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La ministre du Logement Valérie Létard veut serrer la vis des diagnostiqueurs de performance énergétique

Pour rendre le diagnostic de performance énergétique (DPE) “irréprochable”, la ministre chargée du Logement Valérie Létard a annoncé mercredi une série de dix mesures pour mieux encadrer les diagnostiqueurs. Le DPE est “un outil essentiel pour définir le niveau de qualité d’un bien au regard de sa consommation énergétique, des factures qu’il va générer en terme de chauffage (…) et de l’impact qu’il a sur le climat” et doit être “irréprochable”, a déclaré Valérie Létard sur TF1.Le DPE donne une note de A (la meilleure) à G (la plus médiocre) et prend en compte un certain nombre de paramètres, comme l’isolation des murs et du toit, le système de chauffage, la présence de logements mitoyens, etc. Cette note est de plus en plus déterminante pour fixer la valeur d’un bien immobilier à vendre, elle est prise en compte dans l’octroi d’aides à la rénovation énergétique et si elle est trop basse, elle empêche la location du logement.”On fait chaque année 4 millions de DPE”, parmi lesquels “à peu près 70.000” sont frauduleux ou “de complaisance”, a détaillé la ministre. “C’est peu, c’est 1,7%” des DPE.  Pour “mieux repérer et mieux contrôler”, Valérie Létard souhaite utiliser l’intelligence artificielle et la base de données de DPE de l’Agence de la transition écologique (Ademe) et relier chaque diagnostiqueur et chaque DPE à un QR code. Ces QR codes permettront aux propriétaires de vérifier sur le site de l’Ademe que leur “DPE remplit toutes les conditions” et que le diagnostiqueur n’a pas été radié, ce qui est le cas de 500 professionnels sur les 10.000 actifs en France actuellement.Les contrôles de diagnostiqueurs vont être multipliés par quatre, avec une inspection par an pour chacun et les sanctions seront plus sévères: jusqu’à deux ans d’interdiction d’exercer en cas de fraude, contre 6 mois actuellement. Pour limiter les pressions qu’un propriétaire peut faire peser sur un diagnostiqueur, le DPE sera délivré de façon dématérialisée le soir ou le lendemain de la visite dans le logement. Valérie Létard a aussi annoncé lancer une mission parlementaire pour examiner s’il est utile de créer un ordre pour les diagnostiqueurs.Le gouvernement souhaite également mieux contrôler les organismes de certification et de formation des diagnostiqueurs, pour éviter les conflits d’intérêts, a indiqué le ministère à l’AFP. Concernant les aides à la rénovation énergétique, la ministre a rappelé sur TF1 que “229 millions d’euros de fraude” ont été évités en 2024, via la détection de “44.000 dossiers frauduleux de demandes de MaPrimeRénov'”. 

Face aux turbulences, la Fed encline à attendre d’y voir clair avant de bouger ses taux

