Affaire Maddie: nouvelles investigations près du lieu de la disparition de la fillette

Dix-huit ans après la disparition de Maddie McCann et deux ans après de précédentes recherches infructueuses, des enquêteurs portugais et allemands ont repris mardi leurs investigations près du lieu de la disparition en 2007 de la fillette britannique, dans le sud du Portugal.Dans cette zone proche de la station balnéaire de Praia da Luz, sur la commune de Lagos, plusieurs véhicules se sont engagés mardi matin sur un chemin de terre gardé par des policiers, ont constaté des journalistes de l’AFP.Une porte-parole de la police a confirmé à l’AFP que les investigations avaient bien repris mardi, avec la présence notamment d’environ 25 enquêteurs allemands.Ces recherches, qui doivent durer jusqu’à vendredi, sont en effet menées dans le cadre d’un mandat émis par le ministère public de Brunswick (nord de l’Allemagne), qui dirige une enquête préliminaire contre Christian Brückner, soupçonné par la justice allemande d’avoir tué Madeleine McCann, avait précisé une source policière lundi à l’AFP.Selon le quotidien britannique The Sun, les enquêteurs sont équipés mardi d’un radar qui peut scanner le sol jusqu’à 4,5 mètres de profondeur, et leur zone de recherche comprend un chalet utilisé par Christian Brückner, situé près du lieu de la disparition de Maddie ainsi que les broussailles à proximité.Interrogée par l’AFP, une porte-parole de la police portugaise n’a pas souhaité confirmer ces derniers éléments.Les dernières fouilles — menées en vain — dans cette enquête avaient eu lieu en mai 2023, près d’un lac situé à Silves,  dans l’arrière-pays de la région touristique de l’Algarve, à une cinquantaine de kilomètres du lieu de la disparition de Maddie.Christian Brückner, qui purge une peine de prison pour viol, a été acquitté en octobre 2024 en Allemagne dans un procès pour deux agressions sexuelles et trois viols commis entre 2000 et 2017 au Portugal.Autant d’affaires distinctes du dossier Maddie, disparue en 2007 dans le même pays, et pour lequel Christian Brückner n’a à ce stade toujours pas été inculpé.  La justice allemande avait fait sensation en 2020 en disant être convaincue de l’implication de Christian Brückner dans la disparition de la fillette, une énigme criminelle au retentissement mondial où les fausses pistes et les rebondissements ont été nombreux.En 2007, Maddie, trois ans, avait disparu de l’appartement où elle passait des vacances avec ses parents pendant que ceux-ci dînaient à proximité. Sa disparition a donné lieu à une campagne internationale et une mobilisation médiatique hors du commun.- Long passé judiciaire -A l’époque des faits, Christian Brückner vivait sur la côte portugaise de l’Algarve, à proximité du lieu de villégiature des McCann, et un téléphone portable à son nom a borné près de leur logement le soir de la disparition. Christian Brückner purge actuellement une condamnation à sept ans de prison pour le viol en 2005 d’une Américaine âgée à l’époque de 72 ans, à Praia da Luz, où a disparu Madeleine McCann. Sa peine court théoriquement jusqu’en septembre 2025.Né en décembre 1976 en Bavière (Sud), près de Wurtzbourg, il a un long passé judiciaire.Élevé dans une famille d’accueil où il a souffert de maltraitances et violences répétées, il a été pour la première fois été mis en cause pour des violences sexuelles sur des mineurs alors qu’il était encore adolescent.En 2020, son casier judiciaire contenait déjà 17 mentions, selon le magazine allemand Spiegel, notamment pour agressions et crimes sexuels, vol, conduite en état d’ébriété et sans permis.Il a 17 ans lorsqu’un tribunal de Bavière le condamne, en 1994, à deux ans de prison pour violences sur un enfant et “actes sexuels devant un enfant”.L’année suivante, sa peine partiellement exécutée, il part au Portugal, vivant plus de 10 ans dans l’Algarve, la région du sud du Portugal où Maddie a disparu lors de vacances en famille.Il faisait des petits boulots dans la région, cambriolait chambres d’hôtel et appartements de vacances. Au moment de l’enlèvement de Maddie, il vivait dans un camping-car.Il était “toujours un peu en colère, conduisait vite, et puis un jour… il a disparu sans un mot”, a raconté à la chaîne Sky News en 2020 un ancien voisin au Portugal.C’était en 2007, l’année de la disparition de Maddie. Christian Brückner est revenu s’installer en Allemagne, à Hanovre, alternant ensuite avec des séjours au Portugal.

