Canada: le futur Premier ministre promet une passation de pouvoir “rapide”

Le futur Premier ministre du Canada, Mark Carney, a annoncé lundi qu’il prendrait rapidement la relève de Justin Trudeau comme chef de gouvernement mais sans confirmer la date de sa prise de fonction.”Je viens de m’entretenir longuement avec le Premier ministre sur les questions relatives à la transition. Ce sera rapide”, a-t-il précisé devant les journalistes, au lendemain de son élection triomphale à la tête du parti libéral.Les deux hommes ont également évoqué “les questions les plus importantes pour le pays, notamment les relations canado-américaines”, mais M. Carney a refusé d’en dire davantage tant qu’il n’est pas en place.Selon plusieurs médias canadiens, Mark Carney pourrait prendre ses fonctions dès mercredi après une assermentation par la gouverneure générale, représentante du roi Charles III, chef d’Etat du Canada.L’ancien banquier central de 59 ans, novice en politique, a été largement élu chef du parti libéral du Canada dimanche prenant la place de Justin Trudeau, qui avait annoncé sa démission début janvier, après près de dix ans au pouvoir.”Nous savons qu’il s’agit d’une période cruciale pour notre pays”, a souligné celui qui a fait campagne en promettant de tenir tête de Donald Trump.Le Canada fait face aux attaques du président américain, qui a lancé une guerre commerciale avec son voisin en imposant des droits de douane sur des produits canadiens et qui ne cesse de dire qu’il souhaite que le Canada devienne le “51e Etat américain”. “Que les Américains ne s’y trompent pas. Dans le commerce comme au hockey, le Canada gagnera”, a lancé le futur Premier ministre dimanche soir, en référence à la rivalité sportive entre les deux pays, instrumentalisée récemment par Donald Trump.M. Carney pourrait cependant ne pas rester en poste très longtemps puisque le Canada doit organiser des élections au plus tard en octobre et les analystes tablent même sur un scrutin déclenché dans les prochaines semaines.Dans l’immédiat, les conservateurs de Pierre Poilievre sont en tête dans les intentions de vote.

Bistrots: l’Assemblée facilite l’obtention de licences IV dans les petites villes mais renforce le contrôle du marché

