Wall Street soulagée par le répit sur le front de la guerre commerciale

La Bourse de New York a terminé en nette hausse mardi, enthousiaste face à la perspective de négociations commerciales entre les Etats-Unis et l’Union européenne, à la veille des résultats de Nvidia.Le Dow Jones a gagné 1,78%, l’indice Nasdaq a bondi de 2,47% et l’indice élargi S&P 500 a pris 2,05%.”Nous venons d’assister à une belle reprise, avec le retour de l’optimisme commercial”, résume auprès de l’AFP Angelo Kourkafas, d’Edward Jones.Le président américain Donald Trump avait menacé vendredi d’imposer des droits de douane de 50% aux importations européennes à partir du 1er juin, estimant que les négociations n’allaient “nulle part”.Il a ensuite accepté, dimanche, de reporter la date de la mise en place de ces droits de douane jusqu’au 9 juillet après un appel téléphonique avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.”C’est une étape importante qui indique qu’il y a de la place pour les négociations”, assure M. Kourkafas.”Je viens d’apprendre que l’Union européenne nous a rapidement proposé des dates de réunion. C’est un événement positif”, a déclaré mardi le président américain sur son réseau social Truth.”Les investisseurs poussent un soupir de soulagement en constatant que la situation en Europe s’est désamorcée au lieu de s’aggraver davantage”, commente auprès de l’AFP Adam Sarhan, de 50 Park Investments.Par ailleurs, “la première hausse mensuelle de la confiance des consommateurs depuis novembre renforce le sentiment positif” de Wall Street, note Jose Torres, d’Interactive Brokers.Selon l’association professionnelle Conference Board, la confiance est remontée à 98 points, soit 12,3 points de mieux que le mois précédent, après cinq mois de baisse d’affilée, aussi bien concernant la situation économique présente que celle à venir.Cette remontée est nettement supérieure aux attentes des analystes.Sur le marché obligataire, le taux de rendement des emprunts d’Etat américains à 10 ans se détendait à 4,45%, contre 4,51% vendredi en clôture.Désormais, “tous les regards sont rivés sur Nvidia”, selon Adam Sarhan. Le groupe publiera ses résultats mercredi, après la clôture.L’engouement pour le secteur des semiconducteurs, porté par les promesses de la demande liée au développement de l’intelligence artificielle (IA) et de ses besoins en puces électroniques, a été remis en question ces derniers mois à Wall Street.Les investisseurs ont particulièrement réagi à l’arrivée de DeepSeek, un modèle d’IA chinois revendiquant des performances similaires à ses concurrents américains mais qui serait nettement moins gourmand en ressources.En conséquence, des résultats de Nvidia meilleurs qu’attendu par les analystes ou moins bons pourraient faire tanguer la place américaine dans un sens ou dans l’autre, selon Adam Sarhan.Au tableau des valeurs, la chaîne de cinémas AMC a bondi de plus de 23% à 4,01 dollars après avoir réalisé un chiffre d’affaires record à l’occasion du long week-end du “Memorial Day”, férié aux Etats-Unis. “Au total, plus de 7 millions de cinéphiles ont visité un cinéma AMC aux États-Unis ou un cinéma Odeon à l’international de jeudi à lundi”, a assuré le groupe dans un communiqué.La société VF Corp, qui chapeaute plusieurs marques comme les magasins d’équipements de loisirs de plein air The North Face ou les chaussures Timberland, a été recherchée (+12,92% à 13,55 dollars) après que son patron a acheté plus de 80.000 actions de l’entreprise.Le groupe Trump Media, chargé de la gestion des intérêts économiques de Donald Trump, a chuté (-10,38% à 23,05 dollars), les investisseurs étant peu séduits par l’annonce d’une levée d’environ 2,5 milliards de dollars pour constituer une réserve de bitcoins, nouvelle preuve du rapprochement du président américain avec le secteur des crypto-actifs.La société Circle, créatrice de la cryptomonnaie USDC indexée sur le dollar américain, va émettre 24 millions d’actions à un prix unitaire compris entre 24 et 26 dollars lors de son introduction en Bourse, selon des documents officiels transmis au gendarme boursier américain (SEC).

