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Trump invite à dîner les acheteurs de sa cryptomonnaie, un mélange des genres jamais vu

Donald Trump reçoit à dîner jeudi les 220 plus gros détenteurs de sa cryptomonnaie, un événement à la croisée du pouvoir et de l’argent, scandaleux pour l’opposition démocrate, qui crie au conflit d’intérêt.Cette soirée, d’un genre inédit, avec blazer et cravate de rigueur, se tient au Trump National Golf Club, l’un des parcours de golf et country clubs du groupe familial, situé à Potomac Falls (Virginie), en grande banlieue de Washington.Pour en être, il fallait détenir, en moyenne entre fin avril et mi-mai, pour plus de 50.000 dollars de $TRUMP, le nom de cette devise numérique lancée quelques heures avant l’investiture de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis.Certains, comme le milliardaire des cryptomonnaies Justin Sun, plus gros propriétaire de $TRUMP et l’un des rares invités à avoir officialisé publiquement sa présence, en ont même acquis pour plusieurs millions de dollars.”Y aura-t-il des bananes au dîner de demain?”, a-t-il écrit mercredi, sur X, en référence à l’installation de l’artiste Maurizio Cattelan qu’il a achetée aux enchères, fin novembre, pour 6,2 millions de dollars, avant de la manger. “Sinon, je peux en amener.”Sollicitée par l’AFP pour communiquer les noms des personnes présentes, la société organisatrice de l’événement et gestionnaire de la cryptomonnaie, Fight Fight Fight, n’a pas donné suite.Le système sur lequel s’appuient les monnaies numériques, la blockchain, garantit l’anonymat, contrairement au système financier traditionnel.Les 25 plus importants possesseurs auront droit, en plus du dîner, à une audience privée avec le chef d’Etat et une visite de la Maison Blanche.Le $TRUMP a été labellisé “meme coin”, classe de devises numériques à but purement spéculatif qui n’ont pas d’utilité transactionnelle et pas vocation de placement.Ses créateurs la présentent, eux, comme “l’expression du soutien et de l’engagement vis-à-vis des idéaux et des croyances” portés par Donald Trump.Une grande partie du milieu des cryptomonnaies a mal accueilli la commercialisation du $TRUMP, l’estimant de nature à ternir l’image de cette industrie.- “Il vend son influence” -Longtemps ouvertement hostile aux monnaies numériques, Donald Trump a fait volte-face durant sa dernière campagne et s’est même présenté en ardent défenseur du secteur, qui le lui a bien rendu en contribuant à sa réélection pour plus de 100 millions de dollars.Selon le cabinet spécialisé Chainalysis, les créateurs du $TRUMP ont empoché environ 320 millions de dollars de commissions depuis son introduction.Ils prévoient par ailleurs d’émettre, dans les trois ans, 800 millions d’exemplaires supplémentaires, tous contrôlés par Donald Trump et ses associés, ce qui représente, au cours actuel, une valeur marchande de plus de 11 milliards de dollars.”Il vend son influence et l’accès au gouvernement américain”, a fustigé mercredi le sénateur démocrate Jeff Merkley, qui doit participer à un rassemblement de protestation devant le lieu du dîner, jeudi. “C’est l’incarnation de la corruption.”De nombreux autres élus démocrates sont également vent debout, notamment le sénateur Mark Warner, pour qui la famille Trump utilise les cryptomonnaies “pour échapper à la supervision, masquer des affaires louches et faire du profit sur le dos des Américains”.Ils ont tenté de contrecarrer le vote, au Congrès, d’une loi sur les “stablecoins”, des devises numériques adossés à des monnaies traditionnelles, le plus souvent le dollar, au motif que le texte n’interdisait pas clairement au président d’en détenir.Une start-up lancée en septembre avec le soutien du clan Trump a créé, fin mars, son propre stablecoin, USD1, qui a déjà été utilisé par le fonds émirati MGX pour prendre une participation de deux milliards de dollars au capital de la plateforme d’échanges de cryptomonnaies Binance.$TRUMP ou USD1, “des gouvernements étrangers pourraient acheter ses cryptomonnaies, ce qui voudrait dire que Donald Trump viole la Constitution sans que le grand public ne le sache”, s’est alarmé mercredi le président de l’observatoire anticorruption CREW, Noah Bookbinder.Le document fondateur interdit ainsi théoriquement à un officiel américain d’accepter des fonds d’un gouvernement étranger sans accord préalable du Congrès.”Il est franchement ridicule (…) de suggérer que le président Trump fasse quoi que ce soit pour son intérêt personnel”, a martelé, il y a quelques jours, la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, soutenant que le chef d’Etat respectait “toutes les lois relatives aux conflits d’intérêt”. 

