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L’indémodable Snoopy joue les top model dans une expo à Paris

Snoopy, icône du style? Ouverte samedi à Paris, une exposition retrace les rapports du célèbre petit chien américain de bande dessinée avec l’univers de la mode et de la pop culture, 75 ans après sa création.Intitulée “Snoopy in Style”, cette exposition gratuite a lieu jusqu’au 5 avril à l’Hôtel du Grand Veneur, dans le quartier du Marais. On y voit des poupées à l’effigie du beagle noir et blanc habillées par de grands créateurs, ou encore des vêtements qu’il a inspirés.Cela fait partie des événements organisés pour le 75e anniversaire de la BD Peanuts de l’Américain Charles Schulz (1922-2000), dont Snoopy et son maître Charlie Brown sont les personnages centraux.”Nous nous sommes dit que ce serait amusant de retracer l’histoire que la marque a avec la mode. Et où le faire ailleurs qu’à Paris?”, explique à l’AFP Melissa Menta, de la société Peanuts Worldwide, qui détient les droits de l’oeuvre.L’exposition montre comment les collaborations avec des créateurs et les produits dérivés ont transformé une BD des années 50 en un phénomène culturel international.Selon une étude du cabinet Deloitte pour Peanuts, Snoopy est identifié par 80% à 90% des gens aux Etats-Unis, en Europe, au Japon et même en Chine.S’il est passé des pages des journaux à celles des magazines de mode, il le doit largement à Connie Boucher, collaboratrice de Schulz chargée des produits dérivés.Au début des années 80, elle envoie des poupées de Snoopy et sa soeur Belle aux maisons de mode du monde entier, en leur demandant de les habiller. Signées Karl Lagerfeld, Fendi ou Valentino, des dizaines de ces poupées d’hier et d’aujourd’hui sont présentées dans l’exposition.Un autre espace est dédié aux créations de Jean-Charles de Castelbajac, fan de longue date du petit chien.”Les créateurs ont eu envie d’intégrer Snoopy dans leurs collections parce qu’ils se rendent compte des messages universels qu’il porte”, assure la commissaire de l’expo, Sarah Andelman, fondatrice de l’ancien concept store parisien Colette.L’exposition montre aussi la puissance marketing et commerciale de Snoopy, qui apparaît sur des baskets Marc Jacobs, des t-shirts Uniqlo, des vestes Lacoste, des jeans Gucci, des chaussures Vans et bien plus encore.Pour utiliser son image, les accords de licence sont stricts, souligne Melissa Menta: “Cela ne doit pas être pornographique et Snoopy ne peut pas fumer, ni boire de l’alcool.”

A un “tournant de l’histoire”, Tokyo, Pékin et Séoul cherchent à renforcer leur coopération

Les chefs de la diplomatie du Japon, de la Chine et de la Corée du Sud ont cherché samedi à se rapprocher et surmonter leurs différends et désaccords, comme l’Ukraine ou la Corée du Nord, au moment où la guerre commerciale engagée par les États-Unis menace la région. “La situation internationale est devenue de plus en plus difficile, et il n’est pas exagéré de dire que nous nous trouvons à un tournant de l’histoire”, a déclaré le ministre japonais des Affaires étrangères, Takeshi Iwaya en ouvrant ses discussions avec ses homologues chinois Wang Yi et sud-coréen Cho Tae-yul. “Il est plus que jamais nécessaire de redoubler d’efforts pour surmonter les divisions et les confrontations par le dialogue et la coopération”.Renforcer la coopération permettra de “résister ensemble aux risques” et de promouvoir la “compréhension mutuelle” entre les populations, a relevé de son côté Wang Yi.Cette réunion trilatérale, la 11e sous ce format, intervient en effet alors que l’Asie orientale se trouve sous la menace de l’offensive douanière du président américain Donald Trump, et confrontée aux déploiements militaires nord-coréens en soutien à la Russie en Ukraine et manoeuvres de Pékin autour de Taïwan.La rencontre a donné lieu, a indiqué M. Iwaya à son issue, à “un échange de points de vue franc sur la coopération trilatérale” et les enjeux internationaux, relevant une volonté commune de “promouvoir une coopération orientée vers l’avenir”.Il a annoncé que Tokyo, Séoul et Pékin comptaient “accélérer” leurs discussions pour organiser un nouveau sommet entre leurs dirigeants. Les chefs d’État ou de gouvernement des trois pays s’étaient retrouvés en mai 2024 à Séoul pour leur premier sommet tripartite en cinq ans: ils y avaient réaffirmé leur objectif de dénucléarisation de la péninsule coréenne –en référence aux armements nucléaires développés par la Corée du Nord.Séoul et Tokyo adoptent une position plus ferme à l’égard de Pyongyang que Pékin, qui demeure l’un des principaux alliés et bailleurs de fonds économiques de la Corée du Nord- “Responsabilité partagée” -“Nous avons réaffirmé que le maintien de la paix et de la stabilité dans la péninsule coréenne constitue un intérêt commun et une responsabilité partagée des trois pays”, a déclaré Cho Tae-yul à l’issue de la rencontre de samedi. “Par ailleurs, j’ai insisté sur le fait que la coopération militaire illégale entre la Russie et la Corée du Nord devait être immédiatement interrompue”, a-t-il déclaré.Alors que Pékin s’est nettement rapproché de Moscou depuis le lancement de l’invasion à grande échelle de l’Ukraine il y a trois ans, le ministre japonais des Affaires étrangères a de son côté averti qu’il n’était acceptable “nulle part” de “changer le statu quo par la force”.Les ministres ont aussi abordé les questions du changement climatique et de mesures visant à contrer la baisse de la natalité, ainsi que la coopération technologique et en matière d’aide aux victimes de catastrophes naturelles. Mais ce sont les questions économiques qui dominaient les préoccupations, dans un contexte électrique. Les États-Unis ont déjà frappé de droits de douane additionnels de 20% les importations de produits chinois, et imposé des droits de 25% sur l’acier et l’aluminium, décision qui frappe durement leurs alliés que sont le Japon et la Corée du Sud. Une salve de droits de douane “réciproques” ciblant tous les pays est en outre attendue début avril.Dans ce contexte, “il n’est pas surprenant que les trois plus grandes économies d’Asie orientale se tournent les unes vers les autres en quête de nouvelles opportunités économiques”, a estimé auprès de l’AFP Patricia Kim, chercheuse à la Brookings Institution à Washington.Des discussions bilatérales sont également prévues samedi après-midi. En particulier, le Japon et la Chine tiendront leur premier “dialogue économique de haut niveau” en six ans.Les deux puissances tentent de renouer des relations qui, depuis des années, sont entachées notamment par d’historiques conflits territoriaux.Tokyo entend également convaincre Pékin de lever complètement l’interdiction des importations de fruits de mer japonais, imposée après le début du rejet dans l’océan de l’eau stockée sur le site de la centrale nucléaire de Fukushima. Un dossier jugé crucial par M. Iwaya. La Chine a déjà annoncé en septembre se préparer à “reprendre progressivement” ses importations, mais sans mise en oeuvre effective pour l’heure.

