Cagnac-les-Mines, battu par les vents et le souvenir avant le procès Jubillar
Ce sont des traces que ni les bourrasques du vent d’autan, dont il se dit par ici qu’elles rendent fou, ni les années ne sont parvenues à arracher: les affichettes à l’effigie de Delphine Jubillar, barrées de la mention “DISPARITION INQUIETANTE”, s’accrochent toujours aux murs de Cagnac-les-Mines, dans le Tarn.Il y a quatre ans, cette infirmière de 33 ans, mère de deux enfants, disparaissait dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020. Son mari, Cédric, est vite devenu le principal suspect et sera jugé devant les assises du Tarn à partir du 22 septembre, a indiqué lundi à l’AFP le parquet général.”Le village y pense encore”, raconte début mars une employée de la seule pharmacie du village, qui ne souhaite pas donner son nom. “D’ailleurs, voyez, on a une affiche là et on n’arrive pas à l’enlever”, montre-t-elle.”On aimerait savoir ce qui s’est passé exactement”, confie Myriam (qui n’a pas, comme la plupart des personnes interrogées, souhaité donner son nom de famille), une habitante des environs venue randonner autour de ce village de 2.600 habitants près d’Albi. “Il faut que la famille puisse faire le deuil à un moment donné.”Le procès de Cédric Jubillar, accusé de meurtre sur la base d’un faisceau d’indices malgré l’absence de corps ou d’aveux, facilitera-t-il ce deuil ? “On espère tous un dénouement de l’histoire”, souffle le maire, Patrice Norkowski.Le peintre-plaquiste, qui clame son innocence, “est un peu soulagé de voir se profiler enfin une date”, a assuré mardi sur BFMTV l’un de ses avocats, Alexandre Martin.- “Tu vas trop loin” -Pour tenter de retrouver Delphine, d’immenses battues citoyennes ont tout de suite été organisées et les enquêteurs ont déployé brigades canines, drones, plongeurs…Jérémie, sans emploi au début de la pandémie, s’est vite joint aux recherches. Il ne connaissait pas Delphine, mais dit avoir été “touché” par l’histoire de “cette mère de famille qui avait l’air gentille”.Quatre ans après, Jérémie continue d’explorer les environs de Cagnac tous les deux jours environ. “J’enquête”, martèle-t-il.En cette fin d’hiver, cet Albigeois de 38 ans crapahute dans le bois de Saint-Quintin, qui longe Cagnac et où les cachettes ne manquent pas. Sécateur à la main, il se fraie un chemin dans les ronces et examine ici une douille, là une pierre qui évoque un crâne d’animal.Equipé d’un gilet tactique dans les poches duquel il a fourré lampe-torche, pelle-piolet pliable, mais aussi spray au poivre au cas où il surprendrait un gros animal, il désigne un puits en béton perdu dans la forêt. C’est là qu’il a cru trouver un crâne humain, fin janvier. Une illusion d’optique, ont conclu les enquêteurs.”Certains proches me disent: tu vas trop loin, arrête, t’as autre chose à faire de ta vie”, dit-il. “Mais je m’en voudrais de lâcher maintenant.”Sur le chemin du retour, Jérémie s’arrête devant la maison des Jubillar. Il nettoie un peu le mémorial improvisé, près duquel il a planté un magnolia l’an dernier pour l’anniversaire de Delphine. “Je ne peux pas l’oublier, je suis né le même jour”, dit-il.La maison est une sorte de testament aux rêves brisés de la famille Jubillar. Une bâtisse orange de parpaings apparents, jamais terminée par Cédric, dont le muret en béton gris partiellement effondré ne cache rien. Le pare-brise de la 307 garée devant depuis le début de l’affaire est enfoncé, les sièges couverts d’immondices.- “Avancer” -Le contraste avec la maison voisine, à la jolie façade en bois, est saisissant. Sa propriétaire Olga, petite dame élégante de 73 ans, rencontrée à l’église Sainte-Barbe, ne s’est toujours pas remise de la disparition et a longtemps hésité à sortir sur sa terrasse, de crainte d’être assaillie par les souvenirs.Foulard vert dans les cheveux, elle se dit encore très proche des enfants Louis et Elyah, dix et cinq ans aujourd’hui, confiés par la justice à la soeur de Delphine. Avec son mari Michel, décédé depuis, celle que Louis appelle “Mamie Olga” n’a rien entendu lors de la fameuse nuit. C’est au matin que les gendarmes venus les interroger leur ont appris la nouvelle, à elle et son mari décédé depuis. “Mon Dieu”, souffle-t-elle encore aujourd’hui, se prenant le front dans la main. “On en est tombés tous les deux…”Après le procès, Olga voudrait organiser une grande messe pour Delphine. “Ça m’aidera, moi, à avancer. Parce que j’ai besoin de faire quelque chose pour Delphine.”
