Le Japon célèbre la majorité du seul jeune héritier masculin au trône

Le Japon a célébré samedi l’entrée dans l’âge adulte du prince Hisahito, seul jeune héritier masculin au trône, sur les épaules duquel repose l’avenir de la famille impériale.Le neveu de l’empereur Naruhito, deuxième dans l’ordre de succession après son père, a reçu une coiffe traditionnelle faite de soie noire et de laque, symbolisant sa maturité, lors de la cérémonie officielle au palais impérial de Tokyo.”Je m’acquitterai de mes devoirs, conscient de mes responsabilités en tant que membre adulte de la famille impériale”, a déclaré le prince, portant le costume jaune traditionnel des mineurs, devant l’empereur Naruhito et l’impératrice Masako.Il a ensuite revêtu un vêtement sombre réservé aux membres adultes de la famille royale, avant de monter à bord d’une calèche pour assister à la suite de la cérémonie.Le jeune étudiant fêtait ses 19 ans samedi. Il est devenu majeur à ses 18 ans, mais la cérémonie a été retardée d’un an pour lui permettre de terminer ses études secondaires.Il est le fils unique du prince Akishino, 59 ans, frère de l’empereur Naruhito, 65 ans, et de la princesse Kiko, 58 ans.La famille impériale ne détient aucun pouvoir politique mais conserve une forte valeur symbolique au Japon.- Succession en question -La princesse Aiko, 23 ans, fille unique de Naruhito, ne peut pas succéder à son père selon une règle en vigueur depuis 1947, car elle est une femme, une disposition critiquée par un comité de l’ONU.Pourtant, neuf japonais sur dix sont favorables à ce qu’une femme puisse accéder au trône, selon un sondage de l’agence de presse Kyodo. “Pour moi, cela ne fait aucune différence qu’une femme ou un homme devienne empereur”, a déclaré à l’AFP Yuta Hinago, barman à Tokyo. “Le genre n’a pas d’importance”, a renchéri Minori Ichinose, 28 ans, vendeuse, ajoutant soutenir l’idée d’une impératrice.La question de la succession royale agite le Japon depuis des décennies. En 2005, un comité gouvernemental avait recommandé que celle-ci revienne à l’enfant aîné, quel que soit son sexe.Cette décision semblait ouvrir la voie à la fille de l’empereur, mais la naissance de Hisahito l’année suivante avait mis fin au débat.Selon la religion shinto, les empereurs du Japon descendent de la déesse du soleil, Amaterasu, et la légende fait remonter leur lignée à plus de 2.600 ans.Après la défaite du Japon à la fin de la Deuxième Guerre mondiale, l’occupant américain avait maintenu l’institution pour préserver la cohésion nationale.Les traditionalistes estiment que la “lignée impériale ininterrompue” masculine est le fondement du Japon, et qu’un changement diviserait le pays.-Femmes sous pression -Historiquement, les épouses des membres de la famille royale ont subi une pression intense pour donner naissance à des fils.L’impératrice Masako, ancienne diplomate de haut rang, a longtemps souffert d’une maladie liée au stress après avoir intégré la famille royale, attribuée par certains à la pression d’avoir un garçon. La sœur de Hisahito, Mako, a épousé son petit ami d’université et développé un syndrome de stress post-traumatique en raison de l’intérêt intense de la presse à scandale pour sa belle-famille. Le couple vit désormais aux États-Unis, où ils ont eu un bébé.Lorsqu’elles se marient, les femmes de la famille royale sont contraintes de quitter leur famille. Pour moderniser l’institution, une proposition prévoit qu’elles puissent continuer à exercer leurs fonctions publiques après leurs noces.Les conservateurs, eux, font plutôt pression pour que la famille royale réintègre des parents éloignés masculins.Mais il n’est pas certain que ces hommes soient prêts à renoncer à leur liberté pour perpétuer la lignée.

