Espagne: l’Atlético Madrid terrasse le Real 5-2 avec un doublé d’Alvarez

Porté par un doublé de son buteur argentin Julian Alvarez, l’Atlético Madrid a infligé samedi sa première défaite de la saison au Real de Xabi Alonso (5-2) au terme d’un derby spectaculaire, et s’est relancé dans la course au titre en Liga.Ce Real n’est plus invincible. Après sept victoires en sept rencontres toutes compétitions confondues, le géant espagnol a sombré sur la pelouse du Metropolitano, assommé par un doublé de l’Argentin Julian Alvarez (52e, 64e) et un cinquième but d’Antoine Griezmann au bout du temps additionnel (90e+4).Toujours leader, le Real Madrid (1er, 18 points) voit revenir son rival et adversaire du jour (4e, 12 points) à six longueurs et offre la possibilité au Barça (2e, 16 points), champion en titre, de reprendre la tête du championnat en cas de succès dimanche (18h30) face à la Real Sociedad.”Nous n’avons pas bien joué ni collectivement ni en termes de pression, nous n’avons pas été au niveau où nous devions être”, a estimé Xabi Alonso, qui a déploré “le manque d’intensité” de son équipe en conférence de presse.”Peut-être que c’est un mal pour un bien pour l’avenir. (…) Le plus important désormais c’est la manière dont nous allons réagir”, a-t-il poursuivi.- Le Real étouffé -Dans un stade plein à craquer samedi après-midi, ses joueurs ont d’abord été asphyxiés, incapables de sortir sereinement du pressing rojiblanco et battus dans l’impact physique par des Colchoneros plus agressifs. Dès la troisième minute de jeu, le retour salvateur du défenseur brésilien Eder Militao a empêché le Norvégien Alexander Sorloth, titulaire à la place d’Antoine Griezmann, d’ouvrir le score (3e). Profitant des espaces laissés par l’arrière-garde madrilène, Sorloth, systématiquement recherché par ses coéquipiers, a ensuite sollicité une première fois le gardien belge Thibaut Courtois de la tête (11e), sans danger.C’est sur un coup franc mal repoussé par la défense madrilène que le Franco-espagnol Robin Le Normand a ouvert le score de la tête en s’imposant dans les airs devant Aurélien Tchouaméni (14e, 1-0), récompensant la bonne entame de match des siens.Kylian Mbappé, transparent depuis le début de la rencontre, a relancé son équipe sur un joli une-deux avec Arda Güler (25e, 1-1) – son 12e but de la saison toutes compétitions confondues, en dix rencontres disputées en club et en sélection.Le capitaine des Bleus, attentif après un ballon mal négocié par Le Normand, a également été à l’origine du deuxième but madrilène inscrit par Güler, après un débordement de Vinicius Junior (36e, 2-1) sur le côté gauche.- Alvarez pique deux fois -Mais les hommes de Xabi Alonso n’ont conservé cet avantage que pendant une dizaine de minutes, le temps pour l’Argentin Julian Alvarez de trouver le poteau de Courtois (39e) et le défenseur français Clément Lenglet de marquer un but de la main, logiquement refusé (43e).Sur un centre du capitaine rojiblanco Koke, le colosse scandinave Alexander Sorloth s’est imposé dans son duel avec le jeune Dean Huijsen pour égaliser juste avant la mi-temps (45e+3, 2-2).Toujours aussi agressifs, les Colchoneros ne se sont pas contentés du nul et sont allés chercher un troisième but sur un pénalty accordé à Nico Gonzalez pour un pied très haut de Güler dans la surface, et transformé sans trembler par Julian Alvarez (52e, 3-2).Surnommé “l’araignée” pour sa célébration rendant hommage à Spiderman, l’ex-joueur de Manchester City a piqué une deuxième fois sur un coup franc du droit et fait rugir le public du Metropolitano (64e, 4-2), qui a sombré dans l’euphorie après le coup de grâce porté par Antoine Griezmann au bout du temps additionnel (90e+4, 5-2). 

