A la Mostra, Julia Roberts défend un cinéma qui dérange

Julia Roberts a défendu vendredi, à la Mostra de Venise, la capacité du cinéma à bousculer les consciences avec son nouveau film, un thriller psychologique très attendu sur fond de scandale sexuel dans une université américaine.La star hollywoodienne vient pour la première fois sur le Lido pour présenter “After the hunt” (hors compétition) du réalisateur italien Luca Guadagnino (réalisateur de “Call me by your name”), qui a surpris la critique par son discours parfois perçu comme ambigu sur le féminisme contemporain.Elle y incarne Alma, une professeure de philosophie à la prestigieuse université de Yale, confrontée à un dilemme quand une de ses étudiantes accuse son ami et collègue Hank (Andrew Garfield) d’agression sexuelle.Interrogée sur le risque de voir le film assimilé à un manifeste de la “cancel culture”, l’actrice a expliqué qu’il cherchait à interroger plutôt qu’à donner des réponses, sans prendre parti.”Chacun exprime des sentiments, des émotions et des points de vue différents. Vous réalisez vos convictions profondes, car nous les remuons pour vous”, a-t-elle déclaré aux journalistes. A l’heure où “nous sommes en train de perdre l’art de la conversation dans l’humanité actuelle”, le film “ne fait aucune déclaration” mais “met les gens au défi d’engager le dialogue et de s’enthousiasmer ou de s’indigner, à chacun de voir”.Produit par Amazon, ce thriller psychologique à la narration lente aborde aussi le sujet du fossé générationnel entre une jeunesse américaine radicalisée sur les sujets de société et de genre et un corps enseignant blanc, bourgeois, plus conservateur.- Journalisme à l’honneur -Si Julia Roberts est, à 57 ans, une novice sur le Lido, le réalisateur Park Chan-wook y revient vingt ans après sa dernière visite. Elle remontait à 2005, pour le film “Lady Vengeance”.Le maitre coréen (“Mademoiselle”, “Old Boy”) adapte ici le roman “Le couperet” de Donald Westlake, déjà mis en scène par Costa-Gavras en 2005.Ce roman noir, paru en 1997, parle d’un “homme qui croit que l’industrie du papier est toute sa vie, que le monde le veuille ou non. Je ressens exactement la même chose pour le cinéma”, a confié Park Chan-wook au site de la Mostra de Venise.Après avoir lu le livre, “je ne pensais pas que ça me prendrait vingt ans pour tourner le film”, a-t-il ajouté. “No Other Choice”, en lice pour le Lion d’or, raconte l’histoire d’un employé d’une papeterie licencié qui va tout faire pour récupérer sa place, quitte à se débarrasser de ceux qui se mettent en travers de sa route.Autre adaptation d’un livre sélectionnée en compétition officielle: “A pied d’œuvre”, de la Française Valérie Donzelli.Le comédien Bastien Bouillon y joue un photographe décidant de quitter le confort de sa vie bourgeoise pour devenir écrivain, découvrant les affres des petits boulots alimentaires, la précarité et la rudesse de la vie d’artiste.Après avoir démarré sur une note très politique avec la lettre d’un collectif d’artistes et de cinéastes baptisé Venice4Palestine appelant le festival à dénoncer ouvertement les actions d’Israël dans la bande de Gaza, le soufflé est retombé sur le Lido.Aucune mention de la guerre au Proche-Orient ou en Ukraine n’a eu lieu lors de la cérémonie d’ouverture mercredi et, jeudi, les stars hollywoodiennes Emma Stone et George Clooney ont accaparé l’attention.Un documentaire hors compétition promet cependant de susciter des réactions vendredi. Réalisé par Laura Poitras (oscarisée en 2015 pour “Citizenfour”, sur le lanceur d’alerte Edward Snowden), il revient sur la carrière du journaliste Seymour Hersh.Prix Pulitzer en 1970, il a révélé de nombreux scandales ayant éclaboussé l’armée américaine, du Vietnam à la prison d’Abou Ghraib en Irak, tristement célèbre pour des tortures et des humiliations.”Cover-up” est un hommage au journalisme d’investigation américain, capable de révéler les scandales de la violence institutionnelle, selon la réalisatrice, Lion d’or 2022 à Venise pour son documentaire sur la crise des opiacés aux Etats-Unis et le combat de la photographe Nan Goldin.