En Ukraine, des soldats tuent pour accumuler des points

Cela fait des semaines que Roubik, le nom de guerre d’un droniste ukrainien, traque les moindres mouvements d’un soldat russe. S’il le tue, il gagnera au moins six points.Une fois accumulés, ils permettront à sa brigade de reconstituer ses stocks de drones, grâce à un nouveau système tout droit sorti de l’univers des jeux vidéo.”C’est l’infanterie qui rapporte le plus de points, donc tout le monde se concentre sur la destruction de ses effectifs”, reprend Roubik, 22 ans, rencontré par l’AFP sur les lieux d’une école détruite dans l’est de l’Ukraine, utilisée par son groupe de reconnaissance du 3e corps d’armée.Le marché où sont dépensés les points, appelé Brave1, est une initiative du ministère ukrainien de la Transformation numérique.Ses créateurs l’ont surnommé “le premier Amazon militaire du monde” car il permet aux brigades de choisir les armes qu’elles veulent – et même de laisser des avis, comme sur le célèbre site d’achats en ligne.- “Une décentralisation complète” -Ce programme de points, lancé en août 2024, permet depuis quelques semaines de choisir des drones, dont le prix varie entre deux et plusieurs dizaines de points, suivant les modèles.”C’est une décentralisation complète”, affirme à l’AFP le directeur de la plateforme, Andriï Hrytseniouk.Pour lui, Brave1 encourage une “saine compétition” entre les unités de dronistes et pousse les entreprises à produire les meilleures armes possibles.De nombreux soldats qui combattent aux côtés de Roubik sont, comme lui, issus d’une génération qui a grandi un smartphone à la main et les yeux rivés sur des jeux vidéo.Cela en fait des candidats parfaits pour le pilotage de drones, qui partage certains des codes du “gaming”.Ces petits engins volants souvent bon marché, qui s’écrasent sur leurs cibles ou larguent des explosifs, sont incontournables sur le front ukrainien, une révolution qui transforme la façon dont les armées combattent.Quand leurs pilotes, qui dirigent leur drone à l’aide de manettes via un écran, téléchargent les preuves de leurs attaques réussies sur Brave1, elles sont vérifiées par la plateforme puis tout cela est converti en points.- Rigidités soviétiques -Le programme s’inscrit dans une tendance plus globale, celle où la technologie influence la façon de faire la guerre, explique Matthew Ford, un expert de l’université suédoise de Défense.Le ministère ukrainien de la Transformation numérique, qui supervise l’initiative, tente de moderniser l’armée nationale, critiquée pour ses rigidités héritées de l’époque soviétique.Avec Brave1, les coordinateurs peuvent augmenter le nombre des points correspondant à chaque cible russe, en fonction des principales menaces dans chaque zone du front.Mais le programme n’a pas pour but de remplacer les commandes d’armement centralisées, ni de contourner les ordres de la hiérarchie militaire, selon les soldats.”Notre mission est toujours la priorité, pas les points ou les classements”, dit un officier du régiment Achilles, qui se fait appeler Foma.- “Un peu gênant” -Les brigades ukrainiennes ont beau servir sous le même commandement, elles cultivent leur identité propre pour attirer les meilleures recrues et les financements.Brave1 alimente cette compétition en publiant chaque mois un classement des dix unités ayant obtenu les meilleurs scores.”Lafayette”, un pilote de drones au sein d’Achilles, explique avoir été extrêmement fier de voir le nom de son régiment dans le dernier classement en date.Mais cet homme de 37 ans, qui travaillait dans l’informatique avant le début de la guerre, comprend que ce mélange entre jeux et guerre puisse mettre mal à l’aise.”Quand j’essaie de me remettre dans la peau d’un civil et d’y réfléchir, c’est un peu gênant”, admet-il.Mais les pilotes sont aussi les premiers témoins des horreurs du champ de bataille, où les drones sont responsables de la plupart des pertes humaines.Roubik, qui traquait un soldat russe, explique avoir tout entendu des détails de sa vie personnelle en surveillant les transmissions radio.Finalement, “on l’a tué”, dit-il. “J’ai ressenti un peu de vide dans mon âme”.Mais Roubik assure avoir gardé à l’esprit l’enjeu de cette guerre pour son pays et les points que l’attaque fournirait à son unité.”Si les gens étaient à notre place, ils comprendraient de quoi il s’agit. Notre pays est en guerre. Il ne peut y avoir aucune pitié”.