Allemagne: feu vert pour le plan d’investissement géant et une aide à l’Ukraine

Le Parlement allemand a définitivement adopté vendredi le plan géant d’investissements du futur chancelier Friedrich Merz visant à réarmer et moderniser le pays, permettant dans la foulée le déblocage d’une aide militaire de 3 milliards d’euros pour l’Ukraine.Le “bazooka” budgétaire proposé par Friedrich Merz, qui nécessite une modification de la Constitution, a été approuvé avec une majorité des deux tiers de 53 voix au Bundesrat, la chambre qui rassemble les régions, après avoir déjà été adopté mardi par les députés du Bundestag.Le plan ficelé avec les sociaux-démocrates, futurs alliés des conservateurs dans le prochain gouvernement, représente une révolution pour l’Allemagne.Championne depuis des décennies de l’orthodoxie budgétaire, elle a longtemps négligé les dépenses militaires au profit du parapluie américain qui la protégeait depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.Mais les temps ont changé. Après le choc de l’invasion russe de l’Ukraine depuis février 2022, Berlin voit maintenant Washington se détourner de l’Europe et se rapprocher de la Russie, sous l’impulsion de Donald Trump.”Nous devons tout faire pour que l’Allemagne redevienne l’une des armées les plus puissantes d’Europe et puisse se protéger, protéger notre pays”, a souligné le chef conservateur du gouvernement bavarois Markus Söder à la tribune du Bundesrat.Mardi, le chef des conservateurs Friedrich Merz avait qualifié les mesures de “premier grand pas vers une nouvelle communauté européenne de défense” devant inclure “des pays qui ne sont pas membres de l’Union européenne”, comme le Royaume-Uni et la Norvège.Concrètement, l’Allemagne va assouplir son “frein à l’endettement”, qui limite la capacité d’emprunt du pays, pour les dépenses militaires et pour les régions.S’y ajoute un fonds spécial – hors budget – de 500 milliards d’euros sur 12 ans pour moderniser les infrastructures et relancer la première économie européenne, dont 100 milliards affectés aux projets contribuant à la transition climatique. – Munitions et défense anti-aérienne -Offrant une nouvelle marge de manoeuvre financière à la première économie européenne, cette réforme a permis de débloquer une nouvelle enveloppe d’aide militaire à l’Ukraine d’un montant de trois milliards d’euros, à quelques jours de pourparlers sous l’égide des Etats-Unis avec Moscou et Kiev devant porter sur une trêve limitée. La commission budgétaire du Bundestag a donné son feu vert à l’octroi de ces fonds, en suspens depuis des mois en raison des réticences du chancelier sortant Olaf Scholz au regard des ressources du pays.”Nous faisons cela pour que l’Ukraine puisse défendre son indépendance et sa souveraineté”, a expliqué le dirigeant social-démocrate cette semaine à propos de cette aide. L’Allemagne a été, depuis février 2022, le plus gros fournisseur d’aide militaire à Ukraine parmi les pays européens. Ces 3 milliards s’ajoutent aux 4 milliards d’aide militaire déjà prévus dans le budget pour l’année 2025, soit 7 milliards d’euros au total.Cela permettra de fournir à Kiev des munitions, immédiatement disponibles, et d’autres armes livrables d’ici un ou deux ans car elles doivent encore être produites, notamment des systèmes de défense antiaérienne Iris T, selon le gouvernement allemand.Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a remercié Berlin vendredi soir dans un message sur X, soulignant que cette aide allait servir à “sauver des vies ukrainiennes”.”C’est aussi l’assurance que l’armée ukrainienne deviendra encore plus forte après la fin de la guerre, et que l’Allemagne est déterminée à y contribuer”, a-t-il ajouté.Olaf Scholz a encore insisté cette semaine pour que les conditions d’une paix avec Moscou ne soient pas dictées à Kiev qui doit pour cela “disposer d’une armée forte”.Les présidents américain et russe, Donald Trump et Vladimir Poutine, se sont accordés pour une trêve aux contours encore flous, Moscou affirmant qu’elle se limite uniquement aux frappes sur les infrastructures énergétiques. Mais l’Ukraine et la Russie s’accusent mutuellement de poursuivre les frappes contre de tels sites.

