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La Bourse de Paris termine la semaine dans le rouge

La Bourse de Paris a terminé dans le rouge, rattrapée par les inquiétudes croissantes des marchés face à l’impact à venir de la politique commerciale de Donald Trump.Le CAC 40 a cédé 0,63%, à 8.042,95 points, soit un recul de 51,25 points. Sur l’ensemble de la semaine, l’indice vedette parisien est toutefois en légère hausse de 0,18%.Les hausses de taxes à l’importation imposées ou attendues dans les prochaines semaines aux États-Unis inquiètent de plus en plus les marchés.La date du 2 avril est dans tous les esprits: c’est à cette échéance que les droits de douane dits “réciproques” voulus par Donald Trump doivent être mis en place.”Cette politique commence à faire peur. On craint que cela ne provoque une stagflation aux États-Unis, soit un ralentissement économique cumulé à une hausse de l’inflation”, explique à l’AFP Guillaume Chaloin, directeur de la gestion actions de Delubac AM.Cette semaine, trois banques centrales – celles de Suisse, d’Angleterre et de Suède – ont mis l’accent sur l’incertitude que faisait peser la politique commerciale de Donald Trump sur leurs prévisions de croissance et d’inflation dans leurs zones respectives.”Trois banques, trois décisions, mais une même ligne directrice: prudence et gestion du risque face à une économie sous tension”, résume John Plassard, spécialiste de l’investissement chez Mirabaud.La séance de ce vendredi marquait aussi l’expiration trimestrielle pour plusieurs catégories d’options et contrats à terme, ce qui se traduit “par un volume (d’échanges) important”, que ce soit à la hausse ou à la baisse, selon Patrick O’Hare, de Briefing.com.Autre point d’attention des marchés: le plan géant d’investissements du futur chancelier Friedrich Merz visant à réarmer et moderniser le pays, que le Parlement allemand a définitivement adopté vendredi.Ces annonces d’afflux de capitaux ont ravi les marchés ces dernières semaines. Mais l’entrain semble ralentir: “on attend désormais de voir ce qui va réellement être investi, que les annonces deviennent réalité”, explique Guillaume Chaloin.”De nombreux investisseurs considèrent aujourd’hui que la plupart des dépenses européennes à venir en matière d’infrastructures et de défense ont déjà été prises en compte” sur les cours, abonde Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.Côté obligataire, le taux d’intérêt de l’emprunt à dix ans français a atteint 3,46%, contre 3,48% la veille.Ubisoft repart à la baisseLe géant français du jeu vidéo Ubisoft a perdu à Paris 7,15% à 12,15 euros, les investisseurs réévaluant leur optimisme après action une hausse de 3,85% jeudi, jour de sortie du très attendu nouvel opus de la série Assassin’s Creed, qui a reçu un accueil plutôt favorable de la critique. Sur la semaine, l’action d’Ubisoft est en baisse de 7,36%.Beneteau prend l’eauLe constructeur français de bateaux Beneteau a présenté jeudi soir un bénéfice net en chute de 37% en 2024 par rapport à 2023 à 92,9 millions d’euros en raison d’un recul des ventes sur quasiment tous les segments de bateaux.Son action a perdu 11,66% à 8,94 euros.

Luc Rémont, patron d’EDF dur en affaires qui n’a pas convaincu l’Etat-actionnaire

