US judge cancels planned Boeing trial over 737 crashes

A US federal judge on Monday cancelled the planned trial of US aviation giant Boeing over crashes of its 737 MAX aircraft that left nearly 350 people dead.The trial had been scheduled to begin June 23, but the Justice Department and Boeing reached a preliminary agreement last month to settle the long-running criminal probe into the accidents.US District Judge Reed O’Connor granted the request of both parties to vacate the trial date and cancelled the criminal trial which had been scheduled to be held in Fort Worth, Texas.But the judge still must give his final approval to the settlement and he could reschedule a trial if he fails to give the deal his green light.Under the agreement, which has drawn condemnation from some families of crash victims, Boeing will pay $1.1 billion and the Justice Department will dismiss a criminal charge over the company’s conduct in the certification of the MAX.The agreement resolves the case without requiring Boeing to plead guilty to fraud in the certification of the MAX, which was involved in two crashes in 2018 and 2019 that claimed 346 lives — a Lion Air plane and an Ethiopian Airlines aircraft.The Justice Department described it as “a fair and just resolution that serves the public interest.” “The Agreement guarantees further accountability and substantial benefits from Boeing immediately, while avoiding the uncertainty and litigation risk presented by proceeding to trial,” it said.Family members of some MAX victims slammed the proposed settlement, however, as a giveaway to Boeing.”This kind of non-prosecution deal is unprecedented and obviously wrong for the deadliest corporate crime in US history,” Paul Cassell, an attorney representing relatives of victims, said when the settlement was announced.The Justice Department cited other family members who expressed a desire for closure, quoting one who said “the grief resurfaces every time this case is discussed in court or other forums.” The preliminary agreement was the latest development in a marathon case that came in the wake of crashes that tarnished Boeing’s reputation and contributed to leadership shakeups at the aviation giant.- ‘Conspiracy to defraud’ -The case dates to a January 2021 Justice Department agreement with Boeing that settled charges that the company knowingly defrauded the Federal Aviation Administration during the MAX certification.The 2021 accord included a three-year probation period. But in May 2024, the Justice Department determined that Boeing had violated the 2021 accord following a number of subsequent safety lapses.Boeing agreed in July 2024 to plead guilty to “conspiracy to defraud the United States.” But in December, Judge O’Connor rejected a settlement codifying the guilty plea, setting the stage for the incoming Trump administration to decide the next steps.The deal announced in May requires Boeing to pay a fine of $487.2 million with credit for a $243 million penalty the company paid previously under the January 2021 agreement.Boeing will contribute $444.5 million to a fund to benefit crash victims and lay out $455 million to strengthen its compliance, safety and quality programs.