Chaleur extrême: l’Arabie saoudite se prépare au “pire scénario” pour le hajj

A Mina, ville éphémère de tentes près de La Mecque, les équipes d’un hôpital saoudien sont prêtes à prendre en charge un raz-de-marée de pèlerins, à la veille du hajj, le grand pèlerinage musulman, qui se tiendra cette année encore sous des chaleurs extrêmes.L’hôpital Mina Emergency est l’un des 15 établissements de santé qui ne fonctionnent que quelques semaines par an, quand plus d’un million de fidèles du monde entier convergent vers La Mecque. En 2024, le thermomètre avait atteint 51,8 degrés, et plus de 1.300 pèlerins avaient péri, selon les autorités. Cette semaine, la météo n’annonce pas de tels pics, mais les températures devraient encore dépasser les 40 degrés.  Lundi, le ministère de la Santé a annoncé avoir déjà pris en charge 44 cas de coup de chaleur, alors que plus de 1,4 million de fidèles sont déjà arrivés dans le royaume pour le hajj, qui commence officiellement mercredi.                  Si à l’hôpital de Mina les patients sont encore rares, le pays ne s’en est pas moins préparé au “pire scénario”, souligne depuis l’établissement Abdullah Asiri, vice-ministre de la Santé. “L’accent est mis sur les pathologies liées à la chaleur car le hajj coïncide avec des températures extrêmes”, déclare-t-il à l’AFP. La Grande Mosquée, qui abrite la Kaaba, structure noire vers laquelle se tournent les musulmans pour prier, est rafraîchie par un des système de climatisation les plus puissants du monde, selon la télévision d’Etat saoudienne, tandis que d’immenses ventilateurs et des systèmes de refroidissement des sols contribuent à maintenir la fraîcheur.  Mais à l’extérieur, se prémunir des effets de la chaleur peut s’avérer ardu. – Capacité augmentée -Certains pèlerins sont munis de casquettes ou ombrelles, mais beaucoup n’ont aucune protection contre le soleil, comme Rabah Mansour, Palestinien de 70 ans, qui affirme “ne pas être indisposé par la chaleur”. “Je travaille dans les champs depuis l’enfance”, explique-t-il, le visage ruisselant de sueur.Emportés par la ferveur religieuse, nombreux sont les pèlerins qui s’exposent inutilement à des conditions extrêmes, alerte M. Asiri.Parmi eux, Badr Chreïté, un autre Palestinien. “Comme vous pouvez le voir, nous sommes trempés de sueur”, mais, dit-il à l’AFP, “plus nous endurons d’épreuves, plus la récompense sera grande”.D’après M. Asiri, un total de 50.000 soignants et personnels administratifs ont été mobilisés pour le hajj, bien plus que les années précédentes.Plus de 700 lits d’hôpital sont prêts, équipés de ventilateurs pour les cas graves. “Cette année, la capacité a été augmentée de plus de 60 %”, indique-t-il. L’an dernier, le personnel médical a soigné 2.764 pèlerins souffrant de coups de chaleur ou d’autres affections liées aux fortes températures, selon le ministère de la Santé.- “En plein soleil” -Pour prévenir les hospitalisations, 71 unités mobiles d’urgence ont aussi été déployées autour des lieux saints, pour “soigner les patients sur place avant que leur état ne se détériore”, explique M. Asiri.Il anticipe déjà l’étape du deuxième jour du hajj, quand les pèlerins se rendent au mont Arafat, qu’ils gravissent avant de réciter des prières jusqu’à la nuit tombée.”La majorité des problèmes liés à la chaleur à Arafat surviennent parce que les gens pensent qu’ils doivent absolument être en plein soleil”, dit-il.Or, souligne-t-il, “il n’est pas nécessaire de sortir de sa tente à Arafat”. Et “il n’est pas obligatoire non plus de gravir la montagne”, ce qui “comporte un grand risque”.Le ministre du Hajj, Tawfiq al-Rabiah, a précisé à l’AFP que des milliers de brumisateurs et plus de 400 points d’eau fraîche avaient été déployés pour l’accueil de la foule.Les autorités ont aussi aménagé des allées ombragées, ainsi qu’une nouvelle voie recouverte de pavés refroidissants de quatre kilomètres menant jusqu’à Arafat.Les décès de l’an dernier illustrent la vulnérabilité des fidèles face aux extrêmes climatiques, 2024 ayant été l’année la plus chaude jamais enregistrée, selon l’observatoire climatique européen Copernicus.  “Il fait une chaleur extrême, mais il arrive aussi qu’à l’intérieur de la Grande Mosquée, on ait très froid à cause du carrelage et de la climatisation”, note M. Asiri.   Mais “nous vivons cela comme une épreuve, un test pour notre force morale”.