Trump withdraws Kamala Harris’s Secret Service protection

US President Donald Trump has canceled former vice president Kamala Harris’s Secret Service protection, officials said Friday, in the Republican’s most high-profile move of its kind against his political rivals.The Secret Service customarily protects ex-VPs for six months after they leave office, a period that ended on July 21 for Harris, the defeated Democratic presidential candidate last year.But then-president Joe Biden approved a year-long extension for Harris in a previously undisclosed order that Trump has now terminated, a senior White House official told AFP on condition of anonymity.Harris’s office also confirmed the move.”The Vice President is grateful to the United States Secret Service for their professionalism, dedication, and unwavering commitment to safety,” Kirsten Harris, a senior advisor to Harris, told AFP.While Harris has kept a low profile since losing the election, the 60-year-old is scheduled to go on tour this fall to promote a book she has written on her failed presidential bid. The travel will force her to appear often in public. Harris’s inside look at her short presidential run against Trump is titled “107 Days.” The memoir, published by Simon & Schuster, will be released on September 23 in the United States.The first woman to serve as vice president of the United States, Harris became the Democratic nominee after Biden, now 82, withdrew from the race amid concerns about his cognitive health.Harris said she wrote the book with “candor and reflection” and promised a “behind-the-scenes account” of the campaign.The move to withdraw her protection comes even though the Trump administration has repeatedly spoken of the need for security for current officials following the assassination attempt that the Republican survived in July 2024 in Butler, Pennsylvania.- Political opponents -Trump sent a signed memo ordering Homeland Security Secretary Kristi Noem to “discontinue any security-related procedures previously authorized by Executive Memorandum, beyond those required by law” for Harris from September 1, said CNN, which first reported the move.The Secret Service did not immediately respond to a request for comment.Since taking office in January, Trump, 79, has taken similar measures against a long list of his perceived enemies and political opponents.He has stripped other officials and former officials of their security clearances to receive sensitive information — including Joe Biden himself — targeted law firms involved in past cases against him and pulled federal funding from universities.Biden and his wife Jill get protection for life under federal law as a former president and his spouse, but Trump in March withdrew government bodyguards from Biden’s son Hunter and daughter Ashley.Trump at the time said it was “ridiculous” that Hunter Biden had a security detail of up to 18 people.Trump has also withdrawn protection for former national security advisor John Bolton, former secretary of state Mike Pompeo and Anthony Fauci, who led the country’s fight against Covid-19.Last week, FBI agents raided the home and office of Bolton, one of Trump’s fiercest critics, in an investigation officials said was linked to classified documents.The White House has justified its decisions on removing security protection and clearances by saying that people are not entitled to them for life and that many are “quite wealthy” and can afford their own bodyguards.After his first term in office from 2017 to 2021, billionaire Trump issued an order giving a six-month extension of Secret Service protection to all four of his adult children and three senior administration officials.

