En Autriche, une fédération de taekwondo nord-coréen qui dérange

Elle est installée dans une modeste maison des environs de Vienne depuis bientôt 40 ans. Un siège discret pour la Fédération internationale de Taekwon-Do (ITF), accusée par l’Autriche d’agir en faveur de l’Etat nord-coréen.Fondée en 1966 par le général sud-coréen Choi Hong-Hi, mort en 2002 à Pyongyang, c’est la plus ancienne des organisations, dans la galaxie mondiale de ce sport encore plus divisé que la péninsule coréenne où il est né.Présente dans “au moins cent pays”, elle compte “plus de 100.000 adhérents dans le monde”, explique un responsable de l’ITF en répondant aux questions de l’AFP dans un café viennois, sous couvert d’anonymat par méfiance envers les médias.Son rôle est d’organiser des championnats et d’envoyer les certificats des maîtres qui enseignent le taekwondo à la manière nord-coréenne. Mais elle n’est pas reconnue par le Comité international olympique. Sa concurrente sud-coréenne, la Fédération mondiale de taekwondo (WT), créée en 1980 et dont “les statuts, la pratique et les activités” sont “conformes à la Charte olympique”, selon le service de presse du CIO, lui a été préférée.Et pendant que la discipline rejoignait officiellement les sports olympiques aux jeux de Sydney en 2000, l’ITF poursuivait sa vie à Vienne.- Devises -Une présence qui dérange: selon une décision de justice datant de juillet 2024 et consultée par l’AFP, l’Autriche a émis en mars 2020 une obligation de quitter le territoire à l’encontre de son président Ri Yong Son. Car le renouvellement de son permis de travail “nuirait à la réputation” de Vienne. Il est soupçonné de “fournir des devises au régime nord-coréen”, alors qu’il percevait en mai 2024 un revenu brut mensuel de 5.256 euros.Après un long bras de fer judiciaire, le Nord-Coréen – qui n’a pas souhaité répondre à l’AFP – a obtenu le droit de rester: la Cour administrative de Vienne a estimé que le gouvernement avait échoué à démontrer un financement occulte.L’ITF s’estime blanchie et jure n’avoir “aucun contact avec l’Etat nord-coréen”. “Il n’y a pas de contournement des sanctions des Nations Unies” frappant le pays, tranche-t-elle.Pour la dissidente Jihyun Park, qui a fui sa Corée natale avant de trouver refuge au Royaume-Uni, Ri Yong Son n’est pourtant “certainement pas un sportif”. “Lui, sa femme et son fils sont des agents”, dit-elle à l’AFP. Il est “urgent”, selon elle, que “l’ITF parte” de Vienne, alors que Pyongyang approfondit sa coopération avec Moscou. Les deux alliés ont signé un accord de défense entré en vigueur début décembre et plus de 10.000 soldats nord-coréens ont été envoyés combattre l’Ukraine, d’après les agences de renseignement occidentales.Le jugement du tribunal autrichien, qui retrace la carrière de Ri Yong Son, fait état d’allers-retours entre les deux pays. Arrivé pour la première fois sur le sol autrichien en 1996, il repart à Pyongyang en 2000, avant de revenir deux ans plus tard, puis de repartir en 2012 et de poser de nouveau ses valises à Vienne en 2015. Son fils s’est lui réinstallé en Corée du Nord en 2019. – Passeports -Faute d’avoir obtenu gain de cause face à lui, l’Autriche est maintenant plus regardante sur les visas qu’elle distribue. Un autre Nord-Coréen, qui devait intégrer le bureau de l’association, n’a jamais reçu le sésame.C’est l’ITF elle-même qui a donné cette information à l’AFP, voulant prouver qu’elle n’avance pas masquée. Mais elle est sous surveillance.Le directeur des services autrichiens de renseignement Omar Haijawi-Pirchner a confirmé accorder une “importance” particulière à la Corée du Nord, aux côtés de la Russie, de l’Iran et de la Chine. Même si, pour le spécialiste de l’espionnage Siegfried Beer, son pays de 9,2 millions d’habitants n’a “pas les moyens d’enquêter sérieusement” sur d’éventuelles activités clandestines. “Le personnel comme l’expertise manquent, sans parler des compétences linguistiques”, estime cet expert.Grâce à sa position de pont entre les blocs acquise durant la guerre froide, l’Autriche, Etat neutre, donne parfois l’impression d’être débordée par sa réputation tenace de nid d’espions.Opep, AIEA, OSCE… Les postes diplomatiques auprès des organisations internationales offrent autant d’immunités diplomatiques que de couvertures pour des rencontres secrètes.En 2010, un ancien diplomate de Pyongyang, Kim Jong-ryul, avait révélé y avoir acheté sans jamais être inquiété des armes comme des produits de luxe pendant 20 ans, jusqu’à sa défection en 1994.La Corée du Nord a même, selon la presse locale, longtemps fait imprimer ses passeports dans le pays alpin.Où Kim Kwang-sop, un beau-frère du fondateur Kim Il-sung, est resté ambassadeur durant 27 ans, jusqu’en 2020.