La Réserve fédérale (Fed) américaine devrait laisser ses taux inchangés mercredi à l’issue de sa deuxième réunion depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, le temps que le brouillard se dissipe sur les effets de ses politiques.Les acteurs de la finance, qui s’attendent à un maintien des taux à leur niveau actuel, vont guetter ce que pensent désormais les responsables de la banque centrale de la trajectoire de la première économie mondiale.Vont-ils réduire leur prévision de croissance, anticiper une inflation plus élevée, un chômage accru ?En quelques semaines, depuis la dernière réunion de la Fed fin janvier, le panorama a singulièrement évolué.Les entreprises ont commencé à encaisser de nouvelles taxes sur les importations, les consommateurs à surveiller de près leur porte-monnaie, et les investisseurs à sérieusement douter que les Etats-Unis puissent sortir sans dommages de l’essoreuse enclenchée par le président Donald Trump.Outre son offensive exponentielle, ponctuée de revirements, sur les droits de douane, le chef de l’Etat investi le 20 janvier a lancé le milliardaire Elon Musk à l’assaut de l’Etat fédéral, pour tailler dans les dépenses et faire fondre le nombre de fonctionnaires.Jusque-là, face à une économie florissante et un taux de chômage faible, la Fed s’était surtout focalisée sur la lutte contre l’inflation, encore au-dessus de sa cible de 2% (à +2,5% sur un an en janvier, par rapport au pic de 7,2% en juin 2022, selon l’indice PCE privilégié par la banque centrale).Mais les spécialistes anticipent désormais un rebond de l’inflation – ce qui implique en principe que la Fed augmente ses taux d’intérêt pour la freiner -, en même temps qu’un refroidissement de l’économie – ce qui plaide pour une baisse de taux afin de relancer la machine.Dans l’immédiat, “nous n’avons pas besoin de nous presser, et sommes bien placés pour attendre plus de clarté” sur les changements politiques en cours, a déclaré le président Jerome Powell le 7 mars, fermant la porte à toute variation des taux à court terme.Ils sont depuis décembre dans une fourchette comprise entre 4,25% et 4,50%.- “Chaos” -“Il n’y aura pas de variation des taux directeurs, et il y a une bonne raison à cela: c’est la politique la plus appropriée en ce moment, car on ne sait pas vraiment jusqu’où les droits de douane vont aller et pour combien de temps”, remarque auprès de l’AFP l’ancien président de la Fed de Boston Eric Rosengren. “Il est donc très difficile d’estimer l’impact sur l’inflation ou l’emploi”, ajoute-t-il. “Que pense le FOMC (Comité de politique monétaire) du chaos autour des droits de douane provoqué par Washington ?” s’interroge dans une note Matt Colyar, économiste pour Moody’s Analytics.Il pense que les projections économiques des responsables de la Fed en donneront une idée, sachant que les précédentes remontent à décembre, et que, “depuis, le contexte économique des Etats-Unis a radicalement changé”.Il s’attend à une prévision de croissance révisée à la baisse et à ce que le rythme de l’inflation soit réévalué à la hausse.Les initiatives du président désorientent jusqu’à l’économiste Michael Strain, du centre de réflexion conservateur American Enterprise Institute.Favorable à plusieurs pans de son programme (baisses d’impôts, dérégulation, réduction du poids de l’Etat fédéral…), il vient de qualifier de “catastrophe” sa gestion de la politique économique.”Il était auparavant inconcevable qu’un président – y compris Trump pendant son premier mandat – fasse délibérément autant de mal à l’économie”, a-t-il écrit sur son blog. “Heureusement que Trump a hérité d’une économie solide”, a-t-il relevé, estimant qu'”il en faudrait beaucoup pour faire plonger l’économie en récession” et que le président peut encore “regagner la confiance des investisseurs et des consommateurs” d’ici là.

L’Equateur réduit ses exportations de pétrole après une grave fuite d’hydrocarbures