Rugby Championship: les All Blacks viennent à bout de l’Afrique du Sud

La série peut continuer, et les All Blacks se rassurer: en dominant l’Afrique du Sud 24-17 samedi, la Nouvelle-Zélande étire sa série d’invincibilité à 51 rencontres dans son antre de l’Eden Park et prend la première place du Rugby Championship après trois journées.Dans le doute, comme leurs adversaires du jour, après des derniers mois difficiles, les Néo-Zélandais ont sauvegardé l’essentiel à Auckland, où ils n’ont plus perdu depuis juillet 1994, face à la France.Et l’opération est tout aussi bonne sur le plan comptable. Les hommes de Scott Robertson, à qui ce succès offre un bol d’air précieux, s’emparent du fauteuil de leader du Rugby Championship, à mi-chemin.Il dessine aussi une superbe 100e sélection au troisième ligne Ardie Savea, auteur d’un grattage salvateur en toute fin de match, alors que l’étreinte sud-africaine se resserrait pour aller arracher un match nul.Avec deux revers en trois matches, les Springboks occupent eux la dernière place du classement, à égalité avec les Pumas, battus au bout du suspense par l’Australie un peu plus tôt samedi (24-28).Sous une pluie battante, les Néo-Zélandais ont mieux démarré la partie, capables de superbes inspirations comme ce jeu au pied parfaitement exécuté de Beauden Barrett à destination d’Emoni Narawa, qui a glissé sous son vis-à-vis en réceptionnant le ballon et s’en est allé aplatir dans l’en-but des Boks.Après un superbe 50-22 de Beauden Barrett suivi d’une belle combinaison en fond d’alignement, l’arrière Will Jordan a creusé l’écart (14-0, 17e).Mais l’Afrique du Sud, peu inspirée dans le premier acte, a enclenché la marche avant au retour des vestiaires, s’appuyant sur un pack dominateur pour revenir sur les talons des All Blacks.Tout en puissance, le talonneur Malcolm Marx a réduit l’écart (17-10, 62e), mais les Néo-Zélandais ont profité d’un carton jaune adressé à Kwagga Smith pour reprendre le large grâce à Quinn Tupaea (24-10, 67e).L’essai tardif de filou de Cobus Reinach a fait courir un frisson dans les travées de l’Eden Park, les Sud-Africains mettant alors tout en oeuvre pour repartir avec les deux points du nul.La fin de match s’est jouée sur un fil, le ballon passant d’un camp à l’autre jusqu’à un dernier contre-ruck décisif des hommes en noir, synonyme de victoire. Lors de la prochaine journée samedi prochain, les deux équipes en tête du classement mondial de World Rugby se retrouveront au Sky Stadium de Wellington.