Trump s’en prend à nouveau à Poutine, accusé de “jouer avec le feu”

Donald Trump a une nouvelle fois laissé éclater mardi sa frustration envers Vladimir Poutine, accusé de “jouer avec le feu”, la Russie reprochant pour sa part à l’Ukraine d’intensifier ses attaques aériennes pour faire échouer les négociations entre les deux pays.Après un week-end de frappes massives en Ukraine, présentées par Moscou comme une “réponse” à des attaques de drones ukrainiennes ayant fait des victimes civiles, le président américain a renouvelé ses critiques à l’encontre de son homologue russe.”Ce que Vladimir Poutine ne réalise pas c’est que sans moi, la Russie subirait beaucoup de très mauvaises choses, et je veux dire, TRES MAUVAISES. Il joue avec le feu!”, a-t-il écrit, dans un message publié sur son réseau Truth Social.Donald Trump, qui pourrait annoncer dès cette semaine de nouvelles sanctions contre la Russie selon CNN et le Wall Street Journal, avait déjà estimé dimanche que le dirigeant russe était “devenu complètement fou”.Le Kremlin avait minimisé lundi ces propos, les attribuant à une “surcharge émotionnelle” touchant “tout le monde”.Sous pression américaine pour mettre fin au conflit lancé par l’invasion russe en février 2022, la Russie et l’Ukraine ont tenu ce mois-ci à Istanbul des pourparlers qui n’ont pas permis de réelle percée.L’Ukraine a annoncé avoir été visée par des attaques aériennes russes massives ces derniers jours. Dimanche, 13 civils, dont trois enfants de la même famille, ont péri dans des frappes de missiles et drones russes, selon Kiev.Lundi, les attaques n’ont pas fait de morts mais ont impliqué 355 drones, un “record” depuis le début du conflit, selon l’armée de l’air ukrainienne.- “Mesures provocatrices” -Le ministère russe de la Défense a affirmé mardi que c’était l’Ukraine, soutenue par “certains pays européens”, qui avait “pris une série de mesures provocatrices visant à faire échouer le processus de négociations”, citant la multiplication des “attaques à l’aide de drones et de missiles” contre des installations civiles en Russie depuis le 20 mai.Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a ensuite affirmé que les actions de Kiev étaient “clairement en dissonance avec la volonté de paix”.S’il décidait d’imposer de nouvelles sanctions à la Russie, il s’agirait pour Donald Trump d’une nette rupture.Depuis son retour au pouvoir en janvier, le président américain misait plutôt sur un rapprochement avec le maître du Kremlin, avec lequel il se flattait jusqu’ici d’avoir une relation privilégiée.L’émissaire spécial américain pour l’Ukraine, le général Keith Kellogg, a jugé mardi sur la chaîne Fox News que la “frustration (de Donald Trump) était compréhensible”.”Le président a clairement dit qu’il voulait une paix négociée. (Il) a aussi intelligemment gardé toutes les options ouvertes”, a pour sa part déclaré la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt.Selon le Wall Street Journal, les nouvelles sanctions à l’étude pourraient viser en particulier le secteur bancaire.Deux sénateurs américains, le démocrate Richard Blumenthal et le républicain Lindsey Graham, font de leur côté pression pour imposer de très lourdes sanctions dites “secondaires”, c’est à dire ciblant non pas la Russie mais les pays qui achètent ses hydrocarbures.- “Bons offices” suisses -Washington appelle à un cessez-le-feu inconditionnel, ce que veut aussi Kiev, mais pas Moscou.Selon le général Kellogg, les prochaines négociations entre l’Ukraine et la Russie, si elles ont lieu, se tiendront “probablement” à Genève.”La Suisse reste disposée à offrir ses bons offices”, a fait savoir à l’AFP le ministère suisse des Affaires étrangères, soulignant être “en contact avec toutes les parties concernées à différents niveaux”.Depuis qu’elle a organisé en juin 2024 le Sommet de la paix du Burgenstock, excluant la Russie, la Suisse n’est toutefois plus considérée par Moscou comme un pays neutre et donc comme l’endroit le plus adéquat pour des pourparlers.L’ampleur des attaques russes met à rude épreuve la défense antiaérienne de l’Ukraine qui commence, selon des médias occidentaux, à manquer sérieusement de moyens pour les repousser.Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a dénoncé lundi “le sentiment d’impunité” de la Russie, appelant les Occidentaux à renforcer leurs sanctions.La Russie part, elle, du principe que les négociations doivent se faire “simultanément” aux combats. L’Ukraine voit cette position comme une preuve que le Kremlin cherche à jouer la montre pour profiter de son avantage sur le champ de bataille.Ces frappes en Ukraine se sont poursuivies mardi et le ministère russe de la Défense a encore revendiqué la prise d’un village dans la région de Donetsk, dans l’est de l’Ukraine.

