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Loi d’orientation agricole: le Conseil constitutionnel censure plusieurs articles clés

Le Conseil constitutionnel a censuré jeudi, totalement ou partiellement, près d’un tiers des articles de la loi d’orientation agricole, dont plusieurs mesures censées consacrer le principe de “souveraineté alimentaire” mais aussi répondre à la colère des agriculteurs sur le poids des contrôles et des normes.”La LOA va enfin entrer en vigueur! L’essentiel des mesures concrètes pour les agriculteurs a été validé (…) Les censures prononcées sont essentiellement liées à de purs motifs de forme et ne marquent pas l’enterrement des mesures proposées: le travail continue”, s’est félicitée la ministre de l’Agriculture Annie Genevard dans une déclaration transmise à l’AFP.Cette loi, très attendue pour répondre au mouvement de colère agricole et adoptée au pas de charge en février avant le Salon de l’agriculture, consacrait la “bonne foi” présumée des agriculteurs lors des contrôles, une question qui a concentré les crispations d’agriculteurs, notamment de la Coordination rurale, qui veut la disparition de la police de l’environnement (OFB). Le Conseil a censuré cette disposition ainsi que la présomption de “non intentionnalité” pour certaines atteintes à l’environnement.Les Sages ont toutefois maintenu la dépénalisation de certaines atteintes à l’environnement, lorsqu’elles ne sont pas commises “de manière intentionnelle”, au profit d’une amende administrative de 450 euros maximum, ou du suivi d’un stage de sensibilisation.- Souveraineté alimentaire -Ils ont surtout rejeté le principe contesté de “non-régression de la souveraineté alimentaire”, miroir de la non-régression environnementale déjà consacrée.Mais l’ambition centrale de la loi pour ériger “la protection, la valorisation et le développement de l’agriculture” au rang d'”intérêt général majeur” et d'”intérêt fondamental de la Nation”, demande de la FNSEA syndicat agricole historique, n’a elle, pas été censurée.La “non-régression de la souveraineté alimentaire” avait été ajoutée par les sénateurs mais élus et juristes doutaient de la portée du dispositif, la protection de l’environnement ayant une valeur constitutionnelle, alors que cet “intérêt général majeur” est inscrit dans une loi simple.Selon le ministère de l’Agriculture, la “non régression de la souveraineté alimentaire” est toutefois “validée de manière opérationnelle à travers les conférences de la souveraineté alimentaire” annoncées par la ministre. Dans le détail, le Conseil constitutionnel, dont c’est la première décision sur un texte de loi depuis l’arrivée de Richard Ferrand à la présidence, censure totalement 14 articles et partiellement trois articles de ce texte, après une saisine par les députés des groupes LFI et Ecologiste.”C’est une petite victoire, face à tant de reculs environnementaux que proposait cette loi d’orientation agricole”, a réagi Benoît Biteau député écologiste de Charente-Maritime.- “Nouvelle marque” -Est aussi censurée une disposition qui prévoyait, sous certaines conditions et si elles n’engendrent pas de “concurrence déloyale”, que les “normes réglementaires en matière d’agriculture ne peuvent aller au-delà des exigences minimales des normes européennes”.Cela répondait à la demande des syndicats agricoles FNSEA, JA et Coordination rurale d’arrêter la “surtransposition” des normes européennes, notamment en matière de produits phytosanitaires.”Mes seuls regrets sont la suppression des principes de non-régression de la souveraineté alimentaire et de non-surtransposition, car c’est aujourd’hui l’origine du mal”, a déclaré à l’AFP Laurent Duplomb (LR), rapporteur de la loi au Sénat où il a très largement contribué au remaniement du texte.”Le texte final redonne tout de même un nouveau cap à notre agriculture (…) en infléchissant une certaine façon de penser”, qui a laissé de côté “l’agroécologie”, selon lui.Le Conseil constitutionnel a jugé conformes deux mesures particulièrement décriées par la gauche et les écologistes. L’une qui invite le gouvernement à “s’abstenir d’interdire les usages de produits phytopharmaceutiques autorisés par l’Union européenne” en l’absence d’alternatives viables, une traduction du principe “pas d’interdiction sans solution”, mantra de la FNSEA.L’autre accordant aussi une présomption d’urgence en cas de contentieux sur la construction d’une réserve d’eau.L’exclusion des bâtiments agricoles du décompte de l’artificialisation des sols dans le cadre du dispositif “zéro artificialisation nette” a elle été censurée. L’article a été jugé “cavalier”, c’est-à-dire sans lien suffisant avec le texte.Le texte prévoit aussi une simplification de la législation sur les haies et la création d’un guichet unique départemental – “France services agriculture” – pour faciliter les installations d’agriculteurs ou les cessions d’exploitation. Les articles concernés n’avaient pas été contestés.parl-mdz-ama/jbo/nth

