Syrie: l’envoyé spécial américain appelle à un “pacte de non-agression” avec Israël 

L’émissaire américain pour la Syrie, Thomas Barrack, a appelé jeudi depuis Damas au dialogue entre la Syrie et Israël, qui sont toujours en état de guerre, en commençant par un “pacte de non-agression”.M. Barrack est arrivé jeudi dans la capitale syrienne pour une visite marquant une nouvelle étape dans le rapprochement entre les nouvelles autorités islamistes et les Etats-Unis.”Le problème entre la Syrie et Israël peut être résolu, et cela commence par un dialogue”, a déclaré le diplomate à la chaîne saoudienne Al-Arabiya. “Nous devons commencer avec juste un accord de non-agression (…), parler (…) des frontières et commencer une nouvelle relation” entre les pays voisins, a-t-il ajouté.Il avait auparavant inauguré, aux côtés du ministre syrien des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, la résidence de l’ambassadeur américain dans la capitale syrienne.L’ambassade américaine en Syrie avait été fermée lors de la répression par le président déchu Bachar al-Assad d’un soulèvement pacifique en 2011 qui a dégénéré en guerre civile.Le dernier ambassadeur en poste, Robert Ford, avait été déclaré persona non grata après avoir défié le pouvoir en se rendant en 2011 à Hama, ville assiégée par l’armée au nord de Damas, où se déroulait une manifestation monstre contre le régime.- Accord énergétique –    Depuis la chute d’Assad, renversé par une coalition islamiste en décembre, les relations entre le nouveau pouvoir syrien et les Etats-Unis se sont progressivement améliorées.Le président Donald Trump a rencontré à Ryad le 14 mai le président intérimaire syrien Ahmad al-Chareh, après avoir annoncé la levée des sanctions américaines contre la Syrie.Le président américain a assuré, à l’issue de la rencontre, que le dirigeant syrien était disposé à accéder à sa demande d’une normalisation des relations avec Israël, avec qui la Syrie est officiellement en guerre depuis 1948.Depuis la chute d’Assad, Israël a mené des centaines de frappes sur le territoire syrien en ciblant des sites militaires. Les dernières frappes remontent à début mai, avant la rencontre Chareh-Trump.Israël a également envoyé des troupes dans une zone tampon surveillée par l’ONU sur le plateau du Golan, dont il occupe et a annexé une partie, et au-delà. L’envoyé spécial du président Trump a rencontré jeudi Ahmad al-Chareh au palais présidentiel.Il a assisté à ses côtés à la signature d’un accord énergétique de 7 milliards de dollars avec un consortium regroupant des entreprises des Etats-Unis, du Qatar et de la Turquie, visant à réhabiliter le secteur électrique syrien ravagé par la guerre.”Une semaine seulement après l’annonce du Président Trump de lever les sanctions, nous avons déjà débloqué des milliards de dollars d’investissements internationaux pour la Syrie”, a commenté M. Barrack sur X.Le ministère syrien des Affaires étrangères a lui mis en avant que l’accord montre l’ouverture des nouvelles autorités aux partenariats régionaux et internationaux. Selon les autorités syriennes, ce projet “historique” prévoit la production de 5.000 mégawatts, couvrant environ 50% des besoins en électricité du pays, dont les infrastructures ont été détruites par une guerre de près de 14 ans qui a fait plus d’un demi-million de morts.

