AFP Business

La compagnie italienne Trenitalia veut concurrencer Eurostar sur le Paris-Londres

Plus de trente ans après l’ouverture du tunnel sous la Manche, un concurrent d’Eurostar va-t-il enfin pouvoir lancer ses trains entre Londres et Paris ? Ferrovie dello Stato et sa compagnie Trenitalia en ont l’intention, mais d’autres avant eux ont esquissé ce projet sans succès.Le groupe ferroviaire italien a annoncé mardi son intention d’investir un milliard d’euros pour une ouverture de ligne d’ici 2029. “Cet investissement représente un pas en avant décisif dans la vision du Groupe FS de construire un réseau ferroviaire européen plus intégré, compétitif et durable”, a souligné le directeur général de FS Stefano Antonio Donnarumma.”Le développement du rail transmanche est une course dans laquelle Eurostar est fermement engagé, et nous nous réjouissons de la concurrence”, a réagi Eurostar dans un message envoyé à l’AFP.Si le projet aboutit, les liaisons seront effectuées avec “des rames inspirées du Frecciarossa”, le train à grande vitesse qui circule sur le réseau à grande vitesse italien et en France entre Paris, Lyon et Milan, a indiqué FS.Cette annonce intervient un peu plus d’une semaine après celle de l’Office of Rail and Road (ORR), le régulateur ferroviaire britannique, sur la possibilité d’ouvrir le centre de maintenance des trains Eurostar en Angleterre à des opérateurs concurrents.Le dépôt de Temple Mills “serait en mesure d’accueillir des trains supplémentaires si nécessaire”, a écrit l’ORR le 31 mars.- Infrastructure sous-exploitée -Cette décision a ouvert la voie au développement de la concurrence. L’accès à un centre de maintenance pour l’entretien des trains est un facteur décisif pour l’exploitation d’une ligne commerciale régulière.Plusieurs compagnies ont déjà partagé leur envie d’ouvrir une liaison entre Paris et Londres pour concurrencer Eurostar, dont les prix sont souvent jugés prohibitifs. La néerlandaise Heuro s’est dite intéressée, tout comme l’opérateur espagnol Evolyn. FS a d’ailleurs précisé dans son communiqué avoir signé un protocole d’accord avec Evolyn, sans en dévoiler les contours. Début mars, le groupe britannique Virgin, qui a exploité des trains en Grande-Bretagne entre 1997 et 2019, avait annoncé son intention de lever 700 millions de livres pour ouvrir, là aussi en 2029, une ligne de transport de passagers concurrente d’Eurostar. La société Eurotunnel essaie depuis longtemps d’attirer de nouveaux opérateurs dans le tunnel sous la Manche.D’après le directeur général de Getlink – propriétaire d’Eurotunnel – Yann Leriche, l’infrastructure pourrait accueillir environ 1.000 trains par jour, contre 400 aujourd’hui.Grâce à la standardisation des normes du tunnel, un opérateur peut espérer se lancer cinq ans après la décision d’ouvrir une liaison, contre dix ans auparavant, selon M. Leriche.- L’essai Deutsche Bahn -Côté britannique, l’entreprise London St. Pancras Highspeed, gestionnaire de la ligne à grande vitesse entre Londres et le continent européen, a annoncé vendredi dernier mettre en place des incitations financières pour attirer de nouvelles compagnies et doper le trafic face au monopole d’Eurostar.”Une concurrence accrue permettra davantage de choix pour les voyageurs, des tarifs plus bas et de nouvelles destinations possibles”, s’est réjoui auprès de l’AFP son directeur général Robert Sinclair. Selon lui, sa ligne à grande vitesse n’est exploitée qu’à 50% de ses capacités.En 2024, 19,5 millions de clients ont voyagé avec Eurostar, un record pour la compagnie détenue par la SNCF, qui espère transporter 30 millions de passagers et acquérir 50 nouveaux trains d’ici 2030.L’arrivée d’opérateurs concurrents est très attendue des usagers pour faire baisser les prix. Eurostar pratique des tarifs deux fois plus élevés que la moyenne européenne, selon une estimation de l’ONG Transport and Environment (T&E).Les projets de nouvelles liaisons entre Londres et le continent n’ont rien de nouveau. En 2013 déjà, la Deutsche Bahn avait fait rouler un de ses ICE dans le tunnel sous la Manche. A l’époque, l’opérateur historique des chemins de fer allemand envisageait de proposer ses premiers voyages en 2016. Le projet n’a jamais abouti.

