Colombie: la justice annule la condamnation de l’ex-président Uribe pour subornation de témoins

La justice colombienne a annulé mardi la condamnation de l’ex-président Alvaro Uribe pour avoir exercé des pressions sur des témoins afin de cacher ses liens présumés avec des paramilitaires. L’ex-président (2002-2010), 73 ans, avait été condamné en août, en première instance, à 12 ans d’assignation à résidence pour subornation de témoins et fraude procédurale. Il était ainsi devenu le premier ancien président de Colombie condamné pénalement et privé de liberté.Après avoir passé une vingtaine de jours en détention à domicile, M. Uribe s’est défendu libre en appel grâce à une décision judiciaire.Le juge du tribunal de Bogota a annulé mardi sa condamnation pour les deux chefs d’accusation, faute de preuves. Il a déclaré illégaux les enregistrements présentés comme preuves et a signalé des failles dans la “méthodologie” de la juge qui avait statué en première instance. Le sénateur de gauche Ivan Cepeda, auteur de la plainte contre M. Uribe, a annoncé qu’il déposerait un recours en cassation devant la Cour suprême de justice.Après cinq heures, l’audience se poursuivait mardi vers 13H00 locales (18H00 GMT). L’ancien président y assiste virtuellement.Alvaro Uribe était accusé d’avoir cherché à soudoyer des témoins afin d’éviter d’être associé aux milices d’extrême droite ayant livré une guerre sanglante aux guérillas en Colombie.M. Uribe demeure une figure-clef de la scène politique en Colombie, où il exerce une grande influence sur la droite, dans l’opposition depuis que le premier président de gauche du pays, Gustavo Petro, a pris ses fonctions en 2022.La décision de mardi donne un nouvel élan à la droite en vue de la présidentielle de 2026. L’une des candidates proches de M. Uribe n’a pas exclu qu’il se présente au Sénat ou à la vice-présidence.”C’est ainsi qu’on dissimule l’histoire de la gouvernance paramilitaire en Colombie, c’est-à-dire l’histoire des politiciens qui sont arrivés au pouvoir alliés aux narcotrafiquants et qui ont déclenché le génocide en Colombie”, a vivement réagi sur X le président Petro, ennemi politique de M. Uribe.- Affaire médiatique -Cette affaire très médiatique a commencé en 2018, lorsque la Cour suprême a ouvert une enquête sur les liens présumés de M. Uribe avec les paramilitaires, face aux accusations du candidat à la présidence Ivan Cepeda.L’ancien paramilitaire Juan Guillermo Monsalve est devenu un témoin-clé, affirmant que l’avocat de M. Uribe avait tenté de le soudoyer.  La justice colombienne a condamné l’avocat Diego Cadena à sept ans de prison à domicile pour corruption dans ce dossier.L’ex-président a toujours nié tout lien avec les paramilitaires et soutient que l’affaire est une persécution politique de la gauche.Son nom apparaît également dans au moins trois autres enquêtes, sur la création et le financement d’un groupe paramilitaire, plusieurs tueries, et le meurtre d’un défenseur des droits de l’Homme. Toutes sont entre les mains du parquet colombien. Gustavo Petro a rejeté la décision du tribunal alors que ses détracteurs dénoncent une ingérence. Il a également taclé le président américain Donald Trump, avec qui il entretient des relations très tendues.”Maintenant Trump, allié avec ces politiciens et avec Uribe, cherchera la sanction contre le président qui a dénoncé dans sa vie les alliances entre le pouvoir politique colombien et le narcotrafic paramilitaire en Colombie”, a-t-il affirmé, appelant à des marches pour vendredi. Lorsque la condamnation en première instance de M. Uribe avait été rendue, le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio avait dénoncé une “instrumentalisation du pouvoir judiciaire colombien par des juges radicaux”. M. Uribe est très populaire pour sa chasse féroce contre la guérilla pendant ses deux mandats consécutifs. Cependant les autorités ont enregistré à cette époque de graves violations des droits humains, comme l’assassinat par l’armée de milliers de civils, présentés à tort comme des guérilleros morts au combat.