2024-2025, un long hiver irrespirable au Pakistan

Pendant au moins 120 jours d’affilée, des dizaines de millions de Pakistanais ont dû survivre dans un air irrespirable, selon des données analysées par l’AFP qui révèlent les détails du pire hiver traversé par le pays, l’un des plus pollués au monde.Pendant six mois sans discontinuer à Lahore et quatre mois à Islamabad et dans la capitale économique Karachi, la concentration moyenne de particules fines a été au moins 20 fois supérieure à celle tolérée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Depuis leur installation en 2018, les capteurs de l’ambassade américaine s’affolent chaque hiver quand le “smog”, ce brouillard de pollution piégée dans de l’air froid, enveloppe Lahore (est) et ses 14 millions d’habitants.Cette année, ils sont passés dans le rouge dès octobre, un mois plus tôt qu’auparavant et dans des villes où le smog était autrefois plus clément. En novembre, 80% des 240 millions de Pakistanais assuraient à l’institut de sondage Ipsos avoir été touchés par cet épais nuage que la NASA voit désormais depuis l’espace et qui brûle la gorge, pique les yeux et peut provoquer angine ou asthme.Un tiers en avaient subi des conséquences directes, sur leur santé, ou indirectes: écoles fermées, chômage technique, interdiction de circuler…Au nom de ses concitoyens, Risha Rashid, militante du climat de 21 ans, a décidé de poursuivre les autorités pour faire valoir le “droit à respirer un air pur” qu’elles ont inscrit en 2023 dans la Constitution.Asthmatique, l’étudiante a dû se confiner une grande partie de l’hiver ratant jusqu’à ses examens. Elle dit porter plainte à Islamabad parce que la capitale “est en train de devenir un deuxième Lahore” et que “rien n’est fait pour y remédier”.- “En guerre” -Le Pendjab, la province de Lahore, a lancé en 2024 la “guerre contre le smog”. Son gouvernement a multiplié par dix le nombre de capteurs d’air, passés de trois à une trentaine, fixes et mobiles.Il a aussi répertorié, pour la première fois de son propre aveu, les usines pour envoyer régulièrement des fonctionnaires contrôler leurs émissions. Les briqueteries ont par exemple été forcées de changer leur méthode de fabrication.Le gouvernement a promis de louer à prix coûtant un millier de “super semoirs” pour en finir avec les brûlis agricoles et assure vouloir gérer les déchets pour éviter leur incinération.Mais il contrôle dans le même temps étroitement les capteurs privés, accusés de donner “des résultats erronés qui sèment la panique”. Une hérésie pour les chercheurs qui ont besoin de ces capteurs pour compléter des données gouvernementales, trop parcellaires.Quant à ses machines anti-smog, elles ne sont que des pansements sur des jambes de bois, estiment les experts.Les brumisateurs censés faire retomber la poussière en suspension sur les