Face à l’inconstance de la politique commerciale américaine, les exportateurs chinois toujours sur pause

“Nous restons prudents”: dans l’une des villes portuaires les plus actives du monde, les exportateurs chinois évoquent un horizon flou, alors qu’ils tentent de naviguer dans le maelström commercial déclenché par l’évolution incessante de la politique tarifaire américaine.Les fournisseurs de la ville orientale de Ningbo – qui abrite le troisième plus grand port à conteneurs du monde – sont comme embarqués dans des montagne russes depuis que le président américain Donald Trump a annoncé en avril de lourdes taxes sur presque tous les partenaires commerciaux.Dernier rebondissement en date: mercredi, une cour fédérale américaine a bloqué la plupart des droits de douane américains, y compris ceux imposés à la Chine séparément en utilisant une loi d’urgence, mais cette nouvelle n’a pas offert beaucoup de réconfort.”En raison de l’appel formé par l’administration Trump (après cette décision judiciaire), l’incertitude demeure, donc nous restons prudents”, déclare Han Zhongkai, employé dans une entreprise technologique fabriquant notamment des montres intelligentes.D’autres exportateurs, participant à une foire commerciale transfrontalière à Ningbo, ont eux aussi jugé auprès de l’AFP qu’ils étaient face à un avenir incertain. Leur marchandise est parfois bloquée au port.Après l’annonce des droits de douane de Trump en avril, Pékin et Washington se sont engagés dans une escalade réciproque avec des montants à trois chiffres de chaque côté.”(Les clients américains) ont cessé de commander. Avant cela, de nombreux clients étrangers avaient déjà envoyé leurs marchandises à notre entrepôt et celles-ci étaient prêtes à être expédiées”, témoigne Li Jie, 28 ans, qui travaille pour la compagnie de transport Freight Service Limited.Après l’augmentation des droits de douane, “ils nous ont informés que – pour le moment – nous devions garder les marchandises dans notre entrepôt”.A la foire de Ningbo, des centaines d’exportateurs vendant de tout, des meubles aux petits appareils électroniques et jouets pour bébés, se bousculent pour essayer de capter l’attention de clients potentiels.Malgré la suspension en mai pour 90 jours de la majeure partie des droits de douane, après une réunion entre des responsables chinois et américains à Genève, l’incertitude reste de mise.”Les commandes des États-Unis ont pour l’essentiel été suspendues”, déclare le chef d’entreprise Xiao Chuan, assis à son stand où sont exposées des enseignes LED multicolores en différentes langues.”Une commande était presque prête à être passée, mais  pourrait être retardée en raison des préoccupations sur les droits de douane. Depuis le récent ajustement, les clients adoptent une approche attentiste, incertains quant à la survenue d’autres changements.”- Pas digne de confiance -Face à l’imprévisibilité du marché américain, beaucoup se tournent vers d’autres pays pour écouler leurs marchandises.Les exportations chinoises vers la Thaïlande, l’Indonésie et le Vietnam ont ainsi enregistré une hausse à deux chiffres en avril.”Les pays d’Asie du Sud-Est ont de fait beaucoup gagné. De nombreuses usines transfèrent progressivement leurs approvisionnements hors de Chine, passant des commandes de fabrication” dans ces pays, estime Li Jie.À un dépôt de conteneurs près due port, un employé, affirmant se nommer Huang, assure lui aussi que les fabricants sont en plein processus de diversification.”Le monde ne tourne pas uniquement autour de l’Amérique. Nous trouverons finalement des débouchés alternatifs pour rediriger ces produits”, confie-t-il à l’AFP, entourés de centaines de conteneurs – les roses de la société japonaise ONE, les bleus ciel du danois Maersk et les bordeaux du sud-coréen HMM.Cependant, les volumes de commandes quotidienne ont récemment diminué, reconnait-il. “Bien que les droits de douane aient maintenant été réduits, l’incertitude subsiste concernant d’éventuelles augmentations futures”, explique-t-il.Un pic d’expéditions vers les États-Unis a été observé en mai, lors de la réduction des taxes douanières, mais cela ne pourrait qu’être qu’un sursaut, dû notamment à des commandes en retard.Pour Xiao Chuan, le vendeur d’enseignes lumineuses LED, de nouvelles commandes ne viendront que lorsque la politique tarifaire se sera stabilisée.Selon Huang, les expéditions vers les États-Unis vont probablement se poursuivre, mais avec “des marges de profit plus serrées et des volumes réduits”.”Je ne trouve pas la crédibilité américaine particulièrement digne de confiance ces jours-ci”, juge-t-il. Et d’appuyer: “honnêtement, le gouvernement américain donne souvent l’impression d’opérations bâclées”.

