Key climate target of airline decarbonisation ‘in peril’: IATA

The airline industry’s flagship goal of decarbonising by 2050 is now “in peril” due to climate-sceptic policies, including those of US President Donald Trump, the leading airline association IATA warned on Sunday.The emergence of leaders favouring fossil fuels and recent regulatory rollbacks are “obviously a setback… it does imperil success on the 2050 horizon”, Marie Owens Thomsen, the International Air Transport Association’s senior vice president for sustainability, told reporters.”But I don’t think it’s going to halt or reverse progress. I think it will just slow progress,” she said at the IATA annual industry conference in India.Trump’s Republican administration is supporting the development of fossil fuels in contrast to his Democratic predecessor Joe Biden, who had massively supported the production of renewable aviation fuels through tax credits.UN aviation agency members, from the International Civil Aviation Organization (ICAO), have set the year 2050 as their goal for achieving net-zero carbon emissions for air travel — an industry often criticised for its outsized role in climate change.- ‘Entirely achievable’ -The air transportation industry has faced growing pressure to deal with its contribution to the climate crisis.Currently responsible for 2.5 percent to three percent of global CO2 emissions, the sector’s switch to renewable fuels is proving difficult, even if the aeronautics industry and energy companies have been seeking progress.To achieve net-zero emissions, airlines rely on non-fossil sources known as Sustainable Aviation Fuel (SAF).However, SAF biofuels are still three to four times more expensive than petroleum-based jet fuel.”Another problem, which is related, is the fact that oil is so cheap,” Owens Thomsen said. “I think that also diminishes the sense of urgency that people have.”A barrel of Brent North Sea crude, the international benchmark, stands below $65 as a result of Trump’s tariffs, his call to “drill baby drill” and especially a decision by OPEC+ to hike crude output quotas.This represents an immediate boon for airlines, whose fuel costs represent between a quarter and a third of operating expenses. SAF is seen as a crucial ingredient in hitting emissions targets. The biofuel produces lower carbon emissions than traditional jet fuel and is made from plant and animal materials such as cooking oil and fat.European Union rules require carriers to include two percent of SAF in their fuel mix starting this year, rising to six percent in 2030 before soaring to 70 percent from 2050.Owens Thomsen estimated on Sunday that $4.7 trillion in investment is needed to establish SAF sectors capable of meeting the needs of air transport by 2050.”It is entirely achievable,” she said, adding that the raw materials and technology already exist and simply need to be developed. “The money involved is very comparable to the money that was involved in creating the previous new energy markets, notably obviously wind and solar,” she said.That money could be found just by stopping subsidies to oil producers, she said.”The world is subsidising large oil companies to the height of $1 trillion per year,” she said.”With that money, if it were redirected in its totality, we could solve our energy transition in less than five years.”IATA also indicated on Sunday that it expects global SAF production to double this year compared with 2024 to 2.5 billion litres — slightly down from its previous projections of 2.7 billion litres.”This represents only 0.7 percent of total aviation needs,” IATA Director General Willie Walsh said. 

