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Novo Nordisk va renouveler plus de la moitié de son conseil d’administration, dont son président

Le laboratoire pharmaceutique Novo Nordisk, qui a récemment changé de patron et licencié 9.000 de ses employés, a annoncé mardi renouveler plus de la moitié de son conseil d’administration, dont son président.Ce renouvellement, qui interviendra le 14 novembre, arrive après un désaccord entre la Fondation Novo Nordisk, actionnaire majoritaire du groupe, et le conseil d’administration sortant.”Le Conseil a conclu qu’il est dans le meilleur intérêt de l’entreprise et de ses actionnaires de convoquer une Assemblée Générale Extraordinaire afin d’élire de nouveaux membres du conseil pour clarifier la gouvernance future de Novo Nordisk”, a déclaré le président sortant, Helge Lund, cité dans un communiqué.Sur les 12 membres actuels du conseil d’administration, seuls cinq vont rester en place.M. Lund doit être remplacé par l’actuel président de la Fondation Novo Nordisk, Lars Rebien Sørensen, ancien directeur du groupe entre 2000 et 2016.A la vice-présidence, Cees de Jong succédera à Henrik Poulsen.Laurence Debroux, Andreas Fibig, Sylvie Grégoire, Christina Law et Martin Mackay vont également quitter le conseil d’administration.”Le Conseil a proposé un renouvellement axé sur l’ajout de compétences nouvelles et spécifiques tout en maintenant une certaine continuité, tandis que le Conseil de la Fondation souhaitait une reconfiguration plus étendue”, a expliqué M. Lund dans le communiqué.

Bruxelles veut élaguer sa loi contre la déforestation, enlisée dans les reports

La Commission européenne a proposé mardi d’assouplir sa loi phare contre la déforestation, notamment en réduisant drastiquement les obligations pesant sur les plus petites entreprises, afin de faciliter sa mise en œuvre qui a connu de multiples couacs.Ce texte emblématique, jugé pionnier par les ONG environnementales, vise à interdire la commercialisation en Europe de produits comme l’huile de palme, le cacao, le café, le soja et le bois issus de terres déboisées après 2020. Il crée un système de traçabilité de ces produits à l’aide de données satellitaires et de géolocalisation.Cette loi est toutefois dans le viseur de l’industrie agroalimentaire et de nombreux Etats africains, asiatiques et sud-américains depuis plusieurs années qui lui reprochent d’imposer des contraintes administratives démesurées.Son entrée en vigueur avait déjà été reportée d’un an, à fin 2025, et la Commission avait demandé en septembre un report supplémentaire d’un an, Bruxelles invoquant des problèmes informatiques.L’exécutif européen avait expliqué que le système prévu pour gérer la traçabilité des produits n’était pas prêt pour traiter l’énorme masse de données attendue.Mais la Commission propose désormais de réduire ce nouveau délai à six mois, en limitant fortement les obligations imposées aux petites et micro entreprises concernées par cette législation.Ainsi, les petits exploitants agricoles auraient juste à s’enregistrer via une procédure simplifiée, s’ils ne sont pas déjà identifiés dans une base nationale ou européenne.En outre, les entreprises qui se contentent de transformer ou revendre des produits respectant déjà la législation n’auraient plus à produire à leur tour des déclarations de conformité.- “Des millions d’hectares perdus” -Cela répond aux inquiétudes soulevées par de nombreuses sociétés qui redoutaient de subir un nouveau fardeau réglementaire.Grâce à cette série d’allégements, la Commission estime que le système informatique qu’elle a mis en place sera assez robuste pour permettre une entrée en vigueur de la législation plus rapide que ce qu’elle avait demandé en septembre: l’application des règles serait reportée de six mois (et non plus douze) pour les moyennes et grandes entreprises, soit au 30 juin 2026.Ces aménagements ont été diversement accueillis, certains y voyant une édulcoration de la loi initiale, d’autre saluant une solution qui va permettre qu’elle soit enfin mise en oeuvre.”C’est une bonne nouvelle que la Commission ait rejeté les appels à reporter la loi pour tout le monde”, a estimé Nicole Polsterer, chargée de campagne au sein de l’ONG Fern.”L’UE affaiblit la loi sur la déforestation”, a au contraire déploré l’eurodéputée écologiste belge Sara Matthieu. “Chaque année de retard, ce sont des millions d’hectares de forêts qui sont perdus”, a-t-elle ajouté sur le réseau Bluesky, ajoutant que cela revenait à “punir” les groupes comme Nestlé ou Ferrero qui avaient joué le jeu et dépensé de l’argent pour rendre leurs approvisionnements plus durables.Après avoir adopté durant plusieurs années des mesures très ambitieuses, l’Union européenne a mis un coup de frein à certains de ses projets sur le climat pour donner un peu d’air aux entreprises, soumises à une concurrence mondiale féroce.