La compagnie pétrolière publique équatorienne Petroecuador a déclaré mardi en situation d’urgence son principal oléoduc et a réduit ses exportations de brut en raison d’une fuite qui a gravement pollué plusieurs rivières et privé d’eau potable des dizaines de milliers d’habitants du nord-ouest du pays.Petroecuador a annoncé qu’elle suspendait ses exportations de brut de la variété Oriente (l’une des deux que produit le pays avec la variété de moindre qualité Napo) pour cas de force majeure, une cause qui devrait lui éviter de se voir infliger des pénalités par ses clients pour violation de contrat.La déclaration d’urgence “ne dépassera pas 60 jours et vise (…) à allouer toutes les ressources nécessaires pour minimiser l’impact de ce cas de force majeure sur l’exploration, l’exploitation, le transport et la commercialisation des hydrocarbures”, a déclaré la compagnie dans un communiqué.Provoquée le 13 mars par un glissement de terrain, la fuite a libéré dans la nature des dizaines de milliers de barils de pétrole brut qui ont pollué au moins cinq cours d’eau, dont le fleuve Esmeraldas, et la côte de l’océan Pacifique.”Nous parlons de 500.000 personnes affectées”, a déclaré à la télévision Teleamazonas Vicko Villacis, le maire d’Esmeraldas, capitale de la province du même nom. Il a estimé la quantité de pétrole déversée à environ 200.000 barils.Petroecuador, de son côté, n’a pas fourni d’estimation.- Mélange de pétrole et d’eau -En raison de la pollution, “il n’y a pas de formes de vie dans l’eau” des rivières Caple et Viche où “circule un mélange de pétrole et d’eau”, a indiqué le biologiste marin Eduardo Rebolledo, de l’Université catholique d’Esmeraldas, à la chaîne de télévision Ecuavisa.Or dans cette zone où “le service d’eau potable est limité, les gens dépendent beaucoup des rivières”, souligne-t-il. Des milliers d’habitants vivent notamment de la pêche. Amarrés, certains bateaux de pêche et leurs filets étaient couverts de pétrole, a constaté l’AFP.”Si cela continue ainsi, on ne pourra plus pêcher”, s’inquiète Luis Cabezas, un habitant de Rocafuerte.Les autorités ont déclaré dimanche l’état d’urgence environnementale dans toute la province et notamment dans une zone protégée abritant plus de 250 espèces animales, en particulier des loutres, des singes hurleurs, des tatous, des frégates et des pélicans.L’entreprise publique Petroecuador, responsable de l’oléoduc, a recours à des camions-citernes pour récupérer le pétrole déversé dans la localité de Quinindé.Trois navires transportant de l’eau potable sont attendus au port d’Esmeraldas, selon la société.Vendredi, Petroecuador avait annoncé l’activation d’un plan pour contrôler la fuite sur l’oléoduc endommagé, qui fait partie du réseau transéquatorien (SOTE) acheminant l’or noir dans le pays depuis l’Amazonie.L’Equateur produit quelque 475.000 barils de pétrole par jour, l’un de ses principaux produits d’exportation qui lui ont rapporté 8,6 milliards de dollars en 2024.

La Banque du Japon maintient inchangés ses taux, sur fond d'”incertitudes” économiques

La Banque du Japon (BoJ), qui a entamé en 2024 une normalisation de sa politique monétaire, a laissé mercredi ses taux inchangés, conformément aux attentes et malgré une inflation persistante, pointant les incertitudes sur la conjoncture économique mondiale.L’institution, au terme d’une réunion de deux jours, a maintenu à 0,5% son taux directeur, qu’elle avait relevé en janvier lors de sa précédente décision.La BoJ se montre prudente, soulignant les conséquences potentielles de la guerre commerciale tous azimuts déclenchée par le président américain Donald Trump. Les Etats-Unis ont notamment ciblé directement les exportations d’acier nippones.”Concernant les risques pesant sur nos perspectives, de grandes incertitudes subsistent quant à l’activité économique au Japon, notamment l’évolution de la situation commerciale (…) et celle des prix des matières premières”, a-t-elle souligné dans un communiqué.”Je suis préoccupé par l’incertitude entourant l’évolution de l’économie et des prix à l’étranger”, avait déjà déclaré la semaine dernière le gouverneur de la BoJ, Kazuo Ueda, alors que les tensions commerciales pourraient plomber la croissance mondiale.Ce statu quo de la politique monétaire était largement anticipé par les marchés.Après une hausse de 0,25 point de pourcentage en janvier, “la BoJ entend évaluer l’impact des récents changements de sa politique monétaire sur l’économie avant de prendre sa prochaine décision”, soulignait Stefan Angrick, de Moody’s Analytics, avant l’annonce.”Parallèlement, la vague de mesures douanières et de menaces de Washington ont maintenu les marchés financiers sous tension, ce qui renforce pour la BoJ les raisons de rester immobile”, a-t-il ajouté.D’ailleurs, dans un environnement économique et commercial planétaire précaire et volatil, les banques centrales britannique et américaine devraient également opter cette semaine pour le statu quo.Afin de contrer le retour de l’inflation au Japon depuis deux ans et demi, la BoJ a entamé en mars 2024 un resserrement de ses taux, après dix ans de politique monétaire ultra-accommodante où ils étaient restés quasi-nuls.L’institution les a relevés par deux fois l’an dernier, puis à nouveau en janvier.- Revalorisation salariales -De l’avis des analystes, elle devrait reprendre ses relèvements de taux plus tard dans l’année.”Le cycle de resserrement de la Banque est encore loin d’être terminé (…) il existe une forte probabilité d’une hausse des taux lors de la réunion de mai de la Banque”, a ainsi réagi Marcel Thieliant, de Capital Economics.”Après tout, l’inflation est bien supérieure à l’objectif de 2% fixé par la BoJ (…) et les négociations salariales du printemps ont abouti à des hausses de salaires encore plus importantes que l’an dernier, ce qui devrait entraîner de nouvelles pressions à la hausse sur l’inflation au cours des prochains mois”, explique-t-il.Ainsi les prix à la consommation au Japon (hors produits frais) ont gonflé de 3,2% sur un an en janvier, au plus haut depuis un an et demi, très au-delà de la cible des 2%, sur fond d’envolée des prix des céréales et de l’énergie.Les prix du riz, qui ont encore enregistré une envolée record de 71,8% sur un an en janvier, “devraient rester à des niveaux élevés en 2025” en dépit des mesures gouvernementales pour limiter cette hausse, reconnaît la Banque.La BoJ a par ailleurs noté mercredi “une amélioration modérée de la situation de l’emploi et des salaires” — un élément clef pour sa politique monétaire.La puissante Confédération japonaise des syndicats de travailleurs (Rengo) a ainsi obtenu, dans le cadre des négociations annuelles, une augmentation moyenne de 5,46% des salaires pour ses membres en 2025, la plus forte hausse depuis trois décennies dans l’archipel, face à l’inflation tenace.La BoJ mise désormais sur un “cercle vertueux” où les revalorisations des salaires permettraient de gonfler la consommation.