Les députés ont adopté lundi un texte pour faciliter l’installation des bistrots et cafés servant des alcools forts dans les villes de moins de 3.500 habitants qui en sont dépourvus, mais en renforçant aussi sensiblement le pouvoir des maires sur les transferts de licences IV.”Les deux tiers des communes françaises aujourd’hui ne disposent plus de commerces. En toute logique, plus encore ne disposent ni d’un bistrot ni d’un café”, s’inquiète l’ancien ministre macroniste Guillaume Kasbarian, auteur du texte, et qui a dénoncé à la tribune un “cadre législatif ancien et obsolète”, une licence IV à la main.Le texte du député de l’Eure-et-Loir reprend et pérennise une expérimentation menée entre 2019 et 2022, qui permettait de créer une licence IV sur une commune de moins de 3.500 habitants si celle-ci n’en comptait pas. La mouture initiale prévoyait un régime déclaratif, mais un amendement socialiste est venu conditionner l’ouverture de l’établissement à une approbation du maire de la commune, lui octroyant un veto défendu à gauche comme au RN. La dérogation reste toutefois importante car la création de licences IV, qui permettent de servir des alcools plus forts que de la bière ou du vin, et notamment ceux au-delà de 18 degrés, est aujourd’hui prohibée.Un établissement qui souhaite en obtenir une doit le plus souvent, après autorisation du préfet, l’acquérir auprès d’un autre établissement du département ou du département limitrophe, lorsque ce dernier met la clé sous la porte par exemple.La ministre du Commerce Véronique Louwagie a soutenu un texte pour “la revitalisation de nos territoires ruraux” et “simplifier la vie des entrepreneurs”. Et la proposition a été adoptée à la quasi-unanimité de l’Assemblée avec le soutien de tous les groupes (156 pour, 2 contre).- Veto des maires -En théorie, la dérogation prévue par la loi n’est censée servir qu’une fois, pour créer une licence IV dans une commune qui n’en a pas. Mais un amendement MoDem est venu étendre le dispositif, en autorisant le conseil municipal à permettre l’ouverture d’un “nouvel établissement” supplémentaire.Si l’idée défendue est de permettre à ces villes d’avoir un débit de boisson dans le centre comme en périphérie, les députés ont appelé à affiner la rédaction de l’amendement, qui pourrait laisser penser que les dérogations peuvent s’enchaîner sans limite.Les débats ont en partie tourné sur le risque de l’ouverture de nouveaux bistrots pour la santé publique et la consommation d’alcool, responsable de plus de 40.000 décès prématurés par an en France, selon plusieurs rapports.Mais c’est sur les questions du marché des licences IV et de contrôle des maires que les débats ont été les plus vifs.Les députés de gauche, mais aussi le député Horizons François Gernigon, craignent en effet de voir les nouvelles licences IV captées dans les prochaines années par d’autres communes plus grandes ou attractives.Cette loi “va conduire à ouvrir des débits de boisson dans les grandes métropoles”, avait assuré le député LFI Hadrien Clouet en ouverture des débats.Contre l’avis de Guillaume Kasbarian, tenant assumée d’une ligne très libérale au sein de la macronie, les députés ont voté un amendement pour interdire que les licences créées via sa loi puissent être cédées dans une autre commune.Surtout, un amendement de Yannick Monnet (groupe communiste) est venu conditionner le transfert d’une licence IV d’une commune à une autre à l’approbation du maire de la commune de départ.Une disposition qui viendrait s’appliquer à tous “ceux qui tiennent des bars aujourd’hui” avec une licence IV, a tancé Guillaume Kasbarian, frontalement opposée à la mesure, adoptée avec le soutien de députés allant de la gauche au RN en passant par LR.En l’état actuel du droit, un maire peut déjà s’opposer au départ d’une licence IV, mais cela ne vaut que lorsqu’il s’agit de la dernière existant sur sa commune.Yannick Monnet n’a lui pas boudé son plaisir, estimant important que “le maire puisse organiser l’activité économique” de la commune.La proposition de loi devra désormais aller au Sénat.

Collision en mer du Nord: Greenpeace “extrêmement préoccupée” par les “multiples risques toxiques”

L’ONG Greenpeace s’est dite lundi “extrêmement préoccupée” par les “multiples risques toxiques” engendrés par la collision d’un pétrolier et d’un cargo en mer du Nord, dont l’un transportait du kérosène et l’autre un gaz inflammable, le cyanure de sodium, selon le site spécialisé Lloyd’s List Intelligence.Selon cette publication spécialisée dans le transport maritime, le cargo qui a percuté le pétrolier transportait une quantité non déterminée d’alcool et quinze conteneurs de cyanure de sodium, un gaz inflammable et très toxique en cas d’inhalation et d’ingestion.”Alors que les informations émergent sur ce que les navires transportaient, nous sommes extrêmement préoccupés par les multiples risques toxiques que ces produits chimiques pourraient représenter pour la vie marine”, a déclaré Paul Johnston, scientifique des laboratoires de recherche de Greenpeace à l’université d’Exeter (ouest du pays).”Le kérosène qui a pénétré dans l’eau à proximité d’une zone de reproduction des marsouins est toxique pour les poissons et autres créatures marines”, a-t-il ajouté.La collision survenue lundi entre le porte-conteneurs Solong et le pétrolier Stena Immaculate, qui était ancré à environ 10 miles (16 km) de la côte, a déclenché une alerte à la pollution sur la côte nord-est de l’Angleterre.D’après le site Lloyd’s List Intelligence, le Stena Immaculate transportait environ 220.000 barils de kérosène.Selon Tom Webb, maître de conférences en écologie marine et en conservation à l’université de Sheffield (nord), la zone où a eu lieu la collision est connue pour la richesse de sa faune, notamment les échassiers et autres oiseaux d’eau.”La pollution chimique résultant d’incidents de ce type peut avoir un impact direct sur les oiseaux et peut également avoir des effets à long terme sur la chaîne alimentaire marine”, a-t-il déclaré.

