A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

En Ukraine, des soldats tuent pour accumuler des points

Cela fait des semaines que Roubik, le nom de guerre d’un droniste ukrainien, traque les moindres mouvements d’un soldat russe. S’il le tue, il gagnera au moins six points.Une fois accumulés, ils permettront à sa brigade de reconstituer ses stocks de drones, grâce à un nouveau système tout droit sorti de l’univers des jeux vidéo.”C’est l’infanterie qui rapporte le plus de points, donc tout le monde se concentre sur la destruction de ses effectifs”, reprend Roubik, 22 ans, rencontré par l’AFP sur les lieux d’une école détruite dans l’est de l’Ukraine, utilisée par son groupe de reconnaissance du 3e corps d’armée.Le marché où sont dépensés les points, appelé Brave1, est une initiative du ministère ukrainien de la Transformation numérique.Ses créateurs l’ont surnommé “le premier Amazon militaire du monde” car il permet aux brigades de choisir les armes qu’elles veulent – et même de laisser des avis, comme sur le célèbre site d’achats en ligne.- “Une décentralisation complète” -Ce programme de points, lancé en août 2024, permet depuis quelques semaines de choisir des drones, dont le prix varie entre deux et plusieurs dizaines de points, suivant les modèles.”C’est une décentralisation complète”, affirme à l’AFP le directeur de la plateforme, Andriï Hrytseniouk.Pour lui, Brave1 encourage une “saine compétition” entre les unités de dronistes et pousse les entreprises à produire les meilleures armes possibles.De nombreux soldats qui combattent aux côtés de Roubik sont, comme lui, issus d’une génération qui a grandi un smartphone à la main et les yeux rivés sur des jeux vidéo.Cela en fait des candidats parfaits pour le pilotage de drones, qui partage certains des codes du “gaming”.Ces petits engins volants souvent bon marché, qui s’écrasent sur leurs cibles ou larguent des explosifs, sont incontournables sur le front ukrainien, une révolution qui transforme la façon dont les armées combattent.Quand leurs pilotes, qui dirigent leur drone à l’aide de manettes via un écran, téléchargent les preuves de leurs attaques réussies sur Brave1, elles sont vérifiées par la plateforme puis tout cela est converti en points.- Rigidités soviétiques -Le programme s’inscrit dans une tendance plus globale, celle où la technologie influence la façon de faire la guerre, explique Matthew Ford, un expert de l’université suédoise de Défense.Le ministère ukrainien de la Transformation numérique, qui supervise l’initiative, tente de moderniser l’armée nationale, critiquée pour ses rigidités héritées de l’époque soviétique.Avec Brave1, les coordinateurs peuvent augmenter le nombre des points correspondant à chaque cible russe, en fonction des principales menaces dans chaque zone du front.Mais le programme n’a pas pour but de remplacer les commandes d’armement centralisées, ni de contourner les ordres de la hiérarchie militaire, selon les soldats.”Notre mission est toujours la priorité, pas les points ou les classements”, dit un officier du régiment Achilles, qui se fait appeler Foma.- “Un peu gênant” -Les brigades ukrainiennes ont beau servir sous le même commandement, elles cultivent leur identité propre pour attirer les meilleures recrues et les financements.Brave1 alimente cette compétition en publiant chaque mois un classement des dix unités ayant obtenu les meilleurs scores.”Lafayette”, un pilote de drones au sein d’Achilles, explique avoir été extrêmement fier de voir le nom de son régiment dans le dernier classement en date.Mais cet homme de 37 ans, qui travaillait dans l’informatique avant le début de la guerre, comprend que ce mélange entre jeux et guerre puisse mettre mal à l’aise.”Quand j’essaie de me remettre dans la peau d’un civil et d’y réfléchir, c’est un peu gênant”, admet-il.Mais les pilotes sont aussi les premiers témoins des horreurs du champ de bataille, où les drones sont responsables de la plupart des pertes humaines.Roubik, qui traquait un soldat russe, explique avoir tout entendu des détails de sa vie personnelle en surveillant les transmissions radio.Finalement, “on l’a tué”, dit-il. “J’ai ressenti un peu de vide dans mon âme”.Mais Roubik assure avoir gardé à l’esprit l’enjeu de cette guerre pour son pays et les points que l’attaque fournirait à son unité.”Si les gens étaient à notre place, ils comprendraient de quoi il s’agit. Notre pays est en guerre. Il ne peut y avoir aucune pitié”.