Le Livret A prend un coup de froid en septembre

Les épargnants ont retiré près de 2 milliards d’euros de plus qu’ils n’en ont déposé sur leurs Livrets A en septembre, selon les données publiées mardi par la Caisse des dépôts (CDC), un recul lié à la baisse du taux de rémunération.Ce recul des dépôts par rapport aux retraits, ou “décollecte”, est la conséquence d’une importante baisse du taux du Livret A et du Livret de développement durable et solidaire (LDDS), qui se situait encore à 3% début 2025, et a été ramené à 2,4% le 1er février, puis à 1,7% au 1er août. Pour la CDC, c’est le premier recul aussi important des dépôts depuis la mise en oeuvre du prélèvement à la source des impôts en 2019, qui a changé la saisonnalité des dépôts des épargnants. Cette situation de “décollecte nette”, avait déjà eu lieu en juillet, mais pas dans les mêmes proportions puisque les Français avaient retiré 70 millions d’euros de plus qu’il n’en avaient déposé de leurs livrets.En septembre, les épargnants ont cette fois retiré 1,95 milliard d’euros de plus qu’ils n’en ont déposé sur leurs Livrets A.Le LDDS, aux caractéristiques proches du Livret A, a lui connu des retraits supérieurs de 760 millions d’euros aux dépôts. Le concurrent historique – les fonds euros de l’assurance vie – fait à l’inverse le plein depuis janvier en proposant un taux moyen de 2,6%, selon les données publiées par le gendarme de la profession, l’ACPR, adossé à la Banque de France. Ce taux n’est cependant pas net d’impôts, contrairement à celui du Livret A.A l’issue du mois de septembre les Français cumulaient 606,8 milliards d’euros sur leurs Livrets A et leurs LDDS, contre 609,5 milliards un mois plus tôt, loin du total des assurances vie, au-delà de 2.000 milliards d’euros.L’encours des Livrets d’épargne populaire (LEP), réservés aux ménages modestes, a de son côté gonflé de 110 millions d’euros, atteignant un encours de 80,7 milliards.Le nombre de LEP avait dépassé les 12 millions, mais le nombre important de fermetures au printemps (pour les détenteurs dépassant le plafond de ressources) l’a fait retomber à 11,8 millions fin juillet. Les fermetures du printemps ont également des conséquences sur l’encours du LEP qui est en baisse de 1,5 milliard d’euros depuis le 31 décembre 2024, car les livrets clôturés ne sont pas remplacés par les ouvertures, et encore moins par des encours équivalent.