Congrès: les socialistes choisissent leur premier secrétaire, la présidentielle en ligne de mire

Les socialistes ont voté  mardi une première fois pour choisir leur premier secrétaire, entre le sortant Olivier Faure et ses concurrents, le maire de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol et le chef des députés socialistes Boris Vallaud, avec pour principal enjeu la stratégie pour la présidentielle de 2027.La bataille devrait se jouer essentiellement entre les deux rivaux du précédent congrès de Marseille, en 2023: Nicolas Mayer-Rossignol affirme qu’il sera en tête, le camp d’Olivier Faure évoque une lutte serrée, mais table sur la victoire de son champion.Les adhérents, – quelque 40.000 comptabilisés- ont voté dans les sections de 17h à 22H, pour ce premier tour destiné à choisir le prochain texte d’orientation du parti. Les deux candidats dont les motions seront arrivées en tête seront départagés lors d’un deuxième tour le 5 juin avant un Congrès prévu du 13 au 15 juin à Nancy.Les résultats ne seront connus que tard dans la nuit, voire mercredi matin. Et risquent de faire l’objet d’accusations de tricheries, comme à Marseille.A Carmaux (Tarn), François Bouissié, 37 ans, a voté pour la motion de Boris Vallaud, “le plus à même de rassembler aujourd’hui un parti qui est trop marqué sur deux camps très distincts et assez fratricides”.Dans le 18e arrondissement de Paris, Michèle Célarié, 90 ans et militante depuis plus de 60 ans, n’a pas donné son choix, mais veut “évidemment” un candidat PS à la prochaine présidentielle, se remémorant avec émotion la victoire de François Mitterrand en 1981. “J’ai toujours l’espoir”, a-t-elle affirmé.Olivier Faure, à la tête du PS depuis 2018, défend l’union de la gauche non mélenchoniste pour la présidentielle de 2027, avec une plateforme programmatique allant du leader de Place publique Raphaël Glucksmann à l’ex-député LFI François Ruffin, en vue d’une candidature commune.Dans une vidéo sur X mardi, il a appelé les militants à “prolonger le travail accompli ces dernières années”, affirmant que “nous sommes redevenus centraux dans le débat politique”.Mais Nicolas Mayer-Rossignol, qui n’a jamais accepté sa défaite sur le fil en 2023, taxe celui qui a été l’un des artisans des accords de gauche Nupes (en 2022) et Nouveau Front populaire (en 2024) d'”ambiguïté” vis-à-vis de Jean-Luc Mélenchon, avec qui il a pourtant pris ses distances depuis plusieurs mois.Le maire de Rouen défend “l’affirmation socialiste” et prône la création d’un grand parti socialiste (un “GPS”) agrégeant “ceux qui sont au PS et ceux qui sont à l’extérieur”, comme Raphaël Glucksmann, Benoît Hamon ou Bernard Cazeneuve. De cette confédération émergera un candidat social-démocrate en vue de 2027, estime-t-il, jugeant prématuré de parler primaire avant les municipales. – Faiseur de roi -Dans une vidéo mardi, l’édile rouennais dit vouloir faire revenir au PS “toutes celles et ceux qui n’attendent que ça”, et ont quitté le parti ces dernières années, pour atteindre “100.000 militants”.  Surtout, il accuse Olivier Faure d'”une gestion clanique” et d’un manque de travail dans le parti.Les partisans du premier secrétaire sortant répondent que Nicolas Mayer-Rossignol a rassemblé autour de lui une coalition disparate de tous les “anti-Faure”, de la maire de Vaulx-en-Velin Hélène Geoffroy à la présidente d’Occitanie Carole Delga, en passant par le député de l’Eure Philippe Brun et le maire de Saint-Ouen Karim Bouamrane.  