Plus populaire que jamais, le parti de Nigel Farage, Reform UK, ouvre son congrès annuel

Le parti britannique d’extrême droite Reform UK a ouvert vendredi matin son congrès annuel dans une atmosphère festive : son chef, l’ex-champion du Brexit Nigel Farage, et ses partisans sont de plus en plus convaincus qu’il pourrait devenir le prochain Premier ministre. A Birmingham, ville du centre de l’Angleterre où le parti réunit ses membres pendant deux jours, “il y a une ambiance très positive, avec tout ce qui se passe actuellement”, se réjouit Roger Weaver, 76 ans, une casquette “Make Britain Great Again” sur la tête. Il a soutenu le parti conservateur pendant près de 40 ans, mais ce temps là est fini.Il a rejoint Reform il y a 4 mois et pour lui, Nigel Farage a de “fortes chances” d’emporter les prochaines élections.Reform UK a seulement 4 députés à la chambre des Communes sur un total de 650, mais sa popularité n’a cessé de grandir depuis les dernières élections législatives, qui ont porté les travaillistes au pouvoir en juillet 2024. Depuis des mois, la formation est en tête des intentions de vote dans les sondages et l’écart se creuse avec les travaillistes.Les prochaines législatives ne sont pas prévues avant 2029 mais, lors des dernières élections locales, en mai, Reform UK, l’ancien “Brexit Party”, a remporté douze conseils régionaux, réussissant ainsi à s’implanter dans les territoires. – “Les gens souffrent, ici” -Amelia Randall, 40 ans, a été élue au conseil régional du Kent, dans le sud de l’Angleterre. Rejoindre Reform “a représenté un changement radical dans ma vie”, explique-t-elle, en se promenant dans le centre de conférence. Auparavant, elle ne votait pas. La priorité doit être, selon elle, d’arrêter les bateaux de migrants dans la Manche. “Nous devons nous concentrer sur nous-mêmes, les gens souffrent ici”, affirme-t-elle.Dans un contexte plus général de montée des extrêmes droites en Europe, le parti affirme compter près de 240.000 membres, contre 80.000 il y a un an. “Il est temps pour nous de passer à l’étape suivante en tant que parti”, proclame Nigel Farage dans le programme du congrès, qui se tient vendredi et samedi.Le leader charismatique de 61 ans prononce son discours vendredi à 13H00 (12H00 GMT), deux jours après un passage éclair à Washington. Il a témoigné devant le Congrès américain sur le sujet de la liberté d’expression, comparant le Royaume-Uni à la Corée du Nord, et a été reçu dans le bureau ovale par son allié Donald Trump, qu’il se vante d’avoir “toujours soutenu”.Le congrès va représenter un moment “important” pour Reform UK et son chef Nigel Farage, commente Anand Menon, politologue à l’université de King’s College à Londres.Reform UK doit montrer “qu’il est professionnel, capable d’organiser un congrès donnant l’impression qu’il pourrait gouverner” le pays, dit-il à l’AFP. – Télé-réalité -Déjà, fin août, le parti a donné une grande conférence de presse sur l’immigration, son sujet de prédilection. Clairement inspiré par Donald Trump, Nigel Farage a promis d’expulser jusqu’à 600.000 migrants en cinq ans s’il était élu.Nigel Farage, l’ex-député européen qui a été si fier d’avoir “obtenu l’indépendance du Royaume-Uni” avec le Brexit, peut-il vraiment devenir le prochain Premier ministre du Royaume-Uni? Pour Anand Menon, “c’est encore loin, mais c’est tout à fait possible”. Eduqué dans les meilleures écoles privées, Nigel Farage a commencé sa carrière dans la finance à Londres. Cet ancien conservateur, qui a créé le parti UKIP (parti pour l’indépendance du Royaume-Uni) en 1993, a été député européen de 1999 à 2020.Peaufinant désormais son image – on le voit moins qu’avant avec une cigarette ou une bière à la main -, il a vu son capital sympathie augmenter en 2023 après un passage dans l’émission de télé-réalité “I’m a celebrity”, durant laquelle il a notamment été enfermé dans une boîte avec d’énormes serpents, et ce alors qu’il était dans un creux de sa carrière politique.Commentateur sur la chaîne conservatrice GB News, il est suivi sur TikTok par 1,3 million d’abonnés, plus que toute autre personnalité politique britannique. 