Israel tells residents to leave Gaza City ahead of offensive

The Israeli army told Gaza City residents to flee to a “humanitarian zone” in the south on Saturday ahead of a planned offensive to capture the territory’s largest urban centre.The military gave no timeline for the assault, and has previously indicated it would not be announced in advance to maintain the element of surprise.”Take this opportunity to move early to the (Al-Mawasi) humanitarian zone and join the thousands of people who have already gone there,” military spokesman Avichay Adraee said on social media.The army said separately that Al-Mawasi, on Gaza’s southern coast, has “field hospitals, water pipelines, and desalination facilities, alongside the continued supply of food, tents, medicines, and medical equipment”.It said relief efforts there “will continue on an ongoing basis in cooperation with the UN and international organisations, in parallel to the expansion of the ground operation”.Israel first declared Al-Mawasi a safe zone early in the war, but has carried out repeated strikes there since, saying it targeted Hamas fighters hiding among civilians.Gaza City residents told AFP on Saturday that they believed it made little difference whether they stayed or fled.”Some say we should evacuate, others say we should stay,” said Abdel Nasser Mushtaha, 48, a resident of the city’s Zeitoun neighborhood now sheltering in a tent in the Rimal area.”But everywhere in Gaza there are bombings and deaths. For the past year-and-a-half, the worst bombings that caused massacres of civilians have been in Al-Mawasi, this so-called humanitarian zone,” he added.”It no longer makes any difference to us,” said his daughter Samia Mushtaha, 20. “Wherever we go, death pursues us, whether by bombing or hunger.”- US in ‘deep negotiation’ -The military’s call for people to leave comes as it steps up its operations around Gaza City despite mounting domestic and international pressure to end the nearly two-year conflict.Hamas agreed last month to a proposal for a temporary ceasefire and staggered hostage releases, but Israel has demanded the militant group release all the hostages at once, disarm and relinquish control of Gaza, among other conditions.At the White House on Friday, President Donald Trump said the United States was in talks with Hamas over the captives being held in Gaza.”We’re in very deep negotiation with Hamas,” Trump told reporters in the Oval Office.”There could be some (hostages) that have recently died, is what I’m hearing. I hope that’s wrong, but you have over 30 bodies in this negotiation,” he said.Militants took 251 hostages during the October 2023 Hamas attack on Israel that sparked the war. The Israeli military says 47 remain in Gaza, including 25 believed to be dead.”We said let them all out right now, let them all out, and much better things will happen for them,” said Trump. “But if you don’t let them all out, it’s going to be a tough situation, it’s going to be nasty.”- ‘Disaster’ -The UN estimates nearly one million people remain in and around Gaza City, where it declared a famine last month. It has warned of a looming “disaster” if the assault proceeds.Israel has said it expects the offensive to displace a million people further south.The vast majority of Gaza’s population of more than two million people have been displaced at least once during the war.Hamas’s 2023 attack on Israel resulted in the deaths of 1,219 people, according to an AFP tally based on official figures.Israel’s retaliatory offensive has killed at least 64,300 Palestinians, most of them civilians, according to figures from the health ministry in Hamas-run Gaza that the United Nations considers reliable.Media restrictions in Gaza and difficulties in accessing many areas mean AFP is unable to independently verify the tolls and details provided by the civil defence agency or the Israeli military.burs-dv/smw