EDF: l’Etat actionnaire choisit un nouveau pilote pour accélérer la relance du nucléaire

Arrivé il y a un peu plus de deux ans, le patron d’EDF Luc Rémont ne devrait pas être reconduit à son poste, Emmanuel Macron prévoyant de le remplacer par le directeur général de Framatome Bernard Fontana, pour “accélérer” le chantier industriel pharaonique de la relance du nucléaire.Cette nomination, envisagée par le président de la République, pourrait intervenir rapidement, “dès que possible”, alors que le mandat d’administrateur de Luc Rémont s’achève à l’été, a précisé une source étatique proche du dossier. Elle doit d’abord être approuvée à l’Assemblée et au Sénat.Le choix de Bernard Fontana vise à “projeter EDF vers l’avenir”, a déclaré vendredi le Premier ministre François Bayrou. “C’est le patron de Framatome, c’est-à-dire ceux qui ont joué un rôle dans la filière nucléaire très important. C’est un industriel (…) il a l’habitude de diriger des équipes, d’accélérer des chantiers”, a-t-il souligné. Bernard Fontana dirige depuis septembre 2015 le français Framatome, filiale d’EDF et l’un de ses principaux fournisseurs en équipements, services et combustible pour l’industrie nucléaire.- “Maîtrise des coûts et du calendrier” -Luc Rémont se retrouve remercié quelques jours après un conseil de politique nucléaire (CPN), réuni lundi par Emmanuel Macron, un point d’étape sur l’avancement du programme de construction de six EPR2 qu’il avait annoncé en grande pompe en 2022. L’occasion pour l’Etat de remettre la pression sur EDF, sommé “d’amplifier les actions de maîtrise des coûts et du calendrier” de ce chantier colossal, sur des dizaines d’années et synonyme de gros investissements, selon le communiqué de l’Elysée lundi. L’Etat a en tête “des échéances majeures qui arrivent”, avec une “décision finale d’investissements” attendue en 2026, étape cruciale pour lancer le chantier, et “les premiers bétons (qui) doivent ensuite arriver le plus rapidement possible”, affirme la source étatique proche du dossier. Pour l’Etat, il s’agit d’éviter la répétition du scénario de Flamanville, le chantier de l’EPR normand émaillé d’aléas techniques qui ont fait déraper les coûts et le calendrier.”Aujourd’hui, souligne la source, “l’enjeu de maîtrise industrielle (…) est vraiment une priorité et pour le moment pas totalement satisfaisant”.Luc Rémont avait été nommé par l’Elysée en novembre 2022, en pleine crise énergétique après la guerre en Ukraine et à l’entrée d’un hiver tendu sous la menace de coupures électriques en raison de problèmes de corrosion dans le parc nucléaire français, dont une grande partie avait dû être mise à l’arrêt.Au sommet de l’Etat, on loue aujourd’hui le “gros travail” et les “progrès extrêmement importants” de Luc Rémont “sur le redressement de la production du parc existant”. Sous son mandat, EDF, repassée à 100% dans le giron de l’Etat, est redevenue rentable, lui donnant une meilleure assise pour lancer le programme nucléaire. On reconnaît aussi à Luc Rémont, selon une source gouvernementale, “un grand exercice de transparence” pour “objectiver l’ensemble des sujets (…) soulevés par ce programme”. Sans convaincre totalement l’Etat actionnaire. “Il y a besoin d’accélérer”, résume la source étatique.- “Pas” une “sanction” -Pour ne rien arranger, depuis plus d’un an, les relations d’EDF avec ses plus gros clients, les industriels français, se sont fortement dégradées. Critiqué pour des prix de l’électricité jugés trop élevés pour assurer la compétitivité voire la survie des usines, il s’est attiré les foudres de l’Etat soucieux d’éviter une désindustrialisation.Mais la décision d’écarter M. Rémont n’est “pas” une “sanction”, a répondu la source gouvernementale vendredi, soulignant la préférence de l’Etat pour un “profil industriel spécialiste du nucléaire”.”Le coeur de la raison de la nomination, c’est vraiment l’enjeu industriel, ce n’est pas le sujet de la politique commerciale”, a affirmé la source étatique.Contacté vendredi, EDF n’a souhaité faire aucun commentaire.Le secrétaire général de la CFE-Energie, premier syndicat d’EDF SA, Alexandre Grillat, a déploré un mandat de seulement deux ans pour Luc Rémont, compte tenu de la gouvernance de “long terme” d’un énergéticien comme EDF.  “Ce n’est pas une bonne chose pour l’entreprise”, a-t-il estimé.Quant au choix de M. Fontana, “au moins, c’est quelqu’un qui connait le groupe EDF” et qui vient d’un “métier du nucléaire”, s’est-il rassuré.nal-are-vl-im-ngu/ak/ab