White House slams ‘blatantly wrong’ court decision blocking Trump tariffs

The White House on Thursday blasted a federal court’s decision to block many of President Donald Trump’s sweeping tariffs, marking a major setback to his trade strategy.Since returning to the presidency in January, Trump has moved to redraw his country’s trade ties with the world while using tariffs as a negotiating tactic to pressure foreign governments to the table.But the stop-start rollout of levies, impacting both friend and foe, has roiled markets and snarled supply chains.The three-judge Court of International Trade ruled Wednesday that Trump had overstepped his authority, and barred most of the duties announced since he took office.The White House called this ruling “blatantly wrong” on social media, expressing confidence that the decision would be overturned on appeal.Attorneys for the Trump administration have filed an appeal against the ruling, which gave the White House 10 days to complete the process of halting affected tariffs.- ‘Nothing’s really changed -Trump’s trade adviser Peter Navarro told Bloomberg Television: “Nothing’s really changed.””If anybody thinks this caught the administration by surprise, think again,” he added.Kevin Hassett, director of the National Economic Council, told Fox Business that although officials have other options that would “take a couple of months” to implement, they are not planning to pursue these right now.He insisted that “hiccups” because of decisions by “activist judges” would not affect negotiations with other trading partners, adding that three deals are close to finalization.Trump’s global trade war has roiled markets with import levies aimed at punishing economies that sell more to the United States than they buy.He argued that resulting trade deficits and the threat posed by drug smuggling constituted a “national emergency” that justified the widespread tariffs — which the court ruled against.White House spokesman Kush Desai earlier said: “It is not for unelected judges to decide how to properly address a national emergency.”- China: ‘cancel wrongful tariffs’ -Trump has been using tariffs as leverage in trade negotiations, including with the European Union and China.Beijing — which was hit by additional 145 percent tariffs before they were temporarily reduced to give space for negotiations — reacted by saying Washington should scrap the levies.”China urges the United States to heed the rational voices from the international community and domestic stakeholders and fully cancel the wrongful unilateral tariff measures,” said commerce ministry spokeswoman He Yongqian.Canadian Prime Minister Mark Carney said his government welcomed the court decision, but warned that trade ties remain “profoundly and adversely threatened” by the remaining sector-specific levies and further threats.Japan’s tariffs envoy Ryosei Akazawa said Tokyo would study the ruling, as he left for a fourth round of talks in Washington.Trump unveiled sweeping import duties on nearly all trading partners in April, at a baseline 10 percent — plus steeper levies on dozens of economies including China and the EU, which have since been paused.The US court’s ruling also quashes duties that Trump imposed on Canada, Mexico and China separately using emergency powers.But it leaves intact 25 percent duties on imported autos, steel and aluminum.Asian markets rallied Thursday but US indexes were mixed around midday. Europe closed slightly down as realization sank in that the decision might not be a definitive moment.- ‘Extraordinary threat’ -The federal trade court was ruling in two separate cases — brought by businesses and a coalition of state governments — arguing that the president had violated Congress’s power of the purse.The judges said the cases rested on whether the International Emergency Economic Powers Act of 1977 (IEEPA) delegate such powers to the president “in the form of authority to impose unlimited tariffs on goods from nearly every country in the world.””The court does not read IEEPA to confer such unbounded authority and sets aside the challenged tariffs imposed thereunder,” they said. The judges stated that any interpretation of the IEEPA that “delegates unlimited tariff authority is unconstitutional.”Analysts at London-based research group Capital Economics said the case may end up with the Supreme Court, but would be unlikely to mark the end of the tariff war.Trump could explore other sections of US law or seek congressional approval for tariffs.burs-amc-dk-bys/st