Tour d’Italie: le pape Léon XIV bénit le peloton avant sa traversée du Vatican

Le pape Léon XIV a donné sa bénédiction au peloton du Tour d’Italie, présentant les coureurs du Giro comme “des modèles pour tous les jeunes du monde”, dimanche lors de leur traversée du Vatican à l’occasion de la 21e et dernière étape.Le Giro est entré dans le Vatican pour traverser les célèbres jardins du plus petit Etat du monde à allure réduite pendant le départ fictif.Leon XIV a d’abord reçu des mains d’Urbano Cairo, propriétaire de RCS Sport, l’organisateur du Tour d’Italie, une réplique du maillot rose.Les coureurs ont ensuite mis pied à terre devant le souverain pontife et les quatre porteurs de maillots distinctifs, dont le leader et maillot rose Simon Yates, sont descendus de leur vélo pour lui serrer la main.”Bienvenue au Vatican, cela me fait plaisir de vous saluer pour cette dernière étape du Giro, j’espère que cette journée sera une belle journée pour vous tous”, a déclaré le pape lors d’une bréve allocution.”Vous êtes des modèles pour tous les jeunes du monde entier, pas seulement en Italie, car le cyclisme est un sport très important dans le monde”, a poursuivi le premier pape américain de l’histoire.”Merci pour ce que vous faites, ayez à coeur de soigner le corps mais aussi le coeur”, a-t-il conclu avant de donner sa bénédiction au peloton.Le Giro était déjà entré dans le Vatican, en 1974 et 2000. Cette traversée était initialement prévue dans le cadre du Jubilé, une “année sainte” organisée tous les 25 ans et qui rassemble des pèlerins du monde entier, mais elle est devenue une forme d’hommage au pape François, décédé le 21 avril.Les coureurs sont ressortis du Vatican par la Porte du Perugin pour rejoindre le départ réel de cette étape longue de 143 km qui se terminera sur un circuit dans le centre historique de Rome après un aller-retour jusqu’à la mer Méditerranée.Le porteur du maillot rose, le Britannique Simon Yates, devrait sauf accident remporter la 108e édition à l’issue de cette dernière étape dimanche soir.

Plus de 1.100 migrants arrivés samedi au Royaume-Uni sur de petites embarcations

Plus de 1.100 migrants ont atteint le Royaume-Uni en traversant la Manche sur de petites embarcations durant la seule journée de samedi, un record depuis le début de l’année, accentuant encore la pression sur le gouvernement de Keir Starmer pour endiguer le phénomène.Les autorités britanniques ont détecté 1.194 migrants arrivés à bord de 18 bateaux, selon un décompte de l’AFP à partir des chiffres officiels.Depuis janvier, 14.808 personnes sont arrivées au Royaume-Uni par ce biais, un niveau inédit malgré les mesures mises en place par les gouvernements français et britannique pour tenter d’enrayer ces traversées dangereuses.Le record absolu pour un seul jour remonte à septembre 2022, avec 1.305 migrants débarqués sur les plages britanniques. Cette année-là, 45.774 migrants étaient arrivés au Royaume-Uni.Après une baisse en 2023, les traversées illégales ont connu un net rebond l’an dernier (36.800), et la tendance pour cette année laisser augurer un nouveau record.Sous la pression du parti anti-immigration Reform UK, le gouvernement travailliste de Keir Starmer a promis de lutter contre l’immigration illégale. Une loi sur le contrôle des frontières est en cours d’examen au Parlement, qui doit notamment donner davantage de pouvoir aux forces de l’ordre contre les réseaux de passeurs.Londres a également signé plusieurs accords de coopération avec les pays de départ ou de transit (Irak, Allemagne, Serbie, Kosovo, etc.), et envisage d’envoyer les déboutés de l’asile dans des “centres de retour”, dans des pays tiers.”Ce gouvernement a bâti un plan sérieux pour s’attaquer aux réseaux à chaque étape”, a défendu un porte-parole du ministère de l’Intérieur.De leur côté, les autorités maritimes françaises ont indiqué avoir secouru 184 personnes dans le détroit du Pas-de-Calais entre vendredi soir et samedi après-midi, lors de plusieurs opérations distinctes: 78 au large de Fort-Mahon, 61 près de Wimereux après une panne moteur, neuf au large de Grand-Fort-Philippe après une demande d’assistance, et 36 au large de Dunkerque.Mais les photographies montrant des policiers français assister au départ de migrants depuis la plage sans intervenir ont fait largement réagir côté britannique, en particulier dans les médias conservateurs.Les autorités françaises, conformément au droit de la mer, n’interviennent que pour du sauvetage une fois les bateaux à l’eau.- “Honte” -“Notre pays est en péril”, a déclaré sur le réseau social X le chef de Reform UK, Nigel Farage, tandis que le député conservateur Chris Philp, en charge de l’immigration au sein des Tories, a dénoncé un “jour de la honte”, expression reprise par le tabloïd The Sun.Interrogé sur Sky News, le ministre britannique travailliste de la Défense, John Healey, a qualifié les scènes observées la veille de “choquantes”.”Nous avons un accord (avec les Français) pour qu’ils modifient leur manière de travailler. Notre priorité est désormais de les pousser à le mettre en Å“uvre afin qu’ils puissent intercepter les passeurs et stopper ces personnes dans les bateaux et pas seulement sur le rivage”, a-t-il déclaré.En février, Londres et Paris ont prolongé jusqu’en 2027 leur traité contre l’immigration clandestine, par lequel les Britanniques financent une partie des contrôles menés côté français.A cette occasion, le ministre français de l’Intérieur Bruno Retailleau avait plaidé pour un “changement de doctrine” permettant aux forces françaises d’intercepter des bateaux déjà à l’eau, pour contrer la nouvelle tactique des “taxis-boats”, qui embarquent des migrants directement dans la mer, en évitant les contrôles sur les plages.Depuis le début de l’année, au moins 15 personnes ont péri dans la Manche, selon un décompte de l’AFP à partir de chiffres officiels.En 2024, 78 migrants étaient morts, un record depuis le début de ce phénomène dans la région en 2018.