Banques: UFC-Que choisir dénonce les minima forfaitaires appliqués sur des découverts

L’UFC-Que Choisir a dénoncé mardi dans une étude l’utilisation par les banques de minima forfaitaires, des frais fixes appliqués sur les petits découverts bancaires même lorsqu’ils sont autorisés, tout en appelant à un renforcement du cadre réglementaire.”Lorsqu’un découvert est trop faible pour générer plusieurs euros d’agios, certaines banques remplacent ces derniers par un forfait minimum, sans aucune justification économique”, indique l’association de consommateurs, dénonçant dans un communiqué une pratique aussi “discrète qu’injustifiable”.”Ces frais, appliqués sans justification économique, remplacent les agios habituels et s’ajoutent au coût du découvert, pénalisant encore davantage les ménages précaires”, est-il ajouté. L’association appelle donc à un renforcement du cadre réglementaire.L’UFC-Que Choisir décrit des frais fixes imposés sur les petits découverts. “Jusqu’à 12,50 euros de frais peuvent ainsi être facturés, même pour quelques euros empruntés, comme c’est le cas à la Banque Populaire du Sud”, indique l’association.L’UFC donne également l’exemple d’un client du CCF payant un minimum forfaitaire de 10 euros par trimestre pour un découvert d’à peine quelques euros, soit plusieurs fois le taux d’usure en extrapolant sur une année, indique-t-elle.Une critique contestée par la banque CCF qui dans une déclaration à l’AFP conteste “la méthode de calcul et l’analyse”, car “aucun client ne paie en annualisé plus du taux d’usure au sein du CCF”, assure-t-elle.Les banques prélèvent ces frais “sans prévenir leurs clients et sans leur offrir de moyens de les éviter. Elles déterminent elles-mêmes la période de calcul des minima forfaitaires (souvent trimestrielle), dans une totale opacité”, souligne aussi l’UFC. Les brochures tarifaires sont “complexes et illisibles”, pouvant atteindre 64 pages pour la Société Générale, et “il est donc difficile, voire impossible, pour les consommateurs de comparer les offres bancaires”, ajoute l’UFC.L’association demande “l’intégration de l’ensemble des frais liés aux découverts bancaires dans le calcul du TAEG”, le taux annuel effectif global qui est le taux tout frais compris d’un crédit.Selon le comparateur Panorabanques, les frais d’incidents bancaires représentent en moyenne un tiers des frais bancaires totaux.”Les coûts pour un client de son découvert ont été largement diminués au fil des ans. Les frais sont transparents, suivis par un observatoire dont l’UFC fait partie. Par ailleurs, les frais sont conformes à la législation et sont limités”, a pour sa part répondu la Fédération bancaire française dans une communication à l’AFP.Selon la FBF, “l’information préalable du consommateur dans les plaquettes tarifaires est organisée par un sommaire type et harmonisé entre toutes les banques pour permettre les comparaisons. Les exemples donnés par l’association sont caricaturaux et sont loin de refléter le quotidien des clients des banques”.