Google barricade son moteur de recherche avec l’IA et la pub

Face à la concurrence croissante des services d’intelligence artificielle (IA) générative, Google est obligé de transformer graduellement son moteur de recherche en assistant IA – mais il doit trouver une nouvelle place pour les liens et la publicité.Le géant américain des technologies propose déjà depuis un an les “AI Overviews”, des réponses rédigées aux requêtes des utilisateurs, qui apparaissent dans une cartouche au-dessus des traditionnels liens vers les sites web.Mardi, il a annoncé le lancement aux Etats-Unis, pour commencer, de “AI Mode”, qui va encore plus loin. L’outil fournira des rapports détaillés et des graphiques, et va bientôt tester des réponses personnalisées en fonction de l’utilisateur, s’il a donné accès son historique de recherche ou sa boîte mail.Mais le nerf de la guerre pour le numéro un mondial de la publicité numérique, c’est la vente d’espaces publicitaires sur Google et YouTube, ainsi que les commissions.”Google n’a pas d’autre choix que de monétiser ses nouvelles fonctionnalités d’IA”, souligne Jeremy Goldman.”OpenAI (ChatGPT), Anthropic (Claude) et tous les autres devront également s’y mettre”, fait valoir cet analyste d’Emarketer. “Ils finiront tous par avoir de la pub, ils essaient simplement de repousser ce moment le plus longtemps possible pour augmenter d’abord l’adoption de leur service”.Google a l’avantage que les internautes sont déjà habitués à la publicité sur Google.”L’avenir des autres entreprises dépend en partie de leur capacité à habituer les consommateurs à voir des pubs là où ils n’en voyaient pas auparavant”, ajoute M. Goldman.- “Clics de meilleure qualité” -Mercredi, Google a annoncé étendre les publicités dans AI Overviews, et commencer à les tester dans AI Mode. Par exemple, si la réponse consiste en un tutoriel complet rédigé, il pourra comprendre une annonce en rapport avec la question posée.D’après Vidhya Srinivasan, vice-présidente chargée de la publicité et du commerce sur Google, la fonction AI Overviews apporte “plus de satisfaction” aux utilisateurs, et les encourage à faire des recherches “plus souvent”, y compris des requêtes commerciales, ce qui crée “davantage d’opportunités pour les annonceurs”.Liz Reid, responsable de la recherche en ligne au sein du groupe californien, a de son côté assuré que les AI Overviews entraînent des “clics de meilleure qualité vers les sites web”, au sens où “les internautes passent plus de temps sur ces sites”.”Ils explorent vraiment, et c’est aussi notre objectif avec le AI Mode”, a-t-elle continué.Google a besoin de défendre la relégation des liens au second plan, voire leur disparition progressive, car beaucoup d’éditeurs de sites internet se plaignent que les assistants IA se servent dans leurs contenus pour répondre directement aux utilisateurs, sans leur générer de trafic, et donc de revenus.”Les internautes cliquent moins. Depuis le lancement des AI Overviews, le pourcentage de clics sur les liens les mieux classés est passé de 5,6% à 3,1%. Ce n’est pas une petite baisse, c’est un changement structurel”, commente Jeremy Goldman.- “Gagner du temps” -Les abonnements payants aux outils d’IA générative ne suffiront pas. Google et ses nouveaux rivaux vont devoir inventer de “nouveaux modèles économiques” pour connecter les marques aux résultats rédigés, estime Roger Beharry Lall, directeur de recherche en marketing chez IDC.Il table sur l’arrivée de sortes de publi-reportages générés par l’IA.”L’enjeu pour les plateformes sera alors de différencier clairement les publicités des contenus générés de manière objective”, remarque-t-il. “Les autorités auront sans doute leur mot à dire, l’Union européenne en tête”.En attendant, selon les deux experts, le statut incontournable de Google dans la recherche en ligne n’est pas encore menacé.L’entreprise a certes “raison de s’inquiéter” et de chercher des solutions, à l’heure où ChatGPT vient d’ajouter un service de shopping.Mais “Google est tellement présent dans la vie des consommateurs, ce n’est pas parce qu’ils ne reçoivent pas de publicités sur d’autres plateformes qu’ils cessent d’utiliser le moteur de recherche”, tempère M. Goldman.La firme de Mountain View a dû faire du rattrapage depuis le lancement phénoménal de ChatGPT fin 2022, mais elle a beaucoup d’avance dans les technologies publicitaires.”La recherche boostée à l’IA ne suffira pas à sauver la position dominante de Google”, indique l’analyste. “Mais la monétisation des nouveaux outils, la créativité dans les formats publicitaires et la confiance des utilisateurs devraient lui permettre de gagner du temps.”