Plus de 1.100 migrants arrivés samedi au Royaume-Uni sur de petites embarcations

Plus de 1.100 migrants ont atteint le Royaume-Uni en traversant la Manche sur de petites embarcations durant la seule journée de samedi, un record depuis le début de l’année, accentuant encore la pression sur le gouvernement de Keir Starmer pour endiguer le phénomène.Les autorités britanniques ont détecté 1.194 migrants arrivés à bord de 18 bateaux, selon un décompte de l’AFP à partir des chiffres officiels.Depuis janvier, 14.808 personnes sont arrivées au Royaume-Uni par ce biais, un niveau inédit malgré les mesures mises en place par les gouvernements français et britannique pour tenter d’enrayer ces traversées dangereuses.Le record absolu pour un seul jour remonte à septembre 2022, avec 1.305 migrants débarqués sur les plages britanniques. Cette année-là, 45.774 migrants étaient arrivés au Royaume-Uni.Après une baisse en 2023, les traversées illégales ont connu un net rebond l’an dernier (36.800), et la tendance pour cette année laisser augurer un nouveau record.Sous la pression du parti anti-immigration Reform UK, le gouvernement travailliste de Keir Starmer a promis de lutter contre l’immigration illégale. Une loi sur le contrôle des frontières est en cours d’examen au Parlement, qui doit notamment donner davantage de pouvoir aux forces de l’ordre contre les réseaux de passeurs.Londres a également signé plusieurs accords de coopération avec les pays de départ ou de transit (Irak, Allemagne, Serbie, Kosovo, etc.), et envisage d’envoyer les déboutés de l’asile dans des “centres de retour”, dans des pays tiers.”Ce gouvernement a bâti un plan sérieux pour s’attaquer aux réseaux à chaque étape”, a défendu un porte-parole du ministère de l’Intérieur.De leur côté, les autorités maritimes françaises ont indiqué avoir secouru 184 personnes dans le détroit du Pas-de-Calais entre vendredi soir et samedi après-midi, lors de plusieurs opérations distinctes: 78 au large de Fort-Mahon, 61 près de Wimereux après une panne moteur, neuf au large de Grand-Fort-Philippe après une demande d’assistance, et 36 au large de Dunkerque.Mais les photographies montrant des policiers français assister au départ de migrants depuis la plage sans intervenir ont fait largement réagir côté britannique, en particulier dans les médias conservateurs.Les autorités françaises, conformément au droit de la mer, n’interviennent que pour du sauvetage une fois les bateaux à l’eau.- “Honte” -“Notre pays est en péril”, a déclaré sur le réseau social X le chef de Reform UK, Nigel Farage, tandis que le député conservateur Chris Philp, en charge de l’immigration au sein des Tories, a dénoncé un “jour de la honte”, expression reprise par le tabloïd The Sun.Interrogé sur Sky News, le ministre britannique travailliste de la Défense, John Healey, a qualifié les scènes observées la veille de “choquantes”.”Nous avons un accord (avec les Français) pour qu’ils modifient leur manière de travailler. Notre priorité est désormais de les pousser à le mettre en Å“uvre afin qu’ils puissent intercepter les passeurs et stopper ces personnes dans les bateaux et pas seulement sur le rivage”, a-t-il déclaré.En février, Londres et Paris ont prolongé jusqu’en 2027 leur traité contre l’immigration clandestine, par lequel les Britanniques financent une partie des contrôles menés côté français.A cette occasion, le ministre français de l’Intérieur Bruno Retailleau avait plaidé pour un “changement de doctrine” permettant aux forces françaises d’intercepter des bateaux déjà à l’eau, pour contrer la nouvelle tactique des “taxis-boats”, qui embarquent des migrants directement dans la mer, en évitant les contrôles sur les plages.Depuis le début de l’année, au moins 15 personnes ont péri dans la Manche, selon un décompte de l’AFP à partir de chiffres officiels.En 2024, 78 migrants étaient morts, un record depuis le début de ce phénomène dans la région en 2018.