Et ils prédisent une candidature de l’ex-président François Hollande en 2027, si le maire de Rouen gagne le congrès. Le troisième homme du congrès, Boris Vallaud se veut le candidat de “la réconciliation” et de “la doctrine”. Il a notamment développé le concept de “démarchandisation” de la société, et a lancé un institut de formation et un média interne.Sur France 2, il a expliqué mardi être “le seul à faire une vraie proposition de rassemblement”, et appelé les militants à choisir “la perspective du meilleur” contre l’extrême droite. Quel que soit son score – 15 à 20% selon ses rivaux -, il pourrait être faiseur de roi, s’il décide au second tour de se ranger derrière un de ses adversaires. Le reste de la gauche scrute ce congrès. La cheffe des Écologistes Marine Tondelier, favorable à l’union de la gauche en 2027, souhaite la victoire d’Olivier Faure. A l’inverse, Raphaël Glucksmann, qui refuse toute idée de primaire, penche plus pour une victoire de M. Mayer-Rossignol. Comme Jean-Luc Mélenchon, qui trace son chemin vers la présidentielle et entend bien se présenter comme “la vraie gauche”.   

Congrès: les socialistes choisissent leur premier secrétaire, la présidentielle en ligne de mire

Les socialistes ont voté  mardi une première fois pour choisir leur premier secrétaire, entre le sortant Olivier Faure et ses concurrents, le maire de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol et le chef des députés socialistes Boris Vallaud, avec pour principal enjeu la stratégie pour la présidentielle de 2027.La bataille devrait se jouer essentiellement entre les deux rivaux du précédent congrès de Marseille, en 2023: Nicolas Mayer-Rossignol affirme qu’il sera en tête, le camp d’Olivier Faure évoque une lutte serrée, mais table sur la victoire de son champion.Les adhérents, – quelque 40.000 comptabilisés- ont voté dans les sections de 17h à 22H, pour ce premier tour destiné à choisir le prochain texte d’orientation du parti. Les deux candidats dont les motions seront arrivées en tête seront départagés lors d’un deuxième tour le 5 juin avant un Congrès prévu du 13 au 15 juin à Nancy.Les résultats ne seront connus que tard dans la nuit, voire mercredi matin. Et risquent de faire l’objet d’accusations de tricheries, comme à Marseille.A Carmaux (Tarn), François Bouissié, 37 ans, a voté pour la motion de Boris Vallaud, “le plus à même de rassembler aujourd’hui un parti qui est trop marqué sur deux camps très distincts et assez fratricides”.Dans le 18e arrondissement de Paris, Michèle Célarié, 90 ans et militante depuis plus de 60 ans, n’a pas donné son choix, mais veut “évidemment” un candidat PS à la prochaine présidentielle, se remémorant avec émotion la victoire de François Mitterrand en 1981. “J’ai toujours l’espoir”, a-t-elle affirmé.Olivier Faure, à la tête du PS depuis 2018, défend l’union de la gauche non mélenchoniste pour la présidentielle de 2027, avec une plateforme programmatique allant du leader de Place publique Raphaël Glucksmann à l’ex-député LFI François Ruffin, en vue d’une candidature commune.Dans une vidéo sur X mardi, il a appelé les militants à “prolonger le travail accompli ces dernières années”, affirmant que “nous sommes redevenus centraux dans le débat politique”.Mais Nicolas Mayer-Rossignol, qui n’a jamais accepté sa défaite sur le fil en 2023, taxe celui qui a été l’un des artisans des accords de gauche Nupes (en 2022) et Nouveau Front populaire (en 2024) d'”ambiguïté” vis-à-vis de Jean-Luc Mélenchon, avec qui il a pourtant pris ses distances depuis plusieurs mois.Le maire de Rouen défend “l’affirmation socialiste” et prône la création d’un grand parti socialiste (un “GPS”) agrégeant “ceux qui sont au PS et ceux qui sont à l’extérieur”, comme Raphaël Glucksmann, Benoît Hamon ou Bernard Cazeneuve. De cette confédération émergera un candidat social-démocrate en vue de 2027, estime-t-il, jugeant prématuré de parler primaire avant les municipales. – Faiseur de roi -Dans une vidéo mardi, l’édile rouennais dit vouloir faire revenir au PS “toutes celles et ceux qui n’attendent que ça”, et ont quitté le parti ces dernières années, pour atteindre “100.000 militants”.  