Wall Street en nette hausse, rebondit sur fond de possibles négociations commerciales

La Bourse de New York a ouvert en nette hausse mardi, reprenant son souffle après trois séances mouvementées, portée par une lueur d’espoir sur de possibles négociations entre le Japon et les Etats-Unis sur les droits de douane.Vers 14H05 GMT, le Dow Jones bondissait de 3,66%, l’indice Nasdaq de 4,27% et l’indice élargi S&P 500 de 3,82%.”Les investisseurs anticipent (…) des négociations entre les États-Unis et les partenaires commerciaux étrangers, ce qui pourrait indiquer que le pire est peut-être derrière nous” concernant les droits de douane, observe auprès de l’AFP Sam Stovall, de CFRA.Plus précisément, le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba a annoncé lundi avoir convenu par téléphone avec Donald Trump de poursuivre les discussions sur les droits de douane imposés par le président américain et qu’il espère modifier.”Sur la base de l’échange d’aujourd’hui (…) les deux parties ont décidé de désigner des membres du cabinet pour prendre en charge la poursuite des discussions,” a déclaré M. Ishiba aux journalistes. “C’est en quelque sorte une première brèche”, avance M. Stovall, les investisseurs espérant que ces négociations s’élargissent à d’autres pays, voire même à la Chine, selon l’analyste.Mais Pékin a promis mardi de combattre les droits de douane américains “jusqu’au bout” et les risques d’une escalade de la guerre commerciale entre les deux premières puissances commerciales mondiales sont réels.Depuis son retour à la Maison Blanche en janvier, Donald Trump a déjà frappé les produits chinois d’une surtaxe de 20%. Avec les 34% annoncés la semaine dernière, elle doit atteindre 54% à partir de mercredi.Le président républicain a en outre brandi la menace d’imposer des taxes additionnelles à hauteur de 50% sur les importations chinoises, si Pékin ne renonce pas à appliquer des droits de douane supplémentaires de 34% sur les produits américains à compter de jeudi 10 avril.Toutefois, la pression “des surtaxes douanières a peut-être déjà atteint son maximum” sur le marché, et “nous entrons probablement dans une phase de répit”, estime dans une note Lei “Rocky” Wang, de Thornburg Investment Management.D’un point de vue plus technique, la dynamique haussière s’effectue “dans le cadre d’achats à bon compte après que les actions ont beaucoup baissé en très peu de temps”, détaillent dans une note les analystes de Briefing.com.Côté indicateurs, le marché attend la publication jeudi de l’indice des prix à la consommation (CPI) de mars aux Etats-Unis puis les prix à la production (PPI), vendredi. “Si nous constatons des baisses d’une année à l’autre du CPI, puis du PPI, cela contribuera grandement à rassurer les investisseurs quant à la capacité de la banque centrale américaine (Fed) à lutter contre l’inflation”, note M. Stovall. Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans se tendait à 4,24%, contre 4,18% à la clôture lundi. Ailleurs, à la cote, les “Sept Magnifiques”, le surnom donné aux grands noms du secteur technologique, étaient tous en forte hausse, rattrapant une partie des pertes des dernières séances: Tesla (+4,65%), Alphabet (+2,81%), Amazon (+3,77%), Meta (+4,95%), Apple (+3,55%), Microsoft (+3,77%) et Nvidia (+7,46%). Les valeurs financières, qui avaient aussi pâti de ces derniers jours mouvementés, évoluaient dans le vert, à l’instar de JPMorgan & Chase (+5,85%) ou de Bank of America (+4,48%).Le fabricant de jeans Levi Strauss profitait de résultats trimestriels globalement au-dessus des attentes (+1,85%), tout en subissant quelques prises de bénéfices.

Droits de douane: la Chine ira “jusqu’au bout”, l’UE veut “éviter l’escalade”