JPMorgan inaugure son nouveau siège, symbole du renouveau des bureaux à New York

La banque américaine JPMorgan Chase a inauguré mardi son nouveau siège sur la prestigieuse Park Avenue à New York, un mastodonte de 423 mètres de hauteur qui consacre l’improbable renouveau de l’immobilier de bureau dans la capitale économique des Etats-Unis.D’ici la fin de l’année, quelque 10.000 employés du groupe auront pris leurs quartiers dans cette tour de plus de 230.000 m2, la sixième plus haute de la ville, dont le coût est estimé à environ 3 milliards de dollars.”Cela a été un projet passion pour nous tous”, a déclaré le PDG Jamie Dimon avant de couper un ruban symbolique dans le gigantesque atrium en bas du nouvel immeuble, souvent appelé “270”, référence à son adresse, au 270 Park Avenue.”C’était un peu effrayant, parce que nous n’avons pas l’habitude de faire ça”, a expliqué, au sujet de ce chantier pharaonique, le patron charismatique de JPMorgan Chase, aux commandes du groupe depuis près de vingt ans.L’inauguration marque une nouvelle étape de la renaissance de l’immobilier de bureaux à New York, cinq ans après la pandémie de coronavirus qui lui avait porté un coup très dur.Selon le cabinet Cresa, près de 19% des surfaces de bureaux de New York étaient encore inoccupées fin 2023.”Qui se souvient de 2021 quand les gens s’interrogeaient sur l’avenir du bureau, et de New York, dans une période d’incertitude totale”, a lancé Rob Speyer, patron du promoteur immobilier Tishman Speyer, partenaire du projet.”Avec 270 Park, vous avez envoyé au monde le message que vous croyiez en New York, que cette ville était résiliente, que nous avions un bel avenir et que JPMorgan y serait aux avant-postes”, a-t-il poursuivi.A l’époque, JPMorgan venait d’achever la démolition de son ancien siège, un bâtiment vieux de 60 ans situé à la même adresse, et n’a pas fait marche arrière.”Ils étaient lancés sur cette trajectoire et n’avaient pas moyen de changer d’avis sans abandonner un énorme investissement”, tempère Joshua Harris, dirigeant du cabinet de conseil Lakemont Group et responsable du Real Estate Insitute à l’université de Fordham.L’ouverture du nouveau quartier général de la première banque du monde par le chiffre d’affaires ne s’inscrit pas moins dans une embellie générale pour l’immobilier de bureaux à New York, dont le taux de vacance est au plus bas depuis cinq ans, selon le cabinet JLL.La construction du bâtiment est une prouesse technique car il est situé juste au-dessus de la nouvelle gare du Long Island Railroad, le service de trains régionaux qui dessert Long Island.Pour mener à bien le projet, il a fallu détruire puis reconstruire le nouveau hall de la gare, dont les travaux étaient en cours d’achèvement.JPMorgan présente aussi le 270 Park Avenue comme la plus grande tour de New York fonctionnant entièrement à l’électricité, avec zéro émission nette.