Surtout, il accuse Olivier Faure d'”une gestion clanique” et d’un manque de travail dans le parti.Les partisans du premier secrétaire sortant répondent que Nicolas Mayer-Rossignol a rassemblé autour de lui une coalition disparate de tous les “anti-Faure”, de la maire de Vaulx-en-Velin Hélène Geoffroy à la présidente d’Occitanie Carole Delga, en passant par le député de l’Eure Philippe Brun et le maire de Saint-Ouen Karim Bouamrane.  Et ils prédisent une candidature de l’ex-président François Hollande en 2027, si le maire de Rouen gagne le congrès. Le troisième homme du congrès, Boris Vallaud se veut le candidat de “la réconciliation” et de “la doctrine”. Il a notamment développé le concept de “démarchandisation” de la société, et a lancé un institut de formation et un média interne.Sur France 2, il a expliqué mardi être “le seul à faire une vraie proposition de rassemblement”, et appelé les militants à choisir “la perspective du meilleur” contre l’extrême droite. Quel que soit son score – 15 à 20% selon ses rivaux -, il pourrait être faiseur de roi, s’il décide au second tour de se ranger derrière un de ses adversaires. Le reste de la gauche scrute ce congrès. La cheffe des Écologistes Marine Tondelier, favorable à l’union de la gauche en 2027, souhaite la victoire d’Olivier Faure. A l’inverse, Raphaël Glucksmann, qui refuse toute idée de primaire, penche plus pour une victoire de M. Mayer-Rossignol. Comme Jean-Luc Mélenchon, qui trace son chemin vers la présidentielle et entend bien se présenter comme “la vraie gauche”.   

Dans la bande de Gaza affamée, la foule se rue sur un centre de distribution d’aide

Des milliers de personnes se sont ruées mardi sur un nouveau centre de distribution d’aide d’une fondation soutenue par Israël et les Etats-Unis dans le sud de la bande de Gaza, provoquant des scènes de chaos, ont rapporté des journalistes de l’AFP. L’épisode est intervenu alors qu’Israël, qui a intensifié à la mi-mai son offensive dans le territoire palestinien, affamé et dévasté par 19 mois de guerre, y met en place un nouveau système de distribution d’aide, contesté par la communauté humanitaire.  Selon la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), récemment créée de toutes pièces et organisatrice de la distribution à Rafah, dans l’extrême-sud de la bande de Gaza, “les opérations normales ont repris” après l’incident. Sous fortes pressions internationales, Israël a partiellement levé la semaine dernière le blocus total des livraisons humanitaires qu’il avait imposé le 2 mars au territoire palestinien, y aggravant les pénuries de nourriture et médicaments.  “Je me tenais dans la file à un point de distribution d’aide à Rafah avec des centaines de citoyens, et soudain un grand nombre de personnes ont commencé à pousser et entrer de façon totalement aléatoire”, a déclaré à l’AFP Ayman Abou Zaïd, un déplacé.”C’était dû au manque d’aide et au retard dans la distribution, alors ils ont essayé de rentrer pour prendre tout ce qu’ils pouvaient”, a-t-il ajouté.À un moment donné, a-t-il poursuivi, “les forces israéliennes ont commencé à tirer, le son était très effrayant, et les gens ont commencé à se disperser, mais certains ont continué à essayer de prendre l’aide malgré le danger”. – “Scènes déchirantes” -Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu,  a reconnu “une perte de contrôle momentanée” sur le site, après que l’armée israélienne a déclaré que ses troupes avaient “effectué des tirs d’avertissement dans la zone située à l’extérieur de l’enceinte”.”Le contrôle de la situation a été rétabli, les opérations de distribution de nourriture devraient se poursuivre comme prévu et la sécurité des troupes de l’armée israélienne n’a pas été compromise”, a ajouté l’armée.  