Plus populaire que jamais, le parti de Nigel Farage, Reform UK, ouvre son congrès annuel

Le parti britannique d’extrême droite Reform UK a ouvert vendredi matin son congrès annuel dans une atmosphère festive : son chef, l’ex-champion du Brexit Nigel Farage, et ses partisans sont de plus en plus convaincus qu’il pourrait devenir le prochain Premier ministre. A Birmingham, ville du centre de l’Angleterre où le parti réunit ses membres pendant deux jours, “il y a une ambiance très positive, avec tout ce qui se passe actuellement”, se réjouit Roger Weaver, 76 ans, une casquette “Make Britain Great Again” sur la tête. Il a soutenu le parti conservateur pendant près de 40 ans, mais ce temps là est fini.Il a rejoint Reform il y a 4 mois et pour lui, Nigel Farage a de “fortes chances” d’emporter les prochaines élections.Reform UK a seulement 4 députés à la chambre des Communes sur un total de 650, mais sa popularité n’a cessé de grandir depuis les dernières élections législatives, qui ont porté les travaillistes au pouvoir en juillet 2024. Depuis des mois, la formation est en tête des intentions de vote dans les sondages et l’écart se creuse avec les travaillistes.Les prochaines législatives ne sont pas prévues avant 2029 mais, lors des dernières élections locales, en mai, Reform UK, l’ancien “Brexit Party”, a remporté douze conseils régionaux, réussissant ainsi à s’implanter dans les territoires. – “Les gens souffrent, ici” -Amelia Randall, 40 ans, a été élue au conseil régional du Kent, dans le sud de l’Angleterre. Rejoindre Reform “a représenté un changement radical dans ma vie”, explique-t-elle, en se promenant dans le centre de conférence. Auparavant, elle ne votait pas. La priorité doit être, selon elle, d’arrêter les bateaux de migrants dans la Manche. “Nous devons nous concentrer sur nous-mêmes, les gens souffrent ici”, affirme-t-elle.Dans un contexte plus général de montée des extrêmes droites en Europe, le parti affirme compter près de 240.000 membres, contre 80.000 il y a un an. “Il est temps pour nous de passer à l’étape suivante en tant que parti”, proclame Nigel Farage dans le programme du congrès, qui se tient vendredi et samedi.Le leader charismatique de 61 ans prononce son discours vendredi à 13H00 (12H00 GMT), deux jours après un passage éclair à Washington. Il a témoigné devant le Congrès américain sur le sujet de la liberté d’expression, comparant le Royaume-Uni à la Corée du Nord, et a été reçu dans le bureau ovale par son allié Donald Trump, qu’il se vante d’avoir “toujours soutenu”.Le congrès va représenter un moment “important” pour Reform UK et son chef Nigel Farage, commente Anand Menon, politologue à l’université de King’s College à Londres.Reform UK doit montrer “qu’il est professionnel, capable d’organiser un congrès donnant l’impression qu’il pourrait gouverner” le pays, dit-il à l’AFP. – Télé-réalité -Déjà, fin août, le parti a donné une grande conférence de presse sur l’immigration, son sujet de prédilection. Clairement inspiré par Donald Trump, Nigel Farage a promis d’expulser jusqu’à 600.000 migrants en cinq ans s’il était élu.Nigel Farage, l’ex-député européen qui a été si fier d’avoir “obtenu l’indépendance du Royaume-Uni” avec le Brexit, peut-il vraiment devenir le prochain Premier ministre du Royaume-Uni? Pour Anand Menon, “c’est encore loin, mais c’est tout à fait possible”. Eduqué dans les meilleures écoles privées, Nigel Farage a commencé sa carrière dans la finance à Londres. Cet ancien conservateur, qui a créé le parti UKIP (parti pour l’indépendance du Royaume-Uni) en 1993, a été député européen de 1999 à 2020.Peaufinant désormais son image – on le voit moins qu’avant avec une cigarette ou une bière à la main -, il a vu son capital sympathie augmenter en 2023 après un passage dans l’émission de télé-réalité “I’m a celebrity”, durant laquelle il a notamment été enfermé dans une boîte avec d’énormes serpents, et ce alors qu’il était dans un creux de sa carrière politique.Commentateur sur la chaîne conservatrice GB News, il est suivi sur TikTok par 1,3 million d’abonnés, plus que toute autre personnalité politique britannique. 