Indian airline IndiGo orders 30 Airbus A350 widebody planes

Indian airline IndiGo said on Sunday it had signed an order for 30 more Airbus A350-900s, bringing its shopping list for the widebody aircraft from the European aircraft manufacturer to 60.”We are placing a firm order for 30 Airbus A350-900s,” said Pieter Elbers, the CEO of IndiGo, which was founded in 2006 and is behind the largest contract by volume in the history of civil aviation — 500 Airbus single-aisle aircraft by 2023.The low-cost carrier, India’s biggest by market share, is positioning itself as a significant player in the long-haul market.”This strategic move will enable IndiGo to spread its wings further and expand its long-haul international network,” the company said in a statement.”This is yet another step in defining the airline’s long-term plans of international expansion.”Benoit de Saint-Exupery, Airbus commercial aircraft vice-president of sales, hailed “IndiGo’s incredible rise”.”You have democratised flying in India, and now you want to expand internationally,” he said.The A350 planes, with ranges of up to 15,000 kilometres (9,300 miles), will allow it to expand its network further.Overall, IndiGo has placed orders for around 1,000 aircraft from the A320 family, Airbus’s most successful model and rival of the Boeing 737 MAX, which has endured multiple setbacks after a series of safety scares.- ‘Phenomenal’ -Willie Walsh, director general of the International Air Transport Association (IATA), which began its annual industry conference in New Delhi on Sunday, said “the development of India’s air connectivity in recent years has been nothing short of phenomenal”.Indian domestic air growth is “running at over 10 percent” per year, Walsh said ahead of the conference.The growth of its economy has made India and its 1.4 billion people the world’s fourth-largest air market — domestic and international — with IATA projecting it will become the third biggest within the decade.Air India, IndiGo’s rival, ordered 100 more Airbus planes last year after a giant contract in 2023 for 470 aircraft — 250 Airbus and 220 Boeing.India’s domestic air passenger traffic reached a milestone last year by “surpassing 500,000 passengers in a single day”, according to India’s Ministry of Civil Aviation.The ministry boasts of a sector “experiencing a meteoric rise”.Railways remain hugely popular but travelling by trains crisscrossing a country about three-quarters the area of the European Union is often slow and chaotic.Prime Minister Narendra Modi, who will address IATA delegates on Monday, has made the development of the air sector a priority since coming to power in 2014.India has doubled its number of airports in the past decade to 157, with plans to have as many as 400 by 2047.Indian airline capacity is expected to reach 230 million seats in 2024, doubling since 2014, according to British aviation data provider OAG.However, such growth comes with immense demands for aircraft, skilled personnel, airports, and aviation safety.Some 10,000 pilots are expected to be trained in the next five years but India also faces a major challenge to supply flight crews, engineers, mechanics, and air traffic controllers.India already has the highest number of women pilots, who make up 15 percent of its captains, three times the global average. 

