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La Bourse de Paris évolue proche de son record

La Bourse de Paris évoluait en petite hausse en début de séance mardi, à un rythme qui pourrait mener le CAC 40 tout prêt de son record de clôture, alors qu’une kyrielle de résultats et nouvelles d’entreprises sont attendus.L’indice CAC 40 gagnait 0,24% vers 10H00 locales, à 8.225,48 points alors que son dernier sommet en clôture, qui date du mois de mai, s’était inscrit à 8.239,99 points.Lundi, l’indice vedette de la Bourse de Paris avait pris 31,87 points, soit +0,39%, à 8.206,07 points.Le marché était encouragé par l’espoir d’un apaisement des tensions commerciales entre la Chine et les Etats-Unis tandis que la Bourse de Tokyo a été soutenue par la nomination de Sanae Takaichi comme Première ministre, une conservatrice en faveur du soutien à l’économie.Sur le marché français L’Oréal (-0,39%) doit présenter mardi, après la clôture de la séance, son chiffre d’affaires du troisième trimestre, moins de 48 heures après l’annonce de la plus grosse acquisition de son histoire. Le numéro un du parfum va acquérir, pour 4 milliards d’euros, la division beauté du groupe de luxe Kering, un investissement stratégique.”Avec cette opération, L’Oréal devient désormais clairement le leader incontesté du parfum au niveau mondial”, estime dans une note la banque Oddo BHF.Le chiffre d’affaires de Vivendi (+1,53%), le groupe de Vincent Bolloré, est aussi au programme après la fermeture de la séance.Sur le marché obligataire, un léger repli du taux d’intérêt des emprunts d’Etat français a dix ans qui s’inscrit à 3,35% eu lieu de 3,36% la veille reflète “un impact très modéré de la dégradation anticipée de la note de la France par l’agence S&P”, ont souligné les analystes de Natixis.Edenred bonditEdenred, société de services prépayés qui commercialise notamment les Ticket Restaurant, a confirmé mardi ses objectifs pour 2025 et reste confiante sur les perspectives de croissance des titres-restaurant malgré un environnement réglementaire changeant, des perspectives saluées à la Bourse de Paris. Le titre prenait 12,10% à 23,35 euros.Le groupe, qui présentera le 4 novembre son nouveau plan stratégique à trois ans, a dégagé un chiffre d’affaires de 726 millions d’euros au troisième trimestre, en hausse de 6,5% sur un an et supérieur aux attentes des analystes (707 millions d’euros).Eurofins pénaliséLe géant français des laboratoires d’analyses Eurofins Scientific a poursuivi l’accélération de son activité au troisième trimestre et confirmé mardi ses objectifs pour l’exercice 2025, mais il anticipe un possible impact négatif du renforcement de l’euro face au dollar.Le chiffre d’affaires trimestriel a progressé de 4,6% à 1,8 milliard d’euros, un peu en dessous du consensus des analystes de Factset qui attendaient 1,81 milliard d’euros.

De l’usine à la plage, les tribulations d’un granulé de plastique qui fait pleurer les sirènes