Procès Kardashian: les peines des “papys braqueurs” sont définitives

Les peines des “papys braqueurs” de la superstar américaine Kim Kardashian sont définitives, ni les condamnés ni le parquet général n’ayant fait appel, a appris l’AFP mardi matin auprès de ce dernier.Le délai d’appel a expiré lundi soir et aucun des huit condamnés n’a formé de recours. L’accusation avait annoncé lundi son intention de ne pas faire appel, y compris des deux acquittements prononcés le 23 mai par la cour d’assises.Après quatre semaines d’audience, la cour a prononcé des peines clémentes contre les accusés, évitant un retour en prison à ces hommes reconnus coupables de ce braquage record à 9 millions d’euros de bijoux qui s’est déroulé à Paris dans la nuit du 2 au 3 octobre 2016 pendant la Fashion Week.Les sanctions sont bien en deçà de celles requises par l’avocate générale qui avait réclamé 10 ans de prison pour les principaux accusés, dont deux pour être entrés arme au poing dans l’hôtel parisien de la reine des influenceuses, qui avait été ligotée et bâillonnée.”Elles ont été pensées à distance de cet événement grave”, en prenant en considération “le temps écoulé” – neuf ans – et l’état de santé des principaux protagonistes qui “interdit éthiquement d’incarcérer quiconque”, a expliqué le président David de Pas.Quatre hommes ont été reconnus coupables d’avoir braqué et séquestré la femme d’affaires américaine – qui a aujourd’hui 356 millions d’abonnés. Le principal, Aomar Aït Khedache, 69 ans, a été condamné à huit ans de prison dont cinq avec sursis. Pour les trois ans de prison ferme, la cour a ordonné une confusion avec une autre peine, ce qui signifie qu’il ne retournera pas en prison.Les trois autres “opérationnels” du braquage ont écopé de sept ans de prison dont deux ferme. Le fils d’Aomar Aït Khedache et son ancienne compagne se sont vu infliger respectivement un an ferme et quatre ans avec sursis, quand les deux derniers accusés ont été condamnés pour des délits connexes.Kim Kardashian s’est immédiatement dite “satisfaite” du verdict tout en déclarant vouloir “tourner la page”. Le 13 mai, elle avait dit à la barre avoir “cru mourir” ce jour-là, mais aussi accepté les excuses d’Aomar Aït Khedache.”Je vous pardonne” même si “ça ne change rien au traumatisme”. “Je crois à la deuxième chance”, lui avait dit, émue, celle qui a annoncé avoir obtenu son diplôme de droit presque le jour du verdict.

