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Iran/Israël : le président de la Bundesbank alerte sur les risques d’un choc pétrolier

Le président de la Banque fédérale d’Allemagne, Joachim Nagel, a mis en garde lundi contre les risques d’un choc pétrolier lié au conflit entre Israël et l’Iran, invitant à ne pas relâcher la politique monétaire en zone euro, malgré une inflation revenue à 2%.Les conséquences des attaques entre les deux pays, qui se sont intensifiées ce week-end, “restent incertaines” alors qu’un conflit prolongé “pourrait provoquer une forte hausse du pétrole” et “bouleverser nos prévisions” d’inflation et de croissance, a déclaré M. Nagel dans un discours prononcé à Francfort.Les prix du pétrole évoluaient en hausse limitée lundi en début de matinée, après une flambée jusqu’à 13% mercredi, lors des premières frappes israéliennes sur l’Iran. Vers 7H20 GMT, le cours du baril de WTI américain grimpait de 1,15% à 73,82 dollars, et celui du baril de Brent de la mer du Nord gagnait 0,99% à 74,97 dollars.En mai, l’inflation dans la zone euro est tombée à 1,9%, selon la première estimation d’Eurostat, confortant la BCE dans sa décision de baisser en juin ses taux pour la huitième fois en un an. L’institut a également abaissé ses prévisions d’inflation pour 2025 (2,0%) et 2026 (1,6%), précisément en raison du recul des prix de l’énergie et par ailleurs d’un euro plus fort. Or, les risques accrus qui planent en cas d’escalade durable au Moyen-Orient, s’ajoutant aux tensions commerciales pas encore résolues avec les Etats-Unis, rendent “impératif” pour la Banque centrale européenne de rester “flexible”, sans s’engager “ni sur une nouvelle baisse des taux, ni sur une pause prolongée”, selon M. Nagel, un “faucon” connu pour sa ligne monétaire orthodoxe.En juin, la BCE a ramené son principal taux de dépôt à 2,0%, un niveau qui n’est plus jugé comme restrictif, après un pic de 4,0% en 2023 pour juguler la flambée des prix dans le sillage de la guerre russe en Ukraine.Si la présidente de la BCE, Christine Lagarde, a réaffirmé que chaque décision sur les taux serait prise “réunion par réunion”, selon l’évolution des données, elle a aussi évoqué la “fin d’un cycle monétaire” et les experts s’attendent à une pause dans les baisse de taux lors de la prochaine réunion de l’institution fin juillet.

La Bourse de Paris en hausse mais attentive au conflit Iran-Israël

La Bourse de Paris évolue en légère hausse lundi, gardant son calme malgré l’escalade militaire au Moyen-Orient entre l’Iran et Israël, attentive à l’évolution des prix du pétrole.Vers 9H40 (heure de Paris), le CAC 40 prenait 0,34% à 7.711,55 points, en hausse de 26,87 points. Vendredi, l’indice vedette parisien avait cédé 1,04%. “Les investisseurs font preuve de prudence après un week-end marqué par les attaques mutuelles entre l’Iran et Israël. Mais il n’y a pas de mouvement de vente de panique”, résume Jochen Stanzl, analyste pour CMC Markets.L’escalade militaire entre l’Iran et Israël se poursuit. Téhéran a tiré lundi de nouveaux missiles sur plusieurs grandes villes israéliennes, faisant au moins trois morts selon les secours, en réponse à des frappes qui ont atteint son territoire pour la quatrième nuit consécutive.Israël a de son côté dit viser en Iran des “dizaines” de sites de missiles sol-sol et des installations militaires dans l’ouest du pays. Ont aussi été bombardées la capitale et la ville sainte de Machhad à l’extrémité nord-est de l’Iran.Les marchés financiers se gardent toutefois de toute réaction d’ampleur.”Lorsque les tensions au Moyen-Orient s’intensifient, l’impact sur l’économie mondiale et les marchés passe par les prix de l’énergie”, a relevé Thomas Mathews, analyste de Capital Economics.Or, le pétrole évoluait en hausse limitée lundi en début de matinée, après une flambée jusqu’à 13% vendredi.”Bien que les deux camps aient échangé des frappes de représailles, ils ont jusqu’à présent évité les mesures les plus extrêmes d’escalade”, selon les analystes de la Deutsche Bank.Toutefois, la prudence reste de mise.”Le risque d’une extension du conflit au-delà des représailles locales existe”, selon Jochen Stanzl.Côté obligataire, les rendements de l’emprunt à dix ans français atteignaient 3,29%, contre 3,25% la veille en clôture. Luca de Meo quitte Renault et pressenti chez KeringVers 9H40, l’action Renault perdait 7,18% à 39,95 euros tandis que le groupe de luxe Kering bondissait de 7,09% à 184,82 euros, au lendemain de l’annonce par Renault du départ de son directeur général Luca de Meo.M. de Meo est pressenti pour prendre les rênes du géant de luxe Kering, qui n’a, pour le moment, rien confirmé ou démenti.Ce départ est “indéniablement une mauvaise surprise” et “illustre, peut-être, à nouveau la difficulté pour l’automobile d’attirer et de retenir ses talents”, selon les analystes d’Oddo Bhf.