C’est un granulé de plastique, rond et translucide le plus souvent, de 5 mm en moyenne, qui pris isolément semble inoffensif. Mais ce roi de l’évasion voyage en bande et quand ils se déversent par millions dans l’océan, il est quasiment impossible de les ramasser et d’enrayer leurs dégâts. Leur nom officiel? Granulés plastiques industriels ou GPI. Ils sont aussi appelés pellets ou “larmes de sirènes”.Ces GPI sont les premiers maillons de la chaîne de fabrication du plastique, “l’intermédiaire entre le pétrole principalement et les produits plastiques finis”, explique à l’AFP Kevin Tallec, du Cedre (organisme expert en pollution des eaux), docteur en biologie marine.L’usine est le milieu naturel de cette microbille qui, fondue avec des milliers d’autres, deviendra bidon, barquette ou tout autre objet plastique. Elle est produite par les géants de la pétrochimie, puis livrée par bateau ou camion aux plasturgistes qui la transforment. Les plus de 400 millions de tonnes de plastique produites par an mondialement, selon l’OCDE, le sont “majoritairement sous forme de granulés initialement”, rappelle Kevin Tallec.Et “entre 52.140 et 184.290 tonnes de granulés ont été perdus dans l’environnement au sein de l’UE en 2019”, selon la Commission européenne. Une régulation pour empêcher les pertes doit être votée jeudi par le Parlement européen.Ces granulés sont “révélateurs de l’omniprésence du plastique, plus nous allons consommer de plastique, plus nous en aurons besoin”, souligne le député français Philippe Bolo (MoDem), expert du sujet. – Marées blanches -Depuis longtemps dans l’environnement, ils se sont fait remarquer par d’immenses marées blanches, dont la plus grave s’est produite en 2021 au Sri Lanka où 11.000 tonnes se sont abîmées en mer. Le littoral Atlantique français a aussi connu des échouages fin 2022 et début 2023.Or, endiguer ce déferlement est une mission quasiment impossible. “On peut déjà être sûrs à 100% aujourd’hui que s’il y a une pollution par GPI, on n’arrivera pas à récupérer tous les granulés”, confirme Kevin Tallec. Solide, non soluble, léger… ce pellet flotte et s’éparpille. La récupération se fait “essentiellement manuellement”, détaille Kevin Tallec qui décrit “un travail intense physiquement, chronophage”.”Petite j’en ramassais déjà sur les plages, à l’époque quelques-uns seulement, mais la pollution est devenue chronique” et plus abondante, témoigne Amandine Le Moan, cofondatrice de l’association finistérienne Ystopia, oeuvrant à la préservation de la mer et du littoral.”Au départ on était très décontenancés, pas du tout outillés. Contribuer sans être équipés était juste impossible, car il ne fallait pas générer plus de dégâts en ramassant. On a même contacté une association au Sri Lanka pour avoir des conseils”, raconte-t-elle. Pour ce qui est de leur impact, la Commission européenne a répertorié des “effets néfastes” sur l’environnement, le climat, potentiellement sur la santé humaine et sur l’économie, certains “spécifiquement dus aux granulés” et d’autres “aux microplastiques en général”.Les études en laboratoire ont montré qu’un apport massif de GPI “pourrait modifier structurellement les habitats” des espèces concernées, note Kevin Tallec, en relevant aussi un “risque d’ingestion” et de “transfert des contaminants chimiques” dans la nature. Economiquement, M. Tallec recense notamment des risques de fermeture de la pêche ou de sites touristiques et évoque aussi l’impact esthétique ou sur le bien-être humain.Avec des coûts élevés à la clé, mais retrouver le pollueur relève généralement du casse-tête. – Conteneurs en perdition -Le plus souvent le déversement résulte de la chute d’un conteneur en mer que les armateurs avaient coutume de placer en haut des piles et dont ils ne déclaraient pas la perte.Depuis, l’Organisation maritime internationale (OMI) a émis des recommandations, non contraignantes, mais déjà suivies par des poids lourds du secteur.Armateurs de France, qui représente les entreprises françaises de transport et de services maritimes, les a ainsi adoptées.”Ces conteneurs doivent être identifiés, déclarés et traités d’une façon particulière, comme les produits chimiques et dangereux, placés sous le pont”, déclare à l’AFP Laurent Martens, délégué général d’Armateurs de France, favorable à des mesures contraignantes.Le transport n’est pas seul en cause: “plusieurs milliers de tonnes de GPI” sont perdues “par les voies opérationnelles et non accidentelles”, dit Kevin Tallec. – 1 euro le kilo -Les plasturgistes assurent ne pas être le maillon faible. “Nous avons bien conscience de tous les enjeux et bien évidemment la pollution plastique est quelque chose dont il faut qu’on se débarrasse”, déclare Caroline Chaussard, directrice RSE de Polyvia, organisation professionnelle française des plasturgistes.Mais selon elle, “les plus grosses fuites ne se trouvent pas chez le transformateur, c’est plutôt là qu’elles sont le plus faciles à juguler puisqu’elles sont sur un lieu circonscrit”.  En plus des problèmes environnementaux, “c’est de la matière première qui coûte cher et que personne n’a envie de perdre – un kilo coûte entre 1 et 1,3 euro”, souligne Joseph Tayefeh, secrétaire général de Plastalliance The European Plastics Alliance, représentant des plasturgistes français et européens.Pour Lucie Padovani, de l’ONG Surfrider, “ce n’est pas qu’une histoire de transport, c’est aussi une histoire plus large de la chaîne de valeur qui manipule ces granulés d’une manière qui ne permet pas d’empêcher la perte dans l’environnement”. Elle donne l’exemple de sites de production à Tarragone en Espagne où elle a constaté “une pollution impressionnante” ou à Ecaussinnes en Belgique. Philippe Bolo, qui s’est rendu dans la ville belge, témoigne aussi avoir “vu des sols agricoles, des rond-points, des forêts… avec des granulés partout”. – Silence radio -Du côté des producteurs, le silence règne, même parmi les signataires du programme Operation Clean Sweep (OCS), lancé dans les années 1990 pour prévenir leurs rejets de GPI.Les géants de la pétrochimie français Arkema ou américains Dow et ExxonMobil ont indiqué à l’AFP ne pas souhaiter s’exprimer. Leurs syndicats professionnels comme Plastics Europe ou France Chimie n’ont pas répondu aux sollicitations de l’AFP.M. Bolo, qui évoque un dialogue régulier avec les industriels, note aussi que “la seule chose qui (lui) manque aujourd’hui est de visiter un site de production de GPI”, malgré des demandes répétées. Le député a activement contribué à pousser la règlementation française, pionnière, qui s’est concrétisée par un décret en avril 2021. Celui-ci demande entre autres d’identifier les zones de pertes potentielles, de vérifier emballages et stockage, confiner, ramasser, former le personnel et contrôler.Le texte que le Parlement européen s’apprête à voter s’en est inspiré. Il ajoute des aménagements pour les petites entreprises et étend l’obligation de prévention des pertes aux transporteurs européens et étrangers opérant en Europe.Plastics Europe et EuPC (European plastics converters, plasturgie) “ont été fortement impliqués” dans la réflexion et “le compromis est bien reçu par l’industrie”, affirme à l’AFP Pedro Guincho, chargé de compte chez EuPC. Les sirènes vont-elle cesser de pleurer après ce vote ? Du côté des transformateurs, “on peut arriver au zéro fuite” avec ces nouvelles règles, estime Caroline Chaussard.Pour le monde maritime, dominé par les Européens, Laurent Martens est aussi optimiste: “Si les leaders du secteur suivent les recommandations, 80% du transport de GPI va être conforme”.

