Homophobie: les enseignants LGBT+ ne se sentent pas encore assez protégés

Le suicide de Caroline Grandjean, une directrice d’école du Cantal victime de harcèlement homophobe, met en lumière un sentiment de solitude souvent ressenti par les enseignants LGBT+ face à de multiples formes de violences.”Tous les personnels LGBTQIA+” de l’enseignement “se sont sentis heurtés par l’histoire de notre collègue. Les moqueries et insultes, on les connait”, résume pour l’AFP Alexis Guitton, membre du Collectif éducation contre les LGBTIphobies en milieu scolaire et universitaire.Vendredi soir, 100 à 200 personnes ont participé à un rassemblement à l’appel d’associations devant le ministère de l’Education. D’autres rassemblements sont prévus, comme à Lyon samedi sous le mot d’ordre “Quand la lesbophobie tue, les pouvoirs publics ferment les yeux”.”Quand on est lesbienne, bi, gay, trans ou non-binaire dans l’Éducation nationale, on nous apprend dans la formation à ne pas le montrer: on ne doit pas le dire aux élèves, on doit le taire en salle des profs”, a déploré lors du rassemblement parisien Clémence Barland, 27 ans, enseignante et porte-parole du collectif les Féministes révolutionnaires. “Le principal problème aujourd’hui c’est que l’Éducation nationale ne prévoit rien du tout pour les profs LGBT+. On est dans un système où on essaie de faire des efforts pour les élèves, mais on ne pense pas du tout à eux”, affirme à l’AFP Julia Torlet, porte-parole de SOS Homophobie.Selon elle, le climat pour ces profs est “plus délétère qu’il y a quelques années”. “L’école, c’est un microcosme de la société. (…) Et aujourd’hui, la société est infusée par les idées d’extrême droite, très conservatrices”.Le ministère a fait valoir qu’il avait mis en place des formations volontaires pour aider à prévenir les LGBTPhobies, une campagne de communication et, depuis cette rentrée, un accompagnement renforcé des personnels pour mieux identifier et gérer les situations de violence.”J’ai essuyé des critiques qui sont remontées jusqu’au rectorat pour dire que je ne faisais pas correctement mon travail ou que je mettais les élèves en danger”, rapporte Mme Torlet, disant avoir “eu la chance d’être protégée par (sa) hiérarchie” mais que certains de ses collègues “vivent cachés”.Alexis Guitton confirme: “La plupart des personnes ne préviennent pas” des discriminations subies, elles “préfèrent rester dans le silence”.- “Propos sexistes” -Sofiane, 38 ans, professeur de collège en Seine-Saint-Denis qui ne souhaite pas donner son nom de famille, raconte ainsi avoir déjà été “insulté frontalement par un élève, traité de pédé”, mais a été soutenu par sa cheffe de l’époque.”J’ai parfois des remarques d’élèves, ou même des questions franches et je réponds toujours que c’est ma vie privée”, poursuit-il, voyant “beaucoup d’homophobie chez les élèves, mais aussi beaucoup plus d’ouverture chez certains: ça va dans les deux sens”. Selon Alexis Guitton, les enseignants LGBT+ vont préférer “se tourner vers les associations” que les syndicats.”Dans ma salle des profs, il y a des collègues qui ouvertement, régulièrement, sous couvert d’humour, tiennent des propos sexistes ou lgbtiphobes”, décrit-il.Parler de sa vie familiale va ainsi de soi pour des enseignants hétérosexuels, selon lui, mais pas pour les LGBT+.Il se souvient aussi d’un collègue “qui recevait des mots d’insultes homophobes dans son casier. La seule solution qui lui a été proposée, c’est la mutation”.Une mutation également proposée à Caroline Grandjean. Elle l’avait refusée, estimant que ce serait une forme de défaite face aux messages homophobes et menaçants anonymes.Alexis Guitton décrit aussi une forme de violence institutionnelle dans les difficultés parfois subies par les enseignants LGBT+ à “faire reconnaitre leurs droits” comme un rapprochement familial ou un congé parental.D’après le rapport annuel de SOS Homophobie, 25% des appels reçus de la part de personnes subissant des violences ou discriminations anti-LGBT+ viendraient des personnels enseignants, mais il n’existe pas de données officielles. “Le ministère commence tout juste à se pencher sur la question de la diversité en entamant des discussions pour la rédaction d’un plan”, indique Aurélie Gagnier, porte-parole du syndicat du premier degré FSU-Snuipp.”Il faut travailler l’ensemble du système, les cellules de signalement, l’accès à la médecine du travail, à la psychologie du travail”, enjoint Julia Torlet.ved-mep-brk-jwi/bj/alu/cbn