Les dirigeants du G7 au défi d’une position commune sur le conflit Iran-Israël

Les dirigeants du G7, réunis au Canada, vont tenter lundi d’envoyer un message commun sur le conflit entre Israël et l’Iran, un défi de taille pour ce groupe à l’unité fragilisée par la politique de Donald Trump.Ce sommet de trois jours, qui a débuté dimanche dans les Rocheuses canadiennes, se tient en effet dans un contexte de turbulences diplomatiques provoquées par la guerre commerciale que le président américain mène contre un grand nombre de pays, rivaux comme alliés.L’hôte de la réunion, le Premier ministre canadien Mark Carney, aura pour mission d’éviter un étalage des divisions entre les membres de ce club réunissant sept des principales démocraties industrialisées: Allemagne, Royaume-Uni, Canada, Etats-Unis, France, Italie et Japon.Un premier test aura lieu lundi matin lorsque Mark Carney et Donald Trump se retrouveront pour une rencontre en face-à-face.Dans ce contexte de divisions, les dirigeants s’abstiendront de publier une déclaration finale –qui fait traditionnellement l’objet d’âpres négociations– et chercheront à privilégier des engagements “courts et concrets” sur divers sujets, selon une source gouvernementale canadienne.Plusieurs dossiers épineux figurent au menu de leurs discussions, comme la guerre en Ukraine et les questions commerciales. Mais c’est surtout le conflit entre Israël et l’Iran qui s’impose comme le sujet principal. L’armée israélienne a lancé vendredi une campagne de frappes massives, à laquelle Téhéran a riposté avec tirs de missiles et de drones, faisant craindre un embrasement régional. Alors que le bilan des bombardements ne cesse de s’alourdir de part et d’autre, les dirigeants du G7 travaillent à une déclaration commune sur le conflit, a indiqué une source gouvernementale à l’AFP. Ils pourraient appeler à la désescalade, ou décider de soutenir Israël en affirmant que le pays a un “droit de se défendre”, selon cette source.Les dirigeants de nombreux autres pays ont été invités, notamment ceux d’Inde, d’Ukraine, du Mexique, d’Afrique du Sud et d’Australie.- Escalade -Avant son arrivée au Canada dimanche soir, Donald Trump avait appelé Israël et l’Iran à “trouver un accord”.La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a elle indiqué avoir dit au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, lors d’un appel téléphonique, que la diplomatie était la meilleure solution “à long terme” avec l’Iran. Quant au conflit ukrainien, le président ukrainien Volodymyr Zelensky, dont le pays a été envahi en 2022 par la Russie, fait partie des invités à Kananaskis et doit parler à Donald Trump, qui l’avait publiquement humilié lors de leur rencontre à la Maison Blanche en février.Le président américain, qui s’est rapproché de façon spectaculaire de Moscou, a de nouveau eu un échange téléphonique samedi avec Vladimir Poutine. Le président russe lui a dit être prêt à un nouveau round de négociations.De leur côté, les Européens veulent convaincre Donald Trump d’annoncer de nouvelles sanctions contre Moscou, visant plus précisément les ventes de pétrole russe.- “Evitons le protectionnisme” -Tous les dirigeants veulent par ailleurs aborder la question des droits de douane avec le président Trump. En imposant des taxes douanières d’au moins 10% sur la plupart des produits entrant aux Etats-Unis, ce dernier a remis en cause les principes du commerce international et menacé le monde d’un ralentissement économique général.”Gardons les échanges entre nous équitables, prévisibles et ouverts. Nous devons tous éviter le protectionnisme”, a lancé Mme von der Leyen.Ce sommet est également un moment important pour le Canada. La dernière fois que le pays avait accueilli le G7, en 2018, la réunion avait été le théâtre d’un accrochage entre M. Trump et le Premier ministre de l’époque, Justin Trudeau.Le président américain avait dénoncé le communiqué final, et les relations entre les deux dirigeants ne s’étaient jamais apaisées.Ce sommet du G7 est la première visite du président américain sur le sol canadien depuis qu’il a menacé son voisin du nord, estimant qu’il serait préférable qu’il devienne le 51e Etat américain.