Indian airline IndiGo orders 30 Airbus A350 widebody planes

Indian airline IndiGo said on Sunday it had signed an order for 30 more Airbus A350-900s, bringing its shopping list for the widebody aircraft from the European aircraft manufacturer to 60.”We are placing a firm order for 30 Airbus A350-900s,” said Pieter Elbers, the CEO of IndiGo, which was founded in 2006 and is behind the largest contract by volume in the history of civil aviation — 500 Airbus single-aisle aircraft by 2023.The low-cost carrier, India’s biggest by market share, is positioning itself as a significant player in the long-haul market.”This strategic move will enable IndiGo to spread its wings further and expand its long-haul international network,” the company said in a statement.”This is yet another step in defining the airline’s long-term plans of international expansion.”Benoit de Saint-Exupery, Airbus commercial aircraft vice-president of sales, hailed “IndiGo’s incredible rise”.”You have democratised flying in India, and now you want to expand internationally,” he said.The A350 planes, with ranges of up to 15,000 kilometres (9,300 miles), will allow it to expand its network further.Overall, IndiGo has placed orders for around 1,000 aircraft from the A320 family, Airbus’s most successful model and rival of the Boeing 737 MAX, which has endured multiple setbacks after a series of safety scares.- ‘Phenomenal’ -Willie Walsh, director general of the International Air Transport Association (IATA), which began its annual industry conference in New Delhi on Sunday, said “the development of India’s air connectivity in recent years has been nothing short of phenomenal”.Indian domestic air growth is “running at over 10 percent” per year, Walsh said ahead of the conference.The growth of its economy has made India and its 1.4 billion people the world’s fourth-largest air market — domestic and international — with IATA projecting it will become the third biggest within the decade.Air India, IndiGo’s rival, ordered 100 more Airbus planes last year after a giant contract in 2023 for 470 aircraft — 250 Airbus and 220 Boeing.India’s domestic air passenger traffic reached a milestone last year by “surpassing 500,000 passengers in a single day”, according to India’s Ministry of Civil Aviation.The ministry boasts of a sector “experiencing a meteoric rise”.Railways remain hugely popular but travelling by trains crisscrossing a country about three-quarters the area of the European Union is often slow and chaotic.Prime Minister Narendra Modi, who will address IATA delegates on Monday, has made the development of the air sector a priority since coming to power in 2014.India has doubled its number of airports in the past decade to 157, with plans to have as many as 400 by 2047.Indian airline capacity is expected to reach 230 million seats in 2024, doubling since 2014, according to British aviation data provider OAG.However, such growth comes with immense demands for aircraft, skilled personnel, airports, and aviation safety.Some 10,000 pilots are expected to be trained in the next five years but India also faces a major challenge to supply flight crews, engineers, mechanics, and air traffic controllers.India already has the highest number of women pilots, who make up 15 percent of its captains, three times the global average. 

Les réseaux sociaux, accélérateurs des troubles alimentaires et obstacles à la guérison