La Chine a promis mardi de combattre les droits de douane américains “jusqu’au bout”, poussant l’Union européenne à tenter de calmer les tensions, tandis que les bourses mondiales, en chute ces derniers jours, regagnaient des couleurs. L’UE prépare sa propre réponse, qui devrait être présentée “en début de semaine prochaine”, d’après un porte-parole de la Commission européenne. Mais selon une liste consultée par l’AFP mardi, le bourbon ne sera pas concerné par les droits de douane de 25% que Bruxelles propose d’imposer sur des produits américains.A la veille de l’entrée en vigueur des surtaxes américaines sur les importations chinoises et européennes, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a appelé à “éviter l’escalade”, lors d’un entretien téléphonique avec le Premier ministre chinois Li Qiang. Elle a aussi plaidé pour “une résolution négociée de la situation actuelle”, a indiqué l’UE dans un communiqué.Les risques d’escalade dans la guerre commerciale entre les deux premières puissances commerciales mondiales sont réels. Depuis son retour à la Maison-Blanche en janvier, Donald Trump a déjà frappé les produits chinois d’une surtaxe de 20%. Avec les 34% annoncés la semaine dernière, elle doit atteindre 54% à partir de ce mercredi.Le président républicain a en outre brandi la menace d’imposer dès ce mercredi des taxes additionnelles à hauteur de 50% sur les importations chinoises, si Pékin ne renonce pas à appliquer des droits de douane supplémentaires de 34% sur les produits américains, décidés comme mesure de rétorsion, à compter de jeudi 10 avril.”La Chine n’acceptera jamais cela”, a répondu mardi un porte-parole du ministère chinois du Commerce. “Si les États-Unis persistent dans cette voie, la Chine les combattra jusqu’au bout”, a-t-il dit.”Si les États-Unis veulent vraiment dialoguer, alors ils devraient faire preuve d’une attitude basée sur l’égalité, le respect et la réciprocité”, a souligné devant la presse Lin Jian, un représentant du ministère des Affaires étrangères.- Ouverte à la négociation -Donald Trump affirme que les États-Unis sont “pillés” par le reste du monde, raison pour laquelle il a décidé d’imposer un taux additionnel de 10% sur tous les produits importés aux États-Unis, — entré en vigueur samedi —, avec quelques exceptions comme l’or et l’énergie.Ce taux doit être relevé dès mercredi pour plusieurs dizaines de partenaires commerciaux majeurs, notamment l’UE (à 20%) et le Vietnam (à 46%).L’administration américaine assure néanmoins rester ouverte à la négociation, ce qui alimente mardi un rebond sur la plupart des marchés boursiers après plusieurs séances de plongeon.Tokyo a ainsi clôturé en hausse de quelque 6% mardi, soutenue par des déclarations du ministre américain des Finances Scott Bessent, qui a indiqué que “le Japon aurait la priorité” dans des pourparlers à venir.Le secrétaire au Trésor a aussi assuré sur Fox News qu’une fois que des assurances seraient reçues des autres pays quant à une plus grande ouverture de leurs marchés aux produits américains, “le président Trump serait prêt à négocier”. Selon lui, “peut-être près de 70 pays” auraient déjà contacté l’administration américaine pour discuter.Dans ce contexte, les indices américains se dirigeaient vers une ouverture en nette hausse mardi, tandis que les bourses européennes évoluaient aussi dans le vert avec des hausses de plus de 2% à la mi-journée des indices vedette à Paris, Londres et Francfort.Un répit pour les investisseurs, alors que des milliers de milliards de dollars sont partis en fumée — 5.000 milliards pour le seul indice de référence américain S&P 500 — depuis mercredi dernier, quand le président américain a annoncé des droits de douane exorbitants pour les importations de la plupart des pays dans le monde.- “Irresponsables” -Selon les analystes, cette guerre commerciale risque de saper l’économie mondiale, avec des risques d’inflation, de chômage et de baisse de croissance.Le dirigeant de Hong Kong, John Lee, a d’ailleurs fustigé des droits de douane “irresponsables”.Lawrence Wong, le Premier ministre de Singapour, une place forte financière mondiale, s’est dit mardi “très déçu” par les États-Unis.Le Vietnam cherche, lui, à obtenir un report de l’application des nouveaux tarifs douaniers imposés par Washington et a assuré vouloir acheter davantage de produits américains, notamment du matériel de sécurité et de défense.bur-fz-mjw-lem/LyS