L’Assemblée unanime pour élever Alfred Dreyfus au grade de général de brigade

L’Assemblée nationale a approuvé à l’unanimité lundi une proposition de loi de Gabriel Attal “élevant Alfred Dreyfus au grade de général de brigade”, un “acte de réparation” visant à parachever sa réhabilitation, 130 ans après sa condamnation.Le texte a été adopté par l’ensemble des 197 députés présents, devant des membres de la famille d’Alfred Dreyfus. Il devrait désormais poursuivre son parcours au Sénat.”Par notre vote, la République va réparer une erreur, celle que l’officier Dreyfus dut subir en 1906″, alors même qu’il avait été innocenté, lors de l’adoption d’une loi qui “ne le réintégra pas au grade qui lui revenait de droit”, a affirmé dans son propos introductif le rapporteur, le député du Bas-Rhin Charles Sitzenstuhl (Renaissance).Un “geste (…) d’autant plus significatif” qu’il intervient dans un contexte “où les actes de haine antisémites connaissent une inquiétante progression”, a souligné la ministre déléguée à la Mémoire et aux Anciens combattants, Patricia Mirallès.Plusieurs lieux liés à la communauté juive, dont le mémorial de la Shoah, ont été aspergés de peinture verte ce weekend. Les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat, Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher, se sont rendus au Mémorial lundi en fin de journée.”Ça n’est pas que symbolique, c’est ce que la France doit à ses enfants, cette reconnaissance et ce rétablissement dans ses droits, c’est très important”, a-t-elle insisté en référence à l’adoption de la proposition de loi.- Une question “longtemps ignorée” -En 1894, le capitaine Alfred Dreyfus est condamné pour trahison et contraint à l’exil sur l’île du Diable en Guyane, sur la base de fausses accusations alimentées par un antisémitisme très ancré dans la société française de la fin du XIXe siècle.En 1906, un arrêt de la Cour de cassation l’innocente, entraînant ipso facto sa réintégration dans l’armée. Dans la foulée, une loi le nomme chef d’escadron, avec effet le jour de la promulgation de la loi. Une “injustice”, car cela revenait à amputer sa carrière de “cinq années d’avancement”, a souligné M. Sitzenstuhl.Alfred Dreyfus demandera lui-même à voir sa carrière revalorisée, sans obtenir gain de cause, et quittera l’armée en 1907 – avant de servir à nouveau pendant la Première Guerre mondiale. La question de la réhabilitation pleine et entière d’Alfred Dreyfus “a été longtemps occultée et ignorée, en dehors de sa famille et des spécialistes de l’affaire”, note le rapporteur.Un pas est franchi en 2006, lors d’un hommage de la Nation en son honneur: le président de la République Jacques Chirac reconnaît alors que “justice (ne lui) a pas complètement été rendue”, et qu’il n’a pu “bénéficie(r) de la reconstitution de carrière à laquelle il avait pourtant droit”.La ministre des Armées Florence Parly l’évoque à son tour en 2019. Deux ans plus tard, le président de la République Emmanuel Macron estime qu’il revient “sans doute à l’institution militaire, dans un dialogue avec les représentants du peuple français” de nommer Dreyfus général à titre posthume.- “Valeurs du dreyfusisme” -Plusieurs initiatives parlementaires ont également été prises ces dernières années, par la droite à l’Assemblée et au Sénat, et plus récemment par le sénateur PS Patrick Kanner.Lundi, tous les groupes ont soutenu la mesure.”Si cette proposition de loi doit être soutenue, c’est pour rappeler à l’opinion et surtout à notre jeunesse que l’antisémitisme est comme une hydre qui peut sans cesse renaître sous des traits nouveaux, mais tout autant dangereux”, a plaidé le député RN Thierry Tesson, dont le parti n’a de cesse de donner des gages de son engagement contre l’antisémitisme.Sur un ton plus polémique, le député LFI Gabriel Amard lui a répondu en fustigeant ceux qui “lèvent aujourd’hui la main, comme s’ils avaient été dreyfusards”, alors qu’ils “ricanent à l’ombre des croix gammées numériques”. “Dans ma famille, on descend des dreyfusards, pas dans la vôtre”, a-t-il lancé, en appelant aussi à ne pas se servir “de l’antisémitisme comme d’un javelot”, allusion aux accusations dont le chef des Insoumis Jean-Luc Mélenchon fait l’objet.Le député PS Aurélien Rousseau a estimé pour sa part au nom de son groupe que “c’est au Panthéon que ce capitaine, général Dreyfus et sa femme devraient être accueillis”.Interrogé sur cette hypothèse, l’entourage du président de la République avait affirmé dimanche à l’AFP que sa “préoccupation” était “à ce stade, de faire vivre les valeurs du Dreyfusisme, combat toujours d’actualité pour la vérité et la justice, contre l’antisémitisme et l’arbitraire”.Seule dissonance: le groupe MoDem était absent lundi, n’entendant pas “permettre à certains d’acheter à peu de frais, et sur la mémoire d’Alfred Dreyfus (…), un brevet d’honorabilité”, comme il l’a expliqué dans une tribune au Figaro la semaine dernière.