Transition énergétique: refaire l’isolation ou acheter une pompe à chaleur ?

Isoler les murs ou changer la chaudière? Pour beaucoup dans la construction, une rénovation efficace commence par le calfeutrage des murs et du toit avant d’investir dans de coûteux équipements électriques destinés à réduire la facture énergétique. Derrière ces choix se joue une bataille industrielle feutrée.L’annonce surprise de la suspension des dépôts de nouvelles demandes de subventions MaPrimeRénov’ pendant l’été a déclenché la colère des artisans du bâtiment, et relancé de vifs débats sur le maintien des aides aux “gestes isolés” (achat de chaudière, remplacement de fenêtres) face aux rénovations dites globales.En lançant MaPrimeRénov’ en 2020, le gouvernement comptait faire d’une pierre deux coups: accélérer la décarbonation des 36 millions de logements en France (20 millions de maisons individuelles et 16 millions de logements collectifs), c’est-à-dire réduire les émissions de CO2 liées à l’usage des bâtiments, et adapter le bâti face aux extrêmes climatiques, canicules, inondations.Mais, depuis 2022, la crise énergétique déclenchée par l’invasion de l’Ukraine a rebattu les cartes. Désormais, la principale motivation des rénovations est de réduire les coûts liés à la consommation d’énergie, selon l’Observatoire de la construction durable publié en 2024 par le géant des matériaux Saint-Gobain avec l’institut CSA.- “Des gens qui comptent les centimes” -Pour faire baisser la facture d’énergie des habitations, “la première chose à subventionner, c’est l’isolation de la maison, les menuiseries, les murs, la toiture, c’est primordial”, estime Jeremy Ifrah qui dirige une entreprise de bâtiment à Bagnolet (Seine-Saint-Denis).”Ceux qui veulent d’abord s’équiper de pompe à chaleur, je préfère ne pas m’en occuper”. Leur facture de chauffage ne va pas forcément diminuer si leur logement est mal isolé.”Je vois tous les jours des gens qui comptent les centimes pour remplir le frigo. Comment voulez-vous qu’ils s’en sortent quand il leur faut payer 400 euros de gaz par mois?” dit-il.Derrière ce constat de terrain, les fabricants de matériaux s’opposent à ceux qui produisent des pompes à chaleur ou systèmes de régulation électronique destinés à rendre les bâtiments “intelligents”.Le message de “l’isolation d’abord” est porté par Benoit Bazin, PDG du géant des matériaux Saint-Gobain, qui investit énormément dans la recherche pour décarboner la fabrication des plaques de plâtre, vitres ou laine de verre.En matière d’isolants, “il y a un déficit de fabrication française”, fait valoir Rafael Rodriguez, qui dirige la filiale française du fabricant danois de laine de roche Rockwool: la France importe “150 à 200.000 tonnes” de laine minérale par an.”Il faut faire plus de rénovations globales”, plaide-t-il. Et si les rénovations monogestes, soutenues par les artisans du bâtiment, “doivent être conservées”, elles doivent “être inclues dans un parcours planifié”, ajoute le responsable.Selon lui, l’isolation c’est “la base de la pyramide de l’efficacité énergétique”.- “150 ans pour rénover le parc existant” -Pas d’accord, répond Jean-Pascal Tricoire, président du conseil d’administration de Schneider Electric, géant des équipements électriques.D’ici 2050, “on a 25 ans pour achever la décarbonation des bâtiments en France, mais si on continue à ne faire appel qu’aux procédés du passé, on a zéro chance d’y arriver, ce sera trop lent”, déclare le dirigeant à l’AFP. Selon ses calculs, “on en a pour 150 ans pour rénover le parc existant au rythme actuel”.”Pour pouvoir +transitionner+ les usages, il faut beaucoup plus d’efficacité énergétique, or il n’y a que 10% des bâtiments (en France) qui sont digitalisés par exemple” souligne-t-il, en envisageant que les maisons deviennent “productrices d’électricité, intelligentes et largement autonomes”.”Refaire un toit, des fenêtres, ça coûte cher, c’est long et la main d’Å“uvre n’est pas forcément disponible, alors que déployer une solution digitale pour contrôler les consommations d’un logement ça prend deux jours maximum” et c’est rentable très vite, affirme-t-il.”Ce qui compte, c’est que chaque projet de rénovation soit discuté avec un professionnel”, tempère le PDG du fabricant français de chaudières Atlantic (Thermor, Sauter…), Damien Carroz.Il faut “avancer vite” sur le plan industriel, plaide-t-il: Emmanuel Macron “a promis qu’un million de pompes à chaleur seraient produites en France en 2027, or fin 2025, on ne sera qu’à 100.000 grand maximum”.