chantiers? “Les particules fines PM2.5, premier polluant, sont trop petites pour être arrêtées”, répond Ahmad Ali Gul, universitaire spécialisé dans la gestion de crise et des risques.La “tour anti-pollution” censée purifier l’air, inaugurée en décembre et retirée deux mois plus tard, officiellement pour “raisons techniques”? “C’est comme si vous mettiez un climatiseur en plein air pour lutter contre le changement climatique”, rétorque un expert sous couvert d’anonymat. “C’est aussi inefficace que les pluies artificielles déclenchées chaque année par avion”.- “La baignoire déborde” -“Quand une baignoire déborde, est-ce que vous prenez d’abord une serviette pour éponger ou est-ce que vous fermez le robinet?”, lance M. Gul.Pour lui, “il faut commencer par réduire les émissions avant de parler du meilleur moyen de se protéger du smog”.”Le gouvernement répète: ‘l’Inde est responsable’, ‘les agriculteurs sont des ennemis de la nation’, ‘les briqueteries sont la principale source de pollution’, mais il ne dit jamais un mot sur le transport”, poursuit-t-il.Et cela alors que la feuille de route gouvernementale estime le transport responsable de 83% des émissions à Lahore.La directrice de la cellule anti-smog, Sabah Ashgar, renvoie la balle dans le camp des constructeurs automobiles.Elle dit ne pas pouvoir “contraindre” les automobilistes, mais Islamabad promet que 30% des véhicules vendus au Pakistan en 2030 seront électriques, transport en commun inclus. Pour le moment, les premières voitures électriques chinoises mises sur le marché peinent à s’écouler dans un pays où 40% des habitants vivent sous le seuil de pauvreté, selon la Banque mondiale.Et les autorités évacuent deux questions: comment vont-elles financer une telle révolution? Et pourquoi ne pas d’abord se débarrasser des carburants de mauvaise qualité utilisés massivement car moins chers?”Passer à un carburant plus propre aurait un effet immédiat”, assure pourtant Frank Hammes, PDG mondial de IQAir, société de surveillance de la qualité de l’air.D’ailleurs le Pakistan a déjà eu un avant-goût d’air pur: en 2020, lors du confinement anti-Covid quand usines et transports se sont arrêtés.”La qualité de l’air s’est tellement améliorée que pour la première fois depuis des années, nous pouvions même voir les étoiles à Lahore la nuit”, se souvient Umar Masood, directeur du centre Urban Unit, qui analyse les données sur la pollution pour le compte du gouvernement.Abdul Sattar Babar, directeur d’Ipsos Pakistan, plaide de son côté pour une prise de conscience collective.Aujourd’hui, 28% des Pakistanais rejettent le changement climatique ou ne se sentent pas personnellement responsables –bien au-dessus de la moyenne mondiale de 19%.”Lorsque vous arrivez à peine à vivre, les enjeux climatiques ne sont évidemment pas votre préoccupation première”, assure-t-il à l’AFP.

