion de la banque centrale américaine (Fed), qui devrait aboutir à un statu quo sur les taux.Vers 14H20 GMT, le Dow Jones reculait de 0,46%, l’indice Nasdaq de 1,76% et l’indice élargi S&P 500 de 1,02%.Après un rebond technique “d’une grande ampleur” vendredi et lundi, la place américaine cherche désormais “un nouveau catalyseur positif pour aller de l’avant”, souligne auprès de l’AFP Art Hogan, de B. Riley Wealth Management.Les investisseurs ont accueilli avant l’ouverture plusieurs indicateurs ressortis supérieurs aux attentes, dont les mises en chantier de logements, qui ont grimpé en février à 1,501 million en rythme annuel contre 1,366 million en janvier et les demandes de permis de construire, qui sont en baisse par rapport au mois dernier.La production industrielle a quant à elle progressé davantage qu’attendu par les analystes en février aux Etats-Unis, portée par un surcroît important d’activité dans le secteur automobile, selon l’enquête mensuelle de la Réserve fédérale (Fed) publiée mardi.Mais sur le marché, “les acheteurs semblent dans l’ensemble un peu hésitants”, a relevé dans une note Patrick O’Hare, de Briefing.com, citant entre autres “l’incertitude entourant l’appel Trump-Poutine et certains doutes compréhensibles sur la durabilité de l’effort récent”.Donald Trump veut convaincre mardi Vladimir Poutine d’accepter son projet de trêve en Ukraine, à l’occasion d’un entretien téléphonique prévu dans l’après-midi, une idée sur laquelle Moscou a exprimé bien des réserves, tout en se gardant à ce stade de la rejeter.Ce qu’attendent en priorité les acteurs du marché, c’est plus de clarté sur les droits de douane réciproques qui doivent entrer en vigueur aux Etats-Unis le 2 avril, selon Art Hogan.Ils ne seront pas appliqués aux Etats qui abandonneraient les taxes qu’ils appliquent aux produits américains et qui abaissent leurs barrières non tarifaires, a assuré mardi le ministre de l’Economie Scott Bessent.Par ailleurs, les responsables de la Réserve fédérale américaine (Fed) ont entamé mardi matin leur deuxième réunion de politique monétaire sous la présidence de Donald Trump.Les observateurs prévoient, quasi unanimement, que les discussions, qui se tiennent jusqu’à mercredi, débouchent sur un maintien des taux d’intérêt à leur niveau actuel, dans une fourchette comprise entre 4,25% et 4,50%.En conséquence, le résultat de la réunion de la Fed pourrait être tout “sauf un grand moteur de marché”, estime Art Hogan.Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans était pratiquement stable à 4,30%, contre 4,31% la veille en clôture.Au tableau des valeurs, Alphabet, la maison-mère de Google, lâchait 3,75% après l’annonce par l’entreprise d’un “accord définitif” pour le rachat de la start-up américaine Wiz, spécialisée dans la cybersécurité, pour 32 milliards de dollars.C’est de très loin la plus importante acquisition jamais réalisée par Google et sa maison mère Alphabet, qui se renforcent dans la sécurité informatique, considérée comme un marché de croissance.L’action du pionnier des véhicules électriques Tesla chutait de 5,67% après que son rival, le chinois BYD, a dévoilé la veille sa “Super e-Platform” capable de recharger une voiture électrique en très peu de temps. Selon l’entreprise, cela permettrait aux véhicules de récupérer jusqu’à 470 kilomètres d’autonomie après avoir été branchées pendant seulement cinq minutes.Le géant chinois des moteurs de recherche Baidu prenait lui 1,08% après la sortie de deux nouveaux modèles d’intelligence artificielle (IA) accessibles gratuitement.La compagnie aérienne à bas prix Frontier reculait de 4,31% après avoir annoncé que les passagers de ses vols jusque mi-août auront désormais droit à un bagage en cabine gratuit, les clients volant à partir de fin mai verront aussi leur première valise en soute concernée par cette gratuité. Il s’agit d’une annonce en réaction à la fin de la politique de bagages en soute sans supplément de sa concurrente Southwest Airlines.