Bruxelles propose d’assouplir sa loi antidéforestation pour faciliter sa mise en oeuvre

La Commission européenne a proposé mardi d’assouplir sa loi phare contre la déforestation, notamment en réduisant drastiquement les obligations pesant sur les plus petites entreprises, afin de faciliter sa mise en œuvre qui a connu de multiples couacs.Ce texte emblématique, jugé pionnier par les ONG environnementales, vise à interdire la commercialisation en Europe de produits comme l’huile de palme, le cacao, le café, le soja et le bois issus de terres déboisées après 2020.Cette loi est toutefois dans le viseur de l’agrobusiness et de nombreux États africains, asiatiques et sud-américains depuis plusieurs années.Son entrée en vigueur avait déjà été reportée d’un an, à fin 2025, et la Commission avait demandé en septembre un report supplémentaire d’un an, Bruxelles invoquant des problèmes informatiques.Mais elle propose désormais de réduire ce nouveau délai à 6 mois, en limitant fortement les obligations imposées aux petites et micro entreprises concernées par cette législation.Ainsi, les petits exploitants agricoles auraient juste à s’enregistrer via une procédure simplifiée, s’ils ne sont pas déjà identifiés dans une base nationale ou européenne.En outre, les entreprises qui se contentent de transformer ou revendre des produits respectant déjà la législation n’auraient plus à produire à leur tour des déclarations de conformité.Enfin, grâce à ces divers allégements, le calendrier d’entrée en vigueur serait plus rapide que ce que la Commission avait demandé en septembre: l’application des règles serait reportée de six mois (et non plus douze) pour les moyennes et grandes entreprises, soit au 30 juin 2025.

Sous Trump, la capitale du pétrole californien renoue avec ses rêves d’Eldorado

Cowboys à cheval, voitures centenaires et chars ornés de pompes à pétrole: tous les cinq ans, la ville de Taft, épicentre de la ruée vers l’or noir en Californie, replonge le temps d’une parade dans ses heures de gloire, lors du festival “Oildorado”.Mais pour cette édition, neuf mois après le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, la fête a un goût de revanche dans cette bourgade sur le déclin. Le président américain promet de forer à tout-va aux Etats-Unis. De quoi faire miroiter aux 7.000 habitants une renaissance de l’industrie pétrolière, à rebours des objectifs climatiques de la Californie, qui prévoit d’abandonner les forages d’ici 2045.”Je suis 100% satisfait du président Trump”, confie à l’AFP Buddy Binkley. “Il exerce une bonne pression sur eux (les démocrates) pour qu’ils revoient leurs préjugés contre le pétrole.”A 64 ans, cet ex-employé de Chevron arbore une casquette rouge “Make Oil Great Again” – “Rendre au pétrole sa grandeur” -, jouant sur la rhétorique du milliardaire républicain. Un slogan reproduit sur de nombreux chars de la parade.”L’industrie pétrolière en Californie souffre pour des raisons politiques”, estime M. Binkley. Avec Trump au pouvoir, le retraité “pense que cela pourrait revenir à ce que c’était avant.” – “Grands espoirs” -Située à environ 200 kilomètres au nord de Los Angeles, Taft a été fondée en 1910 sur l’un des plus grands champs de pétrole américains. Aujourd’hui encore, cette capitale de l’or noir reste entourée de milliers de pompes à pétrole dans le comté de Kern, région rurale qui fournit 70% du pétrole produit en Californie.Surplombée par une tour de forage en bois qui a inspiré celle du film “There Will Be Blood”, la ville finance écoles, pompiers et police grâce aux recettes fiscales tirées des hydrocarbures.Son festival rappelant le Far West attire des milliers de personnes: on y élit des “miss pétrole”, pendant que les meilleurs soudeurs, pilotes de grue et de tractopelles s’affrontent en compétition.Mais derrière cette façade fière, la ville déprime. La production de pétrole décline depuis les années 80 en Californie et la transition énergétique poussée par la gauche accélère les angoisses. Ces dernières années, de nombreux habitants ont vu leurs voisins partir au Texas, où l’on fore plus librement.Alors Donald Trump ravit ici, lorsqu’il retire les Etats-Unis de l’accord de Paris, supprime les obstacles pour forer sur les terres fédérales et offre des milliards de dollars d’allègements fiscaux à l’industrie pétrolière.”J’ai de grands espoirs”, sourit le maire de Taft, Dave Noerr. “Nous avons toutes les matières premières. Nous étions dans la mauvaise direction, maintenant nous avons un leadership qui va libérer notre potentiel.”- “Coincés dans le passé” -L’édile républicain applaudit l’offensive climatosceptique du président.Les financements pour l’éolien, le solaire et les sciences du climat sont rabotés et l’administration Trump tente de retirer à l’Agence fédérale de protection de l’environnement (EPA) son pouvoir de réguler les émissions de gaz à effet de serre.”Nous devons remettre en question le récit dominant, et nous devons mettre à jour ces choses avec la science existante”, avance M. Noerr, en niant le “changement climatique” – une expression qu’il n’utilise qu’entre guillemets.La Californie, où 31 personnes sont mortes à Los Angeles en début d’année, lors d’incendies propagés par des rafales de 160 km/h dignes d’un ouragan, risque pourtant d’être parmi les premières victimes de ce révisionnisme climatique.”Si tout le monde se comportait comme les États-Unis, le monde serait sur la voie d’un réchauffement de 4°C d’ici 2100″, rappelle Paasha Mahdavi, politologue spécialiste des politiques environnementales à l’université de Californie à Santa Barbara. Le comté de Kern, où l’agriculture reste le premier employeur, “serait dramatiquement affecté par l’augmentation de la sécheresse et des vagues de chaleur”, pointe-t-il.Des perspectives qui inquiètent Taylor Pritchett. A 31 ans, cette toiletteuse pour chiens s’alarme de l’importante pollution atmosphérique dans la région.”Si j’avais un enfant, je ne voudrais pas l’élever dans le comté de Kern, (…) je voudrais déménager quelque part de plus propre”, explique-t-elle.”Nous devons nous éloigner des énergies fossiles”, estime-t-elle. Mais à Taft, “nous sommes un peu coincés dans le passé, très rétifs au changement.”