Pékin, Séoul et Tokyo cherchent à surmonter leurs différends face à l’offensive commerciale de Trump

Les chefs de la diplomatie du Japon, de la Chine et de la Corée du Sud ont débuté samedi à Tokyo une rencontre visant à renforcer leur coopération, alors que la guerre commerciale engagée par les États-Unis menace la région. “La situation internationale est devenue de plus en plus difficile, et il n’est pas exagéré de dire que nous nous trouvons à un tournant de l’histoire”, a déclaré le ministre japonais des Affaires étrangères, Takeshi Iwaya devant ses homologues chinois Wang Yi et sud-coréen Cho Tae-yul. Cette réunion trilatérale, la 11e sous ce format, intervient alors que l’Asie orientale se trouve particulièrement touchée par l’offensive douanière lancée tous azimuts par le président américain Donald Trump.Dans ce contexte, “il est plus que jamais nécessaire de redoubler d’efforts pour surmonter les divisions et les confrontations par le dialogue et la coopération”, a ajouté M. Iwaya en amont des discussions.Relevant que cette année marquait le 80e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale, Wang Yi a estimé en amont de la rencontre que “c’est en réfléchissant sincèrement à l’histoire que nous pourrons mieux construire l’avenir”. Renforcer la coopération permettra de “résister ensemble aux risques” et de promouvoir la “compréhension mutuelle” entre les populations, a ajouté le ministre chinois.”La coopération entre les trois pays peut envoyer au monde un message d’espoir pour l’avenir”, a déclaré son homologue sud-coréen Cho Tae-yul, ajoutant espérer “des discussions ouvertes et franches (…) sur la question nucléaire nord-coréenne”. Les chefs d’Etat des trois pays s’étaient retrouvés en mai 2024 à Séoul pour leur premier sommet tripartite en cinq ans: ils y avaient convenu d’approfondir leurs liens commerciaux et réaffirmé leur objectif de dénucléarisation de la péninsule coréenne –en référence aux armements nucléaires développés par la Corée du Nord.Séoul et Tokyo adoptent généralement une position plus ferme à l’égard de Pyongyang que Pékin, qui demeure l’un des principaux alliés et bailleurs de fonds économiques de Pyongyang.- “Diversifier les options” -A Tokyo samedi, les ministres devraient notamment aborder les questions de coopération économique, de dialogue entre les peuples, et de mesures visant à contrer la baisse de la natalité –un problème critique pour les trois pays–, a rapporté la télévision publique japonaise NHK. Ils s’efforceront par ailleurs de s’entendre sur l’organisation d’un potentiel nouveau sommet trilatéral d’ici la fin de l’année, a ajouté la chaîne.Mais cette nouvelle réunion “devrait donner la priorité aux questions économiques, face aux offensives douanières de l’administration Trump”, avertit Lim Eul-chul, professeur à l’Institut d’études d’Extrême-Orient de Séoul.Les Etats-Unis ont déjà frappé de droits de douane additionnels de 20% les importations de produits chinois, et imposé des droits de 25% sur l’acier et l’aluminium, décision qui frappe durement le Japon et la Corée du Sud –avant une salve de droits de douane “réciproques” ciblant tous les pays, attendue début avril.Pour Patrica Kim, chercheuse à la Brookings Institution à Washington, les dirigeants de ces trois pays “sont de plus en plus contraints de diversifier leurs options” face à ces pressions américaines.”Il n’est pas surprenant que les trois plus grandes économies d’Asie orientale se tournent les unes vers les autres en quête de nouvelles opportunités économiques”, estime-t-elle auprès de l’AFP. Avant leur réunion, les trois ministres ont été reçus vendredi par le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba qui a plaidé pour une diplomatie “pragmatique”, y compris “sur les sujets de préoccupation”.Des discussions bilatérales sont également prévues samedi. En particulier, le Japon et la Chine tiendront leur premier “dialogue économique de haut niveau” en six ans.Les deux puissances tentent de renouer des relations qui, depuis des années, sont entachées notamment par d’historiques conflits territoriaux.Tokyo entend également convaincre Pékin de lever complètement l’interdiction des importations de fruits de mer japonais, imposée après le début du rejet dans l’océan de l’eau stockée sur le site de la centrale nucléaire de Fukushima.Un dossier jugé crucial par M. Iwaya. La Chine a déjà annoncé en septembre se préparer à “reprendre progressivement” ses importations, mais sans mise en oeuvre effective pour l’heure.

