franceinfo: des journaux toutes les heures et Loïc de la Mornais en plateau

La chaîne télé franceinfo profite de son changement de numéro pour évoluer: elle proposera désormais des journaux toutes les heures et repense sa case 21h/23h, confiée à Loïc de la Mornais, a-t-elle annoncé lundi.Passer du canal 27 de la TNT (télévision numérique terrestre) au 16 est “une opportunité magnifique”, a déclaré le directeur de l’information du groupe public France Télévisions, Alexandre Kara, lors d’une conférence de presse.Effectif à partir du 6 juin, ce changement s’inscrit dans une vaste modification de la numérotation décidée par l’Arcom, le régulateur de l’audiovisuel.Les quatre chaînes info seront toutes regroupées: outre franceinfo, BFMTV basculera sur le numéro 13 (au lieu du 15 auparavant), CNews sur le 14 (au lieu du 16) et LCI sur le 15 (au lieu du 26).Jusque-là dernière dans la numérotation des chaînes TNT gratuites, franceinfo l’est aussi au classement des audiences des chaînes info (0,8% en avril selon Médiamétrie, contre 1,8% pour LCI, 2,7% pour BFMTV et 3,3% pour CNews). Avancer sur la grille pourrait donc lui permettre de faire mieux.”Il n’y aura pas d’effet miracle (…), tout dépend de ce qu’on mettra à l’antenne”, a tempéré Romain Messy, directeur de la rédaction depuis mars.Pour “trouver l’essentiel de l’actu à heure fixe”, comme à la radio, la chaîne télé proposera toute la journée des journaux de 6 ou 7 minutes chaque heure, et les rappels des titres chaque demi-heure.En outre, franceinfo “redéfinit” sa tranche 21h-23h, confiée à Loïc de la Mornais, jusque-là grand reporter à France 2.”Il est l’incarnation du terrain, du reportage, de cette coloration qu’on veut donner à l’antenne”, a commenté Muriel Pleynet, directrice de franceinfo.Autre nouveauté, l’arrivée d’un 18h-20h le week-end, présenté par Myriam Encaoua (ex-LCP). En semaine, cette tranche est animée par Sonia Chironi.Toujours le week-end, la chaîne proposera du direct non-stop, ce qui n’était pas le cas jusque-là.”On avait une faiblesse globale le week-end”, a analysé M. Messy.Enfin, franceinfo a opéré une “réorganisation structurelle” après deux polémiques en début d’année liées à la couverture de la situation à Gaza. Cela avait abouti à la mise en retrait de son directeur Laurent Delpech.Pour la campagne de communication accompagnant le changement de numérotation, franceinfo a choisi le slogan “L’information n’est pas une opinion”, qui sonne comme une pique envers CNews, contrôlée par le milliardaire conservateur Vincent Bolloré.”Les faits, c’est une ligne qui n’est pas celle prise par un certain nombre de médias aujourd’hui”, a estimé M. Kara sans citer de noms.

“Plaisanterie” ou coup au visage: Macron contraint de justifier une vidéo virale avec son épouse