Onze étrangers et cinq Portugais tués dans l’accident de funiculaire à Lisbonne

Onze étrangers figurent parmi les 16 morts recensés après l’impressionnant déraillement d’un funiculaire à Lisbonne, selon le dernier bilan présenté vendredi par les autorités portugaises, qui ont reporté à samedi la publication de premiers éléments de l’enquête sur les causes de l’accident.La catastrophe, survenue mercredi en fin d’après-midi dans un quartier très touristique du centre de la capitale portugaise, a coûté la vie à cinq Portugais, trois Britanniques, deux Sud-Coréens, deux Canadiens, une Française, un Suisse, un Américain et un Ukrainien, a détaillé la police judiciaire dans un communiqué.En revanche, aucun Allemand n’est décédé dans l’accident à ce stade, contrairement à une information fournie par les autorités jeudi, mais il y a bien trois blessés originaires de ce pays, dont un enfant de trois ans.L’accident a fait en tout une vingtaine de blessés dont au moins onze étrangers, selon les secours.Parmi les Portugais décédés figuraient quatre employés d’une même institution d’aide sociale dont les bureaux sont situés au sommet de la colline parcourue par le funiculaire.D’après les témoins, un des deux wagons jaunes de l’ascenseur de la Gloria  — reliés par un câble en système de contre-poids — a dévalé la colline à toute allure, avant de dérailler au niveau d’un virage et de se fracasser contre un immeuble alors qu’il était quasiment plein.- Sous le choc -Les débris du funiculaire centenaire ont été déblayés dans la nuit de jeudi à vendredi, rendant un semblant de normalité à la rue où la catastrophe a eu lieu, mais la capitale portugaise restait sous le choc.”Je ne sais pas ce qui m’a le plus impressionné, si c’était de voir le wagon dévaler les rails comme un jouet, l’enfant (blessé dans l’accident, ndlr) ou les gens qui ont fini par mourir, certains sous nos yeux”, a confié un témoin, Bruno Pereira, au micro de la télévision publique RTP.Les causes précises de l’accident restent inconnues, et l’agence portugaise chargée d’enquêter sur les accidents aériens et ferroviaires a reporté de vendredi à samedi après-midi la publication d’une “note informative faisant état des premières constatations confirmées”, avant un rapport préliminaire d’ici un mois et demi.Interrogé jeudi sur les causes de l’accident, le directeur de la police judiciaire Luis Neves a affirmé qu’aucune piste n’était écartée pour le moment: “Rien n’est exclu. Nous ne pourrons prendre position que quand nous serons sûrs. A ce stade, il faut garder l’esprit ouvert.”- Inspection quotidienne -La principale piste évoquée par les médias locaux concerne l’éventuelle rupture d’un câble de sécurité, qui pourrait être la conséquence d’une possible négligence dans les travaux de maintenance du funiculaire, assurés par un sous-traitant du gestionnaire des transports lisboètes, Carris.”La cause de l’accident a été la rupture d’un câble. C’est un câble qui est en tension durant l’opération, car un wagon en tire l’autre”, a estimé un ancien bâtonnier de l’ordre des ingénieurs, Carlos Mineiro Aires sur la télévision nationale SIC.”Quelque chose d’inhabituel s’est passé qui a subitement brisé le câble, et c’est sur ça que doit se focaliser l’enquête”, a-t-il ajouté.”On ne peut pas partir de la prémisse que le problème est dans le câble. C’est ce que l’enquête va déterminer”, a toutefois assuré le patron de Carris, défendant aussi à plusieurs reprises le plan de maintenance de ses appareils, selon lui “scrupuleusement respecté”.La presse portugaise a d’ailleurs publié le rapport de l’inspection quotidienne réalisée le matin du jour du drame, indiquant que le funiculaire présentait “toutes les conditions” nécessaires pour circuler.D’après des chiffres fournis par Carris à l’hebdomadaire Expresso, l’ascenseur de la Gloria a transporté 769.000 passagers en 2024, soit une baisse annuelle de 23%.