JPMorgan inaugure son nouveau siège, symbole du renouveau des bureaux à New York

La banque américaine JPMorgan Chase a inauguré mardi son nouveau siège sur la prestigieuse Park Avenue à New York, un mastodonte de 423 mètres de hauteur qui consacre l’improbable renouveau de l’immobilier de bureau dans la capitale économique des Etats-Unis.D’ici la fin de l’année, quelque 10.000 employés du groupe auront pris leurs quartiers dans cette tour de plus de 230.000 m2, la sixième plus haute de la ville, dont le coût est estimé à environ 3 milliards de dollars.”Cela a été un projet passion pour nous tous”, a déclaré le PDG Jamie Dimon avant de couper un ruban symbolique dans le gigantesque atrium en bas du nouvel immeuble, souvent appelé “270”, référence à son adresse, au 270 Park Avenue.”C’était un peu effrayant, parce que nous n’avons pas l’habitude de faire ça”, a expliqué, au sujet de ce chantier pharaonique, le patron charismatique de JPMorgan Chase, aux commandes du groupe depuis près de vingt ans.L’inauguration marque une nouvelle étape de la renaissance de l’immobilier de bureaux à New York, cinq ans après la pandémie de coronavirus qui lui avait porté un coup très dur.Selon le cabinet Cresa, près de 19% des surfaces de bureaux de New York étaient encore inoccupées fin 2023.”Qui se souvient de 2021 quand les gens s’interrogeaient sur l’avenir du bureau, et de New York, dans une période d’incertitude totale”, a lancé Rob Speyer, patron du promoteur immobilier Tishman Speyer, partenaire du projet.”Avec 270 Park, vous avez envoyé au monde le message que vous croyiez en New York, que cette ville était résiliente, que nous avions un bel avenir et que JPMorgan y serait aux avant-postes”, a-t-il poursuivi.A l’époque, JPMorgan venait d’achever la démolition de son ancien siège, un bâtiment vieux de 60 ans situé à la même adresse, et n’a pas fait marche arrière.”Ils étaient lancés sur cette trajectoire et n’avaient pas moyen de changer d’avis sans abandonner un énorme investissement”, tempère Joshua Harris, dirigeant du cabinet de conseil Lakemont Group et responsable du Real Estate Insitute à l’université de Fordham.L’ouverture du nouveau quartier général de la première banque du monde par le chiffre d’affaires ne s’inscrit pas moins dans une embellie générale pour l’immobilier de bureaux à New York, dont le taux de vacance est au plus bas depuis cinq ans, selon le cabinet JLL.La construction du bâtiment est une prouesse technique car il est situé juste au-dessus de la nouvelle gare du Long Island Railroad, le service de trains régionaux qui dessert Long Island.Pour mener à bien le projet, il a fallu détruire puis reconstruire le nouveau hall de la gare, dont les travaux étaient en cours d’achèvement.JPMorgan présente aussi le 270 Park Avenue comme la plus grande tour de New York fonctionnant entièrement à l’électricité, avec zéro émission nette.

OpenAI défie Google avec ChatGPT Atlas, son propre navigateur dopé à l’IA

OpenAI a lancé mardi son propre navigateur internet, “ChatGPT Atlas”, construit autour de son modèle d’intelligence artificielle (IA), le plus utilisé au monde, dans une tentative de devenir la porte d’entrée numéro 1 du web à la place de Google Chrome.”L’IA représente une opportunité rare, de celles qui ne se présentent qu’une fois par décennie, de repenser la nature même d’un navigateur et la manière de s’en servir”, a déclaré Sam Altman, le patron d’OpenAI, lors d’une démonstration en ligne.”Les onglets, c’était super, mais nous n’avons pas vu beaucoup d’innovations depuis”, a-t-il argué, affirmant que la navigation avec la barre de recherche et les adresses URL pourrait désormais laisser la place à une “expérience de conversation (chat) au sein d’un navigateur web”.Le nouveau navigateur, pour l’heure disponible seulement sur Mac, intègre ChatGPT dans une barre latérale, permet à l’IA générative de scanner la page consultée et de fournir une aide contextuelle, sans avoir à copier-coller entre les onglets.ChatGPT Atlas propose aussi, aux abonnés payants, de laisser un agent IA prendre la navigation en main, contrôler le curseur et réserver un vol, remplir un formulaire ou éditer un document.La plupart de ces fonctionnalités sont similaires à celles progressivement installées dans d’autres navigateurs concurrents, comme Edge de Microsoft, enrichi par l’agent IA Copilot, ou Comet de la start-up d’IA Perplexity.Mais le lancement de ChatGPT Atlas était particulièrement attendu, s’agissant d’un logiciel élaboré autour du modèle le plus populaire au monde, avec 800 millions d’utilisateurs hebdomadaires revendiqués par OpenAI, soit 10% de l’humanité.- Google récupère -Les modèles d’IA ayant des performances comparables pour la plupart des usages du grand public, la bataille pour capter le plus grand nombre d’utilisateurs se concentre sur le développement de l’interface d’utilisation la plus populaire et pratique.”C’est une nouvelle étape dans la course des entreprises de la tech pour que leur interface d’IA devienne le portail numéro 1 des internautes”, estime Jacob Bourne, analyste chez Emarketer.ChatGPT Atlas est disponible dès mardi seulement sur le système d’exploitation macOS d’Apple, avant une extension prévue pour Windows et les mobiles (iOS et Android), a précisé Sam Altman, sans préciser le calendrier.Signe de l’enjeu, la diffusion d’une vidéo par OpenAI, montrant des onglets de navigateur deux heures avant l’annonce, a immédiatement provoqué une baisse de près de 5% de l’action d’Alphabet, la maison mère de Google. Mais le titre a rebondi peu après la fin de la démonstration d’OpenAI et ne perdait plus que 1,87% vers 18H50 GMT. Dans cette compétition, Alphabet a remporté en septembre une victoire capitale en obtenant que la justice américaine ne l’oblige pas à vendre Chrome, contre l’avis du gouvernement des Etats-Unis qui réclamait cette cession au nom de la lutte antitrust.En août, Perplexity AI avait ainsi proposé à Google de racheter pour 34,5 milliards de dollars son navigateur Chrome, avant que la justice laisse à Alphabet la liberté de conserver son vaisseau amiral et la manne publicitaire qui va avec.Autre exemple des évolutions en cours autour des interfaces de navigations sur internet, plusieurs grands médias, comme CNN et le Washington Post ou Le Figaro et Le Monde ont noué récemment des partenariats rémunérés avec Perplexity pour que leurs articles soient mis à disposition des abonnés payants de Comet.Lancé ventre à terre dans la course à l’IA, OpenAI, dont la valorisation estimée a atteint les 500 milliards de dollars, s’est illustrée ces dernières semaines par des commande de puces par centaines de milliards de dollars, des montants déconnectés de ses revenus actuels qui inquiètent une partie des investisseurs.