2024-2025, un long hiver irrespirable au Pakistan

Pendant au moins 120 jours d’affilée, des dizaines de millions de Pakistanais ont dû survivre dans un air irrespirable, selon des données analysées par l’AFP qui révèlent les détails du pire hiver traversé par le pays, l’un des plus pollués au monde.Pendant six mois sans discontinuer à Lahore et quatre mois à Islamabad et dans la capitale économique Karachi, la concentration moyenne de particules fines a été au moins 20 fois supérieure à celle tolérée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Depuis leur installation en 2018, les capteurs de l’ambassade américaine s’affolent chaque hiver quand le “smog”, ce brouillard de pollution piégée dans de l’air froid, enveloppe Lahore (est) et ses 14 millions d’habitants.Cette année, ils sont passés dans le rouge dès octobre, un mois plus tôt qu’auparavant et dans des villes où le smog était autrefois plus clément. En novembre, 80% des 240 millions de Pakistanais assuraient à l’institut de sondage Ipsos avoir été touchés par cet épais nuage que la NASA voit désormais depuis l’espace et qui brûle la gorge, pique les yeux et peut provoquer angine ou asthme.Un tiers en avaient subi des conséquences directes, sur leur santé, ou indirectes: écoles fermées, chômage technique, interdiction de circuler…Au nom de ses concitoyens, Risha Rashid, militante du climat de 21 ans, a décidé de poursuivre les autorités pour faire valoir le “droit à respirer un air pur” qu’elles ont inscrit en 2023 dans la Constitution.Asthmatique, l’étudiante a dû se confiner une grande partie de l’hiver ratant jusqu’à ses examens. Elle dit porter plainte à Islamabad parce que la capitale “est en train de devenir un deuxième Lahore” et que “rien n’est fait pour y remédier”.- “En guerre” -Le Pendjab, la province de Lahore, a lancé en 2024 la “guerre contre le smog”. Son gouvernement a multiplié par dix le nombre de capteurs d’air, passés de trois à une trentaine, fixes et mobiles.Il a aussi répertorié, pour la première fois de son propre aveu, les usines pour envoyer régulièrement des fonctionnaires contrôler leurs émissions. Les briqueteries ont par exemple été forcées de changer leur méthode de fabrication.Le gouvernement a promis de louer à prix coûtant un millier de “super semoirs” pour en finir avec les brûlis agricoles et assure vouloir gérer les déchets pour éviter leur incinération.Mais il contrôle dans le même temps étroitement les capteurs privés, accusés de donner “des résultats erronés qui sèment la panique”. Une hérésie pour les chercheurs qui ont besoin de ces capteurs pour compléter des données gouvernementales, trop parcellaires.Quant à ses machines anti-smog, elles ne sont que des pansements sur des jambes de bois, estiment les experts.Les brumisateurs censés faire retomber la poussière en suspension sur les chantiers? “Les particules fines PM2.5, premier polluant, sont trop petites pour être arrêtées”, répond Ahmad Ali Gul, universitaire spécialisé dans la gestion de crise et des risques.La “tour anti-pollution” censée purifier l’air, inaugurée en décembre et retirée deux mois plus tard, officiellement pour “raisons techniques”? “C’est comme si vous mettiez un climatiseur en plein air pour lutter contre le changement climatique”, rétorque un expert sous couvert d’anonymat. “C’est aussi inefficace que les pluies artificielles déclenchées chaque année par avion”.- “La baignoire déborde” -“Quand une baignoire déborde, est-ce que vous prenez d’abord une serviette pour éponger ou est-ce que vous fermez le robinet?”, lance M. Gul.Pour lui, “il faut commencer par réduire les émissions avant de parler du meilleur moyen de se protéger du smog”.”Le gouvernement répète: ‘l’Inde est responsable’, ‘les agriculteurs sont des ennemis de la nation’, ‘les briqueteries sont la principale source de pollution’, mais il ne dit jamais un mot sur le transport”, poursuit-t-il.Et cela alors que la feuille de route gouvernementale estime le transport responsable de 83% des émissions à Lahore.La directrice de la cellule anti-smog, Sabah Ashgar, renvoie la balle dans le camp des constructeurs automobiles.Elle dit ne pas pouvoir “contraindre” les automobilistes, mais Islamabad promet que 30% des véhicules vendus au Pakistan en 2030 seront électriques, transport en commun inclus. Pour le moment, les premières voitures électriques chinoises mises sur le marché peinent à s’écouler dans un pays où 40% des habitants vivent sous le seuil de pauvreté, selon la Banque mondiale.Et les autorités évacuent deux questions: comment vont-elles financer une telle révolution? Et pourquoi ne pas d’abord se débarrasser des carburants de mauvaise qualité utilisés massivement car moins chers?”Passer à un carburant plus propre aurait un effet immédiat”, assure pourtant Frank Hammes, PDG mondial de IQAir, société de surveillance de la qualité de l’air.D’ailleurs le Pakistan a déjà eu un avant-goût d’air pur: en 2020, lors du confinement anti-Covid quand usines et transports se sont arrêtés.”La qualité de l’air s’est tellement améliorée que pour la première fois depuis des années, nous pouvions même voir les étoiles à Lahore la nuit”, se souvient Umar Masood, directeur du centre Urban Unit, qui analyse les données sur la pollution pour le compte du gouvernement.Abdul Sattar Babar, directeur d’Ipsos Pakistan, plaide de son côté pour une prise de conscience collective.Aujourd’hui, 28% des Pakistanais rejettent le changement climatique ou ne se sentent pas personnellement responsables –bien au-dessus de la moyenne mondiale de 19%.”Lorsque vous arrivez à peine à vivre, les enjeux climatiques ne sont évidemment pas votre préoccupation première”, assure-t-il à l’AFP.