Les Bourses européennes ouvrent prudemment

Les marchés boursiers européens ont ouvert prudemment lundi, gardant pour le moment leur calme, malgré l’escalade militaire entre l’Iran et Israël.Vers 7H10 GMT, dans les premiers échanges, Paris prenait 0,32%, Francfort 0,25% et Londres 0,20%. Milan gagnait 0,43%.

Catastrophe d’Air India: le lent travail d’identification des victimes se poursuit

Le patient travail d’identification des victimes de l’accident du vol Air India 171 se poursuit lundi à Ahmedabad, dans le nord-ouest de l’Inde, en même temps que les funérailles des victimes dont les corps ont été rendus à leur famille.L’accident jeudi du Boeing 787 de la compagnie indienne, juste après son décollage à destination de Londres, a fait au moins 279 morts, selon le dernier bilan officiel, la pire catastrophe aérienne dans le monde depuis 2014.Lundi matin, les autorités avaient identifié 92 victimes grâce aux échantillons ADN fournis par leur proche, a déclaré à la presse le Dr Rajnish Patel, de l’hôpital civil d’Ahmedabad.Au total 47 corps ont pu ainsi être rendus à leur famille, ce qui a permis les premières funérailles, qui se poursuivaient lundi dans la ville et au-delà, ont constaté des journalistes de l’AFP.De nombreux proches ont exprimé frustration et désarroi face à la lenteur de ces opérations.”Ils nous ont dit que ça prendrait 48 heures (…) mais nous n’avons toujours pas de réponse”, a confié dimanche à l’AFP Rinal Christian, 23 ans, dont le frère aîné avait pris place à bord du vol 171.”Mon frère était le seul à pourvoir aux besoins de toute la famille. Qu’est-ce qu’on va faire maintenant ?”, s’est-il interrogé.Le Boeing 787 d’Air India, qui emportait 242 passagers et membres d’équipage, s’est écrasé jeudi sur un quartier résidentiel d’Ahmedabad dans la minute qui a suivi son décollage à 13h39 locales (8h39 GMT).Selon l’aviation civile indienne, l’appareil transportait 230 passagers – 169 Indiens, 53 Britanniques, 7 Portugais et un Canadien – et 12 membres d’équipage.Un seul passager, assis près d’une issue de secours à l’avant de l’appareil, a miraculeusement survécu à la chute de l’avion sur les bâtiments d’un quartier situé au-delà de la piste de l’aéroport.Selon le dernier bilan officiel, au moins 38 personnes ont été tuées au sol.Les enquêteurs de l’aviation civile en charge de l’enquête ont découvert dimanche la seconde boîte noire du Boeing, celle qui enregistre les conversations dans le cockpit.La première, qui contient les paramètres techniques du vol (vitesse, altitude, trajectoire, moteurs…) avait été récupérée vendredi dans la queue de l’avion, retrouvée presque intacte au sommet d’un bâtiment. Selon les premiers éléments de l’enquête, le pilote a émis un appel d’urgence juste après l’envol de l’avion, qui s’est ensuite lourdement écrasé au sol dans une boule de feu orange.Le ministre indien de l’Aviation, Ram Mohan Naidu Kinjarapu, a promis que “tout ce qui est nécessaire sera fait” pour déterminer les causes de la catastrophe.