Onze étrangers et cinq Portugais tués dans l’accident de funiculaire à Lisbonne

Onze étrangers figurent parmi les 16 morts recensés après l’impressionnant déraillement d’un funiculaire à Lisbonne, selon le dernier bilan présenté vendredi par les autorités portugaises, qui ont reporté à samedi la publication de premiers éléments de l’enquête sur les causes de l’accident.La catastrophe, survenue mercredi en fin d’après-midi dans un quartier très touristique du centre de la capitale portugaise, a coûté la vie à cinq Portugais, trois Britanniques, deux Sud-Coréens, deux Canadiens, une Française, un Suisse, un Américain et un Ukrainien, a détaillé la police judiciaire dans un communiqué.En revanche, aucun Allemand n’est décédé dans l’accident à ce stade, contrairement à une information fournie par les autorités jeudi, mais il y a bien trois blessés originaires de ce pays, dont un enfant de trois ans.L’accident a fait en tout une vingtaine de blessés dont au moins onze étrangers, selon les secours.Parmi les Portugais décédés figuraient quatre employés d’une même institution d’aide sociale dont les bureaux sont situés au sommet de la colline parcourue par le funiculaire.D’après les témoins, un des deux wagons jaunes de l’ascenseur de la Gloria  — reliés par un câble en système de contre-poids — a dévalé la colline à toute allure, avant de dérailler au niveau d’un virage et de se fracasser contre un immeuble alors qu’il était quasiment plein.- Sous le choc -Les débris du funiculaire centenaire ont été déblayés dans la nuit de jeudi à vendredi, rendant un semblant de normalité à la rue où la catastrophe a eu lieu, mais la capitale portugaise restait sous le choc.”Je ne sais pas ce qui m’a le plus impressionné, si c’était de voir le wagon dévaler les rails comme un jouet, l’enfant (blessé dans l’accident, ndlr) ou les gens qui ont fini par mourir, certains sous nos yeux”, a confié un témoin, Bruno Pereira, au micro de la télévision publique RTP.Les causes précises de l’accident restent inconnues, et l’agence portugaise chargée d’enquêter sur les accidents aériens et ferroviaires a reporté de vendredi à samedi après-midi la publication d’une “note informative faisant état des premières constatations confirmées”, avant un rapport préliminaire d’ici un mois et demi.Interrogé jeudi sur les causes de l’accident, le directeur de la police judiciaire Luis Neves a affirmé qu’aucune piste n’était écartée pour le moment: “Rien n’est exclu. Nous ne pourrons prendre position que quand nous serons sûrs. A ce stade, il faut garder l’esprit ouvert.”- Inspection quotidienne -La principale piste évoquée par les médias locaux concerne l’éventuelle rupture d’un câble de sécurité, qui pourrait être la conséquence d’une possible négligence dans les travaux de maintenance du funiculaire, assurés par un sous-traitant du gestionnaire des transports lisboètes, Carris.”La cause de l’accident a été la rupture d’un câble. C’est un câble qui est en tension durant l’opération, car un wagon en tire l’autre”, a estimé un ancien bâtonnier de l’ordre des ingénieurs, Carlos Mineiro Aires sur la télévision nationale SIC.”Quelque chose d’inhabituel s’est passé qui a subitement brisé le câble, et c’est sur ça que doit se focaliser l’enquête”, a-t-il ajouté.”On ne peut pas partir de la prémisse que le problème est dans le câble. C’est ce que l’enquête va déterminer”, a toutefois assuré le patron de Carris, défendant aussi à plusieurs reprises le plan de maintenance de ses appareils, selon lui “scrupuleusement respecté”.La presse portugaise a d’ailleurs publié le rapport de l’inspection quotidienne réalisée le matin du jour du drame, indiquant que le funiculaire présentait “toutes les conditions” nécessaires pour circuler.D’après des chiffres fournis par Carris à l’hebdomadaire Expresso, l’ascenseur de la Gloria a transporté 769.000 passagers en 2024, soit une baisse annuelle de 23%.

Powerful quake aftershocks cause more injuries in Afghanistan

A series of strong aftershocks from a deadly earthquake that hit eastern Afghanistan at the weekend injured at least another 10 people and caused further damage, Taliban authorities said on Friday.Five shallow aftershocks, the strongest measuring at magnitude 5.6, were recorded by the US Geological Survey (USGS) on Thursday night and Friday morning, with some rattling Kabul and neighbouring Pakistan’s capital, Islamabad.National disaster authority spokesman Mohammad Hammad told AFP that 10 people were injured across eight provinces jolted by the aftershocks, including the hardest hit Kunar, Nangarhar and Laghman, adding to the more than 3,700 already injured in the initial quake.Another 5.2-magnitude quake struck in the same area on Friday evening, according to the USGS.More than 2,200 people were killed after the magnitude-6.0 earthquake hit eastern Afghanistan just before midnight on Sunday, making it the deadliest quake to hit the country in decades. In Nuristan province, north of Kunar, resident Enamullah Safi said he and others ran out of their homes when the aftershocks hit overnight. “Everyone was afraid. We are still afraid and have not returned to our homes,” the 25-year-old cook told AFP, saying he huddled under a blanket with several other people to keep warm in the cold, mountain night. Some houses were damaged or destroyed, he said, adding that they have received little assistance, as aid is concentrated in the worst-hit zones.Access has been stymied by already poor roads blocked by landslides and rockfall that continued as the area was convulsed by aftershocks. The disaster comes as Afghanistan is already facing multiple crises after decades of conflict, contending with endemic poverty, severe drought and the influx of millions of Afghans forced back to the country by neighbours Pakistan and Iran since the Taliban’s 2021 takeover. strs-sw/ecl/fox/des/st