Milan rend hommage au “roi” Armani

Milan rend hommage au “roi” Giorgio Armani, dont le corps est exposé depuis samedi matin en chapelle ardente dans l’Armani Teatro, lieu emblématique de l’étroite relation entre le couturier et la capitale lombarde.Des centaines de personnes faisaient la queue samedi matin pour se recueillir devant le cercueil en bois clair du légendaire styliste, décédé jeudi à l’âge de 91 ans, et dont la disparition a fait l’effet d’un séisme dans le monde de la mode et bien au-delà. En costumes sombres et lunettes noires, une centaine de salariés du groupe était en première ligne près du siège d’Armani, dans un ancien quartier industriel de Milan, avant les funérailles prévues lundi. D’imposantes couronnes de roses blanches ont été déposées à l’entrée de la pièce où repose le cercueil, près de livres de condoléances où les sympathisants peuvent inscrire un message.Selon le quotidien italien Corriere della Sera, Armani est décédé d’une insuffisance hépatique soudaine, à la suite d’une pneumonie qui l’avait contraint à être hospitalisé en juin.”C’était un homme incroyable, il nous a beaucoup marqués. C’était un exemple, sévère, parfois rude, mais très humain”, a commenté, éprouvée, Silvia Albonetti, vendeuse dans le showroom voisin d’Emporio Armani homme. “Beaucoup de clients nous ont écrit pour lui rendre hommage.””Il nous a beaucoup appris avec sa façon de travailler. Un chapitre se ferme”, a témoigné à ses côtés une autre vendeuse, Barbara Gersony. “Pour le futur on verra, selon ses dernières volontés.”- “Un grand homme” -La chapelle ardente sera ouverte de 9H à 18H (07H à 16H GMT) samedi et dimanche dans le Teatro, une ancienne usine de chocolat Nestlé transformée en 2001 par l’architecte japonais Tadao Ando pour en faire le siège du groupe Armani et le lieu de ses défilés. Minimaliste et élégant, le bâtiment est un des lieux emblématiques de Milan, “la capitale du style”.Armani, à la tête d’un empire du luxe de plusieurs milliards d’euros, comptant plus de 600 boutiques dans le monde et plus de 9.000 employés fin 2023, entretenait une “histoire d’amour” avec la ville, soulignent tous les titres de la presse italienne, en rappelant en boucle une de ses déclarations: “Milan est le centre de mon monde, il m’a toujours inspiré”.”Sans lui, l’Olimpia serait en sale état”, a commenté Roberto Gualdoni, 51 ans, avec sur le dos un t-shirt de l’équipe de basket milanaise, propriété d’un Armani fan de sport. “C’était un grand homme à Milan, il a fait beaucoup de bien.””Il était spécial, très humain, il venait toujours nous saluer”, a ajouté dans la queue le photographe Lazza Ramo, 37 ans.Le natif de Piacenza (nord de l’Italie), né en 1934 dans une famille modeste d’origine arménienne, était venu étudier la médecine avant de travailler comme étalagiste-décorateur à Milan pour les grands magasins La Rinascente.C’est dans cette ville qu’il a créé en 1975 la maison Giorgio Armani, et avait depuis toujours voulu rester indépendant, refusant d’être coté en bourse.- “Il manquera à la ville” -Les liens entre la ville et le couturier, souvent surnommé dans la presse italienne “Il Re Giorgio” (“Le roi Giorgio”), ne se sont jamais démentis. Pendant la pandémie de Covid en 2020, qui a durement affecté la ville, il avait fait afficher un placard en noir et blanc dans une rue de Milan: “Je suis là, pour Milan, avec les Milanais, avec mon affection”.Giorgio Armani, affaibli depuis plusieurs mois, avait été contraint de renoncer à ses défilés masculins à Milan mi-juin pour raisons de santé. Il avait également fait l’impasse en juillet pour le show Armani Privé, à Paris.Dans une interview au Financial Times publiée quelques jours avant sa mort, le créateur, qui n’avait pas d’enfants, déclarait que les plans pour sa succession consistaient “en une transition progressive des responsabilités” vers ses “plus proches collaborateurs tels que Leo Dell’Orco”, le responsable du design des collections homme, “les membres de (sa) famille et toute l’équipe de travail”.Créateur visionnaire, Armani s’est distingué dans la haute-couture, le prêt-à-porter, les accessoires, les parfums, les bijoux, mais aussi l’architecture d’intérieur et l’hôtellerie de luxe.