Automobile: BYD va “bondir” en Europe cette année, promet sa vice-présidente

Le géant chinois BYD compte faire “bondir” ses ventes en Europe en 2025 grâce à sa nouvelle image de marque et à une petite électrique d’entrée de gamme, a déclaré sa vice-présidente Stella Li dans un entretien à l’AFP.”Nos immatriculations vont bondir à partir du mois de mars ou d’avril”, a assuré Stella Li.BYD compte sur son offre de véhicules hybrides rechargeables (avec un moteur à essence et un moteur électrique) et électriques proposés à des tarifs très compétitifs, mais aussi sur son image de marque. – Image de marque -Le groupe a lancé de grandes campagnes de communication, sponsorisant notamment l’Euro de football 2024, et multiplie les ouvertures de concessions à travers l’Europe. Il travaille aussi sur la qualité de son service après-vente pour affronter les constructeurs historiques. Il enchaîne les lancements de nouveaux modèles: un petit modèle électrique d’entrée de gamme, appelé “Seagull” (goéland) en Chine, doit arriver en Europe vers la “mi-2025”, pour concurrencer la Renault 5, la Citroën C3 ou le futur petit modèle électrique de Volkswagen. Son prix n’a pas été annoncé.Le constructeur cherche cependant à éviter l’image attachée aux véhicules à bas coûts. Il préfère se positionner comme “un acteur de premier plan dans les technologies propres”, selon Stella Li. La concession des Champs-Elysées, où l’AFP l’a rencontrée jeudi, fait la part belle à de puissants modèles de berlines ou SUV. Le géant chinois compte d’ailleurs lancer fin avril à la semaine du design de Milan une deuxième marque en Europe, Denza, visant directement les segments premium.BYD a aussi dévoilé cette semaine en Chine un nouveau système de recharge permettant aux voitures de récupérer jusqu’à 470 kilomètres d’autonomie après avoir été branchées pendant seulement cinq minutes, soit quatre fois plus vite que les électriques les plus performantes du marché. Elle place notamment BYD devant les Superchargers de son principal concurrent dans la voiture électrique, Tesla.Ces bornes doivent être déployées dès cette année dans des concessions BYD en Chine et arriveront “dans les prochaines années en Europe”, a indiqué jeudi Stella Li. Le groupe, N°1 du marché automobile en Chine, a multiplié par deux ses exportations début 2025 (par rapport à janvier-février 2024), avec plus de 130.000 véhicules vendus hors de Chine (+124%). Ses chiffres de vente en Europe ne sont pas publics.A sa création en 1995, BYD était spécialisé dans la conception et la fabrication de batteries. Devenu le sixième constructeur automobile mondial en 2024, avec 4,2 millions de voitures vendues (dont 10% à l’étranger), le groupe continue de fournir des batteries à de nombreux constructeurs.Il a investi dans sa propre flotte de navires: quatre en tout pour exporter ses voitures. Trois d’entre eux croisaient jeudi entre l’Afrique et l’Océan indien, selon la plateforme Marine Traffic.- Surtaxes -Les voitures électriques chinoises vendues en Europe doivent affronter une surtaxe (17% pour BYD) mise en place par la Commission européenne pour compenser des subventions chinoises. Mais BYD n’a “pas changé de stratégie” en Europe face à ces taxes “car celle-ci est à long terme”, assure Stella Li. Le groupe doit lancer la production de voitures électriques fin 2025 dans sa première usine européenne, en Hongrie.Cette usine serait dans le viseur de la Commission européenne pour des subventions chinoises, ont annoncé des médias jeudi. BYD “n’est pas au courant” d’une pareille enquête, a assuré Stella Li, mais “fera toujours preuve de transparence”. Une deuxième usine a été annoncée aux portes de l’Europe, en Turquie, et une troisième pourrait être annoncée “sur le long terme si le besoin s’en fait sentir”, a indiqué Stella Li. La France n’est pas écartée pour cette troisième usine parce qu’elle aurait soutenu l’instauration des droits de douane européens: l’usine pourrait s’installer “dans n’importe quel pays s’il est compétitif”, a assuré la vice-présidente.