La Bourse de Paris termine en léger recul

La Bourse de Paris a fini en léger recul, après une séance passée à s’interroger sur la portée de la décision de juges fédéraux américains de bloquer l’application des droits de douane imposés par Donald Trump aux États-Unis.Le CAC 40 a perdu 0,11% à 7.779,72 points, en recul de 8,38 points. Mercredi, l’indice vedette parisien avait terminé en baisse de 0,49%.Trois juges du tribunal de commerce international des États-Unis (ITC) ont estimé que les surtaxes que l’administration Trump impose sur ses importations relevaient d’une prérogative du Congrès et que le président américain avait ainsi outrepassé les pouvoirs dont il dispose.Ils ont considéré que le président ne pouvait pas invoquer la loi d’urgence économique de 1977, utilisée pour justifier l’usage de décrets présidentiels, pour “imposer une surtaxe illimitée sur les produits provenant de quasiment tous les pays”.Les Bourses ont d’abord salué cette décision, avec des hausses solides, mais cette “première euphorie s’est dissipée”, résume Andreas Lipkow, analyste indépendant.”Il ne faut pas oublier que ce sont précisément les droits de douane américains tant redoutés qui ont provoqué la fuite de nombreux capitaux vers l’Europe”, a-t-il ajouté.Les places financières du Vieux continent profitent, depuis le début de l’année, d’un regain d’intérêt des investisseurs internationaux, au contraire de leurs homologues américaines, plombées par les incertitudes liées à la politique erratique de Donald Trump.Par ailleurs, le recours en appel du président contre cette décision pourrait “marquer le début d’un long bras de fer entre les tribunaux et la Maison Blanche, et les droits de douane pourraient malgré tout être mis en Å“uvre”, estime Kathleen Brooks, directrice de recherche pour XTB. Cela “explique que la dynamique boursière n’ait pas duré”, a ajouté l’analyste.En bref, il s’agit d’un “soulagement de courte durée, qui introduit une plus grande ambiguïté quant à l’orientation de la politique commerciale future des États-Unis”, estime Gregory Daco, économiste chez EY.Côté obligataire, l’emprunt à dix ans français atteignait 3,17%, contre 3,22% la veille à la clôture.Soitec reprend des couleursSoitec, spécialiste de la conception de matériaux semi-conducteurs, a repris des couleurs jeudi, prenant 3,57% à 46,07 euros, au lendemain d’une violente chute de plus de 20% de son action après l’annonce du retrait de l’ensemble de ses prévisions de résultats pour l’année fiscale en cours.Il a profité, comme l’ensemble du secteur, des bons résultats trimestriels publiés par le champion américain des semi-conducteurs Nvidia, baromètre du secteur.Son compatriote STMicroelectronics a lui pris jusqu’à plus de 4% au cours de la séance, avant de s’essouffler et de finir avec une hausse de 0,81% à 22,53 euros.