Ligue 1: Monaco logiquement puni par Lorient

Accablé par les absences et réduit à dix avant la pause, mais aussi bien trop apathique, Monaco s’est incliné (3-1) logiquement chez Lorient, relégable au coup d’envoi mais porté par un magnifique doublé de Pablo Pagis, lors de la 6e jounée de Ligue 1, samedi.Avec ses 12 points, l’ASM reste provisoirement dans le quintette de tête et 3e à la différence de buts, alors que Lorient bondit de la 17e à la 9e place avec ce succès, mais avec encore sept rencontres à disputer dans cette journée.Les hommes d’Adi Hütter ne pouvaient pas plus mal préparer la réception de Manchester City en Ligue des champions la semaine prochaine qu’avec cette prestation sans tonus et sans envie.Certes, l’exclusion du capitaine Thilo Kehrer pour un second avertissement un peu sévère (38e), suivie de l’ouverture du score sur le coup-franc consécutif par Mohamed Bamba, cristallisera sans doute beaucoup les commentaires d’après-match.Mais la vérité est que Monaco a été incapable de mettre en danger la pire défense de Ligue 1 tout en concédant beaucoup d’occasions, à tel point que 1-0 n’était même pas si cher payé.Certes, l’infirmerie bien pleine complique sérieusement la tâche de Hütter, mais beaucoup trop de joueurs ont péché dans les attitudes et la justesse. On pense notamment à ce lob largement raté par Takumi Minamino après un dégagement raté d’Yvon Mvogo à la 37e minute, alors que le score était encore de 0-0, alors que le Japonais avait eu tout le temps d’ajuster son geste.- Pagis, digne fils de son père -On serait bien en peine de citer une autre occasion digne de ce nom côté visiteurs mais, quand on ne peut pas gagner un match, il faut au moins savoir ne pas le perdre.Or, défensivement aussi, ni le 3-4-3 utilisé pour la première fois cette saison au coup d’envoi, ni la défense à quatre après l’exclusion de Kehrer, n’ont contenu les assauts volontaires mais souvent maladroits de Merlus.Dès la 19e minute, Lorient aurait pu prendre les devants si Théo Le Bris, n’avait pas oublié Ayegun Tosin, le meilleur buteur du championnat, seul face au but grand ouvert.Après le but de Bamba, qui avait devancé Eric Dier au premier poteau pour reprendre et tromper un Philipp Köhn toujours aussi peu rassurant (1-0, 38e), Lorient a laissé filer pléthore d’occasions de doubler la mise par Bamba (42e, 57e), Tosin (43e, 58e) ou Sambou Soumano.C’est finalement l’entrée de Pablo Pagis à la 72e qui a constitué l’estocade pour des Monégasques incapables de réagir malgré les entrées en jeu d’Ansu Fati ou Folarin Balogun.Mickaël Pagis, attaquant à la technique délicieuse et qui avait fait le bonheur de Strasbourg, Marseille ou Rennes au début des années 2000, a dû apprécier les deux chefs d’oeuvres de son fils dans le plus pur style familial.”PP” s’est d’abord offert un slalom spécial dans une défense adverse spectatrice pour tromper Köhn de près (2-0, 76e) avant d’adresser une frappe sans contrôle et enroulée à l’entrée de la surface qui est venue effleurer le bas de la transversale avant de rentrer dans la but (3-0, 82e). Deux merveilles !En toute fin de match, un pénalty assez généreux a permis tout de même à Fati de réduire le score (3-1, 90+8).Piètre consolation d’autant qu’entre la réception de City puis le derby contre Nice avant la prochaine trêve internationale, Monaco va devoir vraiment se creuser les méninges pour trouver des remèdes à ses manques.

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Des centaines de manifestants contre les zones à faibles émissions, jugées excluantes

Grosses cylindrées, side-car ou Solex: plusieurs centaines de manifestants, notamment à deux-roues, ont manifesté en France pour protester contre les zones à faibles émissions (ZFE), toujours en vigueur malgré le vote de leur suppression en mai par l’Assemblée nationale.Initiées en 2019 pour limiter les émissions de particules fines, les ZFE sont une mesure emblématique de la loi Climat et résilience du premier quinquennat d’Emmanuel Macron. Souvent situées dans les grandes agglomérations, elles excluent de leur périmètre certains véhicules très anciens et polluants, identifiés par les vignettes Crit’Air 3 ou plus selon les villes.En mai, l’Assemblée a voté la suppression de ces ZFE, à l’initiative des Républicains et du Rassemblement national, mais cette suppression n’a pas terminé son parcours législatif, freiné selon les associations par l’instabilité politique.”Il faut bien dire que ce n’est pas un combat contre l’écologie, on pense tous que c’est extrêmement important de faire des efforts sur ce point, mais pas de cette façon-là”, a estimé auprès de l’AFP le coordinateur de la Fédération des motards en colère (FFMC) à Paris et en petite couronne, Jean-Marc Belotti.”La mobilisation a peut-être été plus importante en région qu’à Paris”, a aussi commenté Isabelle Lebret, une des organisatrices de la manifestation parisienne, qui a rassemblé une centaine de personnes.”Si la mairie de Paris ou si les grandes agglomérations voulaient lutter contre la pollution, il y aurait beaucoup d’autres choses qui devraient être faites”, a estimé dans la foule Marie Terrier, fonctionnaire de 52 ans.A Lyon, une centaine de deux-roues également a stationné devant l’Hôtel de ville en début d’après-midi, pour protester contre un dispositif qui n’a pas fait ses preuves en matière de baisse de la pollution, estime Paul, coordinateur adjoint de FFMC 69 qui n’a pas souhaité donner son nom de famille.La ZFE “impose un tri des citoyens sur un moyen financier, puisque ce sont les gens qui ont le moins d’argent qui habitent loin des centres-villes” et qui “ne peuvent pas s’acheter des véhicules qui permettent d’entrer dans les centres-villes”, a-t-il argumenté.A Nice dans la matinée, ils n’étaient pas plus d’une poignée à s’être rassemblés en centre-ville. Antoine Fabre, un étudiant de 20 ans, a dit ne pas contester ce dispositif mais le trouver “un petit peu trop brutal” et “anti-social”.cor-mla-acc-cda/uh/dch 