Nigeria: incendie sur l’un des principaux oléoducs du pays

Un incendie a touché l’un des plus importants oléoducs du Nigeria, le plus grand producteur de pétrole du continent, a annoncé mardi la police de l’Etat de Rivers (sud), sans donner de détails sur les dégâts. “Un incendie s’est déclaré sur le Trans Niger Delta Pipeline exploité par Shell Petroleum Development Company (SPDC)” situé “à la frontière des communautés de Kpor et de Bodo”, dans le Delta du Niger, a déclaré la police dans un communiqué . “Au cours d’une patrouille de nuit de routine, des agents de sécurité ont vu l’incident et immédiatement alerté la direction de SPDC”, qui “a mis en place les protocoles de sécurité nécessaires, notamment la fermeture du pipeline concerné”, ajoute-t-elle.”La situation est désormais sous contrôle et il n’y a plus de menace pour les habitants ou l’environnement”, a assuré la police, qui n’a toutefois pas donné de détails sur les dégâts matériels ou environnementaux liés à l’incendie.La police de Rivers a également précisé avoir arrêté deux personnes pour “acte de sabotage potentiel”.  Le Trans Niger Pipeline (TNP) transporte le pétrole brut des champs onshore du sud du Nigeria jusqu’au terminal d’exportation de Bonny, situé dans l’offshore nigérian.  En réalité, la gestion de l’oléoduc est désormais entre les mains du consortium Renaissance Africa Energy, qui a finalisé la reprise des actifs onshore de Shell dans le delta du Niger la semaine dernière. Renaissance est une alliance entre la compagnie Petrolin de l’homme d’affaires bénino-gabonais Samuel Dossou-Aworet et quatre sociétés pétrolières nigérianes. Les fuites de pétrole sont fréquents dans la région en raison du manque d’entretien des oléoducs, mais également d’actes de vandalisme.Les groupes armés, mais aussi des habitants, siphonnent régulièrement le brut des pipelines appartenant aux grandes compagnies pétrolières qu’ils raffinent ensuite sur des sites illégaux et revendent au marché noir.Ces cinq dernières années, l’agence nationale nigériane de détection et d’intervention en cas de déversements d’hydrocarbures (NOSDRA) a répertorié près de 3.870 déversements de pétrole au Nigeria, principalement dans la zone du delta du Niger.Malgré l’immense richesse en hydrocarbures du pays, la plupart des habitants vivent dans une grande pauvreté et accusent régulièrement les grandes compagnies pétrolières d’avoir elles aussi contribué à la pollution de leur région sans participer à son développement.Des décennies de marées noires ont dévasté des mangroves et des villages entiers, où la pêche et l’agriculture étaient autrefois la principale source locale de revenus.La communauté de Bodo a lancé une procédure contre Shell à la suite de déversements de pétrole en 2008, sur laquelle la justice britannique n’a pas encore tranché.