En 2023, une dégradation “sans précédent” des finances des hôpitaux publics

Les hôpitaux publics ont connu une dégradation de leurs comptes financiers “sans précédent” en 2023, avec un déficit global qui a presque doublé à 2,4 milliards d’euros, tandis que les cliniques privées voyaient leur rentabilité baisser, selon la Drees, la direction statistique des ministères sociaux.”La très nette détérioration” des comptes des hôpitaux publics “s’explique notamment par la sortie progressive des dispositifs exceptionnels de soutien pour faire face à la crise sanitaire”, indique la Drees dans son étude.Le déficit global de 2,4 milliards d’euros représente 2,3% des recettes des établissements, soit “une proportion inédite depuis 2005, point de départ des observations”, ajoute-t-elle.Du côté de l’endettement, le Ségur de la santé et ses mesures de restauration des capacités financières ont continué de faire leurs effets, avec un endettement qui diminue à 45% des capitaux permanehonts.Mais “la part des établissements surendettés repart à la hausse, sans pour autant retrouver son niveau d’avant crise (à 36% en 2023 après 34% en 2022 et 41% en 2019)”, notent les experts.Les comptes de la Drees font figure de référence mais paraissent toujours avec un certain délai. Pour 2024, la Fédération hospitalière de France prévoit une nouvelle hausse du déficit des hopitaux publics, qui atteindrait 3,4 milliards d’euros.Du côté des cliniques privées, à but lucratif, les comptes restent globalement dans le vert en 2023, mais présentent des signes de détérioration.Le secteur présente un bénéfice global de 362 millions d’euros, qui toutefois recule nettement, à 1,8% des recettes, contre 3,4% un an auparavant.Par ailleurs, la proportion d’établissements déficitaires augmente, à 32% en 2023 contre 25% un an auparavant. 

Le G7 Finances toujours à la recherche de l’unité perdue à quelques heures de la clôture

Les ministres des Finances des pays du G7 ont cherché à minimiser leurs dissensions mercredi au Canada concernant l’économie et le soutien à l’Ukraine, des sujets qui les ont poussés au bord de la rupture depuis le retour de Donald Trump au pouvoir. A quelques heures de la fin de la rencontre jeudi, la probabilité d’aboutir à un communiqué commun semblait toutefois incertaine, d’après les premiers échos des réunions communes et des rencontres bilatérales.La présidence canadienne a fixé comme priorités du G7 Finances de “restaurer la stabilité et la croissance” et de renouveler un soutien sans faille à l’Ukraine.  Un défi pour les grands argentiers et les banquiers centraux du club des économies avancées alors que le président américain remet en question le multilatéralisme, s’est rapproché de Moscou et menace le monde d’un ralentissement économique général.Ces dernières semaines, les Etats-Unis ont imposé au moins 10% de droits de douane additionnels sur la plupart des produits entrant chez eux.Cette question des taxes douanières n’est pas au programme des sessions collectives de travail des ministres. Mais elle constitue la toile de fond des discussions qui se tiennent dans un vaste hôtel au milieu des montagnes où se croisent officiels et touristes en chaussures de randonnée, au sein du parc national de Banff, dans l’ouest du Canada.- “Très productive” -Sans surprise, Scott Bessent est très courtisé par ses homologues, car le ministre des Finances de Donald Trump est vu comme l’une des figures les plus à même d’infléchir sa politique douanière.Celui-ci a seulement affirmé mercredi soir que la journée avait été “très productive”.Même écho du côté du ministre canadien et hôte du G7 Finances, François-Philippe Champagne, qui a estimé que les choses “avançaient bien” sans donner de détails sur la tenue des échanges. Et surtout sans s’avancer sur la diffusion d’un texte commun jeudi. Le ministre italien des Finances Giancarlo Giorgetti a dit devant la presse qu’il “espérait” toujours y arriver. Toutefois, selon une source au coeur des négociations, des membres sont prêts à y renoncer si cela génère une nouvelle source de crispation avec les Américains.Cherchant à voir le verre à moitié plein, une source européenne qui participe aux discussions a estimé que la présence de M. Bessent est en soi un signe “positif”. “Au moins, les Américains restent engagés dans le système multilatéral, même si on n’est clairement pas d’accord sur les droits de douane”, selon cette source.Le Japon, par la voix de son ministre des Finances Katsunobu Kato, a redit aux Américains que “les droits de douane étaient extrêmement regrettables” et que cette politique “n’était pas adéquate pour régler les déséquilibres dans les échanges commerciaux”. – “Alignement presque parfait” -Ce G7 Finances est considéré comme un test de cohésion au moment où les coups de canif de Washington dans la mondialisation perturbent les chaînes d’approvisionnement, risquent de peser sur la croissance et d’entraîner de nouvelles hausses des prix.Il s’agit aussi d’une répétition à moins d’un mois du sommet qui réunira les dirigeants des pays du G7, également dans les Rocheuses canadiennes du 15 au 17 juin. Le Canada recevra Donald Trump pour la première fois depuis son retour au pouvoir alors qu’il ne cesse de répéter qu’il rêve d’annexer son voisin du nord.Face aux Etats-Unis, Européens et Canadiens ont mis en avant leur proximité. “Il y a un alignement presque parfait entre nos visions sur ce qu’on doit faire”, a ainsi vanté M. Champagne au début d’un entretien avec son homologue français Eric Lombard.L’absence de déclaration formelle de soutien à l’Ukraine serait sûrement une déception pour le pays qui est l’invité exceptionnel de cet événement, pour envoyer un “message fort au monde”. Le ministre ukrainien des Finances Sergii Marchenko ne s’est pas exprimé mercredi à l’issue de la réunion qui était consacrée à son pays.La ministre britannique des Finances Rachel Reeves a dit à ses homologues qu’il était “temps d’accentuer la pression sur (le président russe Vladimir) Poutine”. 

