Les avocats de l’ex-président philippin Duterte demandent son retour à Manille

Les avocats de l’ancien président philippin Rodrigo Duterte, apparemment en route pour la Haye afin de répondre de crimes contre l’humanité devant la Cour pénale internationale (CPI), ont déposé une requête pour demander son rapatriement à Manille.L’avion ayant transporté M. Duterte à Dubaï pour une escale a décollé mercredi peu avant midi (08H00 GMT) à destination de Rotterdam après une escale de plusieurs heures dans cet émirat du Golfe, a indiqué le site spécialisé Flightradar. L’AFP n’était toutefois pas en mesure de confirmer que l’ancien président était à bord.  Ses avocats ont indiqué en matinée avoir déposé une requête pour demander son rapatriement à Manille, où il avait été arrêté la veille au retour d’un voyage à Hong Kong, en vertu d’un mandat de la CPI qui le soupçonne de crimes contre l’humanité.Les organisations de défense des droits humains estiment que des dizaines de milliers d’hommes, pour la plupart pauvres, ont été tués par des policiers et des groupes d’autodéfense lors de la guerre contre la drogue menée par M. Duterte, souvent sans qu’il soit prouvé qu’ils étaient liés au trafic.Rodrigo Duterte, aujourd’hui âgé de 79 ans, doit être transféré une fois arrivé à La Haye au siège de la CPI, qui a ouvert une enquête sur cette campagne entamée en 2016.Mercredi matin, les avocats de l’ancien président ont indiqué avoir déposé une requête auprès de la Cour suprême au nom de sa fille cadette Veronica, accusant le gouvernement d'”enlèvement” et exigeant qu’il soit contraint de “le ramener”.”La CPI ne peut exercer sa compétence que si le système juridique national d’un pays ne fonctionne pas”, a réagi devant des journalistes, devant le bâtiment de la Cour, Me Salvador Paolo Panelo Jr., l’un des avocats de M. Duterte. Or, le système judiciaire philippin “fonctionne correctement”, selon lui.Claire Castro, attachée de presse de la présidence philippine, a de son côté déclaré que la coopération avec Interpol dans cette affaire relevait de la prérogative du gouvernement.”Il ne s’agit pas seulement de la remise d’un citoyen philippin, mais d’un citoyen philippin accusé de crimes contre l’humanité, et plus précisément de meurtres”, a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse.- “Mandat d’arrêt” -“Duterte a de la chance, il bénéficie d’une procédure régulière” alors qu'”il n’y a pas eu de procès en bonne et due forme pour mon fils”, a déploré Emily Soriano à propos de son fils Angelito, lors d’une conférence de presse organisée par une association locale de défense des droits de l’homme à Manille mercredi.”Il sera couché dans un bon lit, mon fils est déjà en train de pourrir au cimetière”, a-t-elle poursuivi.Le bureau de Sara Duterte, vice-présidente visée par une procédure en destitution et l’une des filles de l’ex-président, a indiqué qu’elle était montée à bord d’un vol pour Amsterdam tôt dans la matinée.Dans une vidéo diffusée sur le compte Instagram de sa plus jeune fille Veronica, Rodrigo Duterte avait toutefois exigé de connaître les raisons de son arrestation. “Quelle est la loi (sur le fondement de laquelle j’ai été arrêté) et quel est le crime que j’ai commis? Vous devez maintenant répondre de ma privation de liberté”.S’exprimant devant des milliers de travailleurs philippins dimanche à Hong Kong, Rodrigo Duterte avait traité les enquêteurs de la CPI de “fils de putes”.Les Philippines ont quitté en 2019 à son initiative la Cour pénale internationale mais celle-ci a maintenu sa compétence en ce qui concerne les meurtres qui se sont produits avant ce retrait, ainsi que pour ceux commis dans la ville de Davao, à l’époque où M. Duterte en était le maire. – “Je l’ai fait pour mon pays” -Plus de 6.000 personnes ont été tuées dans les opérations antidrogue qu’il a ordonnées, selon les données officielles nationales, cependant que les procureurs de la CPI évaluent ce nombre à entre 12.000 et 30.000.Se définissant lui-même comme un tueur, Rodrigo Duterte avait demandé aux policiers de tirer mortellement sur les personnes soupçonnées de trafic de stupéfiants si leur vie était en danger.Rodrigo Duterte avait fermement défendu sa guerre sanglante contre la drogue en octobre dans le cadre de son audition au Sénat qui enquête sur les meurtres à grande échelle pendant cette période.”J’ai fait ce que j’avais à faire et, que vous le croyiez ou non, je l’ai fait pour mon pays”, s’était-il exclamé.L’ancien chef de l’Etat reste extrêmement populaire aux Philippines où beaucoup ont soutenu ses solutions expéditives face à la criminalité. Il était en lice pour retrouver son poste de maire.Un temps pressentie pour succéder à son père, Sara Duterte s’est retirée en faveur de Ferdinand Marcos, fils de l’autocrate du même nom, auquel elle s’est alliée, avant d’être nommée à la vice-présidence.Mais l’alliance entre les deux dynasties a récemment implosé, à l’approche des prochaines élections de mi-mandat.