Luc Rémont, profil public-privé arrivé à la tête d’EDF en novembre 2022 pour redresser l’énergéticien et relancer sa production nucléaire, n’a pas réussi à convaincre l’Etat-actionnaire de le renouveler dans ses fonctions.La nomination de cet ingénieur polytechnicien, successeur de Jean-Bernard Lévy rattrapé à 67 ans par la limite d’âge, avait coïncidé avec l’annonce du retour d’Electricité de France dans le giron des entreprises détenues à 100% par l’Etat.Marin aguerri, amateur de régates, Luc Rémont – aujourd’hui âgé de 55 ans – a dû naviguer dans une voie étroite, en tâchant de défendre la “soutenabilité” d’EDF, tout en ménageant l’Etat-actionnaire.”C’est peut-être la mission d’une vie”, avait commenté lors de sa nomination M. Rémont, dont le parcours professionnel lui a permis de cumuler l’expérience des cabinets ministériels et du secteur privé.Fort d’un début de carrière comme ingénieur à la délégation générale pour l’armement (DGA), il a ensuite intégré en 1996 le ministère des Finances où il a notamment été le directeur de cabinet adjoint du ministre de l’Economie et des Finances Thierry Breton, au moment de la privatisation partielle d’EDF.Il a également oeuvré plus de huit ans chez l’équipementier électrique Schneider Electric après un passage à la Bank of America Merrill Lynch comme expert en fusions-acquisitions.Dès son arrivée à la tête de l’énergéticien, Luc Rémont s’était retrouvé face à des chantiers titanesques, à commencer par la remise en ordre de marche du parc nucléaire français, dont près de la moitié des 56 réacteurs étaient alors à l’arrêt, pour des maintenances programmées ou des problèmes de corrosion avérés ou soupçonnés.”Le principe qui est qu’on ne s’ennuie jamais à EDF s’est tout à fait vérifié”, déclarait-il un an après sa nomination, en novembre 2023.”On doit reconnaître qu’il agit auprès du gouvernement pour défendre les intérêts d’EDF, pour lui permettre de réussir les enjeux essentiels qui l’attendent et ainsi redonner à la France sa souveraineté et son indépendance énergétiques”, avait relevé à l’époque une source syndicale à l’AFP.- militaire de réserve -Luc Rémont a en effet été sous pression constante de l’Etat – redevenu actionnaire unique du groupe en juin 2023 – pour faire monter en puissance la production nucléaire en construisant de nouveaux réacteurs et se conformer ainsi à la volonté élyséenne de relancer l’atome pour permettre la décarbonation de l’industrie par son électrification.Dans cette optique, EDF devait doper ses investissements à un niveau “sans commune mesure” dans son histoire, avait prévenu Luc Rémont.Pour y arriver, cet habitué des arcanes du pouvoir à l’air bonhomme n’a parfois pas hésité à monter au créneau face à l’Etat. Un conseil d’administration en septembre 2023 avait par exemple été le théâtre, selon une source interne d’EDF, d’une passe d’armes entre M. Rémont et une représentante de l’Etat.Depuis plus d’un an, ses relations avec ses plus gros clients, les industriels français, s’étaient très fortement dégradées. Critiqué pour des prix de l’électricité jugés trop élevés, il s’était aussi attiré les foudres de l’Etat soucieux d’éviter une désindustrialisation.Luc Rémont avait cependant réussi à faire engranger à EDF un bénéfice record pour l’année 2024, dopé par la hausse de sa production nucléaire, permettant à l’État de toucher un dividende pour la première fois depuis plus de 10 ans, d’un montant de 2 milliards d’euros.Fin 2023, plutôt que de “tensions” entre Luc Rémont et l’Etat, Gwenaël Plagne, secrétaire (CGT) du CSEC (comité social et économique central) de l’énergéticien avait préféré parler de “lobbying”, soulignant la volonté du PDG “d’avoir plus les mains libres pour pouvoir vendre son électricité”, face à un Etat qui se pose en garant du pouvoir d’achat des ménages et de la compétitivité des industriels.Plusieurs sources syndicales louaient à cette époque la volonté de ce militaire de réserve de défendre les intérêts d’EDF, l’une d’elles pointant néanmoins du doigt un manque de partage d’information par M. Rémont au sein du groupe.M. Plagne dépeignait cependant, comme d’autres représentants syndicaux, un dirigeant “plus ouvert” que son prédécesseur Jean-Bernard Lévy, au moins sur le plan du dialogue social.

Luc Rémont pas reconduit à la tête d’EDF, le patron de Framatome proposé pour lui succéder (Elysée)

Le patron d’EDF Luc Rémont, dont le mandat d’administrateur arrivait à l’échéance à l’été, ne devrait pas être reconduit à son poste, Emmanuel Macron prévoyant de le remplacer par le directeur général de Framatome Bernard Fontana, a annoncé vendredi l’Elysée dans un communiqué.”Le Président de la République envisage, sur proposition du Premier ministre, de nommer M. Bernard Fontana en qualité de président-directeur général d’Electricité de France”, a indiqué la présidence. Cette nomination doit encore être approuvée par les commissions intéressées à l’Assemblée et au Sénat.Elle pourrait intervenir sans attendre le terme du mandat d’administrateur de Luc Rémont.Luc Rémont avait été nommé en novembre 2022 pour redresser la production nucléaire du groupe, très lourdement endetté, tout en conduisant la relance du programme de construction de réacteurs nucléaires, annoncé par l’Elysée en février 2022, synonyme de très gros investissements. Le non-renouvellement du mandat de Luc Rémont intervient quelques jours après un conseil de politique nucléaire, réuni lundi par Emmanuel Macron qui avait donné lieu à un coup de pression sur EDF sur le sujet de la “maîtrise des coûts et du calendrier” du programme nucléaire, un chantier pharaonique sur des dizaines d’années. Le conseil de politique nucléaire a notamment demandé à EDF “de présenter d’ici la fin de l’année un chiffrage engageant, en coûts et en délais”, et ce, afin d’éviter la répétition d’un scenario à la Flamanville, le chantier de l’EPR normand émaillé de dérapages de coûts et de calendrier.Dès son arrivée à la tête de l’électricien, Luc Rémont s’est employé avec force à défendre les intérêts de l’entreprise repassée à 100% sous le giron de l’Etat, pour qu’elle redevienne rentable afin de dégager les ressources nécessaires à la relance du nucléaire.Depuis plus d’un an, ses relations avec ses plus gros clients, les industriels français se sont très fortement dégradées. Critiqué pour des prix de l’électricité jugés trop élevés, il s’est aussi attiré les foudres de l’Etat soucieux d’éviter une désindustrialisation.