Automobile: la start-up pionnière de l’électrification des Twingo placée en liquidation

La start-up normande Lormauto, qui récupérait de vieilles Renault Twingo pour les faire passer à l’électrique, a été placée mercredi en liquidation judiciaire par le tribunal de Caen, a annoncé un de ses cofondateurs.”On a fait sur fonds privés tout ce qu’il fallait pour arriver à l’industrialisation, on a livré les premiers clients”, a indiqué Sébastien Rolo à l’AFP.Fondée en 2020, la start-up Lormauto rachetait des Renault Twingo d’occasion pour y implanter un moteur et des batteries électriques.La conversion des véhicules pour passer à l’électrique a l’avantage d’éviter les pollutions liées à la fabrication d’un véhicule neuf. Mais la pratique reste chère, réservée pour l’instant à des voitures de collection.Electrifiée dans une usine et dotée d’une autonomie de 100 km, la Twingo devait être vendue 20.000 euros, entretien compris, avec une option de rachat par l’entreprise au bout de quelques années.Lormauto avait livré un premier véhicule début 2024 à la région Normandie et comptait 900 acheteurs intéressés, selon M. Rolo.Pour lancer la production à un rythme industriel, la société attendait le versement de la deuxième tranche d’une subvention de l’Etat, dans le cadre du dispositif France 2030, a souligné Sébastien Rolo. Quatre investisseurs privés étaient prêts à s’engager, selon lui.La société basée à Argences (Calvados), à l’est de Caen, comptait 7 salariés.M. Rolo a notamment mis en cause Bpifrance qui  “n’a pas voulu déroger aux règles” pour accorder à Lormauto une deuxième tranche de subventions de 1,9 millions d’euros. “Ils pensaient qu’on n’y arriverait pas, c’est l’idée même du rétrofit qui gêne”, a-t-il souligné.La Bpifrance a répondu mercredi que cette deuxième tranche restait bien soumise à la condition d’une levée de fonds auprès d’investisseurs privés.”Bpifrance croit au rétrofit et a accompagné Lormauto depuis sa création, en finançant significativement l’entreprise”, a souligné une porte-parole. Bpifrance avait cependant renoncé à investir directement dans la société après avoir interrogé le Fonds Automobile (FAA), abondé par Stellantis, Renault et l’Etat. “Le positionnement de la solution Lormauto, notamment en termes de prix, ne lui a pas permis de se développer comme envisagé”, avait conclu le FAA, mettant en cause les perspectives annoncées par les dirigeants de Lormauto, selon Bpifrance.