Mondial-2023 de rugby: la Cour des comptes pointe des “défaillances majeures” de l’Etat

Ne pas faire aveuglément confiance aux organisateurs d’un grand évènement sportif: la Cour des comptes a demandé mardi plus de vigilance à l’Etat dans la préparation des compétitions sportives après avoir constaté des “défaillances majeures” dans le contrôle du Mondial-2023 de rugby. Si le rapport de la Cour des comptes pointe la responsabilité du premier directeur général du comité d’organisation, Claude Atcher, celle de la fédération française de rugby (FFR) et de l’État est aussi engagée “en raison des défaillances majeures constatées dans le contrôle qu’ils auraient dû exercer sur le comité d’organisation”, a affirmé la Cour des comptes dans un rapport publié mardi. Loin des promesses initiales, l’organisation du Mondial-2023 a engendré de lourdes pertes financières, notamment pour la FFR. “Tout le monde a gagné, sauf les organisateurs” français a résumé Pierre Moscovici, premier président de la Cour des comptes, lors d’une conférence de presse.Derrière l'”incontestable succès populaire, médiatique et sportif” que reconnaît le rapport, le Mondial-2023 a un trou financier béant qui met en danger la fédération française de rugby.- “Privatisation des profits” -“Les objectifs financiers n’ont pas été atteints et les ressources laissées pour l’héritage du rugby sont quasi nulles”, selon Pierre Moscovici, qui a souligné des “engagements excessifs de la FFR” pour obtenir “à tout prix” et à la surprise générale en novembre 2017 l’organisation du Mondial auprès de la fédération internationale, World Rugby.La candidature de la France est marquée par l’augmentation substantielle de la redevance d’organisation versée par la FFR à World Rugby pour l’évènement (196 millions d’euros), les coûts des droits commerciaux et de partenaires domestiques ainsi que la prestation d’hospitalité et de voyage.   Au final, World Rugby “a réalisé le meilleur résultat financier de son histoire” grâce à l’évènement alors que la FFR a enregistré “une perte sèche a minima de 19,2 millions d’euros et pouvant atteindre jusqu’à 28,9 millions d’euros” en fonction de l’issue des contentieux en cours, selon le rapport. “Une logique de privatisation des profits et socialisation des pertes”, a résumé Pierre Moscovici. Cela a été rendu possible car “le soutien de l’État a été apporté sans expertise préalable sérieuse sur la soutenabilité et la cohérence du budget de candidature, qui finalement était très éloigné du budget de réalité. L’État a aussi accepté de porter son soutien en méconnaissance d’éléments essentiels à la candidature”, selon Pierre Moscovici.- “Elaborer une doctrine” -Malgré des signaux avant-coureurs, l’Etat ne s’est réellement intéressé à l’organisation qu’après une crise de gouvernance à l’été 2022, en raison d’accusations de harcèlement contre M. Atcher, ayant mené à des enquêtes plus globales sur le comité d’organisation et à son départ en octobre 2022.S’y ajoutent aussi des initiatives très coûteuses autour de la compétition comme Campus 2023, le programme de formation des apprentis lancé par le comité d’organisation avec un coût de 80 millions d’euros, soit près de 63.000 par apprenti formé. Les dépenses effectives ont été 31% supérieures à celles prévues, a estimé le rapport. La Cour recommande donc “d’élaborer une doctrine claire et étayée de l’État et d’outils fiables relatifs aux candidatures”, mais aussi de “prévoir des procédures de nomination des candidats à la présidence et la direction générale des comités d’organisation des grands événements sportifs internationaux (…) fondées sur l’avis de comités des nominations indépendants”. “Ces recommandations sont directement mobilisables dans la préparation des Jeux d’hiver Alpes 2030” a insisté Pierre Moscovici.Le Mondial de rugby s’est tenu quelques mois avant les Jeux de Paris, un événement sur lequel la Cour des comptes a exercé un contrôle beaucoup plus étroit. Concernant ces JO, elle doit remettre un nouveau rapport en juin puis en octobre. Dans son droit de réponse au rapport, Claude Atcher a affirmé que “la gestion catastrophique de l’événement après (s)on départ a privé le rugby français d’environ 50 millions d’euros de résultat”, en raison du “manque de compétence et d’expérience” de la direction qui lui a succédé.La FFR, également épinglée par le rapport, a changé de direction à l’été 2023 avec l’arrivée de Florian Grill à sa tête, jusqu’ici dans l’opposition à Bernard Laporte qui soutenait Claude Atcher. “Nous sommes satisfaits que toute la lumière soit faite sur les réelles responsabilités et le manque de contrôle qui ont amené aux difficultés financières auxquelles nous faisons face aujourd’hui”, a écrit Florian Grill dans sa réponse à la Cour.