Most markets rise as traders eye possible Trump-Xi talks

Most markets rose Tuesday as investors kept tabs on developments in the China-US trade war as speculation swirled that the countries’ leaders will hold talks soon.After a period of relative calm on tariffs, Donald Trump at the weekend accused Beijing of violating last month’s deal to slash huge tit-for-tat levies and threatened to double tolls on steel and aluminium.The moves jolted Asian markets on Monday, but hopes that the US president will speak with Chinese counterpart Xi Jinping — possibly this week — has raised hopes for a positive outcome.Meanwhile, oil prices extended Monday’s surge after Ukraine’s strike on Russian bombers parked deep inside the country stoked geopolitical concerns.Trump has expressed confidence a talk with Xi could ease tensions, even after his latest volley threatened their weeks-old tariff truce.”They violated a big part of the agreement we made,” he said Friday. “But I’m sure that I’ll speak to President Xi, and hopefully we’ll work that out.”It is unclear if Xi is keen on a conversation but Trump’s economic adviser Kevin Hassett signalled on Sunday that officials were anticipating something this week.US Treasury Secretary Scott Bessent — who last week warned negotiations with China were “a bit stalled” — said at the weekend the leaders could speak “very soon”.Officials from both sides are set for talks on the sidelines of an Organisation for Economic Co-operation and Development ministerial meeting in Paris on Wednesday.The OECD slashed on Tuesday its 2025 growth outlook for the global economy to 2.9 percent from 3.1 percent previously expected. It also said the US economy would expand 1.6 percent, from an earlier estimate of 2.2 percent.It warned “substantial increases” in trade barriers, tighter financial conditions, weaker business and consumer confidence, as well as heightened policy uncertainty will all have “marked adverse effects on growth” if they persist.”For everyone, including the United States, the best option is that countries sit down and get an agreement,” OECD chief economist Alvaro Pereira told AFP.While there has been no movement on the issue, investors were largely upbeat.Hong Kong gained more than one percent while Shanghai returned from a long weekend with gains, even as data indicated Chinese factory activity shrinking at its fastest pace since September 2022.There were also gains in Sydney, Taipei, Bangkok, Jakarta and Manila, while London was flat.Tokyo, Singapore, Wellington and Mumbai retreated with Paris and Frankfurt. Seoul was closed for a presidential election.- Deals queued up? -The advances followed tech-led gains on Wall Street in the wake of forecast-beating earnings from chip titan Nvidia.Still, National Australia Bank’s Rodrigo Catril remained nervous, writing in a commentary: “The lift in tariffs is creating another layer of uncertainty and tension.”European articles suggest the lift in tariffs doesn’t bode well for negotiations with the region (and) UK steelmakers call Trump doubling tariffs ‘another body blow’.”He added: “The steel and aluminium tariffs also apply to Canada, so they will likely elicit some form of retaliation from there and while US-China trade negotiations are deteriorating due to rare earth, student visas and tech restrictions, steel tariffs will also affect China.”US Commerce Secretary Howard Lutnick on Monday voiced optimism for a trade deal with India “in the not too distant future”, while Japanese trade point man Ryosei Akazawa is eyeing another trip to Washington for more negotiations.Also in focus is Trump’s signature “big, beautiful bill” that is headlined by tax cuts slated to add up to $3 trillion to the nation’s debt at a time of heightened worries over the country’s finances.Senators have started what is certain to be fierce debate over the policy package, which partially covers an extension of Trump’s 2017 tax relief through budget cuts projected to strip health care from millions of low-income Americans.Oil prices extended Monday’s surge that saw West Texas Intermediate briefly jump five percent on concerns about an escalation of the Russia-Ukraine conflict and suggestions Washington could hit Moscow with stricter sanctions.That compounded news that the OPEC+ producers’ grouping had agreed a smaller-than-expected increase in crude production.- Key figures at around 0810 GMT -Tokyo – Nikkei 225: DOWN 0.1 percent at 37,446.81 (close)Hong Kong – Hang Seng Index: UP 1.5 percent at 23,512.49 (close)Shanghai – Composite: UP 0.4 percent at 3,361.98 (close)London – FTSE 100: FLAT at 8,770.55 Euro/dollar: DOWN at $1.1420 from $1.1443 on MondayPound/dollar: DOWN at $1.3521 from $1.3548Dollar/yen: UP at 142.90 yen from 142.71 yenEuro/pound: DOWN at 84.45 pence from 84.46 penceWest Texas Intermediate: UP 0.9 percent at $63.11 per barrelBrent North Sea Crude: UP 0.9 percent at $65.18 per barrelNew York – Dow: UP 0.1 percent at 42,305.48 points (close)

Gaza: les secours annoncent 15 morts dans des tirs israéliens près d’un centre d’aide