Déraillement d’un funiculaire à Lisbonne: une Française décédée

Une ressortissante française est morte dans le déraillement du funiculaire de Lisbonne mercredi, qui a fait 16 morts, a annoncé vendredi le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot.”Nous avons la confirmation du décès d’une de nos compatriotes dans le tragique accident”, a posté le ministre sur X. “Nous adressons toutes nos pensées à sa famille et à ses proches. L’ambassade se tient à leur disposition pour les accompagner”.Il s’agit d’une victime qui n’avait pas été identifiée jusqu’ici comme française. Dans un communiqué, le ministère souhaite par ailleurs un “prompt rétablissement” à l’autre Française blessée dans l’accident.La personne décédée était “française, résidente permanente au Canada”, a expliqué à l’AFP l’ambassadrice de France au Portugal, Hélène Farnaud-Defromont, qui a par ailleurs précisé que la personne blessée l’avait été “légèrement” et qu’elle avait quitté l’hôpital.Sur les 16 morts dénombrés dans ce dernier bilan figurent donc cinq Portugais, trois Britanniques, deux Sud-Coréens, deux Canadiens, une Française, un Suisse, un Américain et un Ukrainien, selon la police portugaise.En revanche, aucun Allemand n’est décédé dans l’accident à ce stade, contrairement à une précédente annonce erronée des autorités portugaises.L’accident a fait également cinq blessés graves.Le Premier ministre Luis Montenegro a parlé de cet accident comme “une des plus grandes tragédies humaines” de l’histoire récente du Portugal, après avoir décrété une journée de deuil national.L’agence portugaise enquêtant sur les accidents aériens et ferroviaires a annoncé qu’elle publiera vendredi une note présentant les “premières constatations confirmées” sur l’accident

Stocks rise ahead of key US jobs data

Asian and European stock markets advanced on Friday ahead of a key US jobs report that will give insight into the Federal Reserve’s path for interest rates.The global bond market was steady after yields jumped this week on concerns over mounting government debt.London, Paris and Frankfurt all gained in midday trading on Friday. Traders brushed off data showing German industrial orders unexpectedly fell in July. Investors are focused on US non-farm payrolls data (NFP) for August set to be released later on Friday.”There is a sense that the August report could be pivotal for financial markets,” said Kathleen Brooks, research director at trading group XTB.Figures are expected to confirm a cooled labour market as companies pull back on hiring amid ongoing uncertainty over President Donald Trump’s tariffs.”We think that the September cut is a done deal at this stage… however, a stronger NFP report for August could cast doubt on the potential for rate cuts further down the line,” Brooks added.The report is set to attract heightened scrutiny.A poor showing last month prompted Trump to fire the commissioner of labor statistics after the president claimed the numbers were “rigged”. In Asia, China’s blue-chip CSI 300 benchmark recovered on Friday after falling 2.1 percent the previous day — the largest drop since early April when Trump’s tariff threats caused the index to drop more than seven percent in one day.An August rally in Chinese stocks, fuelled by surging shares in semiconductor firms, ground to a halt this week, with Cambricon Technologies tumbling 14 percent Thursday on reports of a regulatory clampdown.Main indices in Hong Kong and Shanghai closed higher Friday. Tokyo also climbed after Trump signed an order to lower tariffs on Japanese autos to 15 percent from 27.5 percent.The price of gold rested near its all-time high, remaining a refuge for investors turning away from long-term bonds despite traditionally seen as safe assets.Oil prices extended losses in anticipation of excess supply in the coming months as OPEC+ nations, which include Saudi Arabia and Russia, are expected to further unwind production cuts.Oil has tumbled 12 percent this year as global producers outside OPEC+ ramp up and tariffs curb demand.- Key figures at around 1050 GMT -London – FTSE 100: UP 0.3 percent at 9,241.54 pointsParis – CAC 40: UP 0.1 percent at 7,704.85Frankfurt – DAX: UP 0.2 percent at 23,807.91Tokyo – Nikkei 225: UP 1.0 percent at 43,018.75 (close)Hong Kong – Hang Seng Index: UP 1.4 percent at 25,417.98 (close)Shanghai – Composite: UP 1.2 percent at 3,812.51 (close) New York – Dow: UP 0.8 percent at 45,621.29 (close)Euro/dollar: UP at $1.1696 from $1.1649 on ThursdayPound/dollar: UP at $1.3483 from $1.3437Dollar/yen: DOWN at 148.14 yen from 148.45 yenEuro/pound: UP at 86.76 from 86.72 penceWest Texas Intermediate: DOWN 0.7 percent at $63.02 per barrelBrent North Sea Crude: DOWN 0.6 percent at $66.63 per barrel