Les images de la scène qui ont circulé sont “déchirantes”, a réagi le porte-parole du secrétaire général de l’ONU, Stéphane Dujarric, alors que les Nations unies ont exclu de collaborer avec la GHF. Selon cette organisation, l’affluence a été telle que son équipe “s’est repliée pour permettre à un petit nombre de Gazaouis de recevoir de l’aide en toute sécurité [avant de] de se disperser.”Des images de l’AFP ont montré des foules sortant de la zone mardi chargées de fournitures, y compris dans des boîtes marquées du sigle GHF. La Fondation a également accusé des “barrages imposés par le Hamas” d’avoir entraîné des retards dans la distribution de l’aide à Rafah, l’un des deux centres qu’elle a ouvert mardi, sur un total de quatre annoncés à court terme dans le centre et le sud de la bande de Gaza.L'”invasion” du centre “par des milliers d’affamés” prouve que les efforts d’Israël pour distribuer de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza en contournant les Nations unies ont “lamentablement échoué”, a estimé de son côté le bureau de presse du gouvernement du Hamas à Gaza.- “462.000 repas” -La GHF a aussi indiqué avoir distribué jusqu’à présent environ “8.000 colis de nourriture” représentant “un total de 462.000 repas”, pour une population de 2,4 millions de personnes. Israël, qui accuse le Hamas de détourner les livraisons humanitaires, ce que le mouvement islamiste palestinien nie, a apporté son soutien aux activités de cette organisation. Mais la GHF est accusée au sein de la communauté humanitaire internationale d’aider Israël à atteindre ses objectifs militaires à Gaza, en violation des principes humanitaires, de contourner l’ONU et d’exclure les Palestiniens. “Nous et nos partenaires disposons d’un plan détaillé, fondé sur des principes et solide sur le plan opérationnel, soutenu par les Etats membres, pour acheminer l’aide aux populations désespérées”, a rappelé M. Dujarric.Washington a de son côté qualifié de “comble de l’hypocrisie” les critiques de l’ONU sur les activités de la GHF. Enregistrée à Genève en février, la GHF n’a ni bureaux ni représentants connus dans cette ville, siège des organisations humanitaires internationales.Et son ancien directeur exécutif, Jake Wood, a annoncé sa démission dimanche, estimant impossible de faire son travail en suivant les principes humanitaires de neutralité et d’indépendance.Le COGAT, l’organe du ministère israélien de la Défense chargé des affaires civiles dans les territoires palestiniens, a lui affirmé que “95 camions de l’ONU et la communauté internationale” étaient entrés mardi à Gaza, où des centaines d’autres attendent d’être pris en charge par l’ONU. “Ne vous laissez pas abuser par la désinformation”, a-t-il écrit sur X, “l’ONU refuse toujours de faire son travail”. 

Argentine: le procès Maradona en péril après la récusation d’une juge

Deux mois d’audience pour rien ? Le procès sur la mort de Maradona était mardi sur le fil du rasoir, à risque de nullité, après la récusation de l’une des trois juges, pour avoir collaboré, à l’insu de tous, à la préparation d’un documentaire.Le président du tribunal de San Isidro (nord de Buenos Aires) Maximiliano Savarino, a ordonné “la mise à l’écart de la Dr (Julieta) Makintach”, considérant qu'”ont été prouvées des circonstances affectant (son) impartialité” après avoir entendu les arguments des parties pour une récusation. “Ce qui s’est passé et a été vérifié est extrêmement grave”.Puis il a ordonné une suspension d’audience, avant d’entendre leurs arguments sur la poursuite éventuelle du procès, avec désignation d’un nouveau juge, ou sa nullité, partielle ou totale.Après sept jours de suspension, le procès, au parfum désormais de débâcle judiciaire, a repris mardi de sept professionnels de santé – médecins, psychiatre, psychologue, infirmiers, jugés pour négligences ayant potentiellement entraîné la mort de l’astre du football, en novembre 2020 sur un lit de convalescence à domicile, en post-neurochirurgie.Mais loin de se concentrer sur Diego, ses soins, ou leurs manquements, l’audience entière a été consacrée aux arguments de l’accusation, des avocats de la défense, de la famille, qui l’un après l’autre ont réclamé le dessaisissement de la juge Makintach.