Chômage record en Allemagne depuis 2015, l’appel aux réformes s’intensifie

Le nombre de chômeurs en Allemagne a dépassé les 3 millions en août, un seuil symbolique jamais atteint depuis 2015, qui alerte sur la nécessité de réformes pour relancer la première économie européenne.Selon les données publiées vendredi par l’Agence pour l’emploi, le chômage a augmenté de 45.700 personnes sur un mois, portant le total à 3,03 millions de sans-emplois.La pause estivale explique en partie cette mauvaise statistique, car, corrigé des variations saisonnières, le chiffre recule de 9.000 personnes sur un mois et le taux de chômage se maintient à 6,3%.Le marché du travail allemand subit néanmoins les effets combinés d’une stagnation économique prolongée et de la pression internationale, aggravée par le conflit en Ukraine et les incertitudes mondiales.Ses coûts d’énergie en hausse ont également nui à la compétitivité des produits “made in Germany”.Depuis mai 2022, le chômage a ainsi augmenté régulièrement, passant d’un point bas de 2,2 millions de personnes sans emploi à plus de 3 millions aujourd’hui.La dernière fois qu’un mois d’août a dépassé cette barre symbolique remonte à 2010, selon les archives de l’Agence pour l’emploi.- “Automne des réformes” -Ces chiffres bruts sont moins le révélateur d’une tendance structurelle qu’un électrochoc pour le débat public: vendredi, le quotidien populaire Bild en a fait la une de son site en ligne.Ces trois millions de chômeurs représentent surtout “un constat d’échec face au refus de réformes de ces dernières années”, a réagi Rainer Dulger, président de la Fédération allemande des employeurs (BDA). Pour lui, l’Allemagne a besoin d’un véritable “automne des réformes”.Après un départ poussif au printemps, le gouvernement de coalition dirigé par le chancelier conservateur Friedrich Merz est attendu à la rentrée sur les réformes promises, notamment fiscales et sociales, pour relancer une économie en berne.”Le vent contraire conjoncturel laisse toujours des traces sur le marché du travail et nécessite des mesures de riposte”, a reconnu la ministre social-démocrate du Travail, Bärbel Bas, dans un communiqué. Mme Bas a aussi mis en avant les efforts du gouvernement fédéral, qui a adopté des incitations à l’investissement et un plan de 500 milliards d’euros pour les infrastructures – routes, ponts, bâtiments – vieillissantes du pays.- Recul industriel -Les représentants de fédérations industrielles insistent aussi sur l’urgence d’une politique économique qui stimule d’avantage l’emploi et les investissements.Dans le secteur de la machine-outil, le directeur du lobby VDMA, Thilo Brodtmann, souligne que “sans diminution des dépenses sociales et réformes concrètes, la situation pourrait continuer à se détériorer”. Ce secteur vital pour l’économie allemande cherche d’urgence des travailleurs qualifiés face au vieillissement démographique du pays.Dans les autres pans de l’industrie, la dégradation des effectifs s’accélère: fin juin, l’emploi y avait reculé de 2,1% sur un an, soit environ 114.000 postes supprimés.Depuis 2019, ce sont près de 250.000 emplois qui ont disparu, a relevé le cabinet EY. Dans l’automobile, en pleine mutation vers l’électrique, le recul est de 6,7% sur un an, soit 51.500 postes supprimés, et plus de 112.000 depuis 2019, selon EY.Stephanie Schoenwald, économiste chez KfW Research, relativise la situation, en rappelant que l’Allemagne reste loin de ses niveaux records des années 2000, avec 5 millions de chômeurs et un taux de chômage tournant autour de 11‑12 %.Ces chiffres avaient donné naissance aux réformes Hartz, lancées entre 2003 et 2005, qui avaient durci nettement le système d’allocations chômage. La reprise de l’économie allemande “attendue l’an prochain” suggère à elle seule que “les chances d’amélioration du marché du travail restent bonnes”, conclut Mme Schoenwald.