En première classe, le même avion mais pas le même voyage

Parcours en aéroport enchanté, menus de chefs étoilés et en vol, le luxe des mètres carrés: ce n’est pas le même voyage pour les passagers de première classe, segment confidentiel mais stratégique où des compagnies aériennes jouent leur prestige.  Dans ces espaces exclusifs à l’avant des appareils, territoires de stars de cinéma, de footballeurs vedettes et autres voyageurs sans problèmes de fin de mois, les transporteurs du Golfe ont mis la barre très haut.Emirates, qui exploite la plus importante flotte d’Airbus A380, se distingue en équipant ses appareils de suites privées fermées, d’un bar réservé aux voyageurs de “first”… et de salles de bain permettant de prendre une douche en vol. Etihad n’est pas en reste et propose un mini-appartement de près de 12 m2, à des années-lumière de l’espace compté des sièges de classe économique. Baptisé “The Residence”, il promet “une chambre privée avec salle de douche attenante et salle de séjour séparée”.Autant de produits phares dont la réputation est dopée par des vidéos d’influenceurs voyageurs, totalisant des dizaines de millions de vues.Face à de telles stars des réseaux sociaux et des journalistes, Air France a présenté mardi à Paris sa nouvelle cabine “La Première”, dont la génération actuelle date de 2014.Destinées à être installées à bord de long-courriers Boeing 777, ces “suites” bénéficieront de cinq hublots, d’un fauteuil et d’une méridienne se transformant en lit. Elles représentent le “couronnement d’une stratégie” de la compagnie française, a affirmé le directeur général du groupe Air France-KLM, Benjamin Smith.Air France, qui investit déjà un milliard d’euros par an pour renouveler sa flotte, va aussi consacrer un milliard d’euros sur cinq ans à sa montée en gamme, selon lui.Toutes les compagnies aériennes ne proposent pas de telles classes luxueuses, et certaines y ont renoncé pour se concentrer sur les places “business”. Celles qui les ont conservées privilégient les lignes où elles peuvent capter une clientèle prête à absorber des tarifs de billets à cinq chiffres en euros ou dollars: Paris-New-York, Londres-Miami, Sydney-Dubaï… Dans un avion avec plusieurs centaines de passagers, “on va parler de quatre sièges, éventuellement huit”, explique à l’AFP Paul Chiambaretto, professeur de stratégie et marketing à la Montpellier Business School.- “Ruissellement” -En outre, “d’un point de vue financier, ce ne sont pas les classes de voyages sur lesquelles les compagnies aériennes gagnent beaucoup d’argent”, souligne-t-il, les sièges “affaires” ou “premium” se révélant bien plus rentables que les “premières” qui occupent autant d’espace que six ou neuf voyageurs en classe éco.Les coûts liés à un passager de “first” grimpent vite, le billet incluant souvent au sol une voiture avec chauffeur vers l’aéroport, des salons voire un terminal exclusifs, sans files d’attente, équipés d’espaces de bien-être proposés par de grandes marques de cosmétiques.A bord, le service doit répondre aux attentes élevées des clients de palaces, tandis que les repas à la carte sont préparés par des chefs cuisiniers de réputation mondiale et arrosés de champagnes millésimés et autres vins rares. La connectivité et les écrans géants haute définition restent un “must”, comme la décoration raffinée, des prestations supérieures à celles de certains jets privés, en outre plus chers et à l’autonomie limitée.Pourquoi les compagnies persistent-elles à participer à une “surenchère et une course perpétuelle à celui qui va avoir la première classe la plus luxueuse”, s’interroge M. Chiambaretto ? Pour lui, “elles le font afin de montrer ce qu’elles sont capables de faire”, notamment aux passagers “business” plus nombreux et fidèles, qui peuvent se dire que si les compagnies “font cela en première classe, c’est qu’elles doivent faire quelque chose d’aussi exceptionnel en classe affaires”.”S’il n’y a pas de bonne première, il n’y a pas de bonne classe business”, abonde Eric Briones, expert en marketing du luxe. Pour une compagnie aérienne classique, hors “low-cost”, “la rentabilité dépend presque uniquement de la capacité à avoir une première d’exception”, un exemple réussi de “ruissellement”, assure-t-il à l’AFP.Mais “La Première est rentable” pour Air France, promet Fabien Pelous, son directeur de l’expérience client, en soulignant que cette classe “produit un effet de halo sur l’ensemble des produits et des services” de la compagnie.Â