La France et l’Espagne réaffirment leur soutien à l’interdiction des voitures thermiques neuves en 2035

La France et l’Espagne ont réaffirmé mardi leur soutien à l’interdiction, prévue pour 2035, de la vente de voitures neuves à moteur thermique dans l’Union européenne, une mesure décidée il y a plusieurs années par Bruxelles mais que l’Allemagne tente par tous les moyens de remettre en cause.Cette mesure, la plus emblématique du Pacte vert européen, est de plus en plus contestée par les constructeurs automobiles, qui réclament à cor et à cri un assouplissement des règles.A ce stade, la Commission européenne assure maintenir le cap, mais la pression monte: la loi actuelle prévoyait de réévaluer la mesure et ses impacts en 2026. L’exécutif européen a promis de se pencher sur le sujet dès la fin de l’année.Les industriels espèrent que la réévaluation du texte permettra au minimum d’introduire des flexibilités, voire de lever tout bonnement cette interdiction.Le chancelier allemand a jeté un pavé dans la mare début octobre en s’engageant à “tout faire” pour lever l’interdiction de vente de voitures thermiques en 2035, ce à quoi la France et l’Espagne s’opposent.Dans une missive révélée par le média Contexte et consultée par l’AFP, les deux pays assurent que la révision prévue par la Commission ne devra “en aucun cas remettre en cause l’objectif de zéro émission” pour 2035.”L’échéance de 2035 est un repère essentiel pour le secteur automobile”, plaident-ils. Les deux pays affirment soutenir “des flexibilités” pour le secteur, à condition qu’ils profitent à l’industrie automobile européenne.Cette lettre sera au menu de discussions entre les 27 ministres de l’Environnement, mardi en fin d’après-midi.Ces échanges ont lieu en plein virage pro-business au sein de l’Union européenne, via notamment la révision de nombreuses mesures environnementales adoptées lors du précédent mandat d’Ursula von der Leyen.