Les producteurs d’oeufs polonais et lituaniens interrogés par les Etats-Unis sur la possibilité d’exportations

Les associations polonaises et lituaniennes de volaille ont déclaré vendredi avoir été approchées par les États-Unis pour y exporter des oeufs face à la pénurie, tout en mentionnant des obstacles potentiels, de nature commerciale et vétérinaire.La multiplication des foyers de grippe aviaire dans les élevages aux Etats-Unis a transformé les oeufs en denrée chère – et rare dans ce pays. Selon le ministère américain de l’Agriculture, la maladie a jusqu’ici entraîné l’euthanasie de plus de 30 millions de poules pondeuses.”Dès le mois de février, l’ambassade américaine à Varsovie a demandé à notre organisation si la Pologne serait intéressée par l’envoi d’Å“ufs sur le marché américain”, a indiqué à l’AFP Katarzyna Gawronska, la directrice de la Chambre polonaise de producteurs de volaille et de d’aliments pour animaux.Le président de l’Association lituanienne Gytis Kauzonas a également indiqué à l’AFP avoir obtenu une demande similaire.”Notre association a été contactée par l’ambassade américaine il y a plusieurs semaines pour savoir s’il était possible d’exporter des oeufs de Lituanie vers les Etats-Unis”, a-t-il déclaré.Les deux responsables ont cependant signalé des obstacles aux exportations potentielles vers le marché américain aussi bien de nature commerciale que vétérinaire.”Il est difficile pour nous de faire des déclarations fermes sur les volumes, car la situation sur les marchés polonais et européen est très tendue”, a déclaré Mme Gawronska. “Il y a une pénurie d’oeufs dans de nombreux pays”, a-t-elle dit, ajoutant que “la question clé serait de savoir quelles conditions financières seraient offertes par les Américains”.L’Association lituanienne de la volaille a déclaré que les marchés des pays baltes et de l’UE seraient une priorité pour les producteurs d’oeufs locaux.”Les exploitations ont des accords et des contrats à long terme et il sera assez difficile de trouver une production supplémentaire pour l’exportation”, a déclaré M. Kauzonas, “d’autant plus que la demande d’Å“ufs est actuellement forte en Europe également.Il a également souligné que les exportations de produits tels que les oeufs aux Etats-Unis demandent des autorisations vétérinaires américaines spéciales.”Habituellement, il faut des années pour obtenir un tel permis, mais compte tenu de la situation, tout est possible, je pense”, a-t-il dit.

Passage du cyclone Garance sur La Réunion: une facture d’au moins 248 millions d’euros