Fraude aux billets pour le Colisée de Rome: 20 millions d’euros d’amende

Le gendarme italien de la concurrence a annoncé mardi avoir infligé une amende de 20 millions d’euros à la société gérant la billetterie du Colisée de Rome et six tour-opérateurs, accusés d’avoir contraint les touristes à acheter les billets les plus chers.Une enquête avait été ouverte en juillet 2023 après que le gendarme de la concurrence eut constaté qu’il était “pratiquement impossible” d’acheter en ligne les billets de base pour visiter le célèbre amphithéâtre romain, le monument le plus visité d’Italie.Ces sept sociétés auraient mis en place un système d’achat en masse des billets au tarif de base, les moins chers, par l’intermédiaire d’instruments informatiques, les rendant ainsi indisponibles pour les touristes qui souhaitaient les acheter sur internet.Les sociétés en question proposaient en revanche aux touristes des billets beaucoup plus chers  – comprenant par exemple des guides, l’option coupe-file… – pour accéder au Colisée.L’amende principale, d’un montant de sept millions d’euros, a été infligée à CoopCulture, qui a géré de 1997 à 2024 la billetterie officielle du Colisée, “parce qu’elle a contribué, en connaissance de cause, au phénomène de l’indisponibilité grave et prolongée des billets d’accès au Colisée au prix de base”, a dénoncé le gendarme de la concurrence dans un communiqué.Les six  tour-opérateurs sanctionnés sont Tiqets International BV, GetYourGuide Deutschland GmbH, Walks LLC, Italy With Family S.r.l., City Wonders Limited et Musement S.p.A., précise le communiqué.Selon les derniers chiffres officiels publiés par le ministère de la Culture, qui concernent l’année 2023, le Colisée a été de loin le monument le plus visité d’Italie avec 12,3 millions de visiteurs, devant le Panthéon de Rome (5,19 millions) et le musée des Offices de Florence (5,13 millions).

Droits de douane: la Malaisie va envoyer à son tour une délégation à Washington

La Malaisie va envoyer à son tour une délégation à Washington pour entamer des discussions sur les tarifs douaniers, a déclaré mardi le Premier ministre Anwar Ibrahim.Au terme des annonces américaines qui ont provoqué une onde de choc dans le monde, la Malaisie se voit imposer des droits de douane de 24% sur ses exportations.Tout en reconnaissant qu’il y avait peut-être peu de marge de manÅ“uvre, M. Anwar a estimé qu’il existait encore de la place pour ajuster l’application de ces nouveaux droits de douane.”Nous ne croyons pas en la diplomatie du mégaphone”, a déclaré M. Anwar dont le pays assure cette année la présidence tournante de l’Asean (Association des nations de l’Asie du Sud-Est). “Dans le cadre de notre diplomatie douce (…) nous enverrons avec nos collègues de l’Asean nos responsables à Washington pour entamer le processus de dialogue”.L’Indonésie, qui se voit appliquer des droits de douane de 32% a également annoncé jeudi dernier son intention de dépêcher des négociateurs à Washington.Les dix États membres de l’ASEAN, qui comptent les États-Unis comme principal marché d’exportation, sont parmi les plus durement touchés par les taxes décrétées par le président américain Donald Trump.”Les échanges commerciaux entre la Malaisie et les États-Unis sont depuis longtemps un modèle de bénéfices mutuels. Nos exportations soutiennent non seulement la croissance locale, mais aussi des emplois de qualité partout aux États-Unis”, a déclaré M. Anwar.”Cette relation commerciale a bien servi les deux pays, mais ces mesures (droits de douane, nldr) pourraient finir par nuire à tous”, a-t-il ajouté.Les ministres de l’Économie d’Asie du Sud-Est et les gouverneurs des banques centrales tiendront une réunion jeudi à Kuala Lumpur pour se pencher sur la question des droits de douane.