South Africa bus crash toll climbs to 16Tue, 11 Mar 2025 12:25:09 GMT
A bus overturned in an area of Johannesburg near South Africa’s main airport early on Tuesday, killing at least 16 people, city officials said, with dozens more injured.The bus was carrying more than 50 people to work when it crashed on a busy road near Johannesburg’s OR Tambo International Airport, officials said.The Road Traffic Management …
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L’Ukraine et les Etats-Unis discutent d’un cessez-le-feu partiel avec la Russie
L’Ukraine et les Etats-Unis ont entamé des discussions mardi en Arabie saoudite, avec une proposition ukrainienne de cessez-le-feu partiel avec la Russie sur la table, quelques heures après une attaque massive de drones visant notamment la région de Moscou. Le secrétaire d’Etat américain, Marco Rubio, et le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Andriy Sybiga, participent à cette réunion à Jeddah, ville au bord de la mer Rouge. Elle intervient à un moment où le président américain, Donald Trump, a accentué la pression sur l’Ukraine pour mettre fin à la guerre qui a débuté avec l’invasion russe du pays en février 2022.”Nous sommes prêts à tout faire pour parvenir à la paix”, a déclaré le chef du bureau présidentiel ukrainien, Andriï Iermak, à des journalistes en entrant dans la salle des négociations, ajoutant que la réunion avait débuté “de façon très constructive”.Mais au moment où l’Ukraine espère retrouver le soutien de Washington après le récent cataclysme dans leurs relations, le ministère russe de la Défense a annoncé avoir détruit 337 drones aériens ukrainiens, dont 91 dans les environs de la capitale russe, qui n’a que très exceptionnellement été frappée directement depuis le début il y a un peu plus de trois ans de l’offensive russe à grande échelle en Ukraine.L’attaque a fait trois morts selon les autorités municipales, le Kremlin accusant Kiev de frapper “des infrastructures sociales, des immeubles d’habitation”. Interrogé pour savoir si cette attaque visait à perturber d’éventuels pourparlers de paix, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a répondu: “Les Américains (…) essaient encore de comprendre dans quelle mesure l’Ukraine est prête pour des pourparlers de paix. Il n’y a pas encore de négociations, il n’y a donc rien à perturber”, a-t-il affirmé.Les négociateurs ukrainiens sont arrivés à Jeddah avec une proposition, avait indiqué lundi à l’AFP un haut responsable ukrainien sous couvert d’anonymat: une “trêve dans les airs” et “en mer” avec Moscou. “Ce sont les options de cessez-le-feu qui sont faciles à mettre en place et à surveiller et il est possible de commencer par elles”, avait-il ajouté.Il s’agit des premiers à ce niveau entre responsables ukrainiens et américains depuis la visite du président ukrainien Volodymyr Zelensky à la Maison Blanche fin février, qui avait donné lieu à une spectaculaire joute verbale avec Donald Trump et son vice-président dans le Bureau ovale, devant la presse et le monde entier.Washington a, depuis, suspendu son aide militaire à Kiev et son partage de renseignements, conséquence fracassante de la transformation des relations entre les Etats-Unis et l’Ukraine depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier.- “Concession” -Bien que le président américain ait multiplié les piques contre Volodymyr Zelensky, accusé d’être un “dictateur” ou de n’être pas assez reconnaissant envers Washington, le ton semble s’être apaisé.Donald Trump, qui a amorcé en parallèle un spectaculaire rapprochement avec la Russie, a estimé que son homologue ukrainien était prêt à négocier, et a même menacé Moscou de nouvelles sanctions.M. Zelensky est arrivé lundi à Jeddah pour rencontrer les dirigeants saoudiens mais a laissé à trois de ses hauts responsables le soin de participer aux pourparlers.Arrivé lui aussi lundi dans la ville saoudienne, M. Rubio a dit avoir bon espoir que la suspension de l’aide militaire américaine à Kiev soit résolue.Il a aussi jugé prometteuse l’idée d’un cessez-le-feu partiel, “le genre de concession nécessaire pour mettre fin au conflit”, avait-t-il dit à des journalistes peu avant son arrivée à Jeddah.M. Rubio a dit ne pas s’attendre à être assis dans une pièce à Jeddah avec les Ukrainiens “en train de dessiner des lignes sur une carte” en vue d’un accord final, et ajouté qu’il rapporterait les idées discutées à la Russie.- Kiev à la peine sur le front -Une éventuelle rencontre entre MM. Zelensky et Rubio n’a pas été annoncée.Allié historique des Etats-Unis, Ryad consolide son influence internationale avec cette rencontre.Après avoir été reçu par le prince héritier et dirigeant de facto de l’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, Volodymyr Zelensky a assuré aborder les discussions de mardi de manière “absolument constructive”, estimant que le royaume apportait “une plateforme très importante pour la diplomatie”.Selon la présidence ukrainienne, leur entretien a porté sur “une possible médiation de l’Arabie saoudite pour la libération de prisonniers militaires et civils et le retour d’enfants déportés”, ainsi que sur les garanties de sécurité réclamées par Kiev.Les pourparlers ont lieu à l’heure où Kiev est à la peine sur le front. Durant le weekend, la Russie a revendiqué d’importantes avancées dans sa région de Koursk et même une poussée dans la région ukrainienne de Soumy, une première depuis 2022.Un haut responsable ukrainien a prévenu lundi à l’AFP qu’un gel prolongé du partage des renseignements américains donnerait “un avantage significatif” à la Russie sur le champ de bataille.