Glorification de contenus axés sur la maigreur et promotion de fausses informations en nutrition: les réseaux sociaux contribuent, chez des jeunes déjà fragilisés, au développement de troubles des conduites alimentaires (TCA) et complexifient leur prise en charge.”On ne traite plus un TCA sans aborder les réseaux sociaux. Ils sont devenus un facteur déclencheur, un accélérateur certain et un obstacle à la guérison”, résume Carole Copti, diététicienne-nutritionniste à Paris. En France, près d’un million de personnes souffrent d’anorexie mentale, de boulimie nerveuse, ou d’hyperphagie boulimique, particulièrement des femmes âgées de 17 à 25 ans.Si les causes des TCA sont multifactorielles (biologiques, psychologiques, sociales), les acteurs du secteur pointent de plus en plus l’impact “dévastateur” des réseaux sociaux dans ces pathologies.”Ce n’est pas la cause mais c’est la goutte d’eau qui peut faire déborder le vase”, explique à l’AFP Nathalie Godart, psychiatre de l’enfant et de l’adolescent à la Fondation Santé des Etudiants de France.A travers la promotion de la maigreur, d’une alimentation ultra-contrôlée, et d’une activité physique acharnée, les réseaux sociaux fragilisent les personnes déjà vulnérables et “amplifient les menaces sur la santé des jeunes”, ajoute-t-elle.A l’exemple de la tendance #skinnytok qui regorge d’injonctions violentes, culpabilisantes et dangereuses, incitant à réduire drastiquement son alimentation.- Laxatifs et vomissements -Pour Charlyne Buigues, infirmière spécialisée dans les TCA, les réseaux sociaux sont “une porte d’entrée” vers ces troubles, qui y sont “banalisés”.Elle dénonce la mise en avant de vidéos de jeunes filles souffrant d’anorexie mentale qui exposent leur corps dénutri, ou d’autres souffrant de boulimie nerveuse et qui affichent leurs “purges”. “La prise de laxatifs ou les vomissements sont présentés comme un moyen tout à fait légitime de perdre du poids, alors que le risque est de faire un arrêt cardiaque”, rappelle Mme Buigues.Au-delà d’engendrer de graves problèmes, notamment cardiaques et de fertilité, les TCA constituent la deuxième cause de mortalité prématurée chez les 15-24 ans, selon l’Assurance maladie.Pour Mme Copti, les réseaux sociaux forment même un “engrenage”. “Les personnes souffrant de TCA ont souvent une faible auto-estime. Mais en exposant leur maigreur causée par l’anorexie sur les réseaux sociaux, elles vont cumuler des abonnés, des vues, des +likes+… et cela va entretenir leurs troubles et prolonger la phase de déni.”D’autant plus que certains contenus vont être monétisés. Charlyne Buigues raconte ainsi qu’une jeune femme qui se filme régulièrement en +live+ sur TikTok en train de vomir “expliquait être rémunérée par la plateforme, ce qui lui permettait de financer ses courses”.-“Je ne fais pas le poids”-Et même lorsque les personnes s’engagent dans un processus de guérison, les réseaux sociaux rendent la prise en charge “plus dure, plus complexe et plus longue”, prévient Carole Copti.En cause: les fausses informations en nutrition qui pullulent sur les plateformes et que les jeunes tiennent pour vraies.”La consultation, c’est un peu devenu mon procès. Je dois sans cesse me justifier et batailler pour leur faire comprendre que non, il n’est pas possible de tenir en ne mangeant que 1.000 calories par jour – la moitié de leurs besoins – ou que non, ce n’est pas normal de sauter des repas”, développe la diététicienne-nutritionniste.”Les patients sont complètement endoctrinés et je ne fais pas le poids, moi, avec ma consultation de 45 minutes par semaine, face à des heures passées quotidiennement sur TikTok”, souffle-t-elle.Dans le même sens, Nathalie Godart alerte sur la prolifération de “pseudo-coaches” qui partagent des conseils “aberrants”, qui pourraient s’apparenter à “de l’exercice illégal de la nutrition”. “La parole de ces influenceurs pèse beaucoup plus que celle des institutionnels. On rame constamment pour passer des messages simples sur l’alimentation”, déplore-t-elle, rappelant qu’une ligne d’écoute Anorexie Boulimie Info est joignable au 09.69.325.900.Très active sur les réseaux sociaux à travers son compte Instagram @aucoeurdestca, Charlyne Buigues passe son temps à signaler des contenus problématiques même si cela “ne sert à rien”.”Les contenus restent en ligne et les comptes ne sont que rarement suspendus, c’est vraiment fatiguant”, confie-t-elle. L’infirmière en arrive ainsi à conseiller à ses patients de supprimer certains réseaux, notamment TikTok. “Ça peut paraître radical mais tant que les jeunes ne seront pas mieux informés, l’application est trop dangereuse”, soutient-elle.

Les réseaux sociaux, accélérateurs des troubles alimentaires et obstacles à la guérison