France: le déficit commercial se creuse à 7,2 milliards d’euros en février

Le déficit commercial de la France s’est nettement creusé en février, à 7,2 milliards d’euros, selon les douanes, en raison d’importations en hausse et d’exportations en baisse, au moment où le président américain Donald Trump s’est lancé dans une guerre commerciale avec ses principaux partenaires commerciaux. Le déficit commercial a augmenté de 1,1 milliard d’euros en février par rapport à janvier, dont le chiffre a été revu à la hausse (6,1 milliards d’euros), montrent les statistiques françaises. Les exportations ont reculé de 500 millions d’euros pour s’établir à 49,9 milliards d’euros et les importations ont augmenté de 600 millions d’euros pour atteindre 57,1 milliards d’euros. Le solde énergétique s’est dégradé de 300 millions d’euros en raison d’une hausse des importations pour s’établir à -3,9 milliards d’euros, avec des exportations stables pour le troisième mois de suite.Hors énergie, le solde commercial s’est dégradé et atteint -4,9 milliards d’euros, surtout en raison d’une dégradation du solde des produits manufacturés, en baisse de 900 millions d’euros. Cumulé sur douze mois, le déficit commercial de la France recule pour s’établir à 81,9 milliards d’euros.Les chiffres du commerce extérieur français ne sont pour le moment pas beaucoup influencés par la guerre commerciale enclenchée par le président américain Donald Trump, qui a imposé des droits de douane massifs à ses partenaires commerciaux dont la France.Son cheval de bataille est la hausse des importations de produits américains par ses partenaires, afin que le déficit commercial américain sur les biens se résorbe. La France a présenté l’an dernier un excédent de 16,4 milliards d’euros, selon les statistiques américaines, mais un déficit de quelques milliards selon les statistiques des douanes françaises, sur les biens.

Les Bourses européennes tentent un rebond à l’ouverture

Les Bourses européennes tentent de rebondir à l’ouverture mardi, une respiration après trois séances noires sur les marchés, insufflée par la hausse de la Bourse japonaise, sur fond de négociations entre le Japon et les Etats-Unis sur les droits de douane.Dans les premiers échanges, la Bourse de Paris prenait 1,41%, Londres 1,27%, Francfort 0,86% et Milan 1,73%.