Le passage du cyclone Garance sur La Réunion a généré près de 250 millions d’euros de dégâts, dont 151,6 millions d’euros pour le seul secteur agricole, selon de premiers bilans dressés par les collectivités locales et les chambres consulaires.”C’est le chaos, nous sommes partagés entre la démoralisation et la colère”, ne cache pas Olivier Fontaine, président de la chambre d’agriculture.Déjà frappées par une sécheresse parfois qualifiée d'”historique” par des exploitants, toutes les filières agricoles de l’île française de l’océan Indien ont lourdement été impactées par les vents et les pluies de Garance, qui a frappé La Réunion le 28 février, faisant cinq morts.Représentant 52,9% de la surface agricole, la canne à sucre, culture emblématique de La Réunion, enregistre des pertes estimées à 80 millions d’euros, selon la chambre d’agriculture.Le secteur de l’élevage a aussi payé un lourd tribut au cyclone avec des pertes évaluées à 12,2 millions d’euros, dont “près de 129.000 volailles perdues, ainsi que des centaines de bovins, porcs et ruches”, détaille la chambre d’agriculture, qui évalue le total des dégâts à 151,6 millions d’euros.Près d’un mois après le cyclone, “nous avons besoin d’un vrai soutien et d’une très grande réactivité (des pouvoirs publics) pour nous relancer”, martèle Olivier Fontaine.À la même époque, l’an passé, le cyclone Bilal avait déjà mis à terre les productions de l’île, deux cyclones en deux ans qui témoignent de l’augmentation et de l’intensification de ces phénomènes météorologiques.C’est aussi de l’aide que demandent plus de 220 artisans ayant déjà monté des dossiers de demandes d’indemnisation auprès de la chambre de métiers et de l’artisanat (CMA).”Pour les artisans, les sinistres sont divers: il y a la perte de l’outil de travail, des pertes de matières premières, l’arrêt de l’activité en raison d’un manque d’eau, d’électricité ou d’internet. C’est dramatique”, explique Bernard Picardo, le président de la CMA.”Les premières estimations portent sur environ trois millions d’euros de dégâts, mais ce chiffre pourrait être plus élevé”, dit-il.- Impact massif -La chambre de commerce et de l’industrie de La Réunion (CCIR) a interrogé ses adhérents. Il en ressort que plus des trois quart des établissements touristiques, les quatre cinquièmes des entreprises du BTP et 71% des entreprises de services ont déclaré des pertes.”Au 17 mars, nous en étions déjà à 14,7 millions d’euros de dégâts et de pertes d’exploitation”, souligne la chambre consulaire.Le passage du cyclone Garance a aussi entraîné d’importants dégâts sur les habitations, notamment les locataires du parc social.”Sur les 84.000 logements sociaux du territoire, une centaine a subi des dégâts nécessitant un relogement urgent”, a annoncé l’Association régionale des maîtres d’ouvrage sociaux et aménageurs de l’océan Indien, qui regroupe les sept promoteurs sociaux de La Réunion.La majorité se trouvent à Saint-Benoît, commune de la côte est de l’île qui a le plus souffert du passage du cyclone.Quant au réseau routier, une estimation provisoire chiffre à 72,5 millions d’euros les dépenses nécessaires “pour une remise en état du réseau routier national et un retour à une situation équivalente à celle qui existait avant cet évènement météorologique”, note la Région Réunion.Des établissements scolaires de l’île ont aussi été frappés par les vents violents et les inondations, notamment dans l’est de l’île. Sur les 45 lycées de La Réunion, 21 ont été dégradés, selon le conseil régional qui a consacré 2,5 millions d’euros aux réparations.Du côté des collèges, cinq millions d’euros ont été dégagés par le conseil département pour des travaux de réparation.Contacté par l’AFP, le Comité des assureurs de La Réunion précise que le bilan financier consolidé des dégâts causés par Garance n’est pas encore disponible.L’état de catastrophe naturelle a été reconnu dans les 24 communes de La Réunion, principalement pour des inondations. Jeudi, le ministère des Outre-mer a annoncé que 10 communes supplémentaires – contre deux initialement – verraient aussi la reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle au titre des vents cycloniques.