Gaza: le Hamas dit étudier une “nouvelle proposition” américaine de trêve

Le mouvement islamiste palestinien Hamas a dit jeudi examiner une “nouvelle proposition” américaine en vue d’une trêve dans la bande de Gaza où au moins 44 personnes ont été tuées dans des frappes israéliennes, selon les secouristes.Israël a intensifié son offensive à Gaza le 17 mai dans le but affiché de prendre le contrôle de la totalité de ce territoire palestinien, d’anéantir le Hamas et de libérer les derniers otages, enlevés lors de l’attaque sans précédent du mouvement islamiste le 7 octobre 2023 qui a déclenché la guerre.Dans un communiqué, le Hamas a dit avoir reçu, de la part des médiateurs, “la nouvelle proposition” de l’émissaire spécial du président américain Donald Trump pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff. La direction du Hamas “l’étudie d’une manière responsable”, ajoute le texte, qui ne fournit aucun détail sur les termes de cette proposition.Jeudi, “quarante-quatre personnes ont été tuées dans des raids israéliens sur la bande de Gaza” depuis minuit, a déclaré à l’AFP Mohammed Al-Moughayir, un responsable de la Défense civile de la bande de Gaza, un organisme de secours.Parmi elles, “23 personnes ont été tuées, d’autres blessées et plusieurs sont portées disparues après une frappe israélienne ayant visé une habitation” à Al-Bureij, dans le centre du territoire, selon lui. Des Palestiniens recherchaient des victimes sous les décombres du bâtiment détruit. “Mon ami était chez lui avec ses enfants (…) Ses enfants, sa femme et lui-même sont ensevelis sous les gravats”, confie Abou Adi.La Défense civile a également fait état de “deux personnes tuées et plusieurs blessées par des tirs des forces israéliennes ce matin près du centre d’aide américain” dans le sud de la bande de Gaza, en référence à une structure de la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), nouvelle organisation créée avec le soutien d’Israël et des Etats-Unis qui a distribué de l’aide jeudi.Interrogée par l’AFP sur la frappe à Al-Bureij et les tirs près du centre d’aide, l’armée israélienne a déclaré qu’elle examinait ces incidents. Dans un communiqué, elle a déclaré avoir frappé “des dizaines de cibles terroristes dans toute la bande de Gaza” au cours de la journée écoulée.Selon elle, un employé d’une société sous-traitante a par ailleurs été tué jeudi dans le nord de la bande de Gaza.En pleine intensification de sa campagne dans le territoire palestinien assiégé, Israël a partiellement levé la semaine dernière le blocus total de l’aide à Gaza imposé depuis le 2 mars.Mercredi soir, des milliers de Palestiniens affamés avaient pillé un entrepôt du Programme alimentaire mondial (PAM).Selon des images tournées par l’AFP, la foule n’a rien laissé, emportant sacs de nourriture ou des palettes de bois alors que des tirs retentissaient.Dans un communiqué, le PAM a déploré l’incident, appelant à un “accès humanitaire sûr et sans entraves pour permettre immédiatement des distributions alimentaires en bon ordre” à Gaza.Il a dit essayer de confirmer des informations faisant état de deux morts et plusieurs blessés au cours de l’incident.”Le PAM n’a cessé de mettre en garde sur (…) les risques que font peser la limitation de l’aide humanitaire à des gens affamés”, ajoute le texte.Une distribution chaotique avait fait mardi -selon le Bureau du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme dans les Territoires palestiniens occupés- 47 blessés dans un centre de la GHF. Cette organisation a récemment mis en place un système de distribution critiqué par l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa).L’armée israélienne a reconnu des “tirs de sommation en l’air” de ses soldats, “à l’extérieur” du centre de la GHF, mais “en aucun cas vers les gens”. La GHF a aussi démenti tout tir vers la foule.Sur le terrain militaire, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a affirmé mercredi qu’Israël avait tué Mohammed Sinouar, considéré comme le chef du Hamas à Gaza. Selon des médias israéliens, il a été visé par une frappe le 13 mai à Khan Younès, dans le sud de Gaza.L’attaque du 7 octobre a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP établi à partir de données officielles. Sur 251 personnes alors enlevées, 57 restent retenues à Gaza, dont au moins 34 mortes, selon les autorités israéliennes.Plus de 54.249 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués par la campagne de représailles israéliennes, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.La Russie a dénoncé jeudi une “punition collective de la population civile” à Gaza, en appelant à mettre fin “immédiatement à l’effusion de sang”.”Il faut faire preuve d’une vigilance constante pour épargner les civils (…) c’est un impératif moral”, a en outre déclaré Julien Lerisson, chef de la délégation du CICR pour Israël et les Territoires occupés.