Moldavie: Macron dénonce des “tentatives russes de plus en plus désinhibées de déstabilisation”

Emmanuel Macron a dénoncé lundi des “tentatives russes de plus en plus désinhibées de déstabilisation” à l’encontre de la Moldavie et de ses “institutions démocratiques”, en recevant son homologue moldave Maia Sandu à l’Elysée.”Nous avons décidé de renforcer encore notre coopération pour accroître la résilience de la Moldavie vis-à-vis des ingérences étrangères”, a déclaré le président français à l’occasion de la signature d’un accord bilatéral dans ce domaine.”Aujourd’hui, nous nous engageons à joindre nos forces dans le combat contre la désinformation. Car dans le monde d’aujourd’hui, la vérité est aussi vitale que la sécurité”, a dit pour sa part Maia Sandu.Elle a assuré que la Moldavie avait “appris en première ligne que la Russie ne respecte aucune promesse”, accusant Moscou de mener un “impérialisme moderne” — en écho aux accusations récurrentes d’Emmanuel Macron.Viginum, l’organisme français de lutte contre les ingérences numériques étrangères, va ainsi consolider sa coopération avec le centre moldave de communication stratégique, notamment dans “la protection des processus électoraux”, selon l’Elysée.Maia Sandu a été réélue à l’automne lors d’une élection présidentielle assombrie par des soupçons d’ingérences russes. Un soulagement pour l’UE, qui a officiellement ouvert en juin des négociations d’adhésion avec la petite ex-république soviétique de 2,6 millions d’habitants.Emmanuel Macron s’était alors réjoui que la “démocratie” ait “triomphé de toutes les interférences et de toutes les manÅ“uvres”.Ces derniers jours, alors qu’il met en garde contre la “menace russe” qui “touche” déjà l’Europe, il a accusé Moscou de “manipuler les élections en Roumanie, en Moldavie”. Si le président russe Vladimir Poutine, qui a envahi l’Ukraine depuis 2022, n’est pas freiné, “il ira à coup sûr sur la Moldavie et peut-être au-delà sur la Roumanie”, a-t-il aussi prévenu début mars.Lundi, le président français a salué le “courage” de son homologue, à la tête d’un pays qui depuis trois ans “subit de plein fouet les conséquences humaines et économiques de la guerre d’agression russe contre l’Ukraine”, et “dont l’espace aérien est régulièrement violé par des drones et missiles russes”.Il a réaffirmé son “soutien indéfectible à l’indépendance, la souveraineté et l’intégrité territoriale de la République de Moldavie dans ses frontières internationalement reconnues”. Et il a promis de continuer à l’accompagner “sans faille” dans son ambition d’accomplir les “aspirations européennes” de son pays.