Rodrigo Duterte: populaire aux Philippines, désavoué par la communauté internationale

L’ancien président des Philippines, Rodrigo Duterte, s’est attiré les foudres de la communauté internationale pour avoir commandité une guerre meurtrière contre les drogues qui a mené à son arrestation, mardi, pour crime contre l’humanité, malgré son immense popularité dans son pays.Souvent décrit comme un populiste au ton ferme et se définissant lui même comme un tueur, la campagne anti-drogue de M. Duterte a conduit à la mort de milliers de dealers et de toxicomanes.Pourtant, tout en étant la cible de condamnations à l’étranger, des dizaines de millions de Philippins ont soutenu sa justice expéditive, alors même qu’il plaisantait sur le viol dans ses discours, qu’il enfermait ses détracteurs et qu’il ne parvenait pas à éradiquer une corruption profondément ancrée dans la société.Cette confiance fut toutefois écornée par la pandémie du coronavirus, qui a plongé le pays dans la pire crise économique depuis plusieurs décennies, laissant des milliers de morts et des millions de sans emploi alors que les vaccins mettaient du temps à arriver.Les difficultés de M. Duterte se sont aggravées en 2021, lorsque le procureur général de la Cour pénale internationale (CPI) a demandé l’ouverture d’une enquête sur les crimes contre l’humanité commis dans le cadre de sa guerre contre la drogue.Durant son mandat, l’ancien président a dit à plusieurs reprises qu’il n’existait pas de campagne officielle pour tuer les dealers de drogues et les toxicomanes, mais ses discours comportaient des incitations à la violence: il demandait notamment aux agents de police de tirer mortellement sur les personnes soupçonnées de trafic de stupéfiants si leur vie était en danger.- Image de marginal -“Si vous connaissez des toxicomanes, allez-y et tuez-les vous-même, car il serait trop douloureux de demander à leurs parents de le faire”, a déclaré M. Duterte, quelques heures après avoir prêté serment en tant que président en juin 2016.Ses discours sans filtre font partie de son image de marginal qui a trouvé un bon écho dans un pays où la corruption, la bureaucratie et les dysfonctionnements ont un impact sur la vie de tous les jours. L’homme, aujourd’hui âgé de 79 ans, ne peut plus se présenter aux élections présidentielles depuis la fin de son mandat de six ans, en 2022, mais reste une figure politique majeure des Philippines, où il est en lice pour retrouver son poste de maire aux élections de mi-mandat en mai.Ancien allié de la famille Marcos, M. Duterte a même permis à Ferdinand Marcos père, dont le régime brutal réduisait le corps législatif au silence et tuait les opposants, d’être enterré dans le cimetière des héros de la capitale.Mais M. Duterte est désormais engagé dans une querelle avec l’actuel président Ferdinand Marcos, le fils. Sa fille, la vice-présidente Sara Duterte, fait l’objet d’un procès en destitution devant le Sénat.- “J’aime Xi” -Son mandat de président a également été marqué par un éloignement de l’ancien pays colonial, les États-Unis, au profit de la Chine.”J’aime tout simplement (le président chinois) Xi Jinping… Il comprend mon problème et est prêt à m’aider, alors je dirais merci à la Chine”, a-t-il déclaré en avril 2018.Dans le cadre de ce rapprochement, il a mis de côté sa rivalité avec Pékin au sujet de la mer de Chine méridionale, riche en ressources, choisissant plutôt de courtiser les entreprises chinoises. Il a affirmé que cette amitié l’avait aidé à obtenir des millions de doses d’un vaccin contre Covid-19 fabriqué en Chine, mais les approvisionnements sont encore loin d’être suffisants.