Liban: l’armée va mettre en oeuvre le plan de désarmement du Hezbollah, annonce le gouvernement

L’armée libanaise va entamer l’application de son plan pour désarmer le Hezbollah, a indiqué le ministre de l’Information, Paul Morcos, à l’issue d’une réunion vendredi du gouvernement consacrée à cette épineuse question qui divise le pays. En août, sous la forte pression des Etats-Unis et la crainte d’une intensification des bombardements israéliens au Liban, le gouvernement de Nawaf Salam a ordonné à l’armée d’élaborer un plan visant à désarmer le mouvement chiite pro-iranien d’ici la fin de l’année.Le Hezbollah s’oppose à son désarmement accusant les autorités de faire le jeu d’Israël et des Etats-Unis, et les discussions du gouvernement sur la question ont une nouvelle fois été boycottées par les ministres chiites, notamment ceux du Hezbollah et de son allié Amal. M. Morcos a déclaré que le gouvernement saluait les mesures proposées par l’armée pour “mettre en œuvre la décision d’étendre l’autorité de l’Etat par ses propres forces et de limiter la détention d’armes aux autorités légitimes”.Répondant aux questions des journalistes, il a affirmé que “l’armée libanaise allait entamer la mise en oeuvre du plan (de désarmement du Hezbollah), mais dans la limite des moyens disponibles, qui sont restreints sur les plans logistique, matériel et humain”. Le gouvernement a décidé de garder les détails du plan “secrets”, selon la déclaration lue par le ministre, ajoutant que l’armée “présenterait au gouvernement un rapport mensuel sur la question”. – “Une nouvelle ère” -Selon les médias locaux, les cinq ministres chiites du cabinet, parmi lesquels des représentants du Hezbollah et du mouvement Amal, son allié, ont quitté la réunion à l’arrivée du chef de l’armée pour présenter son plan. Ce n’est pas la première fois qu’ils se retirent des discussions sur le sujet. Le président du Parlement et chef d’Amal, Nabih Berri, avait appelé dimanche à un “dialogue calme et consensuel”.Le Hezbollah est la seule faction à avoir conservé ses armes au sortir de la guerre civile (1975-1990). Après avoir dominé la vie politique au Liban pendant de nombreuses années, il est sorti très affaibli d’un conflit de plus d’un an contre Israël, dont deux mois de guerre ouverte de septembre à novembre 2024. Une partie de son arsenal a été détruite et sa direction décimée.Avant la réunion du gouvernement vendredi, des panneaux représentant Nawaf Salam et le président Joseph Aoun ont été placardés dans des rues de Beyrouth avec la légende: “Nous sommes tous avec vous. Une armée (…) un Etat. Une nouvelle ère pour le Liban”.Dans la capitale, Raseel, une femme au foyer qui n’a pas souhaité donner son nom, estime que “seule l’armée peut protéger le pays” désormais après que le Hezbollah “a fait ce qu’il pouvait”. Mais Ali Khalil, 20 ans, employé dans un restaurant, craint que si le gouvernement décide “de saisir les armes, il y aura une confrontation”. Le gouvernement affirme que le désarmement du Hezbollah est prévu dans le cadre de l’accord de cessez-le-feu entre Israël et le mouvement chiite, négocié par les Etats-Unis et entré en vigueur le 27 novembre 2024.L’accord est basé sur une résolution de l’ONU stipulant que le port d’armes est réservé aux forces de sécurité et à l’armée libanaises.- Bombardements israéliens -Il prévoit aussi que seules l’armée libanaise et les Casques bleus de l’ONU soient déployés dans le sud du pays, à la frontière avec Israël, y excluant la présence à la fois du Hezbollah et de l’armée israélienne. Mais celle-ci maintient toujours des troupes dans le sud du Liban et mène régulièrement des attaques, principalement contre des sites et des cadres du Hezbollah.La réunion du gouvernement s’est tenue au moment où les bombardements israéliens se sont intensifiées ces deux derniers jours, faisant au moins cinq morts, selon Beyrouth. “Israël tente de faire passer le message que seules des actions concrètes de désarmement, et non des promesses, seront efficaces”, estime David Wood, analyste à l’International Crisis Group.M. Morcos a souligné que le commandant de l’armée avait évoqué des “restrictions” à la mise en œuvre du plan, notamment les “attaques israéliennes.”Tout en condamnant les attaques israéliennes, les autorités libanaises insistent sur un désarmement du Hezbollah, fondé et financé par l’Iran, ennemi juré d’Israël.Mercredi, le mouvement a réitéré son refus de désarmer. Il conditionne toute discussion sur ses armes à un retrait israélien du sud du Liban, à l’arrêt des attaques israéliennes, à la libération de prisonniers et au lancement de la reconstruction.