Bousculé par Trump, le G7 Finances en quête d’unité sur l’économie et l’Ukraine

Les ministres des Finances des pays du G7 cherchent mercredi au Canada à retisser des liens pour parler d’une voix commune en matière d’économie et de soutien à l’Ukraine, malgré les lignes de fracture apparues depuis le retour de Donald Trump au pouvoir.Pour cette réunion, qui se déroule jusqu’à jeudi dans le parc national de Banff au coeur des Rocheuses (ouest), la présidence canadienne a fixé comme priorité de “restaurer la stabilité et la croissance”. Un immense défi pour les grands argentiers et les banquiers centraux du club des économies avancées alors que la politique du président américain (“America First”, l’Amérique d’abord) remet en question le multilatéralisme et menace le monde d’un ralentissement économique général. Ces dernières semaines, les Etats-Unis ont imposé au moins 10% de droits de douane additionnels sur la plupart des produits entrant chez eux.Et, bien que cette question des taxes douanières ne soit pas au programme des sessions collectives de travail des ministres, elle constitue la toile de fond de toutes les discussions.Malgré l’enjeu, c’est sur un ton jovial que François-Philippe Champagne, le ministre canadien des Finances, a accueilli mercredi les autres membres du G7 – Etats-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France et Italie, auxquels s’ajoute l’Union européenne – avant de les inviter à se mettre “au boulot”.Les économies mondiales se trouvent à un moment crucial “de l’histoire” et le G7 doit prendre ses responsabilités, a-t-il déclaré à l’AFP mardi.- Figure conciliante -Entre les sessions de travail communes, dont une mercredi sur l’Ukraine, les ministres se retrouvent pour des entretiens bilatéraux.Et évidemment au centre du jeu se trouve Scott Bessent.Le secrétaire américain au Trésor est vu comme l’une des figures les plus conciliantes de l’administration Trump 2.0, alors que les membres du G7 cherchent depuis des semaines à convaincre les Américains de rabaisser les droits de douane.Selon une source européenne qui participe aux discussions, sa présence est un signe “positif”. “Au moins les Américains restent engagés dans le système multilatéral, ajoute cette même source, même si on n’est clairement pas d’accord sur les droits de douane.”- Répétition -Ce G7 Finances est donc considéré comme un test de cohésion au moment où les coups de canif de Washington dans la mondialisation perturbent les chaînes d’approvisionnement, risquent de peser sur la croissance et d’entraîner de nouvelles hausses de prix.Il s’agit aussi d’une répétition à moins d’un mois du sommet qui réunira les dirigeants des pays du G7, également dans les Rocheuses, du 15 au 17 juin. Le Canada recevra Donald Trump pour la première fois depuis son retour au pouvoir alors qu’il ne cesse de répéter qu’il rêve d’annexer son voisin du nord.Face aux Etats-Unis, Européens et Canadiens mettent en avant leur proximité. “Il y a un alignement presque parfait entre nos visions sur ce qu’on doit faire”, a ainsi vanté M. Champagne au début de son entretien avec son homologue français Eric Lombard.”On est optimistes sur ce qu’on peut faire ensemble et il y a une qualité de dialogue ce matin que je trouve très appréciable”, a ajouté M. Lombard.Mais pour ne pas froisser les Américains, les membres du G7 sont prêts à renoncer à un communiqué final, selon une source au coeur des négociations.Cela constituerait sûrement une déception pour l’Ukraine, qui est l’invité exceptionnel de cette rencontre, pour envoyer un “message fort au monde”, selon la présidence canadienne. Le ministre ukrainien des Finances Sergii Marchenko est venu plaider pour que des “sanctions plus fortes” soient prises à l’encontre de la Russie, afin de pousser Moscou à faire taire les armes.

Wall Street termine en forte baisse, s’inquiète des négociations budgétaires américaines

La Bourse de New York a terminé en forte baisse mercredi, minée par le mégaprojet budgétaire de Donald Trump actuellement examiné par le Congrès, qui fait craindre à certains un creusement du déficit américain.Le Dow Jones a reculé de 1,91%, l’indice Nasdaq a lâché 1,41% et l’indice élargi S&P 500, 1,61%.”Les investisseurs commencent à s’inquiéter du fait que le projet de loi budgétaire de Trump (…) ne réduise pas la dette, mais au contraire, vienne l’alourdir”, résume auprès de l’AFP Sam Stovall, de CFRA.Ce mégaprojet, voulu par le président américain, doit notamment concrétiser la prolongation des crédits d’impôt accordés durant son premier mandat avant leur expiration.A lui seul, le volet fiscal pourrait creuser le déficit de près de 3,8 milliards de dollars, selon une agence non-partisane du Congrès.De nombreux analystes ne s’attendent en effet pas à ce que les réductions de dépenses prévues dans le texte soient suffisantes pour compenser les baisses d’impôts, d’où une hausse du déficit.”Le gouvernement va (…) tenir ses promesses électorales de réduire les impôts. Et cela ne fera qu’alourdir la dette des États-Unis”, avance M. Stovall. Dans ce contexte, le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans a touché mercredi son plus haut niveau depuis le mois de février.Vers 20H15 GMT, le taux d’intérêt des emprunts d’Etat américains à dix ans s’établissait à 4,59%, contre 4,48% la veille en clôture. En journée, il a touché 4,60%.Ce mouvement des obligations ravive le débat sur la vente et la perte des confiance des investisseurs dans les actifs américains.La hausse actuelle des rendements dépasse le niveau atteint en avril, lorsque les craintes concernant les droits de douane imposés par M. Trump avaient entraîné une chute du prix des actifs en provenance des Etats-Unis, dont les actions et le dollar.Ailleurs, au tableau des valeurs, la chaîne de supermarchés Target a nettement reculé (-5,22% à 93,00 dollars), minée par des résultats trimestriels bien en dessous des attentes du marché. Le groupe a également revu ses prévisions à la baisse tout en précisant qu’il cherchait des moyens d’atténuer de possibles hausses de prix causées par les droits de douane punitifs imposés par les Etats-Unis sur la Chine.Alphabet – maison mère de Google – a gagné de 2,79% à 168,56 dollars après avoir annoncé mardi lancer un nouveau mode de recherche en ligne avec de l’intelligence artificielle (IA) renforcée, contre-attaquant après les assauts de la concurrence des assistants IA dont ChatGPT.Le groupe a aussi annoncé qu’il allait ajouter des publicités à cette nouvelle fonctionnalité.L’assureur UnitedHealth, l’une des plus grandes pondérations du Down Jones, a encore une fois perdu du terrain (-5,78% à 302,98 dollars), plombé notamment par une réévaluation à la baisse de la part de la banque HSBC.Après une ouverture à l’équilibre, le constructeur automobile Tesla a finalement chuté (-2,68% à 334,62 dollars). Le patron du groupe, Elon Musk, a affirmé mardi que la situation commerciale du groupe a “déjà été rétablie” après une séquence de ralentissement des ventes.