Wall Street en net recul, lestée par des résultats d’entreprise

La Bourse de New York baisse vendredi après la publication de plusieurs résultats d’entreprise, les investisseurs se montrant inquiets face à des prévisions plombées par les incertitudes économiques.Vers 14H15 GMT, le Dow Jones reculait de 1,07%, l’indice de Nasdaq de 0,80% et l’indice élargi S&P 500 de 0,90%, en route vers une cinquième semaine consécutive de baisse.”C’est un jour de faible actualité”, sans indicateur économique clé, ce qui permet aux investisseurs de se “concentrer sur les informations concernant les entreprises”, estime auprès de l’AFP Christopher Low, analyste de FHN Financial.Par conséquent, “les inquiétudes concernant les bénéfices pèsent sur le marché”, écrit dans une note Patrick O’Hare, de Briefing.com.Plusieurs entreprises ont publié leurs résultats jeudi soir, après la clôture de Wall Street.Le groupe américain de livraison de plis et colis FedEx (-10,38%) a abaissé à nouveau ses prévisions annuelles face à la “faiblesse de l’économie américaine” et aux “incertitudes”.De son côté, le fabricant américain de vêtements et d’équipements sportifs Nike (-7,10%) a publié des résultats en baisse sur un an.Son directeur financier, Matthew Friend, s’attend à un chiffre d’affaires en recul d’environ 15% au trimestre en cours. Il a souligné l'”incertitude” liée à l’environnement opérationnel, au niveau géopolitique, avec les nouveaux droits de douane, “des taux de change et des réglementations fiscales volatiles” ainsi que d’autres facteurs macroéconomiques pesant sur la confiance des consommateurs.Pour l’analyste Christopher Low, “en période d’incertitude, ce qui est certainement le cas aujourd’hui, (…) on a tendance à s’inquiéter, et l’inquiétude se traduit par des ventes” d’actions par les investisseurs.Par ailleurs, “la réunion de la banque centrale américaine (Fed) de mercredi fait toujours l’objet d’une grande attention” des acteurs du marché, selon l’analyste.La Fed a laissé ses taux inchangés et maintenu son estimation du nombre de baisses de taux qui devraient intervenir dans l’année (deux pour un demi-point de pourcentage au total), mai son président Jerome Powell a estimé mercredi que “l’incertitude” était “aujourd’hui inhabituellement élevée”, ajoutant que les nouveaux droits de douane mis en place sur les produits entrant aux Etats-Unis ont commencé à tirer l’inflation vers le haut.La séance de vendredi marque aussi l’expiration trimestrielle pour plusieurs catégories d’options et contrats à terme, ce qui devrait se traduire “par un volume (d’échanges) important”, selon Patrick O’Hare.Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans se détendait un peu à 4,22% contre 4,24% la veille en clôture.Le secteur des compagnies aériennes était boudé après l’incendie qui a entraîné la fermeture de l’aéroport londonien de Heathrow, le plus grand d’Europe, et déclenché des perturbations dans le trafic aérien mondial.American Airlines lâchait 2,00%, Delta reculait de 2,30% et United Airlines perdait 2,15%.Dans les semiconducteurs, Micron Technology plongeait de plus de 7% malgré la publication de résultats et prévisions supérieurs aux attentes des analystes, notamment un chiffre d’affaires de 8,8 milliards de dollars pour le trimestre en cours.Le sidérurgiste américain Cleveland-Cliffs abandonnait 3,46% après l’annonce de l’arrêt temporaire de deux de ses mines du Minnesota et par conséquent le licenciement d’environ 600 personnes.

Heathrow fermé: plusieurs jours de perturbations, des millions envolés

Le redémarrage de l’aéroport d’Heathrow, fermé vendredi à cause d’une panne électrique liée à un incendie, devrait prendre plusieurs jours et coûter des millions, voire des dizaines de millions de livres, estiment des experts, soulignant le côté “extrêmement compliqué” d’une telle opération.Combien de temps pour rouvrir Heathrow ?Lorsque l’aéroport d’Heathrow pourra rouvrir, le redémarrage du trafic ne sera pas instantané: il faudra notamment acheminer les passagers des vols annulés et s’assurer que les avions concernés retrouvent le fil de leur planning de vols.En effet, “les passagers, l’équipage, le fret et les avions” ne seront pas là où ils auraient dû se trouver dans les programmes et il faudra “résorber le retard accumulé”, explique à l’AFP Anita Mendiratta, experte en tourisme et en aviation, qui conseille notamment l’agence de l’ONU pour le tourisme.”Deux à quatre jours” seront nécessaires estime la spécialiste, pour qui il s’agit d’une opération “extrêmement compliquée”.Selon le consultant en aviation Philip Butterworth-Hayes, cela pourrait même prendre “sept ou huit jours pour tout remettre en place”.Mais “nous ne le savons pas vraiment avec certitude, car nous ne savons pas quand l’aéroport sera de nouveau opérationnel”, affirme-t-il à l’AFP.Comment un incendie peut-il fermer un aéroport ?L’incendie dans un poste électrique a aussi “mis hors service un générateur de secours”, privant l’aéroport de courant, a expliqué le ministre de l’Energie Ed Miliband vendredi à Radio 4.”Il s’agit d’infrastructures anciennes, que ce soit le poste électrique ou Heathrow”, qui “ont été construits avant la croissance des zones résidentielles et industrielles” avoisinantes, selon Anita Mendiratta –l’aéroport a ouvert en 1946.Comment un incendie “dans un seul endroit a-il pu arrêter un aéroport entier ?”, s’interroge pour sa part Philip Butterworth-Hayes. “D’autres générateurs auraient dû se mettre en marche, alors pourquoi cela ne s’est-il pas produit ? C’est l’une des grandes questions.””Il est évident que nous devrons examiner de plus près les causes, ainsi que la protection (…) mises en place pour les grandes infrastructures comme Heathrow”, a ajouté le ministre Ed Miliband.Le directeur général de l’Association internationale du transport aérien (IATA), Willie Walsh, évoque “un manquement clair d’organisation de la part de l’aéroport”.L’unité antiterroriste de la police londonienne, en charge l’enquête, affirme n’avoir pas constaté à ce stade “de signe d’acte intentionnel”.Combien cela va-t-il coûter ?Des experts chiffraient vendredi à plusieurs millions, voire dizaines de millions de livres le coût de cet incident pour l’aéroport et les compagnies aériennes concernées.Il sera “certainement supérieur à 50 millions de livres”, évalue Philip Butterworth-Hayes.John Strickland, analyste indépendant spécialiste du secteur aérien, estime lui que l’arrêt de cet aéroport qui voit passer plus de 200.000 passagers par jour “va se chiffrer en millions, même si on ne peut pas encore le quantifier”.”L’impact est donc considérable (…) principalement pour les compagnies aériennes en raison de tous les coûts liés à l’hébergement des passagers, aux remboursements, aux nouvelles réservations, etc”, précise-t-il.Il est selon lui “peu probable” que les compagnies aériennes parviennent à récupérer leurs pertes.Est-ce un évènement rarissime ?Les fermetures de grands aéroports ne sont pas exceptionnelles dans le monde, mais interviennent surtout en raison d’évènements météorologiques (tempête, ouragans, etc.) ou à la suite d’accidents ou de conflits.Début octobre dernier, plusieurs aéroports internationaux en Floride, à Tampa, Orlando ou Palm Beach, avaient cessé d’opérer du fait du passage de l’ouragan Milton.En avril 2010, l’éruption du volcan Eyjafjallajökull en Islande avait conduit plusieurs pays européens à fermer leur espace aérien, comme le Royaume-Uni, la Norvège ou le Danemark.A la suite des attentats du 11 septembre 2001, les Etats-Unis avaient également fermé leur espace aérien au trafic civil pendant deux jours.L’aéroport international de Muan en Corée du Sud, est resté inactif pendant plus de 20 jours entre décembre et janvier dernier après le crash d’un Boeing 737-800 de Jeju Air, qui avait fait 179 morts parmi les passagers. Mais il s’agit d’un petit aéroport, qui n’opère que quelques vols par jour.