Ukraine et Etats-Unis reprennent le dialogue, Moscou visée par des centaines de drones

L’Ukraine va exposer mardi aux Etats-Unis un plan pour un cessez-le-feu partiel avec la Russie lors d’une réunion en Arabie saoudite, précédée d’une attaque de centaines de drones visant Moscou.La capitale russe, à plusieurs centaines de kilomètres du front, n’a été que très exceptionnellement frappée directement pendant les plus de trois ans d’offensive à grande échelle de l’Ukraine.Mais au moment où l’Ukraine espère retrouver le soutien de Washington après le récent cataclysme dans leurs relations, le ministère russe de la Défense a annoncé avoir “détruit 337 drones aériens ukrainiens, dont 91 au-dessus de la région de Moscou et 126 au-dessus de la région de Koursk”, frontalière de l’Ukraine.”La plus grande attaque des drones ennemis contre Moscou a été repoussée”, s’est félicité le maire de la capitale russe Sergueï Sobianine sur Telegram.L’attaque a également visé les régions de Briansk et de Belgorod, également frontalières de l’Ukraine, ainsi que celles de Riazan, de Kalouga, de Voronej et de Nijni Novgorod.Le gouverneur de la région de Moscou, Andreï Vorobiov a fait état d’un mort et de trois blessés dans l’attaque, dans deux localités situées dans la grande banlieue sud de la capitale.Des immeubles résidentiels de la périphérie ont été touchés par des chutes de débris, une photographe de l’AFP constatant des vitres brisées et des façades calcinées.L’aéroport international de Vnoukovo a interrompu son trafic tandis que les trois autres aéroports qui desservent Moscou, Domodedovo, Joukovski et Cheremetievo, ont “mis en place des restrictions temporaires”, a indiqué Rosaviatsia, l’agence fédérale russe de l’aviation.Cette attaque ukrainienne intervient alors que doivent se tenir en Arabie Saoudite mardi des pourparlers afin de “définir un cadre pour un accord de paix et un cessez-le-feu initial” entre la Russie et l’Ukraine, selon l’émissaire américain pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff.Il s’agit des premiers à ce niveau entre responsables ukrainiens et américains depuis la visite désastreuse du président ukrainien Volodymyr Zelensky à la Maison Blanche fin février. Un déplacement qui avait donné lieu à une spectaculaire joute verbale avec Donald Trump et son vice-président dans le Bureau ovale, devant la presse et le monde entier.Washington a, depuis, suspendu son aide militaire à Kiev et son partage de renseignements, conséquence fracassante de la transformation des relations entre les Etats-Unis et l’Ukraine depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier.Bien que le président américain ait multiplié les piques contre Volodymyr Zelensky, accusé d’être un “dictateur” ou de n’être pas assez reconnaissant envers Washington, le ton semble s’être apaisé.Donald Trump, qui a amorcé en parallèle un spectaculaire rapprochement avec la Russie, a estimé que son homologue ukrainien était prêt à négocier, et a même menacé Moscou de nouvelles sanctions.- “Concession” -Pour avancer, l’Ukraine arrive à Jeddah avec une proposition, a indiqué lundi à l’AFP un haut responsable ukrainien sous couvert de l’anonymat: une “trêve dans les airs” et “en mer” avec Moscou.”Ce sont les options de cessez-le-feu qui sont faciles à mettre en place et à surveiller et il est possible de commencer par elles”, a-t-il ajouté.M. Zelensky est arrivé lundi à Jeddah pour rencontrer les dirigeants saoudiens mais doit laisser à trois de ses hauts responsables le soin de participer aux pourparlers.Le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio, également arrivé lundi