OpenAI s’attaque aux appareils connectés, avec le designer historique d’Apple aux commandes

Le designer historique d’Apple Jony Ive, qui a notamment dirigé la création de l’iPhone, va intégrer, avec son équipe, OpenAI, avec “la mission de concevoir une famille d’appareils” connectés facilitant l’utilisation de l’intelligence artificielle (IA) générative, a indiqué mercredi son patron Sam Altman.L’événement marque une nouvelle étape pour OpenAI, qui va désormais chasser sur les terres des équipementiers électroniques, en premier lieu Apple, dont le titre a chuté de plus de 2% en Bourse après cette communication.Techniquement, la jeune société io fondée par Jony Ive va être absorbée par le géniteur de ChatGPT, a précisé son directeur général dans une vidéo postée sur X (ex-Twitter).Selon plusieurs médias, l’opération valorise io environ 6,5 milliards de dollars. Sollicité par l’AFP, OpenAI n’a pas donné suite dans l’immédiat.”Les produits que nous utilisons pour nous connecter et utiliser cette technologie inimaginable remontent à plusieurs décennies”, explique Jony Ive dans la vidéo, qui prend la forme d’un dialogue avec Sam Altman dans un café de San Francisco.”Il y a probablement autre chose à faire”, souligne-t-il.Jony Ive et OpenAI collaborent déjà depuis deux ans, a rappelé Sam Altman, dans un partenariat qui a abouti à des “designs concrets”.”Si je voulais demander aujourd’hui quelque chose à ChatGPT (…) je prendrais mon ordinateur port²able, je l’allumerais, je lancerais un navigateur internet, je taperais pour expliquer ce dont il s’agit”, a décrit Sam Altman dans la vidéo.”Je pense que cette technologie mérite quelque chose de mieux”, a-t-il conclu.Le patron d’OpenAI a révélé que l’équipe de Jony Ive avait déjà mis au point un prototype d’appareil connecté, sans plus de précision. “J’ai pu le tester et c’est un des appareils technologiques les plus cools que le monde ait jamais vu.”La bataille de l’IA générative se joue en grande partie sur le terrain de son utilisation au quotidien, qui serait facilitée par des appareils de nouvelle génération.Les grands acteurs de l’IA générative ont rapidement décliné leurs assistants numériques sous forme d’applications accessibles sur un smartphone, mais n’ont pas encore proposé d’appareil imaginé avec l’intelligence artificielle en tête.Fin février, Amazon a présenté une version modernisée de son assistant vocal Alexa, baptisée Alexa+ et dopée à l’IA, destinée prioritairement aux appareils connectés, au domicile principalement, tels les enceintes ou les télévisions intelligentes.- Mauvaise nouvelle pour Apple -En avril 2024, la jeune société Humane a lancé son AI Pin, un gagdet carré de quelques centimètres de côté qui se porte comme un badge ou une broche sur un vêtement.Il contenait un mini-ordinateur capable, grâce à l’IA générative, de répondre à des questions posées à l’oral, prendre des photos, passer des appels téléphoniques ou traduire des propos dans une autre langue.Mais son prix (699 dollars), considéré comme trop élevé, ainsi que ses capacités jugées limitées, ont pénalisé cette invention, qui n’a jamais trouvé son public.Le groupe informatique HP a fini par racheter, en février, la majeure partie de la technologie et des brevets utilisés par Humane, pour 116 millions de dollars, signant l’acte de décès de l’AI Pin.De nombreuses entreprises technologiques ont aussi lancé des lunettes connectées et utilisant l’IA générative, le modèle le plus connu étant les Ray-Ban Meta.Le Britannique Jony Ive a été employé d’Apple de 1992 à 2019, période durant laquelle il a supervisé la mise au point de tous les grands produits de la marque de l’iMac aux AirPods, en passant par l’iPod, l’iPhone et l’Apple Watch.Ces équipements ont relancé la firme à la pomme, au point d’en faire la troisième capitalisation boursière mondiale et une référence en matière de design et d’esthétique.En moins de trois ans, OpenAI est passé du statut de start-up de recherche à géant des logiciels grand public, acteur majeur des infrastructures physiques d’IA avec le projet Stargate, en attendant de faire son entrée sur le marché des objets connectés.Même si l’entreprise californienne n’a encore livré aucun calendrier quant à la production d’un ou plusieurs appareils de nouvelle génération, cette annonce fait encore monter la pression pour Apple.Quasiment un an après avoir annoncé, lors de sa grande conférence des développeurs (WWDC), l’intégration d’une multitude de fonctionnalités d’IA générative à son nouvel iPhone 16, le groupe de Cupertino (Californie) tarde à les mettre en place.Apple a également repoussé la mise en ligne de la version actualisée de son assistant vocal Siri à l’an prochain, au mieux.