Mode: Hermès nomme Grace Wales Bonner à la tête des collections masculines

La maison de luxe Hermès a annoncé mardi la nomination de la styliste Grace Wales Bonner comme directrice de création du prêt-à-porter masculin, en remplacement de Véronique Nichanian qui a occupé le poste pendant 37 ans.La trentenaire britannique présentera sa première collection pour Hermès en janvier 2027, a annoncé le groupe dans un communiqué.Grace Wales Bonner, diplômée de la prestigieuse école Central Saint Martins à Londres, s’est construite une belle réputation dans la mode masculine avec sa marque éponyme qu’elle développe depuis une décennie.Le directeur artistique général d’Hermès, Pierre-Alexis Dumas, s’est déclaré “très heureux” de l’accueillir. “Sa vision contemporaine de la mode, de l’artisanat et de la culture continuera à façonner le style du prêt-à-porter homme d’Hermès, conjuguant avec confiance son regard sur l’époque et l’héritage de la maison”, a-t-il déclaré dans le communiqué. De son côté, Grace Wales Bonner s’est réjouie de rejoindre “une maison si magique”. “Ouvrir ce nouveau chapitre, m’inscrire dans une telle lignée d’artisans et de créateurs est pour moi un rêve”, a-t-elle réagi.Hermès avait annoncé vendredi le départ de la styliste française Véronique Nichanian, qui présentera en janvier à la semaine de la mode parisienne Automne-Hiver 2026-2027 son dernier défilé pour la maison. La créatrice de 71 ans l’avait rejointe en 1988.Ce changement prend place dans un vaste mouvement des créateurs à la tête de grandes maisons, notamment chez Chanel, Dior, Balenciaga, Loewe ou encore Jean Paul Gaultier.Alors que le marché du luxe est confronté à des défis économiques et commerciaux, Hermès ne connaît pas la crise. La maison, dont les ventes ne cessent de progresser, a vu son chiffre d’affaires croître de plus de 7% au premier semestre 2025, à 8 milliards d’euros. Dans ce contexte, le groupe a évoqué la possibilité de se lancer dans la haute couture à l’horizon 2026 ou 2027.

L’heure du grand oral pour Marie-Ange Debon, proposée à la tête de La Poste

La présidente de Keolis, Marie-Ange Debon, va-t-elle devenir la première femme à la tête de La Poste ? Députés et sénateurs se prononceront mardi, après avoir auditionné la candidate désignée par Emmanuel Macron pour diriger le mastodonte public, confronté à la baisse du courrier.Patronne depuis août 2020 de Keolis, filiale de la SNCF spécialisée dans les transports publics, Marie-Ange Debon, 60 ans, détaillera sa feuille de route devant les commissions des affaires économiques du Sénat et de l’Assemblée nationale, respectivement à 15H et 17H.Sa nomination comme PDG de La Poste pour un mandat de cinq ans sera validée si la somme des votes négatifs exprimés dans les deux commissions n’excède pas trois cinquièmes des suffrages, puis entérinée par décret au Journal officiel.Diplômée d’HEC et de l’ENA, Marie-Ange Debon succéderait ainsi à Philippe Wahl, contraint de passer le flambeau après douze ans pour raison d’âge, avec la lourde tâche de maintenir financièrement à flot un groupe employant 230.000 postiers et soumis depuis plusieurs années à la baisse drastique des volumes de courrier.L’entreprise aux 34,6 milliards d’euros de chiffre d’affaires (en 2024) souffre aussi du fait que ses missions de service public (distribution du courrier et de la presse, aménagement du territoire, accessibilité bancaire) ne soient pas intégralement financées par l’Etat.Détenue à 66% par la Caisse des dépôts et à 34% par l’Etat, elle a récemment fait polémique en renforçant son partenariat avec Temu, plateforme de bazar du géant chinois PDD Holdings. Marie-Ange Debon devrait ainsi être interrogée sur les plateformes asiatiques à prix discount, qui représentent 22% des colis acheminés par La Poste mais sont accusées notamment de concurrence déloyale, de pollution et de travail indigne.D’autant que le projet de budget 2026 de l’Etat prévoit une taxe sur les petits colis livrés par des entreprises établies hors de l’Union européenne, notamment de Chine.La question du “déplafonnement des salaires” sera également “au cœur des débats” alors que la rémunération des dirigeants de La Banque postale, Stéphane Dedeyan, et de sa filiale CNP Assurances, Marie-Aude Thépaut, dépassent les 450.000 euros imposés aux patrons d’entreprises publiques, selon La Lettre.Du côté des syndicats de La Poste, “on attend avec impatience de connaître” le projet de Mme Debon, a indiqué à l’AFP Stéphane Chevet, administrateur CFDT, espérant “une consolidation du groupe tel qu’il existe aujourd’hui et une défense des emplois”.”On espère une rupture avec la politique menée jusqu’ici qui vise à privatiser chaque jour un peu plus La Poste”, a en revanche prévenu Christian Mathorel, secrétaire général de la fédération CGT des activités postales et télécom.L’Elysée ayant tardé à choisir sa candidate, une gouvernance par intérim avait été mise en place fin juin, avec notamment Philippe Wahl à la présidence du conseil d’administration.