Nouveau risque de paralysie budgétaire aux Etats-Unis

Trois mois après leur dernier mélodrame budgétaire, les Etats-Unis se retrouvent à nouveau face à la perspective d’une paralysie de l’Etat fédéral, tandis que Donald Trump exhorte le Congrès à adopter un texte avant vendredi soir pour éviter cette situation impopulaire.”Nous verrons bien, mais ça pourrait se produire”, a déclaré le président américain dimanche à bord d’Air Force One, à propos de la possibilité de voir l’Etat fédéral à court de financement dans la nuit de vendredi à samedi.Une situation qui provoquerait donc la paralysie budgétaire de l’Etat fédéral, le fameux “shutdown”. Des centaines de milliers de fonctionnaires se trouveraient alors au chômage technique, sans paie avant une résolution de la situation, tandis que le trafic aérien serait perturbé, ou que le versement de certaines d’aides alimentaires aux familles à bas revenu seraient affectées.Le Congrès avait évité à la dernière minute une telle paralysie en décembre, juste avant Noël, et avait repoussé l’échéance jusqu’au 14 mars.En raison du caractère toujours impopulaire d’un “shutdown”, Donald Trump souhaite éviter un tel risque.Il se souvient sûrement que lors de son premier passage à la Maison Blanche, un litige avec les démocrates sur le financement de la construction de son mur à la frontière avec le Mexique avait provoqué une paralysie partielle de l’Etat fédéral pendant 35 jours.- “Pas de dissidence” -Le républicain a donc apporté son soutien à la proposition budgétaire présentée samedi et a appelé tous les élus de son camp à voter pour ce texte de financement de l’Etat fédéral jusqu’en septembre. Une nouvelle mesure temporaire qui donnerait une plus grande marge de manoeuvre en vue de l’adoption d’un budget plus conséquent dans les mois à venir — avec notamment des fonds pour certaines de ses mesures phares, comme son programme d’expulsions de migrants.Mais la fine majorité dont les républicains disposent à la Chambre des représentants complique la tâche.Son président, le “speaker” Mike Johnson, sait qu’il ne peut pas se permettre de perdre plus d’une poignée de voix. Mais certains élus conservateurs, tenants de l’orthodoxie budgétaire, s’opposent traditionnellement à ces textes de financement temporaire, arguant qu’ils ne font qu’aggraver la dette des Etats-Unis.”Nous devons rester UNIS – PAS DE DISSIDENCE”, a exhorté samedi Donald Trump.L’opposition démocrate a déjà affirmé de son côté qu’elle s’opposerait au texte, dans un contexte de coupes claires dans les services publics sous l’égide d’Elon Musk.L’homme le plus riche du monde, patron notamment de Tesla et SpaceX, est devenu lors de la campagne de 2024 un allié et important soutien financier de Donald Trump.- “Ultra-riches” -A la tête d’une commission à l’efficacité gouvernementale (Doge) depuis la victoire du républicain, Elon Musk s’est lancé dans le démantèlement de plusieurs agences gouvernementales, qu’il accuse de fraude et de gestion dispendieuse, et le limogeage de dizaines de milliers de fonctionnaires.Pour l’élue démocrate Rosa DeLauro, le texte des républicains pour éviter le shutdown “ferme la porte des négociations” entre les deux partis et représente “un chèque en blanc pour Elon Musk”.Si le texte passe la Chambre des représentants, il devra encore être adopté au Sénat, où un certain nombre de voix démocrates seront nécessaires.Le sénateur Tim Kaine, colistier de Hillary Clinton à la présidentielle de 2016, a déjà dénoncé un texte qui fera “du mal aux gens ordinaires”. Le but de Donald Trump, a-t-il écrit sur X, sera de rediriger “l’argent vers ses crédits d’impôt à destination des ultra-riches”.Et en attendant un potentiel “shutdown”, chaque camp se rejette la responsabilité.Pour Mike Johnson, il reviendra aux démocrates au Sénat de “faire ce qui est juste”. “Je ne pense pas qu’ils vont paralyser le gouvernement”, a-t-il déclaré devant la presse lundi.Le chef de la minorité démocrate à la Chambre des représentants, Hakeem Jeffries, a affirmé de son côté que les républicains étaient “déterminés à paralyser le gouvernement et à faire s’écrouler l’économie”.A ce jeu de poker menteur, reste à voir qui les électeurs blâmeront si vendredi soir les Etats-Unis se trouvent effectivement en situation de paralysie.