“Il est très mauvais pour l’Etat de se mêler de la gestion des entreprises privées”, estime Bernard Arnault

Bernard Arnault, PDG de LVMH, a estimé mercredi qu'”il (était) très mauvais pour l’Etat de se mêler de la gestion des entreprises privées”, alors qu’il était interrogé sur l’appel au patriotisme économique d’Emmanuel Macron. “Je crois qu’il est très mauvais pour l’Etat de se mêler de la gestion des entreprises privées et en général, ça mène à la catastrophe”, a déclaré Bernard Arnault interrogé par la commission d’enquête du Sénat sur les aides publiques aux grandes entreprises.”Je ne pense pas qu’il soit très opportun de tenir compte des conseils de ce genre, d’où qu’ils viennent”, a-t-il ajouté.”Je considère que le groupe LVMH est peut être le groupe le plus patriote qui existe en France dans le CAC 40″, a-t-il aussi déclaré. En janvier, le PDG du numéro un mondial du luxe LVMH (Louis Vuitton, Dior, Hennessy, Moët et Chandon, Givenchy…) avait créé la polémique en déclarant que les mesures fiscales françaises envisagées dans le budget 2025, notamment une surtaxe pour les grandes entreprises, étaient “une incitation à la délocalisation”. Il revenait des Etats-Unis où il avait assisté en bonne place à l’investiture de Donald Trump. Le groupe LVMH possède trois ateliers Louis Vuitton aux Etats-Unis, dont un au Texas.”Quand j’ai repris le groupe LVMH, et notamment Louis Vuitton en 1989, ils produisaient déjà aux Etats-Unis. Donc il n’y a rien de nouveau sous le soleil”, a-t-il dit mercredi.”Je dirais que, aujourd’hui, c’est un avantage parce qu’il y a cette menace des droits de douane américains dont on ne sait pas encore exactement où ils vont aller”, selon Bernard Arnault.”Lorsqu’un de mes concurrents dit qu’il n’a pas envie de fabriquer aux Etats-Unis, pays où ses ventes ont baissé fortement, ça ne me surprend pas. Mais nous, on n’est pas dans ce cas là. Nos ventes augmentent”, a-t-il ajouté.Le 13 mai, son concurrent François-Henri Pinault, PDG du groupe de luxe Kering, propriétaire des marques Gucci, Yves Saint Laurent ou encore Balenciaga, interrogé par la même commission et sur le même sujet avait déclaré que “ça n’aurait pas de sens d’avoir des sacs Gucci italiens fabriqués au Texas”.Bernard Arnault a appelé l’Europe à prendre exemple sur “les Anglais qui ont très bien négocié”. “L’Europe est un allié traditionnel des Etats-Unis et réciproquement. Et Monsieur Trump est très ouvert à ça”, a déclaré le PDG de LVMH qui a de nouveau été reçu début mai à la Maison Blanche par le président américain, qui les a qualifiés de “très bons amis”.”Si on le menace, si on lui dit +soit nous on arrive, on va prendre telle ou telle mesure, soit on ne veut plus que nos entreprises investissent aux Etats-Unis+, on aura le résultat inverse”, a expliqué M. Arnault.Il a notamment déclaré que “pour la France, le risque est majeur” pour le secteur du cognac qui emploie en Charente 80.000 personnes et dont 80% des ventes dans le monde se font en Chine et aux Etats-Unis. “On sous-estime le problème”, selon lui et si les tensions commerciales demeurent, “il sera trop tard et on va être dans les plans sociaux, ça va être une catastrophe”.