A l’Assemblée, bataille en vue autour de la relance du nucléaire

Définir le futur énergétique de la France, c’est l’objectif du texte examiné à partir de lundi dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale. Les partisans de l’atome devraient s’unir pour réintroduire la relance du nucléaire supprimée en commission. Pour le Rassemblement national, ce serait l’opportunité d’engranger une nouvelle victoire autour de cette proposition de loi venue du Sénat, qui doit ensuite inspirer le décret fixant la feuille de route énergétique du pays. Le gouvernement doit le publier d’ici à la fin de l’été, a rappelé dimanche le ministre de l’Industrie et de l’Energie Marc Ferracci dans La Tribune.”Celui-ci va probablement subir des ajustements, mais nous n’attendrons pas la fin de la navette parlementaire”, a-t-il prévenu, rappelant le besoin de ce décret pour certaines filières afin de “lancer des investissements”. “Nous ne remettrons pas en question le cap de la décarbonation, ni le principe d’un mix électrique équilibré, reposant sur les énergies renouvelables et le nucléaire”, a-t-il également dit.  Or, si ce texte est étudié à l’Assemblée, c’est d’abord parce que Marine Le Pen et ses députés ont agité fin avril la menace de la censure et obtenu du Premier ministre François Bayrou son inscription à l’ordre du jour de la chambre basse.Après un examen chaotique en commission, au cours duquel l’article fixant les objectifs du secteur nucléaire a été supprimé, le rapporteur, le député macroniste et ancien ministre Antoine Armand, a déposé des amendements pour réintroduire une relance massive de l’atome dans le texte, qui semble convenir au Rassemblement national.Elle prévoit notamment de nouvelles capacités nucléaires, équivalent à engager la construction de 14 nouveaux EPR au plus tard en 2030. Une position plus tranchée que celle du gouvernement.”Les amendements déposés par le rapporteur sur les objectifs de nucléaire et sur la suppression des objectifs pour les énergies intermittentes vont dans le bon sens pour nous”, a estimé le député RN Maxime Amblard.  “Il y a toujours des points à améliorer, et en séance, on va se battre pour réussir à s’approcher au plus près de ce que nous considérons être bon pour le pays”, a indiqué l’élu à l’AFP. Son groupe avait plaidé en commission pour la construction de plus d’une quarantaine d’EPR.- Quelle place pour les énergies renouvelables ? -A contrario, la recherche d’un accord entre le rapporteur et les socialistes semble au point mort.Le groupe de Boris Vallaud défend, lui, une relance de l’atome qu’il estime “raisonnable”, face au retard pris dans le développement des énergies renouvelables, en engageant la construction de huit nouveaux EPR d’ici 2035. Il propose d’attendre cinq ans, et un retour d’expérience sur la construction des nouveaux réacteurs, avant de s’engager sur des capacités supplémentaires.”Nous avons présenté au rapporteur nos positions pour tenter de batir une majorité, mais nous n’avons pas eu de retour de sa part”, a déploré auprès de l’AFP le député PS Karim Benbrahim.Les socialistes, comme le reste de la gauche, déplorent également que le texte ne fixe plus de part des énergies renouvelables à atteindre dans la production d’électricité en France, ne parlant maintenant plus que d’énergies “décarbonnées”. Ce changement sémantique ouvre, selon eux, la voie à la possibilité à terme d’une production électrique sans énergies renouvelables. “Une ligne rouge”, prévient Karim Benbrahim. Ainsi, côté objectif, le texte actuel prévoit à présent de porter d’ici 2030 la part d’énergie décarbonée à 58% au moins de la consommation d’énergie en France, alors que le pays doit se mettre sur la voie de la neutralité carbone en 2050. Aujourd’hui, la consommation d’énergie en France dépend encore à hauteur de 60% de combustibles fossiles, majoritairement importés, selon le dernier rapport annuel du gestionnaire du transport de l’électricité, RTE.Dans le reste de la gauche, les Insoumis et les écologistes sont farouchement opposés à toute relance de l’atome, et espèrent que l’article ne sera pas réintroduit. Le texte, à la demande de la présidente du groupe LFI, Mathilde Panot, devra faire l’objet d’au moins 40 heures de débats dans l’hémicycle et devrait donc s’étendre tout au long de la semaine.