La Bourse de Paris prend ses bénéfices face aux incertitudes

La Bourse de Paris a terminé dans le rouge jeudi, faisant les frais d’un mouvement de prise de bénéfices après plusieurs séances de hausse, les yeux rivés sur les incertitudes commerciales.Le CAC 40 a perdu 0,95% à 8.094,20 points, en recul de 77,27 points. Mercredi, il avait avancé de 0,70%.”Les marchés européens ont besoin de respirer, après une dynamique récente très positive”, explique à l’AFP Jeanne Asseraf-Bitton, directrice Recherche et Stratégie chez BFT.Les places du Vieux Continent sont en grande forme depuis le début du mois, portées notamment par les perspectives de dépenses massives en faveur de l’armement en Europe, qui ont fait bondir les titres des entreprises de la défense.Le CAC 40 a gagné près de 10% depuis le début de l’année.Les investisseurs réalisent donc jeudi des prises de bénéfice, c’est-à-dire qu’ils vendent massivement leurs actions pour profiter de leurs plus-values des dernières séances.Logiquement, les groupes du secteur de la défense ont été particulièrement visés: Thales a perdu 1,62% à 243,10 euros, Safran 2,13% à 252,50 euros et Dassault Aviation 3,16% à 306,40 euros.Par ailleurs, “l’incertitude inédite pèse sur l’humeur”, selon Mme Asseraf-Bitton. Les investisseurs s’inquiètent notamment “des prochaines annonces de Donald Trump en matière de droits de douane réciproques”, attendues le 2 avril.Ces mesures, voulues par le président américain, seront bien effectives à compter de cette date a d’ailleurs assuré jeudi la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, lors d’un point presse.Les Bourses avaient “presque oublié les droits de douane. L’impact a été brutal ce jeudi”, estime Jochen Stanzl, chez CMC Market.Côté obligataire, l’emprunt à dix ans français a atteint 3,48%, au même niveau que la veille en clôture. Son équivalent allemand, référence en Europe, était à 2,78%, contre 2,80% mercredi.Sodexo moins optimisteLe groupe de restauration collective et de services Sodexo a chuté de 15,29% à 61,50 euros après avoir annoncé “baisser ses perspectives financières pour l’exercice 2025”.Prévoyant une croissance “plus faible qu’attendu en Amérique du Nord”, le groupe estime désormais la hausse de son chiffre d’affaires entre 3% et 4%, contre 5,5% à 6,5% précédemment.Eurofins saluéLe groupe de laboratoires d’analyses Eurofins Scientific a bondi de 6,65% à 52,26 euros, suite à l’annonce d’un nouveau plan de rachat d’actions d’un montant qui pourra représenter jusqu’à 4,5% de son capital.

Grippe aviaire: le risque abaissé d'”élevé” à “modéré” en France

Les autorités françaises ont abaissé le risque de grippe aviaire sur l’ensemble du territoire d'”élevé” à “modéré”, en raison d’une “amélioration de la situation sanitaire dans l’avifaune sauvage”, selon un arrêté publié jeudi au Journal officiel.La France était passée “en risque élevé” le 9 novembre dernier, situation qui entraînait notamment le confinement de volailles.Il existe trois niveaux de risque en France: élevé, modéré et négligeable.Jeudi, l’arrêté publié au JO indique que “le niveau de risque épizootique est qualifié de +modéré+ sur l’ensemble du territoire métropolitain” et que le texte a été “pris à la suite d’une amélioration de la situation sanitaire dans l’avifaune sauvage”.Depuis début février, la France était de nouveau “indemne” concernant la grippe aviaire, un statut indépendant du niveau de risque. Aucun nouveau foyer d’Influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) n’avait en effet été détecté sur le mois précédent dans les élevages nationaux.L’arrêté paru jeudi, qui entrera en vigueur vendredi, concerne “les opérateurs détenant des volailles ou autres oiseaux captifs”.En cas de risque “élevé”, les volailles devaient notamment être “mises à l’abri et leur alimentation et leur abreuvement sont protégés” dans les élevages de plus de 50 oiseaux. Les volailles et oiseaux sont “claustrés ou protégés par des filets” dans les plus petits.Concernant le risque “modéré”, dans les zones “à risque de diffusion” de la grippe aviaire, les palmipèdes de moins de 42 jours doivent être mis à l’abri, selon le ministère de l’Agriculture. Dans les zones “à risque particulier”, soit les zones humides dans lesquelles les conditions naturelles augmentent le risque de contamination des élevages par la faune sauvage, les “volailles, toutes espèces”, doivent être “mises à l’abri”.La grippe aviaire A (H5N1) est apparue en 1996 en Chine, mais, depuis 2020, le nombre de foyers chez les oiseaux a bondi, un nombre croissant d’espèces de mammifères a été touché tout comme des régions du monde jusqu’alors épargnées, comme l’Antarctique.La France l’a surtout été de 2015 à 2017 puis quasiment en continu depuis fin 2020. Le pays a euthanasié des dizaines de millions de volailles ces dernières années. Les pertes économiques se chiffrent en milliards d’euros.Pour casser cette spirale, le gouvernement a rendu obligatoire depuis l’automne 2023 la vaccination dans les élevages supérieurs à 250 canards.D’octobre 2023 à septembre 2024, 85% de la première campagne de vaccination (achat des doses, administration, suivi…) avait été financés par l’État, qui avait ensuite baissé sa contribution à 70% fin 2024.Vendredi, le gouvernement a confirmé que sa part passerait à 40% à l’automne prochain, sachant que le coût total d’une campagne annuelle est estimé à 100 millions d’euros.La Confédération paysanne, troisième syndicat agricole, a salué jeudi la décision d’abaisser le niveau de risque, mais a dit regretter “la baisse drastique du financement public de la vaccination obligatoire.””Déjà logistiquement très lourd”, la vaccination obligatoire “risque désormais de devenir économiquement impossible”, a écrit dans un communiqué le syndicat, qui craint un effet “contre-productif”.