S. Korea’s conservative contender Kim Moon-soo emerges from Yoon’s shadow

When his conservative South Korean party bowed to show remorse for ex-president Yoon Suk Yeol’s disastrous martial law decree, Kim Moon-soo sat alone and resolute in symbolic non-apology.The moment catapulted the labour activist-turned-lawmaker to fame that he now hopes to harness to become South Korea’s next president.”He’s essentially a presidential candidate that social media gave birth to,” Jeongmin Kim, executive director at the Korea Risk Group, told AFP.Internet users dubbed him “stubborn Moon-soo” in approval of the move, which helped drive a small uptick in his beleaguered party’s approval ratings.Yet the People Power Party (PPP) — Yoon’s former party — wasn’t always so keen on Kim Moon-soo’s candidacy.The PPP selected, unselected, and then selected him again as its nominee in a high-profile bout of infighting.It was symbolic of the turbulence that has rocked the party since Yoon’s botched bid to suspend civilian rule in December.On the campaign trail, Kim, 73, has sought to distance himself from the ousted president, who became the second conservative leader to be stripped of office, after Park Geun-hye in 2017.Kim offered his first apology “to the people suffering from the consequences of martial law” last month.”Martial law has not only made the economy and domestic politics difficult but has also caused significant challenges in exports and diplomatic relations,” he told South Korean media.Korea Risk Group’s Jeongmin Kim called the PPP’s candidate a “chameleon-like politician capable of political survival”.- Shift to the right -Born into a large family in North Gyeongsang province, about 300 kilometres (185 miles) from Seoul, Kim grew up in poverty after his father’s co-signing of a loan plunged them into debt.Kim was politically active by his final year of high school, when he was suspended for protesting against military leader President Park Chung-hee.He attended South Korea’s most prestigious university but started working in factories while studying for his degree and organising labour unions.He was arrested twice in the 1980s, first on charges of violating the Anti-Communism Law, and later under the National Security Act. Kim spent more than two-and-a-half years in prison and wrote in his biography about enduring electric shock and water torture.He was pardoned in 1988 and was stunned to find the country thriving.”My prediction that South Korean capitalism would eventually fail proved wrong,” Kim wrote in his biography, with the collapse of the Soviet Union also upending his world view and leading him to join the conservative party.Kim was elected to parliament in 1996 and later served two terms as governor of Gyeonggi province, South Korea’s most populous region.After being accused but not charged in an abuse of power scandal in 2011, Kim found his footing again among hard-right conservatives.His popularity with his party’s hard line was bolstered by his attempt to revise history textbooks in ways seen as favourable to former colonial power Japan, plus a high-profile fine for attending a church service during the Covid-19 pandemic.He was appointed labour minister by Yoon in 2024 and was widely seen as part of the disgraced leader’s inner circle.- ‘Written a miracle’ – Polls showed Kim trailing by at least 10 percentage points behind the opposition leader Lee Jae-myung and he was unable to convince third-place candidate, Lee Jun-seok of the Reform Party, to merge forces and make the election competitive.With polls opening on Tuesday, “the question is to what extent can candidate Kim Moon-soo narrow the gap”, said Heo Jin-jae, research director at Gallup Korea.”Any remarks that offend public sentiment could cost the candidates votes,” Heo said.Another key question is whether he can win over moderates.”The conservative base in South Korea is ideologically broad and Kim Moon-soo’s political character is quite distinct,” Kang Joo-hyun, a professor at Sookmyung Women’s University, told AFP.”Among moderates or pragmatists on the right, there’s hesitation about whether they can fully back him,” said Kang.In response to the sceptics, Kim recently recalled his last-minute victory in 1996, when he successfully ran for parliament.”You didn’t think I would become the (final) candidate, did you? Neither did I,” Kim told reporters on his first day of campaigning. “But we have written a miracle.”