Sous-marins, terres rares: des avancées entre Washington-Canberra

Donald Trump a rassuré lundi le Premier ministre australien Anthony Albanese, en visite aux Etats-Unis, indiquant que l’Australie recevra les sous-marins nucléaires qu’elle attend, et a signé avec son allié un accord sur les minéraux critiques dans l’espoir de desserrer l’étau de la Chine qui domine ce marché.Vantant l’abondance de ces ressources dans le sous-sol de son pays, Anthony Albanese a déclaré que l’accord sur les terres rares permettrait de réaliser des projets d’une valeur de 8,5 milliards de dollars (7,3 miliards d’euros) dans le domaine des minéraux critiques en Australie et ferait passer les relations entre les deux pays à un “niveau supérieur”.Selon les chiffres du gouvernement australien, le pays figure parmi les cinq premiers producteurs mondiaux de lithium, de cobalt et de manganèse, utilisés dans de nombreux domaines, des semi-conducteurs au matériel de défense, en passant par les véhicules électriques et les éoliennes.La Chine est de loin le premier raffineur mondial de lithium et de nickel et détient un quasi-monopole sur le traitement des terres rares. Elle est accusée de profiter de sa position pour mettre la pression sur ses partenaires commerciaux, ce qui inquiète Washington.Et si l’Australie n’est pas en mesure de briser cette domination chinoise, d’après les observateurs, elle se présente à Washington comme un allié plus fiable pour réduire sa dépendance à Pékin. Donald Trump a brandi en octobre la menace de droits de douane supplémentaires de 100% pour la Chine en réponse à ses réductions d’exportations de ces terres rares, même s’il a ensuite assoupli son discours et que les deux parties se sont accordées sur de nouvelles négociations commerciales.”L’Australie et les Etats-Unis verseront (chacun plus d’) un milliard de dollars au cours des six prochains mois”, a assuré lundi le Premier ministre australien, tandis que la Maison Blanche a estimé ce montant à 3 milliards de dollars pour les deux pays réunis.Des avancées souterraines, mais aussi sous-marines entre les deux alliés. – La Chine dans le viseur -“Les sous-marins que nous commençons à construire pour l’Australie avancent vraiment bien”, a affirmé le président américain aux journalistes aux côtés de M. Albanese à la Maison Blanche, alors qu’il avait précédemment émis des doutes au sujet de cet accord signé sous l’ancien président Joe Biden.”Nous avons travaillé longtemps et dur sur ce projet, et nous entamons ce processus dès maintenant. Et cela avance vraiment très rapidement, très bien”, a-t-il ajouté.Canberra cherchait à se rassurer à propos d’un pacte de 2021 visant à armer l’Australie en sous-marins US Virginia, des engins d’attaque nucléaires furtifs qui permettraient d’améliorer ses capacités de frappe à longue portée dans le Pacifique, en particulier contre la Chine.La livraison d’au moins trois unités était prévue sous 15 ans, avec en prime un transfert de technologie, dans le cadre de leur alliance Aukus (qui comprend aussi le Royaume-Uni).Mais Donald Trump avait demandé en juin de passer en revue cet accord de coopération militaire pour s’assurer qu’il soit aligné avec sa politique défendant “l’Amérique d’abord”.En 2021, l’affaire avait provoqué une grave crise diplomatique avec la France après que l’Australie eut annulé un contrat de plusieurs milliards de dollars pour l’achat d’une flotte de sous-marins à moteur diesel à Paris et opté pour le programme Aukus à la place.Au total, le programme militaire développé dans le cadre d’Aukus pourrait coûter au pays jusqu’à 235 milliards de dollars américains au cours des 30 prochaines années, selon les prévisions du gouvernement australien. – Echange avec l’ambassadeur australien -Interrogé au sujet des relations avec Pékin, Donald Trump a dit lundi qu’il rencontrerait le président chinois Xi Jinping en marge du sommet de la Coopération économique Asie-Pacifique (APEC) en Corée du Sud à la fin du mois et qu’il se rendrait “sûrement” en Chine début 2026.”C’est à peu près organisé”, a-t-il dit en louant sa relation privilégiée avec Xi, qu’il juge “excellente”, malgré les différends. Il a dit que sa priorité était de conclure un accord commercial “équitable” avec la Chine.Seule fausse note, un échange à propos de l’ambassadeur d’Australie à Washington, Kevin Rudd, lorsqu’un journaliste a fait remarquer qu’il était dans la salle et a demandé au président américain s’il était gêné par ses commentaires.M. Rudd, ancien Premier ministre travailliste de l’Australie, a supprimé une série de messages critiques à l’égard de Trump sur les réseaux sociaux après la victoire du républicain l’année dernière.”Je ne vous aime pas non plus. Pas du tout. Et probablement jamais”, a déclaré M. Trump sous le regard un peu médusé de M. Albanese.