La start-up d’IA Perplexity confirme son ambition de racheter TikTok

La start-up d’intelligence artificielle (IA) américaine Perplexity a confirmé vendredi officiellement son ambition de racheter TikTok, assurant être la mieux placée pour acquérir la très populaire application sans “créer de monopole” et la doter d’un nouvel algorithme “transparent” et “open source”.L’entreprise, qui a mis au point un moteur de recherche en ligne renforcé à l’IA générative, est en compétition avec plusieurs autres groupes intéressés par la plateforme de la firme chinoise ByteDance, menacée d’interdiction aux Etats-Unis.”Perplexity est singulièrement bien placée pour reconstruire l’algorithme de TikTok sans créer de monopole, en combinant des capacités technologiques de classe mondiale avec l’indépendance” d’une petite société technologique au lieu d’un des géants du secteur, a écrit la start-up dans un communiqué.Selon la chaîne CNBC, l’offre soumise par Perplexity valoriserait TikTok à au moins 50 milliards de dollars.La jeune société avait déjà soumis à ByteDance, mi-janvier, une offre de fusion avec la filiale américaine de TikTok.L’entreprise basée à San Francisco estime que toute acquisition par une coalition d’investisseurs ou par un concurrent du réseau social aurait pour conséquence soit de conserver l’influence de ByteDance sur le crucial algorithme de recommandation, soit de créer un monopole.”L’ensemble de la société bénéficie de la libération des flux de contenus des manipulations des gouvernements étrangers et des monopoles internationaux”, argumente Perplexity.Son communiqué détaille ses ambitions pour la plateforme, notamment l’ajout de capacités de recherche pour trouver plus facilement des vidéos et l’amélioration de la personnalisation pour les utilisateurs.Surtout, elle veut concevoir son propre algorithme de recommandation “à partir de zéro”, et héberger les données “dans des centres de données américains avec une supervision américaine”.- Prétendants -Le 20 janvier, à peine investi, le président américain Donald Trump avait accordé un délai de 75 jours à ByteDance – qui pourrait être rallongé – pour céder ses activités américaines, soit jusqu’au 5 avril.Au terme de ce délai la très populaire plateforme est censée être interdite aux Etats-Unis, où elle a 170 millions d’utilisateurs, selon les termes d’une loi votée l’année dernière, au nom de la protection de la sécurité nationale.Plusieurs prétendants sont sur les rangs, même si ByteDance n’a pas fait part de son intention de vendre.”Nous négocions avec quatre groupes différents, et beaucoup de gens sont intéressés”, a répondu Donald Trump à une question sur TikTok, le 10 mars à bord d’Air Force One.Parmi les projets en lice figure le “Project Liberty” créé par le promoteur immobilier et propriétaire de l’Olympique de Marseille Frank McCourt et rejoint par le cofondateur du réseau social Reddit Alexis Ohanian.Leur objectif affiché est de rendre internet “plus sûr”, notamment en redonnant aux utilisateurs le contrôle de leurs données personnelles et en débarrassant l’application de son puissant algorithme de recommandation des contenus, qui a largement contribué à son succès.D’autres personnalités ont fait part de leur intérêt, dont l’influenceur MrBeast et Steven Mnuchin, secrétaire au Trésor durant le premier mandat de Donald Trump.La Maison Blanche a par ailleurs évoqué d’autres acheteurs potentiels, tels que les entreprises Microsoft et Oracle.Perplexity a récemment ouvert des négociations pour lever entre 500 millions et 1 milliard de dollars, pour une valorisation de 18 milliards, selon la presse américaine.

Clap de fin mercredi pour “Touche pas à mon poste”