OpenAI défie Google avec ChatGPT Atlas, son propre navigateur dopé à l’IA

OpenAI a lancé mardi son propre navigateur internet, “ChatGPT Atlas”, construit autour de son modèle d’intelligence artificielle (IA), le plus utilisé au monde, dans une tentative de devenir la porte d’entrée numéro 1 du web à la place de Google Chrome.”L’IA représente une opportunité rare, de celles qui ne se présentent qu’une fois par décennie, de repenser la nature même d’un navigateur et la manière de s’en servir”, a déclaré Sam Altman, le patron d’OpenAI, lors d’une démonstration en ligne.”Les onglets, c’était super, mais nous n’avons pas vu beaucoup d’innovations depuis”, a-t-il argué, affirmant que la navigation avec la barre de recherche et les adresses URL pourrait désormais laisser la place à une “expérience de conversation (chat) au sein d’un navigateur web”.Le nouveau navigateur, pour l’heure disponible seulement sur Mac, intègre ChatGPT dans une barre latérale, permet à l’IA générative de scanner la page consultée et de fournir une aide contextuelle, sans avoir à copier-coller entre les onglets.ChatGPT Atlas propose aussi, aux abonnés payants, de laisser un agent IA prendre la navigation en main, contrôler le curseur et réserver un vol, remplir un formulaire ou éditer un document.La plupart de ces fonctionnalités sont similaires à celles progressivement installées dans d’autres navigateurs concurrents, comme Edge de Microsoft, enrichi par l’agent IA Copilot, ou Comet de la start-up d’IA Perplexity.Mais le lancement de ChatGPT Atlas était particulièrement attendu, s’agissant d’un logiciel élaboré autour du modèle le plus populaire au monde, avec 800 millions d’utilisateurs hebdomadaires revendiqués par OpenAI, soit 10% de l’humanité.- Google récupère -Les modèles d’IA ayant des performances comparables pour la plupart des usages du grand public, la bataille pour capter le plus grand nombre d’utilisateurs se concentre sur le développement de l’interface d’utilisation la plus populaire et pratique.”C’est une nouvelle étape dans la course des entreprises de la tech pour que leur interface d’IA devienne le portail numéro 1 des internautes”, estime Jacob Bourne, analyste chez Emarketer.ChatGPT Atlas est disponible dès mardi seulement sur le système d’exploitation macOS d’Apple, avant une extension prévue pour Windows et les mobiles (iOS et Android), a précisé Sam Altman, sans préciser le calendrier.Signe de l’enjeu, la diffusion d’une vidéo par OpenAI, montrant des onglets de navigateur deux heures avant l’annonce, a immédiatement provoqué une baisse de près de 5% de l’action d’Alphabet, la maison mère de Google. Mais le titre a rebondi peu après la fin de la démonstration d’OpenAI et ne perdait plus que 1,87% vers 18H50 GMT. Dans cette compétition, Alphabet a remporté en septembre une victoire capitale en obtenant que la justice américaine ne l’oblige pas à vendre Chrome, contre l’avis du gouvernement des Etats-Unis qui réclamait cette cession au nom de la lutte antitrust.En août, Perplexity AI avait ainsi proposé à Google de racheter pour 34,5 milliards de dollars son navigateur Chrome, avant que la justice laisse à Alphabet la liberté de conserver son vaisseau amiral et la manne publicitaire qui va avec.Autre exemple des évolutions en cours autour des interfaces de navigations sur internet, plusieurs grands médias, comme CNN et le Washington Post ou Le Figaro et Le Monde ont noué récemment des partenariats rémunérés avec Perplexity pour que leurs articles soient mis à disposition des abonnés payants de Comet.Lancé ventre à terre dans la course à l’IA, OpenAI, dont la valorisation estimée a atteint les 500 milliards de dollars, s’est illustrée ces dernières semaines par des commande de puces par centaines de milliards de dollars, des montants déconnectés de ses revenus actuels qui inquiètent une partie des investisseurs.