La Défense civile de Gaza a annoncé mardi la mort d’au moins 15 personnes dans des tirs israéliens dans le sud du territoire palestinien, l’armée indiquant avoir ouvert le feu en direction de “suspects”.Ce nouveau drame est similaire à celui survenu dimanche au même endroit, au cours duquel 31 personnes ont été tuées et 176 blessées par des tirs israéliens selon les secours, au moment où ils étaient en route pour aller chercher de l’aide, d’après le témoignages.En guerre depuis près de 20 mois dans la bande de Gaza contre le Hamas après l’attaque du mouvement islamiste palestinien le 7 octobre 2023 sur son sol, Israël fait face à une pression internationale croissante pour mettre fin au conflit.La situation humanitaire est désastreuse dans le territoire palestinien, où Israël a imposé un blocus complet pendant plus de deux mois, partiellement assoupli fin mai.Mardi à l’aube, “au moins 15 personnes ont été tuées et des dizaines blessées quand les forces d’occupation israéliennes ont ouvert le feu à l’aide de chars et de drones sur des milliers de civils qui s’étaient rassemblés près du rond-point Al-Alam, dans la région d’Al-Mawassi, au nord-ouest de Rafah”, a déclaré à l’AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal.Le rond-point est situé à environ un kilomètre d’un centre d’aide géré par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël, qui a débuté ses opérations il y a un peu plus d’une semaine et avec laquelle l’ONU refuse de travailler en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité.- “Tirer sur la foule” -L’armée israélienne a indiqué avoir été confrontée à des “suspects” lors d’un mouvement de foule le long des routes menant au site de distribution d’aide.A environ un demi-kilomètre de là, “des soldats ont effectué des tirs d’avertissement et, alors que les suspects ne reculaient pas, ils ont de nouveau tiré en direction de quelques suspects qui s’approchaient d’eux”, a-t-elle ajouté dans un communiqué.Rania al-Astal, une déplacée de 30 ans, a déclaré à l’AFP qu’elle était partie avec son mari pour essayer de récupérer de la nourriture au centre GHF, laissant leurs enfants avec sa mère dans leur tente.”Les tirs ont commencé par intermittence vers 05H00 du matin. Chaque fois que les gens s’approchaient du rond-point d’Al-Alam, ils étaient la cible de tirs”, a-t-elle raconté. “Mais les gens ne s’en souciaient pas et se précipitaient tous en même temps. C’est à ce moment-là que l’armée a commencé à tirer lourdement.”Mohammed al-Chaer, 44 ans, également présent sur les lieux, a déclaré que la foule venait de se mettre en route vers le centre d’aide quand “soudain, l’armée israélienne a tiré en l’air, puis a commencé à tirer directement sur les gens”.”Un hélicoptère et des drones ont commencé à tirer sur la foule pour l’empêcher de s’approcher des chars. Il y a eu des blessés et des morts”, a-t-il raconté à l’AFP.”Je n’ai pas atteint le centre et nous n’avons pas reçu de nourriture.”- Soldats tués -Dans son communiqué, l’armée a affirmé “n’avoir pas empêché l’arrivée de civils gazaouis sur les sites de distribution d’aide humanitaire”.La Fondation GHF a indiqué dans un communiqué que les opérations sur son site s’étaient déroulées en toute sécurité mardi.Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé lundi à une enquête indépendante après le drame de dimanche près du même rond-point d’Al-Alam, non loin d’un centre d’aide humanitaire géré par GHF.L’armée a nié avoir, ce jour-là, “tiré sur des civils pendant qu’ils se trouvaient à proximité ou à l’intérieur” du centre de GHF. Mais une source militaire israélienne a reconnu “des tirs de sommation (…) en direction de plusieurs suspects”.L’armée israélienne a par ailleurs annoncé mardi la mort de trois soldats tués dans le nord de Gaza, portant à 424 le nombre de militaires israéliens tués depuis le début de l’offensive terrestre à Gaza le 27 octobre 2023.L’attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP établi à partir de données officielles. Plus de 54.470 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans la campagne militaire israélienne de représailles, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.

Gaza: les secours annoncent 15 morts dans des tirs israéliens près d’un centre d’aide