Milan rend hommage au “roi” Armani

Milan rend hommage au “roi” Giorgio Armani, dont le corps est exposé depuis samedi matin en chapelle ardente dans l’Armani Teatro, lieu emblématique de l’étroite relation entre le couturier et la capitale lombarde.Des centaines de personnes faisaient la queue samedi matin pour se recueillir devant le cercueil en bois clair du légendaire styliste, décédé jeudi à l’âge de 91 ans, et dont la disparition a fait l’effet d’un séisme dans le monde de la mode et bien au-delà. En costumes sombres et lunettes noires, une centaine de salariés du groupe était en première ligne près du siège d’Armani, dans un ancien quartier industriel de Milan, avant les funérailles prévues lundi. D’imposantes couronnes de roses blanches ont été déposées à l’entrée de la pièce où repose le cercueil, près de livres de condoléances où les sympathisants peuvent inscrire un message.Selon le quotidien italien Corriere della Sera, Armani est décédé d’une insuffisance hépatique soudaine, à la suite d’une pneumonie qui l’avait contraint à être hospitalisé en juin.”C’était un homme incroyable, il nous a beaucoup marqués. C’était un exemple, sévère, parfois rude, mais très humain”, a commenté, éprouvée, Silvia Albonetti, vendeuse dans le showroom voisin d’Emporio Armani homme. “Beaucoup de clients nous ont écrit pour lui rendre hommage.””Il nous a beaucoup appris avec sa façon de travailler. Un chapitre se ferme”, a témoigné à ses côtés une autre vendeuse, Barbara Gersony. “Pour le futur on verra, selon ses dernières volontés.”- “Un grand homme” -La chapelle ardente sera ouverte de 9H à 18H (07H à 16H GMT) samedi et dimanche dans le Teatro, une ancienne usine de chocolat Nestlé transformée en 2001 par l’architecte japonais Tadao Ando pour en faire le siège du groupe Armani et le lieu de ses défilés. Minimaliste et élégant, le bâtiment est un des lieux emblématiques de Milan, “la capitale du style”.Armani, à la tête d’un empire du luxe de plusieurs milliards d’euros, comptant plus de 600 boutiques dans le monde et plus de 9.000 employés fin 2023, entretenait une “histoire d’amour” avec la ville, soulignent tous les titres de la presse italienne, en rappelant en boucle une de ses déclarations: “Milan est le centre de mon monde, il m’a toujours inspiré”.”Sans lui, l’Olimpia serait en sale état”, a commenté Roberto Gualdoni, 51 ans, avec sur le dos un t-shirt de l’équipe de basket milanaise, propriété d’un Armani fan de sport. “C’était un grand homme à Milan, il a fait beaucoup de bien.””Il était spécial, très humain, il venait toujours nous saluer”, a ajouté dans la queue le photographe Lazza Ramo, 37 ans.Le natif de Piacenza (nord de l’Italie), né en 1934 dans une famille modeste d’origine arménienne, était venu étudier la médecine avant de travailler comme étalagiste-décorateur à Milan pour les grands magasins La Rinascente.C’est dans cette ville qu’il a créé en 1975 la maison Giorgio Armani, et avait depuis toujours voulu rester indépendant, refusant d’être coté en bourse.- “Il manquera à la ville” -Les liens entre la ville et le couturier, souvent surnommé dans la presse italienne “Il Re Giorgio” (“Le roi Giorgio”), ne se sont jamais démentis. Pendant la pandémie de Covid en 2020, qui a durement affecté la ville, il avait fait afficher un placard en noir et blanc dans une rue de Milan: “Je suis là, pour Milan, avec les Milanais, avec mon affection”.Giorgio Armani, affaibli depuis plusieurs mois, avait été contraint de renoncer à ses défilés masculins à Milan mi-juin pour raisons de santé. Il avait également fait l’impasse en juillet pour le show Armani Privé, à Paris.Dans une interview au Financial Times publiée quelques jours avant sa mort, le créateur, qui n’avait pas d’enfants, déclarait que les plans pour sa succession consistaient “en une transition progressive des responsabilités” vers ses “plus proches collaborateurs tels que Leo Dell’Orco”, le responsable du design des collections homme, “les membres de (sa) famille et toute l’équipe de travail”.Créateur visionnaire, Armani s’est distingué dans la haute-couture, le prêt-à-porter, les accessoires, les parfums, les bijoux, mais aussi l’architecture d’intérieur et l’hôtellerie de luxe.