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Los Angeles infestée de maisons toxiques, des mois après les incendies

Neuf mois après les incendies de Los Angeles, Karen Girard ne peut toujours pas réemménager chez elle. La fumée a imprégné les murs, le parquet et les meubles d’un cocktail toxique qui l’oblige à porter un masque chaque fois qu’elle y pénètre.Sa maison est infestée de métaux lourds, notamment du plomb, de l’arsenic ou du zinc, et de substances volatiles toxiques, parfois cancérigènes, comme du cyanure et du furfural. Lorsque les flammes ont rasé les pavillons voisins, mais épargné sa propriété, Mme Girard s’est d’abord crue chanceuse.”J’étais tellement heureuse, je me suis dit que je devrais aller acheter des billets de loterie”, raconte à l’AFP cette habitante de la banlieue d’Altadena. Mais elle a progressivement déchanté, au fil des analyses.”J’ai réalisé que même si la maison est encore là, je risque de la perdre”, sanglote la designeuse de 58 ans.Asthmatique, elle subit de violentes crises à chaque fois qu’elle reste trop longtemps sur place. Au point que son médecin a changé son traitement.Avec 31 morts et plus de 16.000 bâtiments détruits, les incendies de Los Angeles ont surpris par leur ampleur, ravageant la ville d’Altadena et le quartier huppé de Pacific Palisades.- Désastre invisible -Mais au cœur des flammes couvait un autre désastre, invisible: celui de la pollution provoquée par la combustion de tant de constructions, voitures, télévisions et autres objets plastiques. Poussée par des rafales atteignant 160km/h, la fumée toxique s’est infiltrée sous les portes et à travers les bouches d’aération.”La toxicité potentielle du mélange dégagé par ces incendies est probablement beaucoup plus importante que celle des autres grands incendies que nous avons connus aux Etats-Unis, car ils n’ont pas touché autant de structures urbaines”, explique Michael Jerrett, professeur de sciences environnementales à l’université UCLA.Au printemps, son équipe a testé l’atmosphère des communautés incendiées et y a trouvé du chrome hexavalent, une forme cancérigène du chrome, à des niveaux justifiant “une vigilance accrue” des autorités.Ces nanoparticules ont pu être transportées jusqu’à 10 kilomètres des zones sinistrées, affectant potentiellement des dizaines de milliers de personnes, selon lui.”Elle sont tellement petites qu’elles peuvent entrer dans les intérieurs avec une grande efficacité”, avertit-il. “Il est vraiment important que les habitants qui veulent revenir dans leurs maisons les fassent assainir correctement.”Mais la prise en charge par les assurances de cette procédure prohibitive s’avère extrêmement compliquée.Mme Girard est ainsi engluée dans une interminable bataille d’experts. L’hygiéniste qu’elle a engagé recommande de remplacer tous ses meubles et objets, de traiter la charpente de sa maison et de détruire les murs pour les reconstruire.Mais celui mandaté par son assurance assure qu’un simple coup d’aspirateur équipé d’un filtre à air capturant les particules fines suffirait à rendre l’endroit habitable.- Assurances pointées du doigt -“Comment est-ce possible ?”, s’interroge la Californienne, en soupçonnant son assurance de négliger sa santé.”Pour eux, c’est une question d’argent, mais pas pour moi. C’est ma maison. C’est un endroit où je vis depuis plusieurs décennies et où je veux désespérément rentrer”, regrette-t-elle.”Il n’y a pas de normes claires, les compagnies d’assurance peuvent refuser ce qu’elles veulent”, enrage Jane Lawton, fondatrice de l’association Eaton Fire Residents United.Son organisation a cartographié plus de 200 tests effectués sur des habitations d’Altadena. Tous montrent divers degrés de contamination.”Ca va être comme le 11 septembre”, redoute Mme Lawton. Elle rappelle qu’après l’attentat à New York en 2001, le voisinage étendu du World Trade Center a souffert de maladies respiratoires chroniques et d’un taux élevé de cancers.Consciente du problème, la Californie a lancé en mai une task force afin d’imposer aux assurances des règles claires pour indemniser les dommages causés par la fumée.Premier assureur de l’Etat, State Farm souligne avoir “versé plus de 4,5 milliards de dollars” aux victimes des incendies de janvier, et “évalue chaque demande d’indemnisation, y compris celles liées à la fumée, au cas par cas”.Mais pour Priscilla Muñoz, cliente chez eux, l’assureur traîne des pieds. Cette habitante de Pasadena résidant à 1,5 kilomètre de la zone sinistrée a bataillé de longues semaines pour obtenir une indemnisation afin d’être hébergée ailleurs. L’analyse de sa maison, qu’elle a payé 10.000 dollars de sa poche, révèle notamment du plomb. La quadragénaire ne sait toujours pas si l’assurance financera une décontamination et se fait un sang d’encre pour ses deux enfants.”Le plomb (…) ça s’infiltre dans les affaires”, craint-elle. “Je ne veux pas qu’ils se blotissent contre des peluches toxiques.”