Au cœur du vivier de talents français en IA que s’arrachent les entreprises

C’est dans un cadre boisé au sud de la capitale que l’Université de Paris-Saclay forme les futurs spécialistes en intelligence artificielle (IA), des profils d’élite très convoités, à l’international mais aussi en France où ils espèrent souvent rester.Malgré les salaires attractifs outre-Atlantique, Manon Arfib en dernière année à CentraleSupélec mention IA envisage son avenir en France, où elle aimerait intégrer le centre de recherche et développement d’un grand groupe sur les sujets d’énergie et de transition écologique.Pour cette étudiante de 22 ans, il est important de “pouvoir participer à ce plein essor de l’IA en France”.Paris-Saclay, qui regroupe grandes écoles et organismes de recherche, produit de futurs scientifiques et ingénieurs et se classe deuxième en mathématiques dans le monde après Harvard, rappelle Frédéric Pascal, vice-président IA de l’université.”Toutes les semaines, il y a de nouvelles offres de recrutement”, confie à l’AFP Ève Delegue, 23 ans, fraîchement diplômée du master MVA (Mathématiques, Vision, Apprentissage), piloté par l’ENS Paris-Saclay, l’une des voies royales pour travailler dans le secteur de l’IA.    Et les propositions sont variées : “entreprises, en assurance, de conseil en IA ; sociétés à Dubaï”, développe-t-elle par un matin brumeux d’octobre dans l’un des bâtiments du campus où se mêlent canapés multicolores, tables en bois brut et mur d’escalade.La France s’enorgueillit d’être le troisième pays du monde en nombre de chercheurs spécialisés en intelligence artificielle et ses talents s’illustrent chez les géants de la tech. Deux Français occupent des fonctions prestigieuses chez des leaders du secteur : Yann LeCun dirige la recherche scientifique sur l’IA chez Meta et Joëlle Barral est directrice de l’ingénierie chez Google DeepMind.- Bâtir l’IA en France -Sur le campus de Paris-Saclay, Mathis Pernin, en master MVA, en est convaincu : Paris est “le meilleur endroit en Europe actuellement” pour faire de l’IA.L’étudiant, vêtu de noir, se verrait bien rejoindre une startup pour appliquer ses compétences en intelligence artificielle dans le domaine du sport.”En tant qu’Européen et Français, on a une certaine vision des choses qui diffère des Américains et des Chinois, qui est plus basée sur la régulation et la responsabilité”, poursuit-il. “Ca me plaît de travailler dans cette optique-là.”Car le contexte géopolitique joue aussi, analyse auprès de l’AFP Joëlle Pineau, directrice de l’IA chez Cohere, société canadienne spécialisée dans les modèles d’intelligence artificielle pour les entreprises. “Beaucoup de personnes qui auraient, par le passé, envisagé de partir aux Etats-Unis préfèrent construire leur carrière en Europe”, ajoute-t-elle. Cohere a justement ouvert en septembre un bureau à Paris et cherche à doubler ses effectifs pour y passer de 20 à 40 employés en 2026. Elle rejoint d’autres entreprises qui veulent puiser dans le vivier français et ont récemment posé leurs valises dans la capitale comme les start-up américaines Anthropic et OpenAI.   – Compétition et pénurie –  “La qualité et la densité de talents en France sont vraiment exceptionnelles”, souligne Joëlle Pineau, ancienne vice-présidente de la recherche en IA chez Meta. Pour recruter, “comme dans n’importe quel marché, il y a une compétition”, reconnaît Charles de Fréminville, directeur des ressources humaines de Mistral AI. La startup française d’IA, qui a récemment levé 1,7 milliard d’euros, recrute d’ailleurs activement et espère doubler de taille l’année prochaine pour atteindre 1.200 employés.”On a plusieurs milliers de candidatures par semaine”, détaille Charles de Fréminville, pour qui Mistral attire car c’est “une entreprise indépendante européenne” très “tournée vers la science”. Mais pour des sociétés plus petites comme Gojob, spécialiste français du recrutement temporaire à l’aide de solutions d’IA, qui possède un laboratoire de recherche à Aix-en-Provence, dénicher des ingénieurs de pointe peut se révéler plus ardu. “Il y a une pénurie de talents qui est patente”, regrette son patron Pascal Lorne. “Les écoles ne sortent pas suffisamment de talents par rapport à la demande”.Consciente des besoins croissants, l’université Paris-Saclay qui dénombre 1.500 diplômés Bac+5 en IA chaque année, veut faire doubler ce chiffre d’ici cinq ans. 