dans la ville saoudienne, a dit avoir bon espoir que la suspension de l’aide militaire américaine à Kiev soit résolue.Il a aussi jugé prometteuse l’idée d’un cessez-le-feu partiel: “Je ne dis pas que cela seul sera suffisant, mais c’est le genre de concession nécessaire afin de mettre fin au conflit”, a-t-il dit à des journalistes peu avant son arrivée à Jeddah.”On ne va pas obtenir de cessez-le-feu et de fin à cette guerre si les deux parties ne font pas de concessions”, a-t-il ajouté.M. Rubio a dit ne pas s’attendre à être assis dans une pièce à Jeddah avec les Ukrainiens “en train de dessiner des lignes sur une carte” en vue d’un accord final.Mais il a dit qu’il rapporterait les idées discutées à la Russie.- Kiev à la peine sur le front -Une éventuelle rencontre entre MM. Zelensky et Rubio n’a pas été annoncée.Allié historique des Etats-Unis, Ryad consolide son influence internationale avec cette rencontre.Après avoir été reçu par le prince héritier, Volodymyr Zelensky a assuré aborder les discussions de mardi de manière “absolument constructive”, estimant que l’Arabie saoudite apportait “une plateforme très importante pour la diplomatie”.Selon la présidence ukrainienne, leur entretien a porté sur “une possible médiation de l’Arabie saoudite pour la libération de prisonniers militaires et civils et le retour d’enfants déportés”, ainsi que sur les garanties de sécurité réclamées par Kiev.Les pourparlers ont lieu à l’heure où Kiev est à la peine sur le front. Durant le week-end, la Russie a revendiqué d’importantes avancées dans sa région de Koursk et même une poussée dans la région ukrainienne de Soumy, une première depuis 2022.Lundi, le commandant en chef de l’armée ukrainienne a annoncé que Kiev allait “renforcer” son contingent militaire combattant dans la région russe de Koursk.

Ukraine et Etats-Unis reprennent le dialogue, Moscou visée par des centaines de drones

L’Ukraine va exposer mardi aux Etats-Unis un plan pour un cessez-le-feu partiel avec la Russie lors d’une réunion en Arabie saoudite, précédée d’une attaque de centaines de drones visant Moscou.La capitale russe, à plusieurs centaines de kilomètres du front, n’a été que très exceptionnellement frappée directement pendant les plus de trois ans d’offensive à grande échelle de l’Ukraine.Mais au moment où l’Ukraine espère retrouver le soutien de Washington après le récent cataclysme dans leurs relations, le ministère russe de la Défense a annoncé avoir “détruit 337 drones aériens ukrainiens, dont 91 au-dessus de la région de Moscou et 126 au-dessus de la région de Koursk”, frontalière de l’Ukraine.”La plus grande attaque des drones ennemis contre Moscou a été repoussée”, s’est félicité le maire de la capitale russe Sergueï Sobianine sur Telegram.L’attaque a également visé les régions de Briansk et de Belgorod, également frontalières de l’Ukraine, ainsi que celles de Riazan, de Kalouga, de Voronej et de Nijni Novgorod.Le gouverneur de la région de Moscou, Andreï Vorobiov a fait état d’un mort et de trois blessés dans l’attaque, dans deux localités situées dans la grande banlieue sud de la capitale.Des immeubles résidentiels de la périphérie ont été touchés par des chutes de débris, une photographe de l’AFP constatant des vitres brisées et des façades calcinées.L’aéroport international de Vnoukovo a interrompu son trafic tandis que les trois autres aéroports qui desservent Moscou, Domodedovo, Joukovski et Cheremetievo, ont “mis en place des restrictions temporaires”, a indiqué Rosaviatsia, l’agence fédérale russe de l’aviation.Cette attaque ukrainienne intervient alors que doivent se tenir en Arabie