Bousculé par Trump, le G7 Finances au chevet de l’économie mondiale

Les ministres des Finances des pays du G7 ont commencé mercredi leurs discussions autour des perturbations économiques mondiales, l’un d’eux vantant “la qualité” des premiers échanges, malgré les turbulences autour des droits de douane américains.”Buon giorno! Guten Tag! Cher ami, bienvenue au Canada! Welcome my friend!” Le ministre canadien des Finances François-Philippe Champagne a accueilli les participants – Etats-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France et Italie – avec enthousiasme mercredi. Après la traditionnelle photo de famille avec les montagnes Rocheuses pour décor, le Canada qui préside le G7 cette année a invité les ministres du club des économies avancées et les banquiers centraux à se mettre “au boulot!”.Mardi, juste avant l’arrivée de ses homologues, M. Champagne a affirmé dans un entretien à l’AFP que cette rencontre ferait date. Il s’est aussi dit “prudemment optimiste” quant à l’issue des négociations.Selon lui, il est nécessaire de “restaurer la stabilité et la croissance” même si cela est un “défi” à l’heure où l’exécutif américain a imposé au moins 10% de droits de douane additionnels sur la plupart des produits entrant aux Etats-Unis.Les économies mondiales se trouvent à un moment crucial “de l’histoire” et ce G7 aura “des conséquences” pour la suite, a estimé le ministre canadien. – “Alignement parfait” -Derrière les sourires, les motifs de division ont augmenté entre les alliés du G7 depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump qui a lancé une offensive protectionniste déstabilisatrice, sans épargner aucun de ses alliés.Cette réunion des ministres des Finances et des gouverneurs des banques centrales sera donc considérée comme un test de cohésion au moment où ces coups de canif dans la mondialisation perturbent les chaînes d’approvisionnement, risquent de peser sur la croissance et d’entraîner de nouvelles hausses de prix.Il s’agit aussi d’une répétition à un moins d’un mois du sommet qui réunira les dirigeants des pays du G7, également dans les Rocheuses du 15 au 17 juin. Le Canada recevra Donald Trump pour la première fois depuis son retour au pouvoir alors que ce dernier ne cesse de répéter qu’il rêve d’annexer son voisin du nord.  Depuis des semaines, les membres du G7 cherchent à convaincre Donald Trump de revenir sur ses droits de douane et à amadouer son secrétaire au Trésor Scott Bessent, considéré comme une des figures les plus conciliantes de son gouvernement.Dans la journée, plusieurs sessions de travail communes sont organisées, entre lesquelles se glissent des échanges en aparté entre ministres.Le premier entretien bilatéral, mercredi matin, était entre M. Champagne et son homologue français Eric Lombard. Devant les caméras, les deux hommes ont affiché une harmonie inébranlable. “Il y a un alignement presque parfait entre nos visions sur ce qu’on doit faire”, a vanté M. Champagne.”On est optimistes sur ce qu’on peut faire ensemble et il y a une qualité de dialogue ce matin que je trouve très appréciable”, a ajouté M. Lombard.- L’Ukraine invitée -Deux ans et demi après le début de l’invasion russe dans le pays, l’hôte canadien du G7 a voulu envoyer un “message fort au monde” en conviant le ministre ukrainien des Finances Sergii Marchenko.Les “perspectives économiques” pour le pays en guerre doivent aussi être abordées mercredi après-midi.Lors d’une conférence de presse avec son homologue canadien mardi, M. Marchenko a expliqué qu’il allait plaider pour que des “sanctions plus fortes” soient prises à l’encontre de la Russie, afin de pousser Moscou à faire taire les armes.Il s’agit principalement de convaincre l’exécutif américain qui a opéré un spectaculaire rapprochement avec Moscou au détriment de Kiev.De son côté, Washington pousse pour une condamnation commune des surcapacités de production en Chine, comme source de déstabilisation des industries des autres pays. Mercredi matin, au moment de la photo officielle, M. Bessent a échangé quelques mots avec le ministre japonais des Finances, Katsunobu Kato, les deux parties devant se rencontrer notamment sur la question des devises.