Wall Street déprime, les incertitudes continuent de peser

La Bourse de New York a terminé en baisse mardi, en manque de conviction face à l’instabilité commerciale, économique et géopolitique, tout en attendant la décision de la banque centrale américaine (Fed) mercredi.Le Dow Jones a reculé de 0,62%, l’indice Nasdaq a lâché 1,71% et l’indice élargi S&P 500 a perdu 1,07%.Le marché connaît actuellement “de grandes incertitudes”, résume auprès de l’AFP Tom Cahill, de Ventura Wealth Management.D’une part, “les marchés sont préoccupés par (…) les droits de douane” annoncés par le président Donald Trump, lesquels, “dans une large mesure, devraient être appliqués”, explique l’analyste.Avec ces droits “réciproques”, les produits importés aux Etats-Unis depuis un pays donné devraient être taxés au même niveau que le sont les produits américains entrant dans ledit pays. “Nous ne mettrons pas en place nos droits de douane” si les partenaires commerciaux des Etats-Unis renoncent à ces pratiques, a toutefois assuré le ministre de l’Economie Scott Bessent mardi sur Fox News.D’autre part, le marché surveille de près une situation géopolitique toujours “préoccupante”, commente M. Cahill, avec la reprise de bombardements meurtriers à Gaza, et une conversation téléphonique mardi entre Donald Trump et Vladimir Poutine qui s’est conclue sans percée majeure en vue d’un accord de cessez-le-feu russo-ukrainien.Dans ce contexte, les investisseurs ont aussi les yeux tournés vers la banque centrale américaine, la Fed, qui annoncera mercredi sa décision sur l’actualisation des taux directeurs américains.La grande majorité des observateurs s’attendent à un maintien des taux d’intérêt à leur niveau actuel, dans une fourchette comprise entre 4,25% et 4,50%.Les analystes n’attendent donc pas de surprises, mais garderont un oeil sur le cap privilégié par la Fed dans les prochains mois. “Nous verrons s’ils revoient à la baisse, ou à la hausse, leurs attentes en matière de taux cette année”, avance M. Cahill.Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans s’est détendu à 4,28%, contre 4,31% la veille en clôture.Ailleurs, à la cote, “les grandes capitalisations continuent de sous-performer, ce qui constitue le principal frein aux indices”, observe dans une note Patrick O’Hare, de Briefing.com. L’ouverture de la conférence annuelle de Nvidia, le géant des puces d’intelligence artificielle Nvidia, a semblé décevoir les investisseurs, selon M. Cahill: le groupe a reculé de 3,43%, emportant dans sa chute une partie du secteur des semiconducteurs comme Broadcom (-3,00%), AMD (-1,00%) ou Micron (-1,35%). Alphabet, la maison-mère de Google, a perdu 2,34% après l’annonce par l’entreprise d’un “accord définitif” pour le rachat de la start-up américaine Wiz, spécialisée dans la cybersécurité, pour 32 milliards de dollars.Cette prise de contrôle se fera entièrement en numéraire, selon un communiqué publié mardi, et devrait être finalisée en 2026.C’est de très loin la plus importante acquisition jamais réalisée par Google et Alphabet, qui se renforcent dans la sécurité informatique, considérée comme un marché de croissance.

Guadeloupe: deux ans prison requis contre l’ancien PDG d’Air Antilles, accusé de détournement d’aides Covid