Suède: le gouvernement sommé de réagir face à la flambée des prix de l’alimentaire

Le gouvernement suédois a rencontré jeudi les géants du secteur alimentaire pour discuter de la forte hausse des prix des denrées dans le pays, face au mécontentement grandissant des consommateurs.Cette rencontre n’a donné lieu à aucune décision concrète, ont indiqué les participants.Selon les chiffres de l’autorité suédoise de statistiques SCB, les prix des denrées alimentaires ont augmenté de 3,9% en février par rapport au même mois de l’année précédente, ce qui représente la plus forte hausse en deux ans.”Je suis convaincue que (les prix) baisseront, surtout si nous améliorons la concurrence”, a déclaré la ministre des Finances Elisabeth Svantesson, mentionnant aussi l’inflation qui s’est récemment “atténuée”, à l’issue de la réunion avec les représentants des plus grands acteurs du secteur alimentaire.Plus tôt dans la semaine, l’AFP a interrogé des habitants de Skärholmen, quartier défavorisé du sud-ouest de Stockholm, au sujet des effets de cette flambée dans leur vie quotidienne.Ici, marchés à ciel ouvert et magasins indépendants spécialisés proposent, outre des aliments de culture orientale ou africaine, des produits à prix compétitifs pour des consommateurs cherchant à éviter les grandes chaînes de supermarché.”Chaque jour, les prix augmentent, peut-être de 5 couronnes (0,45 euro) par brique de lait. L’autre jour, j’allais acheter des noix et c’était très choquant: 350 couronnes (32 euros) le kilo de noix ordinaires”, déplore Hayedeh, retraitée de 79 ans. Les produits laitiers ont été particulièrement touchés par la hausse des prix. Sur un an, le prix du beurre a augmenté de 26%, et “le lait et le fromage sont également devenus plus chers”, note SCB.Hayedeh était sortie faire des courses pour le nouvel an iranien, célébré le 21 mars pour fêter l’arrivée du printemps chaque année. “Mais les prix étaient si élevés que je n’ai rien acheté, je me suis dit que ça n’en valait pas la peine”, constate-t-elle, dépitée. “C’est vraiment dommage.”- Appel au boycott -Une campagne, lancée la semaine dernière et devenue virale sur les réseaux sociaux, appelle au boycott des principales grandes enseignes du pays, pour les contraindre à baisser leurs prix. Ica, Coop et Axfood représentent à eux seuls plus de 90% du marché alimentaire en Suède. Le marché est concentré entre les mains de quatre acteurs (le quatrième étant Lidl) relevait l’autorité de la concurrence suédoise dans un rapport publié le 25 juin 2024. “Les consommateurs ont dû payer plus cher pour de nombreux produits alimentaires que ce qui est justifié par la hausse des prix des composantes de la production alimentaire”, avait déclaré Rikard Jermsten, alors directeur général de l’autorité. “Une telle situation ne serait pas survenue si la concurrence avait bien fonctionné”, a-t-il relevé.Le secteur alimentaire se défend en évoquant des facteurs hors de son contrôle, comme la pandémie du coronavirus, la guerre en Ukraine et l’inflation. La fédération nationale des agriculteurs (LRF), présente à la réunion, a souligné l’importance de comprendre les raisons de l’évolution des prix. “Ces dernières années, nous avons observé une forte augmentation du coût des intrants agricoles, une inflation élevée et une couronne suédoise affaiblie, ce qui a considérablement accru les coûts de production pour l’agriculture”, a-t-elle précisé dans un communiqué.Bogdan Skorzynski, 37 ans, employé dans une entreprise de peinture, a dit à l’AFP avoir arrêté de fumer pour pouvoir continuer à acheter les mêmes produits alimentaires que d’habitude. “C’est une bonne chose pour moi”, mais “les prix ont énormément augmenté et mon salaire reste le même, ça ne va pas”, se lamente ce père de famille, qui regrette ne pas pouvoir se rendre en Pologne avec ses jeunes enfants plus d’une fois par an. 