L’Europe lance Jupiter, son supercalculateur pour booster l’IA

L’Europe inaugure vendredi en Allemagne Jupiter, son premier ordinateur géant et ultra-rapide, destiné à combler son retard dans l’intelligence artificielle, et à renforcer la recherche scientifique, en particulier sur le climat.- Jupiter, c’est quoi ? – Basé dans la commune de Jülich, à l’ouest de Cologne, Jupiter est le premier supercalculateur “exascale” du Vieux continent, capable d’effectuer au moins un quintillion de calculs par seconde, soit un milliard de milliards.Les États-Unis disposent déjà de trois machines de ce type, toutes exploitées par le Département de l’énergie.Jupiter occupe une surface de près de 3.600 mètres carrés – soit environ la moitié d’un terrain de football – avec des rangées de processeurs et environ 24.000 puces du géant américain Nvidia, prisées par l’industrie de l’intelligence artificielle.Le supercalculateur, élaboré par le groupe français Atos pour un budget de 500 millions euros, financé à parts égales par l’Union européenne et l’Allemagne, est le premier ordinateur exascale d’Europe, et le quatrième dans le monde d’après les données connues.Sa puissance de calcul colossale représente “aujourd’hui ce qui se fait de plus puissant au monde sur des ordinateurs qui permettent de faire des calculs” , commente auprès de l’AFP Emmanuel Le Roux, dirigeant de l’activité Advanced computing d’Atos.Il représente un “bond en avant pour la performance du calcul en Europe “, abonde Thomas Lippert, directeur du centre de Jülich, ajoutant que la machine est vingt fois plus puissante que n’importe quel autre ordinateur en Allemagne.- Course à l’IA -Jupiter est le premier supercalculateur pouvant être considéré comme compétitif à l’international pour l’entraînement de modèles d’IA en Europe, qui accuse un retard par rapport aux États-Unis et à la Chine, selon M. Lippert.Selon un rapport de l’Université de Stanford publié cette année, les institutions américaines ont produit en 2024 40 modèles d’IA “notables”, c’est-à-dire particulièrement influents, contre 15 pour la Chine et trois pour l’Europe.Aussi, le nouveau système est “très significatif” pour les efforts européens dans l’entraînement de modèles d’IA, assure Jose Maria Cela, chercheur au Supercomputing Center à Barcelone.”La performance d’un modèle d’IA dépend directement de la puissance de calcul de l’ordinateur utilisé”, déclare-t-il à l’AFP, ajoutant que l’Europe souffre d’un “déficit” de systèmes de cette taille.Jupiter fournit ainsi la puissance de calcul nécessaire pour entraîner efficacement les modèles de langage de grande taille (LLM) produisant d’énormes volumes de textes et utilisés dans des chatbots génératifs comme ChatGPT ou Gemini.Cependant, du fait de ses nombreuses puces Nvidia, Jupiter reste fortement dépendant de la technologie américaine, et cela alors que les sujets de discordes entre les États-Unis et l’Europe se sont multipliés.- Quels autres usages ? -Les chercheurs souhaitent aussi employer Jupiter pour créer des prévisions climatiques plus détaillées et sur le long terme, afin d’anticiper avec plus de précision des phénomènes extrêmes comme les vagues de chaleur.”Avec les modèles météo d’aujourd’hui, on peut simuler les évolutions du climat dans 10 ans. Avec Jupiter, les scientifiques estiment qu’ils vont pouvoir aller minimum à 30 ans, et sur certains modèles, peut-être même jusqu’à 100 ans “, explique Emmanuel Le Roux.La machine pourra également aider la recherche sur la transition énergétique, par exemple en simulant les flux d’air autour des éoliennes pour optimiser leur conception.Dans la santé, il pourrait servir à simuler les processus cérébraux de manière plus réaliste, pour le développement de médicaments contre des maladies comme Alzheimer.