Deux ans de prison dont un avec sursis ont été requis mardi contre l’ancien dirigeant de la compagnie aérienne Air Antilles, poursuivi par le tribunal correctionnel de Pointe-à-Pitre  pour escroquerie et travail dissimulé, des faits présumés commis en pleine crise sanitaire du Covid-19.Le parquet a également requis contre Eric Koury, qui dirigeait à l’époque la Compagnie aérienne interrégionale express (Caire), opérateur d’Air Antilles et Air Guyane, 100.000 euros d’amende, cinq ans d’inéligibilité et trois ans d’interdiction et d’exercer et de gérer une entreprise dans ce secteur d’activité.Il est accusé d’avoir frauduleusement perçu, entre mars 2020 et septembre 2021, plusieurs millions d’euros d’aides publiques liées au chômage partiel, en déclarant des employés ne faisant plus partie de ses sociétés ou en gonflant artificiellement les horaires d’autres salariés, en Guadeloupe, en Martinique et en Guyane.Il lui est également reproché d’avoir sous-déclaré des heures travaillées, causant un manque à gagner de plus de 1,2 million d’euros pour l’Urssaf.Au total, les infractions relevées ont coûté “plus de 5 millions d’euros” à l’Etat, a relevé le procureur dans ses réquisitions.”Les réquisitions sont justes, adaptées et à la hauteur des faits”, a réagi devant les journalistes Me Marie-Michelle Hildebert, avocat des parties civiles, dénonçant la “galaxie Koury” en référence “au nombre de société dont il est l’actionnaire, montrant l’immensité de son pouvoir économique”.L’avocat de la défense Me Blaise Guichon, qui a plaidé pour la relaxe, s’est dit pour sa part “très serein”, ajoutant qu’il n’y avait eu “aucune enquête sérieuse dans cette affaire”.Confronté à des dettes importantes, le groupe Caire avait finalement été liquidé en septembre 2023, entraînant l’arrêt brutal des vols et la suppression de la majorité des près de 300 emplois de l’entreprise.Air Antilles a toutefois été relancée sous une nouvelle bannière, portée par un consortium possédé à 60% par la Collectivité de Saint-Martin et à 40% par le groupe Edeis.La compagnie a repris les opérations, avec une flotte réduite et un recentrage sur certaines liaisons stratégiques dans la région, en juillet 2024. Air Guyane, en revanche, n’a pas survécu à la faillite du groupe.La décision du tribunal sera rendue le 20 mai prochain.