Un livre incendiaire d’une ex-employée Meta en tête des ventes aux Etats-Unis

Le livre d’une ancienne employée de Meta, qui présente plusieurs dirigeants du groupe, dont Mark Zuckerberg, sous une lumière défavorable, pointe en tête des ventes aux Etats-Unis, malgré les tentatives du géant des réseaux sociaux pour empêcher sa sortie.”Careless People” (des gens indifférents) a été écrit par Sarah Wynn-Williams, ancienne responsable des principes et des pratiques (policy) au sein de Facebook, devenu depuis Meta, qui a quitté l’entreprise en 2017.Elle y dépeint notamment Mark Zuckerberg comme un dirigeant froid, imprévisible, devenu imbu de lui-même, en quête de popularité et d’attention.Le patron de Meta est aussi décrit comme prêt à transiger avec les autorités chinoises et à censurer certains contenus pour pouvoir s’implanter dans le pays.Le livre a atteint jeudi le sommet de la liste des ventes établie par le New York Times pour les oeuvres non fictionnelles.Sur le site d’Amazon, il s’affiche en quatrième position tous styles confondus. L’auteure néo-zélandaise y évoque aussi des écarts de conduite de Joel Kaplan, à la tête des Affaires internationales de Meta, qui peuvent s’apparenter à du harcèlement, moral et sexuel.Le groupe a saisi, en urgence, un tribunal arbitral, qui a estimé que Sara Wynn-Williams devait arrêter de promouvoir son ouvrage en attendant que l’affaire soit examinée sur le fond.Meta s’appuie sur un accord amiable conclu avec Sarah Wynn-Williams sur les conditions de son départ, en 2017, dans lequel elle s’engageait à ne pas dénigrer son ancien employeur.Mais, malgré la décision arbitrale, l’éditeur, Flatiron Books, filiale du groupe Macmillan Publishers, a refusé d’arrêter la diffusion ou la promotion du livre. Il est commercialisé depuis le 11 mars.Un porte-parole de Meta avait indiqué sur X que l’ancienne employée avait “été licenciée en raison de ses mauvaises performances et de son comportement toxique”, en affirmant qu’une “enquête menée à l’époque a révélé qu’elle avait fait des allégations trompeuses et infondées”.”Son livre est un mélange de vieilles affirmations et de fausses accusations”, avait-il ajouté.

Automobile: les promesses électrisantes de la recharge ultra-rapide

Une recharge de voiture électrique aussi rapide qu’un plein d’essence ? C’est la promesse futuriste de marques comme le géant chinois de l’automobile BYD, mais le réseau de recharge pourrait tarder à s’adapter.Ultra-rapideBYD a dévoilé cette semaine un nouveau système de recharge permettant aux voitures de récupérer jusqu’à 470 kilomètres d’autonomie après avoir été branchées pendant seulement cinq minutes, soit quatre fois plus vite que les électriques les plus performantes du marché.Cette annonce allie une voiture à l’architecture électrique avancée (appelée “Super e-Platform”) à des bornes de recharge surpuissantes. Leur puissance en pic atteint 1.000 kilowatts (kW), soit la puissance nécessaire pour alimenter un village. Elle place notamment BYD devant les Superchargers de son principal concurrent Tesla, qui a fait de son réseau de 60.00 bornes (dont 18.000 en Europe) un grand argument de vente.Ces bornes doivent être déployées dès cette année dans des concessions BYD en Chine et arriveront “dans les prochaines années en Europe”, où la marque a de grandes ambitions, a indiqué jeudi la vice-présidente de BYD Stella Li à l’AFP.”C’est une révolution: la recharge des véhicules électriques devient aussi rapide que le passage à la station-essence”, a promis Stella Li lors d’une interview à Paris.Des milliers de bornesAprès un lent décollage, des milliers de bornes de recharge sont installées chaque mois à travers la Chine, l’Europe et l’Amérique du Nord. Le nombre de bornes ultrarapides (plus de 150 kW) a quasiment doublé en Europe entre 2023 et 2024, selon les données de la Commission européenne. Ces plus de 80.000 bornes commencent à percer dans le cÅ“ur des grandes villes après s’être installées sur les autoroutes et en périphérie.La charge ultra-rapide rassure quant à l’autonomie de la voiture: c’est le deuxième souci des consommateurs après le prix des modèles électriques, selon Apostolos Petropoulos, expert à l’Agence internationale de l’énergie (AIE).Accès limitéLa plupart des voitures électriques en vente dans le monde du marché ne peuvent pas encaisser des recharges au-delà de 250 kW, prévient Shan Tomouk, analyste pour le cabinet britannique Rho Motion.Les fabricants de bornes proposent déjà des chargeurs très rapides, pour les camions notamment. Le blocage vient plutôt des marques de voitures, qui veulent “préserver la durée de vie des batteries”, car la charge ultra-rapide endommage leurs cellules, précise M. Tomouk.L’annonce de BYD est cependant “remarquable” dans le contexte chinois, où très peu d’automobilistes ont des bornes à la maison et doivent donc se brancher dans la rue, souligne M. Tomouk.En Europe, dans la plupart des cas, “les automobilistes rechargent à la maison, au travail ou dans la rue sur des chargeurs lents”, explique Apostolos Petropoulos à l’AIE. A part sur les longs trajets, “on n’a pas tout le temps besoin de la recharge rapide, mais le fait qu’elle soit disponible encourage les consommateurs à passer à l’électrique”.Ces chères bornesLes investissements dans les bornes restent très dépendants des subventions publiques: elles sont très chères à installer (environ un million d’euros par station) et difficilement rentables pour le moment. “C’est le problème de l’œuf et de la poule”, décrit l’expert de l’AIE. “Si vous n’avez pas de demande pour des recharges, vous n’allez pas investir. Et si vous n’avez pas l’infrastructure de recharge, les gens ne vont pas acheter de voitures électriques”.Réseau limitéL’état des réseaux électriques pourrait aussi compliquer le développement à grande échelle de ces bornes ultra-rapides: il faut les préparer à l’arrivée de ces goinfres en électricité. Mais les réseaux ont déjà d’autres priorités, comme l’intégration des énergies renouvelables, ou l’interconnexion entre différents pays européens, souligne Apostolos Petropoulos.A quel prix?Recharger sur une borne ultrarapide coûte déjà bien plus cher qu’à la maison, dépassant parfois le coût de l’essence au kilomètre parcouru. Les 1.000 kW de BYD marqueront-ils une nouvelle augmentation? “Je ne crois pas”, a souligné Stella Li, notamment dans les pays comme la France où l’électricité est déjà “propre et moins chère”.En Europe, les prix de l’électricité pourraient baisser, notamment grâce aux énergies renouvelables, selon M. Petropoulos. Reste à voir comment cela se traduira dans le prix du kWh à la borne. 