Le salon du Bourget décolle dans l’ombre du drame d’Air India

Le salon du Bourget près de Paris, le plus ancien et plus grand rendez-vous aérospatial au monde, décolle lundi avec un fort accent sur l’espace et la défense, mais assombri pour sa 55e édition par la catastrophe du Boeing d’Air India.Très attendu pour parler de la reprise de Boeing, le patron du géant américain Kelly Ortberg a annulé vendredi sa venue au salon, au lendemain du crash meurtrier en Inde d’un appareil de l’avionneur.Ce drame, qui a fait 279 morts, a entraîné l’annulation en cascade de plusieurs évènements du rendez-vous du secteur aéronautique, dont la conférence de presse traditionnelle de Boeing avant l’ouverture officielle du salon, comme celle du motoriste CFM, coentreprise du français Safran et de l’américain GE, qui équipe la plupart des avions les mieux vendus de Boeing et d’Airbus. “On a tous le moral à zéro” après cette catastrophe, a confié à l’AFP un acteur clé du secteur.- Boeing en vol -Boeing et son rival européen Airbus s’y affrontent traditionnellement à coups d’annonces de commandes d’avions, mais la catastrophe d’Air India risque de jeter une ombre sur le programme de l’entreprise américaine.Vendredi, le président exécutif d’Airbus Guillaume Faury a exprimé au nom de son entreprise ses “condoléances aux victimes et aux familles des victimes du vol d’Air India”.”On travaille tous très fort dans cette industrie pour que cela n’arrive pas. Et quand cela arrive, c’est une tragédie”, a déclaré le patron d’Airbus. “Quelques jours avant l’ouverture du Bourget, cet accident a un impact particulier en France”, a souligné le ministère français des transports Philippe Tabarot. Rencontré dimanche au Bourget, au milieu des derniers préparatifs, le commissaire général du salon Emmanuel Viellard a cherché à relativiser l’absence de Kelly Ortberg. “Une personne qui nous manque, ce n’est pas un salon qui s’arrête, le patron du Boeing a d’autres préoccupations en ce moment, mais Boeing sera en représentation avec des avions en vol”, a-t-il déclaré à l’AFP.  Dans un contexte international tendu et avec l’intention de l’Europe de renforcer sa souveraineté stratégique, le salon est particulièrement attendu sur le thème de la défense. “Heureusement que cette prise de conscience a eu lieu ! Mais, entre la volonté politique et la réalité, il y a un écart”, a déclaré Éric Trappier, le PDG du groupe Dassault, qui fabrique les avions de chasse Rafale, dans une interview dimanche au Figaro.  “Mettre plus d’argent n’est pas tout : il faut décider comment le dépenser, quels seront les prescripteurs, quel est l’effet militaire recherché et comment cet effort se conjugue avec la réalité de l’Otan”, a-t-il poursuivi, critiquant une nouvelle fois le Danemark, qui achète des avions de combat américains F-35 malgré la menace d’une annexion du Groenland par Donald Trump.- Ukraine et Israël présents -C’est le Premier ministre français François Bayrou qui inaugurera le salon lundi matin, lors d’une cérémonie incluant un hommage aux femmes dans l’aérospatial. La féminisation sera le fil rouge de cette édition du salon, organisé depuis 1909 tous les deux ans. Vendredi, premier jour d’ouverture au grand public, sera entièrement consacré aux femmes, avec la participation de professionnelles de 20 métiers de l’aérien et du spatial.Le même jour, le président Emmanuel Macron est attendu avec un discours sur la nouvelle stratégie spatiale française. “D’un point de vue industriel, le fait qu’il y ait une identification d’une stratégie nationale spatiale, c’est bienvenu”, a déclaré Baptiste Voillequin, responsable chargé de l’espace du Gifas (groupement des industries aérospatiales françaises) qui organise le salon, en recevant les médias dans le pavillon de 2.500 m2 dédié à l’espace, une première au Bourget. Même fortement réduite, la présence d’Israël, l’un des leaders des capacités militaires de pointe dans l’aérospatial, est une source de tensions. Le tribunal judiciaire de Bobigny a rejeté mardi la requête d’associations qui demandaient l’exclusion du salon des entreprises israéliennes au nom du risque de perpétuation de “crimes internationaux”.L’Ukraine, dont l’attaque de drones contre des bombardiers stratégiques russes est décortiquée par les militaires et avionneurs, sera également présente avec cinq entreprises, dont la start-up Ailand Systems, spécialisée dans les drones détecteurs de mines, ainsi que l’avionneur Antonov et le motoriste Motor Sitch.