Feu vert des députés au “bazooka” budgétaire pour réarmer l’Allemagne

L’Allemagne se prépare à un tournant historique après le feu vert des députés au plan d’investissements du futur chancelier Friedrich Merz, qui veut dépenser sans compter pour réarmer et moderniser le pays afin d’affronter les bouleversements géopolitiques.Ce paquet de plusieurs centaines de milliards d’euros affectés à la défense et l’économie a été approuvé par 513 députés, soit la majorité des deux tiers des élus présents mardi au Bundestag, la chambre basse du parlement.Le texte est une révolution pour l’Allemagne, championne depuis des décennies de l’orthodoxie budgétaire et qui a longtemps négligé les dépenses militaires au profit du parapluie américain qui la protégeait depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.Mais les temps ont changé. Après le choc de l’invasion russe de l’Ukraine depuis février 2022, Berlin voit maintenant Washington se détourner de l’Europe et se rapprocher de la Russie, sous l’impulsion de Donald Trump.Les sommes en jeu sont colossales et auront des répercussions bien au-delà de l’Allemagne, représentant 1.000 à 1.500 milliards d’euros, selon les calculs, injectés dans l’économie au cours de la prochaine décennie.Un volume nécessaire pour contrer la “guerre contre l’Europe” menée par la Russie, a lancé devant le Bundestag, le chef du camp conservateur CDU/CSU, énumérant les cyberattaques et sabotages d’infrastructures attribués à la Russie.Friedrich Merz a aussi qualifié ce plan de “premier grand pas vers une nouvelle communauté européenne de défense” devant inclure “des pays qui ne sont pas membres de l’Union européenne”, comme le Royaume-Uni et la Norvège.- Message à l’Europe -Pour entrer en vigueur, les modifications constitutionnelles doivent encore être approuvées vendredi par le Bundesrat, la chambre représentant les régions.Concrètement, l’Allemagne va assouplir son “frein à l’endettement”, qui limite la capacité d’emprunt du pays, pour les dépenses militaires et pour les régions. S’y ajoute un fonds spécial – hors budget – de 500 milliards d’euros sur 12 ans pour moderniser les infrastructures et relancer la première économie européenne. Il s’agit de rénover routes, ponts, chemins de fer, écoles, installations énergétiques.”C’est une excellente nouvelle parce que cela envoie également un message très clair à l’Europe sur la détermination de l’Allemagne à investir massivement dans la défense”, a salué la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.La responsable estime que l’Europe doit impérativement et rapidement se réarmer pour avoir une “dissuasion crédible” d’ici 2030.Le chancelier sortant, Olaf Scholz, a salué une décision “historique” du Bundestag, tout comme Emmanuel Macron, lors d’un point presse commun à Berlin. “C’est une bonne nouvelle pour l’Allemagne et pour l’Europe”, a ajouté le président français, fervent partisan d’un renforcement de la défense européenne, qui doit rencontrer dans la soirée Friedrich Merz. “Cela envoie un puissant message de +leadership+ et d’engagement en faveur de notre sécurité commune”, s’est de son côté félicité le secrétaire général de l’Otan Mark Rutte.Le “bazooka” d’investissements, selon l’expression popularisée par les médias, de Friedrich Merz est la pierre angulaire du futur gouvernement qu’il a entrepris de former avec le Parti social-démocrate (SPD) après sa victoire aux législatives de février.”C’est peut-être le plus gros paquet de dépenses” de l’histoire de l’Allemagne, a souligné mardi le chef du SPD Lars Klingbeil devant les députés. Friedrich Merz avait décidé de faire voter les lois par le Bundestag sortant, car les partis des extrêmes, de droite et de gauche, détiendront une minorité de blocage dans le nouvel hémicycle qui se constituera le 25 mars.- 3 milliards pour l’Ukraine -Le plan allemand doit permettre aussi le déblocage d’un soutien militaire en suspens de 3 milliards d’euros pour l’Ukraine. Le comité budgétaire du Bundestag devrait donner officiellement son aval vendredi à l’octroi de ces fonds, ont indiqué des sources parlementaires à l’AFP.Kiev pourrait ainsi recevoir des munitions d’artillerie et des grenades “dans les prochaines semaines”, avait indiqué lundi le porte-parole du gouvernement Steffen Hebestreit, tandis que la livraison d’autres équipements lourds tels que les systèmes de défense aérienne Iris T et Patriot prendra jusqu’à deux ans.Le futur dirigeant allemand a encore des semaines compliquées devant lui: il devra boucler les négociations avec les sociaux-démocrates pour former la coalition qu’il veut mettre sur pied d’ici Pâques, le 21 avril.Ces discussions n’ont rien d’évident car les dépenses d’investissement massives vont s’accompagner d’économies à tous les niveaux et de réformes majeures mettant à l’épreuve la future grande coalition.

Devoir de vigilance: La Poste fixée sur son sort le 17 juin

La Poste, condamnée en 2023 pour manquement à son “devoir de vigilance” et qui avait fait appel de la décision, sera fixée le 17 juin sur son sort.Assignée par le syndicat Sud PTT en 2021, elle avait été la première entreprise sanctionnée en France au titre de cette loi de 2017.Le tribunal judiciaire de Paris avait partiellement condamné le groupe sur le fondement de cette loi française, qui contraint les grandes sociétés à publier un plan de vigilance sur les risques humains et environnementaux de leurs activités, y compris au sein de leurs filiales, fournisseurs et sous-traitants.Il l’avait enjoint notamment de compléter ce plan de vigilance “par une cartographie des risques”, l’estimant “pas conforme aux exigences légales en raison de son imprécision”.Mardi, lors d’une audience de plaidoiries à la cour d’appel de Paris, Me Bernard Cazeneuve, représentant le groupe, a argué que le caractère “général” du plan de vigilance avait été voulu par le législateur lui-même pour que les entreprises “puissent s’adapter”.Il n’est ainsi pas question “de soustraire les entreprises à leurs obligations” mais “de ne pas rendre impossible l’application de la loi”, a plaidé l’ancien Premier ministre, aujourd’hui avocat.Un tel niveau de détail pour un groupe employant 233.000 collaborateurs (dont 54.000 à l’étranger) “ne permettrait pas de prendre en compte” les spécificités des situations, lieux et personnes, a abondé Me Ophélia Claude, également avocate de La Poste.La cartographie des risques “est le pilier du devoir de vigilance”, a de son côté souligné l’avocate de Sud PTT, Me Céline Gagey. “Une description large et générique ne permet pas d’identifier concrètement les risques”, a-t-elle estimé.L’avocate a rappelé l’histoire de Seydou Bagaga, un salarié non déclaré d’un sous-traitant de La Poste, qui s’était noyé en voulant rattraper un colis dans la Seine. La Poste avait été condamnée en 2020 pour prêt illicite de main-d’Å“uvre et marchandage. “La Cour d’appel de Versailles, sur renvoi de la Cour de Cassation, a intégralement relaxé La Poste dans ce contentieux” en janvier 2025, a précisé La Poste à l’AFP.Un nombre croissant de multinationales se voient reprocher de ne pas respecter leur devoir de vigilance, telles TotalEnergies, BNP Paribas, Casino, Yves Rocher ou encore Teleperformance.Mais aucune procédure n’avait abouti auparavant à une condamnation.