La Banque d’Angleterre maintient son taux, s’inquiète de l’incertitude Trump

La Banque d’Angleterre a maintenu jeudi son principal taux directeur à 4,5%, concentrant son action sur l’inflation malgré la croissance stagnante du Royaume-Uni, tout en soulignant les “incertitudes” commerciales engendrées par Donald Trump.”Il y a beaucoup d’incertitude économique en ce moment”, a souligné Andrew Bailey, le gouverneur de la BoE, dans une déclaration jointe à la décision.”Nous pensons toujours que les taux directeurs sont sur une trajectoire graduellement déclinante”, a-t-il ajouté.La banque centrale britannique a opté pour un statu quo attendu, dans la droite ligne de la Réserve fédérale américaine, qui a maintenu mercredi ses taux directeurs dans une fourchette comprise entre 4,25% et 4,50% et par la même occasion revu à la baisse ses prévisions pour l’économie américaine.”Nous avons procédé à trois baisses de taux depuis l’été, mais il reste encore du travail pour alléger le coût de la vie”, a réagit jeudi la ministre des Finances britannique Rachel Reeves.Dans le résumé de sa réunion, la BoE mentionne “une intensification de l’incertitude” sur la plan géopolitique et commercial, citant la réforme fiscale allemande et surtout les différentes annonces des États-Unis sur les droits de douane, “auxquels certains gouvernements ont répondu”.”L’effet [de la politique protectionniste américaine] sur l’inflation britannique est moins clair à présent” et dépendra en particulier de l’issue de ces annonces, estime-t-elle.- Deux à trois coupes -La BoE note que “les marchés financiers au Royaume-Uni ont été affectés par les développements mondiaux, mais de façon moindre qu’aux États-Unis et dans la zone euro”.Si l’inflation britannique a largement reflué depuis son pic d’environ 11% fin 2022, elle n’est pas encore revenue durablement à la cible de 2% visée par la BoE.En janvier, les prix ont progressé de 3% sur un an au Royaume-Uni, une hausse sensible et plus forte qu’escompté, qui s’accompagne d’un Produit intérieur brut (PIB) en recul de 0,1% sur le même mois.La BoE s’attend toujours à ce que l’inflation accélère légèrement au cours de l’année, à 3,75 % au troisième trimestre, et maintient son “approche graduelle et prudente” vers de nouvelles réduction des taux d’intérêts.”Le vote a été plus ferme que prévu” en faveur d’une pause, à une majorité de huit membres, une seule préférant réduire le taux directeur d’un quart de point, relève Paul Dales, de Capital Economics.”Cela augmente la possibilité qu’avec la hausse de l’inflation plus tard dans l’année, la Banque réduise encore plus lentement ses taux”, estime-t-il.Les analystes tablent à ce stade toujours sur deux à trois coupes d’ici la fin de l’année.- La livre en baisse -L’institution monétaire a par ailleurs rehaussé jeudi sa prévision de croissance au premier trimestre, à 0,25%, contre 0,1% lors de sa dernière décision de février.La BoE reconnait malgré tout que les indicateurs britanniques “continuent de suggérer une faiblesse de la croissance, particulièrement sur les intentions d’embauche”.En plus des inquiétudes commerciales, l’économie britannique est aux prises avec une confiance fragile des entreprises avant les hausses d’impôts prévues par le gouvernement travailliste.Ces craintes avaient poussé en février la BoE à abaisser son taux directeur d’un quart de point et à assombrir ses prévisions de croissance du pays pour 2025 et 2026.Dans la foulée de l’annonce de jeudi, la devise britannique, déjà en baisse en début de séance face au billet vert, a peu réagi: vers 13H00 GMT, elle perdait 0,40%, à 1,2951 dollar pour une livre.La Banque de Suède, la Riksbank, a également maintenu jeudi son taux directeur, à 2,25%. Quant à la Banque nationale suisse, elle a abaissé son taux directeur d’un quart de point pour le ramener à 0,25%, sa cinquième coupe depuis un an.