La Défense civile de Gaza a annoncé mardi la mort d’au moins 15 personnes dans des tirs israéliens dans le sud du territoire palestinien, l’armée indiquant avoir ouvert le feu en direction de “suspects”.Ce nouveau drame est similaire à celui survenu dimanche au même endroit, au cours duquel 31 personnes ont été tuées et 176 blessées par des tirs israéliens selon les secours, au moment où ils étaient en route pour aller chercher de l’aide, d’après le témoignages.En guerre depuis près de 20 mois dans la bande de Gaza contre le Hamas après l’attaque du mouvement islamiste palestinien le 7 octobre 2023 sur son sol, Israël fait face à une pression internationale croissante pour mettre fin au conflit.La situation humanitaire est désastreuse dans le territoire palestinien, où Israël a imposé un blocus complet pendant plus de deux mois, partiellement assoupli fin mai.Mardi à l’aube, “au moins 15 personnes ont été tuées et des dizaines blessées quand les forces d’occupation israéliennes ont ouvert le feu à l’aide de chars et de drones sur des milliers de civils qui s’étaient rassemblés près du rond-point Al-Alam, dans la région d’Al-Mawassi, au nord-ouest de Rafah”, a déclaré à l’AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal.Le rond-point est situé à environ un kilomètre d’un centre d’aide géré par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël, qui a débuté ses opérations il y a un peu plus d’une semaine et avec laquelle l’ONU refuse de travailler en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité.- “Tirer sur la foule” -L’armée israélienne a indiqué avoir été confrontée à des “suspects” lors d’un mouvement de foule le long des routes menant au site de distribution d’aide.A environ un demi-kilomètre de là, “des soldats ont effectué des tirs d’avertissement et, alors que les suspects ne reculaient pas, ils ont de nouveau tiré en direction de quelques suspects qui s’approchaient d’eux”, a-t-elle ajouté dans un communiqué.Rania al-Astal, une déplacée de 30 ans, a déclaré à l’AFP qu’elle était partie avec son mari pour essayer de récupérer de la nourriture au centre GHF, laissant leurs enfants avec sa mère dans leur tente.”Les tirs ont commencé par intermittence vers 05H00 du matin. Chaque fois que les gens s’approchaient du rond-point d’Al-Alam, ils étaient la cible de tirs”, a-t-elle raconté. “Mais les gens ne s’en souciaient pas et se précipitaient tous en même temps. C’est à ce moment-là que l’armée a commencé à tirer lourdement.”Mohammed al-Chaer, 44 ans, également présent sur les lieux, a déclaré que la foule venait de se mettre en route vers le centre d’aide quand “soudain, l’armée israélienne a tiré en l’air, puis a commencé à tirer directement sur les gens”.”Un hélicoptère et des drones ont commencé à tirer sur la foule pour l’empêcher de s’approcher des chars. Il y a eu des blessés et des morts”, a-t-il raconté à l’AFP.”Je n’ai pas atteint le centre et nous n’avons pas reçu de nourriture.”- Soldats tués -Dans son communiqué, l’armée a affirmé “n’avoir pas empêché l’arrivée de civils gazaouis sur les sites de distribution d’aide humanitaire”.La Fondation GHF a indiqué dans un communiqué que les opérations sur son site s’étaient déroulées en toute sécurité mardi.Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé lundi à une enquête indépendante après le drame de dimanche près du même rond-point d’Al-Alam, non loin d’un centre d’aide humanitaire géré par GHF.L’armée a nié avoir, ce jour-là, “tiré sur des civils pendant qu’ils se trouvaient à proximité ou à l’intérieur” du centre de GHF. Mais une source militaire israélienne a reconnu “des tirs de sommation (…) en direction de plusieurs suspects”.L’armée israélienne a par ailleurs annoncé mardi la mort de trois soldats tués dans le nord de Gaza, portant à 424 le nombre de militaires israéliens tués depuis le début de l’offensive terrestre à Gaza le 27 octobre 2023.L’attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP établi à partir de données officielles. Plus de 54.470 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans la campagne militaire israélienne de représailles, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.

Au Caire, le grand écran de Zawya défend le cinéma indépendant

À contre-courant des multiplexes du Caire saturés de superproductions et de comédies locales, Zawya défend dans la capitale égyptienne un cinéma alternatif, tremplin pour les jeunes réalisateurs. Né dans l’élan artistique qui a suivi la révolution de 2011 ayant renversé l’autocrate Hosni Moubarak, Zawya reste l’un des derniers bastions de la scène underground de cette époque. Ailleurs, elle recule face aux pelleteuses qui remodèlent le centre-ville. Adossé à Misr International Films – la société fondée par le célébrissime réalisateur Youssef Chahine en 1972 -, Zawya bénéficie d’un financement pérenne, qui lui permet de tenir bon, dans un pays longtemps considéré comme l'”Hollywood du monde arabe”. “On dit souvent que l’Égypte a de la chance d’avoir une grande industrie cinématographique”, explique Maged Nader, un réalisateur indépendant. “Mais la vérité est que cette industrie ne fonctionne que selon des logiques commerciales”.Alors, Zawya préfère les chemins de traverse.”C’est un cinéma pour les films qui ne trouvent pas leur place dans les salles traditionnelles”, résume son fondateur, Youssef Shazly, fils de la cinéaste Marianne Khoury et petit-neveu de M. Chahine.- Un écran pour devenir cinéaste -Depuis 2014, la programmation annuelle, mêlant courts-métrages, documentaires, films internationaux et productions locales underground, a fidélisé une petite communauté passionnée.”Ici, c’est comme notre maison”, lance Lujain, une jeune comédienne de 24 ans, dans la longue file d’attente qui serpente devant le guichet. Les tarifs y sont fixes, 100 livres égyptiennes (environ 2 euros). Ce soir, c’est “My Name is Dahab” qui est à l’affiche. Un court-métrage tourné au Kenya, où l’on suit un adolescent qui s’efforce d’honorer le dernier voeu de son petit frère emporté par la faim.Le festival du court-métrage, organisé par Zawya chaque printemps, est aujourd’hui l’un des rares tremplins pour les cinéastes émergents, souvent écartés des circuits classiques.”Je ne me pensais pas réalisateur jusqu’à ce que Zawya projette mon film sur grand écran”, confie à l’AFP Michael Samuel, 24 ans, replié vers la publicité malgré son amour pour le cinéma.Pour beaucoup, cette reconnaissance – de leurs pairs, mentors et du public – est essentielle. “Zawya a poussé davantage de personnes à réaliser leurs films, car il y avait enfin un endroit pour les projeter”, souligne Mohamed Said, manager du lieu.Le réalisateur autodidacte Mostafa Gerbeii, 26 ans, se souvient encore de son premier tournage. Il n’avait ni studio, ni moyens.”Les équipes de Zawya ont été extrêmement généreuses et nous ont prêté leur salle gratuitement pour une journée entière” de tournage.Le tarif aurait pu atteindre les 100.000 livres égyptiennes (environ 1.850 euros), “ils l’ont fait passer à zéro”, sourit M. Gerbeii. – Censure -Comme toutes les salles de cinéma en Égypte, Zawya doit toutefois composer avec la censure: une phrase trop audacieuse, une scène trop explicite, et le couperet tombe. “Avec le temps, on apprend à deviner ce qui passera ou non”, à négocier chaque plan pour qu’il puisse être vu, confie Youssef Shazly. “Il y a tellement de talent autour de Zawya”, dit-il. “Mais existe-t-il autant d’opportunités que de talents?”Installé au 15 de la rue Emad-el-Din, Zawya perpétue dans tous les cas la riche tradition artistique développée autour de la place Tahrir.”C’est un quartier particulier avec une saveur tout aussi particulière de vie artistique et intellectuelle”, observe Chihab Al-Khachab, professeur à Oxford et auteur de l’essai “Making Film in Egypt”.Dès la fin du XIXe siècle, le centre-ville abritait les plus grands théâtres, cinémas et cabarets du pays, berceaux des grandes figures du cinéma et de la musique arabes. Et tout au long du XXe siècle, écrivains, artistes et militants s’y sont retrouvés dans les bars, librairies ou cafés littéraires. 