Nouveau risque de paralysie budgétaire aux Etats-Unis

Trois mois après leur dernier mélodrame budgétaire, les Etats-Unis se retrouvent à nouveau face à la perspective d’une paralysie de l’Etat fédéral, tandis que Donald Trump exhorte le Congrès à adopter un texte avant vendredi soir pour éviter cette situation impopulaire.”Nous verrons bien, mais ça pourrait se produire”, a déclaré le président américain dimanche à bord d’Air Force One, à propos de la possibilité de voir l’Etat fédéral à court de financement dans la nuit de vendredi à samedi.Une situation qui provoquerait donc la paralysie budgétaire de l’Etat fédéral, le fameux “shutdown”. Des centaines de milliers de fonctionnaires se trouveraient alors au chômage technique, sans paie avant une résolution de la situation, tandis que le trafic aérien serait perturbé, ou que le versement de certaines d’aides alimentaires aux familles à bas revenu seraient affectées.Le Congrès avait évité à la dernière minute une telle paralysie en décembre, juste avant Noël, et avait repoussé l’échéance jusqu’au 14 mars.En raison du caractère toujours impopulaire d’un “shutdown”, Donald Trump souhaite éviter un tel risque.Il se souvient sûrement que lors de son premier passage à la Maison Blanche, un litige avec les démocrates sur le financement de la construction de son mur à la frontière avec le Mexique avait provoqué une paralysie partielle de l’Etat fédéral pendant 35 jours.- “Pas de dissidence” -Le républicain a donc apporté son soutien à la proposition budgétaire présentée samedi et a appelé tous les élus de son camp à voter pour ce texte de financement de l’Etat fédéral jusqu’en septembre. Une nouvelle mesure temporaire qui donnerait une plus grande marge de manoeuvre en vue de l’adoption d’un budget plus conséquent dans les mois à venir — avec notamment des fonds pour certaines de ses mesures phares, comme son programme d’expulsions de migrants.Mais la fine majorité dont les républicains disposent à la Chambre des représentants complique la tâche.Son président, le “speaker” Mike Johnson, sait qu’il ne peut pas se permettre de perdre plus d’une poignée de voix. Mais certains élus conservateurs, tenants de l’orthodoxie budgétaire, s’opposent traditionnellement à ces textes de financement temporaire, arguant qu’ils ne font qu’aggraver la dette des Etats-Unis.”Nous devons rester UNIS – PAS DE DISSIDENCE”, a exhorté samedi Donald Trump.L’opposition démocrate a déjà affirmé de son côté qu’elle s’opposerait au texte, dans un contexte de coupes claires dans les services publics sous l’égide d’Elon Musk.L’homme le plus riche du monde, patron notamment de Tesla et SpaceX, est devenu lors de la campagne de 2024 un allié et important soutien financier de Donald Trump.- “Ultra-riches” -A la tête d’une commission à l’efficacité gouvernementale (Doge) depuis la victoire du républicain, Elon Musk s’est lancé dans le démantèlement de plusieurs agences gouvernementales, qu’il accuse de fraude et de gestion dispendieuse, et le limogeage de dizaines de milliers de fonctionnaires.Pour l’élue démocrate Rosa DeLauro, le texte des républicains pour éviter le shutdown “ferme la porte des négociations” entre les deux partis et représente “un chèque en blanc pour Elon Musk”.Si le texte passe la Chambre des représentants, il devra encore être adopté au Sénat, où un certain nombre de voix démocrates seront nécessaires.Le sénateur Tim Kaine, colistier de Hillary Clinton à la présidentielle de 2016, a déjà dénoncé un texte qui fera “du mal aux gens ordinaires”. Le but de Donald Trump, a-t-il écrit sur X, sera de rediriger “l’argent vers ses crédits d’impôt à destination des ultra-riches”.Et en attendant un potentiel “shutdown”, chaque camp se rejette la responsabilité.Pour Mike Johnson, il reviendra aux démocrates au Sénat de “faire ce qui est juste”. “Je ne pense pas qu’ils vont paralyser le gouvernement”, a-t-il déclaré devant la presse lundi.Le chef de la minorité démocrate à la Chambre des représentants, Hakeem Jeffries, a affirmé de son côté que les républicains étaient “déterminés à paralyser le gouvernement et à faire s’écrouler l’économie”.A ce jeu de poker menteur, reste à voir qui les électeurs blâmeront si vendredi soir les Etats-Unis se trouvent effectivement en situation de paralysie.