Quinze ans après son lancement et de nombreuses polémiques, “Touche pas à mon poste” (TPMP) cessera définitivement mercredi, trois semaines seulement après l’arrêt de la chaîne C8 et son passage en webtélé, a annoncé Cyril Hanouna vendredi soir lors de son émission.”Mercredi, les chéris, ce sera la dernière de +Touche pas à mon poste+. On va faire une grosse fête, puisqu’on va maintenant se concentrer à notre projet”, a précisé l’animateur qui doit rejoindre le groupe M6 en septembre sur la chaîne W9 et Fun Radio, en évoquant un “séminaire” avec ses équipes pour “travailler sur la suite des opérations”.”Je sais que j’ai fait le maximum pour rester le plus longtemps avec vous. Et ça a été un carton énorme”, s’est-il félicité. “On a été premier talk grâce à vous, tous les soirs, on a fait le max. Sachez-le, on fera encore le max tout le temps”, a-t-il ajouté en conclusion de son émission.Avec l’arrêt de C8 le 28 février, “Baba” (surnom de l’animateur) avait annoncé qu’il continuerait sur Internet durant “quelques mois, peut-être jusqu’à fin avril”, avant son retour sur le petit écran à la rentrée.Dès le 3 mars, Cyril Hanouna et ses chroniqueurs avaient ainsi repris du service sur la webtélé Zoubida TV, transmise sur Dailymotion, YouTube, Molotov, myCANAL et les bouquets des box internet.Un changement de diffusion qui a attiré régulièrement un peu plus d’un million de téléspectateurs, selon les chiffres communiqués par l’animateur. – Longévité et polémiques -Lancée discrètement sur France 4 en 2010, avant d’être transférée en 2012 sur D8, devenue C8, avec son animateur star, TPMP est devenue l’une des émissions les plus populaires de France, revendiquant chaque jour en moyenne “deux millions et demi” de téléspectateurs sur la chaîne du groupe Canal+.Pour sa dernière soirée sur la TNT, le 27 février, le talk-show a même battu un “record historique” en réunissant près de 3,7 millions de téléspectateurs sur sa tranche la plus regardée.Une popularité et une longévité émaillée de nombreuses polémiques. Décidé par l’Arcom, le régulateur de l’audiovisuel, et validé par le Conseil d’État, l’arrêt de la diffusion de C8 sur la télévision numérique terrestre (TNT) a été motivé par les “manquements réitérés” de la chaîne, qui a cumulé 7,6 millions d’euros d’amende à cause des dérapages de Cyril Hanouna. Sur ce total, 3,5 millions d’euros correspondent à une sanction record pour des insultes lancées au député LFI Louis Boyard dans TPMP en novembre 2022 et trois millions d’euros pour un canular jugé homophobe dans une déclinaison du programme en 2017.Au fil des années, l’émission a pris une tournure de plus en plus politique. L’animateur, qui n’écarte pas une candidature future à l’élection présidentielle, est notamment soutenu à droite et à l’extrême droite et boycotté par une partie de la gauche. Son inimitié avec La France insoumise est notoire. Dernier épisode en date: le parti de gauche radicale a été condamné vendredi à lui verser 3.500 euros pour atteinte au “droit à l’image”, en raison d’une caricature de l’animateur ayant valu au mouvement des accusations d’antisémitisme.L’annonce de l’arrivée de Cyril Hanouna dans le groupe M6, pour une émission télé quotidienne sur W9, également sur la TNT, ainsi qu’un programme sur Fun Radio, à partir du 1er septembre, a suscité des craintes en interne. M6 a affirmé à plusieurs reprises que l’animateur venait pour faire du “divertissement”, sans tonalité “politique”.Le groupe de médias a toutefois déjà dû le recadrer publiquement la semaine dernière pour avoir égratigné dans TPMP l’une de ses vedettes, Bruno Guillon. 

Wall Street hésitante face à des perspectives commerciales floues

La Bourse de New York a terminé en hausse vendredi après un rebond de dernière minute, les inquiétudes commerciales continuant toutefois de peser sur le marché, alors même que Donald Trump a évoqué une éventuelle “flexibilité” des droits de douane.Le Dow Jones (+0,08%) et l’indice élargi S&P 500 (+0,08%) ont tous les deux terminé proche de l’équilibre, tandis que l’indice Nasdaq a gagné 0,52%.”Il y a assurément une certaine hésitation sur le marché, car il y a encore beaucoup d’incertitudes commerciales”, commente auprès de l’AFP Angelo Kourkafas, d’Edward Jones.Les derniers commentaires de Donald Trump sur les droits de douane ont pris les marchés par surprise.Concernant les surtaxes douanières, “je ne change rien, mais le mot flexibilité est un mot important (…) il y aura de la flexibilité, mais en principe, c’est réciproque”, a déclaré le président américain vendredi devant des journalistes dans le Bureau ovale.La veille, la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, avait annoncé lors d’un point-presse que les droits de douane dits “réciproques” seraient bien effectifs à compter du 2 avril.Les droits de douane “réciproques” consistent à appliquer aux produits entrant aux Etats-Unis depuis un pays le même niveau de taxation que celui appliqué par ledit pays sur les produits américains entrant sur son territoire.”Il est difficile de savoir” quelle direction prendre, “étant donné que les informations changent constamment”, estime M. Kourkafas.”Il semble que les détails du plan sont encore en cours d’élaboration, mais nous en saurons plus dans les jours et les semaines à venir”, ajoute l’analyste, tout en estimant que cela pourrait “maintenir un niveau de volatilité élevé” sur le marché.La séance de ce vendredi marquait aussi l’expiration trimestrielle pour plusieurs catégories d’options et contrats à terme, ce qui se traduit “par un volume [d’échanges] important”, que ce soit à la hausse ou à la baisse, selon Patrick O’Hare, de Briefing.com.Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans s’est très légèrement tendu à 4,25% contre 4,24% la veille en clôture.Côté entreprise, une partie de la faiblesse du début de séance était liée à des résultats d’entreprises jugés décevants dont ceux de FedEx et de Nike.Le groupe américain de livraison de plis et colis FedEx (-6,46%) a pâti d’un abaissement de ses prévisions annuelles face à la “faiblesse de l’économie américaine” et aux “incertitudes”.De son côté, le fabricant américain de vêtements et d’équipements sportifs Nike (-5,46%) a publié des résultats en baisse sur un an.Son directeur financier, Matthew Friend, s’attend à un chiffre d’affaires en recul d’environ 15% au trimestre en cours. Il a souligné l'”incertitude” liée à l’environnement opérationnel, au niveau géopolitique, avec les nouveaux droits de douane, “des taux de change et des réglementations fiscales volatils” ainsi que d’autres facteurs macroéconomiques pesant sur la confiance des consommateurs.Boeing a été recherché (+3,06%) après que Donald Trump a annoncé vendredi la signature d’un contrat avec le groupe pour une nouvelle génération d’avions de combat furtifs, baptisée F-47.Ce contrat est une aubaine pour Boeing, qui traverse une crise profonde depuis plusieurs années en raison notamment de problèmes de qualité de sa production et d’une grève de plus de cinquante jours qui a paralysé ses deux principales usines en 2024.Le groupe de défense américain Lockheed Martin, en concurrence avec Boeing pour ce contrat, a quant à lui chuté de 5,79%.Dans les semiconducteurs, Micron Technology a plongé de 8,04% malgré la publication de résultats et prévisions supérieurs aux attentes des analystes, notamment un chiffre d’affaires de 8,8 milliards de dollars pour le trimestre en cours.