“Chamaillerie”, “complicité” ou coup au visage ? Emmanuel Macron a été contraint lundi de démentir toute “scène de ménage” avec son épouse après la diffusion d’une vidéo devenue virale, accusant en retour “les Russes” et “les extrêmes” de faire feu de tout bois pour l’attaquer.L’arrivée du président français au Vietnam ne s’est pas passée comme prévu.Alors que la porte de son avion s’ouvre, dimanche soir, sur le tarmac de l’aéroport de Hanoï, des images tournées par l’agence américaine Associated Press montrent la silhouette d’Emmanuel Macron qui apparaît, encore à l’intérieur de l’appareil.À ce moment-là, les deux bras de Brigitte Macron surgissent, sans qu’on puisse la voir en entier, et elle porte vivement les deux mains au visage du président dans ce qui peut ressembler à un petit coup. Le chef de l’État semble surpris, a un mouvement de recul, mais se tourne rapidement pour faire un salut vers l’extérieur.Le couple présidentiel s’engage ensuite sur l’escalier, Emmanuel Macron tend son bras à son épouse comme il en a l’habitude mais elle ne le saisit pas.L’image a circulé rapidement durant la nuit, notamment sur plusieurs comptes habituellement hostiles à Emmanuel Macron, avec nombre de commentaires sur de présumées tensions dans le couple. De quoi brouiller le message de la France, qui veut faire de cette tournée de six jours qui s’ouvre en Asie du Sud-Est un moment diplomatique important.D’autant que la communication de l’Elysée évolue au fil des heures.La présidence a d’abord démenti lundi au réveil la véracité des images, évoquant la possible intervention de l’intelligence artificielle, avant qu’elles ne soient authentifiées.Un proche du président a ensuite parlé d’une banale “chamaillerie” de couple.”C’était un moment où le président et son épouse décompressaient une ultime fois avant le début du voyage en chahutant”, a finalement commenté plus officiellement l’entourage d’Emmanuel Macron auprès des journalistes qui suivent la tournée.”C’est un moment de complicité. Il n’en suffisait pas plus pour donner du grain à moudre aux complotistes”, a-t-on ajouté de même source, attribuant les commentaires négatifs en premier lieu aux sphères prorusses.- Les “maboules” et les “fadas” -Des affirmations que le député du Rassemblement national Jean-Philippe Tanguy a qualifiées de “mensonges pavloviens dignes des républiques bananières”. “Face au moindre problème, la Macronie accuse +l’intelligence artificielle+ et +les services russes+, avant de justifier l’injustifiable”, s’est-il indigné sur X.En fin de journée à Hanoï, Emmanuel Macron a fini par répondre lui-même aux questions des journalistes, pour justifier les images et contre-attaquer contre les “maboules” et les “fadas”.Sur la vidéo, “nous sommes en train de nous chamailler et plutôt de plaisanter avec mon épouse et je suis supris par cela”. Et cela “devient une espèce de catastrophe géoplanétaire où certains sont en train même d’avoir des théories”, a déploré le chef de l’Etat, après une long regard silencieux accompagné d’un sourire ironique.Il a tenté d’établir un parallèle avec d’autres images virales, et l’interprétation qui en a été faite, qui ont circulé ces dernières semaines, notamment celle dans le train pour l’Ukraine avec les dirigeants britannique et allemand. L’Elysée avait dû démentir sur les réseaux sociaux les commentaires qui les accusaient de consommer de la drogue.”Depuis trois semaines (…), il y a des gens qui ont regardé des vidéos et qui pensent que j’ai partagé un sac de cocaïne, que j’ai fait un mano à mano avec un président turc et que, maintenant, je suis en train d’avoir une scène de ménage avec ma femme”, a ironisé Emmanuel Macron.”Rien de tout ça n’est vrai. Pourtant, ces trois vidéos sont vraies, donc il faut que tout le monde se calme et surtout s’intéresse au fond de l’actualité”, a-t-il martelé.Il a attribué ces instrumentalisations à “des réseaux qui sont assez tracés”, pointant du doigt nommément “les Russes” et “les extrêmes en France”.”Après on a des tas de comptes, anonymes ou pas”, ceux à qui “le caramel monte à la tête”, y compris des “commentateurs d’actualité qui n’ont jamais beaucoup aimé ce que je faisais qui expliquaient ce matin que j’avais une diplomatie d’homme battu, pour vous dire à quel point ce sont des fadas”, a-t-il conclu.