Liban: l’armée va mettre en oeuvre le plan de désarmement du Hezbollah, annonce le gouvernement

L’armée libanaise va entamer l’application de son plan pour désarmer le Hezbollah, a indiqué le ministre de l’Information, Paul Morcos, à l’issue d’une réunion vendredi du gouvernement consacrée à cette épineuse question qui divise le pays. En août, sous la forte pression des Etats-Unis et la crainte d’une intensification des bombardements israéliens au Liban, le gouvernement de Nawaf Salam a ordonné à l’armée d’élaborer un plan visant à désarmer le mouvement chiite pro-iranien d’ici la fin de l’année.Le Hezbollah s’oppose à son désarmement accusant les autorités de faire le jeu d’Israël et des Etats-Unis, et les discussions du gouvernement sur la question ont une nouvelle fois été boycottées par les ministres chiites, notamment ceux du Hezbollah et de son allié Amal. M. Morcos a déclaré que le gouvernement saluait les mesures proposées par l’armée pour “mettre en œuvre la décision d’étendre l’autorité de l’Etat par ses propres forces et de limiter la détention d’armes aux autorités légitimes”.Répondant aux questions des journalistes, il a affirmé que “l’armée libanaise allait entamer la mise en oeuvre du plan (de désarmement du Hezbollah), mais dans la limite des moyens disponibles, qui sont restreints sur les plans logistique, matériel et humain”. Le gouvernement a décidé de garder les détails du plan “secrets”, selon la déclaration lue par le ministre, ajoutant que l’armée “présenterait au gouvernement un rapport mensuel sur la question”. – “Une nouvelle ère” -Selon les médias locaux, les cinq ministres chiites du cabinet, parmi lesquels des représentants du Hezbollah et du mouvement Amal, son allié, ont quitté la réunion à l’arrivée du chef de l’armée pour présenter son plan. Ce n’est pas la première fois qu’ils se retirent des discussions sur le sujet. Le président du Parlement et chef d’Amal, Nabih Berri, avait appelé dimanche à un “dialogue calme et consensuel”.Le Hezbollah est la seule faction à avoir conservé ses armes au sortir de la guerre civile (1975-1990). Après avoir dominé la vie politique au Liban pendant de nombreuses années, il est sorti très affaibli d’un conflit de plus d’un an contre Israël, dont deux mois de guerre ouverte de septembre à novembre 2024. Une partie de son arsenal a été détruite et sa direction décimée.Avant la réunion du gouvernement vendredi, des panneaux représentant Nawaf Salam et le président Joseph Aoun ont été placardés dans des rues de Beyrouth avec la légende: “Nous sommes tous avec vous. Une armée (…) un Etat. Une nouvelle ère pour le Liban”.Dans la capitale, Raseel, une femme au foyer qui n’a pas souhaité donner son nom, estime que “seule l’armée peut protéger le pays” désormais après que le Hezbollah “a fait ce qu’il pouvait”. Mais Ali Khalil, 20 ans, employé dans un restaurant, craint que si le gouvernement décide “de saisir les armes, il y aura une confrontation”. Le gouvernement affirme que le désarmement du Hezbollah est prévu dans le cadre de l’accord de cessez-le-feu entre Israël et le mouvement chiite, négocié par les Etats-Unis et entré en vigueur le 27 novembre 2024.L’accord est basé sur une résolution de l’ONU stipulant que le port d’armes est réservé aux forces de sécurité et à l’armée libanaises.- Bombardements israéliens -Il prévoit aussi que seules l’armée libanaise et les Casques bleus de l’ONU soient déployés dans le sud du pays, à la frontière avec Israël, y excluant la présence à la fois du Hezbollah et de l’armée israélienne. Mais celle-ci maintient toujours des troupes dans le sud du Liban et mène régulièrement des attaques, principalement contre des sites et des cadres du Hezbollah.La réunion du gouvernement s’est tenue au moment où les bombardements israéliens se sont intensifiées ces deux derniers jours, faisant au moins cinq morts, selon Beyrouth. “Israël tente de faire passer le message que seules des actions concrètes de désarmement, et non des promesses, seront efficaces”, estime David Wood, analyste à l’International Crisis Group.M. Morcos a souligné que le commandant de l’armée avait évoqué des “restrictions” à la mise en œuvre du plan, notamment les “attaques israéliennes.”Tout en condamnant les attaques israéliennes, les autorités libanaises insistent sur un désarmement du Hezbollah, fondé et financé par l’Iran, ennemi juré d’Israël.Mercredi, le mouvement a réitéré son refus de désarmer. Il conditionne toute discussion sur ses armes à un retrait israélien du sud du Liban, à l’arrêt des attaques israéliennes, à la libération de prisonniers et au lancement de la reconstruction.