Reprise progressive des vols à Heathrow après une journée de chaos

Le trafic aérien a commencé à reprendre vendredi soir à l’aéroport londonien d’Heathrow, qui a été fermé une bonne partie de la journée en raison d’une panne d’électricité causée par un incendie, qui ne semble pas criminel selon les pompiers. Cet incendie qui a pris dans la nuit de jeudi à vendredi dans le poste de transformation électrique de Hayes, dans la banlieue ouest de Londres, qui dessert l’aéroport, “ne semble pas suspect”, ont déclaré vendredi soir les pompiers de Londres. L’enquête va se concentrer “sur l’équipement de distribution électrique”, a ajouté la London Fire Brigade.Des avions ont commencé à atterrir autour de 19H00 GMT, a constaté un journaliste de l’AFP. L’aéroport avait indiqué plus tôt qu’il s’agissait “de vols de rapatriement” pour “les passagers qui ont été déroutés vers d’autres aéroports européens”.British Airways a reçu l’autorisation de faire décoller huit vols long-courriers à partir de 19H00 GMT, à destination de Singapour et de l’Afrique du Sud notamment.Les restrictions sur les vols de nuit ont été temporairement levées afin de décongestionner l’aéroport d’Heathrow, a annoncé le ministère des Transports.”Demain, nous prévoyons de reprendre pleinement nos opérations”, a déclaré le directeur de l’aéroport, Thomas Woldbye, appelant les passagers à venir “normalement” à l’aéroport.Il a présenté ses excuses “aux nombreuses personnes dont les déplacements ont été perturbés”. “Nous sommes vraiment désolés pour tous les désagréments”, a-t-il dit, soulignant que cet incident “majeur” était “sans précédent”.Le directeur de British Airways, Sean Doyle, a prévenu qu’il y aurait un “impact énorme (…) dans les prochains jours” pour les passagers. Plus de 100.000 clients de British Airways ont été affectés par la fermeture de l’aéroport.- Stress et frustration -Heathrow est l’un des aéroports les plus fréquentés du monde et dessert 80 pays.Quelque 1.350 avions devaient initialement y atterrir ou en décoller vendredi, avec une capacité de quelque 290.000 passagers, et cette fermeture a entraîné des perturbations en chaîne dans le trafic aérien mondial, avec de nombreux vols supprimés ou reroutés. L’enquête a été confiée à l’unité antiterroriste de la police londonienne, étant donné l’impact de l’incident “sur une infrastructure nationale critique”. “Après une première évaluation, nous ne considérons pas cet incident comme suspect, mais l’enquête se poursuit”, a indiqué vendredi soir la police.Andreia Vieira devait s’envoler pour Hong Kong avec son mari. Muhammad Khalil pensait enfin retrouver sa femme au Pakistan. Jake Johnston était impatient de retourner à Los Angeles. Ils ont comme des milliers de voyageurs dû gérer stress et frustration.Andreia Vieira, Portugaise de 50 ans, avait prévu des vacances à Hong Kong avec son mari. “Un ami nous attend là-bas” dit-elle à l’AFP. Elle essaie de trouver un vol pour lundi prochain, tout étant complet avant, et un hôtel à Londres. “On perd beaucoup d’argent”, dit-elle.L’opérateur de l’aéroport, Heathrow Airport Holdings, avait signalé dans la nuit de jeudi à vendredi “une coupure d’électricité significative” et annoncé la fermeture de l’aéroport “jusqu’à 23H59 (GMT) le 21 mars”. – “Graves questions” -L’aéroport dispose de plusieurs sources d’électricité pour son alimentation, ainsi que de générateurs de secours. Mais ces systèmes ne sont pas conçus pour assurer une exploitation complète de l’infrastructure, selon son opérateur.”Nous devons comprendre ce qui a causé un incident d’une telle ampleur”, a déclaré la ministre des Transports Heidi Alexander, promettant que des “leçons seront tirées”.Cet incident montre que Heathrow est “très vulnérable”, a souligné le ministre de l’Energie, Ed Miliband.”Comment se fait-il qu’une infrastructure stratégique (…) soit totalement dépendante d’une seule source d’électricité, sans alternative? Si c’est le cas, comme cela semble l’être, c’est un manquement clair d’organisation de la part de l’aéroport”, a dénoncé sur X le directeur général de l’Association internationale du transport aérien (IATA), Willie Walsh.”Nous ne pouvons pas nous protéger à 100% contre des imprévus de certaine taille, et celui-ci en fait partie”, s’est défendu le directeur d’Heathrow.Le coût de la fermeture de Heathrow pour l’aéroport et les compagnies aériennes sera “certainement supérieur à 50 millions de livres (59 millions d’euros)”, a estimé pour l’AFP Philip Butterworth-Hayes, consultant dans l’aviation.  Construit en 1946, Heathrow est le plus important des cinq aéroports qui desservent la capitale britannique. Il a obtenu en janvier le feu vert du gouvernement pour la construction d’une troisième piste d’ici 2035.bur-mhc-bd-ctx/lpt