Colorado ‘makeshift flamethrower’ attack suspect due in court

The man suspected of being responsible for a fiery attack on Jewish protesters in Colorado was expected in court Monday, with the government saying he was in the United States illegally.Mohamed Sabry Soliman is alleged to have thrown Molotov cocktails and sprayed burning gasoline in Boulder on Sunday at a gathering in support of Israeli hostages held by the Hamas armed group.Eight people were hurt in the attack — four men and four women — with the oldest reportedly being 88 years old.FBI agent Mark Michalek said the suspect used “a makeshift flamethrower” and “was heard to yell: ‘Free Palestine,'” which has seen him hit with hate crime charges, according to US media. US Homeland Security officials said he was in the country illegally, having overstayed a tourist visa, but that he had applied for asylum in September 2022.President Donald Trump lashed out at his predecessor, Joe Biden, over the incident.”Yesterday’s horrific attack in Boulder, Colorado, WILL NOT BE TOLERATED in the United States of America,” Trump said on his Truth Social network, describing it as a “terrible tragedy.”He blamed “Biden’s ridiculous Open Border Policy” for allowing Soliman into the country. “This is yet another example of why we must keep our Borders SECURE, and deport Illegal, Anti-American Radicals from our Homeland,” he wrote.The attack occurred on Sunday afternoon during a regular demonstration in support of hostages taken in the attack on Israel by Hamas gunmen on October 7, 2023.In one video that purportedly shows the attack, a shirtless man holding bottles in his hands is seen pacing as the grass in front of him burns.He can be heard screaming “End Zionists!” and “They are killers!” towards several people in red T-shirts as they tend to a person lying on the ground.Other images showed billowing black smoke.In another video, a police officer rushes to arrest the same man, who is lying on the grass. Several people are milling around nearby.Boulder Police Chief Steve Redfearn told reporters that “at least one victim was very seriously injured, probably safe to say critical condition.”The suspect was also injured before being taken into custody, Redfearn said.Boulder resident Alexis Cendon said he felt “very, very scared” after hearing about the attack near his workplace.Sunday’s attack occurred during the Jewish holiday of Shavuot. It comes almost two weeks after the fatal shooting of two Israeli embassy staffers outside a Jewish museum in Washington, where a 31-year-old suspect, who shouted “Free Palestine,” was arrested.Israel’s top diplomat Gideon Saar condemned Sunday’s “terrible antisemitic terror attack targeting Jews in Boulder.”Israeli Ambassador to the United Nations Danny Danon also voiced outrage.”Terrorism against Jews does not stop at the Gaza border — it is already burning the streets of America,” he said in a statement.