Avant même son arrivée, Cyril Hanouna recadré par le groupe M6

Six mois avant son arrivée au sein du groupe M6, Cyril Hanouna s’est fait recadrer par son futur employeur après avoir égratigné un de ses animateurs vedettes, Bruno Guillon.”Le Groupe M6 apporte tout son soutien à Bruno Guillon et regrette vivement les propos tenus hier (lundi) soir dans TPMP”, l’émission de Hanouna diffusée en ligne, a écrit l’entreprise dans un message posté tard mardi sur le réseau social X.Lundi, dans Touche pas à mon poste (TPMP), Cyril Hanouna avait notamment déclaré: “Bruno Guillon, je ne savais même pas qui c’était. Bruno Guillon, je croyais que c’était un tapissier.”M. Guillon présente la matinale de Fun Radio, station que M. Hanouna doit rejoindre en septembre, en plus de la chaîne télé W9, qui appartient aussi au groupe M6.Dans TPMP, Cyril Hanouna réagissait à une affirmation du journal Le Parisien selon laquelle M. Guillon a demandé à la direction de Fun Radio de ne pas apparaître en photo avec son nouveau collègue.”Me retrouver avec Bruno Guillon sur une photo, c’est bon, je vais faire une photo avec mon charcutier-traiteur”, a lancé M. Hanouna.”Ils m’ont supplié pour que j’aille sur Fun Radio (…) pour avoir quelqu’un qui porte un peu la station (…) Il n’a qu’à partir Bruno Guillon, on prendra Cauet (ex-animateur de NRJ, mis en examen pour des viols et une agression sexuelle sur quatre femmes, dont trois adolescentes, entre 1997 et 2014, ce qu’il conteste, ndlr), qui fera certainement des meilleures audiences”, a-t-il notamment ajouté.En réponse, M6 a assuré que “Bruno Guillon a toute la confiance du groupe qui se félicite qu’il poursuive l’animation de la matinale de Fun Radio la saison prochaine”. Le groupe a en outre salué les “performances” d’audience de cette émission.La précédente chaîne de M. Hanouna, C8 (groupe Canal+, dans le giron du milliardaire Vincent Bolloré), a cessé d’émettre le 1er mars après le non-renouvellement de sa fréquence par l’Arcom, le régulateur de l’audiovisuel. Cette décision a largement été motivée par les “manquements réitérés” de la chaîne, qui a cumulé 7,6 millions d’euros d’amende à cause des dérapages de son présentateur vedette.Ce dernier a annoncé le 27 février qu’il quittait le groupe Canal+ pour rejoindre le groupe M6 la saison prochaine. Entretemps, TPMP reste diffusée sur la webtélé Zoubida TV, transmise sur Dailymotion, YouTube, Molotov, myCANAL et les bouquets des box internet.L’arrivée future de M. Hanouna suscite des inquiétudes et des oppositions au sein du groupe M6.