Gaza: le Hamas dit étudier une “nouvelle proposition” américaine de trêve

Le mouvement islamiste palestinien Hamas a dit jeudi examiner une “nouvelle proposition” américaine en vue d’une trêve dans la bande de Gaza où au moins 44 personnes ont été tuées dans des frappes israéliennes, selon les secouristes.Israël a intensifié son offensive à Gaza le 17 mai dans le but affiché de prendre le contrôle de la totalité de ce territoire palestinien, d’anéantir le Hamas et de libérer les derniers otages, enlevés lors de l’attaque sans précédent du mouvement islamiste le 7 octobre 2023 qui a déclenché la guerre.Dans un communiqué, le Hamas a dit avoir reçu, de la part des médiateurs, “la nouvelle proposition” de l’émissaire spécial du président américain Donald Trump pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff. La direction du Hamas “l’étudie d’une manière responsable”, ajoute le texte, qui ne fournit aucun détail sur les termes de cette proposition.Jeudi, “quarante-quatre personnes ont été tuées dans des raids israéliens sur la bande de Gaza” depuis minuit, a déclaré à l’AFP Mohammed Al-Moughayir, un responsable de la Défense civile de la bande de Gaza, un organisme de secours.Parmi elles, “23 personnes ont été tuées, d’autres blessées et plusieurs sont portées disparues après une frappe israélienne ayant visé une habitation” à Al-Bureij, dans le centre du territoire, selon lui. Des Palestiniens recherchaient des victimes sous les décombres du bâtiment détruit. “Mon ami était chez lui avec ses enfants (…) Ses enfants, sa femme et lui-même sont ensevelis sous les gravats”, confie Abou Adi.La Défense civile a également fait état de “deux personnes tuées et plusieurs blessées par des tirs des forces israéliennes ce matin près du centre d’aide américain” dans le sud de la bande de Gaza, en référence à une structure de la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), nouvelle organisation créée avec le soutien d’Israël et des Etats-Unis qui a distribué de l’aide jeudi.Interrogée par l’AFP sur la frappe à Al-Bureij et les tirs près du centre d’aide, l’armée israélienne a déclaré qu’elle examinait ces incidents. Dans un communiqué, elle a déclaré avoir frappé “des dizaines de cibles terroristes dans toute la bande de Gaza” au cours de la journée écoulée.Selon elle, un employé d’une société sous-traitante a par ailleurs été tué jeudi dans le nord de la bande de Gaza.En pleine intensification de sa campagne dans le territoire palestinien assiégé, Israël a partiellement levé la semaine dernière le blocus total de l’aide à Gaza imposé depuis le 2 mars.Mercredi soir, des milliers de Palestiniens affamés avaient pillé un entrepôt du Programme alimentaire mondial (PAM).Selon des images tournées par l’AFP, la foule n’a rien laissé, emportant sacs de nourriture ou des palettes de bois alors que des tirs retentissaient.Dans un communiqué, le PAM a déploré l’incident, appelant à un “accès humanitaire sûr et sans entraves pour permettre immédiatement des distributions alimentaires en bon ordre” à Gaza.Il a dit essayer de confirmer des informations faisant état de deux morts et plusieurs blessés au cours de l’incident.”Le PAM n’a cessé de mettre en garde sur (…) les risques que font peser la limitation de l’aide humanitaire à des gens affamés”, ajoute le texte.Une distribution chaotique avait fait mardi -selon le Bureau du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme dans les Territoires palestiniens occupés- 47 blessés dans un centre de la GHF. Cette organisation a récemment mis en place un système de distribution critiqué par l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa).L’armée israélienne a reconnu des “tirs de sommation en l’air” de ses soldats, “à l’extérieur” du centre de la GHF, mais “en aucun cas vers les gens”. La GHF a aussi démenti tout tir vers la foule.Sur le terrain militaire, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a affirmé mercredi qu’Israël avait tué Mohammed Sinouar, considéré comme le chef du Hamas à Gaza. Selon des médias israéliens, il a été visé par une frappe le 13 mai à Khan Younès, dans le sud de Gaza.L’attaque du 7 octobre a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP établi à partir de données officielles. Sur 251 personnes alors enlevées, 57 restent retenues à Gaza, dont au moins 34 mortes, selon les autorités israéliennes.Plus de 54.249 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués par la campagne de représailles israéliennes, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.La Russie a dénoncé jeudi une “punition collective de la population civile” à Gaza, en appelant à mettre fin “immédiatement à l’effusion de sang”.”Il faut faire preuve d’une vigilance constante pour épargner les civils (…) c’est un impératif moral”, a en outre déclaré Julien Lerisson, chef de la délégation du CICR pour Israël et les Territoires occupés.