Lebanon says army will begin implementing Hezbollah disarmament plan

The Lebanese military will begin implementing its plan to disarm Iran-backed Hezbollah, the government said on Friday following a cabinet meeting, amid opposition from the group and its allies.The cabinet discussed the plan on Friday despite a walkout by Shiite ministers in protest at the proposals.In August, the Lebanese government ordered the military to draw up plans to disarm the once-dominant militant group by the end of the year, having come under pressure from the United States and Israeli strikes.In a statement after Friday’s meeting, information minister Paul Morcos said that Beirut welcomed the army’s proposed measures “to extend the state’s authority through its own forces and to restrict the possession of weapons to legitimate authorities”.Responding to questions from journalists, Morcos said “the Lebanese army will begin implementing the plan, but in accordance with the available capabilities, which are limited in terms of logistics, material and human resources”.The cabinet decided to keep the details of the army’s plan confidential according to the statement, but Morcos said the military would “submit a monthly report on the matter to the cabinet”.Five Shiite ministers, including those from Hezbollah and its ally the Amal movement, walked out of the meeting, with the Lebanese armed group adamant it would hold onto its weapons.The walkout happened as Lebanon’s army chief entered the meeting to present a plan for disarming the group, local media reported.Hezbollah and Amal ministers have now walked out of cabinet meetings three times over the disarmament issue.Multi-confessional Lebanon has a sect-based power-sharing system in which legitimacy unofficially derives from consensus.The government says disarming Hezbollah is part of implementing the US-brokered ceasefire agreement from November that ended over a year of hostilities between the group and Israel. – Israeli strikes -The cabinet session came amid intensified Israeli air strikes on southern Lebanon over the past two days, which killed at least five people, according to the health ministry and the state-run National News Agency.David Wood, a senior Lebanon analyst at the International Crisis Group, told AFP that “Israel is trying to send a message that only concrete action on disarmament, rather than pledges and words, will do the job”.In August, the government agreed to objectives outlined in a US paper presented by Washington’s envoy Tom Barrack. The paper included details on the timetable and mechanism for dismantling Hezbollah’s arsenal, and stipulated Israel’s withdrawal from Lebanon. Beirut said at the time that “the Israeli side has not yet shown any commitment” to the contents of the American proposal and “has not taken corresponding steps” in exchange for Lebanon’s commitment. It insisted any progress in implementing the paper was conditional on other parties, primarily Israel.- Power shift -In late August, Prime Minister Nawaf Salam said “the path of monopolising arms, extending state authority and monopolising decisions on war and peace is a path that has begun and there is no turning back”.Ahead of the session, posters depicting Salam and Lebanese President Joseph Aoun were put up in the streets of Beirut with the caption: “We are all with you. One army, one arsenal, one state. A new era for Lebanon”.Hezbollah was the most powerful political force in Lebanon before its most recent war with Israel, able to sway and disrupt governments. The balance of power has since shifted, with Hezbollah badly weakened by the war as well as the overthrow of its ally Bashar al-Assad in Syria.”A solution must be found, and it is preferable that it be done in a proper manner, and that disarmament be achieved through mutual understanding,” Abdul Rahman Trabulsi, a 60-year-old Beirut resident, said, adding that he believes Hezbollah’s role “has ended”.In contrast, Ali Khalil, a 20-year-old restaurant worker, said that “weapons will not be taken, it’s impossible,” adding, “let them go first and fix the government and the state, then think about the weapons”.”If they decide today to seize the weapons, there will be a confrontation,” he added.Hezbollah was the only group to keep its weapons after Lebanon’s 1975-1990 civil war, doing so in the name of resistance against Israel, which occupied the south until 2000.