En visite en Martinique, Valls annonce un projet de loi contre la vie chère en Outre-mer

Le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, a annoncé lundi soir en Martinique un projet de loi contre la vie chère dans les territoires ultramarins “avant l’été”, à l’occasion d’une déplacement dans l’île des Antilles secouée fin 2024 par une mobilisation contre les prix de l’alimentation.Dans ce texte, l’exécutif proposera “un plan de bataille complet et structurel qui s’attaque méthodiquement à tous les facteurs expliquant la cherté de la vie”, a déclaré M. Valls à l’issue d’une réunion avec plusieurs dizaines d’élus et de représentants du monde économique à la préfecture de la Martinique.Manuel Valls était arrivé quelques heures auparavant sur l’île pour une visite de 48 heures, conclusion d’une tournée de six jours dans les quatre collectivités françaises des Antilles. Le projet de loi contre la vie chère devrait “reprendre certains articles” de propositions de loi présentées ces derniers mois par plusieurs parlementaires originaires des régions ultramarines, a précisé le ministre, exhortant à “enclencher une véritable transformation économique des territoires” ultramarins.Le ministre a ensuite évoqué cinq priorités contenues dans ce projet de loi en cours de préparation, notamment le renforcement de la concurrence et la lutte contre “les pratiques anticoncurrentielles”. De “grands groupes très performants” présents dans ces territoires “jouent parfois un rôle d’étouffement de l’économie”, a réaffirmé M. Valls, reprenant des propos qu’il avait prononcés à l’Assemblée nationale le 22 janvier. Ces groupes de distribution “sont présents à tous les niveaux de la chaîne” d’approvisionnement, a-t-il souligné.Le texte visera également davantage de transparence dans la vie économique des Outre-mer, avec des sanctions “plus dissuasives” pour les nombreuses entreprises locales qui “ne se conforment pas” à leurs obligations, a ajouté le ministre.Il a en outre appelé à “rompre avec la dépendance aux importations”, à “favoriser la production locale”, et à mieux intégrer les territoires ultramarins avec “leur marché régional”, afin de limiter les importations en provenance de la France hexagonale et de l’Europe “à ce qui est strictement indispensable”.Enfin, le ministre des Outre-mer a annoncé “un soutien de 10 millions d’euros” pour les “acteurs économiques et commerçants” sinistrés durant les violences urbaines survenues à l’automne 2024, en marge d’une vaste mobilisation contre la cherté de la vie.Manuel Valls a aussi rencontré lundi soir des représentants du Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC), le mouvement à l’origine de la mobilisation émaillée d’émeutes à l’automne 2024 sur l’île.Selon un participant, étaient présents à cette rencontre des représentants syndicaux, six maires, trois députés et le suppléant du quatrième, mais pas le leader du RPPRAC Rodrigue Petitot, porteur d’un bracelet électronique suite à sa condamnation en décembre pour “actes d’intimidation et menaces envers des élus”.”J’ai rencontré des élus, des syndicats et cette organisation. Je souhaite discuter et rencontrer tout le monde avec des principes clairs (…), la condamnation la plus claire des violences à l’égard des biens et des personnes”, a expliqué mardi matin le ministre sur la radio locale RCI.