Après les violences en marge du sacre du PSG, Darmanin pointe des condamnations “plus à la hauteur”

Le ministre de la Justice Gérald Darmanin a dit souhaiter mardi, après les violences en marge de la victoire du PSG en Ligue des champions, la suppression du sursis pour “toute agression envers un représentant de l’Etat”, pointant des condamnations “plus à la hauteur”.”A la suite des graves incidents d’ordre public et des désordres répétés de ce week-end, une partie des condamnations pour violences, notamment commises à l’encontre des forces de l’ordre et pour destructions de biens, ne sont plus à la hauteur de la violence que connaît notre pays”, a écrit le ministre sur X.”Il faut que les magistrats (…) puissent juger ces faits en disposant d’une échelle de peines ferme, simple et réellement adaptée à délinquance d’aujourd’hui”, a-t-il ajouté, au lendemain de premières comparutions immédiates en lien avec ces débordements.Trois d’entre elles ont débouché lundi sur des peines d’emprisonnement avec sursis, de deux à huit mois, assorties de 500 euros d’amende, et une vingtaine d’autres doivent avoir lieu mardi, selon le parquet de Paris.La grande fête après la victoire sans appel du PSG face à l’Inter Milan (5-0) samedi soir à Munich a été assombrie par de nombreux incidents et dégradations à Paris et dans le reste de la France.Un mineur de 17 ans a notamment été tué à coups de couteau à Dax, dans le Sud-Ouest, et un jeune homme d’une vingtaine d’années est mort dans la capitale après avoir été percuté à scooter par une voiture.Les forces de l’ordre ont procédé à 563 interpellations dans la nuit de samedi à dimanche à travers le pays et à 79 autres la nuit suivante.- “Sanctions exemplaires” -“Comme je l’ai proposé publiquement, il faut faire évoluer radicalement la loi: supprimer les aménagements de peine obligatoires, supprimer le sursis et mettre en place par la loi une condamnation minimum systématique une fois la culpabilité reconnue”, a demandé Gérald Darmanin mardi.”Par exemple, trois mois de prison ferme (réellement exécutés) minimum pour toute agression envers un représentant de l’Etat ou encore amende très élevée pour toute destruction”, a-t-il développé.Alors que les débordements du week-end ont déclenché une polémique sur la sécurité, la prise de position matinale du ministre de la Justice a fait réagir dans les rangs politiques.”Clairement les Français veulent des sanctions exemplaires et la fin des aménagements de peine contre les casseurs qui ont gâché la fête samedi. Seul espoir que ces violences, ces saccages, NE SE REPRODUIRONT PLUS à l’avenir”, a écrit sur X la présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse.”La justice a vocation à regarder chaque dossier et non pas de gérer en fonction de l’émotion collective”, a commenté sur TF1 le Premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure. “Il s’agit de faire en sorte que la justice soit juste, et qu’elle cherche à comprendre les circonstances”.