L’Europe lance Jupiter, son supercalculateur pour booster l’IA

L’Europe inaugure vendredi en Allemagne Jupiter, son premier ordinateur géant et ultra-rapide, destiné à combler son retard dans l’intelligence artificielle, et à renforcer la recherche scientifique, en particulier sur le climat.- Jupiter, c’est quoi ? – Basé dans la commune de Jülich, à l’ouest de Cologne, Jupiter est le premier supercalculateur “exascale” du Vieux continent, capable d’effectuer au moins un quintillion de calculs par seconde, soit un milliard de milliards.Les États-Unis disposent déjà de trois machines de ce type, toutes exploitées par le Département de l’énergie.Jupiter occupe une surface de près de 3.600 mètres carrés – soit environ la moitié d’un terrain de football – avec des rangées de processeurs et environ 24.000 puces du géant américain Nvidia, prisées par l’industrie de l’intelligence artificielle.Le supercalculateur, élaboré par le groupe français Atos pour un budget de 500 millions euros, financé à parts égales par l’Union européenne et l’Allemagne, est le premier ordinateur exascale d’Europe, et le quatrième dans le monde d’après les données connues.Sa puissance de calcul colossale représente “aujourd’hui ce qui se fait de plus puissant au monde sur des ordinateurs qui permettent de faire des calculs” , commente auprès de l’AFP Emmanuel Le Roux, dirigeant de l’activité Advanced computing d’Atos.Il représente un “bond en avant pour la performance du calcul en Europe “, abonde Thomas Lippert, directeur du centre de Jülich, ajoutant que la machine est vingt fois plus puissante que n’importe quel autre ordinateur en Allemagne.- Course à l’IA -Jupiter est le premier supercalculateur pouvant être considéré comme compétitif à l’international pour l’entraînement de modèles d’IA en Europe, qui accuse un retard par rapport aux États-Unis et à la Chine, selon M. Lippert.Selon un rapport de l’Université de Stanford publié cette année, les institutions américaines ont produit en 2024 40 modèles d’IA “notables”, c’est-à-dire particulièrement influents, contre 15 pour la Chine et trois pour l’Europe.Aussi, le nouveau système est “très significatif” pour les efforts européens dans l’entraînement de modèles d’IA, assure Jose Maria Cela, chercheur au Supercomputing Center à Barcelone.”La performance d’un modèle d’IA dépend directement de la puissance de calcul de l’ordinateur utilisé”, déclare-t-il à l’AFP, ajoutant que l’Europe souffre d’un “déficit” de systèmes de cette taille.Jupiter fournit ainsi la puissance de calcul nécessaire pour entraîner efficacement les modèles de langage de grande taille (LLM) produisant d’énormes volumes de textes et utilisés dans des chatbots génératifs comme ChatGPT ou Gemini.Cependant, du fait de ses nombreuses puces Nvidia, Jupiter reste fortement dépendant de la technologie américaine, et cela alors que les sujets de discordes entre les États-Unis et l’Europe se sont multipliés.- Quels autres usages ? -Les chercheurs souhaitent aussi employer Jupiter pour créer des prévisions climatiques plus détaillées et sur le long terme, afin d’anticiper avec plus de précision des phénomènes extrêmes comme les vagues de chaleur.”Avec les modèles météo d’aujourd’hui, on peut simuler les évolutions du climat dans 10 ans. Avec Jupiter, les scientifiques estiment qu’ils vont pouvoir aller minimum à 30 ans, et sur certains modèles, peut-être même jusqu’à 100 ans “, explique Emmanuel Le Roux.La machine pourra également aider la recherche sur la transition énergétique, par exemple en simulant les flux d’air autour des éoliennes pour optimiser leur conception.Dans la santé, il pourrait servir à simuler les processus cérébraux de manière plus réaliste, pour le développement de médicaments contre des maladies comme Alzheimer.