Glorification de contenus axés sur la maigreur et promotion de fausses informations en nutrition: les réseaux sociaux contribuent, chez des jeunes déjà fragilisés, au développement de troubles des conduites alimentaires (TCA) et complexifient leur prise en charge.”On ne traite plus un TCA sans aborder les réseaux sociaux. Ils sont devenus un facteur déclencheur, un accélérateur certain et un obstacle à la guérison”, résume Carole Copti, diététicienne-nutritionniste à Paris. En France, près d’un million de personnes souffrent d’anorexie mentale, de boulimie nerveuse, ou d’hyperphagie boulimique, particulièrement des femmes âgées de 17 à 25 ans.Si les causes des TCA sont multifactorielles (biologiques, psychologiques, sociales), les acteurs du secteur pointent de plus en plus l’impact “dévastateur” des réseaux sociaux dans ces pathologies.”Ce n’est pas la cause mais c’est la goutte d’eau qui peut faire déborder le vase”, explique à l’AFP Nathalie Godart, psychiatre de l’enfant et de l’adolescent à la Fondation Santé des Etudiants de France.A travers la promotion de la maigreur, d’une alimentation ultra-contrôlée, et d’une activité physique acharnée, les réseaux sociaux fragilisent les personnes déjà vulnérables et “amplifient les menaces sur la santé des jeunes”, ajoute-t-elle.A l’exemple de la tendance #skinnytok qui regorge d’injonctions violentes, culpabilisantes et dangereuses, incitant à réduire drastiquement son alimentation.- Laxatifs et vomissements -Pour Charlyne Buigues, infirmière spécialisée dans les TCA, les réseaux sociaux sont “une porte d’entrée” vers ces troubles, qui y sont “banalisés”.Elle dénonce la mise en avant de vidéos de jeunes filles souffrant d’anorexie mentale qui exposent leur corps dénutri, ou d’autres souffrant de boulimie nerveuse et qui affichent leurs “purges”. “La prise de laxatifs ou les vomissements sont présentés comme un moyen tout à fait légitime de perdre du poids, alors que le risque est de faire un arrêt cardiaque”, rappelle Mme Buigues.Au-delà d’engendrer de graves problèmes, notamment cardiaques et de fertilité, les TCA constituent la deuxième cause de mortalité prématurée chez les 15-24 ans, selon l’Assurance maladie.Pour Mme Copti, les réseaux sociaux forment même un “engrenage”. “Les personnes souffrant de TCA ont souvent une faible auto-estime. Mais en exposant leur maigreur causée par l’anorexie sur les réseaux sociaux, elles vont cumuler des abonnés, des vues, des +likes+… et cela va entretenir leurs troubles et prolonger la phase de déni.”D’autant plus que certains contenus vont être monétisés. Charlyne Buigues raconte ainsi qu’une jeune femme qui se filme régulièrement en +live+ sur TikTok en train de vomir “expliquait être rémunérée par la plateforme, ce qui lui permettait de financer ses courses”.-“Je ne fais pas le poids”-Et même lorsque les personnes s’engagent dans un processus de guérison, les réseaux sociaux rendent la prise en charge “plus dure, plus complexe et plus longue”, prévient Carole Copti.En cause: les fausses informations en nutrition qui pullulent sur les plateformes et que les jeunes tiennent pour vraies.”La consultation, c’est un peu devenu mon procès. Je dois sans cesse me justifier et batailler pour leur faire comprendre que non, il n’est pas possible de tenir en ne mangeant que 1.000 calories par jour – la moitié de leurs besoins – ou que non, ce n’est pas normal de sauter des repas”, développe la diététicienne-nutritionniste.”Les patients sont complètement endoctrinés et je ne fais pas le poids, moi, avec ma consultation de 45 minutes par semaine, face à des heures passées quotidiennement sur TikTok”, souffle-t-elle.Dans le même sens, Nathalie Godart alerte sur la prolifération de “pseudo-coaches” qui partagent des conseils “aberrants”, qui pourraient s’apparenter à “de l’exercice illégal de la nutrition”. “La parole de ces influenceurs pèse beaucoup plus que celle des institutionnels. On rame constamment pour passer des messages simples sur l’alimentation”, déplore-t-elle, rappelant qu’une ligne d’écoute Anorexie Boulimie Info est joignable au 09.69.325.900.Très active sur les réseaux sociaux à travers son compte Instagram @aucoeurdestca, Charlyne Buigues passe son temps à signaler des contenus problématiques même si cela “ne sert à rien”.”Les contenus restent en ligne et les comptes ne sont que rarement suspendus, c’est vraiment fatiguant”, confie-t-elle. L’infirmière en arrive ainsi à conseiller à ses patients de supprimer certains réseaux, notamment TikTok. “Ça peut paraître radical mais tant que les jeunes ne seront pas mieux informés, l’application est trop dangereuse”, soutient-elle.