Macron au Groenland exprime la solidarité européenne et critique les visées de Trump

Le président français Emmanuel Macron a critiqué dimanche la volonté de Donald Trump d’annexer le Groenland et exprimé la “solidarité européenne” pour ce territoire autonome danois lors de sa visite de l’île arctique.Premier président français à se rendre dans le territoire arctique, M. Macron est resté six heures au Groenland avant de se rendre au sommet du G7 au Canada.Personne en Europe ne pense que le Groenland est “à vendre ou à prendre”, a-t-il déclaré, en référence aux déclarations du président américain, lors d’une conférence de presse, sous les applaudissements du public à Nuuk.M. Macron est le premier chef d’État étranger à mettre le pied sur ce territoire, grand comme quatre fois la France et couvert à 80% de glace, depuis les menaces d’annexion de Donald Trump.Un peu plus tôt dans la journée, Emmanuel Macron avait affirmé venir “dire la solidarité de la France et de l’Union européenne pour la souveraineté et l’intégrité territoriale de ce territoire”.Invoquant des raisons de “sécurité internationale”, le président américain ambitionne de mettre la main sur cette île, la plus grande du monde, riche en métaux rares, par tous les moyens, y compris militaires s’il le faut.Emmanuel Macron s’est entretenu avec la Première ministre danoise Mette Frederiksen et le chef de l’exécutif groenlandais Jens Frederik Nielsen à bord d’une frégate danoise. Face à la presse, Mme Frederiksen s’est félicitée de l’opportunité, offerte par cette visite, de discuter des défis de la sécurité dans l’Arctique, soulignant sa “volonté de prendre une plus grande responsabilité pour (la) sécurité dans le grand Nord, avec nos bons alliés de l’Otan”.La France est également prête à organiser “des exercices conjoints” avec les autres pays du sud de l’Arctique pour renforcer la sécurité de la région, mais également dans le cadre de l’Otan, a souligné le président français.- “Pas du bon travail” -L’accueil chaleureux réservé au président Macron tranche avec celui réservé au vice-président américain JD Vance le 28 mars. Ce dernier avait dû se cantonner à la base militaire américaine de Pituffik, sur la côte nord-ouest du Groenland, face au tollé suscité par sa venue.La population – 57.000 habitants -, majoritairement inuite, rejette toute perspective de devenir américaine. JD Vance avait accusé lors de sa visite le Danemark de n’avoir “pas fait du bon travail pour le peuple du Groenland”, notamment en matière économique, et “pas bien assuré sa sécurité”.La base de Pituffik, qui se situe sur la trajectoire la plus courte des missiles entre la Russie et les États-Unis, constitue un maillon crucial de la défense antimissile américaine.L’Arctique devient aussi un enjeu de sécurité dans la course aux terres rares et aux nouvelles routes maritimes rendues possibles par le réchauffement climatique.Face aux visées de tous bords, le Danemark a annoncé qu’il allait consacrer deux milliards d’euros au renforcement de la sécurité dans l’Arctique.L’Otan va de son côté installer un Centre de commandement et de contrôle des opérations aériennes (Caoc) en Norvège, au-dessus du cercle polaire, alors que la Russie cherche à conforter sa puissance militaire dans la région.Sur les ressources en minéraux, le président français a affirmé que les Européens voulaient “accélérer la mise en Å“uvre” du partenariat avec le Groenland sur les métaux stratégiques.Vingt-cinq minéraux sont considérés par l’Union européenne comme des matières premières critiques, notamment les terres rares et le graphite se trouvent au Groenland.- Fonte des glaciers -Quelques jours avant la visite présidentielle, deux bâtiments de la marine française ont longé le Groenland en direction du grand nord afin de se familiariser avec les opérations en zone arctique.Emmanuel Macron, qui a annoncé vouloir ouvrir à Nuuk un consulat-général pour “être plus proches (des Groenlandais) et à (leurs) côtés”, s’est rendu compte par lui-même de l’impact grandissant du réchauffement climatique sur un glacier du mont Nunatarsuaq, à une trentaine de kilomètres de Nuuk.Depuis l’hélicoptère, il a pu voir une mer de glace fissurée et fondant à perte de vue. Il a ensuite parcouru une étendue de roche dénudée et grise remplaçant la glace, une vision qui affecte les communautés locales, lui a expliqué le Premier ministre groenlandais.Avec une superficie de 9.000 kilomètres carrés, le système de fjords de Nuuk (sud-ouest) est l’un des plus grands au monde.La glace a fondu 17 fois plus vite que la moyenne historique entre le 15 et le 21 mai au Groenland, résultat d’une vague de chaleur record.La France entend “réinvestir massivement dans les connaissances de ces écosystèmes”, dans la tradition de l’explorateur Paul-Emile Victor, qui effectua de multiples expéditions sur l’île, souligne l’Elysée. 