Milan rend hommage au “roi” Armani

Milan rend hommage au “roi” Giorgio Armani, dont le corps est exposé depuis samedi matin en chapelle ardente dans l’Armani Teatro, lieu emblématique de l’étroite relation entre le couturier et la capitale lombarde.Des centaines de personnes faisaient la queue samedi matin pour se recueillir devant le cercueil en bois clair du légendaire styliste, décédé jeudi à l’âge de 91 ans, et dont la disparition a fait l’effet d’un séisme dans le monde de la mode et bien au-delà. En costumes sombres et lunettes noires, une centaine de salariés du groupe était en première ligne près du siège d’Armani, dans un ancien quartier industriel de Milan, avant les funérailles prévues lundi. D’imposantes couronnes de roses blanches ont été déposées à l’entrée de la pièce où repose le cercueil, près de livres de condoléances où les sympathisants peuvent inscrire un message.Selon le quotidien italien Corriere della Sera, Armani est décédé d’une insuffisance hépatique soudaine, à la suite d’une pneumonie qui l’avait contraint à être hospitalisé en juin.”C’était un homme incroyable, il nous a beaucoup marqués. C’était un exemple, sévère, parfois rude, mais très humain”, a commenté, éprouvée, Silvia Albonetti, vendeuse dans le showroom voisin d’Emporio Armani homme. “Beaucoup de clients nous ont écrit pour lui rendre hommage.””Il nous a beaucoup appris avec sa façon de travailler. Un chapitre se ferme”, a témoigné à ses côtés une autre vendeuse, Barbara Gersony. “Pour le futur on verra, selon ses dernières volontés.”- “Un grand homme” -La chapelle ardente sera ouverte de 9H à 18H (07H à 16H GMT) samedi et dimanche dans le Teatro, une ancienne usine de chocolat Nestlé transformée en 2001 par l’architecte japonais Tadao Ando pour en faire le siège du groupe Armani et le lieu de ses défilés. Minimaliste et élégant, le bâtiment est un des lieux emblématiques de Milan, “la capitale du style”.Armani, à la tête d’un empire du luxe de plusieurs milliards d’euros, comptant plus de 600 boutiques dans le monde et plus de 9.000 employés fin 2023, entretenait une “histoire d’amour” avec la ville, soulignent tous les titres de la presse italienne, en rappelant en boucle une de ses déclarations: “Milan est le centre de mon monde, il m’a toujours inspiré”.”Sans lui, l’Olimpia serait en sale état”, a commenté Roberto Gualdoni, 51 ans, avec sur le dos un t-shirt de l’équipe de basket milanaise, propriété d’un Armani fan de sport. “C’était un grand homme à Milan, il a fait beaucoup de bien.””Il était spécial, très humain, il venait toujours nous saluer”, a ajouté dans la queue le photographe Lazza Ramo, 37 ans.Le natif de Piacenza (nord de l’Italie), né en 1934 dans une famille modeste d’origine arménienne, était venu étudier la médecine avant de travailler comme étalagiste-décorateur à Milan pour les grands magasins La Rinascente.C’est dans cette ville qu’il a créé en 1975 la maison Giorgio Armani, et avait depuis toujours voulu rester indépendant, refusant d’être coté en bourse.- “Il manquera à la ville” -Les liens entre la ville et le couturier, souvent surnommé dans la presse italienne “Il Re Giorgio” (“Le roi Giorgio”), ne se sont jamais démentis. Pendant la pandémie de Covid en 2020, qui a durement affecté la ville, il avait fait afficher un placard en noir et blanc dans une rue de Milan: “Je suis là, pour Milan, avec les Milanais, avec mon affection”.Giorgio Armani, affaibli depuis plusieurs mois, avait été contraint de renoncer à ses défilés masculins à Milan mi-juin pour raisons de santé. Il avait également fait l’impasse en juillet pour le show Armani Privé, à Paris.Dans une interview au Financial Times publiée quelques jours avant sa mort, le créateur, qui n’avait pas d’enfants, déclarait que les plans pour sa succession consistaient “en une transition progressive des responsabilités” vers ses “plus proches collaborateurs tels que Leo Dell’Orco”, le responsable du design des collections homme, “les membres de (sa) famille et toute l’équipe de travail”.Créateur visionnaire, Armani s’est distingué dans la haute-couture, le prêt-à-porter, les accessoires, les parfums, les bijoux, mais aussi l’architecture d’intérieur et l’hôtellerie de luxe.