L’aéroport de Heathrow fermé à la suite d’un incendie, trafic mondial perturbé

L’aéroport londonien de Heathrow, le plus grand d’Europe, a été contraint de fermer vendredi pour toute la journée au moins, en raison d’une panne de courant déclenchée par un incendie, engendrant des perturbations dans le trafic aérien mondial.Classé parmi les cinq aéroports les plus importants au monde, Heathrow dessert 80 pays et on y compte 1.300 décollages et atterrissages par jour. Il est fréquenté par quelque 230.000 passagers quotidiennement.La panne fait suite à un important incendie à la sous-station électrique de Hayes, dans la banlieue ouest de Londres, qui dessert l’aéroport, ont indiqué vendredi les pompiers. Les causes de ce sinistre n’étaient pas connues vendredi matin.”Heathrow connaît une coupure d’électricité significative. Pour garantir la sécurité de nos passagers et de nos collègues, Heathrow sera fermé jusqu’à 23H59 (23H59 GMT) le 21 mars”, a indiqué l’opérateur de l’aéroport, Heathrow Airport Holdings.Le groupe a précisé prévoir “de sérieuses perturbations (du trafic) ces prochains jours”.Outre l’aéroport, “un grand nombre de foyers et d’entreprises locales” sont affectés par l’incendie, qui a été signalé à 23H23 GMT jeudi, selon un porte-parole des pompiers, Pat Goulbourne.”Nos pompiers travaillent sans relâche, dans des conditions difficiles, pour maîtriser le feu aussi vite que possible”, a-t-il dit.Dix camions et quelque 70 pompiers ont été déployés. Près de 150 personnes ont été évacuées dans le secteur et un périmètre de sécurité a été mis en place.- Immenses flammes -Des images diffusées sur les réseaux sociaux pendant la nuit ont montré d’immenses flammes s’élevant de la sous-station électrique. Dans la matinée, un dégagement de fumée était toujours visible sur place, ainsi que des pompiers en action, a constaté une journaliste de l’AFP. Une odeur de fumée flottait dans l’air.Les pompiers ont appelé les habitants à garder leurs fenêtres fermées en raison des fumées produites par l’incendie, incitant la population à éviter la zone.Au total, quelque 16.000 foyers sont affectés par la panne, selon l’opérateur électrique Scottish and Southern Electricity Networks.Heathrow Airport a appelé les voyageurs à “éviter à tout prix de chercher à se rendre à l’aéroport avant que celui-ci ne rouvre”.L’incendie a provoqué une série de perturbations dans le trafic aérien mondial.British Airways, la plus grande compagnie à avoir des activités dans l’aéroport londonien, a averti que la fermeture aurait “un impact significatif” sur ses opérations.L’aéroport de Gatwick, au sud de Londres, a dit avoir commencé à accepter des vols détournés.Francfort avait accueilli vendredi matin six vols à cause de la fermeture d’Heathrow, selon une porte-parole de l’aéroport allemand.Deux vols de Qantas à destination de l’aéroport londonien -un vol direct de Perth (Australie) et un autre de Singapour- ont dû être détournés sur Paris Charles de Gaulle, selon la compagnie australienne.Parmi les vols perturbés figure aussi une liaison de United Airlines de New York, dont l’avion atterrira à Shannon (Irlande), selon FlightRadar24.Sept vols de United Airlines ont dû soit revenir vers leur aéroport de départ soit être dirigés vers d’autres destinations, selon la compagnie américaine, dont les vols de vendredi pour Heathrow sont annulés.- 200 destinations -Un vol de Korean Air, qui devait décoller d’Incheon (Corée du Sud) pour Heathrow, a été retardé de 22 heures, a indiqué la compagnie, qui avait initialement dit que le vol devait partir de Heathrow.A l’aéroport de Changi à Singapour, un couple qui devait prendre un vol pour Londres a indiqué à l’AFP qu’il était déjà dans la zone d’embarquement quand il a été prévenu de l’annulation.”On nous a dit que le vol était annulé parce qu’il y avait un incendie à Londres”, a indiqué l’homme du couple, qui a voulu rester anonyme. “On nous a réservé un hôtel, on nous a dit qu’on serait informés du prochain vol disponible, c’est tout ce qu’on nous a dit”, a-t-il dit à l’AFP.Construit en 1946, Heathrow est le plus important des cinq aéroports qui desservent la capitale britannique, avec plus de 80 millions de passagers annuels.Arrivé au bout de ses capacités, il a obtenu en janvier le feu vert du gouvernement britannique pour la construction d’une troisième piste, après des années de recours intentés par des riverains. Celle-ci devrait être achevée d’ici 2035.Parmi les quelque 200 destinations qu’il dessert, Dublin, Los Angeles, Madrid et New York sont les plus populaires.Une panne géante de contrôle aérien en aout 2023 au Royaume-Uni avait déjà provqué d’énormes perturbations dans le ciel du pays, forçant les agents à rentrer manuellement les plans de vols.Cet incident avait entraîné de très nombreux retards et annulations en chaîne. Près de 2.000 vols avaient été supprimés sur deux jours.