- Une série “Justice Divine” -Auparavant, l’audience, incrédule, a visionné des extraits d’une mini-série documentaire en préparation, trailer stylisé compris: “Une idole, une juge, un procès: la juge derrière D10S”, promettait la bande-annonce mettant la juge Makintach en vedette. Le titre provisoire ? “Justice Divine”, référence encore au “Dieu” Maradona, à jamais idole des Argentins.Ces images avaient été saisies lors d’une série de perquisitions depuis une semaine – depuis les premières demandes de récusation. Elles faisaient suite à la présence remarquée en audience, en mars, de personnes paraissant filmer les débats, où les caméras étaient strictement interdites. Le scandale s’est amplifié avec la fuite dans la presse d’images de vidéosurveillance montrant la juge parcourant, le dimanche juste avant le procès, les locaux du tribunal, filmés par une équipe, avec plusieurs prises, donnant des bouts d’interview, sur son métier, mais aussi sur le début du procès.Mardi, la magistrate de 47 ans, s’est défendue de toute “partialité”, niant avoir fait “quoi que ce soit d’irrégulier” sinon avoir “donné une interview à une amie d’enfance, parlant de la justice”, dans le but de “rapprocher la justice de la société”.Le procureur Patricio Ferrari, appuyant la récusation l’a accusée d’avoir “menti à tous”. Et d’avoir “agi comme une actrice, non comme une juge, dans une téléréalité”.Fernando Burlando, avocat des filles aînées Maradona, a dénoncé une “utilisation du mécanisme judiciaire pour un intérêt personnel”, conduite “relevant d’une violation des préceptes éthiques, moraux et légaux”.Auparavant, il avait dénoncé “un scandale d’une ampleur telle que le monde entier parle de la justice argentine comme du pire des exemples”, et fulminé autant contre la “négligence” du tribunal de San Isidro que le “narcissisme” de la magistrate. Finalement, la juge Makintach a pris acte de sa récusation, et dit espérer “que le procès puisse continuer sans moi”.Ces derniers jours, les parties spéculaient sur le fait que le procès pourrait se poursuivre, avec un nouveau juge en lieu de Julieta Makintach. D’autres, avocats ou observateurs extérieurs, penchaient pour la nullité.- “Ceci est vicié” -“Le procès ne peut pas continuer, il doit être annulé, même si c’est une honte et un manque total de respect pour Maradona, ses sÅ“urs, ses filles et tous les Argentins qui veulent une justice équitable”, a estimé pour l’AFP Adrian Tenca, pénaliste de l’Université de Buenos Aires.”Tout le monde a désormais la sensation que ceci est vicié (…) le plus sain est qu’on recommence tout à zéro”, a estimé Mario Baudry, avocat de Veronica Ojeda, ex-compagne de Maradona. Selon lui, si toutes les parties se mettent d’accord, un nouveau trio de juges pourrait être désigné en vue d’une reprise du procès. Peut-être vers janvier 2026, a-t-il spéculé.Difficile de percevoir a priori à qui bénéficierait le long report d’un procès qui déjà avançait péniblement, à raison de deux audiences par semaine. Et où la majorité des témoignages, quelque 40 à ce jour, ont surtout convergé vers le piètre niveau de soins, d’équipement médical, sur le lieu de convalescence fatal de Maradona à Tigre (nord de Buenos Aires). Sans pour autant dessiner, à ce stade, un clair niveau de responsabilité, ou d’intentionnalité.Les accusés, qui déclinent toute responsabilité dans le décès, encourent 8 à 25 ans de prison. Seule l’une d’entre eux a été -brièvement- entendue à ce jour depuis le début du procès.