Thaïlande: le magnat Anutin Charnvirakul élu Premier ministre par le Parlement

Le magnat de l’immobilier conservateur Anutin Charnvirakul a remporté vendredi le vote au Parlement thaïlandais pour devenir le prochain Premier ministre, évinçant la dynastie politique qui dominait jusque-là le pays.M. Anutin a cumulé 311 voix, obtenant ainsi une confortable majorité parmi les 492 députés siégeant à la chambre basse de l’Assemblée nationale thaïlandaise, indiquent les résultats finaux officiels.”Le Parlement approuve la nomination d’Anutin Charnvirakul au poste de Premier ministre”, a déclaré le vice-président de la chambre, Chalad Khamchuang.Sa nomination doit encore être approuvée par le roi pour devenir officielle.Quelques heures plus tôt, l’ancien Premier ministre (2001-2006) et homme d’affaires thaïlandais Thaksin Shinawatra, dont le vote a évincé son parti du pouvoir, avait quitté le pays à bord d’un jet privé.Sur X, M. Thaksin a déclaré avoir quitté la Thaïlande pour un examen médical à Singapour, mais avoir finalement bifurqué vers Dubaï en raison de la fermeture d’un aéroport.La Thaïlande peinait à se doter d’un nouveau gouvernement depuis la destitution de sa Première ministre Paetongtarn Shinawatra, fille de M. Thaksin, en poste depuis août 2024 et démise définitivement de ses fonctions la semaine dernière pour sa gestion d’une récente crise avec le Cambodge.- “Excitation” -Ayant obtenu au Parlement le soutien de l’opposition, Anutin Charnvirakul, autrefois allié du clan Shinawatra, était largement pressenti comme le prochain Premier ministre.Même son mandat risque d’être court, il aboutira à une “Thaïlande plus conservatrice”, prédit Titipol Phakdeewanich, chercheur en sciences politiques à l’université d’Ubon Ratchathani.”Le mouvement pro-démocratique des jeunes pourrait être confronté à des risques importants”, a-t-il ajouté, référence au désir de changement d’une jeunesse thaïlandaise qui a appelé à une réforme de la monarchie et de la constitution, mais qui a été largement réprimée.”C’est normal de ressentir de l’excitation,” avait déclaré Anutin Charnvirakul à un groupe de journalistes à son arrivée au Parlement avant le vote.L’ancien ministre de 58 ans est connu pour avoir promu la dépénalisation du cannabis en 2022 tout en maintenant une ligne conservatrice. Il avait reçu mercredi le soutien clé du Parti du peuple, principal parti d’opposition, majoritaire au Parlement.Pendant des décennies, la dynastie Shinawatra s’est partagé le pouvoir avec l’élite conservatrice en Thaïlande, mais de récents revers juridiques ont fait décliner son influence.Le parti Pheu Thai de cette puissante famille était au pouvoir depuis les élections de 2023. Après sa destitution, Mme Paetongtarn, héritière de la dynastie Shinawatra, avait cédé sa place à un Premier ministre intérimaire.- Jugement attendu -“Les gouvernements changent si souvent sans véritable justification que cela ne me choque plus vraiment”, a déclaré vendredi à l’AFP Apiwat Moolnangdeaw, Bangkokois de 34 ans, après la désignation d’Anutin Charnvirakul comme Premier ministre. Il se réjouit toutefois à l’idée de nouvelles élections qui “remettront tout à zéro”. “Laissons les citoyens exprimer leur volonté”, a-t-il ajouté.Thaksin Shinawatra, également magnat des télécommunications, avait été évincé du pouvoir lors d’un coup d’État en 2006 et passé 15 ans à l’étranger, avant de revenir en Thaïlande en août 2023.Il avait alors immédiatement été condamné à purger une peine de prison de huit ans pour corruption et abus de pouvoir, mais avait été transféré à l’hôpital pour des raisons de santé, puis gracié par le roi.La semaine prochaine, un jugement de la Cour suprême devra décider si sa libération anticipée de prison était légale. Certains analystes estiment que cette décision, attendue le 9 septembre, pourrait entraîner une nouvelle incarcération pour le magnat.”Je prévois de retourner en Thaïlande au plus tard le 8 (septembre) afin de me rendre personnellement au tribunal”, a cependant assuré M. Thaksin sur X.Il a précisé qu’il s’était rendu à Dubaï pour “rendre visite à des amis” là-bas, ainsi qu’à des médecins spécialisés en pneumologie et en orthopédie.