Modération des contenus en ligne: le gouvernement rappelle à l’ordre les réseaux sociaux

Le gouvernement a exigé lundi que les réseaux sociaux lui présentent des “règles claires” concernant le bannissement des utilisateurs diffusant des contenus problématiques, leur rappelant leur obligation de modération et brandissant la menace de sanctions.Les plateformes Meta, Snapchat, Tiktok, Twitch, Youtube et X ont été “convoquées” par le gouvernement pour répondre notamment de leur obligation de modération de contenus.”Il y a une marge de progression significative et c’est la raison pour laquelle on va les revoir et on va continuer à y travailler collectivement”, a indiqué à la presse à l’issue de la réunion la ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, Aurore Bergé.Elle a demandé aux plateformes de lui présenter “par écrit” des “règles précises” sur “combien d’infractions” faut-il commettre “pour être banni” de chaque réseau. Elle leur a également demandé de travailler “de manière beaucoup plus coordonnée entre elles” pour éviter qu’un utilisateur banni d’une plateforme puisse continuer à publier sur une autre.”Il faut que des comptes particulièrement problématiques, suivis par des millions et des millions de personnes (…) cessent”, a-t-elle martelé, évoquant la diffusion à large échelle de contenus haineux, violents, antisémites ou encore racistes.Les réseaux sociaux seront à nouveau convoquées “avant mi-juillet” pour voir les évolutions concernant les règles pour leurs utilisateurs. Le gouvernement veut également savoir si des comptes particulièrement problématiques qu’ils leur ont signalés seront “bannis” ou non, et “sur quels critères”. Soit les plateformes “font le ménage et elles le font vite et elles le font dans la durée, soit encore une fois, la loi se rappellera à elles et des sanctions seront prises”, a souligné Aurore Bergé. Outre les contenus problématiques, le gouvernement a épinglé certains “mécanismes” des réseaux sociaux, qui amènent les utilisateurs à ne voir plus qu’un certain type de contenu pouvant être problématique, comme la tendance #skinnytok qui regorge d’injonctions violentes, culpabilisantes et dangereuses, incitant à réduire drastiquement son alimentation.”Après un combat acharné”, Tiktok “a enfin décidé, hier soir, de retirer ce hashtag skinnytok de son moteur de recherche”, a indiqué à l’issue de la réunion également la ministre déléguée chargée de l’Intelligence artificielle et du Numérique, Clara Chappaz. “C’est un petit pas, ce n’est pas suffisant, mais ça montre bien qu’on ne lâchera rien”.La réunion de lundi après-midi s’est tenue en présence également de l’Arcom, gendarme de l’audiovisuel et du numérique, de la direction générale de la police nationale, de la direction de la gendarmerie nationale, ainsi que de la plateforme de signalement de contenus illicites Pharos.