Le web mondial perturbé plus d’une demi-journée par une panne majeure du cloud d’Amazon

La première plateforme de cloud au monde, Amazon Web Services (AWS), a annoncé avoir résolu la longue panne qui a perturbé nombre d’applications en ligne lundi, dévoilant la vulnérabilité de l’informatique mondiale, très dépendante des géants de la tech américains.Des banques aux jeux en ligne (Fortnite, Roblox) en passant par les plateformes de streaming (Disney+, Prime Video) ou d’autres applications du quotidien (Airbnb, Zoom, Snapchat), c’est une part significative de services en ligne d’entreprises qui ont connu des perturbations voire des interruptions totales, à la suite d’une première défaillance peu après 7H00 GMT dans des centres de données historiques d’AWS, non loin de Washington.Vers 22H00 GMT, soit au bout d’une quinzaine d’heures de gestion de crise, “tous les services sont revenus à la normale”, avec seulement une file d’attente de quelques heures pour résoudre des processus techniques secondaires, a indiqué le propriétaire de cette épine dorsale de l’informatique en ligne.Cette défaillance, synonyme de paiements bloqués, de livraisons interrompues et d’autres activités professionnels ou privées empêchées, a illustré la dépendance du monde aux infrastructures des géants de la tech américains.Filiale d’Amazon, AWS est la plus importante plateforme mondiale d’informatique “en nuage” (cloud) qui fournit aux entreprises des centres de données mutualisés, des serveurs privés ou des outils d’intelligence artificielle (IA).Elle pèse près d’un tiers du marché mondial de ce secteur en pleine expansion, sous l’essor rapide de l’IA, devant ses concurrents eux aussi américains, Microsoft Azure et Google Cloud, qui se partagent le deuxième tiers, selon le cabinet Synergy Research Group.- “Dépendance” -Cette panne soulève “de sérieuses questions” sur la pertinence pour les entreprises “d’externaliser tout ou partie de leur infrastructure essentielle à un petit groupe de fournisseurs tiers afin de réaliser des économies sur l’hébergement”, a pointé l’analyste financier britannique Michael Hewson.”Cette dépendance excessive à l’égard d’un seul fournisseur menace désormais plus que la simple disponibilité des services: elle met en péril la réputation de la marque et la confiance des clients”, a souligné Gadjo Sevilla, analyste chez Emarketer, évoquant la nécessité pour les clients d’AWS de prévoir des stratégies de redondance, synonymes de coûts financiers et énergétiques supplémentaires.Selon un premier bilan à chaud sur son site de maintenance, AWS affirme que “le déclencheur” de l’incident est, pour une raison qui reste à préciser, lié à un problème de DNS, le système de nom de domaines des sites internet, sorte d’annuaire qui permet aux requêtes informatiques d’être guidées jusqu’à destination.Ce problème affectait l’accès à la base de données DynamoDB, utilisées par de nombreuses applications en ligne. – Effet domino – Cette défaillance, rapidement résolue en deux heures, a toutefois provoqué en cascade celle des serveurs EC2, une brique fondamentale des services d’AWS qui alloue de la puissance de calcul et de la mémoire aux entreprises au moment où elles ont en besoin.Puis, par effet domino, “le système de vérification des répartiteurs de charge réseau a également été affecté”, autrement dit la tour de contrôle a elle aussi ensuite été touchée par la défaillance initiale du système de navigation.Alors que la plupart des services semblaient revenir à la normale en Europe, vers 15H00 GMT de nombreux internautes aux Etats-Unis signalaient, sur le site Downdetector, des difficultés avec le jeu Battlefield, le site de la compagnie aérienne Delta ou encore le service de paiement en ligne Venmo, très populaire dans le pays.Pour éviter qu’une panne n’affecte tout le réseau, AWS a découpé le monde en une quarantaine de régions, disposant chacune de 3 structures distinctes et isolées, pouvant pallier la défaillance de l’une ou l’autre.Mais l’incident lundi a démontré qu’un certain nombre de requêtes fondamentales (par exemple le système IAM, qui gère les authentifications) continue de dépendre des centres de données de la région nommée US-East-1, la plus ancienne (2006) et la plus importante d’AWS, dans le nord de la Virginie.En juillet 2024, une autre panne informatique, liée à la mise à jour d’un logiciel du groupe de cybersécurité CrowdStrike sur Windows, avait paralysé des aéroports, des hôpitaux et de nombreuses autres organisations, provoquant une gigantesque pagaille à travers le monde.D’après Microsoft, cette panne d’un logiciel, et non d’une infrastructure, avait touché environ 8,5 millions d’appareils, les utilisateurs étant confrontés à des “écrans bleus de la mort” qui rendaient le redémarrage impossible.

Santé à la diète, réforme des retraites: un budget de la Sécu inflammable arrive à l’Assemblée