Retraites: le patronat sommé de jouer “carte sur table” par les syndicats

Les derniers syndicats présents au conclave sur les retraites enjoignent jeudi le patronat de jouer “carte sur table” et dire quelles “concessions” il est prêt à faire notamment sur l’âge de départ, lors d’une séance de tous les dangers après le départ de trois organisations.Ce jeudi et le prochain, les organisations syndicales et patronales doivent discuter d'”usure professionnelle et pénibilité”, deux sujets auxquels les syndicats sont particulièrement attachés.Avant d’entamer les discussions, “il faut que les partenaires sociaux soient clairs entre eux”, insiste Cyril Chabanier, leader de la CFTC, qui compte demander aux autres partenaires : “Est-ce qu’on veut avancer ? Est-ce que chacun est prêt à faire des concessions ?”. “Au bout d’un moment, soit ils nous disent +oui+ et on avance, soit ils nous disent +non+ et on arrête le conclave. Moi je n’ai pas trois mois à perdre”, s’agace-t-il, menaçant ainsi d’emboîter le pas à la CGT, dont la leader, Sophie Binet, a claqué la porte des négociations mercredi.”Le Premier ministre et le patronat ont malheureusement définitivement enterré ce conclave. Et c’est très grave parce que le Premier ministre s’était engagé à ce que ces discussions soient +sans totem, ni tabou+”, a justifié la patronne de la CGT sur France 2.”Je pense qu’un accord est possible”, a positivé le ministre de l’Economie Eric Lombard jeudi sur TF1. “Les organisations qui se sont éloignées pourront revenir à la table si cet accord leur convient”, a-t-il ajouté. Ce sont les dernières déclarations du Premier ministre, dimanche, réitérées cette semaine au Parlement, jugeant “impossible” un retour de l’âge de départ en retraite à 62 ans, qui ont fait exploser la fragile architecture des négociations.”A mes yeux, on ne (peut) pas revenir à 62, supprimer la réforme des retraites et retrouver l’équilibre financier”, a plaidé en vain le Premier ministre mercredi devant les sénateurs.- “Carte sur table” – “Les 62 ans, c’est la question centrale”, a répliqué Sophie Binet.Selon un sondage Elabe pour BFMTV publié mercredi, 50% des personnes sondées souhaitent que, dans les prochaines semaines, une motion de censure soit adoptée contre le gouvernement de François Bayrou sur le sujet des retraites. Et elles sont 56% à souhaiter revenir à 62 ans (contre 62% en janvier).La CFDT, qui reste elle dans les négociations, “s’affranchit” désormais “de la lettre de cadrage” du gouvernement et appelle à “un autre” conclave. “On va vraiment appliquer le sans totem ni tabou”, assure Marylise Léon (CFDT). Dès jeudi après-midi, “on joue carte sur table. Chacun dit pourquoi il est là et qu’est-ce qu’il est prêt à faire”, insiste la leader de la CFDT, interrogée en marge d’un déplacement à Orléans par l’AFP. “Si tout le monde est venu par politesse parce que le Premier ministre nous l’a demandé, ça n’a aucun sens”, ajoute-t-elle, s’interrogeant sur les ambitions du patronat qui n’a jamais montré “depuis le début, une proposition d’ouverture sur la pénibilité”, entre autres. Reste que les concertations sur les retraites, engagées fin février entre partenaires sociaux et prévues pour trois mois, ont plus que jamais du plomb dans l’aile. Force ouvrière, troisième organisation syndicale, a claqué la porte des négociations dès la première réunion le 27 février, en dénonçant une “mascarade” après l’exigence de François Bayrou de rétablir l’équilibre financier du système de retraites en 2030.Côté patronal, la plus petite des trois organisations, l’U2P (artisans, commerçants et professions libérales) a aussi quitté le “conclave” mardi estimant que l’équilibre du régime des retraites “imposera de repousser l’âge légal de départ au-delà de 64 ans”, sauf pour les métiers difficiles.Le Medef, première organisation patronale, a dit mercredi par la voix de son président Patrick Martin vouloir “laisser sa chance” à la discussion estimant toutefois que “tous les partenaires sociaux, les politiques a fortiori, doivent prendre en compte cette situation des finances publiques qui devient critique”.