Pesticides: la bataille tactique s’ouvre à l’Assemblée sur la loi Duplomb

La loi agricole dite Duplomb, qui divise l’Assemblée sur la réintroduction de pesticides néonicotinoïdes, arrive lundi dans l’hémicycle pour une première séance qui pourrait être la dernière : le bloc central espère contourner la multitude d’amendements déposés par les écologistes et insoumis en déposant une motion de rejet.Près de 3.500 amendements (certains seront irrecevables ou retirés) et moins de deux heures de discussions ? C’est le scénario singulier que pourrait écrire en fin d’après-midi l’Assemblée nationale, scrutée par les agriculteurs. Des tracteurs sont stationnés aux abords du palais Bourbon depuis le début de la matinée, à l’appel des Jeunes Agriculteurs et de la FNSEA, pour défendre leur position sur les pesticides, le stockage de l’eau ou l’agrandissement des élevages.”Vital” pour la FNSEA, premier syndicat agricole, le texte est “d’inspiration trumpienne”, accuse la députée écologiste Delphine Batho, quand Aurélie Trouvé (LFI) dénonce dans Le Monde “une capitulation politique, celle de la bifurcation écologique”.Parmi leurs griefs : la réintroduction, à titre dérogatoire, de l’acétamipride, pesticide de la famille des néonicotinoïdes interdit en France depuis 2018. Ses effets chez l’humain font l’objet d’inquiétudes, même si ces risques restent incertains, par manque d’études d’ampleur.Autorisé ailleurs en Europe, il est notamment réclamé par les filières de betterave ou de noisette, qui estiment n’avoir aucune autre solution contre les ravageurs. A contrario, les apiculteurs mettent en garde contre “un tueur d’abeilles”.- “Contraintes à l’exercice du métier” -Écologistes et insoumis ont déposé une large majorité des amendements (près 1.500 pour les écologistes et 800 pour LFI), réfutant toute “obstruction”. “C’est un blocage en bonne et due forme” contre un texte “essentiel” pour les agriculteurs, réplique Julien Dive (LR).Ajoutant au baroque, le député rapporteur de ce texte visant à “lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur” a lui-même déposé une motion de rejet, qu’il pourrait défendre à la tribune pour contourner le “mur d’amendements”.Le but de cette manÅ“uvre tactique ? Si la motion est adoptée en tout début de séance, le texte ne sera pas débattu à l’Assemblée, et sera directement envoyé en commission mixte paritaire (CMP). Cette instance, composée de sept sénateurs et sept députés, devra alors élaborer une version commune du texte, à huis clos.Le président de la FNSEA Arnaud Rousseau a appelé “les parlementaires qui [les] soutiennent à voter cette motion de rejet”.A contrario, les contempteurs du texte espéreront que la motion échoue, et qu’il soit modifié dans l’hémicycle. – Sujets clivants -Le RN devrait voter pour : nos députés “feront tout pour que la loi Duplomb (…) soit adoptée !” a martelé Marine Le Pen lundi sur X, tout comme une bonne partie du bloc central. Les inconnues résident dans l’affluence dans l’hémicycle et le nombre d’élus centristes qui pourraient voter contre la motion, échaudés par la réintroduction de néonicotinoïdes.Cette stratégie est “la marque d’une fébrilité du camp gouvernemental. C’est une façon de contourner le vote parce qu’ils ont peur d’assumer leurs votes sur ce texte-là”, dénonce auprès de l’AFP la cheffe du groupe écologiste Cyrielle Chatelain. Elle dénonce le fait que la CMP sera “à huis clos, sur des sujets majeurs pour la santé de nos agriculteurs”.Outre la motion de rejet, d’autres options sont sur la table, comme un retrait d’amendements ou un temps législatif programmé. Cette disposition prévue par le règlement de l’Assemblée permet de fixer un nombre d’heures maximal de débats, réparti entre les groupes en fonction de leur poids.Une “conférence des présidents” de l’Assemblée se réunira à 15H00 pour discuter de la marche à suivre.Si jamais le texte est rejeté dès lundi, la CMP repartirait de la version sénatoriale, favorisant les parlementaires de la chambre haute dans la négociation. Si la CMP trouve un accord, il devra encore être adopté par un dernier vote dans chaque chambre.La version du texte adoptée à la chambre haute, à l’initiative du sénateur LR Laurent Duplomb, ne manque pas de sujets clivants, au-delà des pesticides, parmi lesquels le degré d’influence du gouvernement dans le travail de l’agence sanitaire Anses sur les autorisations de pesticides ou encore des dérogations environnementales pour certains projets de prélèvements et stockage d’eau.