Vol du Louvre: 88 millions d’euros de préjudice, sans compter le poids de l’Histoire

Les inestimables bijoux volés du Louvre ont désormais une estimation: le préjudice du spectaculaire cambriolage de dimanche a été évalué à 88 millions d’euros, sans toutefois compter la valeur historique des joyaux, selon la procureure de Paris Laure Beccuau.”Le préjudice a été estimé par la conservatrice du Louvre à 88 millions d’euros”, une somme “extrêmement spectaculaire” mais qui “n’a rien de parallèle et de comparable au préjudice historique”, a déclaré mardi la procureure sur RTL.Les malfaiteurs “ne gagneront pas” cette somme “s’ils avaient la très mauvaise idée de fondre ces bijoux”, a-t-elle insisté.La magistrate a indiqué “attendre avec intérêt de savoir si, selon le jargon policier”, les empreintes retrouvées “vont matcher ou pas”: “Elles sont en cours d’analyse”.Mme Beccuau a confirmé le chiffre de “quatre personnes identifiées comme étant présentes sur les lieux”, tout en ouvrant la porte à ce qu'”autour d’eux”, il y ait “tout un tas d’équipes” qui les ait “aidés à perpétrer ce vol”.Interrogée sur l’existence d’éventuelles complicités internes au sein du musée le plus visité au monde, Mme Beccuau a répondu ne pas pouvoir “répondre par oui ou par non” à ce stade.La procureure a par ailleurs indiqué que le véhicule-nacelle qui a servi à commettre le vol a été obtenu par les malfaiteurs via “une pseudo-location sur un prétendu déménagement”.- “Hommes menaçants” -“Lorsque l’un des employés de cette entreprise se présentait sur les lieux du déménagement, il s’est trouvé confronté à deux hommes menaçants mais qui n’ont usé à son encontre d’aucune violence”, a ajouté Mme Beccuau, évoquant un dépôt de plainte.Ces précisions interviennent à la veille d’une audition très attendue: la présidente-directrice du Louvre, Laurence des Cars, sera entendue mercredi après-midi par la commission des affaires culturelles du Sénat.Elle devra répondre à la cascade de questions sur la sécurité des oeuvres qu’a soulevées ce cambriolage, commenté dans les médias du monde entier.Le Louvre a défendu mardi auprès de l’AFP la qualité des vitrines qui abritaient les joyaux dérobés dimanche dans la galerie d’Apollon. Le musée réagissait à un article du Canard enchaîné qui les disait “apparemment plus fragiles que les anciennes”.”Le musée du Louvre affirme que les vitrines installées en décembre 2019 représentaient un progrès considérable en termes de sécurité tant le degré d’obsolescence des anciens équipements était avéré et aurait mené, sans remplacement, à retirer les œuvres de la vue du public”, a écrit sa direction dans un message à l’AFP.- “Pas défaillants” -Mercredi, Laurence des Cars, nommée en 2021 à la tête du prestigieux musée parisien, devra rendre des comptes devant les sénateurs sur ce vol qui met en cause la fiabilité de son système de surveillance. “Il y a les oeuvres certes, mais sans les cinq agents qui se trouvaient sur place ou à proximité on aurait pu se retrouver avec un vrai drame humain”, souligne Gary Guillaud, de la CGT-Culture, auprès de l’AFP, rappelant que personne n’a été blessé au cours du cambriolage.Côté ministère de la Culture, tutelle du Louvre, la ministre Rachida Dati a assuré que “les dispositifs de sécurité du musée n’ont pas été défaillants”, lors des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale.Elle a annoncé la création d’une mission sur “la sécurité de tous les lieux patrimoniaux”, confiée au député Jérémie Patrier-Leitus (groupe Horizons).Le cabinet de Mme Dati a reçu mardi les organisations syndicales (CGT, SUD, CFDT, CFTC, FSU) du musée pour leur annoncer que l’enquête administrative évoquée la veille était confiée à l’inspection générale des affaires culturelles (IGAC), selon les syndicats.Ceux-ci ont à cette occasion déploré la baisse des effectifs consacrés à la sûreté et à la sécurité des musées, en diminution de “25% en dix ans”, selon Elise Muller de SUD-Culture.Ils dénoncent aussi “des budgets réorientés vers des projets muséaux au détriment du renouvellement des équipements dédiés à la surveillance des oeuvres et du public”, selon elle.