Le directeur général de Renault, Luca de Meo, va quitter l’entreprise (groupe)

Le directeur général du constructeur automobile français Renault, Luca de Meo, va quitter le groupe “afin de relever de nouveaux défis en dehors du secteur automobile”, a indiqué dimanche l’entreprise, confirmant une information du journal Le Figaro. “Après 5 années à la tête de Renault Group, Luca de Meo a fait part de sa décision de quitter ses fonctions”, indique le groupe dans un communiqué, précisant que son départ sera “effectif le 15 juillet”. D’après les informations du Figaro, le dirigeant de 58 ans va prendre la direction générale du groupe de luxe Kering, dont l’actionnaire majoritaire, François-Henri Pinault, a décidé de remanier la direction et ne conserver que la présidence.Interrogé par l’AFP, le groupe de luxe a indiqué ne pas commenter cette information. “Pendant 5 ans, Luca de Meo a oeuvré pour remettre Renault Group, là où est sa place. Sous son leadership, notre entreprise a retrouvé une base saine, elle dispose aujourd’hui d’une magnifique gamme de produits et a renoué avec la croissance”, a affirmé Jean-Dominique Senard, le président du conseil d’administration de Renault, cité dans le communiqué du groupe.Luca de Meo a démarré sa carrière chez Renault. Il est ensuite passé à la direction de Fiat, où il a relancé avec succès la petite 500, avant de redynamiser Seat pour le groupe Volkswagen. Excellent communicant, pro du marketing, cet Italien francophone  est arrivé à la direction générale d’une entreprise traumatisée par plus d’un an de crise, dans le sillage de l’affaire Carlos Ghosn, entre ventes en chute et cadres dépités qui claquaient la porte.Il a accéléré l’électrification de Renault et sa montée en gamme pour tenter de sortir le constructeur de l’ornière.