Chômage record en Allemagne depuis 2015, l’appel aux réformes s’intensifie

Le nombre de chômeurs en Allemagne a dépassé les 3 millions en août, un seuil symbolique jamais atteint depuis 2015, qui alerte sur la nécessité de réformes pour relancer la première économie européenne.Selon les données publiées vendredi par l’Agence pour l’emploi, le chômage a augmenté de 45.700 personnes sur un mois, portant le total à 3,03 millions de sans-emplois.La pause estivale explique en partie cette mauvaise statistique, car, corrigé des variations saisonnières, le chiffre recule de 9.000 personnes sur un mois et le taux de chômage se maintient à 6,3%.Le marché du travail allemand subit néanmoins les effets combinés d’une stagnation économique prolongée et de la pression internationale, aggravée par le conflit en Ukraine et les incertitudes mondiales.Ses coûts d’énergie en hausse ont également nui à la compétitivité des produits “made in Germany”.Depuis mai 2022, le chômage a ainsi augmenté régulièrement, passant d’un point bas de 2,2 millions de personnes sans emploi à plus de 3 millions aujourd’hui.La dernière fois qu’un mois d’août a dépassé cette barre symbolique remonte à 2010, selon les archives de l’Agence pour l’emploi.- “Automne des réformes” -Ces chiffres bruts sont moins le révélateur d’une tendance structurelle qu’un électrochoc pour le débat public: vendredi, le quotidien populaire Bild en a fait la une de son site en ligne.Ces trois millions de chômeurs représentent surtout “un constat d’échec face au refus de réformes de ces dernières années”, a réagi Rainer Dulger, président de la Fédération allemande des employeurs (BDA). Pour lui, l’Allemagne a besoin d’un véritable “automne des réformes”.Après un départ poussif au printemps, le gouvernement de coalition dirigé par le chancelier conservateur Friedrich Merz est attendu à la rentrée sur les réformes promises, notamment fiscales et sociales, pour relancer une économie en berne.”Le vent contraire conjoncturel laisse toujours des traces sur le marché du travail et nécessite des mesures de riposte”, a reconnu la ministre social-démocrate du Travail, Bärbel Bas, dans un communiqué. Mme Bas a aussi mis en avant les efforts du gouvernement fédéral, qui a adopté des incitations à l’investissement et un plan de 500 milliards d’euros pour les infrastructures – routes, ponts, bâtiments – vieillissantes du pays.- Recul industriel -Les représentants de fédérations industrielles insistent aussi sur l’urgence d’une politique économique qui stimule d’avantage l’emploi et les investissements.Dans le secteur de la machine-outil, le directeur du lobby VDMA, Thilo Brodtmann, souligne que “sans diminution des dépenses sociales et réformes concrètes, la situation pourrait continuer à se détériorer”. Ce secteur vital pour l’économie allemande cherche d’urgence des travailleurs qualifiés face au vieillissement démographique du pays.Dans les autres pans de l’industrie, la dégradation des effectifs s’accélère: fin juin, l’emploi y avait reculé de 2,1% sur un an, soit environ 114.000 postes supprimés.Depuis 2019, ce sont près de 250.000 emplois qui ont disparu, a relevé le cabinet EY. Dans l’automobile, en pleine mutation vers l’électrique, le recul est de 6,7% sur un an, soit 51.500 postes supprimés, et plus de 112.000 depuis 2019, selon EY.Stephanie Schoenwald, économiste chez KfW Research, relativise la situation, en rappelant que l’Allemagne reste loin de ses niveaux records des années 2000, avec 5 millions de chômeurs et un taux de chômage tournant autour de 11‑12 %.Ces chiffres avaient donné naissance aux réformes Hartz, lancées entre 2003 et 2005, qui avaient durci nettement le système d’allocations chômage. La reprise de l’économie allemande “attendue l’an prochain” suggère à elle seule que “les chances d’amélioration du marché du travail restent bonnes”, conclut Mme Schoenwald.

Palestinian factions hand over weapons from Beirut camps: official

Palestinian factions in several Beirut refugee camps surrendered their weapons to the Lebanese army on Friday, an official said, as the government disarms non-state groups.Ramez Dimashkieh, chairman of the official Lebanese-Palestinian Dialogue Committee, told AFP that “the Palestine Liberation Organisation handed over three truckloads of weapons to the Lebanese army”, including rockets and heavy weapons.One truckload came from the Mar Elias camp and Shatila camps, and two from the Burj al-Barajneh camp in Beirut and its suburbs, he said, adding that “this completes the process of handing over” PLO weapons from the Beirut camps.At the entrance to the Burj al-Barajneh camp, AFP correspondents saw large wooden crates being moved to a nearby parking lot where soldiers inspected them before transporting them away, as troops deployed heavily to the area.The official National News Agency had earlier reported the arrival of army vehicles in the camp “to receive a new batch of Palestinian weapons”.During a visit to Beirut in May, Palestinian president Mahmud Abbas and Lebanese President Joseph Aoun agreed that weapons in Lebanon’s Palestinian refugee camps would be handed over to the Lebanese authorities.The implementation of the deal began last week as Abbas’s Fatah movement surrendered weapons in Burj al-Barajneh camp.Abbas’s Fatah is the most prominent PLO faction. Palestinian militant groups Hamas and Islamic Jihad, which are allied to Lebanon’s Hezbollah militant group, are not part of the organisation.Dimashkieh said Friday that “there are still other factions that have not surrendered their weapons but the process has started”.On Thursday, PLO factions handed over heavy weapons in south Lebanon’s Rashidieh, Al-Bass and Burj al-Shemali camps, the Lebanese-Palestinian dialogue committee said.The move to collect the Palestinian factions’ weapons comes as the Lebanese army draws up a plan to disarm Hezbollah by the end of the year.The plan, which is to be presented to the cabinet by the end of the month, was commissioned by the government under heavy US pressure and amid fears of expanded Israeli military action.During a year of hostilities between Israel and Hezbollah that largely ended with a November ceasefire, Palestinian groups including Hamas claimed rocket fire towards Israel.By longstanding convention, the Lebanese army stays out of the Palestinian camps and leaves Palestinian factions to handle security.