Vol du Louvre: 88 millions d’euros de préjudice, sans compter le poids de l’Histoire

Les inestimables bijoux volés du Louvre ont désormais une estimation: le préjudice du spectaculaire cambriolage de dimanche a été évalué à 88 millions d’euros, sans toutefois compter la valeur historique des joyaux, selon la procureure de Paris Laure Beccuau.”Le préjudice a été estimé par la conservatrice du Louvre à 88 millions d’euros”, une somme “extrêmement spectaculaire” mais qui “n’a rien de parallèle et de comparable au préjudice historique”, a déclaré mardi la procureure sur RTL.Les malfaiteurs “ne gagneront pas” cette somme “s’ils avaient la très mauvaise idée de fondre ces bijoux”, a-t-elle insisté.La magistrate a indiqué “attendre avec intérêt de savoir si, selon le jargon policier”, les empreintes retrouvées “vont matcher ou pas”: “Elles sont en cours d’analyse”.Mme Beccuau a confirmé le chiffre de “quatre personnes identifiées comme étant présentes sur les lieux”, tout en ouvrant la porte à ce qu'”autour d’eux”, il y ait “tout un tas d’équipes” qui les ait “aidés à perpétrer ce vol”.Interrogée sur l’existence d’éventuelles complicités internes au sein du musée le plus visité au monde, Mme Beccuau a répondu ne pas pouvoir “répondre par oui ou par non” à ce stade.La procureure a par ailleurs indiqué que le véhicule-nacelle qui a servi à commettre le vol a été obtenu par les malfaiteurs via “une pseudo-location sur un prétendu déménagement”.- “Hommes menaçants” -“Lorsque l’un des employés de cette entreprise se présentait sur les lieux du déménagement, il s’est trouvé confronté à deux hommes menaçants mais qui n’ont usé à son encontre d’aucune violence”, a ajouté Mme Beccuau, évoquant un dépôt de plainte.Ces précisions interviennent à la veille d’une audition très attendue: la présidente-directrice du Louvre, Laurence des Cars, sera entendue mercredi après-midi par la commission des affaires culturelles du Sénat.Elle devra répondre à la cascade de questions sur la sécurité des oeuvres qu’a soulevées ce cambriolage, commenté dans les médias du monde entier.Le Louvre a défendu mardi auprès de l’AFP la qualité des vitrines qui abritaient les joyaux dérobés dimanche dans la galerie d’Apollon. Le musée réagissait à un article du Canard enchaîné qui les disait “apparemment plus fragiles que les anciennes”.”Le musée du Louvre affirme que les vitrines installées en décembre 2019 représentaient un progrès considérable en termes de sécurité tant le degré d’obsolescence des anciens équipements était avéré et aurait mené, sans remplacement, à retirer les œuvres de la vue du public”, a écrit sa direction dans un message à l’AFP.- “Pas défaillants” -Mercredi, Laurence des Cars, nommée en 2021 à la tête du prestigieux musée parisien, devra rendre des comptes devant les sénateurs sur ce vol qui met en cause la fiabilité de son système de surveillance. “Il y a les oeuvres certes, mais sans les cinq agents qui se trouvaient sur place ou à proximité on aurait pu se retrouver avec un vrai drame humain”, souligne Gary Guillaud, de la CGT-Culture, auprès de l’AFP, rappelant que personne n’a été blessé au cours du cambriolage.Côté ministère de la Culture, tutelle du Louvre, la ministre Rachida Dati a assuré que “les dispositifs de sécurité du musée n’ont pas été défaillants”, lors des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale.Elle a annoncé la création d’une mission sur “la sécurité de tous les lieux patrimoniaux”, confiée au député Jérémie Patrier-Leitus (groupe Horizons).Le cabinet de Mme Dati a reçu mardi les organisations syndicales (CGT, SUD, CFDT, CFTC, FSU) du musée pour leur annoncer que l’enquête administrative évoquée la veille était confiée à l’inspection générale des affaires culturelles (IGAC), selon les syndicats.Ceux-ci ont à cette occasion déploré la baisse des effectifs consacrés à la sûreté et à la sécurité des musées, en diminution de “25% en dix ans”, selon Elise Muller de SUD-Culture.Ils dénoncent aussi “des budgets réorientés vers des projets muséaux au détriment du renouvellement des équipements dédiés à la surveillance des oeuvres et du public”, selon elle.