Scandale du Dieselgate: un procès requis en France pour tromperie contre Volkswagen

Dix ans après le scandale du Dieselgate, un premier procès en France ? Le parquet de Paris a requis le renvoi devant le tribunal correctionnel pour tromperie de Volkswagen, accusé d’avoir équipé près d’un million de véhicules d’un logiciel diminuant artificiellement leurs émissions polluantes.Le parquet a confirmé que son pôle santé publique a requis le 24 février le renvoi devant le tribunal correctionnel de Volkswagen pour tromperie, un délit faisant encourir une amende de 375.000 euros ou 10% du chiffre d’affaires.Sollicité par l’AFP, le constructeur n’a pas souhaité commenter.Les faits qui lui sont reprochés courent entre 2009 et 2016 et concernent près d’un million de véhicules Diesel de type EA189 TDI 1,2, 1,6 et 2 litres de marque Volkswagen, Volkswagen utilitaire, Seat, Audi, Skoda, d’après le parquet.Volkswagen est soupçonné, selon le ministère public, d’avoir “commercialisé des véhicules équipés d’un dispositif complexe permettant de détecter les phases du test d’homologation et d’améliorer systématiquement lors de ces procédures la performance du système de contrôle des émissions des véhicules de façon à respecter le plafond réglementaire en la matière et ainsi d’obtenir leur homologation”.D’après le parquet, “en situation de circulation réelle, le dispositif mis en place entraînait un fonctionnement fortement dégradé des organes de dépollution et avait pour conséquence le dépassement fréquent du seuil réglementaire d’émission d’oxydes d’azote” fixé au niveau européen.Ces faits “ont eu pour conséquence de rendre l’utilisation d’une marchandise dangereuse pour la santé de l’homme ou de l’animal” en “augmentant la production par les véhicules d’oxydes d’azote, polluants atmosphériques (oxydes d’azote) dangereux pour la santé humaine.”- 11 millions de véhicules Volkswagen dans le monde -Dans ce dossier pour lequel les investigations sont closes depuis août 2022, la décision finale sur un procès revient désormais au juge d’instruction.A la suite d’accusations de l’agence environnementale américaine, Volkswagen avait reconnu à l’automne 2015 avoir équipé 11 millions de ses véhicules diesel d’un logiciel capable de dissimuler des émissions dépassant parfois jusqu’à 40 fois les normes autorisées. En mars 2023, le constructeur avait pourtant indiqué “contester le bien-fondé de (ces) accusations de tromperie aggravée (…) en France” et estimait “que les consommateurs français n’ont subi aucun préjudice indemnisable en rapport avec l’achat d’un véhicule VW”.”La procédure contre Volkswagen AG s’est achevée en Allemagne en 2018 avec le paiement d’une amende d’un milliard d’euros pour des faits allégués identiques, ceux incluant les véhicules commercialisés en France. Le paiement de cette amende par Volkswagen n’implique néanmoins aucune reconnaissance des faits allégués ni de sa responsabilité”, avait indiqué Me Nicolas Huc-Morel, avocat français du groupe automobile, en 2022.Vu le nombre de véhicules concernés et de parties civiles constituées, qui se chiffre en milliers pour les personnes physiques et en centaines pour les sociétés, un éventuel procès pourrait être massif et poser des questions d’organisation.Outre le constructeur allemand, Renault, Peugeot, Citroën et Fiat-Chrysler ont aussi été mis en examen mi-2021 en France pour “tromperie sur une marchandise entraînant un danger pour la santé de l’homme ou de l’animal”.La plupart de ces dossiers sont également en voie d’achèvement.”Les victimes de cette fraude massive attendaient depuis longtemps ce réquisitoire qui ouvre la voie à un procès. Nous demandons maintenant que les juges d’instruction renvoient l’affaire au plus vite devant le tribunal correctionnel”, a déclaré à l’AFP Me François Lafforgue, avocat des associations Écologie sans frontières, Respire et d’une centaine de propriétaires de véhicules de la marque.Volkswagen a aujourd’hui tiré un trait sur une grande partie du scandale mondial du Dieselgate qui a sérieusement entaché sa réputation et lui a valu une facture dépassant les 30 milliards d’euros, dont le plus gros a été payé aux Etats-Unis.Ses anciens dirigeants affrontent toutefois la justice. Ainsi, en Allemagne, l’ancien patron emblématique de la marque, Martin Winterkorn, devait être jugé à partir de février, mais sa défense a déposé une requête en récusation du président du tribunal.