La Monnaie de Paris poursuit sa “transformation” avec des résultats en hausse

La Monnaie de Paris se félicite vendredi de sa “transformation réussie”, avec des résultats en hausse, portés par la production de monnaie, euros et pièces étrangères, et d’objets de collection, notamment pour les Jeux olympiques, après plusieurs couacs.Le chiffre d’affaires de l’institution s’est élevé à 193,9 millions d’euros en 2024, un record depuis 2007, quand elle est devenue un établissement public indépendant du ministère de l’Économie.Son résultat net annuel a atteint 6,4 millions d’euros (+47% par rapport à 2023). La Monnaie de Paris, qui a le monopole de la fabrication de la monnaie en France, a produit, en 2024, 1,6 milliard de pièces dont les deux tiers (1,1 milliard) en devises étrangères. Son PDG Marc Schwartz y voit pour l’AFP un “changement de modèle structurel”: il y a quinze ans, l’euro représentait 80% de la production, pour 20% de pièces étrangères. Si la commande d’euros de l’État a été divisée par deux depuis, explique Marc Schwartz, avec le recul des espèces au profit des paiements numériques, c’est différent dans les pays émergents: la croissance des espèces dans les pays hors OCDE était de 9% en 2024. Suivant l’envolée du prix de l’or, la Monnaie de Paris lancera début 2026 des pièces d’investissement en or, revendables au prix de leur poids, comme il en existe au Royaume-Uni ou aux États-Unis.Autre signe de la “transformation réussie” de la Monnaie de Paris, selon son PDG: les pièces de collection, qui représentent 42% du chiffre d’affaires, avec les séries frappées pour les Jeux olympiques et paralympiques de Paris, la réouverture de Notre-Dame ou le 80e anniversaire du Débarquement. Cette année, la Monnaie de Paris lancera une collection sur les héros de DC Comics (Batman, Wonder Woman…), après Harry Potter en 2022. Le PDG de cette institution née en l’an 864 évoque aussi une “année hors du commun” pour les mini-médailles, disponibles dans les sites culturels et touristiques, avec 5,4 millions d’exemplaires vendus. Les produits d’art, catégorie des médailles des athlètes des Jeux de Paris, constituent 9% du chiffre d’affaires. Concernant le couac des 220 médailles endommagées (4% des 5.084 médailles des Jeux), Marc Schwartz précise que les nouvelles seront livrées “avant l’été”. La Monnaie de Paris a traversé une période mouvementée, avec un mouvement de grève début 2024 et la production de 27 millions de pièces non conformes en 2023. 