L’Assemblée nationale s’empare mardi, en commission, d’un projet de budget de la Sécurité sociale pour 2026 explosif, entre des économies exceptionnellement fortes et la suspension annoncée de l’impopulaire réforme des retraites, sur fond de grandes tensions politiques.Comme pour le projet de loi de finances, le Premier ministre Sébastien Lecornu s’est engagé à ne pas utiliser l’arme constitutionnelle du 49.3 pour faire adopter ce texte de près de 680 milliards d’euros de dépenses, soit plus que le projet de budget de l’Etat. Or, les désaccords entre forces politiques restent profonds, et le temps imparti limité.Le point de départ, le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) mis sur la table par le gouvernement Lecornu 2, est d’une exceptionnelle rigueur financière, et plusieurs groupes politiques comptent largement l’amender. Budget “inacceptable”, “hors-sol”, “injuste” ou “d’agression sociale” pour les représentants des secteurs concernés, le texte prévoit de réduire le déficit de la Sécu à 17,5 milliards en 2026 (23 milliards en 2025).L’exécutif y limite la hausse des dépenses d’Assurance maladie à 1,6%, alors qu’elles progressent naturellement chaque année d’environ 4%, poussées notamment par le vieillissement de la population. Et il table sur sept milliards d’économies en santé, pour beaucoup douloureuses.Au moment où la Sécurité sociale fête ses 80 ans, plusieurs mesures ciblent les malades: nouvelle hausse des franchises (reste à charge des patients sur les consultations et médicaments), moindre remboursement chez le dentiste, limitation de la durée d’un premier arrêt maladie…Parmi les autres irritants, une taxation supplémentaire des complémentaires santé, des cotisations patronales sur les tickets restaurant et oeuvres du CSE, ou encore une surcotisation sur les dépassements d’honoraires des médecins.A l’hôpital, c’est “la pire cure d’économies depuis les années 2010”, selon les fédérations hospitalières tous secteurs. “On protège l’hôpital” malgré un “budget contraint”, et sans réduction du déficit, le risque serait “de ne plus avoir de Sécurité sociale à terme”, a répliqué dimanche la nouvelle ministre de la Santé Stéphanie Rist. – “Pari risqué” -Le gel des pensions et de l’ensemble des prestations sociales (RSA, allocations familiales, APL…) en 2026, pour dégager 3,6 milliards d’euros d’économies, devrait aussi provoquer de vifs débats. La seule sous-indexation des retraites, l’année dernière, avait participé à la chute du gouvernement de Michel Barnier.Qui plus est, le projet de budget de la Sécu est censé porter la suspension de la réforme des retraites promise par l’actuel Premier ministre pour échapper à la censure. Matignon entend déposer un amendement “dès le mois de novembre” pour la concrétiser. Mais le coût (400 millions d’euros en 2026) devra être compensé, a prévenu Sébastien Lecornu.Stéphanie Rist, comme les autres ministres concernés (Comptes publics, Travail, Solidarités, Autonomie, Handicap) défendront ce PLFSS mardi en commission des Affaires sociales, avant le début de l’examen des amendements en commission jeudi, puis dans l’hémicycle début novembre, où le débat repartira de la copie initiale.Quelque 1.400 amendements ont été déposés par les différents groupes politiques, majoritairement par la gauche, selon un décompte lundi soir de l’Assemblée nationale.Sans 49.3, le gouvernement minoritaire propose un exercice inédit à une Assemblée morcelée, sans majorité, où chaque camp tentera d’arracher des victoires au gré d’alliances variables, le Sénat pouvant transfigurer l’ensemble… Et sans vote à l’issue des 50 jours prévus par la procédure, soit début décembre, le gouvernement pourrait faire passer son texte par ordonnances.En position charnière, le PS dit faire le “pari risqué” du débat, sachant que s’il veut obtenir la suspension de la réforme des retraites, il devra adopter l’ensemble du PLFSS.Sur les retraites, LFI et le RN crient à l’entourloupe. Ils craignent que le gouvernement ne profite de l’enlisement des débats pour adopter par ordonnances le texte initial, sans suspension de la réforme Borne, et réclament à Matignon une “lettre rectificative” pour l’inclure au PLFSS avant examen.A l’inverse, la droite s’arc-boute contre cette suspension, promettant des débats houleux à l’issue incertaine.Le gouvernement Lecornu 2 joue sa survie. En cas de passage en force ou sans suspension de la réforme des retraites, le PS censurera, a menacé son patron Olivier Faure. 