Saoudite mardi des pourparlers afin de “définir un cadre pour un accord de paix et un cessez-le-feu initial” entre la Russie et l’Ukraine, selon l’émissaire américain pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff.Il s’agit des premiers à ce niveau entre responsables ukrainiens et américains depuis la visite désastreuse du président ukrainien Volodymyr Zelensky à la Maison Blanche fin février. Un déplacement qui avait donné lieu à une spectaculaire joute verbale avec Donald Trump et son vice-président dans le Bureau ovale, devant la presse et le monde entier.Washington a, depuis, suspendu son aide militaire à Kiev et son partage de renseignements, conséquence fracassante de la transformation des relations entre les Etats-Unis et l’Ukraine depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier.Bien que le président américain ait multiplié les piques contre Volodymyr Zelensky, accusé d’être un “dictateur” ou de n’être pas assez reconnaissant envers Washington, le ton semble s’être apaisé.Donald Trump, qui a amorcé en parallèle un spectaculaire rapprochement avec la Russie, a estimé que son homologue ukrainien était prêt à négocier, et a même menacé Moscou de nouvelles sanctions.- “Concession” -Pour avancer, l’Ukraine arrive à Jeddah avec une proposition, a indiqué lundi à l’AFP un haut responsable ukrainien sous couvert de l’anonymat: une “trêve dans les airs” et “en mer” avec Moscou.”Ce sont les options de cessez-le-feu qui sont faciles à mettre en place et à surveiller et il est possible de commencer par elles”, a-t-il ajouté.M. Zelensky est arrivé lundi à Jeddah pour rencontrer les dirigeants saoudiens mais doit laisser à trois de ses hauts responsables le soin de participer aux pourparlers.Le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio, également arrivé lundi dans la ville saoudienne, a dit avoir bon espoir que la suspension de l’aide militaire américaine à Kiev soit résolue.Il a aussi jugé prometteuse l’idée d’un cessez-le-feu partiel: “Je ne dis pas que cela seul sera suffisant, mais c’est le genre de concession nécessaire afin de mettre fin au conflit”, a-t-il dit à des journalistes peu avant son arrivée à Jeddah.”On ne va pas obtenir de cessez-le-feu et de fin à cette guerre si les deux parties ne font pas de concessions”, a-t-il ajouté.M. Rubio a dit ne pas s’attendre à être assis dans une pièce à Jeddah avec les Ukrainiens “en train de dessiner des lignes sur une carte” en vue d’un accord final.Mais il a dit qu’il rapporterait les idées discutées à la Russie.- Kiev à la peine sur le front -Une éventuelle rencontre entre MM. Zelensky et Rubio n’a pas été annoncée.Allié historique des Etats-Unis, Ryad consolide son influence internationale avec cette rencontre.Après avoir été reçu par le prince héritier, Volodymyr Zelensky a assuré aborder les discussions de mardi de manière “absolument constructive”, estimant que l’Arabie saoudite apportait “une plateforme très importante pour la diplomatie”.Selon la présidence ukrainienne, leur entretien a porté sur “une possible médiation de l’Arabie saoudite pour la libération de prisonniers militaires et civils et le retour d’enfants déportés”, ainsi que sur les garanties de sécurité réclamées par Kiev.Les pourparlers ont lieu à l’heure où Kiev est à la peine sur le front. Durant le week-end, la Russie a revendiqué d’importantes avancées dans sa région de Koursk et même une poussée dans la région ukrainienne de Soumy, une première depuis 2022.Lundi, le commandant en chef de l’armée ukrainienne a annoncé que Kiev allait “renforcer” son contingent militaire combattant dans la région russe de Koursk.