Le Sénat face au défi de freiner l’essor de la “fast fashion”

Après avoir longtemps traîné au Parlement, une proposition de loi pour freiner la “fast fashion” est examinée lundi au Sénat, qui entend légiférer contre cette mode “éphémère” ou “jetable” expédiée à prix cassés depuis la Chine, avec le géant Shein dans le viseur.Peu coûteux, de piètre qualité, faciles à commander, souvent très polluants et constamment renouvelés, ces vêtements qui saturent le marché et concurrencent les acteurs historiques de l’industrie textile verront-ils leur afflux en France bientôt régulé ?C’est tout l’objet du texte de la députée Horizons Anne-Cécile Violland, une proposition de loi pour “réduire l’impact environnemental de l’industrie textile”. Adoptée en mars 2024 à l’Assemblée nationale, elle a enfin repris son parcours législatif avec l’ouverture des débats au Sénat lundi soir. Un vote solennel des sénateurs est prévu le mardi 10 juin.Le phénomène inquiète. Entre 2010 et 2023, les vêtements mis sur le marché en France sont passés de 2,3 milliards à 3,2 milliards; plus de 48 vêtements par habitant sont mis sur le marché chaque année en France et 35 sont jetés chaque seconde dans le pays, selon l’Ademe, l’agence de l’environnement.Dénonçant une “invasion” de la mode “ultra éphémère”, la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher a promis à l’ouverture des débats de s’attaquer à un “triple fléau”: “l’incitation à la surconsommation, le désastre écologique et la menace pour nos entreprises”.Face à cette “vague irrésistible” de produits “qui ne durent pas”, la ministre a espéré que cette loi fera “bouger les lignes” ailleurs en Europe. – Viser “l’ultra” éphémère -Parmi les mesures phares, l’établissement d’une définition de la mode éphémère, liée à des obligations pour les entreprises concernées, comme celle de sensibiliser les consommateurs à “l’impact environnemental” de leurs vêtements. La proposition de loi prévoit également des sanctions renforcées pour ces plateformes à travers un système revu de “bonus-malus” tenant compte des “coûts environnementaux” d’une production excessive.Sur ce dispositif, une divergence existe entre députés et sénateurs. Les députés souhaitent lier ces pénalités à “l’affichage environnemental” des produits, une méthode récente de notation. Mais le Sénat, en accord avec le gouvernement, a supprimé cette référence en commission, préférant des critères liés à la “durabilité” et aux “pratiques commerciales” des plateformes. Cette nouvelle rédaction entend viser davantage la mode “ultra express” des géants asiatiques, en premier lieu Shein et Temu, tout en préservant des entreprises européennes ou françaises qui auraient pu être concernées par le texte de l’Assemblée, comme Kiabi, Zara ou H&M. “Nous souhaitons vraiment préserver ces enseignes qui nous restent, qui sont disponibles sur nos territoires”, assume la rapporteure Les Républicains Sylvie Valente Le Hir.Sur RTL, le porte-parole de Shein Quentin Ruffat a estimé lundi que l’encadrement de l’industrie textile ne fonctionnera “que si cette action est collective”, et pas “en visant un seul acteur”. Il a fustigé une loi qui ajoutera selon lui “une taxe de 10 euros par vêtement vendu d’ici 2030” et va “impacter le pouvoir d’achat” des Français.- Publicité et lobbying -Ce recentrage du texte inquiète les associations environnementales, qui ont regretté un “détricotage” du texte. “Il nous semble problématique que la proposition de loi du Sénat restreigne le cadre à l’ultra fast fashion”, a dénoncé auprès de l’AFP Clear Fashion.Le sénateur écologiste Jacques Fernique a lui craint de voir les débats accoucher d’une “coquille certes intéressante, mais un peu vide”.Les discussions dans l’hémicycle tourneront également autour de l’interdiction de la publicité pour les entreprises de la “fast fashion”.La majorité sénatoriale, une alliance droite-centristes, s’y est opposée au motif qu’elle briderait la “liberté d’entreprendre” et serait fragile constitutionnellement. Elle a donc opté pour limiter l’interdiction aux seuls influenceurs. Mais le gouvernement est favorable à l’interdiction totale et tentera de la réintroduire, soutenu par la gauche.En toile de fond de ces débats sensibles, plusieurs parlementaires ont relevé le “lobbying” intense de certaines firmes et notamment de Shein, regrettant notamment le recrutement par cette entreprise de l’ancien ministre Christophe Castaner pour l’accompagner dans sa démarche de responsabilité sociétale (RSE) au sein d’un comité consultatif.”Cela fausse la donne et accrédite la thèse selon laquelle il suffirait d’avoir un ancien ministre de l’Intérieur pour influencer les parlementaires. C’est mal connaître le Sénat”, a balayé le sénateur LR Didier Mandelli.