Trump rouvre la porte à un rachat de U.S. Steel par Nippon Steel

Le président Donald Trump a lancé lundi un réexamen du projet de rachat de l’aciériste américain U.S. Steel par son concurrent japonais Nippon Steel, que son prédécesseur Joe Biden avait bloqué, ravivant l’espoir d’un mariage et faisant bondir de 11% Nippon Steel mardi à la Bourse de Tokyo.Les deux groupes industriels avaient annoncé en décembre 2023 le projet d’acquisition à 14,9 milliards de dollars (dette comprise) de U.S. Steel par Nippon Steel.Mais la Commission des investissements étrangers aux Etats-Unis (CFIUS), chargée d’évaluer les conséquences sur la sécurité nationale de rachats d’entreprises américaines par des groupes étrangers, n’était pas parvenue à un consensus sur l’opération.Le président Joe Biden l’avait finalement bloquée quelques semaines avant son départ de la Maison Blanche en janvier, arguant de questions de sécurité.Or, M. Trump, qui avait également jugé pendant sa campagne présidentielle qu’U.S. Steel devait rester sous pavillon américain, semble désormais vouloir revisiter la perspective d’une acquisition.”Je requiers de la CFIUS qu’elle mène un examen de l’acquisition d’U.S. Steel par (Nippon Steel) pour m’aider à déterminer si une action supplémentaire est nécessaire”, a-t-il indiqué lundi dans une note à plusieurs ministres.La CFIUS, qui dispose de 45 jours pour soumettre ses recommandations au président, devra “décrire si les mesures proposées par les parties sont suffisantes pour atténuer tous les risques identifiés en matière de sécurité nationale”.Cette annonce intervient sur fond d’une guerre commerciale, avec l’imposition ce mercredi de surcharges douanières de 24% visant les produits japonais, l’acier nippon étant lui déjà surtaxé à 25% depuis mi-mars – avec l’objectif pour Washington de doper les investissements industriels aux Etats-Unis.Le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba a annoncé lundi être convenu par téléphone avec Donald Trump de poursuivre les discussions pour trouver un compromis commercial.- “Examen objectif” -“Nous sommes ravis que le président Trump ait ordonné un nouvel examen (…) Nous sommes convaincus qu’un examen objectif et factuel de notre projet démontrera qu’il renforcera l’économie et la sécurité nationale américaines”, a réagi Nippon Steel mardi.”Nous attendons avec impatience une résolution rapide afin de pouvoir commencer à réaliser les investissements prévus”, a-t-il ajouté.Le regain d’espoir sur un rachat a été salué par les investisseurs: U.S. Steel a terminé en hausse de 16,22% lundi à la Bourse de New York. Et mardi à Tokyo, l’action Nippon Steel s’est envolée de jusqu’à 11% à l’ouverture. Elle a clôturé en hausse de 5,99%.”L’action (de Donald Trump) valide la décision courageuse de notre conseil d’administration de s’opposer à l’ordre illégal du président Biden”, a réagi U.S. Steel, auprès de l’AFP.Cette initiative “cruciale” intervient au moment où “nous travaillons pour réaliser de nouveaux investissements historiques dans la sidérurgie américaine”, a-t-il insisté.U.S. Steel, en difficulté, avait décrit son rachat par Nippon Steel comme un moyen de “combattre la menace concurrentielle de la Chine” et d’assurer sa prospérité future. En cas d’échec, il craint de se voir contraint à renoncer à des investissements massifs de modernisation, avec de possibles fermetures d’aciéries.- “Menace inchangée” -Le président du syndicat de la sidérurgie (USW) David McCall, opposé au rachat, a cependant estimé que “quelle que soit la quantité d’examens du projet d’acquisition (…), cela ne change pas la menace pressante qu’il représente pour notre sécurité nationale et économique, l’avenir à long terme du secteur ou les emplois”. Todd Tucker, directeur de politique industrielle du Roosevelt Institute, rappelle que l’opposition de Joe Biden découlait de l’inquiétude syndicale à l’égard du manque d’investissements des deux partenaires pour assurer la pérennité de la sidérurgie américaine.A moins que l’offre n’ait notamment été “drastiquement modifiée”, les entreprises et l’administration Trump “devraient se soucier de ne pas avoir le soutien syndical pour opérer”, prévient-il.Taku Sugawara, analyste chez IwaiCosmo Securities, se montrait également circonspect: “Il n’est pas certain que Nippon Steel puisse faire de US Steel sa filiale à 100%, car Trump s’y est toujours refusé. Trump a peut-être réagi instinctivement pour remettre en marche quelque chose qui était bloqué”, commente-t-il, cité par Bloomberg.Donald Trump avait rencontré le patron de Nippon Steel début février à la Maison Blanche. Avant d’ouvrir quelques jours plus tard la voie à “un gros investissement” du groupe nippon dans U.S. Steel, lors d’une rencontre avec Shigeru Ishiba.