La menace russe relance le débat sur un nouveau grand emprunt de l’UE

L’Europe va-t-elle s’endetter en commun comme pendant la pandémie? Longtemps jugée peu réaliste en raison de l’opposition de Berlin, le débat monte en puissance face aux besoins massifs de réarmement pour contrer la menace russe.Emmanuel Macron l’a répété jeudi soir à l’issue du sommet européen. Le président français est “convaincu” que l’Union européenne “devra à nouveau faire un emprunt commun” face au “mur de la dette”. Mais “aujourd’hui, ce n’est pas du tout consensuel” au sein des 27, a-t-il reconnu.Car l’Allemagne ferme toujours la porte: la position allemande est “bien connue”, a éludé le chancelier sortant Olaf Scholz à Bruxelles. Paris espère malgré tout que son successeur, Friedrich Merz, que le président français a rencontré mardi soir pendant près de trois heures à Berlin, se montrera moins réticent.Emmanuel Macron et Friedrich Merz “ne sont pas entrés dans ce degré de granularité mais il y a une volonté de travailler ensemble”, a glissé un diplomate français. “Laissons mûrir les choses”.Les Européens ont approuvé, il y a deux semaines, le plan de la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, pour mobiliser jusqu’à 800 milliards d’euros en faveur de la défense.Si tout le monde se félicite d’une action décisive accomplie en un temps record, les voix se multiplient pour souligner les limites d’un dispositif qui repose essentiellement sur les dépenses nationales. Certains Etats membres surendettés comme la France, l’Italie ou la Belgique, auront les plus grandes peines à trouver des marges de manÅ“uvre. Si s’endetter plus n’est pas une option, couper dans l’investissement ou les dépenses sociales pour financer l’effort militaire risque de susciter la colère des opinions publiques.- “Être plus ambitieux” -Les pays du sud, Rome et Madrid en tête, sont favorables au grand emprunt défendu de longue date par la France, tout comme désormais les Etats en première ligne face à la Russie comme la Pologne et les pays baltes.”Il ne doit pas s’agir uniquement de prêts, comme c’est le cas actuellement. Je pense que nous devons également discuter sérieusement de la possibilité d’une facilité commune d’emprunt qui offrirait des subventions aux Etats membres”, a estimé jeudi le Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis à Bruxelles.Le Livre blanc sur la défense, présenté mercredi pour détailler les projets de la Commission, “n’est qu’une première étape… Nous sommes ouverts à d’autres discussions sur la manière dont nous pouvons trouver encore plus de fonds”, a appuyé la Première ministre lettonne, Evika Silina.En pleine crise du Covid, en 2020, l’Europe avait franchi un cap historique en acceptant de s’endetter en commun pour éviter un naufrage économique: en clair organiser un transfert financier du nord vers le sud. A l’époque, la chancelière allemande Angela Merkel avait accompli un revirement longtemps jugé impensable, en acceptant finalement un grand emprunt à 800 milliards d’euros pour éviter un naufrage financier qui aurait menacé toute l’Europe.La logique pourrait être la même aujourd’hui face à un danger existentiel pour l’UE. “Évidemment, les voisins de la Russie sont plus concernés, ça va de soi (…) mais la menace à laquelle on fait face nous concerne tous”, a souligné mardi le président du Conseil européen, Antonio Costa, dans une interview à l’AFP.Le Premier ministre Néerlandais, Dick Schoof, a pourtant réitéré jeudi l’opposition de son pays à toute mutualisation de la dette: “la position des Pays-Bas c’est que nous sommes contre”.Comme en 2020, beaucoup dépendra de Berlin. Les Allemands pourraient-ils pivoter une nouvelle fois ? Déstabilisés par le désengagement de Donald Trump vis-à-vis des Européens, ils ont déjà brisé un tabou en approuvant un fonds spécial d’environ 500 milliards d’euros pour l’investissement public et en levant les obstacles constitutionnels qui encadrent le recours à la dette.Lors d’un débat en septembre, le futur chancelier allemand Friedrich Merz, en campagne électorale, avait réaffirmé son opposition à toute nouvelle dette commune. “Je veux le dire très clairement. Maintenant et à l’avenir, je ferai tout pour éviter que cette Union européenne ne s’engage dans une telle spirale d’endettement”, avait-il affirmé. Mais c’était avant l’arrivée de Trump à la Maison Blanche.