Le Sénat face au défi de freiner l’essor de la “fast fashion”

Après avoir longtemps traîné au Parlement, une proposition de loi pour freiner la “fast fashion” est examinée lundi au Sénat, qui entend légiférer contre cette mode “éphémère” ou “jetable” expédiée à prix cassés depuis la Chine, avec le géant Shein dans le viseur.Peu coûteux, de piètre qualité, faciles à commander, souvent très polluants et constamment renouvelés, ces vêtements qui saturent le marché et concurrencent les acteurs historiques de l’industrie textile verront-ils leur afflux en France bientôt régulé ?C’est tout l’objet du texte de la députée Horizons Anne-Cécile Violland, une proposition de loi pour “réduire l’impact environnemental de l’industrie textile”. Adoptée en mars 2024 à l’Assemblée nationale, elle a enfin repris son parcours législatif avec l’ouverture des débats au Sénat lundi soir. Un vote solennel des sénateurs est prévu le mardi 10 juin.Le phénomène inquiète. Entre 2010 et 2023, les vêtements mis sur le marché en France sont passés de 2,3 milliards à 3,2 milliards; plus de 48 vêtements par habitant sont mis sur le marché chaque année en France et 35 sont jetés chaque seconde dans le pays, selon l’Ademe, l’agence de l’environnement.Dénonçant une “invasion” de la mode “ultra éphémère”, la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher a promis à l’ouverture des débats de s’attaquer à un “triple fléau”: “l’incitation à la surconsommation, le désastre écologique et la menace pour nos entreprises”.Face à cette “vague irrésistible” de produits “qui ne durent pas”, la ministre a espéré que cette loi fera “bouger les lignes” ailleurs en Europe. – Viser “l’ultra” éphémère -Parmi les mesures phares, l’établissement d’une définition de la mode éphémère, liée à des obligations pour les entreprises concernées, comme celle de sensibiliser les consommateurs à “l’impact environnemental” de leurs vêtements. La proposition de loi prévoit également des sanctions renforcées pour ces plateformes à travers un système revu de “bonus-malus” tenant compte des “coûts environnementaux” d’une production excessive.Sur ce dispositif, une divergence existe entre députés et sénateurs. Les députés souhaitent lier ces pénalités à “l’affichage environnemental” des produits, une méthode récente de notation. Mais le Sénat, en accord avec le gouvernement, a supprimé cette référence en commission, préférant des critères liés à la “durabilité” et aux “pratiques commerciales” des plateformes. Cette nouvelle rédaction entend viser davantage la mode “ultra express” des géants asiatiques, en premier lieu Shein et Temu, tout en préservant des entreprises européennes ou françaises qui auraient pu être concernées par le texte de l’Assemblée, comme Kiabi, Zara ou H&M. “Nous souhaitons vraiment préserver ces enseignes qui nous restent, qui sont disponibles sur nos territoires”, assume la rapporteure Les Républicains Sylvie Valente Le Hir.Sur RTL, le porte-parole de Shein Quentin Ruffat a estimé lundi que l’encadrement de l’industrie textile ne fonctionnera “que si cette action est collective”, et pas “en visant un seul acteur”. Il a fustigé une loi qui ajoutera selon lui “une taxe de 10 euros par vêtement vendu d’ici 2030” et va “impacter le pouvoir d’achat” des Français.- Publicité et lobbying -Ce recentrage du texte inquiète les associations environnementales, qui ont regretté un “détricotage” du texte. “Il nous semble problématique que la proposition de loi du Sénat restreigne le cadre à l’ultra fast fashion”, a dénoncé auprès de l’AFP Clear Fashion.Le sénateur écologiste Jacques Fernique a lui craint de voir les débats accoucher d’une “coquille certes intéressante, mais un peu vide”.Les discussions dans l’hémicycle tourneront également autour de l’interdiction de la publicité pour les entreprises de la “fast fashion”.La majorité sénatoriale, une alliance droite-centristes, s’y est opposée au motif qu’elle briderait la “liberté d’entreprendre” et serait fragile constitutionnellement. Elle a donc opté pour limiter l’interdiction aux seuls influenceurs. Mais le gouvernement est favorable à l’interdiction totale et tentera de la réintroduire, soutenu par la gauche.En toile de fond de ces débats sensibles, plusieurs parlementaires ont relevé le “lobbying” intense de certaines firmes et notamment de Shein, regrettant notamment le recrutement par cette entreprise de l’ancien ministre Christophe Castaner pour l’accompagner dans sa démarche de responsabilité sociétale (RSE) au sein d’un comité consultatif.”Cela fausse la donne et accrédite la thèse selon laquelle il suffirait d’avoir un ancien ministre de l’Intérieur pour influencer les parlementaires. C’est mal connaître le Sénat”, a balayé le sénateur LR Didier Mandelli.

Le Sénat face au défi de freiner l’essor de la “fast fashion”