L’arsenal nucléaire américain touché à son tour par la paralysie budgétaire

Vingt jours après le début de la paralysie budgétaire aux Etats-Unis, ses effets s’étendent à toujours davantage de secteurs de l’Etat fédéral et touchent même lundi la dissuasion nucléaire du pays.L’agence de sécurité nucléaire nationale, la NNSA, doit mettre quelque 1.400 fonctionnaires fédéraux au chômage technique, tandis que moins de 400 resteront en poste pour assurer la maintenance des ogives nucléaires américaines durant ce “shutdown”, a affirmé un porte-parole du ministère de l’Energie.L’élu républicain Mike Rogers, qui préside la commission des forces armées à la Chambre des représentants, avait auparavant déclaré avoir été informé que la NNSA était “sur le point d’épuiser les fonds de secours qu’elle utilisait” et de mettre au chômage technique 80% de son personnel.”Ce ne sont pas des employés que vous voulez voir rentrer chez eux”, avait-il ajouté.Selon deux sources au sein de la NNSA citées par CNN, aucune menace immédiate pour la sécurité nationale n’est cependant à craindre pour le moment.Depuis le 1er octobre et l’expiration du budget des Etats-Unis, les républicains de Donald Trump et l’opposition démocrate ne parviennent pas à s’entendre pour sortir du “shutdown”.Interrogé lors d’une conférence de presse sur la question nucléaire, le chef républicain de la Chambre, Mike Johnson, a affirmé lundi que “chaque jour que l’Etat est paralysé est un danger pour le peuple Américain”.- 1er novembre -Selon les estimations du cercle de réflexion Bipartisan Policy Center, plus de 700.000 fonctionnaires fédéraux sont déjà au chômage technique sans rémunération. Près de 700.000 autres continuent eux de travailler sans être payés non plus jusqu’à la fin du blocage.En revanche, Donald Trump s’était engagé à ce que les plus de 1,3 million de militaires américains reçoivent leur solde du 15 octobre normalement.Sans issue en vue, le blocage actuel est déjà le troisième plus long de l’histoire du pays et se rapproche lentement mais sûrement du record de 35 jours, établi en 2019, déjà sous Donald Trump.Les républicains proposent de prolonger le budget actuel, avec les mêmes niveaux de dépenses, tandis que les démocrates réclament une prolongation de subventions pour des programmes d’assurance santé à destination de ménages à bas revenus.Le chef de la minorité démocrate à la Chambre, Hakeem Jeffries, a souligné lundi l’importance de l’échéance du 1er novembre, date à laquelle d’importants changements dans les polices d’assurance santé des Américains prendront effet.Pour l’élu new-yorkais, si le problème des subventions n’est pas résolu avant cette date, “des dizaines de millions de gens à travers le pays se rendront compte que leurs primes, coûts, et franchises d’assurance santé auront explosé”, a-t-il affirmé lors d’une conférence de presse.- “Cinglés” -En raison des règles en vigueur au Sénat, même si les républicains y sont majoritaires, plusieurs voix démocrates sont nécessaires pour adopter un budget.Mais Donald Trump rejette toute négociation sur les questions de santé sans “réouverture” préalable de l’Etat fédéral.Pour tenter de faire céder des sénateurs de l’opposition, le président a multiplié les menaces de suppression de “programmes soutenus par les démocrates”, assurant que le blocage était une “grosse erreur” de leur part.La Maison Blanche a ainsi affirmé avoir l’intention de limoger au moins 10.000 fonctionnaires fédéraux pendant ce “shutdown”, avant qu’une juge fédérale ne suspende jeudi ceux déjà annoncés.”On espère que les démocrates deviennent moins cinglés et qu’on obtiendra les voix bientôt” pour mettre fin au blocage, a déclaré Donald Trump lundi.”J’ai eu vent du fait qu’ils commencent à être du même avis”, a-t-il ajouté.Kevin Hassett, principal conseiller économique du président républicain, a également avancé sur la chaîne CNBC que le blocage pourrait être levé “probablement à un certain moment cette semaine”.Dans le cas contraire, la Maison Blanche va étudier quelles “mesures plus fortes” prendre pour amener les démocrates à y mettre fin, a-t-il ajouté.Le Sénat a voté lundi soir pour la 11e fois sur un texte républicain afin de lever le blocage budgétaire, sans succès.

Budget : la taxe Zucman rejetée en commission, la gauche dénonce un manque de “justice fiscale”

La commission des Finances de l’Assemblée a achevé lundi son premier jour d’examen du budget 2026, avec une bataille sur la fiscalité entre les députés, qui ont réécrit plusieurs mesures gouvernementales et rejeté la taxe Zucman, au grand dam de la gauche.Ces débats, qui continueront de mardi matin à mercredi soir, sont un tour de chauffe avant le débat dans l’hémicycle dès vendredi, en présence du Premier ministre Sébastien Lecornu. Les députés repartiront du texte initial du gouvernement, comme toujours pour les textes budgétaires.La commission permet toutefois de mettre en lumière les positions des groupes.- Taxe Zucman supprimée -La taxe Zucman a été défendue en commission par les quatre groupes de gauche. Du nom de l’économiste Gabriel Zucman, elle entend faire payer aux contribuables ayant au moins 100 millions d’euros de patrimoine un impôt minimum de 2%, y compris sur le patrimoine professionnel.”C’est une taxe de justice fiscale (…) pour éviter que nos sociétés deviennent des sociétés totalement inégalitaires”, a défendu Mathilde Feld (LFI).C’est “un repoussoir pour les nouveaux entrepreneurs” voulant s’installer en France, a rétorqué le rapporteur général Philippe Juvin (LR).”Vous n’expliquez pas comment vous n’allez pas taxer les biens professionnels”, a accusé de son côté Jean-Philippe Tanguy (RN), craignant que la mesure favorise “une vague de désindustrialisation”. Le camp gouvernemental et le RN ont voté contre.En réaction, M. Zucman a estimé sur X que rejeter à nouveau cette mesure dans l’hémicycle revient à “défendre le +droit+ des milliardaires à payer zéro”.Lundi, les députés n’ont pas hésité à corriger la copie de l’exécutif, parfois à l’initiative des groupes de la coalition gouvernementale. Si des députés macronistes ont échoué à supprimer la reconduction partielle en 2026 d’une contribution exceptionnelle sur les bénéfices des grandes entreprises, un amendement de Daniel Labaronne (Renaissance) a exclu de son périmètre les entreprises de taille intermédiaire (ETI).Les députés ont également supprimé, via un amendement LR, la taxe sur le patrimoine financier des holdings patrimoniales détenant au moins 5 millions d’euros d’actifs, parfois utilisées pour contourner l’impôt. L’amendement adopté propose plutôt de taxer les holdings lorsque leur propriétaire décède, mais le vote, qui s’est tenu dans la confusion en commission, devrait toutefois être différent dans l’hémicycle.- “C’est non” -A plusieurs reprises plusieurs députés de gauche se sont émus du peu d’amendements de “justice fiscale” adoptés. “On a déjà compris. La taxe Zucman c’est non (…) l’impôt sur les grandes transmissions, c’est non. Le retour de l’ISF, c’est non”, a égrainé François Ruffin (groupe écologiste).La gauche a toutefois fait voter des amendements rétablissant “l’exit tax”, pour freiner l’évasion fiscale des entrepreneurs.Une coalition de la gauche au RN en passant par Les Républicains a aussi supprimé des mesures clivantes, dont la fiscalisation des indemnités journalières pour affection longue durée, ou l’extinction d’une réduction d’impôt pour frais de scolarité dans l’enseignement secondaire et supérieur.Dans la matinée, les députés avaient en revanche approuvé la prolongation de la contribution différentielle des hauts revenus (20% d’imposition minimale pour les ménages aux revenus dépassant 250.000 euros par an). Ils l’ont également renforcée en la prolongeant jusqu’à ce que le déficit repasse sous les 3% du PIB.Quant au gel du barème de l’impôt sur le revenu prévu dans le texte, qui se traduira par 200.000 “nouveaux entrants” dans cet impôt en raison de l’inflation, il a été modifié après de longs débats. Un amendement du groupe Liot, le moins coûteux pour les finances publiques, a été adopté pour que seule la première tranche du barème soit indexée sur l’inflation, estimée à 1%.La commission des Affaires sociales examinera, elle, à partir de jeudi le projet de budget de la sécurité sociale, après audition des ministres mardi.Avec un déficit public qui devrait s’établir à 5,4% du PIB en 2025, le gouvernement ambitionne un effort global d’une trentaine de milliards d’euros pour 2026, entre nouveaux prélèvements (14 milliards) et économies de dépenses (17 milliards) afin de ramener le déficit public à 4,7%. Il accepterait d’assouplir l’objectif jusqu’à un niveau se situant “sous 5%” pour permettre des compromis.Les députés débattent sous la pression des délais constitutionnels prévus pour adopter le budget (70 jours pour celui de l’Etat, 50 pour la Sécurité sociale). En cas de dépassement des délais, le budget pourrait passer par voie d’ordonnances.mpa-sl-la-bpa-sac/may