Pesticides: la bataille tactique s’ouvre à l’Assemblée sur la loi Duplomb

La loi agricole dite Duplomb, qui divise l’Assemblée sur la réintroduction de pesticides néonicotinoïdes, arrive lundi dans l’hémicycle pour une première séance qui pourrait être la dernière : le bloc central espère contourner la multitude d’amendements déposés par les écologistes et insoumis en déposant une motion de rejet.Près de 3.500 amendements (certains seront irrecevables ou retirés) et moins de deux heures de discussions ? C’est le scénario singulier que pourrait écrire en fin d’après-midi l’Assemblée nationale, scrutée par les agriculteurs. Des tracteurs sont stationnés aux abords du palais Bourbon depuis le début de la matinée, à l’appel des Jeunes Agriculteurs et de la FNSEA, pour défendre leur position sur les pesticides, le stockage de l’eau ou l’agrandissement des élevages.”Vital” pour la FNSEA, premier syndicat agricole, le texte est “d’inspiration trumpienne”, accuse la députée écologiste Delphine Batho, quand Aurélie Trouvé (LFI) dénonce dans Le Monde “une capitulation politique, celle de la bifurcation écologique”.Parmi leurs griefs : la réintroduction, à titre dérogatoire, de l’acétamipride, pesticide de la famille des néonicotinoïdes interdit en France depuis 2018. Ses effets chez l’humain font l’objet d’inquiétudes, même si ces risques restent incertains, par manque d’études d’ampleur.Autorisé ailleurs en Europe, il est notamment réclamé par les filières de betterave ou de noisette, qui estiment n’avoir aucune autre solution contre les ravageurs. A contrario, les apiculteurs mettent en garde contre “un tueur d’abeilles”.- “Contraintes à l’exercice du métier” -Écologistes et insoumis ont déposé une large majorité des amendements (près 1.500 pour les écologistes et 800 pour LFI), réfutant toute “obstruction”. “C’est un blocage en bonne et due forme” contre un texte “essentiel” pour les agriculteurs, réplique Julien Dive (LR).Ajoutant au baroque, le député rapporteur de ce texte visant à “lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur” a lui-même déposé une motion de rejet, qu’il pourrait défendre à la tribune pour contourner le “mur d’amendements”.Le but de cette manÅ“uvre tactique ? Si la motion est adoptée en tout début de séance, le texte ne sera pas débattu à l’Assemblée, et sera directement envoyé en commission mixte paritaire (CMP). Cette instance, composée de sept sénateurs et sept députés, devra alors élaborer une version commune du texte, à huis clos.Le président de la FNSEA Arnaud Rousseau a appelé “les parlementaires qui [les] soutiennent à voter cette motion de rejet”.A contrario, les contempteurs du texte espéreront que la motion échoue, et qu’il soit modifié dans l’hémicycle. – Sujets clivants -Le RN devrait voter pour : nos députés “feront tout pour que la loi Duplomb (…) soit adoptée !” a martelé Marine Le Pen lundi sur X, tout comme une bonne partie du bloc central. Les inconnues résident dans l’affluence dans l’hémicycle et le nombre d’élus centristes qui pourraient voter contre la motion, échaudés par la réintroduction de néonicotinoïdes.Cette stratégie est “la marque d’une fébrilité du camp gouvernemental. C’est une façon de contourner le vote parce qu’ils ont peur d’assumer leurs votes sur ce texte-là”, dénonce auprès de l’AFP la cheffe du groupe écologiste Cyrielle Chatelain. Elle dénonce le fait que la CMP sera “à huis clos, sur des sujets majeurs pour la santé de nos agriculteurs”.Outre la motion de rejet, d’autres options sont sur la table, comme un retrait d’amendements ou un temps législatif programmé. Cette disposition prévue par le règlement de l’Assemblée permet de fixer un nombre d’heures maximal de débats, réparti entre les groupes en fonction de leur poids.Une “conférence des présidents” de l’Assemblée se réunira à 15H00 pour discuter de la marche à suivre.Si jamais le texte est rejeté dès lundi, la CMP repartirait de la version sénatoriale, favorisant les parlementaires de la chambre haute dans la négociation. Si la CMP trouve un accord, il devra encore être adopté par un dernier vote dans chaque chambre.La version du texte adoptée à la chambre haute, à l’initiative du sénateur LR Laurent Duplomb, ne manque pas de sujets clivants, au-delà des pesticides, parmi lesquels le degré d’influence du gouvernement dans le travail de l’agence sanitaire Anses sur les autorisations de pesticides ou encore des dérogations environnementales pour certains projets de prélèvements et stockage d’eau.