Au tribunal, la redoutable Mimi Marchand qui a agi comme “une idiote”

Elle est arrivée au tribunal précédée de sa réputation de papesse redoutée de la presse people, communicante de l’ombre des puissants… Mais à la barre, soupçonnée d’avoir fait chanter l’animatrice Karine Le Marchand, Mimi Marchand ne fait que se désoler d’avoir agi “comme une idiote”.”Malgré le métier que je fais, j’ai une morale”, assure Mimi Marchand de sa voix rauque à peine audible, sans sembler convaincre ni émouvoir quiconque dans la salle d’audience. Ça fait une petite heure qu’elle s’explique et Karine Le Marchand a déjà soufflé une dizaine de fois, incrédule, consternée ou furieuse.Quant à la présidente, elle dit directement: “Franchement Mme Marchand, j’ai du mal à vous suivre”.Les faits: en février 2020, la fille mineure de Karine Le Marchand se retrouve en garde à vue pour acquisition de cannabis. L’un des paparazzi habituels de Mimi Marchand planque devant le commissariat en espérant que sa célèbre mère vienne la chercher. Quand il se rend compte que l’animatrice de “L’amour est dans le pré” est dans une campagne suisse, le plan perd de son intérêt: les photos d’une mineure seule, “c’est invendable”. “Envoie”, avait tout de même intimé Mimi Marchand. “J’étais très contrariée”, à l’époque “Karine est une amie”, justifie Mimi Marchand, petite femme blonde de 78 ans vêtue d’un ensemble bleu en velours satiné. Derrière elle, l’animatrice fait vigoureusement non de la tête. Mimi Marchand avait alerté et rassuré Karine Le Marchand: les photos ne sortiraient pas, elle les avait bloquées en donnant “3.000 euros” au photographe, un “jeune” qu’elle ne connaît pas, avait-elle prétendu alors qu’il s’agit du célèbre paparazzo Sébastien Valiela qu’elle connaît depuis 25 ans.”J’ai menti”, “je suis une idiote”, bafouille Mimi Marchand. Et les 1.600 euros que lui “rembourse” Karine Le Marchand ? “Je les prends, comme une abrutie”, se flagelle encore la patronne de l’agence Bestimage. Son avocate Caroline Toby vient à sa rescousse. “C’est pour vous faire mousser, pour alimenter l’image de Mimi la grande puissante qui peut retenir des photos ?”. La reine des people acquiesce d’un air penaud. Elle sait Karine Le Marchand “très en colère”, n’ose pas se “retourner pour la regarder”. L’animatrice se met doucement à rire.- “Dette” -Quant vient son tour de parler – et elle en avait “très envie”, note la présidente – Karine Le Marchand, 56 ans, abat en quelques phrases l’image de la “grand-mère” confuse. Les fragilités des célèbres ? Mimi Marchand “en fait son beurre, c’est son business”, cingle l’animatrice.”Moi j’ai pas un mec caché, je me drogue pas, j’ai pas un compte en Suisse. Elle peut chercher, y’a rien et ça me donne une force monstrueuse. Mais c’est vrai qu’il y a plein de gens qui ont peur de cette femme parce qu’elle a un pouvoir énorme. Sur moi, désolée, non ça marche pas. Au pire j’aurai un contrôle fiscal, je m’en fous”.Pour illustrer le “pouvoir de nuisance” de Mimi Marchand, elle rappelle ses puissantes connexions, notamment Emmanuel et Brigitte Macron qu’elle s’est vantée d’avoir porté jusqu’à l’Elysée à coup de “fausses paparazzades” en maillot de bain sur la plage. Elle avait aussi été très proche de Nicolas Sarkozy et Carla Bruni avant leurs ennuis judiciaires communs.Elle a le pouvoir d'”intercepter” une photo même si elle vient d’une autre agence, et se présente en “sauveuse”, assure l’ancien paparazzo Sébastien Valiela, lui-même jugé.Une “dette morale” car elle m’a “un peu sauvé la vie”, confirme Karine Le Marchand. La reine des people lui fait alors “des demandes qu’elle s’était jamais permises avant”, comme des séances de fausses photos volées. “Toi, toujours très belle, à la plage, seule mais bien gaulée”, avait écrit Mimi Marchand.Alors que l’animatrice a depuis “30 ans de télévision” “systématiquement” poursuivi toutes les photos d’elle – ce que Mimi Marchand est bien placée pour savoir -, assène Karine Le Marchand.”Peut-être que je considère que c’est bien qu’elle pense qu’elle a une dette”, admet juste Mimi Marchand. Elle avait multiplié les messages pour voir Karine Le Marchand. Puis, de nouveau éconduite, écrit à l’animatrice: “Ce sera trop tard… c’est dommage pour la petite”.