Après avoir longtemps traîné au Parlement, une proposition de loi pour freiner la “fast fashion” est examinée lundi au Sénat, qui entend légiférer contre cette mode “éphémère” ou “jetable” expédiée à prix cassés depuis la Chine, avec le géant Shein dans le viseur.Peu coûteux, de piètre qualité, faciles à commander, souvent très polluants et constamment renouvelés, ces vêtements qui saturent le marché et concurrencent les acteurs historiques de l’industrie textile verront-ils leur afflux en France bientôt régulé ?C’est tout l’objet du texte de la députée Horizons Anne-Cécile Violland, une proposition de loi pour “réduire l’impact environnemental de l’industrie textile”. Adoptée en mars 2024 à l’Assemblée nationale, elle a enfin repris son parcours législatif avec l’ouverture des débats au Sénat lundi soir. Un vote solennel des sénateurs est prévu le mardi 10 juin.Le phénomène inquiète. Entre 2010 et 2023, les vêtements mis sur le marché en France sont passés de 2,3 milliards à 3,2 milliards; plus de 48 vêtements par habitant sont mis sur le marché chaque année en France et 35 sont jetés chaque seconde dans le pays, selon l’Ademe, l’agence de l’environnement.Dénonçant une “invasion” de la mode “ultra éphémère”, la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher a promis à l’ouverture des débats de s’attaquer à un “triple fléau”: “l’incitation à la surconsommation, le désastre écologique et la menace pour nos entreprises”.Face à cette “vague irrésistible” de produits “qui ne durent pas”, la ministre a espéré que cette loi fera “bouger les lignes” ailleurs en Europe. – Viser “l’ultra” éphémère -Parmi les mesures phares, l’établissement d’une définition de la mode éphémère, liée à des obligations pour les entreprises concernées, comme celle de sensibiliser les consommateurs à “l’impact environnemental” de leurs vêtements. La proposition de loi prévoit également des sanctions renforcées pour ces plateformes à travers un système revu de “bonus-malus” tenant compte des “coûts environnementaux” d’une production excessive.Sur ce dispositif, une divergence existe entre députés et sénateurs. Les députés souhaitent lier ces pénalités à “l’affichage environnemental” des produits, une méthode récente de notation. Mais le Sénat, en accord avec le gouvernement, a supprimé cette référence en commission, préférant des critères liés à la “durabilité” et aux “pratiques commerciales” des plateformes. Cette nouvelle rédaction entend viser davantage la mode “ultra express” des géants asiatiques, en premier lieu Shein et Temu, tout en préservant des entreprises européennes ou françaises qui auraient pu être concernées par le texte de l’Assemblée, comme Kiabi, Zara ou H&M. “Nous souhaitons vraiment préserver ces enseignes qui nous restent, qui sont disponibles sur nos territoires”, assume la rapporteure Les Républicains Sylvie Valente Le Hir.Sur RTL, le porte-parole de Shein Quentin Ruffat a estimé lundi que l’encadrement de l’industrie textile ne fonctionnera “que si cette action est collective”, et pas “en visant un seul acteur”. Il a fustigé une loi qui ajoutera selon lui “une taxe de 10 euros par vêtement vendu d’ici 2030” et va “impacter le pouvoir d’achat” des Français.- Publicité et lobbying -Ce recentrage du texte inquiète les associations environnementales, qui ont regretté un “détricotage” du texte. “Il nous semble problématique que la proposition de loi du Sénat restreigne le cadre à l’ultra fast fashion”, a dénoncé auprès de l’AFP Clear Fashion.Le sénateur écologiste Jacques Fernique a lui craint de voir les débats accoucher d’une “coquille certes intéressante, mais un peu vide”.Les discussions dans l’hémicycle tourneront également autour de l’interdiction de la publicité pour les entreprises de la “fast fashion”.La majorité sénatoriale, une alliance droite-centristes, s’y est opposée au motif qu’elle briderait la “liberté d’entreprendre” et serait fragile constitutionnellement. Elle a donc opté pour limiter l’interdiction aux seuls influenceurs. Mais le gouvernement est favorable à l’interdiction totale et tentera de la réintroduire, soutenu par la gauche.En toile de fond de ces débats sensibles, plusieurs parlementaires ont relevé le “lobbying” intense de certaines firmes et notamment de Shein, regrettant notamment le recrutement par cette entreprise de l’ancien ministre Christophe Castaner pour l’accompagner dans sa démarche de responsabilité sociétale (RSE) au sein d’un comité consultatif.”Cela fausse la donne et accrédite la thèse selon laquelle il suffirait d’avoir un ancien ministre de l’Intérieur pour influencer les parlementaires. C’est mal connaître le Sénat”, a balayé le sénateur LR Didier Mandelli.