Budget: la taxe Zucman rejetée en commission, avant un deuxième round dans l’hémicycle

La “taxe Zucman” sur les hauts patrimoines, défendue par la gauche à l’Assemblée au nom de la “justice fiscale”, a été rejetée lundi en commission des Finances par le camp gouvernemental et le Rassemblement national, qui y voient un dispositif dangereux pour le tissu entrepreneurial.Un nouveau débat aura lieu dans l’hémicycle à partir de vendredi, en présence du Premier ministre Sébastien Lecornu. Les députés repartiront alors du texte initial du gouvernement, comme toujours pour des projets de loi de finances.Examinée au premier jour des débats parlementaires sur le budget l’État, la mesure était portée en commission par les groupes LFI, PS, écologiste et communiste. Du nom de l’économiste Gabriel Zucman, elle prévoit de faire payer aux contribuables ayant au moins 100 millions d’euros de patrimoine un impôt minimum de 2% sur ce patrimoine, y compris professionnel. “Le minimum de justice fiscale”, a insisté le socialiste Mickaël Bouloux.”Il serait insupportable de mettre à contribution les retraités, les classes moyennes, les malades, les chômeurs (…) en exonérant les plus riches”, a abondé l’écologiste Eva Sas.A contrario le camp gouvernemental a attaqué le dispositif, “un repoussoir pour les nouveaux entrepreneurs” voulant s’installer en France, qui détruirait “d’abord les entreprises” qui “mettent des années à être rentables”, selon le rapporteur général Philippe Juvin (LR).”Vous n’expliquez pas comment vous n’allez pas taxer les biens professionnels”, a accusé de son côté Jean-Philippe Tanguy (RN), craignant que la mesure favorise “une vague de désindustrialisation”.- Réunion à Matignon -La commission des Finances achèvera mercredi soir l’examen de la partie recettes du projet de budget. Les débats débuteront dans l’hémicycle vendredi, pour un vote solennel prévu le 4 novembre.Lundi, en commission, les députés n’ont pas hésité à corriger la copie de l’exécutif, parfois à l’initiative des groupes de la coalition gouvernementale. Afin de coordonner les initiatives, une réunion est prévue à Matignon lundi soir avec les chefs des groupes macronistes, LR et Liot, a-t-on appris de sources concordantes. Dans la matinée, les députés ont approuvé la prolongation de la contribution différentielle des hauts revenus, instaurée en 2025 et qui fixe un taux minimal d’imposition de 20% pour les ménages dont les revenus dépassent 250.000 euros par an. Ils l’ont aussi renforcée, via un amendement LR qui la prolonge jusqu’à ce que le déficit repasse sous les 3% du PIB.Des députés de tous bords ont proposé de revenir sur le gel du barème de l’impôt sur le revenu, qui se traduira par 200.000 “nouveaux entrants” dans cet impôt en raison de l’inflation.C’est finalement l’amendement de Charles de Courson (groupe indépendant Liot), le moins coûteux pour les finances publiques, qui a été adopté: seule la première tranche du barème serait indexée sur l’inflation, estimée à 1%.- Taxe sur les holdings supprimée -Les députés ont réécrit à l’initiative de la droite la taxe sur le patrimoine financier des holdings patrimoniales détenant au moins 5 millions d’euros d’actifs, parfois utilisées pour contourner l’impôt.La taxe a été supprimée, Jean-Didier Berger (LR) proposant plutôt de taxer les holdings lorsque leur propriétaire décède. Le vote devrait toutefois être différent dans l’hémicycle, certains députés n’ayant pas réalisé en l’adoptant que l’amendement LR était en fait “une réécriture totale” de l’article, selon l’un d’eux.Ils ont aussi approuvé une série d’amendements identiques déposés par la gauche visant à rétablir “l’exit tax”, pour freiner l’évasion fiscale des entrepreneurs.Autres amendements notables adoptés: une proposition socialiste visant à défiscaliser les pensions alimentaires versées pour l’entretien d’enfants mineurs; ou encore un amendement de LFI, soutenu par le RN, pour développer un principe d’impôt universel ciblant les plus hauts revenus et les paradis fiscaux.La commission des Affaires sociales examinera, elle, à partir de jeudi le projet de budget de la sécurité sociale (PLFSS), après l’audition des ministres mardi.Avec un déficit public qui devrait s’établir à 5,4% du PIB en 2025, le gouvernement ambitionne un effort global d’une trentaine de milliards d’euros pour 2026, entre nouveaux prélèvements (14 milliards) et économies de dépenses (17 milliards) afin de ramener le déficit public à 4,7%. Il accepterait d’assouplir l’objectif jusqu’à un niveau se situant “sous 5%” pour permettre des compromis.Les députés débattent sous la pression des délais constitutionnels prévus pour adopter le budget (70 jours pour celui de l’Etat, 50 pour la Sécurité sociale). En cas de dépassement des délais, le budget pourrait passer par voie d’ordonnances.mpa-sl-la-bpa-sac/sde/apz/