US Congress scrambles to avert weekend government shutdown

US lawmakers raced Monday to avert a weekend government shutdown with a funding deal loudly backed by President Donald Trump as he pushes a polarizing plan to drastically downsize the federal bureaucracy.Republicans have released a stopgap bill to keep the government funded through September 30 that would give Trump time to advance his agenda of tax cuts, mass deportations and boosted energy production through Congress over the summer.Lawmakers hope to advance the bill through the House on Tuesday, with Senate approval envisioned before Friday night’s midnight shutdown deadline. A handful of fiscal conservatives reliably vote against stopgaps — known as continuing resolutions (CRs) — because they mostly freeze spending levels, squandering opportunities for budget cuts.At least one House Republican so far has opposed the 99-page CR, while several others have been noncommittal.A lapse in funding going into next week could result in thousands of public workers being sent home without pay and an array of government operations being hit — plunging the country into chaos early in Trump’s second term.House Speaker Mike Johnson is betting on the president pressuring any potential party rebels after the Republican leader endorsed the measure in a social media post urging Republicans to “remain UNITED — NO DISSENT.”Congress needs a CR because it is so evenly split that it has been unable to approve the 12 separate bills that allocate full 2025 budgets for various federal agencies.But with Johnson leading a tiny majority, he can likely afford to lose only one or two votes from his own side.  – ‘Slush fund’ -Almost all House Democrats are expected to vote against the bill, which would drop domestic spending by about $13 billion from 2024 levels, while increasing defense spending by about $6 billion.But the negotiations are something of a minefield for the left, which is under pressure to offer strong opposition to Trump’s agenda, but wary of being blamed for a shutdown. The latest funding fight comes with Trump pushing unprecedented federal firings as he begins unilaterally shrinking or shuttering agencies from USAID to the Department of Education.   The drive is being spearheaded by Trump aide Elon Musk, the world’s richest man, who has enraged much of the country and Congress — including Republican lawmakers — with his seemingly haphazard approach. While Musk enjoys Trump’s confidence, polling shows he is deeply unpopular among ordinary Americans, and his cuts have sparked angry confrontations between Republicans and their constituents at town halls.Courts have been hearing a flood of challenges to Musk’s authority, and Republican senators have urged the SpaceX and Tesla boss to seek congressional approval for his program — the sole lawful means for the White House to block spending approved by lawmakers.Although there is no appetite on either side for a shutdown, the prospect of the stopgap making it to Trump’s desk before the deadline was hanging by a thread as party leaders prepared to muscle it through the House Rules Committee on Monday.Senate Republicans have to clear anything the House passes by a 60-vote threshold, and one conservative has indicated he will be a no, meaning Majority Leader John Thune needs the support of at least eight Democrats. “This is a shutdown bill that’s bad for the economy — let Trump shutdown whatever he wants, hurting everyday folks to use money for tax breaks for the uber-rich. Hell no!” Virginia Senator Tim Kaine posted on X.Patty Murray, the top Senate Democrat on government funding negotiations, called the stopgap a “slush fund continuing resolution that would give Donald Trump and Elon Musk more power over federal spending.”But Johnson voiced hope that the measure would still get enough support from the minority party.”It’s going to be up to… the Senate Democrats to do the right thing and I don’t think they’re going to shut the government down,” Johnson told reporters on Capitol Hill.