Royaume-Uni : Starmer remanie son gouvernement après la démission de la vice-Première ministre

Le chef du gouvernement britannique Keir Starmer, en difficulté sur de nombreux fronts, a remanié son exécutif vendredi dans la foulée de la démission de sa vice-Première ministre, emportée par une erreur fiscale.Aux postes clés, la ministre britannique de l’Intérieur Yvette Cooper a été nommée ministre des Affaires étrangères, succédant à David Lammy, qui passe à la Justice et devient vice-Premier ministre en remplacement d’Angela Rayner.Le très sensible dossier migratoire revient à Shabana Mahmood, qui quitte le ministère de la Justice pour le Home Office à la place d’Yvette Cooper.Ces changements, qui consistent principalement en un jeu de chaises musicales, interviennent plus d’un an après l’arrivée au pouvoir des travaillistes, actuellement à la peine et dépassés dans les sondages par le parti anti-immigration de Nigel Farage, Reform UK.La démission d’Angela Rayner, sa vice-Première ministre, ministre du Logement, figure de l’aile gauche du Labour et jusqu’ici numéro deux de ce parti, un véritable coup dur pour Keir Starmer, l’a contraint à accélérer le tempo.Elle a dû quitter le gouvernement et ses fonctions au sein du Labour après avoir reconnu avoir sous-payé un impôt quand elle a acheté son logement.Outre trois départs, douze ministres ont changé de poste. Parmi eux, Pat McFadden, le ministre responsable de la supervision de l’action du gouvernement, prend le portefeuille du Travail, et Peter Kyle devient ministre du Commerce. Deux postes-clés au moment où le gouvernement s’efforce péniblement de relancer l’activité économique.La ministre des Finances Rachel Reeves, critiquée depuis des mois, a quant à elle sauvé sa tête.- Résultats “insatisfaisants” -Cette réorganisation “en profondeur” est “un signe clair du fait que le Premier ministre reconnaît que les résultats du gouvernement travailliste au cours de sa première année ont été insatisfaisants”, a commenté Patrick Diamond, ancien conseiller à Downing Street, interrogé par l’AFP.Mais “les répercussions de la démission d’Angela Rayner, notamment l’élection d’un nouveau vice-président du parti travailliste, pourraient bien créer de nouvelles turbulences”, a-t-il averti.Angela Rayner, 45 ans, s’était signalée au conseiller en éthique du gouvernement, qui a conclu vendredi qu’elle avait “enfreint le code” de conduite ministérielle.Dans sa lettre de démission adressée à Keir Starmer, elle a dit “profondément regretter (sa propre) décision de ne pas avoir recherché des conseils fiscaux spécialisés supplémentaires” et assumer “l’entière responsabilité de cette erreur”.”Compte tenu des conclusions et de l’impact sur ma famille, j’ai donc décidé de démissionner,” a-t-elle poursuivi, après plusieurs jours de controverses et d’une intense couverture médiatique.Dans sa lettre acceptant sa démission, Keir Starmer, “très attristé”, a assuré à Angela Rayner qu’elle demeurerait “une figure majeure” du Labour.La cheffe de l’opposition conservatrice Kemi Badenoch s’est réjouie sur X qu’Angela Rayner soit “enfin partie”, accusant le chef du gouvernement de “faiblesse” pour ne pas avoir agi dès les premières révélations. Le chef de Reform UK Nigel Farage a quant à lui critiqué au cours de la conférence annuelle de son parti à Birmingham un gouvernement “qui, malgré toutes ses promesses de mener une politique nouvelle et différente, est aussi mauvais, voire pire, que celui qui l’a précédé”.- “Bonne foi” -Angela Rayner avait révélé mercredi qu’elle avait payé moins d’impôts que ce qu’elle aurait dû après l’acquisition en mai d’un logement à Hove, une station balnéaire du sud de l’Angleterre. “Je pensais avoir tout fait correctement”, avait-elle assuré mercredi dans un entretien avec la chaîne de télévision Sky News. “Je suis effondrée parce que j’ai toujours respecté les règles”, avait-elle ajouté.Laurie Magnus, le conseiller d’éthique du gouvernement, a estimé qu’elle avait agi “de bonne foi” mais qu’elle devait être tenue pour responsable, comme tout contribuable, de ses déclarations fiscales.Souvent prise pour cible par les médias conservateurs, Angela Rayner a quitté l’école sans diplôme et, à 16 ans, est devenue mère célibataire. Elle a découvert le syndicalisme puis la politique après avoir travaillé dans le social et a gravi les échelons au sein du Labour.Le gouvernement pâtit d’une forte impopularité et se retrouve confronté à des divisions internes, dans un contexte budgétaire difficile.Mi-juillet, il avait fait face à une fronde d’un tiers des députés travaillistes s’opposant à sa réforme de la protection sociale et a été contraint de rétropédaler pour éviter une défaite humiliante au Parlement.