Ubisoft joue son va-tout avec la sortie du nouvel Assassin’s Creed

L’industrie du jeu vidéo retient son souffle: le géant français Ubisoft lance jeudi son plus gros projet, “Assassin’s Creed Shadows”. En cas d’échec, c’est l’avenir de l’entreprise et la stabilité du secteur en Europe qui sont menacés.Une telle fébrilité dans l’industrie, “je n’avais jamais vu ça”, confiait à l’AFP Charles-Louis Planade, analyste chez Midcap Partners, quelques jours avant la sortie du nouvel épisode de cette série entamée en 2007.Depuis 2020, Ubisoft, l’un des plus gros acteurs du jeu vidéo dans le monde avec près de 18.000 employés, a connu une longue série de revers: lancements décevants, chute du cours de Bourse, scandales de harcèlements sexuel et moral visant d’anciens cadres, mouvements de grève…Désormais au pied du mur, le groupe mise sur sa saga phare pour se relancer avec un opus très ambitieux ancré dans le Japon féodal.Près d’une vingtaine de studios et des centaines de personnes ont travaillé dessus pendant près de cinq ans, pour un budget de plusieurs centaines de millions d’euros, selon certaines estimations.Plutôt bien reçu par les critiques, “Assassin’s Creed Shadows” – commercialisé sur PC, PS5 et Xbox Series – affiche jeudi une note “globalement favorable” de 81 sur 100 sur le site d’agrégation d’avis Metacritic, soit un point de plus que l’épisode “Valhalla”, sorti en 2020 et plus gros succès de la série.Pour le journaliste américain Stephen Totilo, “Shadows” est le volet le “plus beau” et le “plus agréable à jouer”, tandis que le site spécialisé IGN salue un très bon épisode qui ne “réinvente pas totalement” la formule.- Effet boule de neige -Ce manque de renouveau pourrait finir par “lasser certains joueurs”, redoute Julien Pillot, économiste spécialiste des industries culturelles. Pour lui, les récentes contre-performances d’Ubisoft sont “peut-être le signe d’un désamour du public pour ses jeux”.”Tout le monde croise les doigts pour que cette sortie soit un énorme succès”, souligne M. Planade, qui anticipe un effet boule de neige pour toute l’industrie européenne en cas de mauvaises ventes.Avec environ 4.000 salariés en France sur les 15.000 que compte le secteur, “Ubisoft est la locomotive du jeu vidéo” dans ce pays, rappelle en outre l’analyste.L’entreprise sert régulièrement de tremplin en sortie d’école et bon nombre de ses anciens employés ont fondé des studios en France et à l’étranger.Pour sortir la tête de l’eau, elle a entamé début 2023 un plan de réduction des coûts, entraînant des fermetures de studios et le départ de près de 2.000 salariés.- “Plusieurs options” pour l’avenir -Malgré cela, le groupe n’a pas réussi à rebondir sur les marchés financiers. Alors que son action s’échangeait à plus de 100 euros il y a dix ans, elle a atteint en septembre son niveau le plus bas, à 9,01 euros. A la Bourse de Paris jeudi vers 11h45 (10h45 GMT), elle prenait 2,50%, à 12,91 euros, poussée par de premières évaluations “très positives” des joueurs sur la plateforme de ventes de jeux sur PC Steam.Cette situation, dans un secteur en pleine crise de croissance depuis deux ans, a poussé Ubisoft à annoncer en janvier qu’il étudiait désormais “plusieurs options” pour son avenir, entraînant bon nombre de spéculations.Si un rachat conjoint avec le géant chinois de la tech Tencent – qui possède 10% de son capital – pour sortir l’entreprise de la Bourse a été évoqué dans un premier temps, plusieurs médias rapportent désormais la possible création d’une nouvelle entité, recentrée sur les marques phares du groupe, qui céderait le reste de son catalogue.”Toutes les options sont sur la table”, résume M. Planade, pour qui le rapport de force dans la négociation sera en grande partie déterminé par le succès de “Shadows”.