Brésil: feu vert à l’exploration pétrolière au large de l’Amazonie

La compagnie pétrolière publique brésilienne Petrobras a annoncé lundi avoir obtenu l’autorisation d’explorer en quête de pétrole au large de l’Amazonie, un projet dénoncé par les écologistes qui se voit confirmé à quelques semaines de la COP30 au Brésil.Ce projet est poussé par le président brésilien de gauche Luiz Inacio Lula da Silva, qui accueillera la conférence climat de l’ONU en novembre dans la ville amazonienne de Belem.Pour ses détracteurs, ce chantier pétrolier est le symbole des contradictions de Lula, qui se veut en même temps à l’avant-garde de la lutte contre le changement climatique et pour la défense de la forêt amazonienne.Le forage doit débuter “immédiatement, pour une durée de cinq mois”, à l’aide d’une sonde déjà présente sur place, a annoncé le géant pétrolier dans un communiqué envoyé à l’AFP.”Petrobras a satisfait à toutes les exigences établies par (l’organe public de surveillance) Ibama, respectant intégralement le processus de licence environnementale”, a détaillé la compagnie.Concrètement, la licence porte sur “le forage d’un puits d’exploration” situé “en eaux profondes à 500 km de l’embouchure de l’Amazone et à 175 km de la côte”.Il se trouve dans une vaste région maritime nommée Marge Equatoriale, où le Guyana voisin a découvert d’énormes réserves de pétrole.L’Ibama a affirmé de son côté avoir délivré cette autorisation “à l’issue d’un rigoureux processus”.”Cette autorisation est un sabotage de la COP et va à l’encontre du rôle de leader climatique revendiqué par le président Lula sur la scène internationale”, a réagi l’Observatoire du climat dans un communiqué.Ce collectif d’ONG a annoncé son intention d'”aller en justice pour dénoncer les illégalités et les défauts techniques du processus de délivrance de licence, qui pourraient faire en sorte qu’il soit annulé”.- “Nouvelle frontière” -Le Brésil est le huitième producteur mondial de pétrole avec 3,4 millions de barils par jour en 2024. La moitié de son énergie provient cependant de sources renouvelables.”La Marge Equatoriale représente l’avenir de notre souveraineté énergétique. Nous défendons une exploration avec une responsabilité environnementale totale, en accord avec les standards internationaux”, a déclaré sur le réseau social X Alexandre Silveira, ministre brésilien de l’Energie.”À travers cette exploration, la compagnie cherche à obtenir plus d’informations géologiques et à évaluer la présence de pétrole et de gaz dans la zone à une échelle (viable du point de vue) économique. Il n’y a pas de production de pétrole à ce stade”, a expliqué Petrobras.”Nous espérons obtenir d’excellents résultats et prouver l’existence de pétrole dans la partie brésilienne de cette nouvelle frontière énergétique mondiale”, a fait savoir la présidente de la compagnie, Magda Chambriard.Lula argumente que l’argent du pétrole peut servir à financer la transition énergétique.Mais pour Ilan Zugman, directeur de l’ONG 350.org pour l’Amérique latine, l’exploration pétrolière au large de l’Amazonie est une “erreur historique”.”Il est urgent de construire un plan de transition énergétique juste, basé sur les énergies renouvelables, qui respecte les peuples indigènes” et autres communautés traditionnelles, a-t-il ajouté.L’Ibama avait refusé à Petrobras une licence d’exploration en 2023, estimant que la compagnie n’avait pas présenté les garanties nécessaires pour protéger la faune en cas de fuite de pétrole. La compagnie avait présenté un recours pour que cette décision soit reconsidérée, et la pression a augmenté de la part de Lula, qui a déclaré il y a quelques mois que l’Ibama était une agence gouvernementale agissant comme si elle était “contre le gouvernement”. En février, une note technique de l’Ibama consultée par l’AFP recommandait de “refuser la licence environnementale”, soulignant le risque de “perte massive de biodiversité dans un écosystème marin hautement sensible”.L’approbation de la licence a été accordée après des tests pré-opérationnels réalisés par Petrobras en août pour montrer sa capacité à réagir à une éventuelle marée noire.