Au Groenland, les sans-logis, grands oubliés de la modernisation

Une tente fragile se dresse derrière une congère. C’est depuis près de deux ans l’abri de fortune d’un des nombreux sans-logis oubliés par la modernisation en cours au Groenland et condamnés à vivre dans le grand froid de l’Arctique.Pour rester au chaud sous ces latitudes où le thermomètre peut tomber à -20°C la nuit en hiver, Anders Maqe isole sa tente avec des cartons de récupération, la réchauffe avec “une ou deux bougies” et se glisse dans un sac de couchage.Originaire de Tasiilaq, petite localité de l’est du Groenland, cet homme de 57 ans à la barbe hirsute vit à la dure depuis qu’il a perdu son emploi de trésorier municipal il y a plusieurs années — et le logement qui allait avec. Il y a un an et neuf mois de cela, il a planté sa tente derrière le bâtiment de l’Armée du Salut à Nuuk, la capitale de l’île arctique.   Un appartement? “J’en ai besoin, j’en ai vraiment besoin”, plaide-t-il. “J’ai mal en moi. Pas dans ma tête, mais en moi”, dit-il en désignant son coeur.Territoire autonome danois convoité par Donald Trump et où des élections législatives se tiendront mardi, le Groenland compte environ 500 sans-logis, soit près de 1% de sa population totale, selon un recensement de 2022.C’est le résultat d’une centralisation et d’une modernisation rapides ces dernières décennies.Depuis 1980, la population de Nuuk a doublé pour atteindre 19.000 habitants et la municipalité s’est fixé l’objectif de faire passer ce chiffre à 30.000 en 2030.Hérissée de grues, la ville abrite aujourd’hui un terrain de golf et, depuis l’automne dernier, un aéroport international. Et quelque 150 sans-logis…”Dans l’Arctique, on observe généralement davantage ce qu’on appelle la sans-domiciliation indirecte ou invisible”, explique à l’AFP Steven Arnfjord, chercheur en sciences sociales à l’université du Groenland.”Elle se manifeste par une surpopulation des résidences ordinaires ou des familles multigénérationnelles qui vivent sous le même toit”, ajoute-t-il.- Conteneurs -Ceux qui ne bénéficient pas de ces solutions d’entraide –pas toujours pérennes– vivent dans des endroits vaguement chauffés comme des cages d’escalier, dans un refuge municipal ou, plus rarement, sous une tente comme Anders Maqe.Dans sa bâtisse en bois bleue, l’Armée du Salut dit servir des repas à entre 50 et 110 personnes par jour.”Devenir sans-abri, ce n’est pas juste une question économique, c’est une question sociale aussisouligne Nathanaël Münch, le chef local de l’organisation. “Quand y a un problème, quand un couple se sépare, quand on perd les enfants, parfois il y a des histoires d’inceste, il y a des histoires de conflits. Donc oui, il y a des gens qui viennent avec des maladies mentales ou du bagage un peu difficile”, dit-il.Et si la ville construit à tour de bras, les nouveaux logements sont hors de prix pour les moins nantis.”C’est peut-être une des grosses différences entre la situation des sans-abri ici par rapport à beaucoup de pays en Europe (…): une grosse partie des sans-abri ont un travail ou travaillent de temps en temps et seraient plutôt classés dans une catégorie de travailleurs pauvres dans d’autres pays”, précise M. Münch. La municipalité a pris conscience du problème et commence depuis quelques années à offrir des solutions d’hébergement aux plus vulnérables.A quelques kilomètres du centre-ville, des baraques de chantier à base de conteneurs, utilisées pendant la construction de l’aéroport, abritent désormais des démunis.Parmi eux, Aage déblaie la neige devant son nouveau logement.Ces modestes 10-15 mètres carrés, avec salle de bain individuelle, sont un cadeau du ciel pour ce quinquagénaire originaire du village de Paamiut (sud-ouest), qui vivait auparavant dans un foyer.”Je devais partager une chambre avec cinq autres gars, où il y avait un lit superposé. Donc si l’un ou l’autre ronflait, je devais essayer de dormir” sans trop y parvenir, raconte-t-il.”Peut-être que j’avais du travail le lendemain. Alors, je me reposais l’après-midi si j’étais fatigué, je m’allongeais, mais quelqu’un faisait du bruit: il jouait de la guitare ou quelque chose comme ça. On n’a pas ce genre d’espace privé quand on vit dans un foyer”, dit-il en faisant visiter son nouveau chez lui.