Royaume-Uni : Starmer remanie son gouvernement après la démission de la vice-Première ministre

Le chef du gouvernement britannique Keir Starmer, en difficulté sur de nombreux fronts, a remanié son exécutif vendredi dans la foulée de la démission de sa vice-Première ministre, emportée par une erreur fiscale.Aux postes clés, la ministre britannique de l’Intérieur Yvette Cooper a été nommée ministre des Affaires étrangères, succédant à David Lammy, qui passe à la Justice et devient vice-Premier ministre en remplacement d’Angela Rayner.Le très sensible dossier migratoire revient à Shabana Mahmood, qui quitte le ministère de la Justice pour le Home Office à la place d’Yvette Cooper.Ces changements, qui consistent principalement en un jeu de chaises musicales, interviennent plus d’un an après l’arrivée au pouvoir des travaillistes, actuellement à la peine et dépassés dans les sondages par le parti anti-immigration de Nigel Farage, Reform UK.La démission d’Angela Rayner, sa vice-Première ministre, ministre du Logement, figure de l’aile gauche du Labour et jusqu’ici numéro deux de ce parti, un véritable coup dur pour Keir Starmer, l’a contraint à accélérer le tempo.Elle a dû quitter le gouvernement et ses fonctions au sein du Labour après avoir reconnu avoir sous-payé un impôt quand elle a acheté son logement.Outre trois départs, douze ministres ont changé de poste. Parmi eux, Pat McFadden, le ministre responsable de la supervision de l’action du gouvernement, prend le portefeuille du Travail, et Peter Kyle devient ministre du Commerce. Deux postes-clés au moment où le gouvernement s’efforce péniblement de relancer l’activité économique.La ministre des Finances Rachel Reeves, critiquée depuis des mois, a quant à elle sauvé sa tête.- Résultats “insatisfaisants” -Cette réorganisation “en profondeur” est “un signe clair du fait que le Premier ministre reconnaît que les résultats du gouvernement travailliste au cours de sa première année ont été insatisfaisants”, a commenté Patrick Diamond, ancien conseiller à Downing Street, interrogé par l’AFP.Mais “les répercussions de la démission d’Angela Rayner, notamment l’élection d’un nouveau vice-président du parti travailliste, pourraient bien créer de nouvelles turbulences”, a-t-il averti.Angela Rayner, 45 ans, s’était signalée au conseiller en éthique du gouvernement, qui a conclu vendredi qu’elle avait “enfreint le code” de conduite ministérielle.Dans sa lettre de démission adressée à Keir Starmer, elle a dit “profondément regretter (sa propre) décision de ne pas avoir recherché des conseils fiscaux spécialisés supplémentaires” et assumer “l’entière responsabilité de cette erreur”.”Compte tenu des conclusions et de l’impact sur ma famille, j’ai donc décidé de démissionner,” a-t-elle poursuivi, après plusieurs jours de controverses et d’une intense couverture médiatique.Dans sa lettre acceptant sa démission, Keir Starmer, “très attristé”, a assuré à Angela Rayner qu’elle demeurerait “une figure majeure” du Labour.La cheffe de l’opposition conservatrice Kemi Badenoch s’est réjouie sur X qu’Angela Rayner soit “enfin partie”, accusant le chef du gouvernement de “faiblesse” pour ne pas avoir agi dès les premières révélations. Le chef de Reform UK Nigel Farage a quant à lui critiqué au cours de la conférence annuelle de son parti à Birmingham un gouvernement “qui, malgré toutes ses promesses de mener une politique nouvelle et différente, est aussi mauvais, voire pire, que celui qui l’a précédé”.- “Bonne foi” -Angela Rayner avait révélé mercredi qu’elle avait payé moins d’impôts que ce qu’elle aurait dû après l’acquisition en mai d’un logement à Hove, une station balnéaire du sud de l’Angleterre. “Je pensais avoir tout fait correctement”, avait-elle assuré mercredi dans un entretien avec la chaîne de télévision Sky News. “Je suis effondrée parce que j’ai toujours respecté les règles”, avait-elle ajouté.Laurie Magnus, le conseiller d’éthique du gouvernement, a estimé qu’elle avait agi “de bonne foi” mais qu’elle devait être tenue pour responsable, comme tout contribuable, de ses déclarations fiscales.Souvent prise pour cible par les médias conservateurs, Angela Rayner a quitté l’école sans diplôme et, à 16 ans, est devenue mère célibataire. Elle a découvert le syndicalisme puis la politique après avoir travaillé dans le social et a gravi les échelons au sein du Labour.Le gouvernement pâtit d’une forte impopularité et se retrouve confronté à des divisions internes, dans un contexte budgétaire difficile.Mi-juillet, il avait fait face à une fronde d’un tiers des députés travaillistes s’opposant à sa réforme de la protection sociale et a été contraint de rétropédaler pour éviter une défaite humiliante au Parlement.