Soupçonné de corruption, le Premier ministre mongol perd un vote de confiance et démissionne

Le Premier ministre mongol Luvsannamsrain Oyun-Erdene a démissionné mardi, prenant acte d’une motion de censure approuvée par les députés après des semaines de manifestations dans la capitale contre la corruption présumée du dirigeant.Vaste pays de seulement 3,4 millions d’habitants enclavé entre la Chine et la Russie, la Mongolie dispose de ressources naturelles abondantes mais est confrontée depuis des décennies à une corruption endémique qui gangrène ses institutions.Une partie de la population estime que les richesses issues de l’exploitation minière, notamment du charbon, sont accaparées par une élite politique et économique restreinte.Ces tensions ont ressurgi le mois dernier après des révélations sur les dépenses exubérantes du fils du Premier ministre, qui ont déclenché des manifestations dans la capitale, Oulan-Bator.Mardi, le Premier ministre a annoncé sa résignation après un vote à bulletin secret lors duquel il a obtenu le soutien de seulement 44 députés, tandis que 38 ont voté contre lui. Il lui fallait une majorité de 64 voix pour rester en poste.”Ce fut un honneur de servir mon pays et mon peuple dans des périodes difficiles, (avec) notamment des pandémies, des guerres et des droits de douane”, a déclaré M. Oyun-Erdene après l’annonce du résultat du vote.Cet ex-avocat de 44 ans restera Premier ministre intérimaire jusqu’à ce que son successeur soit nommé dans les 30 jours, indique un communiqué du Parlement.- “Injustices” -La démission du Premier ministre mongol survient après plusieurs semaines de manifestations à Oulan-Bator qui réclamaient son départ, sur fond d’inquiétudes quant aux perspectives économiques et de hausse du coût de la vie.Mardi, des dizaines de jeunes manifestants se sont à nouveau réunis sur le parvis du Parlement en brandissant des pancartes clamant “Il est facile de démissionner”.”La mobilisation des jeunes a porté ses fruits. Je suis très fier pour l’avenir de la Mongolie”, a déclaré à l’AFP Unur Sukhbaatar, chercheur en économie politique de 37 ans.”La population aspire à une gouvernance plus stable, avec des dirigeants intègres… Le fait de manifester et d’unir nos voix en faveur d’un changement en profondeur prouve que la démocratie mongole est bien vivante”, a-t-il ajouté.La Mongolie est dirigée depuis le scrutin de l’an dernier par un gouvernement de coalition à trois partis, mis en place après que le Parti du peuple mongol de Luvsannamsrain Oyun-Erdene a perdu une part importante de sa majorité.Mais le mois dernier, le PPM a exclu de la coalition la deuxième force politique, le Parti démocrate, après que certains de ses jeunes députés ont soutenu les appels à la démission du Premier ministre.Le départ du Premier ministre pourrait marquer le retour d’une politique factionnelle au sein du PPM après des années de relative stabilité, estime Julian Dierkes, de l’Université de Mannheim en Allemagne.Selon lui, il y a toutefois peu de chances que le nouveau Premier ministre adopte des politiques très différentes, notamment en matière de lutte contre la corruption.- “Diffamation” -Dans un discours prononcé devant le Parlement avant le vote, M. Oyun-Erdene a lui dénoncé “de puissants intérêts visibles et occultes” menant une “campagne organisée” pour faire tomber son gouvernement.En mai, le bureau du Premier ministre avait affirmé à l’AFP qu’il niait “avec véhémence” les allégations de corruption, les qualifiant de “diffamation”.Sous son mandat, débuté en 2021, la Mongolie a pourtant dégringolé dans l’indice de perception de la corruption de Transparency International.Les manifestants ont fait pression pour un vote sur “la légitimité du système politique”, affirme à l’AFP Munkhnaran Bayarlkhagva, analyste politique et ancien membre du Conseil de sécurité nationale de Mongolie.”La Génération Z mongole a prouvé qu’elle était prête et capable de s’engager activement en politique, de façon responsable et déterminée”, poursuit-il.”Face à cela, l’establishment politique n’a eu d’autre choix que de céder pour conserver le soutien populaire.”Erchissaran Ganbold, 28 ans, responsable d’un petit commerce interrogé par l’AFP lors de la manifestation de mardi, estime que le Parlement est parvenu à faire “passer l’intérêt général avant les calculs partisants”.”Cette mobilisation est un avertissement fort aux responsables politiques: à l’avenir, ils devront rendre des comptes et faire preuve de transparence.”