Ursula von der Leyen appelle à la création d’une “Pax Europaea”

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a appelé jeudi à créer une “Pax Europaea” en matière de sécurité basée sur une Europe indépendante, lors de la réception du prix Charlemagne à Aix-la-Chapelle.L’Europe doit “développer une nouvelle forme de Pax Europaea pour le XXIe siècle, façonnée et gérée par l’Europe elle-même”, a-t-elle déclaré dans un discours lors de la cérémonie, au moment où les Etats-Unis commencent à se désengager de la défense du continent européen.”Peut-être avons-nous cru que les périodes de paix relative étaient devenues un état permanent, grâce à l’OTAN”, a-t-elle estimé, ajoutant que l’ordre international sur lequel l’Europe s’est longtemps reposée “a sombré dans le désordre international.” “Un nouvel ordre international va émerger, avant même la fin de cette décennie”, a-t-elle dit, prônant l’édification d’une Europe “indépendante” face à des “contre-courants puissants”.Le prix Charlemagne lui a été attribué en janvier pour avoir “contribué à maintenir l’Europe unie, résiliente et capable d’agir”.”Le monde est de nouveau la proie d’ambitions de conquête et de guerres impérialistes. De régimes autoritaires, prêts à exploiter sans ménagements nos divisions ou nos dépendances”, a-t-elle ajouté, devant plusieurs responsables européens dont le nouveau chancelier allemand Friedrich Merz.Ce dernier a rappelé l’intention de l’Allemagne d’augmenter fortement ses dépenses militaires.”Les Allemands sont prêts à prendre des décisions importantes lors du sommet de l’OTAN en juin, des décisions qui reflètent la responsabilité de l’Europe pour sa propre sécurité, a-t-il déclaré.Berlin envisage de dépenser jusqu’à 3,5% du PIB national en dépenses militaires et d’ajouter 1,5% à des dépenses de sécurité plus larges, pour atteindre le seul de 5% du PIB en dépenses pour la défense.Le prix a été créé en 1949 pour promouvoir la construction européenne, après les destructions de la Deuxième guerre mondiale. Il est remis à Aix-la-Chapelle, ancienne capitale de l’empire carolingien, ville située dans l’ouest de Allemagne et toute proche des frontières belges et néerlandaises.Après avoir fait carrière en Allemagne au sein du parti conservateur de l’actuel chancelier Friedrich Merz, apparaissant même un temps comme une dauphine possible d’Angela Merkel, Ursula von der Leyen a été portée à la tête de la Commission européenne en 2019, puis réélue en 2024 à ce poste. Elle y incarne depuis la volonté d’indépendance de l’UE. Mme von der Leyen a rappelé jeudi que l’Union européenne venait de débloquer jusqu’à 800 milliards d’euros pour aider les Etats membres à augmenter leurs dépenses de défense, avec l’objectif de “défendre la paix de toute notre force”.Depuis l’invasion de l’Ukraine par le Russie en février 2022, elle affiche haut et fort son soutien à Kiev et promeut une stratégie pour que l’UE sorte de sa dépendance énergétique vis-à-vis de Moscou.