Stellantis: l’arrêt de production se prolonge à Sochaux

La production du site Stellantis de Sochaux (Doubs), au point mort depuis le 15 octobre après-midi à la suite d’un problème d’approvisionnement de boîtes de vitesse, ne redémarrera pas avant le 27 octobre, a confirmé mardi la direction de l’usine.”Les difficultés d’approvisionnement sur les boîtes de vitesses persistent”, a indiqué à l’AFP Thierry Giroux, délégué syndical Force ouvrière. La direction a confirmé que l’activité resterait suspendue jusqu’au vendredi 24 octobre inclus, avec un redémarrage envisagé le lundi 27 au matin. Ce scénario sera réévalué et validé en fin de semaine, selon la même source.Environ 2.400 salariés sont concernés et placés en activité partielle de longue durée (APLD), a estimé le syndicaliste Force ouvrière. Le mois d’octobre s’annonce particulièrement perturbé pour le site sochalien: plusieurs séances de production avaient déjà été annulées trois vendredis de suite, ainsi que deux tournées de nuit. Au total, onze séances de travail ont été supprimées, en raison de difficultés chez différents fournisseurs.Avec une cadence habituelle d’environ 1.044 véhicules chaque jour, l’arrêt prolongé représente un manque à produire de plus de 7.500 véhicules.Lors d’un Comité social et économique (CSE) ordinaire, qui s’est tenu fin septembre, la direction de Stellantis avait par ailleurs annoncé l’arrêt de la production dans son usine de Mulhouse (Haut-Rhin) fabriquant les modèles 308, 408 et DS7 pour une semaine, du 27 octobre au 02 novembre, selon une source syndicale.”La direction justifie cet arrêt par un contexte difficile pour l’industrie automobile”, avec “une baisse des ventes de véhicules en Europe” et “une concurrence tarifaire agressive qui fragilise les parts de marché” avait indiqué la CFE-CGC.Ces décisions s’ajoutent à la récente annonce de Stellantis de mettre à l’arrêt trois semaines en octobre son usine de Poissy (Yvelines) et au chômage partiel ses 2.000 salariés.L’usine de Poissy produit 420 véhicules par jour.