Ministres LR: Retailleau promet une “sanction”, Wauquiez appelle à “l’apaisement”

Le patron des Républicains Bruno Retailleau a promis mardi une “sanction” contre les ministres de son parti entrés au gouvernement Lecornu 2, une ligne ferme qui divise en interne, à l’image de Laurent Wauquiez qui a appelé à “retrouver de l’apaisement” et à “ne pas exclure tout le monde”.Alors que le parti de droite doit réunir mercredi en fin d’après-midi un bureau politique pour statuer sur le cas des six ministres concernés, Bruno Retailleau a dit au Figaro considérer qu’ils “ne sont plus LR”.”Ils ne peuvent pas être la caution de notre famille politique au gouvernement, c’est pourquoi il doit y avoir – et il y aura – une sanction. Pas dans deux mois ou dans deux ans, mais dès ce mercredi soir lors du bureau politique”, a-t-il martelé.Sont visés Annie Genevard (Agriculture), Rachida Dati (Culture), Vincent Jeanbrun (Logement), Philippe Tabarot (Transports), Sébastien Martin (Industrie) et Nicolas Forissier (Commerce extérieur et attractivité). Le secrétaire général des Républicains, Othman Nasrou, leur a adressé une lettre, consultée par l’AFP, leur demandant de “faire parvenir (leurs) observations” sur leur décision de participation au gouvernement avant mercredi midi. Mais la conduite à tenir divise en interne.”Ça suffit. Il faut qu’on retrouve de l’apaisement. On ne va pas se mettre à exclure tout le monde”, a ainsi déclaré le chef de députés LR Laurent Wauquiez sur BFMTV.Le président du Sénat Gérard Larcher s’est dit également favorable dimanche à un report de l’exclusion, “une bonne position”, selon M. Wauquiez pour qui “il faut tourner la page et se concentrer sur l’avenir”.Car le parti a étalé ses divisions durant les récents épisodes de chaos gouvernemental: si le patron du parti Bruno Retailleau a défendu une ligne prônant de ne pas entrer au gouvernement – faisant voler en éclats la coalition au pouvoir – les députés LR étaient eux favorables à une participation.La décision de M. Retailleau de contester la composition du gouvernement Lecornu 1, prise “sur un tweet, sans nous en parler”, “bien sûr que ça a été difficile”, a glissé M. Wauquiez “Ça a été quinze jours catastrophiques, j’en ai parfaitement conscience”, a admis le député de Haute-Loire, soulignant la “très mauvaise image projetée par la droite”.”C’était la pire image de la politique, c’est-à-dire la tambouille, les places, les postes”, a-t-il insisté.